Les Européens sous la « douche froide » de Trump
Les responsables de l’Union européenne sont de plus en plus préoccupés par le fait que l’administration du président américain Donald Trump «ne soit tout simplement pas intéressée » à s’engager avec le bloc. C’est ce qu’a rapporté lundi 27 janvier 2025 Politico. Le nouveau président américain représenterait « un changement radical » par rapport aux politiques précédemment « amicales » de Joe Biden, affirme le média.
Les tensions entre Washington et Bruxelles s’intensifieraient suite aux menaces de Trump d’annexer le Groenland et d’imposer des tarifs douaniers.
Selon une newsletter de Politico publiée le 27 janvier, le manque de communication entre l’UE et les États-Unis depuis le début du second mandat de Trump le 20 janvier a été une « douche froide » pour les responsables du bloc.
« Il s’agit d’un changement radical par rapport à la relation amicale que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et d’autres personnalités de premier plan de l’UE entretenaient avec l’administration de Joe Biden », rapporte le média.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a adressé une invitation ouverte au nouveau secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, pour une réunion à Bruxelles. Pour le moment sans suite, selon Politico. L’absence de réponse met en évidence la crainte que l’UE soit rejetée par l’administration Trump au profit des dirigeants nationaux.
En effet, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, était la seule dirigeante européenne présente à la cérémonie d’investiture de Donald Trump, le 20 janvier.
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Rubio a depuis eu des entretiens avec quatre ministres des Affaires étrangères de l’UE, à savoir Radoslaw Sikorski de Pologne, Baiba Braze de Lettonie, Kestutis Budrys de Lituanie, et Antonio Tajani d’Italie.
Droits de douane
L’UE se prépare depuis des mois à d’éventuelles restrictions commerciales sous la nouvelle administration, après que Trump a émis de multiples menaces d’imposer des tarifs douaniers à l’UE à moins que des conditions spécifiques ne soient remplies.
Lors de son discours au Forum économique mondial de Davos la semaine dernière, Trump a critiqué les pratiques commerciales de Bruxelles et a menacé d’imposer des droits de douane aux entreprises de l’UE qui choisiraient de produire leurs produits en dehors des États-Unis.
En décembre 2024, Trump a exigé que l’UE réduise son déficit commercial avec les États-Unis en augmentant considérablement ses achats de pétrole et de gaz américains. Si elle ne le fait pas, elle devra imposer des droits de douane, a-t-il averti.
Annexion de Groenland
Le Groenland (sous administration danoise) est un autre sujet de discorde entre les États-Unis et l’UE. Trump a eu une conversation téléphonique à propos de l’île arctique avec la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qui, selon plusieurs médias, a été « horrible » et a laissé les Danois « complètement paniqués ». Copenhague a déclaré à plusieurs reprises que le Groenland n’était « pas à vendre ».
Selon Donald Trump, le territoire revêt une importance capitale pour la sécurité nationale des Etats-Unis en raison de sa situation stratégique et de ses ressources naturelles abondantes. Situé entre l’Amérique du Nord et l’Europe, le Groenland abrite déjà une base militaire américaine. Donald Trump n’exclut pas de recourir à la force militaire pour l’acquérir.
Le chef militaire de l’UE, le général Robert Brieger, a suggéré que le bloc devrait déployer des forces militaires au Groenland.
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