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Que se passe-t-il à la RD Congo ?

Alors que les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda se sont emparés de la ville de Goma dans l’est de la République démocratique du Congo et qu’ils continuent d’avancer, des Congolais ont attaqué, mardi 28 janvier 2025, les ambassades américaine, française et rwandaise à Kinshasa en signe de protestation contre le soutien actif rwandais aux rebelles et au manque de fermeté de la communauté internationale et surtout des grandes puissances avec le Rwanda.

Imed Bahri

La RDC bien que très vaste pays de plus de 100 millions d’habitants ne s’est pas encore remis de sa deuxième guerre civile qui s’est terminée au début des années 2000 puis des conflits qui lui ont succédé notamment la fin chaotique de la présidence de Joseph Kabila.

C’est un État central assez précaire et une armée inefficace qui sont confrontés à un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda qui certes est un petit pays par la taille mais qui est riche et dont le président Paul Kagame entend jouer un rôle politique régional influent car le but de la déstabilisation de la RDC a des motifs économiques et géopolitiques.

Kagame profite des faiblesses de son voisin pour renforcer son importance sauf que ceci menace la région d’embrasement et d’une instabilité dont l’Afrique n’a pas besoin étant donné qu’elle souffre de guerres, de terrorisme, de corruption et de réchauffement climatique.

Deux ans de violences renouvelées

Le magazine britannique The Economist a publié une enquête intitulée «Le plan imprudent du Rwanda pour redessiner la carte de l’Afrique» sur le dangereux conflit actuel en RDC après que le Mouvement rebelle du 23 mars a pris le contrôle, lundi, de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu à l’est du pays. 

L’enquête estime que la prise de Goma représente l’aboutissement de plus de deux ans de violences renouvelées menées par ce mouvement ce qui indique la faiblesse de l’État congolais.

Selon The Economist, Goma est depuis longtemps un refuge pour ceux qui fuient la violence ailleurs dans le pays, l’une des régions les plus sanglantes du monde avec plus de 100 groupes armés en compétition pour le contrôle du territoire, le pillage et l’influence politique.

Le magazine décrit le dernier développement comme un indicateur inquiétant que le Rwanda, sponsor du Mouvement du 23 mars, pourrait se préparer à utiliser sa puissance pour redessiner la carte de la région risquant ainsi une autre guerre africaine catastrophique.

Les racines des événements de Goma remontent à plusieurs décennies. Entre 1996 et 2003, le Rwanda et d’autres puissances régionales se sont disputés le butin laissé par le régime du président Mobutu Sese Seko qui a dirigé la RDC de 1965 à 1997 changeant son nom en Zaïre puis après sa destitution est redevenu RDC. 

Le Rwanda affirme avoir un intérêt dans l’est du Congo à savoir éradiquer les restes de ceux qui ont fui après le génocide de 1994 et protéger les Tutsis, la tribu qui a été subi le génocide cependant The Economist affirme que le Rwanda est depuis longtemps accusé d’utiliser des mandataires pour d’autres raisons également comme le pillage des richesses minérales du Congo et l’attraction de la région dans sa sphère d’influence. Le Rwanda est par conséquent motivé par des raisons matérielles et géopolitiques qu’il n’avoue pourtant pas.

Un accord de paix «mourant»

Le principal mandataire du Rwanda dans la région est le M23 qui tire son nom d’un accord de paix «mourant» signé le 23 mars 2009 entre un ancien groupe dirigé par les Tutsis et le gouvernement congolais. En 2012, le M23 a brièvement occupé Goma pour la première fois avant d’être vaincu par les forces de maintien de la paix de l’Onu.

Le groupe rebelle a ensuite refait surface fin 2022 après que le président Félix Tshisekedi, dirigeant de la RDC, a tenté de remodeler les alliances régionales d’une manière qui aurait marginalisé le Rwanda. Le magazine britannique note dans son rapport que plusieurs atrocités ont été commises au cours des deux dernières années notamment des viols et des meurtres de masse alors que le mouvement rebelle s’est emparé de territoires dans tout le Nord-Kivu.

Bien que le Rwanda ait continué de nier son soutien au M23, un rapport de l’Onu de 2022 a trouvé des preuves solides que les troupes rwandaises combattaient aux côtés du groupe armé qui utilisait des missiles sol-air et des véhicules blindés suggérant qu’il s’agissait plutôt d’une brigade de l’armée rwandaise que d’une simple milice notoire. 

Selon The Economist, la chute de Goma souligne l’échec du président Tshisekedi qui s’était engagé lors de sa prise de fonction en 2019 après avoir succédé au mandat chaotique de Joseph Kabila à apporter la paix et l’ordre dans l’est du Congo. La dernière tentative de négociations de paix visant à stopper l’avancée du M23 sous la médiation de l’Angola a échoué en décembre dernier. Le magazine britannique décrit l’armée congolaise comme corrompue et incompétente notant que ses soldats sont apparus après l’effondrement de la plupart de leurs lignes défensives errant dans des jeeps dans le centre-ville à la recherche d’une issue.

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Les rebelles du M23 contrôlent de l’aéroport de Goma en RD Congo

Les rebelles du M23 ont pris le contrôle, mardi 28 janvier 2025, de l’aéroport de Goma, la plus grande ville de l’est de la République démocratique du Congo, coupant potentiellement la principale route d’aide humanitaire pour atteindre des centaines de milliers de personnes déplacées.

Les combattants du M23 sont entrés lundi 27 janvier à Goma, dans la pire escalade depuis 2012 d’un conflit de trois décennies enraciné dans les longues retombées du génocide rwandais et la lutte pour le contrôle des ressources minérales du Congo.

Les Nations unies ont entendu dire que les rebelles contrôlent l’aéroport et sont à l’intérieur de Goma, a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse, décrivant la situation comme « tendue et fluide ». « Il existe de réels risques d’effondrement de l’ordre public dans la ville, compte tenu de la prolifération des armes », a-t-il ajouté.

La RDC et le chef des forces de maintien de la paix de l’ONU ont affirmé que des troupes rwandaises étaient présentes à Goma, en renfort de leurs alliés du M23. Le Rwanda a déclaré se défendre contre la menace des milices congolaises, sans dire si ses troupes avaient traversé la frontière.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est entretenu séparément mardi avec les présidents congolais et rwandais et a exhorté le Rwanda à protéger les civils, a déclaré M. Dujarric.

Goma est un important centre de déplacement des personnes déplacées par les combats dans l’est du Congo et des groupes d’aide qui cherchent à les aider. Les combats ont poussé des milliers de personnes à quitter la ville, y compris certaines qui y avaient récemment cherché refuge pour échapper à l’offensive du M23 depuis le début de l’année.

Lire aussi : La guerre perpétuelle en RDC est un mépris pour la souveraineté de l’Afrique

Des habitants de Goma et des sources onusiennes ont indiqué que des dizaines de soldats s’étaient rendus. Mais que certains soldats et miliciens pro-gouvernementaux résistaient. Des habitants de plusieurs quartiers ont signalé des tirs d’armes légères et de fortes explosions mardi matin.

Mardi après-midi, plusieurs sources diplomatiques et sécuritaires ont déclaré que les rebelles du M23 avaient pris le contrôle total de l’aéroport, leur donnant ainsi la responsabilité d’un lien vital avec le monde extérieur.

Rapports de viols et de pillages

Jens Laerke, porte-parole du bureau humanitaire de l’ONU OCHA, a déclaré lors d’un point de presse que ses collègues avaient signalé « de nombreux cadavres dans les rues ».

« Nous avons des informations faisant état de viols commis par des combattants, de pillages de biens […] et de dégâts causés à des structures de santé humanitaires », a-t-il ajouté. D’autres responsables de l’aide internationale ont décrit des hôpitaux submergés de blessés soignés dans les couloirs.

Peur d’un conflit plus large

Le M23 est le dernier d’une série d’insurrections dirigées par des Tutsis et soutenues par le Rwanda qui ont semé le trouble au Congo depuis le génocide au Rwanda il y a 30 ans. Et ce, lorsque des extrémistes hutus ont tué des Tutsis et des Hutus modérés, puis ont été renversés par les forces dirigées par les Tutsis qui gouvernent toujours le Rwanda.

Le Rwanda affirme que certains des auteurs déchus du génocide se sont réfugiés au Congo depuis le début du génocide, ont formé des milices alliées au gouvernement congolais et constituent une menace pour les Tutsis congolais et pour le Rwanda lui-même.

Le Congo rejette les plaintes du Rwanda et affirme que ce dernier a utilisé ses milices mandataires pour contrôler et piller des minéraux lucratifs tels que le coltan, utilisé dans la fabrication des smartphones.

L’ONU et les puissances mondiales craignent que le conflit ne dégénère en une guerre régionale, semblable à celles de 1996-1997 et de 1998-2003, qui ont tué des millions de personnes, principalement de faim et de maladie.

Les Casques bleus de l’ONU ont été pris dans les combats. L’Afrique du Sud a déclaré que trois de ses soldats avaient été tués dans des échanges de tirs entre les troupes gouvernementales et les rebelles et qu’un quatrième avait succombé à ses blessures lors de combats antérieurs, portant à 13 le nombre de ses soldats tués au cours de la semaine écoulée.

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