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Analyse du discours d’investiture de Donald Trump et des implications économiques et financières

Le discours d’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025 constitue un tournant potentiel pour les dynamiques économiques et financières mondiales.

Sa vision politique isolationniste, centrée sur la croissance domestique et le protectionnisme, pourrait avoir des répercussions significatives sur les marchés mondiaux, avec des implications particulières pour les marchés financiers, les matières premières, et les économies émergentes telles que la Tunisie.

 

Première répercussion, une volatilité accrue des marchés financiers

Contenu du discours

Trump a annoncé des politiques visant à stimuler la croissance interne par des baisses d’impôts, un soutien aux industries nationales, et une réforme des accords commerciaux jugés désavantageux.

Implications pour les marchés

  • Renforcement de la volatilité : L’imprévisibilité des déclarations de Trump risque d’amplifier la volatilité des marchés financiers mondiaux, particulièrement dans les premières semaines suivant son investiture.
  • Impact sur le dollar américain : Si une politique économique pro-industrie soutient le dollar à court terme, une augmentation des déficits budgétaires et commerciaux pourrait affaiblir la monnaie à moyen terme. Les devises des économies émergentes, dont le dinar tunisien, seraient particulièrement vulnérables.
  • Réactions des indices boursiers : Les secteurs de l’énergie, de la défense et de l’industrie manufacturière pourraient profiter des mesures de relance domestique, tandis que les secteurs dépendant des chaînes d’approvisionnement mondiales pourraient subir des pertes.

 

Deuxième répercussion, des tensions sur le commerce mondial

Contenu du discours

Trump a critiqué les accords commerciaux multilatéraux et réaffirmé son intention de privilégier les industries américaines via des politiques protectionnistes.

Implications pour les marchés

  • Réduction des flux commerciaux : Les politiques protectionnistes pourraient réduire les échanges mondiaux, affectant les économies exportatrices, notamment en Asie et en Europe.
  • Repli des matières premières : Les tensions commerciales pourraient freiner la demande mondiale en matières premières comme le pétrole et les métaux, exerçant une pression baissière sur leurs prix.
  • Impact sur la Tunisie : Une baisse des prix des matières premières pourrait alléger la facture énergétique de la Tunisie, mais des tensions commerciales entre les États-Unis et l’UE pourraient indirectement affecter ses exportations, dépendantes des relations euro-méditerranéennes.

 

Lire aussi: François Bayrou : l’Europe pourrait être « écrasée » si elle ne fait rien pour affronter Trump

Troisième répercussion, une politique monétaire restrictive et une hausse des taux d’intérêt

Contenu du discours

Trump a suggéré des mesures fiscales expansionnistes susceptibles de mettre la Réserve fédérale sous pression pour maintenir des taux d’intérêt bas.

Implications pour les marchés

  • Hausse des rendements obligataires : L’augmentation des déficits pourrait entraîner une montée des rendements des obligations américaines, attirant des capitaux au détriment des économies émergentes.
  • Fuite de capitaux : Un dollar fort et des rendements élevés aggraveraient les sorties de capitaux des pays émergents, fragilisant leurs devises et augmentant leurs coûts de financement.
  • Impact sur la Tunisie : L’alourdissement du service de la dette tunisienne, majoritairement libellée en devises étrangères, compliquerait l’accès aux financements internationaux nécessaires.

 

Quatrième répercussion, les effets sur les matières premières et l’énergie

Contenu du discours

Trump a réitéré son soutien aux industries fossiles américaines, annonçant une augmentation de la production nationale de pétrole et de gaz.

Implications pour les marchés

  • Pression sur les prix du pétrole : Une production accrue aux États-Unis pourrait maintenir des prix modérés, sauf en cas de crises géopolitiques.
  • Impact régional : Les pays exportateurs d’énergie voisins de la Tunisie, comme l’Algérie et la Libye, pourraient voir leurs revenus diminuer, affectant la région.
  • Avantage pour la Tunisie : En tant qu’importateur net d’énergie, la Tunisie pourrait profiter de prix énergétiques plus bas, réduisant son déficit commercial. Toutefois, la stabilité politique régionale, notamment en Libye, reste un facteur déterminant.

 

Cinquième répercussion, une reconfiguration des flux d’investissement

Contenu du discours

Trump a insisté sur le rapatriement des capitaux américains investis à l’étranger et l’encouragement des investissements locaux.

Implications pour les marchés

  • Moins de flux vers les marchés émergents : Cette politique pourrait détourner les investissements étrangers des économies émergentes déjà fragilisées par une incertitude mondiale accrue.
  • Impact sur la Tunisie : La baisse des investissements directs étrangers (IDE) en provenance des États-Unis pourrait être partiellement compensée par des flux d’IDE européens ou asiatiques, notamment chinois, visant à renforcer leur présence en Afrique du Nord.

 

Sixième répercussion, des conséquences pour les marchés européens et maghrébins

Contenu du discours

Trump a exprimé son scepticisme envers les institutions multilatérales et son intention de renégocier les accords avec l’Union européenne.

Implications pour les marchés

  • Affaiblissement de l’euro : Une détérioration des relations commerciales transatlantiques pourrait affaiblir l’euro, augmentant les coûts des importations tunisiennes.
  • Pression sur le Maghreb : Une éventuelle contraction des exportations européennes toucherait les économies maghrébines fortement intégrées à l’UE.
  • Opportunités pour la Tunisie : La Tunisie pourrait se positionner comme partenaire alternatif en renforçant ses accords avec des acteurs asiatiques ou africains.

 

Septième répercussion, des réactions des marchés financiers tunisiens

Contenu du discours

Bien que le discours de Trump ne cible pas directement la Tunisie, ses orientations protectionnistes et un potentiel désengagement des marchés émergents pourraient avoir des répercussions indirectes.

Implications pour la Tunisie

  • Impact sur la Bourse de Tunis : Une volatilité accrue pourrait affecter les performances boursières locales, bien que des secteurs comme l’agroalimentaire et les télécoms pourraient bénéficier d’un regain d’intérêt local.
  • Instabilité monétaire : Le dinar pourrait subir des pressions supplémentaires en raison d’un dollar fort et d’une réduction des flux d’investissements internationaux.
  • Endettement public : L’augmentation des coûts de financement internationaux alourdirait les tensions budgétaires tunisiennes.

 

En définitive, le discours d’investiture de Donald Trump pourrait redéfinir les dynamiques économiques et financières mondiales.

Tandis que les marchés américains pourraient bénéficier d’un soutien domestique à court terme, les marchés mondiaux, et particulièrement les économies émergentes comme la Tunisie, pourraient subir des pressions croissantes.

Pour la Tunisie, ces développements renforcent l’urgence de diversifier ses partenariats économiques et financiers, tout en améliorant sa résilience face aux chocs externes.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ZOOM – Trump-2 et l’Afrique : entre désintérêt persistant et opportunisme stratégique

Alors que Donald Trump s’apprête à entamer un nouveau mandat, la politique africaine des États-Unis reste une question ouverte. Si le souvenir de son premier mandat évoque un désintérêt quasi total pour le continent, les observateurs laissent entrevoir des scénarios contrastés, oscillant entre indifférence accrue et un regain d’attention stratégique dans le cadre de la rivalité sino-américaine.

Le spectre du désengagement américain

Lors de son premier mandat, Donald Trump s’était distingué par une absence presque totale d’interaction directe avec les pays africains. Les rares initiatives subsistaient grâce à l’inertie des institutions américaines, qu’il s’agisse de la diplomatie, de l’assistance économique ou des opérations militaires.

Cette fois-ci, on peut redouter un effacement encore plus prononcé, alimenté par une réduction drastique des budgets, notamment sous l’impulsion d’acteurs influents comme Elon Musk, impliqué dans des réformes budgétaires.

 

Ce désengagement survient alors que la compétition pour l’influence en Afrique s’intensifie. La Chine et la Russie se positionnent comme des acteurs majeurs, tirant parti du vide laissé par l’Occident.

 

Une telle dynamique pourrait conduire à une baisse significative de l’aide américaine et au retrait des 2 000 soldats encore présents sur le continent.

Ce désengagement survient alors que la compétition pour l’influence en Afrique s’intensifie. La Chine et la Russie se positionnent comme des acteurs majeurs, tirant parti du vide laissé par l’Occident.

La réduction du rôle américain pourrait non seulement affecter les partenariats économiques, mais aussi compromettre la lutte contre des groupes extrémistes actifs dans plusieurs régions africaines.

Un intérêt opportuniste dans un contexte sino-américain

Cependant, l’émergence d’une nouvelle guerre froide avec la Chine pourrait forcer Donald Trump à accorder une attention sélective à l’Afrique.

Les pays riches en ressources stratégiques, tels que le Nigeria ou l’Angola pour le pétrole, ou encore la République démocratique du Congo pour le coltan et le cobalt, pourraient figurer parmi ses priorités.

Ces matières premières sont cruciales dans le contexte de la transition énergétique mondiale et de la domination technologique, des enjeux directement liés à la rivalité avec Pékin.

 

Les pays riches en ressources stratégiques, tels que le Nigeria ou l’Angola pour le pétrole, ou encore la République démocratique du Congo pour le coltan et le cobalt, pourraient figurer parmi ses priorités.

 

Les pays où la Chine est particulièrement active, voire militairement présente, pourraient également attirer l’attention. L’administration Biden avait réagi face à des rumeurs d’une potentielle base militaire chinoise en Guinée équatoriale, illustrant l’importance stratégique de telles questions.

Sous Trump, une surveillance similaire pourrait émerger, bien que limitée par son approche non-interventionniste.

Sécurité et géopolitique au Sahel : une opportunité pour Trump?

Le Sahel, théâtre d’un effondrement de l’influence occidentale, pourrait offrir une opportunité à l’administration Trump. Le retrait des troupes américaines et françaises a laissé un vide sécuritaire exploité par la Russie, notamment à travers le groupe Wagner.

Certains analystes soulignent que si Trump n’est pas enclin à intervenir dans des conflits étrangers, l’essor russe dans cette région pourrait inciter Washington à reconsidérer sa stratégie.

 

L’Afrique, riche en ressources mais confrontée à des défis structurels, demeure à la croisée des chemins entre opportunités économiques et batailles géopolitiques.

 

Le Sahel, marqué par une instabilité croissante et une compétition géopolitique accrue, pourrait devenir un terrain d’action symbolique pour Trump. Une réintégration des États-Unis dans la région renforcerait leur influence tout en défiant la montée en puissance de Moscou.

L’Afrique face à une géopolitique polarisée

Si l’Afrique occupe une place marginale dans la vision géopolitique de Trump, les réalités stratégiques mondiales pourraient contraindre son administration à agir. Les rivalités avec la Chine et la Russie, ainsi que les besoins en ressources critiques, font de l’Afrique un enjeu clé dans un monde multipolaire.

Cependant, ce retour potentiel de l’attention américaine risque de rester limité et opportuniste, sans stratégie de long terme pour le développement du continent.

L’Afrique, riche en ressources mais confrontée à des défis structurels, demeure à la croisée des chemins entre opportunités économiques et batailles géopolitiques.

En définitive, avec Donald Trump, l’Afrique pourrait osciller entre l’ombre et une lumière opportuniste.

L’absence d’une politique cohérente et durable risque de perpétuer l’idée d’un continent perçu comme un terrain secondaire de compétition entre puissances mondiales, au détriment de ses besoins réels.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGES – Retour de Trump à la Maison Blanche : implications sur l’économie tunisienne

Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’économie mondiale pourrait être confrontée à de profonds bouleversements. Sa première présidence (2017-2021) était marquée par des politiques économiques protectionnistes, des réformes fiscales favorisant les entreprises et une diplomatie commerciale conflictuelle. Quels seraient les impacts d’une telle évolution sur le dollar, principal pivot de l’économie mondiale, et sur une économie tunisienne dépendante des fluctuations internationales?

Un programme protectionniste et ses conséquences globales

Donald Trump a toujours privilégié une économie centrée sur les intérêts des États-Unis, notamment via :

  • Un protectionnisme affirmé, traduisant une augmentation des droits de douane sur les importations, notamment chinoises;
  • Une politique fiscale expansionniste, marquée par des baisses massives d’impôts pour les entreprises,afin de stimuler la croissance interne;
  • Une pression sur la Fed, bien que techniquement indépendante, pour maintenir des taux d’intérêt bas et favoriser l’économie américaine.

Le retour à une telle approche pourrait réintroduire une forte incertitude économique globale, influencée par des tensions géopolitiques accrues et des politiques commerciales unilatérales.

Lire aussi : Investiture de Donald Trump : et si l’échec était au bout de sa course?

Les perspectives pour le dollar américain

Le dollar pourrait connaître des fluctuations significatives sous une présidence Trump, avec des effets contradictoires.

En premier lieu, un renforcement à court terme : la perception d’une économie américaine dynamique et la réponse positive des marchés financiers pourraient renforcer la demande pour le dollar, surtout en tant que valeur refuge face aux tensions globales.

En deuxième lieu, un affaiblissement à moyen terme : une politique protectionniste prolongée et une détérioration des relations avec les partenaires commerciaux pourraient affaiblir le dollar.

En outre, la dédollarisation, déjà amorcée par des blocs comme les BRICS, pourrait s’accélérer.

Lire : Trump lancera-t-il les hostilités contre les BRICS?

Les effets sur l’économie tunisienne

L’économie tunisienne, vulnérable aux fluctuations internationales, ressentirait les conséquences des variations du dollar à travers plusieurs canaux.

  • Premier canal, l’inflation importée et le déficit commercial

Un dollar fort augmenterait le coût des importations tunisiennes, notamment pour les produits énergétiques et les matières premières, amplifiant le déficit commercial et exerçant des pressions inflationnistes sur les ménages. En contrepartie, une baisse du dollar pourrait atténuer ces effets, mais elle resterait incertaine à moyen terme.

  • Deuxième canal, l’accès au financement extérieur

La Tunisie, fortement dépendante des emprunts extérieurs, verrait ses charges augmenter en cas de renforcement du dollar et de hausse des taux d’intérêt américains. Cela pourrait compliquer davantage la gestion de la dette publique, déjà sous tension.

  • Troisième canal, l’impact sur le tourisme et les investissements

Un dollar fort pourrait rendre la Tunisie plus attractive pour les touristes américains et européens. Cependant, la redirection des flux d’investissements vers les États-Unis, favorisée par un environnement fiscal avantageux, limiterait les opportunités pour les économies émergentes comme la Tunisie.

  • Quatrième canal, les exportations tunisiennes et les partenariats commerciaux

Le protectionnisme trumpiste, visant principalement les États-Unis, pourrait indirectement affecter les exportations tunisiennes via l’Union européenne, premier partenaire commercial de la Tunisie. La réduction des chaînes d’approvisionnement globales pénaliserait les produits manufacturés destinés aux marchés extérieurs.

Les stratégies pour la Tunisie : s’adapter et se diversifier

Pour atténuer les effets négatifs d’une éventuelle fluctuation du dollar et des politiques économiques globales, la Tunisie pourrait envisager :

  • Une diversification des partenariats économiques via un renforcement des relations commerciales avec les blocs émergents, notamment les BRICS, pourrait aider à réduire la dépendance vis-à-vis des États-Unis et de l’Union européenne.
  • Une transition énergétique via une accélération du développement des énergies renouvelables pour réduire les importations énergétiques, souvent facturées en dollars.
  • Une valorisation des exportations à haute valeur ajoutée via des investissements dans des secteurs stratégiques comme les TIC et les industries pharmaceutiques pour augmenter la résilience des exportations tunisiennes face aux chocs internationaux.
  • Une reformulation du modèle de financement via une exploration des alternatives au financement en devises fortes, comme les emprunts libellés en euros ou en monnaies locales, pourrait limiter l’impact des variations du dollar.

En définitive, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait redessiner les équilibres économiques mondiaux et provoquer des fluctuations significatives du dollar.

Pour la Tunisie, cette évolution représente à la fois un défi et une opportunité. La capacité à anticiper et à s’adapter à ces nouvelles dynamiques sera essentielle pour minimiser les risques et maximiser les opportunités. Tout en renforçant les fondations d’une économie tunisienne plus résiliente et diversifiée.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

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ZOOM – Le dinar tunisien : vers une zone de turbulence?

Depuis le début de l’année, il faut environ 3,15 dinars pour obtenir un dollar, mais pour combien de temps encore? Une certaine stabilité semble s’installer après les pressions qui avaient pesé sur la monnaie nationale. Cette stabilité du dinar tunisien reste néanmoins fragile dans un contexte économique et financier marqué par des incertitudes.

La Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient pour le moment son taux directeur inchangé à 8 %. Un choix visant à contenir l’inflation, qui s’élève actuellement à 6,7 %. Tout en évitant d’asphyxier davantage l’activité économique. Pourtant, les tensions sont palpables : les ménages, confrontés à une érosion continue de voir dégringoler leur pouvoir d’achat, cherchent à se protéger en diversifiant leurs placements, allant vers des devises étrangères, l’or ou encore des actifs immobiliers.

Un contexte économique et financier complexe

L’économie tunisienne repose sur des piliers comme le tourisme, les exportations agricoles et les industries manufacturières, notamment dans le textile et les composants automobiles. Cependant, ces secteurs sont fragilisés par la montée des coûts d’importation, le ralentissement de la demande extérieure et une inflation importée. La pandémie de COVID-19 et les tensions régionales ont exacerbé ces vulnérabilités, plongeant les ménages dans une spirale de méfiance vis-à-vis de la monnaie nationale.

Depuis plusieurs mois, les politiques monétaires et de change de la BCT suscitent des interrogations. Tandis que le niveau de l’inflation demeure élevé, des voix s’élèvent pour critiquer une politique qui ne parvient pas à renforcer la valeur du dinar. Les ménages et les entreprises privilégient les devises fortes pour préserver leur épargne ou capitaliser sur des opportunités à l’étranger. Ce phénomène, combiné à une faible confiance dans les institutions, alimente une dollarisation rampante de l’économie.

 

Depuis plusieurs mois, les politiques monétaires et de change de la BCT suscitent des interrogations. Tandis que le niveau de l’inflation demeure élevé, des voix s’élèvent pour critiquer une politique qui ne parvient pas à renforcer la valeur du dinar.

 

Des mesures hétérodoxes pour stabiliser le dinar

Face à cette situation, des mesures atypiques pourraient être envisagées pour limiter la fuite devant le dinar. À l’image des dispositifs adoptés par d’autres économies émergentes, la Tunisie pourrait encourager des dépôts à terme libellés en dinars, avec des compensations liées à l’évolution du taux de change ou de l’inflation. Cela permettrait de stabiliser une partie de la liquidité tout en dissuadant les conversions massives en devises étrangères.

Par ailleurs, la BCT pourrait renforcer ses exigences vis-à-vis des entreprises exportatrices, en imposant un rapatriement accéléré et partiel de leurs recettes en devises. Cette approche vise à alimenter les réserves de change du pays, actuellement sous pression. Cependant, de telles politiques doivent être accompagnées d’une communication claire pour ne pas effrayer les investisseurs étrangers, déjà préoccupés par les incertitudes économiques et sociales du pays.

Le dilemme tunisien : maîtriser sans étouffer

La Tunisie se retrouve dans une position délicate : elle doit freiner davantage l’inflation tout en relançant l’activité économique et en rassurant ses partenaires internationaux. La stabilisation du dinar dépendra en grande partie de la capacité des autorités à gérer ces priorités contradictoires.

À court terme, le défi sera d’éviter un scénario de dépréciation rapide, qui pourrait alimenter davantage l’inflation et éroder le pouvoir d’achat. À moyen terme, seule une reprise économique soutenue et des réformes structurelles crédibles pourront renforcer la résilience du dinar et restaurer la confiance des Tunisiens dans la monnaie nationale. Le pari est ambitieux, mais indispensable pour éviter une spirale de crise monétaire et financière.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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