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La Tunisie et l’UE célèbrent les 30 ans de leur accord d’association

«Ma rencontre avec le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Mohamed Ben Ayed a permis de réaffirmer l’engagement mutuel à renforcer davantage les relations privilégiées entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie, dans le cadre du 30e anniversaire de la signature de l’accord d’association».

Imed Bahri

C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Giuseppe Perrone, selon un communiqué du ministère de Tunis, publié le 20 janvier 2025, qui souligne l’importance de développer davantage la coopération économique, sociale et culturelle.

Ben Ayed a salué «la force du partenariat entre la Tunisie et l’UE fondé sur le respect mutuel et l’égalité», avec la volonté d’«exploiter davantage les opportunités disponibles pour renforcer des relations de coopération fructueuses au service de l’intérêt mutuel, dans le cadre de la célébration du 30e anniversaire de la signature de l’accord d’association tuniso-européen».

Les deux parties ont convenu d’organiser des événements bilatéraux, dont le premier est le Conseil de partenariat tuniso-européen, ainsi que d’adopter une nouvelle approche permettant de mieux répondre aux défis actuels. Perrone a exprimé sa «satisfaction quant à l’état actuel de la coopération bilatérale» et a réitéré «l’engagement indéfectible de l’UE à renforcer davantage son partenariat stratégique avec la Tunisie dans divers secteurs, notamment dans les domaines économique, social et culturel», lit-on dans le communiqué du ministère.

Libre-échange pour les produits industriels

Les relations commerciales entre l’UE et la Tunisie remontent à 1969, date de la signature du premier accord commercial CEE-Tunisie. L’Accord d’Association UE-Tunisie  a été signé en 1995, et l’année 2008 a marqué l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange avec l’UE pour les produits industriels.  

Le Partenariat Privilégié entre l’UE et la Tunisie a été agréé après la révolution, le 19 novembre 2012. Il se fixe comme objectif de développer davantage les relations bilatérales, entre autres par une plus forte intégration économique avec la conclusion d’un Accord de libre échange complet et approfondi (Aleca).  

Ce nouvel accord devra aller au-delà de la libéralisation commerciale, privilégiant une intégration économique plus étroite et plus profonde de l’économie tunisienne dans le marché unique européen, en intégrant l’agriculture et les services.  

Le lancement officiel des négociations en vue de l’Aleca a eu lieu en octobre 2015.

La négociation bute sur l’agriculture et des services

Le quatrième round s’est déroulé à Tunis, du 29 avril au 3 mai 2019. Les négociations ont été suspendues alors que la Tunisie entrait dans une période électorale, suivie de la pandémie. Depuis, ces négociations restent en veilleuse, la Tunisie n’étant pas encore prête à aller de l’avant dans la libéralisation des secteurs de l’agriculture et des services.

Trente ans après, c’est l’heure du bilan. Or, les deux parties ont évité jusque-là de faire le bilan de leur accord d’association, notamment sur le plan économique, ce que la Tunisie y a gagné et ce qu’elle y a perdu, comme ne cesse d’y appeler la société civile, laquelle insiste, à juste titre, pour que la Tunisie diversifie davantage ses partenariats internationaux pour ne pas être très dépendante de Bruxelles, ce qui est le cas aujourd’hui, puisque plus de 70% des échanges extérieurs du pays se font avec les pays européens.

Pour les Européens, la Tunisie est un partenaire économique sûr, qui collabore activement sur les trois axes importants de la coopération bilatérale : la sécurité, la lutte contre la migration clandestine et l’énergie.

Pour la Tunisie, l’Europe demeure son premier partenaire d’autant plus sûr qu’il la soutient financièrement, respecte sa souveraineté et ne s’immisce pas dans ses affaires intérieures.

Ce nouveau son cloche, Bruxelles s’est habitué à l’entendre (et à l’accepter) de la part de son partenaire tunisien depuis l’accession de Kaïs Saïed à la présidence en 2019. Les droits de l’Homme et les libertés, qui sont des axes centraux de l’accord d’association de 1995 *, ne sont donc plus une urgence, y compris du point de vue européen.

* Dans l’article 2 dudit accord d’association, on lit notamment ceci : «Les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel de l’accord.»

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L’impérialisme américain est de retour : Qui pourrait arrêter Donald Trump?

Adieu l’isolationniste Donald Trump. Bonjour l’impérialiste et expansionniste Donald Trump. Certains diront que le fraîchement revenant à la Maison-Blanche a mené une révolution copernicienne dans sa pensée, ce qui est certain c’est que son appétit pour l’élargissement des frontières américaines est là. Groenland, Canada, golfe du Mexique, canal de Panama, M. Trump semble ne pas se gêner dans ses nouveaux rêves de grandeur et cela a un nom: impérialisme. 

Imed Bahri

Le professeur d’Histoire à l’Université de Yale Greg Grandin a publié une tribune dans le New York Times dans laquelle il affirme que le nouveau président américain rêve d’un nouvel empire américain. M. Trump avait remporté la Maison Blanche à deux reprises en promettant de fermer les frontières mais dans son discours d’investiture lundi 20 janvier 2025, il a parlé de l’élargissement des frontières de l’Amérique, qui serait, selon ses termes, «gravée dans nos cœurs»

Ce mois-ci, Trump a parlé d’acheter le Groenland au Danemark, de récupérer le canal de Panama et de rebaptiser le golfe du Mexique «golfe d’Amérique» en déclarant «Oh mon Dieu, quel beau nom !», en insistant sur la dernière syllabe du terme Amérique. 

Greg Grandin, qui le cite, estime que la tendance expansionniste est surprenante de la part d’un homme politique d’habitude isolationniste qui appelle à se barricader à l’intérieur du mur frontalier américain. Toutefois Trump, un politicien intelligent, sait que le nationalisme colérique et insulaire sur lequel il s’est appuyé pour arriver à la Maison Blanche peut être autodestructeur comme cela a été le cas au cours de son précédent mandat difficile.

Ainsi, ces appels à rendre l’Amérique non seulement grande mais encore plus vaste géographiquement visent à raviver le patriotisme et une vision d’une Amérique en constante croissance territoriale et en mouvement vers l’extérieur, une sorte d’Israël à l’échelle planétaire qui pousse indéfiniment ses frontières.

Une Amérique de l’océan Arctique au Panama

Les récents commentaires de Trump ont enflammé le mouvement Make America Great Again (Maga) d’autant qu’il a utilisé les médias sociaux pour diffuser des plans de bataille pour le contrôle du Canada et dessiner une carte de l’Amérique de l’océan Arctique au Panama.

Trump invoque les visions des Pères fondateurs qui voyaient la prospérité de l’Amérique liée à son expansion. Cela va de pair. James Madison écrivait en 1787 qu’il fallait élargir la sphère, élargir le territoire afin d’éliminer l’extrémisme politique et de geler la lutte des classes.

Dans un discours sur l’achat de la Louisiane en 1805, Thomas Jefferson a déclaré: «Plus notre union sera grande, moins elle risquera d’être exposée aux passions locales.» Des années après ces paroles, l’Amérique s’est étendue sur le continent à une vitesse étonnante, contrôlant l’Indiana et les terres mexicaines sur la base de la doctrine de la conquête atteignant l’océan Pacifique puis contrôlant Hawaï, Porto Rico et d’autres îles.

Au XXe siècle, même après que les États-Unis comme une grande partie du monde aient abandonné la doctrine de la conquête, les dirigeants américains ont continué à relancer l’idée d’une expansion potentiellement illimitée afin d’ouvrir des marchés aux exportations américaines, de mener des guerres pour purger le monde des maux, favoriser la mobilité sociale et soutenir la croissance de la classe moyenne.

Dans le domaine scientifique et technologique, l’ouest américain a été ce que l’historien Frederick Jackson Turner a appelé l’incubateur de cette «renaissance perpétuelle».

Trump, estime Grandin, exploite cette histoire promettant de «suivre la destinée manifeste jusqu’aux étoiles et même jusqu’à Mars» mais il le fait dans un style caustique mais solennel qui donne l’impression que les idées conventionnelles viennent d’une autre planète.

Ses détracteurs pourraient se moquer de l’idée d’annexer le Groenland. Mais il s’avère qu’une telle annexion était depuis longtemps un objectif des hommes politiques américains, au moins depuis 1867, lorsque le secrétaire d’État William Seward, peu de temps après avoir acheté l’Alaska, envisagea d’acheter l’île au Danemark ainsi que l’Islande. Franklin Roosevelt cherchait à acheter l’île et, après sa mort, l’administration de Harry Truman offrit, en 1946, 100 millions de dollars pour le Groenland, offre que les Danois rejetèrent. Plus tard, le vice-président de Gerald Ford, Nelson Rockefeller, a proposé d’acquérir le Groenland pour ses richesses minérales.

En 1975, C. L. Sulzberger, invoquant l’intérêt national, écrivait que le Groenland devrait être considéré comme couvert par la doctrine Monroe ce qui signifie qu’il se trouvait dans l’ensemble du périmètre de sécurité américain.

Ajouter plus d’étoiles au drapeau américain

Quant à l’idée de Trump d’ajouter plus d’étoiles au drapeau américain, William Kristol, un conservateur de la ligne dure qui s’oppose à Trump, est d’accord avec cette idée car il a suggéré la possibilité d’annexer Cuba aux États-Unis. «60 ans dans 50 États, c’est suffisant», a-t-il tweeté peu après que Trump ait quitté la Maison Blanche en 2021 et si les États-Unis veulent laisser le trumpisme derrière eux, ils doivent grandir, un sentiment avec lequel Madison aurait été d’accord. À l’époque, Trump était encore isolationniste. Et maintenant, voici Trump lui-même de retour triomphant et défendant l’expansionnisme. Sauf que Trump évolue dans un monde très différent de celui de l’époque des Pères fondateurs.

Depuis que le président Bill Clinton a déclaré en 1993 que «l’économie mondiale est notre nouvelle frontière», l’Amérique est dans un état de stagnation émotionnelle provoquée par les traumatismes de la guerre, le déclin de la classe moyenne, le fardeau de la dette, les avancées technologiques, une série de catastrophes climatiques, un âge d’or de concentration des richesses entre les mains d’une poignée d’individus et une baisse de l’espérance de vie avec des taux alarmants de mortalité des jeunes, tout cela se combine pour créer un état de paralysie politique.

Le pari impérial de Trump semble être une tentative de sortir de cette impasse en disant : «il n’y a pas de limites à l’avenir du pays. Voulons-nous le Groenland? Nous allons le prendre en charge, voulons-nous le Canada?»

Selon Politico, un certain nombre de riches partisans de Trump notamment dans le secteur technologique considèrent le Groenland comme précieux non pas pour ses minéraux ou son emplacement stratégique mais comme une solution spirituelle au malaise actuel de l’Amérique et un moyen de redonner un sens à la vie pour un pays perdu. Mais les défis auxquels ce pays est confronté ne seront pas résolus en fuyant vers une frontière imaginaire dans l’espoir que son climat rigoureux, comme l’a prétendu un partisan de Trump, créera «un nouveau peuple»

Grandin fait remarquer que la fuite vers les ambitions impériales est le point où la recherche par Trump d’un cri de ralliement et de mobilisation de ses partisans devient dangereux. Il traite la politique internationale comme s’il s’agissait d’un jeu de hasard soulignant que le monde est régi par de nouvelles règles or ce sont en réalité de vieilles règles qui viennent d’une autre époque à savoir les puissants font ce qu’ils veulent et les faibles subissent les désirs des puissants.

Les guerres pour créer des sphères d’influence

L’auteur rappelle que le monde connaît aujourd’hui des guerres brutales et les grands stratèges y compris ceux qui ont guidé les politiques de Biden ne voient pas les guerres comme des choses auxquelles il faut mettre fin mais comme des opportunités de créer des sphères d’influence.

Dans ses relations avec la Chine, par exemple, Joe Biden a suivi l’approche commerciale de Trump et leurs divers efforts pour contenir Pékin ont accru le potentiel de conflit notamment au sujet de Taïwan ou de la mer de Chine méridionale. «Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’attaque israélienne non seulement sur Gaza mais aussi sur le Liban et la Syrie et nos interventions militaires en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs, les ruines du droit international sont partout autour de nous», comme l’a déclaré le théoricien du droit Eric Posner.

Par conséquent, la pensée de Trump ne vise pas à donner le ton mais plutôt à légitimer quelque chose qui existe déjà, en l’occurrence un nouvel ordre mondial dans lequel l’agression n’est pas exclue. Toutefois son langage débridé et sa volonté d’inciter ses alliés à s’engager dans des jeux puérils de domination, comme il le fait avec le Canada, le Danemark et le Panama, perturbent davantage un monde déjà instable.

L’une des leçons que le passé nous enseigne, en particulier le passé impérial invoqué par Trump, est que la politique agressive menée par les États-Unis, en faisant pression sur la Chine, la Russie, et tous les pays du monde, y compris les alliés de Washington, comme le Canada et l’Union européenne, mènera inévitablement à davantage de confrontations, à davantage de politique de la corde raide et à davantage de guerres.

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Décès de Guem, un maître des percussions (vidéo)

Paris, 22 janvier 2021. Une lumière s’éteint, mais son écho résonne encore à travers les tambours et les danses. Abdelmadjid Guemguem, connu sous le nom de Guem, est parti, laissant derrière lui une œuvre magistrale et une empreinte indélébile dans le monde de la musique.

Né en 1947 à Batna, dans les Aurès algériens, Guem est un enfant du rythme. Sa jeunesse, bercée par les percussions traditionnelles et les chants de sa terre natale, lui a forgé une sensibilité unique. Mais ce fils du vent avait plus d’une corde à son arc : percussionniste, danseur, et même footballeur talentueux. Il incarne un foisonnement artistique et une passion brûlante pour la vie.

Son arrivée en France, au début des années 1970, marque un tournant décisif. Paris devient son terrain de jeu, son laboratoire créatif.

Guem, le jeune homme qui frappait ses peaux dans des bals populaires à Barbès, séduit rapidement par sa virtuosité et sa présence magnétique. C’est au Centre américain de Paris qu’il rencontre des artistes tels que Steve Lacy et Michel Portal, avec lesquels il tisse un dialogue musical entre jazz et percussions.

Mais Guem ne se contente pas d’accompagner : il innove, il crée. Ses compositions, construites uniquement autour des percussions, bouleversent les conventions. En 1978, Guem et Zaka propulse son talent sur la scène internationale. Le morceau Le Serpent, devenu culte, en est la quintessence : hypnotique, vibrant, intemporel.

Une quête infinie de sons

Voyageur infatigable, Guem explore les rythmes du monde, du Brésil à l’Afrique. Chaque pays visité enrichit sa palette sonore. À Rio, il enregistre O Universo Ritmico de Guem, un dialogue musical entre les racines africaines et l’énergie brésilienne. Plus tard, il collabore avec des DJ, ouvrant ses compositions aux sons électroniques et aux remix.

Guem avait cette rare capacité de faire des percussions un langage universel. Ses «mains d’or», «aux mille doigts», racontaient des histoires, exprimaient des émotions et rapprochaient les cultures.

Au-delà de la scène, Guem était un passeur, un enseignant passionné. «Le rythme c’est la vie, et le rythme appartient à tout le monde», aimait-il répéter. Dans ses cours, il mêlait percussions et danse, montrant que ces deux arts sont inséparables. Les générations qu’il a formées sont innombrables, et son héritage continue de vibrer dans chaque frappe de tambour, chaque pas de danse.

Une vie, un rythme éternel

Guem a également célébré Paris, sa ville d’adoption, dans un album unique, Mon Paris (2011), où chaque arrondissement résonne d’un rythme singulier. Pour cet homme du monde, Paris incarnait la diversité et la beauté universelle qu’il recherchait dans son art.

Le 22 janvier 2021, le rythme s’est arrêté. Mais l’œuvre de Guem, elle, demeure, intemporelle et vivante. À chaque battement de tambour, à chaque mouvement de danse, c’est son âme qui revit, éclatante, généreuse, universelle.

Merci, Guem, pour cette mélodie inoubliable que tu as offerte au monde.

Djamal Guettala

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Paix et proximité dans le couple 

L’harmonie dans un couple, comme dans une société, ne se limite pas à l’absence de conflit ou à une quête illusoire d’unité parfaite. Elle se construit dans une dynamique vivante, faite de tensions, d’équilibres et de résolutions.

Manel Albouchi *

Chaque couple devient ainsi une microsociété, un espace intime où les besoins individuels rencontrent le besoin d’unité, reflétant en cela des enjeux bien plus larges.

Le couple, selon une approche systémique, est une entité en perpétuel mouvement, où chaque individu conserve son autonomie tout en participant à un tout. Cette tension entre autonomie et interdépendance rappelle le principe d’équilibre dans un contrat social : comment préserver sa souveraineté individuelle tout en s’engageant pleinement dans une relation commune?

Les théories de l’attachement, développées par Bowlby, soulignent ce besoin universel de proximité et de sécurité affective. Mais cet attachement doit coexister avec la liberté individuelle, un équilibre fragile à cultiver constamment.

Transformer les tensions en opportunités

Dans la psychodynamique de la relation, la paix n’est jamais l’absence de conflit. Elle réside dans la capacité du couple à transformer les tensions en opportunités de croissance. Freud soulignait que les conflits intrapsychiques, entre le Ça, le Moi et le Surmoi, étaient les moteurs du développement personnel. Appliqué au couple, cela signifie que les désaccords, loin d’être des échecs, peuvent devenir des leviers d’évolution lorsque la communication et l’écoute remplacent la domination ou l’évitement.

Les conflits dans le couple rappellent ceux d’une société : ils révèlent des différences d’aspirations, des luttes pour le pouvoir ou des incompréhensions culturelles. Pourtant, en favorisant des mécanismes comme la négociation ou la sublimation des frustrations, un couple peut instaurer une forme de paix active et résiliente.

Au cœur d’une relation épanouissante se trouve un principe fondamental : le sens de la justice. Cela implique une générosité émotionnelle, un souci d’équité et une reconnaissance des besoins de l’autre. Ce principe puise ses racines dans deux grandes traditions : l’héritage spirituel, qui valorise l’amour et la générosité envers autrui, et l’héritage rationnel, qui met en avant la mesure et la raison. Dans un couple, cela se traduit par un effort constant pour maintenir un équilibre relationnel : ni domination ni sacrifice excessif.

Loin d’une simple logique d’échange, cette justice relationnelle est un véritable art de vivre ensemble, fondé sur l’écoute active et le respect mutuel.

Le couple est bien plus qu’un espace privé. Il reflète des dynamiques politiques plus larges, devenant un microcosme de la société. La recherche d’équité et de respect dans la relation rappelle les idéaux démocratiques, où les libertés individuelles coexistent avec le bien commun.

Les mécanismes de gouvernance relationnelle

À l’inverse, des dysfonctionnements comme l’abus de pouvoir ou la manipulation évoquent les dérives autoritaires. Ainsi, le couple devient un laboratoire où se testent les mécanismes de gouvernance relationnelle : peut-on trouver un équilibre entre les aspirations personnelles et l’harmonie collective? Ces questions, posées dans l’intimité, résonnent avec celles qui traversent nos sociétés. Aimer, dans un monde souvent marqué par l’individualisme, est un acte de résistance. Choisir la proximité, valoriser la vulnérabilité et œuvrer pour une paix intérieure dans le couple, c’est refuser les logiques de performance et d’isolement qui dominent notre époque.

Comme le souligne Hannah Arendt, l’amour est une rupture avec la désolation : il est un acte de foi dans l’altérité, une affirmation que l’autre, dans sa différence, mérite attention et engagement. La paix dans le couple n’est jamais acquise; elle est une construction continue, un processus fait de justice, de reconnaissance mutuelle et d’engagement actif. En comprenant le couple à travers le prisme de la psychologie, tout en y ajoutant une réflexion phénoménologique, il apparaît clairement que la relation conjugale est un espace où se rejouent des enjeux humains universels : pouvoir, justice, altérité et amour. Cultiver cette paix conjugale, c’est apprendre à vivre dans un équilibre fécond entre soi et l’autre, entre liberté et union. C’est aussi, peut-être, une façon d’œuvrer à une société plus juste, car comme le couple, le monde ne trouve sa force que dans la reconnaissance de ses différences et dans l’effort constant pour en faire une richesse commune.

* Psychologue, psychanalyste.

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Ces agences publiques que Kaïs Saïed voudrait dissoudre  

Kaïs Saïed revient à la charge et demande au gouvernement d’«aller de l’avant sur la voie de la restauration du rôle social de l’Etat dans les plus brefs délais», tout en dénonçant «la dilapidation de l’argent public» dans le financement d’institutions publiques sans utilité.

Cette demande a été réitérée hier, lundi 20 janvier 2025, lors d’une réunion au Palais de Carthage avec le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia et le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, qui sont appelés à mobiliser les moyens, notamment juridiques et financiers, pour mettre en œuvre cette politique dont le président de la république cherche à faire la marque de son règne, notamment au cours de son second mandat (2024-2029), le premier 2019-2024 ne lui ayant pas permis de le faire.

Cité dans un communiqué de la présidence de la république, le chef de l’Etat a souligné que ce rôle social de l’Etat a été sciemment abandonné depuis début des années 1990 jusqu’au lendemain de la révolution de 2011 alors que le peuple tunisien n’a cessé de revendiquer son droit à l’emploi, à la liberté et à la dignité nationale.

Le président Saïed a saisi aussi l’occasion pour s’insurger, une nouvelle fois, contre ce qu’il a appelé la multiplication des institutions et, son corollaire, la dilapidation de l’argent public, citant en exemple nombre d’agences et d’organismes relevant d’un département ministériel, qu’il n’a pas nommé, et auxquels sont affectés des fonds jugés excessifs s’élevant à plus de 500 millions de dinars.

Dans ce contexte, Saïed a vivement critiqué la structure tentaculaire des agences et structures liées à l’investissement, soulignant que ni l’investissement escompté n’a été réalisé, ni les fonds de la collectivité nationale n’ont profité au peuple tunisien qui se trouve assujetti à l’obligation de payer ses impôts pour les financer.

Face à une telle situation, le chef de l’Etat a estimé qu’il serait plus judicieux et opportun que cet argent public soit mieux exploité et qu’il profite en premier lieu aux démunis et aux pauvres.

«Contrairement à ce que certains tentent de faire répandre, il n’est pas question de procéder à la cession des établissements et des entreprises publics mais plutôt de veiller à préserver l’argent public, à éviter ce que cette hypertrophie des institutions fasse obstacle à la réalisation des projets déjà entamés ou suspendus ou ceux non encore réalisés», a précisé Saïed.

«Alors que dans certains pays il n’y a qu’un seul et unique interlocuteur, en Tunisie l’investisseur est contraint de traiter avec un conseil supérieur de l’investissement, une instance tunisienne de l’investissement et un Fonds tunisien d’investissement. Autant de structures auxquelles s’ajoutent quatre autres agences liées à l’investissement extérieur, à l’investissement agricole, à la promotion des exportations et la promotion de l’investissement industriel et la cinquième pour la promotion de l’industrie et de l’innovation», a fait remarquer le chef de l’Etat, en clarifiant, une fois n’est pas coutume, les cibles de ses critiques.

Cette profusion institutionnelle procède d’un raisonnement à l’envers qui considère que l’investissement provient de l’hypertrophie des institutions et non de la création de la richesse et sa distribution juste et équitable entre tous les citoyens, a déploré Saïed.

Est-ce à dire que des institutions comme le Cepex, l’APII, l’Apia, la Fipa et la Tunisia Investment Authority entre autres vont être dissoutes ou regroupées au sein d’une seule structure en charge de la promotion de l’investissement et de l’exportation ? C’est ce qu’on aimerait savoir et que le silence du Premier ministre et des membres du gouvernement à ce propos nous laisse sur notre faim. Est-ce que la parole présidentielle va être suivie d’action, et dans ce cas, comment le gouvernement va-t-il procéder, ou cette parole sert-elle seulement à soulever les problèmes sans leur apporter des solutions ?

I. B.

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Digital Tunisia accompagne les entreprises au Sénégal et en Mauritanie  

Stecia International a annoncé, dans un communiqué publié le lundi 20 janvier 2025, le lancement de Digital Tunisia, un programme ambitieux destiné à soutenir l’internationalisation des entreprises tunisiennes des secteurs de l’agritech, de la healthtech et de l’edtech.

Ce programme, lancé en partenariat avec le projet Qawafel mis en œuvre par Expertise France et financé par l’Agence Française de Développement (AFD), vise à faciliter l’accès des entreprises tunisiennes aux marchés du Sénégal et de la Mauritanie, tout en renforçant les partenariats entre les écosystèmes entrepreneuriaux des trois pays.

La première phase de ce programme, qui vient de démarrer, se concentrera sur le secteur de l’agritech. Elle permettra de sélectionner cinq entreprises tunisiennes innovantes dans ce domaine et de les accompagner dans leur préparation pour pénétrer le marché sénégalais.

Ces entreprises bénéficieront d’un encadrement sur mesure, de formations spécifiques et de conseils pratiques pour réussir leur internationalisation. Une mission de prospection au Sénégal, incluant des rencontres avec des partenaires locaux, est prévue pour mai 2025.

La deuxième phase du programme sera dédiée aux secteurs de la healthtech et de l’edtech. Six entreprises tunisiennes évoluant dans ces domaines seront sélectionnées pour se préparer à une mission de prospection et à des rencontres B2B sur le marché mauritanien.

Cette mission se déroulera en octobre 2025 et vise à explorer les opportunités d’exportation et de partenariats pour les entreprises tunisiennes en Mauritanie.

Digital Tunisia s’inscrit dans une dynamique de coopération régionale et vise à dynamiser les échanges commerciaux et les synergies entre les entrepreneurs de la Tunisie, du Sénégal et de la Mauritanie. Ce programme contribue à l’essor de l’innovation technologique dans la région, tout en favorisant une meilleure intégration des entreprises tunisiennes dans les marchés d’Afrique de l’Ouest.

Les entreprises intéressées peuvent d’ores et déjà postuler pour la sélection de la première phase dédiée à l’agritech.

Pour plus d’informations sur le programme ou pour soumettre une candidature, veuillez visiter le site de Stecia.

Stecia International est une organisation dédiée à l’accompagnement des entreprises tunisiennes dans leur démarche d’internationalisation et d’innovation. En collaborant avec des partenaires stratégiques, le cabinet de conseil fondé en 2011 par Walid Gaddas œuvre pour la compétitivité des entreprises tunisiennes à l’échelle mondiale.

Communiqué.

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Aboubacar Diakité signe avec l’Espérance de Tunis pour trois ans et demi

L’attaquant malien Aboubacar Diakité (18 ans) a passé l’examen médical avec succès et il est prêt pour jouer sous les couleurs de l’Espérance sportive de Tunis, qui est en train d’étoffer son effectif en vue des compétitions nationales et internationales dans lesquelles le club de Bab Souika est engagé.

Le joueur, qui a porté, au cours de la première moitié de la saison, les couleurs de Djoliba AC sous forme de prêt de l’AS Black Stars, est âgé de moins de 21 ans et ne sera donc pas compté parmi les joueurs étrangers, la ligue 1 tunisienne interdisant l’utilisation de plus de quatre joueurs étrangers par match, ce qui va faciliter énormément le travail du coach s’agissant du choix de l’équipe rentrante.

Diakité a signé hier, lundi 20 janvier 2025, un contrat de trois ans et demi avec l’Espérance.

L’équipe de Bab Souika a également finalisé les procédures de recrutement du milieu offensif belge d’origine tunisienne Mohamed Mouhli (26 ans) avec un contrat de deux ans et demi, avec en option un an supplémentaire dont les conditions seront discutées ultérieurement.    

Les deux contrats seront annoncés officiellement après la levée de l’interdiction de recrutement dont le club est frappé par la Fifa, en raison du retard du paiement des arriérés du joueur jordanien Mohammad Abu Zrayq alias Sharara. Ce sera fait incessamment…

I. B.

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La présidente du Rotary International en visite en Tunisie

La présidente du Rotary International, Stéphanie Urchick, est en mission officielle en Tunisie jusqu’au 23 janvier 2025, en vue d’«une dynamique de dialogue et de collaboration visant à renforcer les efforts du Rotary en faveur du développement durable, de l’innovation et de l’aide aux communautés».

C’est ce qu’a annoncé dans un communiqué du Rotary Club de Tunis qui précise que la présidente de cette organisation caritative internationale participera à une conférence au Palais Baron d’Erlanger à Sidi Bou Saied sur le thème : «Une société inclusive, résiliente et durable : stratégie de l’eau en Tunisie à l’horizon 2050».

La conférence comprend des discussions sur des solutions concrètes pour relever les principaux défis environnementaux auxquels la Tunisie est confrontée, tout en explorant les moyens d’améliorer la résilience au changement climatique, indique le communiqué.

L’agenda de la visite à Tunis comprend également une conférence de presse le 22 janvier sur les différentes activités des Rotary Clubs en Tunisie, ainsi qu’une visite à l’hôpital Razi de la Manouba, où le Rotary Club Tunis Sud a lancé un projet humanitaire.

La visite est organisée à l’invitation de Khalid Kabbaj, gouverneur du District du Maghreb, qui regroupe les Rotary clubs de Tunisie, d’Algérie, du Maroc et de Mauritanie.

 

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Les dernières pluies n’ont pas résolu la crise de l’eau en Tunisie  

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, a annoncé que le taux national de remplissage des barrages en Tunisie a dépassé les 30%, mais la situation de stress hydrique due à la sécheresse de ces dernières années persiste encore.

«La quantité de pluie qui a concerné la majeure partie du pays est utile car elle a contribué à reconstituer la nappe phréatique et à collecter d’abondantes quantités d’eau de pluie et de ruissellement», a déclaré le ministre à l’agence Tap. Mais ce n’est pas une raison pour baisser la garde et ne pas poursuivre les programmes nationaux d’économie de l’eau. Et pour cause: depuis plusieurs années, la Tunisie connaît une crise de l’eau sans précédent. De nombreux experts réclament la déclaration de l’état d’urgence hydrique. Selon eux, les fortes pluies de ces dernières semaines n’ont que légèrement amélioré la situation, tandis que le taux de remplissage des barrages est resté faible.

Les climatologues ont également expliqué qu’en raison du changement climatique, les zones de précipitations en Tunisie se déplacent plus au sud, alors que la plupart des barrages, et les plus grands d’entre eux, sont situés au nord du pays.

Pour répondre à ses besoins en eau, la Tunisie s’oriente vers la collecte de ressources alternatives,  telles que l’épuration des eaux usées et la désalinisation de l’eau de mer. Aussi a-t-elle lancé de nombreux projets dans ce domaine dont les effets bénéfiques sont attendus dans quelques années.   

Le pompage intensif des eaux souterraines, qui est déconseillé par les experts, ne saurait constituer une réponse adéquate à la situation de stress hydrique, même si, pour irriguer leurs champs, les agriculteurs ne l’entendent pas de cet oreille et multiplient les forages illégaux aux quatre coins du pays.

Rappelons que la Tunisie est un pays pauvre en eau, avec une disponibilité de l’eau renouvelable par habitant de 486 m3, soit bien en dessous de la moyenne de 1 200 m3 par habitant au Moyen-Orient et dans le reste de l’Afrique du Nord. Ce problème structurel exige des solutions structurelles que les difficultés financières actuelles du pays ne permettent pas d’envisager avec l’urgence et la célérité requises.

I. B.   

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 ‘‘Aïcha’’ de Mehdi M. Barsaoui en salles à partir de demain (Vidéo)

Le dernier film de Mehdi M. Barsaoui, ‘‘Aïcha’’ (2H03 mn), qui réunit dans les principaux rôles Fatma Sfar, Nidhal Saadi, Yasmine Dimassi, Hela Ayed et Mohamed Ali Ben Jemaa, sortira en salles en Tunisie à partir du mercredi 22 janvier 2025.

Ce drame raconte l’histoire d’Aya, la vingtaine, qui vit encore chez ses parents dans le sud de la Tunisie et se sent prisonnière d’une vie sans perspectives. Un jour, le minibus dans lequel elle fait quotidiennement la navette entre sa ville et l’hôtel où elle travaille s’écrase. Seule survivante de l’accident, elle réalise que c’est peut-être sa chance de commencer une nouvelle vie. Elle se réfugie à Tunis sous une nouvelle identité, mais tout est bientôt compromis lorsqu’elle devient le principal témoin d’une bavure policière.

Né en 1984 à Tunis, Mehdi M. Barsaoui est diplômé de l’institut supérieur des arts multimédias de Tunis, en montage. Il part ensuite en Italie pour compléter sa formation et sort diplômé du DAMS de Bologne. Il a réalisé trois courts-métrages, remarqués et primés dans plusieurs festivals internationaux. Son premier long-métrage ‘‘Un fils’’ entame sa carrière internationale en sélection officielle à la 76e édition de la Mostra de Venise où il est doublement récompensé. Distribué dans une vingtaine de pays et multi-primé à l’international, le film décroche le premier César pour un film tunisien. ‘‘Aïcha’’ est son deuxième long-métrage.

Bande annonce.

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Débat à l’IRMC : Ces élites minoritaires qui quittent la France

L’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (RMC) organise, jeudi 23 janvier à 17h30 à son siège à Mutuelleville, Tunis, une présentation-débat de l’ouvrage ‘‘La France tu l’aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane’’, réalisé sous la direction de Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin.

La rencontre réunira Olivier Esteves, professeur à l’université de Lille, spécialiste du monde anglophone, de l’ethnicité et de l’immigration, avec le discutant.es Arbia Selmi, sociologue- docteure de l’Ehess, et Adrien Thibault, sociologue et politiste-chercheur à l’IRMC.

Ils s’appellent Mourad, Samira, Karim, ou bien Sandrine et Vincent. Ils sont nés et ont grandi partout en France, la plupart sont diplômés de l’enseignement supérieur, mais ils ont décidé de s’installer à Londres, Dubaï, New York, Casablanca, Montréal ou Bruxelles…

Discriminés sur le marché de l’emploi et stigmatisés pour leur religion, leurs noms ou leurs origines, ces Français de culture ou de confession musulmane trouvent à l’étranger l’ascension sociale qui leur était refusée en France. Ils y trouvent aussi le «droit à l’indifférence» qui leur permet de se sentir simplement français.

Appuyée sur un échantillon quantitatif de plus de 1000 personnes et sur 140 entretiens approfondis, cette enquête sociologique sans précédent met au jour pour la première fois un phénomène qui travaille la société française à bas bruit.

En interrogeant ces élites minoritaires, elle détaille leur formation, comment elles se sentent et sont perçues comme musulmanes, les raisons de leur départ, le choix des destinations, l’expérience de l’installation et de la vie à l’étranger, le regard qu’elles portent sur la France, leurs perspectives de retour…

Ce n’est pas seulement une fuite des cerveaux que l’ouvrage documente : se révèlent en creux les effets délétères de l’islamophobie qui, vus d’ailleurs, semblent bel et bien constituer une exception française.

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Ateliers d’écriture et de réalisation cinématographique

Diletta D’Ascia, enseignante et cinéaste, et Nidhal Chatta, réalisateur et producteur, créent Cinémasters, une plate-forme dédiée à la formation aux métiers du cinéma. Dans ce cadre, ils organisent deux ateliers d’écriture et de réalisation cinématographique en avril et mai 2025, qui permettront une immersion complète dans les différentes étapes de la création d’un film, sous la direction de professionnels expérimentés.

Les ateliers auront lieu, pour le premier, le samedi 12, le dimanche 13, le vendredi 18 et le samedi 19 avril 2025 (d’une durée de 4 jours et 32 heures), et le second le samedi 3, le dimanche 4, le samedi 10 et le dimanche 11 mai 2025
(d’une durée de 4 jours et 32 heures).

Ces deux sessions sont conçues pour offrir une flexibilité aux participants tout en leur permettant de découvrir et maîtriser les étapes de la réalisation d’un film.

Les ateliers combinent théorie et pratique, avec un accent particulier sur la mise en application des connaissances acquises. Les participants auront l’opportunité de découvrir et d’expérimenter l’écriture de scénario et la dramaturgie (bases et conventions) ; la direction d’acteurs (selon la technique Sanford Meisner et la méthode d’Actors Studio) ; l pré-production (repérages, planification, etc.) ; les techniques de tournage (secrets de la caméra, de l’éclairage et de la prise de son) ; et le montage pour finaliser un film.

Les participants auront l’opportunité de réaliser un court-métrage de 3 à 5 minutes sur un thème imposé, sous la supervision des professionnels.

Peuvent participer aux ateliers les passionnés de cinéma, débutants ou ayant déjà une expérience des plateaux.

Pour s’inscrire, envoyer un mail de confirmation avec la session choisie (avril ou mai) à dilettadascia@gmail.com et nidhalchatta@gmail.com (jusqu’au 15 mars 2025).

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 ‘‘Israël-Palestine, année zéro’’ : Le chaos et l’espoir d’une reconstruction

À l’image du film néoréaliste ‘‘Allemagne, année zéro’’ de Roberto Rossellini, qui dépeignait l’Allemagne en ruines après la Seconde Guerre mondiale, l’ouvrage ‘‘Israël-Palestine, année zéro’’ de David Khalfa (éditions Le Bord de l’eau) explore un moment de basculement historique dans le conflit israélo-palestinien, le 7 octobre 2023.

Djamal Guettala

Cette journée marquée par des massacres sans précédent a plongé la région dans un chaos aux répercussions mondiales. À travers les ruines de cette tragédie, l’auteur et ses contributeurs tentent d’esquisser les conditions nécessaires à une reconstruction diplomatique et humaine.

Dans un entretien récent avec Le Figaro, David Khalfa a souligné la fragilité des accords de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. «Un cessez-le-feu est une suspension des hostilités. Il est donc fragile par définition. L’accord, actuellement composé de trois phases séquencées, peut capoter à l’issue de la première, qui va durer 42 jours, comme à l’issue de la seconde ou de la troisième», écrit-il

Selon Khalfa, l’intérêt mutuel des deux camps reste néanmoins un moteur pour préserver cette trêve : «Gaza est en ruines, le niveau de destruction est inédit, avec un très grand nombre de tués et de blessés», rappelle-t-il.

Des négociations sous tension et un cessez-le-feu précaire

L’auteur explique également les coulisses de cet accord dans un entretien avec La Marseillaise, mettant en lumière les rapports de force : «Il y a eu de la désinformation, des coups de pression, chacun a essayé d’imposer des concessions de dernière minute.» Il rappelle que si le Hamas comptait sur l’appui de ses alliés régionaux, comme l’Iran et le Hezbollah, Israël, quant à lui, devait répondre à des attentes internationales pressantes, tout en tenant compte des considérations sécuritaires internes.

Ce qui distingue cet ouvrage, c’est la diversité des voix qu’il rassemble. Des experts israéliens et palestiniens, des historiens, des diplomates et des activistes de la paix unissent leurs analyses dans une démarche inédite. Parmi eux, Élie Barnavi, historien et ancien ambassadeur d’Israël en France, signe la préface, tandis qu’Ahmed Fouad Alkhatib, activiste palestinien et directeur de Unified Assistance, apporte une perspective militante. Ces contributions croisées évitent les pièges des discours polarisés et binaires, favorisant un débat serein et argumenté.

Des perspectives de paix dans un contexte de guerre

En s’inspirant des ruines matérielles et morales explorées dans ‘‘Allemagne, année zéro’’, l’ouvrage examine des pistes pour une reconstruction durable au Proche-Orient. Khalfa et ses collaborateurs interrogent les fractures profondes tout en cherchant des solutions réalistes : comment instaurer un cessez-le-feu pérenne? Quels seraient les contours d’une solution à deux États, reconnue et respectée par toutes les parties?

Depuis sa publication, ‘‘Israël-Palestine, année zéro’’ a suscité un vif intérêt. Des rencontres littéraires ont été organisées, qui ont permis d’aborder les enjeux géopolitiques et humanitaires soulevés dans l’ouvrage, dans une démarche de dialogue et de pédagogie.

En rassemblant analyses, témoignages et propositions, ‘‘Israël-Palestine, année zéro’’ se veut un guide pour comprendre un moment charnière de l’histoire contemporaine. Face à un conflit aussi complexe qu’ancien, ce livre appelle à dépasser les logiques d’exclusion et de haine. À la manière du film de Rossellini, il invite à penser les ruines actuelles pour envisager une paix durable, bâtie sur des bases nouvelles.

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Football : un triplé de Fakhreddine Ben Youssef  qualifie Al-Masry

L’attaquant international tunisien Fakhreddine Ben Youssef a inscrit un triplé en première mi-temps pour propulser le club égyptien Al-Masry en quarts de finale de la Coupe de la CAF après une victoire 3-1 à domicile contre les Black Bulls du Mozambique, dimanche 19 janvier 2025.

Sécurisant sa place grâce à une prestation pleine de confiance, Al-Masry a décroché la deuxième place du groupe D avec un total de 9 points, derrière le leader du classement Zamalek, qui a également obtenu une place en quart de finale avec une avance de 5 points.

Maintenant un avantage crucial de 4 points sur les Nigérians d’Enyimba à la troisième place, les Black Bulls se sont retrouvés en bas du classement du groupe avec quatre points.

Ben Youssef a ouvert le score pour Al-Masry d’une tête précise à bout portant, capitalisant sur un centre splendide de Karim Bambo.

L’ancien attaquant des Aigles de Carthage a ensuite doublé l’avance à la 42e minute grâce à une frappe du pied droit depuis le cœur de la surface.

Il a complété son triplé 3 minutes plus tard avec une autre frappe du pied droit depuis le côté gauche de la surface, trouvant le coin inférieur gauche avec finesse.

Les Black Bulls ont réussi à réduire le score grâce à Rume Akporoh, qui a marqué un but à la 57e minute d’un tir bien placé du pied droit après une passe de Khadre Gueye.

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Innovations et défis de la fintech en Tunisie en 2024

En 2024, la Tunisie est devenue un acteur important du secteur de la fintech au Moyen-Orient et en Afrique, se positionnant comme un pont culturel et technologique entre les régions francophones, arabes et africaines.

Richie Santosdiaz

La Tunisie, à cheval sur les cultures francophone, arabe, nord-africaine et africaine, a le potentiel de servir de passerelle entre ces diverses régions de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena).

Malgré les divers défis auxquels elle est confrontée, allant des questions économiques aux questions politiques en passant par les questions de sécurité, le pays a fait des progrès dans l’avancement de son paysage technologique et reste également relativement stable et développé par rapport à ses pairs.

Aperçu des services financiers et de la fintech

Le gouvernement tunisien a pris des mesures proactives pour favoriser un écosystème de startups florissant et améliorer l’infrastructure numérique, reconnaissant l’entrepreneuriat comme un catalyseur de la croissance économique. Des initiatives telles que la stratégie Tunisie numérique 2020 et l’adoption de la loi sur les startups démontrent l’engagement de la Tunisie à donner la priorité à la transformation numérique.

Cependant, l’environnement des affaires dans le pays semble être fortement réglementé, ce qui constitue des obstacles potentiels à la facilitation future ainsi qu’à la croissance de la communauté des startups au sens large.

En 2019, moins de 40% des Tunisiens âgés de 15 ans et plus possédaient un compte bancaire, ce qui est inférieur à la moyenne de la région Mena, ce qui indique un accès limité aux services financiers formels. L’argent liquide reste également répandu dans le pays, avec seulement 8% de la population possédant des cartes de crédit, ce qui est inférieur à la moyenne régionale.

Les défis de la numérisation

Malgré ces défis, le service postal tunisien, La Poste, est devenu un fournisseur populaire de produits fintech, desservant plus de six millions de personnes disposant de comptes financiers. Le pays est prometteur pour une plus grande numérisation, avec un taux de connexion mobile dépassant 150% de sa population et une base d’utilisateurs Internet importante de 66,7%.

Néanmoins, des améliorations sont nécessaires, comme l’indique le mécontentement des fintechs tunisiennes à l’égard du cadre réglementaire national. Plus de la moitié des fintechs tunisiennes perçoivent l’environnement réglementaire comme décourageant, soulignant la nécessité de réformes pour favoriser un écosystème plus propice à l’innovation.

Parmi les fintechs opérant en Tunisie figurent Bitaka (qui propose des services de transfert mobile), Kaoun (qui fournit des solutions logicielles financières) et Paymee (qui propose des solutions de traitement des paiements).

Le pays espère devenir pionnier en implantant la blockchain dans la Banque centrale de Tunisie (BCT), le paiement numérique et les cryptomonnaies, selon les déclarations du gouverneur de la BCT.

Les institutions clés de l’écosystème

Banque Centrale de Tunisie (BCT)

Conseil du Marché Financier

Startup Tunisia

Entrepreneurs of Tunisia

Tunisian Investment Authority

FintechTunisia

Chronologie des principaux faits marquants de la fintech :

    1998 : La Tunisie lance le premier Startup Act d’Afrique.

    2016 : Nouvelle loi bancaire n° 2016-48 – visant à aligner le secteur bancaire sur les exigences de Bâle III d’ici la fin de la décennie.

    2020 : La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a annoncé le lancement du bac à sable réglementaire de la fintech.

    2021 : Lancement de la stratégie numérique Tunisie 2021-2025 – les aspects clés inclus pour développer un écosystème fintech, renforcer l’inclusion financière et attirer davantage les investissements directs étrangers (IDE).

    2021 : La BCT et la Banque de France ont achevé avec succès une expérience conjointe de CBDC en juillet, qui a effectué des virements électroniques entre des banques commerciales françaises et tunisiennes en utilisant une CBDC basée sur la blockchain.

    2022 : Grâce au soutien de l’IFC, la BCT a lancé paysmart.tn, une plateforme de paiement de factures numériques pour permettre aux Tunisiens de payer leurs factures de services publics.

    Article traduit de l’anglais.

    Source :  ‘‘The Fintech Times : Rapport Moyen-Orient et Afrique (MEA) 2024’’.

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    Le milieu offensif Belge Mohamed Mouhli rejoint l’Espérance de Tunis

    Le milieu offensif du club belge RFC Liège (ex-RFC Seraing), Mohamed Mouhli, surnommé «Midou», est arrivé en Tunisie, tard dans la soirée du dimanche 19 janvier 2025, pour finaliser les démarches administratives, avant de rejoindre officiellement les rangs de l’Espérance sportive de Tunis.

    Il est prévu que le joueur passe incessamment les tests médicaux nécessaires et termine les diverses formalités, avant de signer son nouveau contrat.

    L’EST annoncera officiellement cette transaction dès que la sanction de l’interdiction de recrutement imposée par la Fifa, en raison du retard du paiement des arriérés du joueur jordanien Mohammad Abu Zrayq alias Sharara, sera levée.

    Le club belge de RFC Liège avait déjà annoncé, vendredi dernier, via son site officiel, avoir trouvé un accord formel avec l’Espérance pour le transfert du joueur belge d’origine tunisienne.

    Cette saison, Mohamed Mouhli (26 ans, 1,79 m) a joué 16 matches avec son équipe et marqué 4 buts.

    Il convient de préciser aussi que le joueur est du genre inflammable. Il a eu récemment maille à partir avec la justice belge pour avoir donné des coups à sa petite copine Kelly dans le supermarché où celle-ci travaille. Il s’est ensuite excusé auprès de Kelly, par médias interposés, mais, comme on dit, le mal était déjà fait. Espérons qu’il a retenu la leçon et qu’il saura garder son sang froid sur les terrains.

    I. B.

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    Syrie : La fin d’une dictature n’est pas toujours l’entrée dans une ère de liberté 

    On ne peut que se réjouir avec le peuple syrien de la fin de la dictature de la dynastie des Assad. Cependant, au-delà de cette réaction de joie légitime, plusieurs facteurs incitent à  l’inquiétude pour l’avenir de ce pays et de l’ensemble de la région.

    Mohamed Cherif Ferjani *

    D’abord, la fuite d’Assad et des siens n’est pas le fait du soulèvement du peuple syrien qui a assisté à l’avancée de la HTS, soutenue par la Turquie, les Américains et leurs alliés occidentaux des pétro-monarchies du Golfe.

    Contrairement à ce qui s’est passé en 2011 où on a assisté à un soulèvement du  peuple syrien, cette fois, les troupes de la HTS ont été les seuls acteurs internes de la fin du régime baathiste avec le soutien de leurs alliés extérieurs.

    Ce sont les objectifs des artisans, intérieurs et extérieurs, qui risquent de déterminer l’avenir de la Syrie au détriment des aspirations du peuple syrien avec toutes ses composantes.

    Ensuite, la fin du régime baathiste n’est pas sans rapport avec l’offensive israélienne à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, mais aussi en Syrie, avant et après la fuite d’Assad, avec le soutien des Etats-Unis, des puissances européennes et la complicité des pays arabes qui n’ont rien fait pour soutenir les peuples palestinien, libanais et syrien.

    Enfin, le contexte international est malheureusement défavorable à une issue démocratique où que ce soit, en Syrie, dans l’ensemble de la région et partout dans le monde : le néolibéralisme et la révolution conservatrice sont aujourd’hui plus forts que jamais, notamment avec la réélection de Donald Trump aux Etats-Unis et la montée partout de l’extrême-droite et des mouvements identitaires qui sont autant d’expressions de la révolution conservatrice portée par le néolibéralisme.

    Tous ces facteurs militent pour l’interprétation de ce qui se passe en Syrie comme la fin de la dictature des Assad, dont il faut se féliciter, et une perte d’influence pour la Russie et l’Iran, plus qu’une victoire de la démocratie et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    La sortie d’une dictature n’est pas toujours, hélas !, synonyme d’entrée dans une ère de liberté et de progrès.**

    * Professeur honoraire des universités et militant de gauche en Tunisie et en France.

    ** Ce qui s’est passé au lendemain du Printemps arabe en Libye, en Egypte, au Yémen, en Syrie et même en Tunisie, où les processus démocratiques sont bloqués, en est la preuve (La rédaction).

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    Pour les Palestiniens, le cessez-le-feu à Gaza n’est pas la fin de la souffrance

    Le cessez-le-feu qui est entré en vigueur hier, dimanche 19 janvier 2025, entre le Hamas et Israël, ne signifie pas la fin de la répression et de la souffrance pour les Palestiniens. Pour preuve, le «V» de la victoire est interdit par Israël aux Palestiniens qui s’apprêtent à retrouver leur liberté après des années, parfois des décennies, d’emprisonnement.

    Khemaïs Gharbi *

    Le «V» de la victoire, formé par l’index et le majeur, est bien plus qu’un simple geste. Popularisé par Winston Churchill durant la Seconde Guerre mondiale. Ce symbole incarne la résistance face à l’oppression, la foi en l’avenir et la capacité de l’humanité à triompher des épreuves. Il transcende les frontières culturelles, devenant une marque universelle d’espoir et de résilience.

    Aujourd’hui, un fait interpelle : ce symbole universel est interdit aux Palestiniens qui s’apprêtent à retrouver leur liberté après des années, parfois des décennies, d’emprisonnement. Non seulement ils ne pourront pas mimer ce geste, mais leurs familles se voient également privées du droit d’organiser des réjouissances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie. Des policiers israéliens ont averti les familles de cette interdiction, ajoutant une couche de répression à un contexte déjà oppressant.

    Des exemples qui résonnent dans l’Histoire

    Comment comprendre que célébrer la liberté, un moment universellement joyeux, puisse être perçu comme une menace? Les célébrations, rassemblements ou simples étreintes deviennent des actes politiques, passibles de sanctions. Cette répression des émotions les plus élémentaires pose une question essentielle : où s’arrête l’atteinte à l’humanité?

    L’interdiction d’exprimer des sentiments ou de brandir des symboles n’est pas nouvelle. Dans d’autres contextes historiques, ces gestes ont souvent représenté un pouvoir que les régimes oppressifs tentaient de contrôler. Pendant l’apartheid en Afrique du Sud, par exemple, le simple fait de chanter une chanson en langue zouloue était considéré comme un acte de résistance. Ces interdictions, loin d’éteindre les revendications, ont souvent attisé les flammes de la contestation.

    Des mères, des fils et des familles meurtris

    Mais au-delà des symboles, ce sont les êtres humains que l’on atteint. Imaginez une mère interdite de crier de joie en retrouvant son fils, ou un père privé d’une étreinte avec sa fille après 20 ou 30 ans de séparation. Interdire la joie, c’est emprisonner les âmes après avoir enfermé les corps. C’est prolonger la captivité sous une autre forme, maintenir un contrôle invisible mais terriblement oppressant sur les cœurs et les esprits.

    Pourtant, cette situation ne surgit pas du néant. Gaza, décrite comme une prison à ciel ouvert depuis plus de 17 ans, est le théâtre d’une souffrance quotidienne. À cela s’ajoutent les conditions de vie dans des camps de réfugiés où les générations se succèdent, et les humiliations permanentes infligées à un peuple. Ces réalités, ignorées ou minimisées, sont les foyers silencieux des tensions futures. Le 7 octobre 2023, date tragique pour les deux camps, est un rappel brutal que l’oppression et l’humiliation alimentent l’explosion.

    Refuser aux familles le droit d’exprimer leur joie, c’est semer les graines du ressentiment. La paix, si tant est qu’on y pense encore ou qu’on la cherche du côté israélien, ne peut se construire sur la peur et la répression. Elle nécessite des gestes de reconnaissance et de respect. Laisser l’émotion s’exprimer, c’est reconnaître l’humanité dans l’autre, une étape essentielle vers la réconciliation.

    Reconnaître la douleur de l’autre

    L’histoire nous jugera : serons-nous ceux qui auront cimenté les murs de la division ou ceux qui auront tendu des ponts entre les peuples? Les grands leaders sont ceux qui osent briser le cercle vicieux de la haine en reconnaissant la douleur de l’autre. En interdisant le sourire ou le geste de victoire, nous oublions que ces expressions sont les témoignages silencieux d’une vie qui persiste, malgré tout.

    Au crépuscule de nos existences, ce ne sont ni les interdictions ni les brimades qui marqueront l’histoire, mais les traces de compassion et de justice que nous aurons laissées. La véritable victoire réside dans le respect de l’autre et dans le courage d’écouter, même dans l’adversité.

    * Ecrivain et traducteur.

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    Les chamboulements provoqués par la guerre de Gaza

    Alors que le cessez-le-feu de 42 jours entre Israël et le Hamas est entré en vigueur, dimanche 19 janvier 2025, et espérons qu’il se poursuive au-delà et qu’il devienne définitif, l’heure est à la lecture de ce que la guerre qui a duré pendant plus de 15 longs mois a changé dans le rapport de force israélo-palestinien, l’architecture géopolitique du Moyen-Orient et l’impact sur l’image d’Israël de par le monde.

    Imed Bahri

    La guerre de Gaza a tué plus de personnes que tout autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale et c’est l’un des conflits les plus cruels. C’est par ces mots que l’éditorialiste du quotidien britannique The I paper Patrick Cockburn a commencé son analyse. Toutes les guerres conduisent à davantage de haine mais la guerre à Gaza, malgré la petite superficie du territoire palestinien, entraînera la plus grande somme de haine générée par un conflit depuis 1945, a- t-il ajouté.

    En dépit de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur dimanche 19 janvier 2025, la guerre de 15 mois a injecté une telle dose de haine toxique dans les relations entre Israël et les Palestiniens qu’elle garantit presque un avenir défini par la violence, estime l’éditorialiste, ajoutant que le cessez-le-feu reste fragile et qu’il est peu probable qu’il soit pleinement mis en œuvre sans un soutien américain significatif.

    La brutalité du conflit a été horrible et l’est restée jusqu’au tout dernier moment, avec 101 personnes tuées à Gaza dont 27 enfants et 31 femmes, et 264 autres blessées dans des frappes israéliennes depuis l’annonce de l’accord mercredi dernier, selon les chiffres avancés par la défense civile à Gaza.

    La guerre a commencé le massacre commis par le Hamas en Israël et s’est poursuivie avec des massacres israéliens au cours des mois suivants tuant plus de 46 000 personnes, rappelle l’éditorialiste.

    La guerre alimente la haine dont elle s’alimente en retour  

    Les politiciens et les commentateurs occidentaux discutent désormais de la possibilité de mettre en œuvre les deuxième et troisième phases de l’accord. Même si cet accord se maintenait, il serait instable sur le sable taché de sang. Le grand poète anglais John Milton a clairement exprimé cet impératif dans Le Paradis perdu il y a 350 ans. Il a écrit que la haine intense que suscite la guerre rend l’espoir d’une réconciliation irréaliste. «Car la véritable réconciliation ne grandira jamais / Là où les blessures mortelles de la haine sont profondément creusées.»

    John Milton qui a vécu la guerre civile anglaise comprenait ce fait mieux que Joe Biden et ses hauts fonctionnaires. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a récemment donné une interview auto-congratulative déclarant que l’administration avait largement atteint ses objectifs consistant à empêcher une nouvelle attaque contre Israël comme celle du 7 octobre, à mettre fin à une guerre régionale et à protéger les civils à Gaza.

    Cockburn considère la naïveté de Biden comme dangereuse. En refusant d’utiliser l’influence dont il disposait sur Israël pour contrôler le flux d’armes vers ce pays, son administration a permis à la machine de guerre israélienne d’avoir l’effet dévastateur qu’elle souhaite.

    Le cessez-le-feu aurait pu être obtenu il y a huit mois

    Il s’agit de la guerre la plus brutale qui soit et elle compromettra les chances d’une véritable paix. Biden et Blinken semblaient déconnectés de la réalité lorsqu’ils ont prononcé leurs discours d’adieu. Loin d’empêcher de futures atrocités, comme celles du 7 octobre, elles les ont rendues plus probables. La capacité de Biden d’arrêter la guerre à tout moment est confirmée par le fait que le cessez-le-feu d’aujourd’hui est le même que celui qu’il avait proposé en mai dernier et qui avait été rejeté par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais une fois qu’il a obtenu le soutien ferme du président élu Donald Trump, qui a prononcé des mots vagues mais durs, et a envoyé son propre envoyé auquel Netanyahu n’a pas pu s’opposer, les objections israéliennes ont cessé d’être un obstacle.

    La tragédie est que cela aurait pu se produire il y a huit mois voire un an et que des dizaines de milliers de personnes auraient pu avoir la vie sauve.

    Cockburn estime que nous sommes revenus à une politique américaine connue par le passé lorsque Ronald Reagan en 1982 avait fermement ordonné à Menahem Begin d’arrêter la guerre au Liban.

    Les experts et les analystes vont désormais dresser la liste des gagnants et des perdants de cette guerre même si ce conflit israélo-palestinien n’est jamais terminé car il y aura toujours un autre round étant donné qu’après ce cessez-le-feu il y aura toujours sept millions de Palestiniens et sept millions de Juifs israéliens vivant entre le Jourdain et la mer Méditerranée et même si le Hamas disparaîtra demain, ce qui n’aura pas lieu, rien ne changera dans le fond du conflit.

    Israël a démontré sa puissance militaire à Gaza, au Liban, en Syrie, en Iran et au Yémen mais comme par le passé, il a du mal à transformer une victoire militaire en gains politiques durables.

    Éliminer le Hamas était un objectif irréalisable pour l’Etat hébreu dans cette guerre et pourtant il vient d’accepter un cessez-le-feu avec cette même organisation. 

    L’auteur estime que l’attaque menée par le Hamas en 2023 visait à mettre la question palestinienne au premier plan et à empêcher les processus de normalisation menés par l’administration Biden entre Israël et les pays arabes en premier lieu desquels l’Arabie saoudite. L’attaque a démenti l’hypothèse de Netanyahu, qui domine la politique israélienne depuis plus d’un quart de siècle, selon laquelle Israël n’a pas besoin de compromis avec les Palestiniens pour obtenir sa sécurité.

    Gaza a été un désastre politique pour Israël

    Le Premier ministre israélien a longtemps prétendu avoir fait d’Israël la plus grande puissance du Moyen-Orient, avant même la défaite du Hezbollah au Liban et la chute de Bachar Al-Assad en Syrie. Certes, le paysage politique dans la région a changé en faveur d’Israël et des Etats-Unis et en défaveur de l’Iran et de la Russie mais Israël n’est pas la nouvelle puissance régionale car il s’est appuyé sur le soutien américain total et sans précédent pour ses succès militaires. Sous la direction d’un Trump changeant, opposé à la guerre et n’ayant déclenché aucune guerre au cours de son premier mandat, la position américaine pourrait changer.

    Au Moyen-Orient, nous voyons une force militaire israélienne aux côtés d’un vide de pouvoir en Syrie et au Liban qu’Israël ne peut combler. La région est devenue beaucoup plus dangereuse en terme d’instabilité qu’elle ne l’était lorsque Biden a pris ses fonctions. Trump pourrait vouloir conclure un accord de sécurité entre les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël mais les gouvernements autoritaires de la région protégés par leurs forces de police secrètes impitoyables doivent parfois encore prêter attention à l’opinion publique surtout concernant une question aussi sensible.

    Ces derniers mois, les Arabes, les musulmans et le reste du monde ont passé leur temps à regarder sur leurs écrans les corps d’enfants palestiniens extraits des décombres de Gaza. Aucun accord de sécurité au Moyen-Orient parrainé par Trump ne réussira sans concessions israéliennes aux Palestiniens. Le bain de sang prolongé à Gaza a eu un effet toxique sur les attitudes envers Israël partout dans le monde. Un sondage YouGov réalisé en juillet dernier a montré que seulement 8 à 14% des Européens de l’Ouest estiment qu’Israël n’a pas commis de crimes de guerre à Gaza et qu’environ 54% des Britanniques estiment que la Cour pénale internationale devrait émettre un mandat d’arrêt contre Netanyahu. Aux États-Unis, un récent sondage YouGov a révélé que 29% des 19 millions de personnes qui ont voté pour Biden en 2020 ne l’ont pas fait pour Kamala Harris en 2024 et ont cité Gaza comme la principale raison pour laquelle elles ne la soutiendraient pas.

    Pour Israël, sa campagne à Gaza n’était pas seulement une opération militaire mais un désastre politique qu’il a lui-même provoqué.

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