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Football : un triplé de Fakhreddine Ben Youssef  qualifie Al-Masry

L’attaquant international tunisien Fakhreddine Ben Youssef a inscrit un triplé en première mi-temps pour propulser le club égyptien Al-Masry en quarts de finale de la Coupe de la CAF après une victoire 3-1 à domicile contre les Black Bulls du Mozambique, dimanche 19 janvier 2025.

Sécurisant sa place grâce à une prestation pleine de confiance, Al-Masry a décroché la deuxième place du groupe D avec un total de 9 points, derrière le leader du classement Zamalek, qui a également obtenu une place en quart de finale avec une avance de 5 points.

Maintenant un avantage crucial de 4 points sur les Nigérians d’Enyimba à la troisième place, les Black Bulls se sont retrouvés en bas du classement du groupe avec quatre points.

Ben Youssef a ouvert le score pour Al-Masry d’une tête précise à bout portant, capitalisant sur un centre splendide de Karim Bambo.

L’ancien attaquant des Aigles de Carthage a ensuite doublé l’avance à la 42e minute grâce à une frappe du pied droit depuis le cœur de la surface.

Il a complété son triplé 3 minutes plus tard avec une autre frappe du pied droit depuis le côté gauche de la surface, trouvant le coin inférieur gauche avec finesse.

Les Black Bulls ont réussi à réduire le score grâce à Rume Akporoh, qui a marqué un but à la 57e minute d’un tir bien placé du pied droit après une passe de Khadre Gueye.

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Innovations et défis de la fintech en Tunisie en 2024

En 2024, la Tunisie est devenue un acteur important du secteur de la fintech au Moyen-Orient et en Afrique, se positionnant comme un pont culturel et technologique entre les régions francophones, arabes et africaines.

Richie Santosdiaz

La Tunisie, à cheval sur les cultures francophone, arabe, nord-africaine et africaine, a le potentiel de servir de passerelle entre ces diverses régions de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena).

Malgré les divers défis auxquels elle est confrontée, allant des questions économiques aux questions politiques en passant par les questions de sécurité, le pays a fait des progrès dans l’avancement de son paysage technologique et reste également relativement stable et développé par rapport à ses pairs.

Aperçu des services financiers et de la fintech

Le gouvernement tunisien a pris des mesures proactives pour favoriser un écosystème de startups florissant et améliorer l’infrastructure numérique, reconnaissant l’entrepreneuriat comme un catalyseur de la croissance économique. Des initiatives telles que la stratégie Tunisie numérique 2020 et l’adoption de la loi sur les startups démontrent l’engagement de la Tunisie à donner la priorité à la transformation numérique.

Cependant, l’environnement des affaires dans le pays semble être fortement réglementé, ce qui constitue des obstacles potentiels à la facilitation future ainsi qu’à la croissance de la communauté des startups au sens large.

En 2019, moins de 40% des Tunisiens âgés de 15 ans et plus possédaient un compte bancaire, ce qui est inférieur à la moyenne de la région Mena, ce qui indique un accès limité aux services financiers formels. L’argent liquide reste également répandu dans le pays, avec seulement 8% de la population possédant des cartes de crédit, ce qui est inférieur à la moyenne régionale.

Les défis de la numérisation

Malgré ces défis, le service postal tunisien, La Poste, est devenu un fournisseur populaire de produits fintech, desservant plus de six millions de personnes disposant de comptes financiers. Le pays est prometteur pour une plus grande numérisation, avec un taux de connexion mobile dépassant 150% de sa population et une base d’utilisateurs Internet importante de 66,7%.

Néanmoins, des améliorations sont nécessaires, comme l’indique le mécontentement des fintechs tunisiennes à l’égard du cadre réglementaire national. Plus de la moitié des fintechs tunisiennes perçoivent l’environnement réglementaire comme décourageant, soulignant la nécessité de réformes pour favoriser un écosystème plus propice à l’innovation.

Parmi les fintechs opérant en Tunisie figurent Bitaka (qui propose des services de transfert mobile), Kaoun (qui fournit des solutions logicielles financières) et Paymee (qui propose des solutions de traitement des paiements).

Le pays espère devenir pionnier en implantant la blockchain dans la Banque centrale de Tunisie (BCT), le paiement numérique et les cryptomonnaies, selon les déclarations du gouverneur de la BCT.

Les institutions clés de l’écosystème

Banque Centrale de Tunisie (BCT)

Conseil du Marché Financier

Startup Tunisia

Entrepreneurs of Tunisia

Tunisian Investment Authority

FintechTunisia

Chronologie des principaux faits marquants de la fintech :

    1998 : La Tunisie lance le premier Startup Act d’Afrique.

    2016 : Nouvelle loi bancaire n° 2016-48 – visant à aligner le secteur bancaire sur les exigences de Bâle III d’ici la fin de la décennie.

    2020 : La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a annoncé le lancement du bac à sable réglementaire de la fintech.

    2021 : Lancement de la stratégie numérique Tunisie 2021-2025 – les aspects clés inclus pour développer un écosystème fintech, renforcer l’inclusion financière et attirer davantage les investissements directs étrangers (IDE).

    2021 : La BCT et la Banque de France ont achevé avec succès une expérience conjointe de CBDC en juillet, qui a effectué des virements électroniques entre des banques commerciales françaises et tunisiennes en utilisant une CBDC basée sur la blockchain.

    2022 : Grâce au soutien de l’IFC, la BCT a lancé paysmart.tn, une plateforme de paiement de factures numériques pour permettre aux Tunisiens de payer leurs factures de services publics.

    Article traduit de l’anglais.

    Source :  ‘‘The Fintech Times : Rapport Moyen-Orient et Afrique (MEA) 2024’’.

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    Le milieu offensif Belge Mohamed Mouhli rejoint l’Espérance de Tunis

    Le milieu offensif du club belge RFC Liège (ex-RFC Seraing), Mohamed Mouhli, surnommé «Midou», est arrivé en Tunisie, tard dans la soirée du dimanche 19 janvier 2025, pour finaliser les démarches administratives, avant de rejoindre officiellement les rangs de l’Espérance sportive de Tunis.

    Il est prévu que le joueur passe incessamment les tests médicaux nécessaires et termine les diverses formalités, avant de signer son nouveau contrat.

    L’EST annoncera officiellement cette transaction dès que la sanction de l’interdiction de recrutement imposée par la Fifa, en raison du retard du paiement des arriérés du joueur jordanien Mohammad Abu Zrayq alias Sharara, sera levée.

    Le club belge de RFC Liège avait déjà annoncé, vendredi dernier, via son site officiel, avoir trouvé un accord formel avec l’Espérance pour le transfert du joueur belge d’origine tunisienne.

    Cette saison, Mohamed Mouhli (26 ans, 1,79 m) a joué 16 matches avec son équipe et marqué 4 buts.

    Il convient de préciser aussi que le joueur est du genre inflammable. Il a eu récemment maille à partir avec la justice belge pour avoir donné des coups à sa petite copine Kelly dans le supermarché où celle-ci travaille. Il s’est ensuite excusé auprès de Kelly, par médias interposés, mais, comme on dit, le mal était déjà fait. Espérons qu’il a retenu la leçon et qu’il saura garder son sang froid sur les terrains.

    I. B.

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    Syrie : La fin d’une dictature n’est pas toujours l’entrée dans une ère de liberté 

    On ne peut que se réjouir avec le peuple syrien de la fin de la dictature de la dynastie des Assad. Cependant, au-delà de cette réaction de joie légitime, plusieurs facteurs incitent à  l’inquiétude pour l’avenir de ce pays et de l’ensemble de la région.

    Mohamed Cherif Ferjani *

    D’abord, la fuite d’Assad et des siens n’est pas le fait du soulèvement du peuple syrien qui a assisté à l’avancée de la HTS, soutenue par la Turquie, les Américains et leurs alliés occidentaux des pétro-monarchies du Golfe.

    Contrairement à ce qui s’est passé en 2011 où on a assisté à un soulèvement du  peuple syrien, cette fois, les troupes de la HTS ont été les seuls acteurs internes de la fin du régime baathiste avec le soutien de leurs alliés extérieurs.

    Ce sont les objectifs des artisans, intérieurs et extérieurs, qui risquent de déterminer l’avenir de la Syrie au détriment des aspirations du peuple syrien avec toutes ses composantes.

    Ensuite, la fin du régime baathiste n’est pas sans rapport avec l’offensive israélienne à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, mais aussi en Syrie, avant et après la fuite d’Assad, avec le soutien des Etats-Unis, des puissances européennes et la complicité des pays arabes qui n’ont rien fait pour soutenir les peuples palestinien, libanais et syrien.

    Enfin, le contexte international est malheureusement défavorable à une issue démocratique où que ce soit, en Syrie, dans l’ensemble de la région et partout dans le monde : le néolibéralisme et la révolution conservatrice sont aujourd’hui plus forts que jamais, notamment avec la réélection de Donald Trump aux Etats-Unis et la montée partout de l’extrême-droite et des mouvements identitaires qui sont autant d’expressions de la révolution conservatrice portée par le néolibéralisme.

    Tous ces facteurs militent pour l’interprétation de ce qui se passe en Syrie comme la fin de la dictature des Assad, dont il faut se féliciter, et une perte d’influence pour la Russie et l’Iran, plus qu’une victoire de la démocratie et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    La sortie d’une dictature n’est pas toujours, hélas !, synonyme d’entrée dans une ère de liberté et de progrès.**

    * Professeur honoraire des universités et militant de gauche en Tunisie et en France.

    ** Ce qui s’est passé au lendemain du Printemps arabe en Libye, en Egypte, au Yémen, en Syrie et même en Tunisie, où les processus démocratiques sont bloqués, en est la preuve (La rédaction).

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    Pour les Palestiniens, le cessez-le-feu à Gaza n’est pas la fin de la souffrance

    Le cessez-le-feu qui est entré en vigueur hier, dimanche 19 janvier 2025, entre le Hamas et Israël, ne signifie pas la fin de la répression et de la souffrance pour les Palestiniens. Pour preuve, le «V» de la victoire est interdit par Israël aux Palestiniens qui s’apprêtent à retrouver leur liberté après des années, parfois des décennies, d’emprisonnement.

    Khemaïs Gharbi *

    Le «V» de la victoire, formé par l’index et le majeur, est bien plus qu’un simple geste. Popularisé par Winston Churchill durant la Seconde Guerre mondiale. Ce symbole incarne la résistance face à l’oppression, la foi en l’avenir et la capacité de l’humanité à triompher des épreuves. Il transcende les frontières culturelles, devenant une marque universelle d’espoir et de résilience.

    Aujourd’hui, un fait interpelle : ce symbole universel est interdit aux Palestiniens qui s’apprêtent à retrouver leur liberté après des années, parfois des décennies, d’emprisonnement. Non seulement ils ne pourront pas mimer ce geste, mais leurs familles se voient également privées du droit d’organiser des réjouissances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie. Des policiers israéliens ont averti les familles de cette interdiction, ajoutant une couche de répression à un contexte déjà oppressant.

    Des exemples qui résonnent dans l’Histoire

    Comment comprendre que célébrer la liberté, un moment universellement joyeux, puisse être perçu comme une menace? Les célébrations, rassemblements ou simples étreintes deviennent des actes politiques, passibles de sanctions. Cette répression des émotions les plus élémentaires pose une question essentielle : où s’arrête l’atteinte à l’humanité?

    L’interdiction d’exprimer des sentiments ou de brandir des symboles n’est pas nouvelle. Dans d’autres contextes historiques, ces gestes ont souvent représenté un pouvoir que les régimes oppressifs tentaient de contrôler. Pendant l’apartheid en Afrique du Sud, par exemple, le simple fait de chanter une chanson en langue zouloue était considéré comme un acte de résistance. Ces interdictions, loin d’éteindre les revendications, ont souvent attisé les flammes de la contestation.

    Des mères, des fils et des familles meurtris

    Mais au-delà des symboles, ce sont les êtres humains que l’on atteint. Imaginez une mère interdite de crier de joie en retrouvant son fils, ou un père privé d’une étreinte avec sa fille après 20 ou 30 ans de séparation. Interdire la joie, c’est emprisonner les âmes après avoir enfermé les corps. C’est prolonger la captivité sous une autre forme, maintenir un contrôle invisible mais terriblement oppressant sur les cœurs et les esprits.

    Pourtant, cette situation ne surgit pas du néant. Gaza, décrite comme une prison à ciel ouvert depuis plus de 17 ans, est le théâtre d’une souffrance quotidienne. À cela s’ajoutent les conditions de vie dans des camps de réfugiés où les générations se succèdent, et les humiliations permanentes infligées à un peuple. Ces réalités, ignorées ou minimisées, sont les foyers silencieux des tensions futures. Le 7 octobre 2023, date tragique pour les deux camps, est un rappel brutal que l’oppression et l’humiliation alimentent l’explosion.

    Refuser aux familles le droit d’exprimer leur joie, c’est semer les graines du ressentiment. La paix, si tant est qu’on y pense encore ou qu’on la cherche du côté israélien, ne peut se construire sur la peur et la répression. Elle nécessite des gestes de reconnaissance et de respect. Laisser l’émotion s’exprimer, c’est reconnaître l’humanité dans l’autre, une étape essentielle vers la réconciliation.

    Reconnaître la douleur de l’autre

    L’histoire nous jugera : serons-nous ceux qui auront cimenté les murs de la division ou ceux qui auront tendu des ponts entre les peuples? Les grands leaders sont ceux qui osent briser le cercle vicieux de la haine en reconnaissant la douleur de l’autre. En interdisant le sourire ou le geste de victoire, nous oublions que ces expressions sont les témoignages silencieux d’une vie qui persiste, malgré tout.

    Au crépuscule de nos existences, ce ne sont ni les interdictions ni les brimades qui marqueront l’histoire, mais les traces de compassion et de justice que nous aurons laissées. La véritable victoire réside dans le respect de l’autre et dans le courage d’écouter, même dans l’adversité.

    * Ecrivain et traducteur.

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    Les chamboulements provoqués par la guerre de Gaza

    Alors que le cessez-le-feu de 42 jours entre Israël et le Hamas est entré en vigueur, dimanche 19 janvier 2025, et espérons qu’il se poursuive au-delà et qu’il devienne définitif, l’heure est à la lecture de ce que la guerre qui a duré pendant plus de 15 longs mois a changé dans le rapport de force israélo-palestinien, l’architecture géopolitique du Moyen-Orient et l’impact sur l’image d’Israël de par le monde.

    Imed Bahri

    La guerre de Gaza a tué plus de personnes que tout autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale et c’est l’un des conflits les plus cruels. C’est par ces mots que l’éditorialiste du quotidien britannique The I paper Patrick Cockburn a commencé son analyse. Toutes les guerres conduisent à davantage de haine mais la guerre à Gaza, malgré la petite superficie du territoire palestinien, entraînera la plus grande somme de haine générée par un conflit depuis 1945, a- t-il ajouté.

    En dépit de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur dimanche 19 janvier 2025, la guerre de 15 mois a injecté une telle dose de haine toxique dans les relations entre Israël et les Palestiniens qu’elle garantit presque un avenir défini par la violence, estime l’éditorialiste, ajoutant que le cessez-le-feu reste fragile et qu’il est peu probable qu’il soit pleinement mis en œuvre sans un soutien américain significatif.

    La brutalité du conflit a été horrible et l’est restée jusqu’au tout dernier moment, avec 101 personnes tuées à Gaza dont 27 enfants et 31 femmes, et 264 autres blessées dans des frappes israéliennes depuis l’annonce de l’accord mercredi dernier, selon les chiffres avancés par la défense civile à Gaza.

    La guerre a commencé le massacre commis par le Hamas en Israël et s’est poursuivie avec des massacres israéliens au cours des mois suivants tuant plus de 46 000 personnes, rappelle l’éditorialiste.

    La guerre alimente la haine dont elle s’alimente en retour  

    Les politiciens et les commentateurs occidentaux discutent désormais de la possibilité de mettre en œuvre les deuxième et troisième phases de l’accord. Même si cet accord se maintenait, il serait instable sur le sable taché de sang. Le grand poète anglais John Milton a clairement exprimé cet impératif dans Le Paradis perdu il y a 350 ans. Il a écrit que la haine intense que suscite la guerre rend l’espoir d’une réconciliation irréaliste. «Car la véritable réconciliation ne grandira jamais / Là où les blessures mortelles de la haine sont profondément creusées.»

    John Milton qui a vécu la guerre civile anglaise comprenait ce fait mieux que Joe Biden et ses hauts fonctionnaires. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a récemment donné une interview auto-congratulative déclarant que l’administration avait largement atteint ses objectifs consistant à empêcher une nouvelle attaque contre Israël comme celle du 7 octobre, à mettre fin à une guerre régionale et à protéger les civils à Gaza.

    Cockburn considère la naïveté de Biden comme dangereuse. En refusant d’utiliser l’influence dont il disposait sur Israël pour contrôler le flux d’armes vers ce pays, son administration a permis à la machine de guerre israélienne d’avoir l’effet dévastateur qu’elle souhaite.

    Le cessez-le-feu aurait pu être obtenu il y a huit mois

    Il s’agit de la guerre la plus brutale qui soit et elle compromettra les chances d’une véritable paix. Biden et Blinken semblaient déconnectés de la réalité lorsqu’ils ont prononcé leurs discours d’adieu. Loin d’empêcher de futures atrocités, comme celles du 7 octobre, elles les ont rendues plus probables. La capacité de Biden d’arrêter la guerre à tout moment est confirmée par le fait que le cessez-le-feu d’aujourd’hui est le même que celui qu’il avait proposé en mai dernier et qui avait été rejeté par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais une fois qu’il a obtenu le soutien ferme du président élu Donald Trump, qui a prononcé des mots vagues mais durs, et a envoyé son propre envoyé auquel Netanyahu n’a pas pu s’opposer, les objections israéliennes ont cessé d’être un obstacle.

    La tragédie est que cela aurait pu se produire il y a huit mois voire un an et que des dizaines de milliers de personnes auraient pu avoir la vie sauve.

    Cockburn estime que nous sommes revenus à une politique américaine connue par le passé lorsque Ronald Reagan en 1982 avait fermement ordonné à Menahem Begin d’arrêter la guerre au Liban.

    Les experts et les analystes vont désormais dresser la liste des gagnants et des perdants de cette guerre même si ce conflit israélo-palestinien n’est jamais terminé car il y aura toujours un autre round étant donné qu’après ce cessez-le-feu il y aura toujours sept millions de Palestiniens et sept millions de Juifs israéliens vivant entre le Jourdain et la mer Méditerranée et même si le Hamas disparaîtra demain, ce qui n’aura pas lieu, rien ne changera dans le fond du conflit.

    Israël a démontré sa puissance militaire à Gaza, au Liban, en Syrie, en Iran et au Yémen mais comme par le passé, il a du mal à transformer une victoire militaire en gains politiques durables.

    Éliminer le Hamas était un objectif irréalisable pour l’Etat hébreu dans cette guerre et pourtant il vient d’accepter un cessez-le-feu avec cette même organisation. 

    L’auteur estime que l’attaque menée par le Hamas en 2023 visait à mettre la question palestinienne au premier plan et à empêcher les processus de normalisation menés par l’administration Biden entre Israël et les pays arabes en premier lieu desquels l’Arabie saoudite. L’attaque a démenti l’hypothèse de Netanyahu, qui domine la politique israélienne depuis plus d’un quart de siècle, selon laquelle Israël n’a pas besoin de compromis avec les Palestiniens pour obtenir sa sécurité.

    Gaza a été un désastre politique pour Israël

    Le Premier ministre israélien a longtemps prétendu avoir fait d’Israël la plus grande puissance du Moyen-Orient, avant même la défaite du Hezbollah au Liban et la chute de Bachar Al-Assad en Syrie. Certes, le paysage politique dans la région a changé en faveur d’Israël et des Etats-Unis et en défaveur de l’Iran et de la Russie mais Israël n’est pas la nouvelle puissance régionale car il s’est appuyé sur le soutien américain total et sans précédent pour ses succès militaires. Sous la direction d’un Trump changeant, opposé à la guerre et n’ayant déclenché aucune guerre au cours de son premier mandat, la position américaine pourrait changer.

    Au Moyen-Orient, nous voyons une force militaire israélienne aux côtés d’un vide de pouvoir en Syrie et au Liban qu’Israël ne peut combler. La région est devenue beaucoup plus dangereuse en terme d’instabilité qu’elle ne l’était lorsque Biden a pris ses fonctions. Trump pourrait vouloir conclure un accord de sécurité entre les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël mais les gouvernements autoritaires de la région protégés par leurs forces de police secrètes impitoyables doivent parfois encore prêter attention à l’opinion publique surtout concernant une question aussi sensible.

    Ces derniers mois, les Arabes, les musulmans et le reste du monde ont passé leur temps à regarder sur leurs écrans les corps d’enfants palestiniens extraits des décombres de Gaza. Aucun accord de sécurité au Moyen-Orient parrainé par Trump ne réussira sans concessions israéliennes aux Palestiniens. Le bain de sang prolongé à Gaza a eu un effet toxique sur les attitudes envers Israël partout dans le monde. Un sondage YouGov réalisé en juillet dernier a montré que seulement 8 à 14% des Européens de l’Ouest estiment qu’Israël n’a pas commis de crimes de guerre à Gaza et qu’environ 54% des Britanniques estiment que la Cour pénale internationale devrait émettre un mandat d’arrêt contre Netanyahu. Aux États-Unis, un récent sondage YouGov a révélé que 29% des 19 millions de personnes qui ont voté pour Biden en 2020 ne l’ont pas fait pour Kamala Harris en 2024 et ont cité Gaza comme la principale raison pour laquelle elles ne la soutiendraient pas.

    Pour Israël, sa campagne à Gaza n’était pas seulement une opération militaire mais un désastre politique qu’il a lui-même provoqué.

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    Vient de paraître : Une généalogie poétique de la littérature nord-africaine

    ‘‘A Poetic Genealogy of North African Literature’’ (Une généalogie poétique de la littérature nord-africaine) : cet ouvrage de Thomas Connolly est sérieux, exigeant, bien documenté, à la fois érudit et facile d’accès. Il étudie en sept chapitres, avec de nombreuses références et notes à l’appui, quelques figures importantes de la littérature de langue française du Maghreb.

    Les auteurs qui y sont abordés sont Jean Amrouche, Jean Sénac, Mohammed Khaïr-Eddine, Tahar Djaout, Abdelkebir Khatibi, Abdelwahab Meddeb et un surprenant et pertinent article consacré à Rimbaud et le monde arabo-musulman.

    Un effort de recherche fort louable sur les bases, les origines et les contours de la poésie maghrébine francophone, entre racines et modernité, histoire reculée et contemporaine, appartenance identité et ouverture, Bien sûr, il ne s’agit pas d’une anthologie, complète ni exhaustive et on regretterait l’absence de voix comme celles de Mohamed Dib, Tahar Ben Jelloun ou Abdellatif Laâbi mais d’approches cherchant à donner des exemples au lecteur anglophone des clefs pour ouvrir une écriture et un domaine, de plus en plus étudié dans les universités américaines. Est-ce un choix de l’auteur ou un hasard, les auteurs étudiés nous ont tous quittés et ce serait presque un hommage que l’auteur leur rend.

    Thomas Connolly est Associate professor de français à la prestigieuse Yale University, à New York, on lui doit aussi d’autres travaux sur la littérature du Maghreb, notamment l’important Volume North African Poetry in french (Yale French Studies, 137-138, 2020, Yale University).

    La même université a publié en 2004 une imposante anthologie de 650 pages du 20e siècle French Poetry par Mary Ann Caws et où figurent quelques poètes du Maghreb.  

    Tahar Bekri

    ‘A Poetic Genealogy of North African Literature’’, Northwestern University Press, USA, 306 p., 2025.

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    Etats-Unis : le bilan catastrophique de la présidence Biden

    Les quatre années de présidence de Joe Biden s’achèvent aujourd’hui, lundi 20 janvier 2025, avec l’«intronisation» de Donald Trump à la Maison blanche. Cette présidence, censée être représentative des valeurs et des orientations des démocrates américains, se caractérise par une série de décisions contestables et d’événements dramatiques qui ont laissé des traces profondes tant à l’intérieur des États-Unis qu’à l’échelle mondiale.

    Leith Lakhoua *

    Loin de l’image de stabilité et de rationalité que son élection semblait suggérer, la présidence Biden a été marquée par des choix diplomatiques, militaires et économiques désastreux, dont les conséquences risquent de résonner pendant des décennies.

    Gaza : un génocide silencieux

    Sous la présidence de Biden, les États-Unis ont maintenu un soutien inébranlable à Israël, notamment lors de l’escalade de la violence à Gaza. Alors que des milliers de civils palestiniens ont été tués, des infrastructures ont été détruites et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, l’administration américaine a en grande partie minimisé la gravité de la situation. Les appels internationaux à une pression plus forte sur Israël ont été ignorés, ce qui a alimenté des accusations de complicité dans un génocide silencieux et un crime contre l’humanité. En soutenant aveuglément l’État hébreu, Biden a fait preuve d’une indifférence inquiétante à l’égard des droits humains.

    Yémen : un conflit ignoré et élargi

    La guerre au Yémen, bien qu’étant un conflit en cours depuis plusieurs années, a été exacerbée sous Biden. En dépit des promesses de campagne de mettre fin au soutien américain à la guerre menée par l’Arabie Saoudite, l’administration Biden a continué de fournir des armes et un soutien logistique, ce qui a prolongé un conflit qui a causé l’une des pires crises humanitaires du monde. Ce soutien a non seulement ravivé les souffrances des Yéménites, mais a également renforcé le rôle destructeur des puissances régionales dans le conflit, laissant des millions de personnes dans la misère.

    Ukraine-Russie : une politique erronée

    Le soutien de Biden à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie est sans doute l’aspect le plus controversé de son mandat. Poussant le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à s’engager dans un conflit à grande échelle contre la superpuissance russe, Biden a pris une décision géopolitique risquée sans tenir compte des conséquences dramatiques pour l’Europe et le reste du monde.

    En provoquant une confrontation directe avec la Russie, Biden a non seulement mis l’Ukraine en danger, mais a également entraîné l’Europe dans une guerre dont elle n’avait ni les moyens, ni les motivations réelles pour la mener.

    Résultat : une Europe appauvrie, dépendante de l’énergie russe, et une Russie qui, malgré les sanctions, a vu sa position se renforcer à long terme, notamment grâce à la hausse des prix de l’énergie.

    Une présidence marquée par l’incompétence et la sénilité

    Le mandat de Joe Biden a souvent été perçu comme un échec en raison de sa santé déclinante et de sa prise de décision parfois erratique. Alors que des questions sur sa capacité à gouverner ont fait l’objet de débats constants, il est apparu que son administration a été largement dominée par des forces internes, guidées par des technocrates et des figures influentes au sein du Parti démocrate, plutôt que par une direction claire et décisive.

    Cette absence de leadership a eu des répercussions graves, notamment sur la gestion de la pandémie, la crise en Afghanistan, et la politique étrangère globale.

    Un parti démocrate divisé et fragile

    Le Parti démocrate, qui représente une large part de l’élite politique et économique américaine, a pris un tournant dangereux sous la présidence de Biden. Le parti s’est retrouvé pris entre ses ailes progressistes, souvent déconnectées des préoccupations du grand public, et une aile centriste en perte de vitesse. La gestion de crises internes, notamment la montée de la polarisation politique et des tensions raciales, a montré l’incapacité du parti à offrir une vision cohérente et unifiée pour l’avenir du pays. Et la suite, on la connaît : le retour tonitruant de Donald Trump et des Républicains.  

    À la lumière de ce bilan désastreux, de nombreux observateurs se tournent désormais vers les Républicains pour voir s’ils sont capables d’offrir une alternative plus stable et rationnelle. Le retour de Trump à la présidence pourrait marquer un tournant, bien que ses choix politiques et ses relations avec les puissances mondiales suscitent toujours de vives inquiétudes. Toutefois, sous sa pression, certains signes indiquent que des changements importants pourraient se produire sur la scène internationale. Par exemple, le récent revirement dans la guerre de Gaza, où certains alliés occidentaux ont commencé à réévaluer leur position sous l’influence de Trump, pourrait marquer un changement dans la dynamique de soutien à Israël, peut-être pas dans le sens désiré par l’Etat hébreu.

    Un changement nécessaire au sein du Parti démocrate

    Les quatre années de présidence Biden ont révélé les faiblesses profondes du Parti démocrate, qui a placé un homme vieillissant et sénile à la tête d’une nation puissante, en espérant que son nom et son passé d’homme politique seraient suffisants pour garantir la stabilité. Le monde, cependant, a payé le prix de ces choix erronés.

    Dans ce contexte, le Parti démocrate devrait sérieusement remettre en question son leadership, ses priorités et son idéologie. Une réforme s’impose si ce parti veut un jour retrouver la confiance du peuple américain et jouer un rôle constructif sur la scène internationale.

    L’avenir politique des États-Unis reste incertain, mais la dernière décennie devrait servir de leçon sur les dangers d’une gouvernance incohérente et d’une politique étrangère maladroite. Seul le temps dira si les Républicains, sous la direction de Donald Trump, seront capables de redresser la barre.

    * Consultant en logistique industrielle.

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    Tunisie : les barrages reviennent à près du tiers de leur taux de remplissage

    «Le taux de remplissage des barrages dépasse actuellement les 30%», a annoncé, samedi 17 janvier 2025, à Kairouan, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh (photo).

    Rappelons que ce taux était descendu à 19,6%, son niveau historiquement le plus bas, le 3 décembre 2024, et ce en raison de la sécheresse qu’a connue le pays au cours des cinq dernières années en raison du changement climatique.

    Dans une déclaration à l’agence Tap, en marge d’une visite à l’agro-combinat à El-Alam dans la délégation de Sbikha, le ministre a fait savoir que «les récentes précipitations ont concerné les différents gouvernorats, ce qui a permis d’alimenter la nappe phréatique et de collecter d’importantes quantités de pluie et d’eau de ruissellement».

    Évoquant la situation de l’agro-combinat relevant de l’Office des terres domaniales (OTD), Ben Cheikh a déclaré qu’une stratégie visant à aider cet établissement à retrouver son rayonnement a été mise en place, ajoutant que cette stratégie prévoit la régularisation de la situation des ouvriers temporaires et la lutte contre toute forme de travail précaire.

    Il a aussi fait savoir que les sommes dues aux ouvriers au titre des salaires et des primes des derniers mois ont été payées. Et de poursuivre que cette stratégie prévoit la réouverture de l’atelier de production de fourrages afin de fournir les aliments au bétail.

    Dorsaf Ben Ahmed, chargée de gestion de l’OTD, a souligné que ce complexe, qui s’étend sur une superficie de 8300 hectares, fait face à certaines difficultés dues au manque d’investissement, indiquant qu’un plan visant à développer les agro-combinats a été élaboré.

    Employant près de 400 cadres et ouvriers, le complexe agricole à El-Alam a connu, ces dix dernières années, des difficultés financières qui ont contribué à la dégradation de sa situation, et poussé les employés à observer une série de mouvements de protestation pour réclamer leurs dus.

    A l’issue du dernier mouvement organisé au début de cette année, à Tunis, une rencontre s’est tenue entre le ministre de l’Agriculture et des représentants du personnel, au cours de laquelle, l’Etat s’est engagé à régler leurs dus et à régulariser la situation des agents temporaires.

    D’après Tap.

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    L’AMT sommée d’évacuer son siège au Palais de Justice de Tunis

    L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a fait savoir, dans un communiqué rendu public samedi 17 janvier 2025, que le Parquet a empêché la tenue de la réunion de son bureau exécutif à son siège, au Tribunal de première instance de Tunis.

    Selon le communiqué, un représentant du ministère public a ordonné l’évacuation du siège et le bureau informé de l’interdiction de ses réunions.

    L’AMT a dénoncé cette mesure, qui vise à «restreindre ses activités».

    L’AMT avait déjà été contrainte d’évacuer son siège officiel en 2005 par l’ancien régime de Ben Ali, avant de le reprendre après la révolution du 14 janvier 2011. Comme quoi, l’histoire est un éternel recommencement, dirait l’autre.   

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    Ars Nova Napoli et La Jose en ouverture des JMC 2025

    Le Théâtre de l’Opéra de Tunis a abrité, hier soir, samedi 18 janvier 2025, la cérémonie d’ouverture des Journées musicales de Carthage (JMC) dont la 9e édition se tient jusqu’au 24 janvier sous le slogan «Feeling the beat» (Sentir le rythme). Vidéo1. Vidéo2

    Les JMC offrent une plateforme d’échange et de découverte autour de la création musicale contemporaine en Tunisie et au-delà des frontières.

    Le hall de la Cité de la Culture accueille une exposition, JMC Expo, où sont visibles des portraits d’artistes et de groupes participant à cette édition, ainsi que le JMC Market dédié aux exposants travaillant dans les métiers du secteur musical.

    Ce rendez-vous annuel des professionnels des musiques arabes et africaines est de retour après une absence d’une année. En solidarité avec la Palestine, le ministère des Affaires Culturelles avait décidé en 2024 le report de la 9e édition à 2025.

    Jihed Khemiri

    Au début de la cérémonie, l’hymne national a été interprété par l’artiste tunisien Mohamed Ali Chebil et un extrait de son nouveau projet musical, ‘‘Mina Nawa’’, avec l’artiste Jihed Khemiri.

    Né en 1988 à Menzel Bourguiba (Bizerte) Mohamed Ali Chebil ou Dali Chebil multiplie les apparitions en solo et dans différents projets musicaux où il côtoie les ténors de la scène musicale nationale et arabe.

    La directrice artistique des JMC, la chanteuse Dorsaf Hamdani, a déclaré ouverte cette 9e édition avec un spectacle du groupe italien Ars Nova Napoli.

    Initialement programmé à 18h à la place des Théâtres en face du Théâtre de l’Opéra, le spectacle a finalement été donné à la salle abritant le spectacle d’ouverture interprété par la chanteuse espagnole La Jose entourée par trois musiciens au piano, à la guitare et à la contrebasse. Les deux formations musicales, italienne et espagnole, se produisent pour la première fois en Tunisie.

    Nova Napolu

    Ars Nova Napoli est composé de Marcello Squillante, leader du groupe, Gianluca Fusco, Michelangelo Nusco, Vincenzo Ricioppi, Antonino Anastasia et Bruno Belardi. Ce groupe assez connu et apprécié sur la scène Nu Folk napolitaine a fait ses débuts en 2009 dans les ruelles du centre historique de Naples. Il joue des instruments comme l’accordéon, le violon, la trompette, la mandoline, la cornemuse «gaita», la contrebasse et divers tambours. Les musiciens et chanteurs ont interprété des chansons traditionnelles du sud de l’Italie à travers lesquelles ils revisitent l’héritage sonore de leur région natale ainsi que des mélodies méditerranéennes.

    Le public des JMC aura un nouveau rendez-vous avec Ars Nova Napoli qui se produira, ce dimanche 19 janvier, à l’Avenue Bourguiba.

    La Jose

    La Jose, autrice-compositrice-interprète, a donné une prestation de 90 mn aux sonorités métissées, mêlant flamenco, folk, soul-funk et influences latino-américaines. Elle a offert un spectacle exceptionnel ponctué par la danse du ventre, la samba et même des youyous à la tunisienne (de cris de joie assez répandus dans les fêtes en région arabe et qui diffèrent d’un pays à l’autre).

    Les thématiques à vocation humaniste ont été au cœur de la prestation de La Jose à travers des chansons pour les femmes et les grands-mères. Elle a également interprété des chansons en duo avec deux artistes tunisiens.

    Au programme de cette édition, 6 concerts phares, mettant en vedette le groupe Tarabband (Irak, Egypte, Suède), Si Lemhaf (Tunisie), le groupe jordanien Autostrad, Elida Almeida (Cap-Vert), le rappeur, chanteur, compositeur d’origine palestinienne Big Sam et le groupe Chakam (Palestine, Iran, France).

    D’après Tap.

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    CoworkUp 4.0 renforce l’écosystème tunisien de l’innovation

    Après un parcours d’apprentissage intense et réussi, 10 organisations tunisiennes de soutien aux startups (SSO) ont clôturé le 17 janvier 2025 à Tunis la quatrième édition du programme CoworkUp. 

    Depuis la genèse de cette initiative, 30 SSO ont bénéficié du programme de renforcement des capacités des organisations d’appui aux startups dans 13 régions de la Tunisie, et 10 d’entre elles ont reçu un accompagnement plus intensif dans une seconde phase. Elles ont bénéficié de mentorat, de formation collective et individuelle, de financement, de préparation du pitch et de suivi. Au total, 252 heures d’accompagnement personnalisé ont été mises en œuvre. Parmi les 10 SSO soutenues pendant la phase 2, on trouve l’Association Jeunes Leaders + Hive12; Connect’Innov; Coworky + #Talent Hub + #Technopole Borj Cedria; Hammamet Valley Hub; Icube; SSO Makers Factory; et Westerwelle Startup Haus Tunis.

    CoworkUp 4.0 est soutenu par Invest for Jobs – Initiative spéciale «Emploi décent pour une transition juste» du ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par le Digital Transformation Center de la GIZ Tunisie avec le soutien d’Anima Investment Network.

    «En tant que coopération allemande, nous partageons la passion et l’engagement de soutenir l’écosystème entrepreneurial en Tunisie et de créer des perspectives durables à long terme. Notre programme CoworkUp en est déjà à sa 4e édition et soutient avec succès les organisations de soutien aux startups dans toutes les régions de la Tunisie. L’objectif est de soutenir encore mieux les startups à long terme et de promouvoir l’entrepreneuriat régional», a souligné Alexander Beetz, directeur du programme Transformation Digitale de la GIZ Tunisie.

    Apprentissage et échange

    L’événement a débuté par un échange fructueux entre SSO et experts d’Anima Investment Network. Ensuite une keynote inspirante a été présentée par Noomane Fehri, Managing Partner de Medin Fund et ancien ministre des Technologies de l’Information et de la Communication, mettant en lumière l’importance de la collaboration entre les SSO pour le développement de l’écosystème tunisien de l’innovation.

    La session publique était lancée par un mot de bienvenue prononcé par Amani Wahabi de GIZ Tunisie, suivie d’une présentation du parcours par Nadine Asmar et Emmanuel Noutary d’Anima Investment Network. Un icebreaker dynamique a été notamment organisé dans le but d’encourager les interactions entre les participants. Par ailleurs, un Exchange Learning Circle a permis aux SSO de poser des questions à des experts et de partager les principaux enseignements et engagements tirés du programme CoworkUp 4.0.

    La séance de l’après-midi, intitulée «Connect and Impact Day», a mis en évidence les résultats tangibles du programme CoworkUp. Amani Wahabi a retracé l’évolution du programme depuis son lancement en 2020, en soulignant son adaptation constante aux besoins de l’écosystème tunisien des startups.

    Lors d’un panel de discussion, modéré par Sarra Ben Younes, fondatrice et Ceo de V3 Factory, les participants ont exploré les opportunités et défis de la collaboration entre les SSO et les investisseurs. Parmi les intervenants figuraient des experts de renom tels que Tarek Triki de Smart Capital, Achraf Khallouli de Flat6Labs, Cyrine Mehiri de WikiStartup et Constantin Salameh, expert d’Anima Investment Network.

    Le panel a mis en lumière les stratégies nécessaires pour garantir un développement durable et inclusif de l’écosystème de l’innovation.

    Les panelistes ont également souligné l’importance pour les SSO d’adapter leurs modèles économiques afin d’assurer leur pérennité. Certaines propositions ont même évoqué la consolidation du secteur, permettant à des SSO de taille plus importante de mieux répondre aux besoins de la communauté des startups et d’offrir des services plus performants.

    En parallèle, les discussions ont mis en exergue le rôle crucial des SSO dans le développement du tissu entrepreneurial tunisien. Leur mission dépasse le simple soutien aux startups: elles participent activement à la structuration d’un écosystème durable, en renforçant les capacités des entrepreneurs et en créant des synergies bénéfiques pour l’ensemble de l’économie locale.

    Clôture et perspectives

    La cérémonie de clôture a été marquée par la présentation de l’impact de CoworkUp 4.0 par Zoé Luçon, directrice de projet d’Anima Investment Network. Alexander Beetz, directeur du programme Transformation Digitale de la GIZ Tunisie, a rappelé l’importance de l’engagement collectif pour soutenir l’innovation et l’entrepreneuriat en Tunisie. Tarek Cherif, président international d’Anima Investment Network pour promettre de consolider l’initiative des SSO de lancer la Fédération tunisienne des SSO pour les unir.

    L’événement s’est achevé également par l’annonce officielle des 10 SSO lauréates du Demo Day et les témoignages des lauréats et des experts. Un cocktail de networking a offert une opportunité aux participants de renforcer les liens et de construire des collaborations durables.

    Communiqué.

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    Mondial de handball : la Tunisie se rachète contre l’Algérie (25-24)

    Après un début poussif et brouillon, qui lui a valu beaucoup de critiques de la part des techniciens et du public, la sélection tunisienne de handball a arraché, samedi 18 janvier 2025, à la salle Jyske Bank Boxen à Herning (Danemark), sa qualification pour le Tour Principal du Championnat du monde (messieurs).

    Le Sept tunisien a battu son homologue algérien sur le score étriqué de 25 à 24 (mi-temps : 13-9), au bout d’un derby maghrébin très serré, comptant pour la troisième journée du groupe B.

    A la faveur de ce succès qui intervient après deux défaites de suite, face à l’Italie (25-32) et au Danemark (21-32), la Tunisie termine troisième avec 2 points et se qualifie pour le prochain tour en compagnie des Danois et des Italiens, déjà qualifiés. Une qualification miraculeuse, sans gloire ni panache.

    L’Algérie qui concède sa troisième défaite d’affilée, termine pour sa part à la 4e place et disputera la Coupe du Président de l’IHF.

    La sélection tunisienne, qui avait besoin d’un déclic pour se remettre en bon ordre de marche, est attendue au tournant par un public qui ne se reconnaît plus, dans la génération actuelle, le handball national qui, il fut un temps, était autrement plus rayonnant sur le plan international.

    I. B.     

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    Manuel du sabotage à l’intention des ronds-de-cuir et des bras cassés

    Quand, autour de nous, rien ne marche comme il devrait l’être, que tout le monde semble vasouiller, bégayer et faire du surplace, et que les paroles finissent par tenir lieu d’actions et de réalisations, on doit normalement s’interroger sur les moyens de sortir de ce cercle vicieux, et non s’y enfermer soi-même… par peur d’empêcher de tourner en rond.

    Elyes Kasri *

    En 1944, à la fin de la deuxième guerre mondiale, l’OSS, ancêtre de la CIA, l’agence de renseignements états-unienne, publiait le Manuel de sabotage simple sur le terrain (en anglais : Simple Sabotage Field Manual) ou de résistance passive compilant des techniques pour entraver l’ennemi depuis l’intérieur. Il s’agit d’un guide pour pratiquer la subversion dans n’importe quel pays ou organisation.

    Parmi les techniques de sabotage enseignées par le manuel, on peut citer:

    – miner le moral en offrant des promotions au personnel incompétent;

    – inciter à toujours suivre les canaux décisionnels, ne jamais les éviter pour accélérer les décisions;

    – parler fréquemment et longtemps en illustrant les différents points par des anecdotes ou des expériences personnelles, et mettre en avant, aussi souvent que possible, des problèmes sans conséquences;

    – chipoter sur les mots précis de toutes les communications, comptes-rendus et résolutions;

    – tout renvoyer à des comités pour une étude approfondie avec des comités les plus larges possible, et tenter à chaque fois de réexaminer les décisions prises dans les réunions précédentes;

    – interroger constamment la permission du groupe dans lequel vous êtes à effectuer l’action pour laquelle il a été conçu, cela pouvant être en conflit avec un supérieur;

    – défendre le principe de précaution et encourager tout le monde à être raisonnable, afin d’éviter les urgences qui pourraient poser des problèmes plus tard;

    – encourager la «terreur de l’erreur», en minant l’autorité, la bravoure ou les personnes dirigeantes, en remettant en question la véracité de ce qu’elles font, même si c’est très clair.

    Décidément, il y a lieu de se demander si ce manuel n’a pas des adeptes assidus en Tunisie.

    * Ancien ambassadeur.

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    Vient de paraître : ‘‘Sortir de l’islamisme’’ de Razika Adnani

    Le nouvel ouvrage de la chercheur franco-algérienne Razika Adnani, ‘‘Sortir de l’islamisme’’, publié le 10 décembre 2024 par les éditions Erick Bonnier, avec une préface de Rémi Brague, est entièrement consacre à l’islam et à la pensée musulmane. 

    Le monde connaît en ce début de XXIe siècle des bouleversements politiques et géopolitiques majeurs qui font que les forces et les pouvoirs changent de camp. L’Occident, initialement reconnu comme porteur des valeurs humaines d’égalité et de liberté, est affaibli de l’intérieur et n’est plus capable de les défendre.

    Dans ce genre de climat politique, les totalitarismes et les extrémismes trouvent un terrain favorable pour proliférer et, l’islamisme – qui est un extrémisme et un totalitarisme –, ne fait pas exception à cette logique du monde. Il s’est installé en maître dans tous les pays musulmans, dans une bonne partie de l’Afrique et de l’Asie, qui sont de plus en plus dominés par une version fondamentaliste de l’islam.

    Pour faire face à l’islamisme, il faut le connaître, le diagnostiquer, et c’est ce que l’école française, qui s’est répandue dans le monde anglo-saxon, n’a pas su faire en coupant l’islamisme de ses origines théologiques et historiques.

    Comment sortir de l’islamisme qui menace notre civilisation? Et quel est l’angle d’attaque? Sur quel front faut-il mener la lutte? Les nombreuses années que l’auteure a passées à observer, analyser et étudier l’islamisme lui ont permis de réaliser le lien entre femmes et islamisme. Ce dernier est un patriarcat déviant et il ne peut exister sans soumettre les femmes. En soumettant les femmes, l’islamisme soumet l’homme, la pensée et la société.

    Parlant de son nouvel ouvrage Razika Adnani a déclaré qu’il s’inscrit dans la continuité de sa réflexion sur ce sujet qui a commencé lorsque l’Algérie, où elle vivait, «a été frappée de plein fouet par l’islamisme le plus radical, le plus inhumain, le plus misogyne et le plus meurtrier». Cette réflexion, ajoute-t-elle, s’est poursuivie lorsqu’elle a «observé le renoncement progressif très inquiétant du monde musulman, sous la pression des islamistes, à ce qu’il avait réalisé comme progrès dans le domaine des droits humains lors du processus de modernisation entamé au XIXe siècle.»

    «Si j’écris encore sur ce phénomène qu’on appelle l’islamisme, c’est parce que dans toute son histoire il n’a jamais été aussi fort, il n’a jamais conquis autant de territoires et il n’a jamais été aussi proche de son objectif. C’est un livre je place la lutte contre l’islamisme à l’intérieur de l’islam alors qu’on l’a jusque là placé à l’extérieur de l’islam en expliquant pourquoi il est indispensable de la placer à l’intérieur de l’islam», explique l’auteure.

    Razika Adnani est écrivain, philosophe et islamologue. Après des études de philosophie à l’Université d’Alger, elle a exercé en tant que professeur de philosophie jusqu’en 2005, date à laquelle elle quitte l’enseignement pour se consacrer à la recherche et à l’écriture.

    Membre du conseil d’orientation de la Fondation de l’islam en France de 2017 à 2024, elle a travaillé pour plusieurs universités et centres de recherche. Elle a publié plusieurs ouvrages, notamment ‘‘La nécessaire réconciliation. La réforme tournée vers l’avenir, l’islam révélé et l’islam construit’’, ‘‘Islam : Quel problème ? Les défis de la réforme’’; ‘‘Maghreb: l’impact de l’islam sur l’évolution de la sociale et politique’’; ‘‘Pour ne pas céder ; textes et pensées’’ ; ‘‘Laïcité et islam, mission impossible ?’’.

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    Les Palestiniens, un peuple qui refuse de céder sa terre

    La guerre à Gaza incarne le combat acharné des Palestiniens qui luttent, à Gaza comme en Cisjordanie, pour rester enraciné dans la terre de leurs ancêtres, résistant avec courage aux tentatives de déracinement, d’expulsion et de génocide. Chaque jour, ce combat héroïque et tragique révèle la force d’un peuple qui refuse de céder, malgré les ruines qui s’amoncellent autour de lui, conséquence des bombardements incessants de l’armée d’occupation israélienne. (Illustration : un couple de Palestiniens devant leur maison détruite par les occupants israéliens à Jérusalem).

    Khémaïs Gharbi

    Pourtant, loin de ces champs de dévastation, certains, confortablement installés derrière leurs écrans, deviennent les relais d’un pessimisme constant. Inlassablement, ils diffusent des nouvelles décourageantes, comme s’ils s’étaient donné pour mission de briser l’élan de solidarité et d’affaiblir la détermination de ceux qui résistent. Les réseaux sociaux deviennent alors des bulldozers virtuels, déversant sans effort un flot de doutes et de découragement, empoisonnant les esprits.

    Aujourd’hui, alors qu’une lueur d’espoir commence timidement à poindre à l’horizon avec la perspective d’un cessez-le-feu et d’une trêve, ces mêmes voix négatives persistent. Plutôt que de se réjouir, de compatir ou d’apporter leur soutien à un peuple dévasté, elles s’acharnent à critiquer, comme si c’était le moment d’exhiber leur savoir. Elles oublient que des familles pleurent leurs proches, que des quartiers entiers ont été réduits en cendres, que des écoles, des hôpitaux et des villes entières ne sont plus que des décombres.

    L’image qui me vient à l’esprit est celle d’une ambulance arrivant en urgence à l’hôpital, sirène hurlante. À peine les portes ouvertes, quelqu’un se précipite non pas pour aider le blessé, mais pour lui déverser un torrent de reproches. Quel cynisme.

    Il est temps de comprendre qu’en temps de guerre, les mots peuvent être des armes redoutables ou des pansements bienveillants. Choisissons de soutenir, d’aider, d’apaiser. La critique stérile n’a jamais relevé une maison, ni apaisé une douleur. Mais un mot de réconfort, lui, peut raviver une étincelle d’espoir.

    Ne sous-estimons jamais la puissance des mots. Dans les ténèbres de la guerre, l’encouragement devient une forme de résistance, un rempart invisible mais solide contre le découragement et la peur. Semer l’espoir, c’est nourrir la résilience, renforcer ceux que l’on prétend vouloir aider. C’est rappeler à ceux qui luttent que leur combat n’est pas vain, qu’ils ne sont pas seuls.

    Le soutien moral, surtout en temps de guerre, est une arme considérable. Il ne détruit pas, il construit. Il ne critique pas, il relève. Il ne condamne pas, il console. À quoi servent nos analyses et nos jugements s’ils n’apportent ni réconfort ni force à ceux qui en ont désespérément besoin?

    Encourager, c’est résister à l’indifférence. C’est choisir d’être du côté de la vie, de la dignité et de l’espoir. Face à la destruction, que nos paroles deviennent des ponts, pas des murs. Que nos voix portent des messages de force et de solidarité, car parfois, un simple mot d’espoir peut peser plus lourd qu’une arme.

    * Ecrivain et traducteur.

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    ‘‘Barbastro 1064’’ dans l’imaginaire occidental : une gaza avant l’heure!

    Si le dernier avatar du colonialisme occidental, Israël, a conduit une politique de massacres et d’expulsion des populations avec l’aide active des pays occidentaux, au vu et au su du monde, sans susciter les réactions que les lois internationales eussent dû permettre, c’est bien parce que l’imaginaire occidental actuel, en dépit de son attachement proclamé à la laïcité et aux droits de l’homme, continue d’être habité par les vieux démons de l’Eglise de Rome.

    Dr Mounir Hanablia *

    On oublie trop souvent que la présence arabe en Espagne ne se limita pas qu’à l’Andalousie, et qu’au nord de la rivière Ebre, le peuplement arabe avait été considérable et qu’il s’était accompagné d’un essor civilisationnel non moins important.

    Cependant, le fait fondamental de l’histoire de l’Islam dans la péninsule ibérique est le flop politique issu de l’éclatement du Califat Omeyade en une trentaine de cités-états après la Fitna (ou discorde), souvent en lutte les unes contre les autres, et le re-basculage stratégique qui en résulte au profit des royaumes chrétiens au nord de l’Ebre et du Duero dont l’acquittement d’un tribut annuel à leur profit constitue le symbole le plus évident.

    Ager est la première ville arabe à tomber aux mains des chrétiens, en 1036, soit environ 25 ans après le début de la Fitna. 

    En 1064, la petite ville arabe musulmane de Barbastro, dépendante de la ville de Saragosse sous l’autorité de la dynastie arabe des Ben Noun, située au nord de la rivière Ebre, non loin de Huesca, est prise et repeuplée par les chrétiens, sa population musulmane est massacrée, et réduite en esclavage.

    Cette conquête fut menée par des Français d’Aquitaine, de Champagne et de Bourgogne, ainsi que par des Normands venus d’Italie et de Sicile. Ils étaient accompagnés de quelques contingents catalans locaux originaires de Ribagorce et d’Urgel.

    Guerre sainte et djihad en Espagne

    Cette coalition européenne réunie à l’initiative du Pape et de l’église de Cluny était renforcée par les liens familiaux et matrimoniaux unissant la noblesse de Catalogne et des petits royaumes montagnards d’Aragon, à celle du nord des Pyrénées, Béarn, Toulouse, Aquitaine, Gascogne.

    La prise de Barbastro traduisait plus une réaction conjoncturelle contre la mort du Roi Ramirez tué lors de la conquête de Grau une année auparavant qu’une véritable entreprise de reconquête contre les musulmans ou une répétition générale des Croisades qui ne surviendraient qu’en 1095.

    Il demeure licite de se demander pourquoi le petit royaume pyrénéen d’Aragon bien abrité entre les hauts sommets et les vallées encaissées tracées par les cours des nombreuses rivières en dévalant, délimitant de nombreux plateaux et des massifs calcaires, s’est un beau jour lancé dans une expansion irrésistible vers le sud à travers ces vallées, le conduisant inévitablement à des heurts avec l’émirat de Saragosse établi le long de la rivière Ebre jusqu’à son embouchure, et au-delà, avec le Royaume de Valence.

    Cependant, il ne faut pas oublier que l’arrimage de l’Ibérie à l’Europe ne s’était pas réalisé que par la conquête romaine, et plus tard Wisigothique, ni même par la christianisation, étant donné que l’Arianisme avait prévalu dans le royaume de Tolède pendant deux siècles, et que la conversion au catholicisme y avait été tardive.

    C’est surtout l’occupation de la Catalogne par les armées de Charlemagne et son rattachement au Royaume franc (chrétien catholique) par l’établissement du comté de Barcelone qui en avait fait une marche européenne vers la terre que les Romains avaient nommée Espagne.

    Ainsi se profile l’idée que le concept de l’Europe est étroitement lié à l’autorité de Rome, dont le pape serait le représentant légitime selon la (fausse) donation de Constantin. Cet argument lié à l’Histoire (Nicolas Sarkozy l’avait évoqué pour justifier le rejet de la candidature turque à l’entrée dans la communauté européenne) est pourtant totalement occulté par l’ouvrage qui insiste sur la responsabilité du Pape, dans le massacre de Barbastro, ainsi qu’il faudrait l’appeler, mais dans un cadre autre que la Croisade ou la Reconquête espagnole, et plutôt apparenté à la guerre au sud de l’Italie et en Sicile contre les musulmans (mais aussi les Byzantins) menée par les Normands, que la Curie romaine observe aux premières loges.

    Le recul continu de l’Islam dans la péninsule ibérique

    Cependant, la chute Barbastro, qui s’est accompagnée de celle de Coimbra dans le nord du Portugal (au bénéfice du Léon), réveille de grandes inquiétudes chez les musulmans, et de vives critiques contre l’impéritie de leurs dirigeants. C’est pourquoi le sultan de Saragosse El Muqtadir reconquiert la ville neuf mois plus tard et interrompt la livraison du tribut. Cette défaite chrétienne a été justifiée selon l’Eglise, par les exactions commises par les chrétiens contre la population lors de la conquête, en particulier par le viol des femmes musulmanes, qui aurait entraîné le châtiment divin, celui du retour des musulmans. 

    La ville ne sera définitivement perdue pour l’Islam que 35 ans plus tard, soit au moment de la chute de Jérusalem aux mains des Croisés, alors que la ville de Saragosse le sera en 1118 mettant un terme final à la souveraineté de l’Islam dans la région de l’Ebre.

    Ce recul continu de l’Islam dans la péninsule ibérique est donc lié à la disparition de l’Etat unitaire (Califat Omeyade) capable de fournir l’effort matériel, humain, fiscal, financier, militaire, culturel aussi, nécessaire pour porter la guerre annuellement dans les royaumes chrétiens du Nord. En fut-il la raison ou la conséquence? Il est légitime de se le demander du moment que l’unification de l’Etat Espagnol ne fut réalisée qu’à l’achèvement de la Reconquête avec la chute de Grenade en 1492, et nullement à son début.

    Néanmoins, il faut convenir que la conquête de Santiago de Compostela, la ville sainte des Espagnols, en 1002, par les troupes d’Al Manzor, ne laissait en rien présager le futur effondrement de l’Islam. D’autant que les Royaumes chrétiens du Nord n’étaient pas en reste en étant souvent en lutte les uns contre les autres, et en s’alliant aux musulmans, et pas seulement dans les querelles intestines de ces derniers.

    Il est vrai que l’habitude de l’époque était de se faire rétribuer ses services soit en territoires, soit sous forme de tributs, et pas seulement dans la péninsule ibérique. Mais prétendre que l’idée fut à l’origine dès le départ d’expulser les musulmans n’est pas corroboré par les réalités. Et l’exemple du Cid Rodrigue de Bivar venu combattre aux côtés de l’Émir de Saragosse contre les Navarrais ou les Aragonais en est la preuve.

    C’est l’Eglise Catholique qui semble donc avoir inspiré cette idée de guerre sainte, pour les raisons déjà citées, d’autant qu’un changement liturgique s’était opéré du Wisigothique vers le Latin dans les royaumes espagnols, renforçant considérablement l’influence de Rome.

    Il n’en demeure pas moins que l’essor démographique dans les Royaumes du Nord qui a permis l’expansion vers le Sud bien plus peuplé demeure énigmatique. Fut-il le résultat d’une inversion des courbes de natalité peu envisageable dans des régions pauvres en terres agricoles et dont l’hygiène des populations était rudimentaire et qui ne pourrait s’expliquer que par une épidémie de grande ampleur?

    En tous cas, force est de constater que les victoires militaires du Nord s’accompagnent toujours d’une colonisation des territoires en modifiant les réalités humaines, de l’édification d’ouvrages défensifs rendant le retour des musulmans très difficile, et de franchises dont bénéficient les colons, en particulier sur le plan juridique par la levée des peines et la libération de l’esclavage et du servage, et aussi sur le plan fiscal par l’exemption des taxes.

    A titre de comparaison, les victoires militaires musulmanes pour innombrables qu’elles eussent été n’étaient que rarement suivies d’installation de colons. Tout au plus laissait-on quelques garnisons dans les territoires occupés chargés de prélever la Jizya et d’administrer le territoire.

    Pour reprendre l’exemple précédent, la conquête de Santiago par Almanzor n’a pas entraîné de massacres, ni l’arabisation ou l’islamisation du territoire. Il aurait fallu pour cela d’autres conditions qui n’ont pas été réunies.

    On peut même affirmer que malgré l’importance symbolique de cette conquête aucun effort d’islamisation n’y a été entrepris ce qui démontre que  la conversion des populations n’en a pas toujours constitué le mobile, contrairement au pillage qui obéissait souvent à des considérations militaires ou stratégiques visant à appauvrir l’adversaire.

    Mais si on en revient aux questions démographiques, les Taifas, du fait des guerres entre Fatimides, Abbassides, Byzantins, et turcs, en Orient, se sont retrouvées isolées à un moment où l’idéologie européenne inventée par l’Eglise conduisait de plus en plus les chevaliers en quête de terres, d’honneurs, de richesses, hors de leurs contrées natales, pour spolier les musulmans.

    Aux origines du colonialisme occidental

    Il y a donc déjà un sérieux doute sur l’origine des chrétiens qui «chassèrent les Arabes d’Espagne», si on veut soupeser la légitimité historique de la chose.

    L’affaire de Barbastro fournit donc la preuve de l’implication des populations autres qu’Ibériques dans cette guerre, et on est en droit de supposer que, quoiqu’on en dise, les guerriers venus des quatre coins de l’Europe le faisaient pour avoir des terres, s’installer, et faire partie de la noblesse locale, ce qui conduisait inévitablement à leur assimilation. Cela fournit donc un début d’explication au mystère démographique considéré.

    Il n’en demeure pas moins que ce massacre de Barbastro semble constituer un tournant, une tache sanglante, dans les relations établies jusque-là entre chrétiens et musulmans, quand le but de la guerre n’était pas de changer les réalités démographiques par le massacre, mais d’acquérir des territoires et d’en retirer des revenus.

    C’est donc l’interférence de l’Eglise dans la politique des royaumes qui a finalement transformé la symbolique et la narration de la guerre dans la péninsule ibérique, qui de civile, est devenue religieuse. Qui plus est Barbastro, quoique finalement occultée, allait constituer le point de départ d’une tradition fâcheuse que les Croisades ne feraient que consolider dans les relations entre musulmans et chrétiens, dont les pays occidentaux s’inspireraient souvent, à l’époque de la colonisation.

    Ainsi, si le dernier avatar du colonialisme occidental, Israël, a conduit une politique de massacres et d’expulsion des populations avec l’aide active des pays occidentaux, au vu et au su du monde, sans susciter les réactions que les lois internationales eussent dû permettre, c’est bien parce que l’imaginaire occidental actuel, en dépit de son attachement proclamé à la laïcité et aux droits de l’homme, continue d’être habité par les vieux démons de l’Eglise de Rome, qui un jour apparurent sur les rives du Vero, à Barbastro.

    Si l’Histoire n’explique pas tout, elle peut aider à comprendre.    

    * Médecin de libre pratique.  

    ‘‘Barbastro, 1064. Guerre sainte et djihad en Espagne’’ de Philippe Sénac et Carlos Laliena Corbera, éditions Gallimard, Paris, 19 avril 2018, 240 pages.

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    Le poème du dimanche : ‘‘Dis adieu à Hurayra’’ de Al-A’cha Maymûn

    Al-A’cha Maymûn fait partie des sept auteurs majeurs des Mouallaqâts, les poésies arabes anté-islamiques, honorées et suspendues, selon les chroniqueurs, aux murs de la Kaâba, en période païenne. (Illustration : célébration d’Al -A’cha aujourd’hui dans sa ville natale de Manfouha).

    Le poète serait né vers 570 à Manfouha, aux environs de Riadh, en Arabie. Il se distingue par une poésie bachique, amoureuse, audacieuse transgressant les mœurs courantes. Le début de son long poème est devenu presque proverbial.

    Mort en 629, l’an 9 de l’Hégire, vraisemblablement, sans se convertir à la nouvelle religion.

    Tahar Bekri

    Dis adieu à Hurayra la caravane est en partance
    Ô toi homme supporteras-tu l’adieu ?

    Blanche de front chevelure longue dents parfaites
    L’allure nonchalante comme un coursier au pied malade qui s’embourbe

    Sa marche de chez la voisine est celle d’un nuage
    Qui passe sans presse ni vitesse

    Tu entends à ses bijoux des cliquetis quand elle s’en va
    Comme ceux des graines d’ishriq dans le doux vent

    Les voisins ne détestent sa vue
    Ni elle ne révèle leurs secrets

    Elle risque de tomber d’indolence quand elle se lève
    Si elle ne rassemble ses forces pour visiter ses voisines

    A jouer une heure avec une complice l’épuise
    Lui fait trembler le bas des reins et la croupe

    La taille fine et la poitrine large à peine se contient
    Dans la chemise les flancs au risque de rompre

    Heureux l’amant qui la renverse par un ciel nuageux
    Pour un plaisir sans rudesse ni lourdeur

    Les rondeurs balancées les coudes aux bras charnus
    Les pieds posés sur le sol comme sur des épines

    Quand elle se lève le musc se répand
    La rose rouge s’exhale de ses habits

    Nul jardin d’entre les autres où l’herbe est verdoyante
    Sans que l’averse forte ne change en prairie

    Où les plantes arrosées et accomplies
    Ne sourient au soleil astre bien levé

    Pas de jour à la fragrance de plus exhalée
    Ni de plus beau à l’approche du crépuscule

    Je l’ai aimée fortuitement quand elle en aimait
    Un autre lequel en aimait une autre

    Aimé lui-même d’une autre qu’il ne désire
    Alors qu’un cousin en brûle et perd raison

    Une autre m’aime que je n’aime guère
    Les amours se réunissent d’un amour tout malheureux

    Chacun de nous passionné délirant de son amour
    Eloigné et proche pris dans les rets captif et soupirant

    Hurayra nous repousse ne nous parle
    Suis-je indigne de l’amour de Um Khulayd

    N’a-t-elle aperçu un homme aux yeux souffrants
    Atteint de la mort qui guette le temps qui menace

    Hurayra dit quand je lui ai rendu visite
    Malheur à toi malheur à moi que fais-tu ?

    Ne vois-tu que je suis pieds-nus
    Je suis ainsi sans savate ou je me chausse

    Je trompe la vigilance du maître du foyer
    Il prend garde de moi mais il n’échappe à mes pièges

    Parfois je guide l’amour et il me suit
    Parfois m’accompagnent ceux qui aiment l’ivresse et le plaisir

    Parfois je cours au matin vers la taverne
    Un rôtisseur alerte rapide leste me suit

    Parmi de jeunes gens comme des sabres d’Inde
    Qui savent qu’aucune ruse ne repousse la fin fatale
    (extraits

    Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

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    Saïed appelle à des «mesures proactives» pour faire face à la vague de froid

    Recevant, vendredi 17 janvier 2025, au Palais de Carthage, le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, le président de la république Kaïs Saïed a mis l’accent sur la nécessité de soutenir le ministère du Commerce et du Développement des exportations dans ses efforts visant à assurer l’approvisionnement des nombreuses régions qui font face récemment à une pénurie de bouteilles de gaz, nécessaires au chauffage.

    Le chef de l’Etat a en outre appelé à la nécessité de veiller à garantir un approvisionnement régulier et normal des marchés et à lutter vigoureusement contre les pratiques spéculatives ciblant nombre de produits agricoles dont les prix ont connu ces derniers jours une envolée sans précédent, en particulier les viandes blanches.

    Le locataire du Palais de Carthage est visiblement bien informé des problèmes auxquels font face les Tunisiens dans leur vie quotidienne, notamment la hausse des prix de certains produits de première nécessité, les pénuries de bouteilles de gaz, mais pas seulement, qui accentuent le sentiment d’abandon que ressentent beaucoup de Tunisiens et de colère envers les autorités publiques, surtout en cette période difficile de grand froid. Reste que l’Etat semble parfois démuni face à l’ampleur des problèmes et à la faiblesse des moyens dont il dispose pour en venir à bout.

    Aussi quand le chef de l’Etat, lors de la même rencontre, presse les autorités régionales concernées à déployer un surcroît d’efforts en vue de prendre en charge les citoyens face à la vague de froid et aux chutes de neige qui s’abattent sur nombre de régions du pays, comme l’indique un communiqué de la présidence de la république, on se demande si ces autorités ont vraiment les moyens humains et logistiques nécessaires à même de leur permettre d’alléger tant soit peu les difficultés quotidiennes des Tunisie. 

    Conscient sans doute de ce manque, le chef de l’Etat a appelé à «mobiliser les moyens disponibles dans les différentes administrations régionales afin d’épauler les efforts déployés par les forces de sécurité et les agents de la protection civile en vue de débloquer les routes enneigées», appelant à ce propos à prendre des «mesures proactives» pour protéger les citoyens.

    A défaut de moyens conséquents, il faut au moins faire preuve de disponibilité, d’abnégation et de cœur, semble dire le président de la république, en rappelant les agents publics, et notamment les forces de sécurité, à leurs devoirs d’agents publics et à leurs engagements de citoyens.

    I. B.  

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