«La Tunisie est actuellement à l’abri de l’invasion des criquets pèlerins et migrateurs», a assuré dans une déclaration à l’agence Tap, Mouna Mhafdhi, de la directrice générale de la Santé végétale et du Contrôle des intrants agricoles, au ministère de l’Agriculture.
Interrogée sur l’éventuelle menace que représente ces insectes ravageurs ayant fait leur apparition en octobre 2024, dans certaines régions du sud du Libye, la responsable a précisé que les autorités libyennes ont réussi à les éradiquer. Et de relever qu’ils appartiennent à l’espèce des criquets migrateurs africains et non pèlerins, et ne représentent, par conséquent, aucune menace pour la Tunisie.
Tout en assurant que les services de son département suivent périodiquement le déplacement des criquets, la responsable a expliqué que les criquets pèlerins ne se reproduisent pas naturellement dans notre pays. «Ils peuvent envahir des pays comme la Tunisie, seulement en l’absence de mesures de lutte dans leur habitat naturel qui est le Sahel africain, mais cela reste exclu vu les conditions climatiques et écologiques défavorables», a expliqué Mhafdhi. Et de rappeler qu’en cas de danger d’invasion, les campagnes de lutte contre les criquets pèlerins sont soumises aux textes de loi en vigueur, notamment le décret gouvernemental n°845 de 2018 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la compagne de lutte antiacridienne et de l’arrêté du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche du 16 octobre 2019, portant fixation et approbation du plan national d’urgence antiacridien.
Habituellement présents dans les déserts semi-arides et arides d’Afrique de l’Est, du Proche-Orient et d’Asie du Sud-Ouest, les criquets pèlerins sont voraces. Ils peuvent former de grands essaims et font peser une lourde menace sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance locaux, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
A l’occasion de leur rencontre jeudi 16 janvier 2025 à Rome, le ministre des Affaires étrangères Mohamed Ali Nafti et son homologue italien Antonio Tajani ont signé deux accords entre leurs gouvernements respectifs et une déclaration commune. La gestion des flux migratoires, si elle n’est pas officiellement mise en avant, est au cœur de ces accords, car c’est le principal résultat escompté par Rome à travers l’intensification de ses relations avec notre pays, et sur ce chapitre les résultats sont plutôt positifs.
«On peut être en désaccord avec ceux qui estiment que la Tunisie est un pays dangereux pour le rapatriement des migrants. Nous considérons la Tunisie comme un pays sûr et convivial. Nous contribuons à sa croissance et nous travaillons pour apporter une contribution importante dans la lutte contre l’immigration irrégulière et contre la traite des êtres humains», a déclaré Tajani à ce sujet, dont le gouvernement italien fait le point d’orgue de toutes ses politiques.
«J’ai réitéré que l’Italie veut être un pont entre la Tunisie et l’Union européenne. Nous avons décidé de renforcer la collaboration avec le commissaire européen Suica pour faire en sorte que Tunis soit un pays interlocuteur privilégié dans le cadre de l’UE», ajouté Tajani, laissant ainsi entendre que les relations entre Tunis et Bruxelles ont besoin d’un interprète ou d’un intermédiaire italien.
Pour revenir aux contrats signés, Tajani a déclaré : «Nous avons signé aujourd’hui deux accords importants, le premier pour la conversion de licences, le deuxième dans le domaine de la transition énergétique pour encourager les initiatives d’interconnexion énergétique et la promotion des énergies renouvelables en Tunisie. Nous avons également signé une déclaration commune prévoyant un financement sur la période 2025-2027 pour des initiatives de coopération à hauteur de 400 millions d’euros». Le chef de la diplomatie italienne a souligné que cela «confirme notre volonté [de l’Italie] d’être toujours plus aux côtés de la trajectoire de croissance de la Tunisie, l’un des pays prioritaires du le Plan Mattei [pour l’Afrique]».
Ces accords «reflètent la collaboration stratégique mais aussi la volonté de garantir une meilleure intégration des Tunisiens dans ce pays ami», a déclaré de son côté Nafti après la signature.
Concrètement, un accord a été signé sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire aux fins de conversion. L’accord abroge et remplace l’accord actuel, datant de 2004, également à la lumière de la nécessité d’aligner ce type d’accord avec la législation italienne et européenne en matière de gestion des données personnelles.
Les deux hommes ont également signé un accord sur la transition énergétique, dont le but est d’encourager les investissements italiens dans la production d’énergie renouvelable en Tunisie et le développement des infrastructures d’interconnexion énergétique entre l’Italie et la Tunisie, en pleine harmonie avec les principes et objectifs du Plan Mattei pour l’Afrique.
Enfin, les deux ministres ont signé une déclaration commune sur la coopération au développement entre l’Italie et la Tunisie pour la période 2025-2027.
La déclaration, un document à valeur politique, prévoit l’engagement de la partie italienne à financer des projets jusqu’à 400 millions d’euros, dont 320 sous forme de crédits d’aide et 80 sous forme de dons, entre les ressources de la coopération au développement et celles du Fonds climatique. Cet engagement constitue un doublement par rapport à celui de la période triennale 2021-2023 (200 millions, dont 150 par crédit et 50 par don).
«Nous avons renforcé notre partenariat économique avec la Tunisie, l’Italie est le deuxième partenaire commercial de la Tunisie avec un échange de 7 milliards et un millier d’entreprises italiennes opèrent dans ce pays. C’est pourquoi nous avons convenu d’organiser un forum d’affaires à Tunis avec la présence d’entreprises italiennes qui pourront collaborer de plus en plus avec les entreprises tunisiennes et investir davantage», a déclaré Tajani lors de la conférence de presse ayant suivi la signature des contrats.
Le journal israélien Yediot Aharonot considère qu’Israël a échoué dans sa longue guerre dans la bande de Gaza qui visait à éradiquer le Hamas, soulignant que le Mouvement de résistance islamique, s’il a été beaucoup affaibli, restera actif et se renouvellera après l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers qui vient d’être conclu et qui entrera en vigueur dimanche 19 janvier 2025.
Imed Bahri
L’analyste militaire Yoav Zeitoun estime que le signes de l’échec israélien dans la guerre à Gaza est le résultat de son échec à fixer des objectifs stratégiques clairs pour cette guerre, ce a augmenté ses pertes militaires et conduit à la poursuite de la guerre sans horizon.
Il explique, également, que le manque de courage politique de la part du gouvernement israélien pour prendre des décisions décisives concernant Gaza et l’absence d’une véritable alternative au Hamas laissent Israël face à une menace permanente qui pourrait s’aggraver à l’avenir. Israël n’en a pas fini avec le Hamas, estime-t-il, en dépit de l’interminable guerre qu’il y a livrée.
Zeitoun a évoqué dans son article l’évaluation de l’armée israélienne selon laquelle les combats contre le Hamas reprendront dans un avenir prévisible une fois la première phase de l’accord d’échange de prisonniers achevée car Israël ne sera pas en mesure de désarmer le mouvement qui restera une menace et qui doit être combattu.
Il a cité une source dans l’armée qui a déclaré: «Même s’il n’y a pas de combats sur le terrain au début, après la deuxième étape de l’accord, l’épaisse zone tampon [autour de Gaza] restera un point d’appui pour l’armée israélienne qui sera un point de départ pour des raids au plus profond de Gaza si nécessaire».
Une menace militaire à long terme
L’analyste militaire estime que le Hamas continuera à représenter une menace militaire à long terme à travers ses tunnels qui font désormais partie de son infrastructure militaire s’étendant sur des dizaines de kilomètres sous terre où le mouvement palestinien travaille pour assembler des armes et former ses militants.
Selon Zeitoun, les tunnels et l’armement rendent impossible l’élimination complète du Hamas dans un avenir proche et par conséquent l’armée israélienne devra continuer à le combattre que ce soit par des opérations militaires directes ou en effectuant des raids dans le territoire palestinien même après la signature de l’accord.
En revanche, selon Zeitoun, citant des sources militaires, l’armée israélienne combat actuellement à Gaza sans objectif réel ou stratégique mais en même temps elle paie un prix élevé en augmentant presque chaque jour le nombre de fosses communes militaires.
«Il n’y a aucune hésitation à envoyer davantage de soldats à la mort dans des batailles sans but. Les autorisations de déploiement sont devenues une sorte de routine. Beit Hanoun et Jabaliya ne sont qu’une vitrine promotionnelle pour ce qui va se passer pour les soldats dans la ville Gaza et de Khan Younis», écrit l’analyste israélien faisant référence à la résilience des combattants des Brigades Ezzeddine Al-Qassam à Jabaliya et Beit Hanoun où chaque fois qu’Israël annonçait leur éradication, les combats recommençaient de plus belle et où il alerte qu’en cas de combats à l’avenir dans la ville de Gaza et Khan Younis, l’armée israélienne pourrait être confrontée à la même situation.
«Depuis plus de six mois, l’armée israélienne n’a pas opéré à grande échelle à Khan Younis, la plus grande ville de la bande de Gaza. Le Hamas y a des dirigeants expérimentés comme le commandant de la brigade de Rafah Mohammed Shabana et le Hamas contrôle une ville immense peuplée de personnes déplacées de Nuseirat à Deir Al-Balah jusqu’aux banlieues de Rafah», a-t-il aussi expliqué.
Des batailles sans objectifs clairs
Le Yediot Aharonot a ensuite détaillé l’échec israélien à Gaza malgré la signature d’un accord de cessez-le-feu affirmant que l’armée israélienne n’est pas entrée de nouveau dans la ville de Gaza elle-même avec ses grands quartiers tels que Shujaiya, Daraj, Tuffah, le camp de la plage, les quartiers de Sabra, Rimal d’autres. Le offensives répétées sur Jabaliya ont duré quatre mois et accaparé les efforts de l’armée.
Des analystes militaires israéliens ont déclaré que le gouvernement actuel dirigé par des ministres hésitants n’a pas le courage de faire face aux grands défis posés par la guerre de Gaza et alors que les soldats israéliens continuent de payer le prix dans des batailles sans objectifs clairs, les pertes en vies humaines continuent de s’accumuler sans une vision stratégique qui puisse assurer la sécurité dans un avenir proche.
Zeitoun a également noté qu’au lieu de s’atteler à résoudre les problèmes majeurs de sécurité, les ministres restent occupés par des questions immédiates comme ordonner à l’armée de frapper Gaza si le Hamas recommence à tirer des roquettes ou faire face à des incidents spécifiques dans d’autres régions comme la Cisjordanie.
L’analyste estime que les ministres du gouvernement dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu sont incapables de proposer une vision globale sur la manière de mettre fin à la guerre à Gaza de manière efficace et durable ce qui fait qu’il n’y a pas de résultat tangible. Il a également souligné les pressions que subit l’armée en raison des multiples opérations militaires menées sur plusieurs fronts, alors que les soldats combattant à Gaza se trouvent dans une situation très difficile obligés de faire face à de multiples défis en même temps notamment leur transfert vers des opérations militaires en Cisjordanie et en Syrie actuellement ce qui les expose à la fatigue et affecte ainsi la capacité de l’armée à remporter une victoire décisive à Gaza et augmente la pression psychologique subie par les soldats.
Concernant le manque de vision du gouvernement israélien quant à la forme de gouvernance à Gaza, l’analyste militaire estime que les hauts responsables de l’armée israélienne demandent à l’échelon politique à huis clos de leur confier une mission spécifique pour atteindre un objectif politique bien déterminée pour Gaza même s’il s’agit d’une réoccupation, de l’annulation du désengagement ou de tout autre objectif temporaire comme la formation d’un gouvernement militaire israélien comme il existait déjà dans le passé ou la recherche d’un gouvernement local alternatif au Hamas en coopération avec l’Autorité palestinienne mais le gouvernement actuel a peur de décider ou de discuter et toute discussion de ce type est reportée.
Zeitoun cite des généraux de réserve de haut rang qui ont exprimé leurs doutes quant au fait que le véritable objectif du gouvernement israélien soit de se réinstaller à Gaza.
Les généraux ont noté que le gouvernement était suffisamment rusé pour ne pas révéler cet objectif aux familles des combattants et des réservistes car toute décision politique concernant Gaza nécessiterait des campagnes pour convaincre à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël ainsi qu’une planification de longue haleine, des budgets importants et une lourde charge de travail ainsi qu’un prix politique et économique exorbitant. Ils voient donc que le résultat est «le sacrifice de la vie des soldats car il n’y a aucun problème à les sacrifier sans justification pour les ministres».
Gagner du temps et après ?
Pour tenter d’atténuer les pressions internes et externes, le gouvernement israélien a lancé quelques initiatives politiques comme l’annonce de plans visant à distribuer de l’aide humanitaire à la population de Gaza par l’intermédiaire de sous-traitants américains. Cependant, ces initiatives ont clairement échoué sur le terrain car il s’est avéré qu’il s’agissait simplement de tentatives pour gagner du temps et donner l’impression qu’il existait un plan alternatif.
L’analyste militaire a conclu que la promotion par le gouvernement de l’objectif de l’effondrement du régime civil et militaire du Hamas est un mensonge qui a été vendu à l’opinion publique depuis la première semaine de la guerre et de plus, la question la plus importante demeure sans réponse: Qui dirigera les deux millions de Gazaouis à la place du Hamas?
Pour Zeitoun, le Hamas s’est mué en une force militaire organisée forte de son réseau de tunnels et de son arsenal d’armes. Il maintient toujours une forte présence à Gaza malgré 16 mois de guerre et que par conséquent, la menace persiste et que les actions contre le mouvement pourraient durer encore de nombreuses années étant donné que son éradication n’a pas eu lieu avec cette guerre.
«La Tunisie a été parmi les premiers pays à abolir l’esclavage et la responsabilité historique impose de rompre définitivement avec toute forme d’esclavage déguisé sous des appellations qui doivent disparaître totalement de nos législations nationales».
C’est ce qu’a déclaré Kais Saïed, lors de la réunion du conseil des ministres, jeudi 16 janvier 2025, au Palais de Carthage, faisant allusion à la sous-traitance, une forme d’emploi précaire toujours en vigueur dans les secteurs aussi bien privé que public, et qu’il cherche à supprimer.
A cette occasion, le président de la république a abordé le projet de révision du code du travail ainsi que le projet de décret relatif à la sous-traitance, soulignant la nécessité d’adapter toutes les législations à l’esprit et aux objectifs de la Constitution, lit-on dans un communiqué de la présidence de la république. «Il ne sert à rien d’élaborer des législations basées sur des approches traditionnelles ou sur des demi-mesures. Une solution doit être radicale», a insisté le chef d’Etat, qui n’a de cesse de souligner le rôle social de l’Etat et d’appeler à une distribution plus équitable des ressources publiques, gage de justice et de stabilité sociales.
Rappelons à ce propos qu’il n’existe en Tunisie aucune définition juridique des emplois de sous-traitance, mais l’Etat a historiquement accepté de recourir à des emplois et des contrats précaires comme notamment ceux des «ouvriers de chantiers» et de ce qu’on appelle les «contrats de la dignité» ou encore la sous-traitance, qui permettent de réduire artificiellement les chiffres du chômage dans le pays.
Saïed a, en outre, exhorté les membres du gouvernement à redoubler d’efforts, à travailler avec dévouement et de manière harmonieuse, d’être à l’écoute des attentes du peuple et à œuvrer à les satisfaire en inventant des solutions et en anticipant l’avenir avec une vision nouvelle et un esprit militant qui place l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute autre considération, lit-on dans le même communiqué.
Dans ce contexte, le président a rappelé que «la responsabilité requiert la confiance», que «répondre aux revendications de notre peuple est un devoir», et que «préserver l’indépendance de notre décision nationale est l’un des devoirs les plus nobles et des responsabilités les plus lourdes».
Ilreprend ainsi deux thématiques chères à son cœur : l’autonomie de la décision nationale et le compter sur soi, deux engagements difficile à tenir, étant donné les difficultés financières de la Tunisie et sa forte dépendance des aides extérieures, et notamment de ses deux principaux partenaires : l’Union européenne et les Etats-Unis.
Pour de nombreux observateurs occidentaux, si le cessez-le-feu imposé àGaza par le président élu Donald Trump est la fin du cauchemar des Gazaouis, il risque fort d’être le début du cauchemar d’Israël avec la chute très probable du gouvernement Netanyahu.(Illustration : Les Palestiniens de Gaza laissent éclater leur joie. Ils pourraient paraphraser De Gaulle annonçant la libération de Paris de l’occupation nazie, et crier : «Gaza outragé ! Gaza brisé! Gaza martyrisé! Mais Gaza libéré!»
Elyes Kasri *
Ce cessez-le-feu annonce, en effet, une remise en question de l’hubris expansionniste et raciste des adeptes du Grand Israël, en plus du retour de flamme juridique et dans l’opinion publique occidentale des sévices ignominieux commis par l’armée israélienne en Palestine et sur d’autres fronts.
L’ancien ambassadeur américain Jack Lew, juif orthodoxe nommé par le président Biden la veille du déclenchement du Déluge d’Al Aqsa et qui n’a raté aucune occasion pour blanchir les excès de l’armée israélienne, a déclaré, à la fin de sa mission en Israël, que ce dernier devra dorénavant faire face à une opinion publique américaine et occidentale marquée non plus par l’euphorie et le romantisme de la création de l’Etat hébreu ou la guerre des Six jours ou l’Intifada mais par les souffrances infligées aux Gazaouis depuis le 7 octobre 2023, créant ainsi pour la première fois chez toute une génération de futurs leaders, y compris parmi les jeunes juifs américains, un courant de sympathie pour les Palestiniens et leur cause et un regard critique sur Israël qui a déjà coûté sa réélection à Joe Biden, considéré comme le dernier président américain à être marqué par la mémoire de la période formative de l’Etat d’Israël.
Un tel aveu, avec la série de révélations qui accompagneront les procès en Israël, La Haye et ailleurs dans le monde sur les crimes israéliens de guerre et contre l’humanité, exposeront le véritable visage hideux et génocidaire de l’entreprise sioniste et ne pourront qu’affaiblir son emprise sur l’opinion publique occidentale dont la destruction par le feu des quartiers résidentiels à Los Angeles de l’élite de Hollywood, l’un des principaux foyers mondiaux de la propagande sioniste par le cinéma et la culture, n’est qu’une des nombreuses prémices du crépuscule de la mystification sioniste [même s’il n’y a aucun lien entre l’incendie à Los Angeles et celui qui embrase le Moyen-Orient depuis l’établissement de l’Etat hébreu en 1948, Ndlr].
Dans le contexte complexe des relations au Moyen-Orient, deux approches stratégiques distinctes mais liées émergent dans la pensée politique américaine des dernières décennies. L’une est associée à Henry Kissinger, ancien secrétaire d’État, et l’autre à Donald Rumsfeld, ancien secrétaire à la Défense. Bien qu’ancrées dans des périodes différentes, ces deux visions incarnent des attitudes opposées face à la gestion des crises régionales.
Khémaïs Gharbi
Kissinger et la diplomatie de l’urgence
Avant la guerre du Kippour en 1973, Henry Kissinger, lors d’un échange avec le président égyptien Anouar Sadate, reconnaissait les limites de la diplomatie américaine pour résoudre certains conflits. Sadate lui rappela alors que le président Eisenhower en 1956 avait réussi à mettre fin à l’occupation du canal de Suez par les forces franco-britanniques et du Sinaï par Israël. Kissinger répondit que cette diplomatie avait réussi parce qu’elle avait été menée «à chaud».
Ce commentaire, loin de tomber dans l’oreille d’un sourd, stimula la réflexion stratégique de Sadate, qui intensifia ses préparatifs politiques et militaires en vue de la guerre de 1973. Ce conflit bouleversa les équilibres régionaux : l’Égypte réussit à récupérer une partie significative du Sinaï, se retrouvant en position de force pour engager des négociations. Cette dynamique mena aux accords de paix de Camp David entre l’Égypte et Israël, en 1978, et, plus tard, ceux d’Oslo entre l’OLP et Israël en 1993.
Kissinger démontra ainsi que la pression et l’urgence pouvaient être des leviers puissants pour remodeler les relations régionales et amorcer des processus de paix.
La création du chaos de Rumsfeld
Des décennies plus tard, Donald Rumsfeld introduisit la notion de «chaos créatif» dans le cadre des interventions américaines au Moyen-Orient, notamment après les attentats du 11 septembre 2001. Contrairement à l’approche de Kissinger, axée sur une diplomatie réactive et ciblée, Rumsfeld et les néo-conservateurs défendaient l’idée que la déstabilisation des régimes autoritaires pouvait, paradoxalement, favoriser l’émergence d’un nouvel ordre politique.
Selon cette doctrine, le désordre provoqué volontairement dans des États fragiles offrait l’opportunité d’y implanter des réformes démocratiques et de rééquilibrer les rapports de force régionaux. Cette stratégie fut notamment mise en œuvre lors de l’invasion de l’Irak en 2003, avec l’espoir que la chute de Saddam Hussein entraînerait une transformation démocratique du pays et, par ricochet, de la région. La suite, on la connaît : plus de dictature, de désordre, de violence et de morts.
Un interminable cycle de violence
Le contraste entre ces deux visions est saisissant. Kissinger misait sur une intervention diplomatique éclairée et pragmatique, exploitant les crises comme des occasions de négociation dans le cadre géopolitique existant. Rumsfeld, au contraire, prônait la déconstruction des structures en place pour permettre, selon lui, l’émergence spontanée de nouvelles formes de gouvernance.
Là où Kissinger utilisait la guerre comme un levier stratégique en faveur de la diplomatie, Rumsfeld voyait dans le conflit et le chaos des instruments directs de transformation sociale et politique.
En définitive, l’approche «à chaud» de Kissinger et le concept de «chaos créatif» de Rumsfeld illustrent les tensions qui traversent la stratégie américaine au Moyen-Orient. D’un côté, la gestion proactive des crises pour atteindre une paix toujours difficile; de l’autre, la conviction que la déstabilisation volontaire peut engendrer un nouvel ordre. L’héritage de ces deux doctrines continue d’alimenter les débats stratégiques contemporains, et les événements récents soulignent la complexité des efforts de résolution des conflits dans cette région.
Des peuples condamnés à coexister
La guerre actuelle à Gaza semble d’ailleurs résulter de ces deux logiques opposées. Il est regrettable de constater que les dirigeants sont incapables, en temps de paix, de rechercher des solutions qu’ils finissent par accepter sous la contrainte des conflits, après des destructions massives et des souffrances profondes. Ce cycle de violence aggrave les fractures psychologiques et historiques entre des peuples pourtant condamnés par la géographie et l’histoire à coexister.
L’engrenage tragique dans l’enclave palestinienne quasi-détruite révèle aussi l’échec des politiques de génocide ou de déracinement, qui n’ont pas réussi à briser la résistance farouche d’un peuple déterminé à s’accrocher à sa terre, au prix du sang.
Avec plus de 50 000 morts et plus de 110 000 blessés, Gaza paie aujourd’hui un tribut humain insoutenable, symbole des conséquences dramatiques de choix géopolitiques fondés sur la violence et la domination.
Face à cette réalité, il devient impératif de repenser les approches stratégiques en privilégiant des solutions justes et durables, qui reconnaissent les droits et les aspirations des peuples à vivre en sécurité et en dignité.
Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a lancé un appel d’offres pour la construction de deux centrales solaires d’une capacité pouvant aller jusqu’à 100 MW chacune, sans en révéler les emplacements exacts.(Illustration : Centrale solaire El Ghardhab, à Tataouine).
Les développeurs ont jusqu’au 20 avril prochain pour soumettre leurs propositions, indique le ministère qui a récemment approuvé quatre projets solaires dans le cadre de la première phase d’un autre appel d’offres solaire de 1,7 GW, le prix le plus bas étant de 98,8 TND/kWh.
La Tunisie soutient le développement de l’énergie solaire à grande échelle par le biais d’une série d’appels d’offres.
Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), la capacité solaire totale de la Tunisie a atteint 506 MW à la fin 2023.
En octobre 2024, la Tunisie avait lancé un nouvel appel d’offres pour l’acquisition de 200 MW d’énergie solaire, les soumissions devant être soumises avant le 15 janvier 2025.
Les défis économiques, l’inflation élevée et les mauvaises politiques publiques aggravent la crise économique et financière en Tunisie et rendent la vie quotidienne des Tunisiens de plus en plus difficile.
La rhétorique politique des autorités tunisiennes se concentre sur le renforcement du rôle social de l’État et sur le compter sur soi pour ne pas recourir au Fonds monétaire international. Cependant, des experts soutiennent qu’il s’agit de simples slogans politiques qui n’ont pas de réel impact sur le terrain et que les politiques économiques mises en œuvre sont en contradiction avec les objectifs annoncés.
Ces experts attribuent la hausse continue des prix, qui a érodé le pouvoir d’achat des Tunisiens, ainsi que la détérioration des services publics tels que les transports, la santé et l’éducation, la faible croissance économique et le maintien des taux de chômage élevés à ce qu’ils considèrent comme un échec des politiques économiques.
Le gouvernement avait pour objectif un taux de croissance d’environ 2,1% pour 2024, mais ce taux n’a pas été atteint. Ce qui va obliger le gouvernement allait à réviser ses estimations car elles n’étaient pas réalistes, estime l’économiste Ridha Chkondali, cité par Al Jazeera, soulignant que les prévisions de croissance de la Banque mondiale pour l’année dernière étaient de seulement 1,2%.
L’expert considère que la situation économique et financière de la Tunisie est très mauvaise, ajoutant que les politiques gouvernementales reposent sur des mesures d’austérité telles que la réduction des importations et la diminution constante de la dépendance au financement extérieur en raison de l’absence d’accord avec le FMI. Cela a conduit à une augmentation des emprunts intérieurs, ce qui a réduit le financement des investissements privés, les banques préférant prêter au gouvernement plutôt qu’au secteur privé pour éviter les risques dans de tels cas.
Les analystes attribuent la faible performance économique de la Tunisie à des faiblesses structurelles, la base de production du pays étant bloquée dans des activités à faible valeur ajoutée. Les entreprises connaissent une stagnation, aggravée par l’augmentation des impôts.
Des secteurs stratégiques comme le phosphate font du surplace, la production tombant à des niveaux record en raison des mouvements sociaux, de la mauvaise gouvernance, de vétusté des équipements et de manque de projets de développement.
Chkondali écarte la possibilité que la Tunisie atteigne un taux de croissance de 3,2% l’année prochaine, comme prévu dans le budget de l’Etat pour 2025. Il estime que les politiques économiques actuelles ne sont pas en mesure de résoudre la crise et qu’elles sont de nature à plutôt l’aggraver.
Investissement et climat des affaires
Les rapports financiers officiels montrent une baisse notable des investissements nationaux et étrangers en Tunisie ces dernières années.
Selon le rapport de la Banque centrale de Tunisie, le taux d’épargne nationale n’est que de 4,6% du PIB, ce qui est un indicateur de la faiblesse du financement interne de l’économie et de l’investissement.
Ridha Chkondali affirme que des pays ayant une économie similaire à la Tunisie ont un taux d’investissement d’environ 25 % du PIB, alors que ce pourcentage est tombé à moins de 15% dans notre pays. «Cette baisse reflète le manque de confiance des investisseurs dans la détérioration du climat des affaires en raison des obstacles administratifs et autres», explique-t-il.
Le gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures dans la loi de finances 2025, telles que la création d’un fonds de protection sociale pour les travailleurs agricoles, d’un fonds d’assurance chômage et de lignes de crédit pour les jeunes entrepreneurs et les pauvres. Il a également introduit des mesures fiscales pour améliorer le pouvoir d’achat.
Cependant, l’expert affirme que le faible soutien du gouvernement aux pauvres en termes de réductions d’impôts sur leurs salaires sera contrebalancé par des augmentations de prix pour de nombreux services, en particulier les services médicaux, dont les prix ont récemment augmenté. On s’attend même à ce que la Tunisie connaisse des augmentations consécutives des prix de divers services, tels que ceux des médecins du secteur privé. Ce qui porterait le taux d’inflation à 7 % en 2025, un taux élevé qui ne correspond pas aux niveaux de revenus de la plupart des Tunisiens.
Chkondali estime que le gouvernement avance dans la mauvaise direction pour résoudre le problème de l’inflation en augmentant les salaires ou en augmentant les taux d’intérêt par la Banque centrale. Au lieu de cela, il aurait dû améliorer la qualité des services publics dans les transports, la santé et l’éducation pour empêcher les citoyens de recourir aux services coûteux du secteur privé.
Discours et pratiques officiels
Romdhane Ben Omar, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), cité par Al Jazeera, estime qu’il existe une contradiction entre les slogans du gouvernement et ce qu’il pratique sur le terrain. Le gouvernement parle de réalisations et de mesures en faveur des citoyens, alors que ces derniers ne ressentent que la détérioration des leurs conditions de vie, explique-t-il, ajoutant que le gouvernement parle de renforcer le rôle social de l’État alors que les citoyens souffrent des prix élevés dus à leur dépendance aux services du secteur privé, que ce soit dans les transports, la santé ou l’éducation, en raison de la détérioration des services publics. «Le citoyen ressent dans sa vie quotidienne la baisse du pouvoir d’achat et la détérioration des services», insiste-t-il.
Ben Amor estime que la rhétorique politique du gouvernement actuel est en contradiction flagrante avec ce qu’il promeut dans l’opinion publique sur la priorité à donner à la justice sociale, à la réalisation du bien-être et au développement des services publics, par rapport à la réalité que vivent les Tunisiens dans leur vie quotidienne, avec des politiques qui les accablent d’impôts, de hausse des prix et de manque de biens essentiels. Aussi n’exclut-il pas l’escalade des protestations sociales dans un avenir proche.
L’expert économique Ridha Chkondali note, pour sa part, que l’autorité politique en Tunisie brandit le slogan du compter sur soi sans s’engager dans des négociations avec le FMI, tout en suivant une politique d’austérité et en s’efforçant de réduire la masse salariale dans le secteur public, des mesures que le FMI a souvent demandées au gouvernement.
La réduction constante de la dépendance au financement extérieur, en raison de l’absence d’accord avec le FMI, a conduit à une augmentation des emprunts intérieurs auprès de la Banque centrale et des banques locales. Cela a rendu difficile pour les entreprises économiques l’accès au financement pour l’investissement et la création d’emplois, a-t-il souligné.
La position du gouvernement
Selon les déclarations de la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, lors de la discussion de la loi de finances 2025 devant le Parlement, la loi de finances comprend plusieurs mesures financières et fiscales pour renforcer la justice fiscale, améliorer le pouvoir d’achat, encourager l’investissement, soutenir la création d’entreprises locales, continuer à renforcer les fondements de l’État social et renforcer la durabilité des finances publiques.
La ministre a confirmé que la loi de finances 2025 vise à soutenir l’inclusion financière et économique des groupes à faible revenu et des personnes handicapées, à promouvoir les projets, à encourager l’initiative privée des jeunes et des femmes et à accélérer l’emploi.
Elle a souligné le recours continu à la politique du compter sur soi pour contrôler les équilibres financiers, réduire la dette extérieure, soutenir le rôle social de l’État, stabiliser les prix et continuer à soutenir les biens essentiels et le carburant pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, ainsi que pour continuer à remplir les obligations de la dette extérieure malgré les pressions croissantes.
Source: Watan (journal arabe paraissant à Washington).
Durant l’année 2024, la Tunisie a enregistré 2000 affaires liées à la cybercriminalité, dont 800 ont été traitées et ont suivi l’ensemble des procédures juridiques.
Les 2 000 affaires traitées pendant l’année écoulée concernent principalement des cas de fraude en ligne, l’utilisation de virus et d’attaques cybernétiques visant à accéder à des systèmes informatiques et à des données personnelles. Ces activités criminelles incluent le chantage, le hameçonnage (phishing) et des demandes de rançon.
Le porte-parole de la direction générale de la Garde nationale, Houssemdine Jebabli, a mis en avant, lors d’une journée d’étude organisée mercredi 15 janvier 2024 à Tunis, la gravité croissante des crimes électroniques, qui occupent désormais la première place à l’échelle internationale.
Pour y faire face, la Garde nationale a créé, dès 2017, la cinquième brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité, opérationnelle depuis 2019.
Parmi les cas graves de 2024, figure le recrutement de mineurs via les réseaux sociaux par des organisations terroristes.
Lors de cette journée d’étude, M. Jebabli a précisé que la majorité des affaires traitées ont conduit à l’émission de mandats de dépôt, tandis que certaines sont en cours d’instruction.
Dans le cadre de la coopération internationale, notamment avec des pays de l’Union européenne, plusieurs dossiers font l’objet de commissions rogatoires.
Ces enquêtes portent sur des crimes électroniques transnationaux.
Début des préparatifs pour la révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, qualifié de désavantageux et responsable d’énormes pertes économiques pour ce pays d’Afrique du Nord.
C’est ce qu’a annoncé la présidence algérienne dans un communiqué rendu public dans la soirée du mardi 14 janvier 2025, à l’issue d’une réunion présidée par le président de la république Abdelmadjid Tebboune et consacrée au «suivi de l’avancement des préparatifs en vue de la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne».
La réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Nadir Larbaoui et de plusieurs membres de son gouvernement, dont les ministres de l’Intérieur, des Finances, des Transports, du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture, de l’Irrigation, des Postes et Télécommunications.
L’Algérie et l’UE sont liées par un Accord d’association, un traité commercial signé en 2002 et entré en vigueur le 1er septembre 2005, sous le règne de feu l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.
L’accord prévoit la suppression progressive des droits de douane sur les biens et marchandises dans les deux sens, mais les entreprises algériennes (publiques et privées) n’ont pas pu rivaliser avec leurs homologues européennes, le pays exportant presque exclusivement des produits pétroliers et du gaz. Des experts algériens, cités par les médias locaux, avaient précédemment estimé que l’accord avait causé des pertes à plus de 30 milliards de dollars pour la partie algérienne.
L’amélioration de la situation du transport public a été au centre de la réunion, mercredi 15 janvier 2025, au palais de Carthage, entre le président de la république Kaïs Saïed, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, et le ministre du Transport, Rachid Amri.
Le chef de l’Etat a souligné la nécessité de redoubler d’efforts en vue de réparer nombre de rames de métro et de bus et d’importer des bus depuis l’étranger, rappelant, à ce propos, que plusieurs pays se sont dit prêts à coopérer avec la Tunisie dans ce secteur vital, indique un communiqué de la présidence.
Tout en saluant les efforts déployés par nombre de Tunisiens dans un pays européen en vue de fournir plus de 200 bus à leur pays, le chef de l’Etat a déclaré que cette initiative procède d’un esprit de responsabilité nationale et d’une volonté de contribuer aux efforts de l’Etat dans la reconstruction du service public du transport dont il a eu à constater lui-même, à plusieurs reprises, l’état de vétusté et de délabrement avancé.
Sur un autre plan, le chef de l’Etat est revenu sur la situation de la compagnie aérienne Tunisair et de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), en insistant sur la nécessité d’appliquer la loi à tous et réaffirmant l’engagement de l’Etat à opérer une purge au sein de l’administration publique visant ceux qui osent entraver le fonctionnement normal des services publics, dans un esprit de justice et loin de tout règlement de comptes.
Le président de la république a, en outre, donné ses instructions en vue d’engager dès à présent les préparatifs en prévision du retour de Tunisiens à l’étranger, appelant à cet égard à leur offrir les conditions favorables, s’agissant notamment du contrôle au niveau de la Douane tunisienne.
Kais Saïed appelle les banques publiques et privées à «contribuer davantage à l’effort national visant à stimuler l’investissement et à faciliter les transactions financières.»
En recevant Fethi Zouheir Nouri, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), mercredi 15 janvier 2025, au Palais de Carthage, le président de la république, a souligné la nécessité de «faire prévaloir l’intérêt supérieur de la Tunisie sur toute autre considération», appelant la BCT à «assumer pleinement son rôle-clé tel que prévu par la Loi.»
Tout en admettant que «les transactions commerciales obéissent à leurs propres usages», le chef de l’Etat, cité dans un communiqué de la présidence de la république, a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer à réduire davantage le taux d’inflation qui s’élève à 6,2% et à préserver le stock stratégique en devises qui atteint à ce jour 122 jours d’importation, ajoutant que «ce chiffre témoigne des prémices d’une relance de l’économie tunisienne dont les effets doivent bénéficier à tous.»
Saïed semble conscient des difficultés actuelles de l’économie tunisienne, dont l’un des signes est la faiblesse de l’investissement et les difficultés qu’éprouvent les entreprises à accéder au financement bancaire, surtout depuis que l’Etat multiplie les emprunts intérieurs pour financer ses propres dépenses, au risque d’assécher les liquidités, d’augmenter l’inflation et de réduire le pouvoir d’achat des citoyens.
Cependant, Saïed estime que les banques et les entreprises financières ne font pas assez pour aider à impulser l’économie en général et les entreprises communautaires en particulier, dont il fait son principal cheval de bataille pour développer les régions intérieures.
Il reste à savoir si les banques sont disposées à financer à fonds perdus des entreprises qui ne présentent pas à priori suffisamment de garanties de rentabilité ou de réussite, de par leur structure même et les buts qu’elles s’assignent, plus sociaux que commerciaux, qui n’ont rien à avoir avec l’exigence d’efficacité économique.
‘‘Je suis ma liberté’’ de Nasser Abu Srour, qui paraît ce jeudi 16 janvier 2025 aux éditions Gallimard, à Paris, est le récit poignant d’un prisonnier palestinien dans les geôles israéliennes condamné à perpétuité.
Incarcéré à perpétuité dans les geôles israéliennes, Nasser a dit adieu au monde. Au fil des années, un lien particulier s’est noué entre ce Palestinien et le mur qui lui fait face : celui-ci s’anime, répond et change d’apparence selon que l’espoir ou le renoncement domine. Surtout, il lui inspire ce texte.
Nasser est né en 1969 au camp de réfugiés de Aida à Bethlehem. Poète et romancier, il est le doyen des prisonniers de Bethlehem. Il est emprisonné depuis 1993. Depuis sa prison, il a publié un recueil de poème ‘‘La prison et autres choses’’ (2021) et ‘‘L’histoire d’un mur’’ (2022), qui vient d’être traduit en français.
Depuis sa cellule, Nasser raconte son histoire et celle de son peuple comme s’il les extirpait du mur, faisant surgir par ses mots le monde qu’il a quitté.
Lorsque Nanna, une jeune avocate qui rend visite aux prisonniers, s’éprend de cette âme libre, le monologue du condamné devient dialogue ardent. Mais l’amour peut-il patienter? Tels les Bédouins puisant dans un lexique infini pour décrire le désert, Nasser Abu Srour fait de sa prison un univers en expansion.
Entre réalité et onirisme, ‘‘Je suis ma liberté’’ est un hommage visionnaire au pouvoir émancipateur de la littérature. Il raconte aussi la tragédie d’un peuple condamné par un Etat barbare à vivre derrière les barreaux d’une prison aux murs épais… qui plus est avec la complicité, active ou résignée, de la communauté internationale.
Le livre est traduit de l’arabe par Stéphanie Dujols.
Le 24 janvier 2025, Tunis abritera la première édition des Victoires de l’Automobile, événement qui rassemblera les principaux acteurs de ce secteur pour récompenser les marques qui se seront distinguées sur le marché automobile au cours de l’année écoulée dans trois grandes catégories : réalisations commerciales, performances et excellence.
La sélection des lauréats se fera sur la base d’un processus de scoring basé sur des indicateurs fiables, établis par des cabinets spécialisés, chacun dans son domaine d’activité.
«Il s’agit d’un événement basé fondamentalement sur la crédibilité et la transparence, destiné à mettre en lumière les concessionnaires automobiles qui se distinguent à différents niveaux à travers des outils d’analyse avérés et KPis clairs », expliquent à ce propos les organisateurs de l’événement, Hédi Hamdi et Sadri Skander.
«Observateurs du paysage automobile tunisien depuis plus d’une décennie en tant que communicants et communicateurs spécialisés dans ce secteur, nous souhaitons à travers ‘Les Victoires de l’Automobile valoriser les atouts et les initiatives qui ont été engagées, promouvoir les valeurs que prônent de nombreux acteurs dans ce domaine, mais aussi les fédérer autour d’une vision positive», ajoutent-ils.
Les organisateurs de l’événement ont à cet effet eu recours aux services tout d’abord du cabinet Emrhod Consulting qui a réalisé une enquête sur le terrain, à travers des visites mystères, afin d’aller évaluer le niveau de prestations offert au sein des showrooms principaux des concessionnaires automobiles dans le grand-Tunis.
La présence des marques automobiles sur le web ainsi que sur les réseaux sociaux ont par ailleurs été passés au peigne fin par l’agence Web First Rank qui a mesuré les degrés de performances de toutes les entreprises agissant dans le secteur.
Par ailleurs et concernant le comportement boursier des sociétés cotées, c’est le cabinet MCP (Mena Capital Partners) qui a analysé les chiffres et les réalisations de l’année.
Au-delà des trophées qui seront attribués, les Victoires de l’Automobile seront également marquées par le lancement de l’Observatoire de l’Automobile. Il s’agit d’une enquête, réalisée également par le cabinet Emrhod Consulting, destinée à sonder un panel représentatif de la population tunisienne dans les villes de Tunis, Sousse et Sfax.
Cette enquête portera sur plusieurs questions en relation directe avec le secteur auto sous plusieurs aspects. A titre d’exemple, le sondage portera sur les intentions d’achat de véhicules au cours de l’année 2025. Par ailleurs, les citoyens sondés seront interrogés sur leur position par rapport aux nouveaux modes de mobilité, notamment hybrides et électriques, et leur niveau de perception des innovations en cours.
Au cœur des enjeux de la mobilité durable, Autel, spécialiste des solutions de recharge pour véhicules électriques, sera également partie-prenante des Victoires de l’Automobile.
Avec plus de 300 invités, parmi lesquels des dirigeants de marques, des experts de l’industrie et des passionnés, cet événement sera bien plus qu’une cérémonie de remise de trophées. Il s’agira d’un véritable rendez-vous annuel, célébrant les succès passés tout en inspirant les ambitions futures.
Les organisateurs de l’International Fight Show (IFS) ont levé le voile mercredi 15 janvier 2025, lors d’une conférence de presse à Tunis, sur les grandes lignes de cet événement prévu pour le 1er février prochain au Palais des Sports de Radès.
L’IFS se donne pour mission de fusionner sport et culture et de propulser la Tunisie sur la scène internationale en tant que destination sportive et culturelle.
L’IFS promet des combats palpitants réunissant des champions venus de neuf pays, qui mettront en lumière les plus grands talents mondiaux du Muay Thai. En plus des combats palpitants, les artistes tunisiens Balti et Nourdo enflammeront la scène avec des performances comme ils en ont le secret, tandis que la superstar arabe Mohamed Ramadan viendra ajouter une touche de glamour à la soirée.
Les portes du Palais des Sports de Radès, qui peut accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs, s’ouvriront dès 14h pour une ambiance festive et conviviale. À partir de 18h, l’arène vibrera au rythme des combats spectaculaires et des performances artistiques, offrant un mélange captivant de force et de créativité, qui saura séduire tous les publics.
L’intégralité des bénéfices générés par l’événement sera reversée à l’association SOS Gammarth, qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des enfants en situation précaire.
Pour rendre cet événement accessible à tous, les organisateurs de l’IFS offrent une réduction exceptionnelle de 50% sur les billets, valable exclusivement les jeudi 16 et vendredi 17 janvier sur la plateforme de billetterie Teskerti.
Mercredi 15 janvier 2025, Saïd Saï, connu sous le surnom de “Saïd Joliette”, a tiré sa révérence, laissant derrière lui une communauté en deuil et un héritage indélébile. Figure emblématique de Marseille, il était un bâtisseur, un entrepreneur et un homme engagé, profondément ancré dans la mémoire de la communauté algérienne et maghrébine de France.
La visite mortuaire se tiendra ce vendredi, de 8h15 à 9h00, à la morgue de l’hôpital La Timone, à Marseille. Il sera ensuite inhumé dans son village natal de Taourit, situé dans la commune de Bouzguene, en Algérie.
Que Dieu lui accorde Son infinie Miséricorde et l’accueille dans Son éternel Paradis.
« Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un » (Nous appartenons à Allah et à Lui nous retournons).
Un bâtisseur des liens entre Marseille et le Maghreb
Né en 1952 en Algérie, Saïd Saï Saï, alias ‘‘Saïd Joliette’’, arrive en France en 1963 à l’âge de 11 ans. Installé dans le quartier des Carmes à Marseille, il découvre pour la première fois l’école après avoir été privé d’enseignement en raison des «événements» d’Algérie. Passionné par l’automobile, il décroche un CAP de mécanicien après une formation en mécanique, peinture et tôlerie.
En 1974, il ouvre son propre garage au 68 rue de la Joliette, devenant un acteur clé de ce quartier marseillais. Rapidement, il transforme son activité en un centre névralgique de l’import-export de véhicules, notamment vers le Maghreb. Ce commerce prospère dans les années 80 et 90, soutenant un réseau économique reliant les deux rives de la Méditerranée.
Mais en 2005, une loi algérienne interdisant l’importation de véhicules d’occasion de moins de trois ans met fin à cet élan. Saïd Joliette et ses collègues voient leur activité s’effondrer, marquant la fin d’une époque pour le quartier et pour toute une communauté.
Un homme engagé pour la communauté algérienne
Saïd Joliette n’était pas seulement un entrepreneur. Il s’est également illustré sur la scène politique en tant que candidat du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) lors des législatives algériennes en zone France 2. Défenseur des valeurs démocratiques et culturelles, il a œuvré pour donner une voix aux Algériens de la diaspora, incarnant le lien fort entre les deux rives de la Méditerranée.
Témoin des profondes mutations de Marseille, le défunt a vu son quartier se transformer sous l’effet de l’urbanisation. Malgré la disparition de nombreux garages et commerces qui animaient autrefois la Joliette, il est resté attaché à ses racines, incarnant la mémoire vivante d’une époque où Marseille et le Maghreb partageaient une dynamique économique et culturelle unique.
Saïd Joliette restera dans les mémoires comme un pilier de la communauté algérienne et maghrébine, un homme qui a su mêler passion, travail et engagement. Aujourd’hui, son départ laisse un vide immense, mais son héritage perdurera dans les cœurs de ceux qui l’ont connu et admiré.
‘‘Chroniques de Tunisie : Une française au pays de la révolution’’ est le titre d’un ouvrage écrit par Anna Chronique et qui sort en librairie ce mercredi 15 janvier 2025, le lendemain de la célébration du 14e anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011.
Publié par les éditions Dunod Graphic, cet ouvrage de 160 Pages est un récit autobiographique d’une expatriée française en pleine révolution tunisienne.
En 2008, Anna et Boris, des profs en début de carrière et souvent en galère postulent pour partir enseigner à l’étranger. Après des démarches fastidieuses et quelques nuits d’insomnie, ils décrochent chacun un poste pour la Tunisie à la surprise de leurs proches.
Sont-ils au courant que le pays est une dictature? Que sa sécurité cache une répression systématique des opposants et une forte censure?
Qu’importe ! Anna, Boris et leur chat partent vivre leur nouvelle vie d’expatriés rythmée par la valse des taxis, le concert nocturne des muezzins et les rencontres hautes en couleurs avec les Tunisiens. Ils parcourent les routes de ce pays riche en vestiges, autant de livres ouverts sur son histoire : de Carthage aux hauts lieux du beylicat et du protectorat français aux exceptionnels sites romains comme El Jem ou Dougga…
Mais tout bascule en décembre 2010, quand éclate la révolution du jasmin qui ébranle les dictatures du monde arabe.
Anna Chronique mène une double vie d’enseignante et d’auteure BD. Dans un premier ouvrage, ‘‘Ma vie de prof’’, elle raconte avec humour et tendresse son quotidien de maman et d’enseignante dans des bulles d’humeur. Dans cet album jeunesse, dont elle a réalisé les illustrations, elle a retrouvé avec plaisir ses pinceaux et rêves d’enfants.
Le Printemps arabe n’a pas apporté la démocratie dans la région, mais malgré les échecs essuyés, il reste une lueur d’espoir pour les peuples arabes : les soulèvements ont construit une nouvelle relation État-public dans le monde arabe et ont fait sortir le chat du sac : les rois sont nus.
Larbi Sadiki *
Il y a quatorze ans, le 14 janvier 2011, les Tunisiens ont envahi le boulevard Habib Bourguiba, l’artère centrale de Tunis, en criant leur liberté et leur dignité pour célébrer la destitution du dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Il avait fui le pays après 28 jours de désobéissance civile, exprimée par des «occupations» de places publiques dans presque toutes les villes du pays, déclenchées par l’immolation du vendeur de fruits Mohamed Bouazizi dans la ville de Sidi Bouzid.
La victoire du peuple tunisien contre son oppresseur de longue date et son régime corrompu et étouffant a été si remarquable, si spectaculaire qu’elle a inspiré une vague de soulèvements arabes dans toute la région.
Dans les grandes villes, du Yémen au Maroc, des millions de citoyens avides de liberté ont rejoint les manifestants tunisiens du boulevard Bourguiba pour célébrer l’éviction de leur dirigeant autoritaire et réclamer leur propre libération. Avec la conquête par le peuple tunisien de sa «dignité» et de sa «liberté», un nouveau mouvement est né, qui a placé toute la région sur la trajectoire révolutionnaire du «tahrir» (émancipation).
Plus d’une décennie plus tard, l’héritage de ces soulèvements, connus sous le nom de «Printemps arabe», est pour le moins mitigé. Dans un pays arabe, la Syrie, qui a entamé son propre parcours révolutionnaire juste après la Tunisie, le 30 mars 2011, des rebelles armés ont réussi à renverser le dictateur Bachar Al-Assad le mois dernier seulement, après 14 ans de guerre dévastatrice et de pertes. Dans d’autres pays du Printemps arabe, dont la Tunisie, la révolution est arrivée plus rapidement mais a été de courte durée, l’autoritarisme, l’oppression et les conflits étant revenus sur le devant de la scène peu après les premiers succès des masses en révolte.
Les peuples exigent d’avoir leur mot à dire
Tout cela, bien sûr, n’enlève rien à la valeur morale et politique des soulèvements de 2011. Le symbolisme moral de ces révolutions – en tant que victoires remarquables de peuples autrefois muets contre certains des États les plus coercitifs du monde – a une force durable.
Les nouveaux modèles sociaux et politiques de la vie publique qui ont émergé à la suite de ces révolutions perdurent en Tunisie et dans le reste de la région arabe. Le corps politique de l’État avant 2011 était dominé par le déclin politique de dirigeants délégitimés et miné par une coercition excessive de la part du pouvoir exécutif et des pratiques d’exclusion.
Ces révolutions ont encouragé les peuples de la région à exiger d’avoir leur mot à dire sur la nature de leur gouvernance et ont changé de manière permanente la façon dont nous parlons et analysons les relations entre l’État et la société arabes postcoloniales.
Le 14 janvier 2011 reste encore aujourd’hui un moment historique qui a allumé une flamme morale, un cri de liberté pour les multitudes qui peuplent la géographie arabe. Il s’est insinué dans les cœurs, les esprits et l’imagination de la jeunesse arabe saisie par l’appel d’un avenir meilleur.
La révolution tunisienne et celles qui l’ont suivie en Égypte, en Libye, à Bahreïn, en Syrie et au Yémen ont puisé inspiration, confiance et vigueur morale dans l’effondrement d’appareils autoritaires entiers que l’on croyait jusque-là à l’abri d’un renversement soudain par le peuple.
Il est cependant indéniable que les bannières de liberté et de dignité érigées sur les ruines des régimes déchus ont rapidement cédé la place aux contre-révolutions.
Les oscillations du pendule contre-révolutionnaire
Après le renversement des dirigeants autoritaires en 2011, l’attrait de la révolution a rapidement perdu de son éclat dans la plupart des pays du Printemps arabe. Cela n’est pas dû au fait que l’idée même de révolution est tombée en disgrâce auprès des populations arabes qui «occupaient les rues». Ce n’est certainement pas parce que les rivaux idéologiques de la révolution, y compris ceux qui défendent les démocraties électorales (ou même ceux qui soutiennent la «démocratie islamique», comme le Tunisien Rached Ghannouchi), ont eu suffisamment de temps pour prouver ou non la justesse de leurs vues. Au contraire, les oscillations du pendule contre-révolutionnaire de la Tunisie à l’Égypte ont eu pour conséquence de forcer les «révolutionnaires» à adopter une position défensive et à abandonner leurs revendications «révolutionnaires». En fait, avec le passage du temps, les révolutions et les révolutionnaires ont progressivement sombré.
Dans des pays comme l’Égypte, la Libye, la Tunisie et le Yémen, qui ont récemment acquis des libertés, les partis politiques ont commencé à s’écarter des objectifs initiaux de leurs débuts démocratiques. La résurgence de vieilles formes de polarisation politique, de divisions économiques et sociales, de milices armées et de tensions systémiques impliquant des acteurs de l’État profond et des protagonistes civils a conduit à cette déviation. Pendant ce temps, l’écart de richesse entre les riches et les pauvres, qui avait donné naissance aux premiers cris de liberté et de dignité, est resté intact. Cette crise multiforme a sonné le glas d’une véritable transformation révolutionnaire, c’est-à-dire une rupture complète avec les systèmes autoritaires renversés.
Le résultat a été la formation de ce que l’on appelle les quasi-démocraties du Printemps arabe, que l’on dit être des «régimes hybrides», avec des formes mixtes d’autorité, n’ayant que très peu des idéaux que la rue arabe avait réclamés lors des soulèvements du Printemps arabe.
Des prisons peuplées de militants politiques
Aujourd’hui, les prisons de certaines de ces «démocraties» sont peuplées de militants politiques accusés de «complot visant à subvertir le pouvoir de l’État» – des accusations coercitives que beaucoup pensaient avoir été reléguées aux oubliettes de l’histoire après les révolutions de 2011.
L’État de droit, qui était l’une des principales revendications des soulèvements, a été abandonné, et la loi elle-même est mobilisée contre des acteurs qui devraient participer aux affaires de la nation depuis une place publique ouverte, voire un parlement démocratique. Plutôt que d’utiliser leur savoir-faire au profit de l’État, ils croupissent dans des cellules pour commis le crime de critiquer les pouvoirs ayant pris le contrôle de l’État après les révolutions. De telles purges sèment le doute dans l’esprit des citoyens quant à la faisabilité d’une révolution qui mettrait fin aux pratiques autoritaires traditionnelles du passé.
Dans de tels revers démocratiques, où la liberté d’association, de participation, de contestation et d’expression est constamment menacée, les élections elles-mêmes perdent inévitablement leur crédibilité. Le faible taux de participation électorale témoigne de cette dégénérescence démocratique dans des pays comme l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie.
Dans de nombreux États du Printemps arabe, l’opposition politique présente les mêmes défauts et faiblesses démocratiques que les pouvoirs en place, ce qui conduit de nombreux électeurs à penser que les élections sont vaines, même si elles sont justes et libres en apparence. La démocratie au sein des partis reste faible, voire inexistante. Ceux qui dirigent les partis politiques et les organisations de la société civile ont tendance à s’accrocher au pouvoir et à rechigner à l’alternance démocratique des postes de direction. En conséquence, ceux qui ont rendu possibles les révolutions de 2011 – le peuple – perdent tout intérêt pour le processus électoral.
Bien entendu, la responsabilité de la dégénérescence démocratique depuis les révolutions de 2011 ne doit pas être imputée uniquement aux États profonds ou aux dirigeants politiques nationaux.
L’autoritarisme arabe a été revitalisé et la ferveur révolutionnaire a été étouffée dans plus d’un cas au cours des 14 dernières années grâce aux pactes que les gouvernements arabes post-soulèvements ont conclus avec les puissances et institutions occidentales, des États-Unis à l’Union européenne en passant par le Fonds monétaire international (FMI).
Par exemple, dans des pays comme le Liban et l’Égypte, le FMI a joué un rôle clé dans le maintien de l’autoritarisme en fournissant des fonds aux gouvernements, réduisant ainsi tout espoir que leurs populations auraient pu avoir de nouveaux dirigeants ou de solutions révolutionnaires et durables à leurs problèmes économiques et politiques.
La rue arabe n’a pas oublié le massacre de Rabaa en août 2013, au cours duquel les forces de sécurité ont tué des centaines de partisans du président déchu Mohamed Morsi, qui avait été démocratiquement élu. Ils ne sont pas non plus indifférents ou inconscients du génocide israélien facilité par l’Occident à Gaza et de l’incapacité des États arabes à y mettre un terme depuis 15 longs mois.
Les peuples arabes sont parfaitement conscients que leurs États dirigés par des despotes expérimentés ou en devenir ne sont plus que des gardiens du terrorisme ou des migrations. Ils protègent les frontières et cherchent à assurer la «stabilité» insaisissable qui est dans l’intérêt mutuel des dirigeants régionaux et occidentaux.
C’est peut-être l’héritage le plus important et le plus durable de la révolution tunisienne et du Printemps arabe dans son ensemble. Le «roi» n’est pas vaincu, bien sûr. Mais il est vulnérable. Tout comme le roi vaniteux du célèbre conte populaire danois, la nudité des États arabes et de leurs dirigeants est devenue impossible à dissimuler.
Il n’y a plus de vêtements. Il n’y a plus de couverture. Il n’y a plus de «démocratie», de politique de négociation, de partage du pouvoir ou de citoyenneté libre. Les soulèvements ont construit une nouvelle relation État-public dans le monde arabe et ont fait sortir le chat du sac : le roi n’a plus de vêtements.
Quatorze ans après la révolution tunisienne, la démocratie fait toujours défaut en Tunisie et dans le monde arabe en général. Mais les rois sont nus, et les peuples arabes en ont pris note. L’héritage des révolutions perdure.
Les entrées en Union européenne (UE) sur la route de la Méditerranée centrale – qui touche le plus l’Italie – ont diminué de 59% en 2024 en raison de la réduction des départs de Tunisie et de Libye.
C’est ce qui ressort de nouvelles données préliminaires de Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.
Une autre baisse remarquable des arrivées a été enregistrée sur la route des Balkans occidentaux : -78 % suite aux efforts soutenus déployés par les pays de la région, notamment la Serbie, pour endiguer le flux.
Malgré ce déclin important, la route de la Méditerranée centrale représentait encore environ 67 000 traversées, soit le deuxième chiffre le plus élevé parmi les autres routes, notamment la Méditerranée orientale.
Le nombre d’entrées de migrants irréguliers dans l’UE en 2024 est tombé à son plus bas niveau depuis 2021, a déclaré Frontex.
«De nouvelles données préliminaires de Frontex révèlent une baisse significative de 38% des passages irréguliers aux frontières de l’UE en 2024, atteignant le niveau le plus bas depuis 2021, lorsque la migration a été impactée par la pandémie de Covid», a souligné Frontex dans un communiqué publiée mardi 14 janvier 2025.
La baisse des entrées illégales de migrants dans l’UE à un minimum en 2024 «démontre que l’engagement constant avec nos partenaires en matière de migration continue de porter ses fruits», a commenté le porte-parole de la Commission européenne, Markus Lammert, lors de la rencontre quotidienne de l’exécutif européen avec la presse.