Le Parti Destourien Libre (PDL) a réagi vivement, samedi 28 décembre 2024, à la décision de la Chambre d’accusation près la Cour d’appel qui a renvoyé le dossier de sa présidente, Abir Moussi, devant la Chambre criminelle, dans le cadre de l’affaire dite du « bureau d’ordre ».
Le PDL a dénoncé cette décision, estimant qu’elle expose sa présidente à la peine de mort dans une affaire qu’il considère « sans fondement », marquée par de l’« injustice, du préjugé et de la vengeance », et dépourvue, selon lui, de toute garantie légale, notamment en ce qui concerne les droits de la défense.
Le parti considère que la menace d’une peine de prison à vie pour Abir Moussi représente une « tentative de liquidation physique sous couvert judiciaire ». Il dénonce également, selon lui, une volonté politique de détruire le parti. Le PDL affirme qu’il poursuivra sa lutte pour défendre non seulement sa présidente, mais aussi les droits du peuple tunisien à vivre dans un État garantissant la dignité, la liberté et des élections justes, conformes aux normes internationales.
Le PDL s’indigne également des accusations portées contre Mme Moussi, notamment celle d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État pour avoir simplement tenté de déposer une correspondance administrative légale, sans commettre de crime. Le parti souligne que ses plaintes concernant des organisations suspectes et des réseaux d’infiltration restent sans réponse des autorités judiciaires.
Dans son communiqué, le PDL a réaffirmé son opposition à la gouvernance par décrets et circulaires, critiquant l’utilisation de mesures d’exception prétendument expirées. Le parti s’inquiète également du retard dans la mise en place d’institutions judiciaires et constitutionnelles permanentes, une situation qui, selon lui, soulève des interrogations sur la légitimité des juridictions actuelles et la conformité de leurs jugements aux principes de l’indépendance et de l’impartialité des tribunaux, comme le prévoient la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Le PDL critique à l’égard des médias
Le PDL a aussi attiré l’attention sur la couverture médiatique limitée, estimant que les médias sont contraints de relater les décisions judiciaires sans les analyser en profondeur ni mettre en lumière les « graves violations » subies par de nombreuses personnes poursuivies. Le parti a lancé un appel à une marche, prévue pour le 18 janvier, afin de dénoncer la détérioration des conditions politiques, des droits de l’Homme, ainsi que la situation sociale et économique du pays.
Abir Moussi, incarcérée depuis octobre 2023, avait été arrêtée alors qu’elle tentait de déposer une demande de recours administratif auprès du bureau d’ordre du palais de Carthage. Elle faisait cette démarche, nécessaire pour contester une décision administrative, en présence d’un huissier de justice et de membres du PDL. Depuis son arrestation, elle fait face à plusieurs poursuites judiciaires.
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