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L’UGTT face à ses défis : le message troublant de Slaheddine Salmi

Slaheddine Salmi, membre du bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a publié un message sur son compte Facebook le samedi 28 décembre 2024. Ce message a rapidement suscité l’attention et des réactions vives parmi ses abonnés.

Dans son post, il a déclaré : « Nous avons échoué… puis nous avons été incapables… n’est-il pas temps de partir tous ensemble ?! ». Cette déclaration a soulevé de nombreuses interrogations quant à ses intentions.

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Le PDL appelle à une marche le 18 janvier

Le Parti Destourien Libre (PDL) a réagi vivement, samedi 28 décembre 2024, à la décision de la Chambre d’accusation près la Cour d’appel qui a renvoyé le dossier de sa présidente, Abir Moussi, devant la Chambre criminelle, dans le cadre de l’affaire dite du « bureau d’ordre ».

Le PDL a dénoncé cette décision, estimant qu’elle expose sa présidente à la peine de mort dans une affaire qu’il considère « sans fondement », marquée par de l’« injustice, du préjugé et de la vengeance », et dépourvue, selon lui, de toute garantie légale, notamment en ce qui concerne les droits de la défense.

Le parti considère que la menace d’une peine de prison à vie pour Abir Moussi représente une « tentative de liquidation physique sous couvert judiciaire ». Il dénonce également, selon lui, une volonté politique de détruire le parti. Le PDL affirme qu’il poursuivra sa lutte pour défendre non seulement sa présidente, mais aussi les droits du peuple tunisien à vivre dans un État garantissant la dignité, la liberté et des élections justes, conformes aux normes internationales.

Le PDL s’indigne également des accusations portées contre Mme Moussi, notamment celle d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État pour avoir simplement tenté de déposer une correspondance administrative légale, sans commettre de crime. Le parti souligne que ses plaintes concernant des organisations suspectes et des réseaux d’infiltration restent sans réponse des autorités judiciaires.

Dans son communiqué, le PDL a réaffirmé son opposition à la gouvernance par décrets et circulaires, critiquant l’utilisation de mesures d’exception prétendument expirées. Le parti s’inquiète également du retard dans la mise en place d’institutions judiciaires et constitutionnelles permanentes, une situation qui, selon lui, soulève des interrogations sur la légitimité des juridictions actuelles et la conformité de leurs jugements aux principes de l’indépendance et de l’impartialité des tribunaux, comme le prévoient la Déclaration universelle des droits de l’Homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Le PDL critique à l’égard des médias

Le PDL a aussi attiré l’attention sur la couverture médiatique limitée, estimant que les médias sont contraints de relater les décisions judiciaires sans les analyser en profondeur ni mettre en lumière les « graves violations » subies par de nombreuses personnes poursuivies. Le parti a lancé un appel à une marche, prévue pour le 18 janvier, afin de dénoncer la détérioration des conditions politiques, des droits de l’Homme, ainsi que la situation sociale et économique du pays.

Abir Moussi, incarcérée depuis octobre 2023, avait été arrêtée alors qu’elle tentait de déposer une demande de recours administratif auprès du bureau d’ordre du palais de Carthage. Elle faisait cette démarche, nécessaire pour contester une décision administrative, en présence d’un huissier de justice et de membres du PDL. Depuis son arrestation, elle fait face à plusieurs poursuites judiciaires.

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70 000 inscrits seulement : Un défi de communication pour les bureaux d’emploi

Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, a déclaré, lors d’une visite à Tataouine ce samedi 28 décembre 2024, que le chômage en Tunisie est un problème structurel, attribué à l’accumulation de décisions et de choix économiques infructueux. Il a souligné que, malgré un diagnostic clair, la priorité reste la mise en œuvre de solutions concrètes et innovantes.

Le ministre a insisté sur la nécessité de diversifier les approches en matière d’emploi. Il a également mis en avant l’importance de renforcer la confiance entre les chercheurs d’emploi et les bureaux d’emploi, en améliorant la communication, en offrant un accompagnement personnalisé et en favorisant l’intégration des jeunes dans le monde professionnel.

Riadh Chaoued a précisé qu’il n’y a plus de problème de financement comme auparavant. L’État garantit désormais un soutien financier pour tout projet durable et économiquement viable proposé par un chercheur d’emploi. Par ailleurs, il a affirmé que chaque demandeur aura accès à une formation professionnelle, quel que soit son lieu de résidence, afin de garantir l’inclusivité.

Le ministre a pointé le faible taux d’inscription des chercheurs d’emploi auprès des bureaux d’emploi (70 000) par rapport au nombre total de demandeurs à l’échelle nationale (670 000). Il a appelé à analyser les causes de ce décalage pour rétablir la confiance et mieux répondre aux attentes.

Enfin, il a exhorté les bureaux d’emploi à anticiper les métiers d’avenir en étudiant les tendances des marchés mondiaux, plutôt que de se limiter aux offres existantes. Il a conclu en annonçant que le système de formation professionnelle, qui contribuait auparavant à réduire le chômage de 1 %, sera relancé et que les agences d’emploi fonctionneront sous l’autorité directe du ministère.

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Convention pharmacies – CNAM : un accord trouvé in extremis

Le ministère des Affaires sociales a annoncé vendredi 27 décembre 2024 la prorogation de la convention sectorielle entre les pharmacies privées et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) à partir du 1er janvier 2025.

Le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, les représentants de la Cnam et le Syndicat des pharmaciens ont pris cette décision lors d’une réunion.

Initialement prévue pour expirer le 31 décembre, cette convention a fait l’objet de négociations intensives ces dernières semaines.

Zoubeir Guiga, président du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot), avait alerté sur le retard des paiements de la Cnam, empêchant les pharmaciens de régler leurs fournisseurs et d’obtenir des médicaments. Ce problème constitue, selon lui, le principal point de discorde concernant le renouvellement de l’accord.

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Aux frontières du Soleil : comment Parker défie l’enfer stellaire

La sonde Parker, développée par la Nasa, a accompli une prouesse en atteignant une distance record de 6,1 millions de kilomètres de la surface du Soleil. Ce rapprochement impressionnant s’est accompagné de conditions extrêmes, avec des températures avoisinant les 1000 °C.

Un exploit spatial hors du commun. L’agence spatiale américaine a réussi à positionner la sonde Parker plus près du Soleil qu’aucune autre mission ne l’avait jamais fait, établissant un nouveau record. Bien que 6,1 millions de kilomètres puissent sembler considérables, Nicola Fox, directrice scientifique à la Nasa, a souligné dans une interview à la BBC que la Terre se trouve à 93 millions de kilomètres du Soleil. À titre d’illustration, en réduisant cette distance à un mètre, on placerait Parker à seulement quatre centimètres de l’astre incandescent.

La Nasa a également indiqué que l’équipe du laboratoire de physique appliquée de l’Université Johns Hopkins, située dans le Maryland, avait reçu un signal provenant de la sonde le jeudi 26 décembre, peu avant minuit. Les données détaillées sur l’état de l’appareil devraient parvenir le 1ᵉʳ janvier. En effet, comme le rapporte le Guardian, la sonde, qui voyage à une vitesse vertigineuse de 692 000 km/h, a su résister à des températures atteignant 982 °C.

Un objectif scientifique ambitieux : percer les secrets du vent solaire

D’après la Nasa, cette mission vise à permettre aux scientifiques de mieux comprendre les phénomènes se produisant dans l’atmosphère solaire. Parker récolte des données précises, éclaire les mécanismes par lesquels la matière est chauffée à des millions de degrés dans cette région de l’espace, retrace les origines du vent solaire et explique comment certaines particules atteignent des vitesses proches de celle de la lumière.

Lancée en 2018, la sonde Parker poursuit son approche progressive du Soleil, utilisant les forces gravitationnelles de Vénus pour ajuster son orbite et s’aventurer toujours plus près de l’étoile.

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Énergie solaire : des géants français et norvégien investissent en Tunisie

Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a annoncé l’attribution de quatre projets d’énergie solaire photovoltaïque, d’une capacité totale de 500 MW, dans le cadre de la première phase d’un vaste programme visant la production de 1 700 MW à partir d’énergies renouvelables. Les travaux devraient être achevés d’ici à 2027.

Les projets retenus incluent des centrales de 100 MW chacune sur des sites proposés par les entreprises. Les adjudicataires sont : Qair (France) à El Gsar, Gafsa ; Scatec (Norvège) à Mezzouna, Sidi Bouzid ; et Voltalia (France) à Menzel Habib, Gabès.

Par ailleurs, Qair a également remporté un projet de 198 MW à Khobna, Sidi Bouzid, sur un site proposé par l’État.

Ces installations devraient produire 1 000 GWh par an, soit 5% de la production nationale d’électricité, économisant environ 250 000 tonnes de gaz naturel par an, d’une valeur estimée à 125 millions de dollars. Elles permettront aussi de réduire les émissions de CO₂ de 500 000 tonnes et de baisser les coûts de production de 200 millions de dinars par an.

En parallèle, un appel d’offres pour des projets éoliens de 75 MW chacun est en cours, avec une clôture prévue en mars 2025.

Par ailleurs, cinq projets solaires attribués précédemment, d’une capacité totale de 500 MW, dans les gouvernorats de Tataouine, Tozeur, Sidi Bouzid, Kairouan et Gafsa, entreront en exploitation dès 2025.

Ces initiatives renforcent l’engagement de la Tunisie en faveur des énergies renouvelables, tout en créant des emplois et stimulant le développement régional.

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Indice de l’État de droit 2024 : bon classement de la Tunisie, mais…

La Tunisie occupe la 79ème place mondiale dans l’Indice de l’État de droit 2024 du World Justice Project (WJP), se classant 4ème dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord); et ce, avec un score global de 0,50. Bien que le pays se distingue positivement dans certains domaines, comme la gouvernance ouverte et les droits fondamentaux, des progrès restent nécessaires pour renforcer d’autres aspects de l’État de droit.

Le pays se distingue particulièrement pour son classement en tête de la région MENA dans les domaines de la gouvernance ouverte (score de 0,46) et des droits fondamentaux (score de 0,48). Cependant, des défis persistent. La Tunisie est devancée dans des domaines clés tels que la lutte contre la corruption (score de 0,47), l’ordre et la sécurité (score de 0,72) et l’application de la réglementation (score de 0,49). Ses scores en justice civile (0,49) et en justice pénale (0,41) restent également en deçà de ceux de certains voisins de la région.

Le classement mondial est dominé par les pays nordiques, avec le Danemark en tête (score de 0,90), suivi par la Norvège et la Finlande. Dans la région MENA, les Émirats Arabes Unis occupent la première place avec un score de 0,64, suivis du Koweït (0,58) et de la Jordanie (0,55). En bas du classement régional, on retrouve l’Égypte et l’Iran.

L’Indice repose sur un sondage auprès de la population générale et des questionnaires remplis par des experts juridiques dans des domaines variés, notamment le droit pénal et civil, les libertés civiles, et la santé publique. Fournissant ainsi une analyse complète du respect des principes de l’État de droit à l’échelle mondiale.

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Du local à l’international : les entreprises tunisiennes face aux opportunités africaines

Une note de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) publiée le 27 décembre 2024 met en lumière les enjeux et les perspectives d’expansion des entreprises tunisiennes sur le continent africain, une région à fort potentiel économique.

Selon cette note publiée sur le site de l’IACE, la Tunisie cherche à renforcer sa place sur la scène économique mondiale en incitant ses entreprises à se tourner vers l’international, en particulier vers l’Afrique. Bien que ce continent soit la deuxième région la plus dynamique en termes de croissance, avec un produit intérieur brut (PIB) prévu en hausse entre 3,8 % et 4,2 % pour 2024-2025, les exportations tunisiennes vers l’Afrique restent marginales. En 2023, elles n’ont représenté que 10,4 % des exportations totales, soit 6456 millions de dinars.

Des opportunités encore sous-exploitées

L’internationalisation est désormais perçue comme un levier clé pour la durabilité et la croissance des entreprises tunisiennes. En 2019, 2321 entreprises avaient pénétré les marchés africains, réalisant des exportations d’une valeur de 4696 millions de dinars. Cependant, la pandémie de Covid-19 a freiné cette dynamique, réduisant à 2007 le nombre d’entreprises actives et faisant baisser la valeur des exportations à 3901 millions de dinars.

Avec la reprise économique après la pandémie, la demande pour les produits tunisiens augmente. Ce qui ouvre la voie à de nouvelles opportunités. Toutefois, pour saisir pleinement ce potentiel, la Tunisie doit investir dans le développement des infrastructures logistiques, notamment portuaires et aériennes, afin de faciliter les échanges commerciaux avec les pays d’Afrique subsaharienne.

Les marchés voisins dominent encore

Les pays du Maghreb, tels que la Libye, l’Algérie et le Maroc, continuent de dominer les exportations tunisiennes. Confirmant ainsi leur rôle crucial en tant que partenaires économiques. Cependant, les marchés d’Afrique subsaharienne offrent un potentiel de croissance considérable. Ces marchés, en plein essor, requièrent des stratégies ciblées pour renforcer la présence tunisienne et dynamiser les échanges commerciaux.

Les obstacles à l’internationalisation

Le processus d’internationalisation des entreprises tunisiennes fait face à plusieurs défis. Parmi les principaux obstacles figurent les barrières réglementaires et juridiques. Le Code des changes, qui impose des restrictions strictes sur les mouvements de capitaux, reste l’un des freins majeurs. De plus, les entreprises tunisiennes se heurtent à des problématiques liées aux procédures douanières et à la double imposition lorsqu’elles s’engagent à l’international.

Les défis logistiques représentent également un frein considérable. Le manque d’infrastructures adéquates et les coûts élevés du transport limitent l’accès aux marchés africains. Les entreprises exportatrices peinent à optimiser leurs chaînes d’approvisionnement. Ce qui affecte leur compétitivité.

Des recommandations pour une expansion réussie

Afin de surmonter ces défis et exploiter pleinement le potentiel des marchés africains, l’IACE formule plusieurs recommandations :

  • Assouplir les régulations financières : faciliter les mouvements de capitaux pour encourager les investissements et accroître la présence des entreprises tunisiennes en Afrique.
  • Investir dans les infrastructures logistiques : développer les infrastructures portuaires et les moyens de transport pour réduire les coûts et améliorer l’accès aux marchés.
  • Renforcer la connaissance des marchés : mener des études de marché approfondies pour évaluer la rentabilité des différents pays et cibler les opportunités commerciales.

Cette note de l’IACE souligne la nécessité d’une stratégie d’internationalisation plus audacieuse et mieux structurée. Et ce, afin de garantir la compétitivité des entreprises tunisiennes à l’échelle africaine et au-delà.

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Destitution du président par intérim sud-coréen

Les députés sud-coréens ont destitué le président par intérim, Han Duck-soo, vendredi 27 décembre, l’accusant d’avoir « activement participé à l’insurrection » liée à la tentative avortée de loi martiale menée par l’ex-président Yoon Suk-yeol le 3 décembre.
Cette destitution intervient alors que celle du chef de l’État, décidée deux semaines plus tôt, reste en attente de validation ou de rejet par la Cour constitutionnelle.

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Bombardement au Yémen : le directeur de l’OMS échappe au pire

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé être « en sécurité » après un bombardement israélien survenu ce jeudi 26 décembre 2024 à l’aéroport d’Aden, au Yémen. Ce bombardement a causé des dégâts importants sur les infrastructures de l’aéroport et provoqué des pertes humaines.

Dans un communiqué publié sur la plateforme X, M. Tedros a annoncé qu’au moins deux personnes ont trouvé la mort et qu’un membre de l’équipage de son avion a subi des blessures. « Le bombardement a endommagé la tour de contrôle, la salle des départs, située à quelques mètres de nous, ainsi que la piste », a-t-il précisé. Les autorités ont repoussé le départ de la délégation pour permettre la réparation des infrastructures. Le chef de l’OMS se trouvait au Yémen dans le cadre d’une mission humanitaire. La délégation cherchait notamment à obtenir la libération de 17 employés des Nations unies détenus par les rebelles houthis – certains depuis 2021 et d’autres depuis juin dernier. La mission visait également à évaluer la situation sanitaire critique du pays, ravagé par des années de guerre civile.

Malgré la gravité des événements, M. Tedros a confirmé que les autres membres de l’équipe des Nations unies sont sains et saufs. L’incident met une fois de plus en lumière les dangers que les acteurs humanitaires affrontent dans cette région en conflit.

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La Tunisie, futur leader de l’hydrogène vert en Méditerranée?

Le petit-déjeuner-débat organisé le mercredi 11 décembre 2024 par la Chambre de commerce tuniso-belgo-luxembourgeoise à Tunis a mis en lumière les opportunités et défis associés au développement de l’hydrogène vert en Tunisie. Cette rencontre a réuni des experts et des décideurs pour discuter de la stratégie nationale en matière d’énergie, du rôle clé de la Tunisie dans la transition énergétique, et des impacts des projets d’hydrogène vert sur les échanges avec l’Union européenne.

En bon maître de cérémonie, Kaïs Fekih, président de la Chambre de commerce tuniso-belgo-luxembourgeoise, met en avant le potentiel de l’hydrogène vert pour la Tunisie en raison de sa proximité géographique avec l’Union européenne, qui facilite l’exportation.

Le potentiel stratégique de l’hydrogène vert pour la Tunisie
Le président de la chambre évoque un plan ambitieux visant une production de 8 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici à 2050, répartie entre 2 millions de tonnes pour une consommation intérieure et 6 millions de tonnes destinées à l’exportation. Et d’affirmer que cette transition énergétique s’inscrit dans un cadre de respect des normes environnementales, avec une utilisation prioritaire des eaux usées et des possibilités de dessalement d’eau de mer, évitant un impact environnemental négatif. Un écosystème complet est en cours de développement, incluant des initiatives éducatives dans les universités pour former des spécialistes en hydrogène vert. Ce projet vise également à renforcer les capacités du secteur privé tunisien. Kaïs Fekih insiste sur l’urgence pour les entreprises tunisiennes de saisir cette opportunité, en bénéficiant de subventions et d’investissements étrangers, et de tirer profit de la période d’étude qui s’étend jusqu’en 2030. Les études nécessaires sont actuellement réalisées par le gouvernement tunisien en partenariat avec des acteurs privés, pour garantir la faisabilité technique et environnementale du projet, rappelle-t-il.   
Solutions hydriques pour la production d’hydrogène
De son côté, Belhassen Chiboub, directeur général de l’Électricité et des Énergies renouvelables au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, a exposé les solutions proposées par la Tunisie face aux défis hydriques liés à la production d’hydrogène vert. Il s’exprime en réponse à des questions concernant l’impact de l’hydrogène vert sur la biodiversité et les ressources hydriques qui sont de plus en plus rares. Selon lui, le pays ne compte pas utiliser ses ressources en eau naturelles, en raison du stress hydrique actuel. L’intervenant propose deux solutions. Il s’agit de la réutilisation des eaux usées et du dessalement de l’eau de mer. Concernant le dessalement, Chiboub précise que, bien que cette solution puisse sembler énergivore, elle reste bien plus modérée en termes de consommation énergétique par rapport à la production d’hydrogène vert. Il explique que la consommation énergétique pour le dessalement est de 3 kWh par mètre cube, tandis que pour la production d’un kilogramme d’hydrogène, cela nécessite environ 50 kWh. Ce qui représente ainsi moins de 5% de la consommation énergétique nécessaire pour l’hydrogène. Le programme de dessalement de la Sonede prévoit une capacité de 1,5 million de mètres cubes par jour d’ici à 2035 pour répondre aux besoins en eau potable du pays. Selon les projections, d’ici à 2050, pour produire les 8 millions de tonnes d’hydrogène vert visées, il faudra 250 000 mètres cubes par jour, soit environ 10% des besoins en dessalement d’ici à 2050. En ce qui concerne les impacts environnementaux, Chiboub insiste sur la nécessité de mener des études d’impact environnemental et social pour chaque projet de dessalement, afin de respecter les normes internationales. Il souligne également l’importance de l’engagement de la société civile dans la compréhension et l’accompagnement des projets, notamment par le biais de consultations publiques. Il appelle ainsi à un dialogue ouvert pour garantir que la transition énergétique s’effectue de manière transparente et équilibrée. Chiboub met également en avant l’importance des partenariats public-privé pour la transition énergétique, précisant que 90% du programme de transition énergétique de la Tunisie pourrait être réalisé dans ce cadre.

Les défis réglementaires et fonciers pour le développement de l’hydrogène vert
Ramzi Jelalia, CEO de la société RNJ Advisory, a partagé une analyse détaillée des enjeux liés à la production d’hydrogène en Tunisie et des défis auxquels le pays est confronté. Selon lui, bien que le cadre réglementaire des énergies renouvelables, notamment pour le solaire et l’éolien, soit bien établi, il y a un manque de cadre spécifique pour l’hydrogène vert. Actuellement, les projets d’hydrogène doivent se conformer aux règles de droit commun, qui ne sont pas forcément adaptées à cette nouvelle industrie. L’intervenant  évoque un projet en cours de création d’un code spécifique pour les énergies renouvelables et l’hydrogène, mais souligne que l’absence d’un tel cadre constitue une faiblesse pour le développement de ce secteur en Tunisie. En revanche, Jelalia met en avant les nombreuses opportunités pour la Tunisie, principalement liées à son potentiel en énergies renouvelables. Le spécialiste rappelle que les études ont confirmé l’énorme potentiel du pays dans ce domaine, ce qui suscite un intérêt croissant des investisseurs. Plusieurs lettres d’intention ont été signées avec des investisseurs, marquant un fort engouement pour les projets d’hydrogène. Jelalia précise que la Tunisie doit exploiter cette opportunité, car elle attire des investisseurs avec des capacités financières considérables. Cependant, plusieurs contraintes pèsent sur la réalisation de ces projets.

La  principale contrainte réside dans le volet foncier, car la production d’hydrogène nécessite de vastes superficies de terrain. Le cadre réglementaire actuel, jugé trop classique et mal adapté à ces projets, pourrait poser un problème, notamment en ce qui concerne la gestion des terres collectives et l’absence de clarté juridique. Il espère que la réforme en cours du code des énergies renouvelables et de l’hydrogène permettra de clarifier et d’assainir cette situation, afin d’attirer davantage d’investisseurs. En outre, Jelalia évoque la concurrence régionale comme une autre contrainte majeure. D’autres pays voisins se lancent également dans la production d’hydrogène, et si ces projets prennent de l’ampleur, la Tunisie risque de perdre des investisseurs au profit d’autres sites plus attractifs. Il cite l’exemple du gazoduc algérien construit dans les années ’80, qui a permis à la Tunisie de se positionner en pionnier dans la région, mais souligne que si la Tunisie ne reste pas compétitive, elle pourrait se retrouver reléguée derrière d’autres pays.

Jelalia met en avant la position stratégique de la Tunisie, qui, à travers sa vocation historique de «grenier de Rome», pourrait devenir un producteur majeur d’énergie renouvelable et d’hydrogène pour l’Europe. Toutefois, il insiste sur l’importance de projets win-win et de partenariats équilibrés entre les pays du sud et du nord de la Méditerranée pour réussir cette transition énergétique.

L’engagement de la Belgique et les opportunités de partenariat
L’ambassadeur de Belgique en Tunisie, François Dumont, a abordé les opportunités liées à l’hydrogène vert en Tunisie. Il a rappelé l’engagement de la Belgique dans le cadre de l’Union européenne, avec plusieurs mémorandums d’entente  signés en 2023 et 2024, dont un mémorandum spécifique en juin 2024 sur les énergies renouvelables. Ces accords visent à renforcer les partenariats et à promouvoir l’hydrogène vert, un domaine où la Belgique possède une expertise reconnue. François Dumont a souligné que la Belgique, à travers ces MOU, cherche à attirer les entreprises belges à investir dans les secteurs des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert en Tunisie. En 2023, plusieurs accords ont été signés avec des entreprises belges, marquant un premier engagement avec la Tunisie. Il a expliqué que ces mémorandums d’entente étaient des marques d’intérêt et de premières étapes dans l’exploration de projets dans ces domaines stratégiques. L’ambassadeur a également mis en avant les avantages naturels de la Tunisie pour le développement des énergies renouvelables, rappelant les multiples opportunités qu’offre le pays en matière de production d’énergie verte. Pour lui, ces projets d’hydrogène vert font partie d’une diplomatie de l’hydrogène, visant à renforcer les liens économiques entre la Belgique et la Tunisie.

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