Goldman Sachs fait ses adieux à 2024 avec un message aux investisseurs pour l’année prochaine : gardez un œil attentif sur la politique de Trump et n’ignorez pas le paysage géopolitique « brûlant ». Dans ce contexte, il énumère ses prévisions pour l’économie mondiale et explique pourquoi les États-Unis seront à nouveau en tête à un moment où l’Europe, déjà faible, est confrontée à une montagne de défis.
Pour Goldman Sachs, 2025 sera pleine de défis. Plus en détail, 2024 a été une nouvelle année de croissance atone dans la zone euro, a noté Goldman Sachs. L’activité a d’abord surpris positivement alors que la croissance des revenus réels s’est accélérée, que les conditions économiques se sont assouplies et que l’optimisme quant à une reprise est revenu.
Toutefois, la croissance a surtout été décevante depuis le milieu de l’année, en raison de l’attitude prudente des consommateurs, des prix élevés de l’énergie et de la concurrence croissante de la Chine. En conséquence, la croissance dans la zone euro a, encore une fois, sous-performé celle des États-Unis cette année.
En conséquence, la BCE a réduit ses taux directeurs de 100 points de base cette année, d’abord sur une base trimestrielle, puis de réunion en réunion, le Conseil des gouverneurs ayant gagné en confiance dans les perspectives d’inflation.
Goldman Sachs estime que les baisses de taux se poursuivront, successivement, de 25 points de base en 2025 et jusqu’à 1,75% en juillet prochain, avec la possibilité de réductions plus rapides et plus profondes si l’économie s’affaiblit plus que prévu.
À l’échelle internationale, Goldman s’attend à une forte croissance du PIB réel de 2,7% annualisé en 2025, reflétant la croissance du revenu disponible réel des ménages et l’assouplissement des conditions économiques dans un contexte de baisse continue des taux d’intérêt.
L’inflation globale devrait converger vers l’objectif des Banques centrales d’ici à fin 2025 grâce à une inflation sous-jacente modérée, à une nouvelle baisse de l’inflation immobilière et à une déflation régulière des salaires.
Croissance américaine plus forte : que fera la Fed ?
Aux États-Unis, Goldman s’attend à ce que le PIB réel croisse en 2025 au-dessus du consensus de 2,4%, reflétant une forte croissance des revenus réels et un assouplissement des conditions financières.
Il s’attend à ce que l’inflation globale ralentisse à 2,4% d’ici à décembre 2025, reflétant une nouvelle baisse de l’inflation immobilière et un relâchement des pressions salariales. Le taux de chômage diminuera progressivement jusqu’à 4,0% d’ici à fin 2025.
Il s’attend à ce que la Réserve fédérale américaine procède à sa prochaine baisse de taux de 25 points de base en mars prochain, suivie de deux autres réductions de même ampleur en juin et septembre, avec une fourchette finale de 3,5 à 3,75%.
En ce qui concerne la politique de bilan, on s’attend à ce que la Fed ralentisse encore le rythme de réduction de son bilan en janvier 2025 et mette fin à sa réduction au deuxième trimestre 2025.
Quid de la Chine ?
En Chine, la croissance du PIB réel ralentira à 4,5% sur un an en 2025, le récent renforcement significatif des mesures d’assouplissement budgétaire ne compensant que partiellement la faiblesse de la consommation intérieure, le ralentissement actuel du marché immobilier et la hausse des tarifs douaniers aux États-Unis…
La Maison Blanche et les développements géopolitiques au centre de l’attention
Goldman Sachs conseille donc aux investisseurs de prêter attention à la nouvelle politique américaine et aux évolutions géopolitiques. Le second mandat de Trump apportera probablement des changements politiques majeurs, note-t-il, notamment des droits de douane plus élevés sur la Chine et sur l’automobile, une baisse de l’immigration, de nouvelles réductions d’impôts et un assouplissement de la réglementation.
Aux États-Unis, il s’attend à ce que l’impact de la baisse des impôts sur la croissance soit compensé par celui de la hausse des droits de douane, mais il s’attend à un impact plus important sur la croissance des droits de douane en Europe et en Chine, en particulier dans le cas de droits de douane généraux.
Les développements géopolitiques restent également importants, car la situation au Moyen-Orient reste très incertaine, la guerre entre la Russie et l’Ukraine se prolonge et les relations entre les États-Unis et la Chine restent tendues.
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