Benjamin Netanyahu, le génocidaire qui se prend pour Winston Churchill!
Benjamin Netanyahu ne manque pas de culot. Il en a même à en revendre. Ni une ni deux, il aime se comparer à l’homme d’État britannique et héros de la Seconde guerre mondiale Sir Winston Churchill et ses fans n’hésitent pas à nourrir et à véhiculer cette comparaison ridicule voire cette insulte à l’Histoire ce qui fait rire en Israël même.
Imed Bahri
Dans sa tribune parue dans le journal Haaretz, le journaliste et écrivain Etan Nechin s’est moqué du fait que les supporters de Netanyahu compare le Premier ministre israélien à Churchill dans ses capacités de «leadership en temps de guerre et ses talents d’orateur». Churchill a assumé la présidence du gouvernement de son pays à deux reprises, la première entre 1940 et 1945 durant laquelle il a mené le Royaume-Uni du bord de la défaite à la victoire éclatante et la seconde entre 1951 et 1955.
L’auteur estime que le parcours de Netanyahu, contre lequel un mandat d’arrêt a été émis par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, ressemble plutôt à celui du défunt dirigeant serbe Slobodan Milosevic qui a assumé la présidence de la Yougoslavie à la fin des années 1990 avant sa désintégration.
Pour Etan Nechin, le discours du Premier ministre israélien devant le Congrès américain, en juillet dernier, se voulait comme une démonstration de sa puissance, alors que les analystes avançaient qu’il a battu le record atteint par Churchill en nombre d’invitations reçues pour parler devant l’organe législatif américain.
Dans ce discours, le quatrième devant le Congrès, Netanyahu a cité la célèbre déclaration que Churchill avait adressée aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale: «Donnez-nous les outils et nous terminerons le travail rapidement», faisant ainsi allusion à la guerre génocidaire qu’il mène dans la bande de Gaza.
Premier ministre en temps de guerre
L’auteur considère que ce n’est pas une coïncidence car Netanyahu -fils d’historien- a toujours été obsédé par son image personnelle et le legs qu’il laissera à l’Histoire et il se compare souvent à Churchill parce qu’il a été comme lui Premier ministre en temps de guerre et il se considère aussi comme un écrivain et un orateur éloquent.
Après son discours au Congrès, Netanyahu s’est fait prendre une photo à côté d’un buste de Churchill pour s’assurer que la comparaison n’échappe à personne.
L’écrivain israélien affirme que les professionnels des médias qui admirent Netanyahu s’efforcent d’installer cette analogie dans l’esprit des gens. La semaine dernière, Nave Dromi, animateur d’une émission de radio, a parlé pendant quatre minutes pour comparer Netanyahu à Churchill et a même affirmé que l’homme politique britannique a vaincu les Nazis avec le soutien des États-Unis tandis que Netanyahu a éliminé l’axe iranien contre la volonté des États-Unis! Pour lui, Netanyahu fait même mieux que Churchill!
Cependant, après un an de guerre, de meurtres et de déplacements des populations à Gaza et après un mandat d’arrêt émis contre lui par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’auteur de l’article estime que l’approche adoptée par Netanyahu ne l’apparente pas à Churchill mais plutôt à Milosevic.
Milosevic, tout comme Netanyahu, n’était pas considéré dans ses premières années comme un extrémiste mais il a renforcé les mouvements nationalistes extrémistes en Serbie, comme l’a fait l’Israélien dans l’Etat hébreu. Il les a aussi instrumentalisés pour renforcer son propre pouvoir. Mais le contrat qu’il a conclu avec eux est tombé le jour où ces derniers ont échappé à son emprise, ce qui a conduit à sa propre chute, selon l’article de Haaretz.
L’auteur explique que Milosevic avait, au début, pris ses distances vis-à-vis des extrémistes serbes et condamné même publiquement leurs actions, tandis que Netanyahu s’était engagé à ne jamais se ranger du côté de l’extrême droite incarnée par Itamar Ben Gvir ou les colons extrémistes. Mais l’un et l’autre ont menti par opportunisme.
Netanyahu avait même déclaré que Ben Gvir n’intégrerait pas son gouvernement et refusé de partager la tribune avec lui lors de sa campagne électorale, mais il finit par former une alliance avec les «nationalistes violents», devenue son seul moyen pour conserver le pouvoir.
Netanyahu avait défendu sa décision de nommer Ben Gvir au poste de ministre de la Sécurité intérieure en déclarant à la radio publique: «Il a modifié bon nombre de ses opinions». Et pour minimiser la portée de ce rapprochement, il ajouta à qui voulait le croire: «Ce sont eux qui m’ont rejoint et non le contraire.»
Ennemi de l’islam et défenseur de l’Occident
Etan Nechin affirme que Netanyahu s’est tourné vers l’extrême droite et a rejoint le courant politique dominant au sein d’une potentielle coalition au pouvoir dès que ses problèmes judiciaires sont apparus. C’est ainsi qu’on l’a finalement vu tout souriant sur une photo à côté de Ben Gvir.
Que le nationalisme de Netanyahu, comme celui de Milosevic, provienne d’une conviction sincère ou d’un lâche opportunisme, cela pourrait prêter à discussion. Mais son mépris pour les Palestiniens et les Arabes ne laisse aucun doute. Comme le dirigeant serbe, le Premier ministre israélien se considère comme un leader à l’avant-garde de la guerre contre l’islam et se déclare défenseur de l’Occident. Ce sont les mêmes justifications employées par Milosevic qui prétendait défendre l’Europe contre ce qu’il appelait «des hordes de musulmans».
Netanyahu maîtrise également l’art de manipuler la réalité devant ses partisans en transformant les défaites en victoires imaginaires. Malgré les guerres qu’il a perdues, il a réussi à survivre politiquement en transformant les échecs en victoires.
Les régimes des deux dirigeants ont également été marqués par le népotisme et la corruption de deux épouses dominatrices. Mira Markovic, l’épouse de Milosevic, était considérée comme la force motrice de sa politique dure et de son refus de toute concession, tout comme la très autoritaire Sara Netanyahu l’est aujourd’hui.
Pour toutes ces raisons, Netanyahu ressemble davantage au génocidaire Milosevic qu’au libérateur Churchill, conclut l’auteur.
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