Interpellée en marge de la 1ère édition du salon international sur le tourisme saharien et (ISSOT) qui vient de se tenir à Tozeur sur le rôle que peut jouer le transport aérien dans la promotion de la destination sud de la Tunisie, Dorra Miled, présidente de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a proposé l’exploration de deux pistes.
La première consiste à mieux faire connaître à l’échelle mondiale, l‘aéroport international Tozeur – Nefta. Pour Dorra Miled, avec un seul vol reliant Tozeur à Paris, l’aéroport n’est ni compétitif ni attractif. C’est un acquis certes, c’est toujours mieux que la fermeture mais c’est insuffisant, a-t-elle laissé entendre.
Deux propositions pour booster le trafic de l’aéroport
Pour rendre plus visible pour les voyagistes l’aéroport de Tozeur-Nefta, elle propose, pour commencer, de le promouvoir dans le cadre de salons spécialisés où se rencontrent les responsables d’aéroports, les compagnies aériennes et d’éventuels investisseurs.
La deuxième piste serait pour elle l’adoption par la Tunisie de l’accord sur la déréglementation aérienne : l’open sky. D’après elle, l’open sky offre une opportunité pour booster l’aéroport de Tozeur mais cette opération a un coût car il faut d’importants moyens financiers pour remplir les avions des compagnies low cost.
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- « Avec un seul vol, l’aéroport de Tozeur reste un acquis, mais il est loin d’être attractif. » – Dorra Miled
Concernant cette deuxième piste, Dorra Miled semble oublier qu’elle est condamnée d’avance dans la mesure où le premier responsable du pays le Président Kaies Saied, avait lors d’une visite le 1er avril 2024 à l’aéroport de Tunis Carthage, affirmé haut et fort son opposition à l’open Sky. « le ciel de la Tunisie ne sera ouvert qu’à Tunisair », a-t-il dit à l’époque.
Pour mémoire, l’accord avec l’Union européenne sur l’Open Sky a été paraphé en 2017, sous la direction de l’ancienne ministre du Tourisme, Salma Elloumi. Ce projet d’accord, dont le paraphe n’a aucune valeur juridique, devait englober tous les aéroports tunisiens à l’exception de Tunis-Carthage.
L’USAID au chevet de l’aéroport Tozeur-Nefta
Les propositions de Dorra Miled ne sont pas les seules avancées pour booster le trafic de l’aéroport Tozeur Nefta.
Un programme de promotion de cet aéroport a été engagé, depuis mai 2023, par la Fédération régionale des agences de voyages sud-ouest «Tozeur-Gafsa» en partenariat avec l’Agence américaine des États-Unis pour le développement international ( USAID ) .
Objectif recherché : attirer de nouveaux vols aériens en vue de conquérir de nouveaux marchés.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme «Visit Tunisia». Financé par le gouvernement américain à hauteur de 50 millions de dollars, ce programme s’étale sur cinq ans (2022-2026). Il vise à créer 15 mille nouveaux postes d’emploi dans le secteur du tourisme alternatif d’ici à 2026.
L’action promotionnelle de l’aéroport a été lancée, en décembre 2022 avec la tenue d’une série de séances de travail entre les experts de la fédération, les professionnels du secteur et les autorités concernées.
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- « L’open sky est une opportunité coûteuse, mais incontournable pour la compétitivité. »
Point d’orgue de cette action promotionnelle tuniso-américaine : l’USAID a été chargée, pour sa part, de la partie promotionnelle à l’étranger.
Quant on sait que les américains sont très professionnels en la matière, il est permis de s’attendre, en principe, à ce que cette action promotionnelle à l’étranger aboutisse à des résultats forts positifs.
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- « Positionner Tozeur comme un hub stratégique peut transformer la donne pour le tourisme tunisien. »
Et pour être plus ou moins complet sur le sujet, par delà ces propositions et projets, il n’est pas inutile de rappeler qu’à un certain moment, compte tenu de la saturation des aéroports européens et de l’excellent positionnement stratégique de Tozeur au milieu du monde, des experts ont suggéré aux autorités tunisiennes de louer l’aéroport de Tozeur Nefta à une compagnie aérienne du Moyen Orient (Emirates, Qatar Air Ways, Turkish Air lines).
L’objectif serait de raccourcir les distances et de faire gagner du temps aux voyageurs en provenance des Etats unis et de l’Amérique du sud à destination du moyen Orient et d’Asie. de prime abord, le jeu en vaut la chandelle.