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L’Égypte est le pays africain le plus endetté envers le FMI

L’Egypte arrive en tête du classement publié le 25 décembre 2024 par Business Insider Africa des 10 principaux pays africains empruntant auprès du Fonds monétaire international jusqu’à fin 2024, avec une différence significative par rapport au reste des pays de la liste.

Bien que le Fonds monétaire international fournisse une aide financière aux pays souffrant de troubles économiques, les énormes dettes que de nombreux pays africains, particulièrement l’Egypte, doivent à l’institution sont devenues une source d’inquiétude.

Même si ces prêts visent à stabiliser l’économie, ils entraînent généralement plusieurs problèmes susceptibles d’entraver le développement et d’affaiblir l’économie. De plus, les niveaux élevés d’endettement du FMI créent souvent un cercle vicieux d’emprunt et de remboursement.

Rappelons que l’Egypte a convenu avec le Fonds monétaire international, au début de l’année, d’augmenter le volume de financement dans le cadre d’un programme qui se poursuivra jusqu’à l’automne 2026, de 3 milliards de dollars à 8 milliards de dollars.

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La Tunisie n’est pas dans le top 10 des pays africains les plus endettés auprès du FMI

En dépit de leurs efforts, dix pays africains, sans la Tunisie, continuent d’être les plus endettés auprès du Fonds monétaire international (FMI). Et ce, avec des niveaux d’endettement très élevés au quatrième trimestre 2024.

Ainsi, le site Africa News souligne que ces dettes montrent « une dépendance importante au financement extérieur pour stabiliser les économies en période de crise ».

Certes, le financement du FMI offre un allègement budgétaire, mais il est souvent assorti de conditions strictes qui influencent les politiques nationales.

Il faut noter que les programmes d’ajustement structurel mis en place dans le cadre des accords avec l’institution de Bretton Woods « limitent les dépenses dans des secteurs critiques comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Ce qui suscite des inquiétudes quant à la viabilité de la dette et à la résilience économique ».

Dans ce méli mollo “aide-prêt“, une liste de 10 pays africains considérés comme les plus endettés auprès du FMI a été établie le 2 décembre 2024.

A préciser cependant qu’à l’exception de l’Egypte, la valeur des dettes au profit du FMI des autres pays du continent n’est pas très élevée.

1. Égypte

L’Égypte arrive en tête de liste avec un encours de crédit auprès du FMI de 9,45 milliards de dollars. La dépendance du pays au financement du FMI met en évidence les défis auxquels il est confronté pour assurer sa stabilité budgétaire et économique.

2. Kenya

La dette du Kenya s’élève à 3,02 milliards de dollars. Le pays continue de lutter contre les réformes économiques visant à stimuler la croissance tout en gérant ses obligations en matière de dette.

3. Angola

L’Angola occupe la troisième position, avec une dette de 2,99 milliards de dollars. Le pays compte sur le soutien du FMI pour faire face aux effets des fluctuations des prix du pétrole et diversifier son économie.

4. Ghana

Avec une dette de 2,25 milliards de dollars, le Ghana se concentre sur le respect de ses obligations financières. Tout en mettant en œuvre des politiques visant à stabiliser sa monnaie et à améliorer la résilience économique.

5. Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire a une dette envers le FMI de 2,19 milliards de dollars. La stratégie financière du pays comprend la mobilisation de fonds internationaux pour soutenir ses projets d’infrastructure et de développement.

6. République démocratique du Congo (RDC)

La dette de la RDC s’élève à 1,6 milliard de dollars. Ces fonds sont essentiels pour relever les défis économiques de l’un des pays les plus grands et les plus riches en ressources d’Afrique.

7. Éthiopie

L’Éthiopie doit 1,31 milliard de dollars au FMI. Le pays mène des réformes économiques et des efforts de relance. Tout en s’attaquant aux conflits internes qui ont eu un impact sur sa trajectoire économique.

8. Afrique du Sud

La dette de l’Afrique du Sud envers le FMI s’élève à 1,14 milliard de dollars. Cela fait partie des efforts plus vastes visant à se remettre des perturbations économiques et à parvenir à une croissance durable.

9. Cameroun

La dette en cours du Cameroun, d’un montant de 1,13 milliard de dollars, reflète son engagement continu auprès du FMI pour renforcer sa position budgétaire et soutenir les secteurs clés.

10. Sénégal

Enfin, le Sénégal complète la liste avec 1,11 milliard de dollars dus au FMI. L’objectif du pays est de tirer parti de ces fonds pour des initiatives de développement et la stabilité économique.

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Un nouvel accord FMI-Égypte pour soutenir l’économie et débloquer 1,2 milliard de dollars

Le FMI a annoncé avoir conclu un accord au niveau des experts avec l’Égypte pour la quatrième revue de son programme de Facilité élargie de crédit, ouvrant la voie à un potentiel décaissement de 1,2 milliard de dollars.

L’Égypte, en proie à une inflation élevée et à une pénurie de devises, avait accepté en mars un programme de 8 milliards de dollars sur 46 mois. La baisse des revenus du canal de Suez, due à des tensions régionales, a aggravé sa situation économique.

Le gouvernement s’est engagé à augmenter le ratio impôts/revenus de 2 % du PIB sur deux ans, en éliminant les exemptions fiscales, afin de financer davantage de dépenses sociales pour les populations vulnérables. Le FMI a toutefois souligné la nécessité de réformes supplémentaires pour améliorer la mobilisation des recettes nationales.

L’Égypte s’est également engagée à renforcer le rôle du secteur privé dans la croissance et à maintenir un taux de change flexible. Cet accord doit encore être validé par le conseil d’administration du FMI.

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Dette tunisienne : quelles alternatives au FMI et à la BM?

« La crise de la dette tunisienne et la recherche d’alternatives au-delà des institutions de Bretton Woods ». C’est l’objet d’une table ronde organisée par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et animée par Sahar Mechri, directrice exécutive de Managers. Le sujet a été élaboré par les professeurs Abderazzek Zouari et Hamadi Fehri.

À noter au passage que la table ronde a réuni quelques initiés en matière de politique monétaire et des enseignants universitaires.

Pour commencer, Mme Mechri a planté le décor en présentant à l’assistance les deux intervenants. En effet, Abderazzek Zouari est professeur des universités en économie, ancien administrateur d’ABC Bank, ancien président du conseil d’administration de l’UBCI, ancien ministre du Développement régional et ancien directeur de l’ESC. Pour sa part, Hamadi Fehri a occupé les postes de directeur de l’ENA, de l’IHEC et de La Poste tunisienne.

Ils ont cosigné un excellent ouvrage intitulé « L’économie tunisienne à l’épreuve de la démocratie ».

Ensuite, elle a rappelé que depuis 2011, l’économie tunisienne a connu plusieurs chocs internes et externes, mais aussi une gestion économique insuffisamment adaptée, des fragilités institutionnelles, ce qui a fait que les déséquilibres financiers se sont creusés au fil des ans, dit-elle. Elle ajoutera que la Tunisie affichait des taux de croissance enviables avant 2011, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Saha Mechri, animant la table ronde

En attentant de revenir sur les débats qui ont ponctué cette table ronde, les deux auteurs ont résumé la problématique en ces termes.

Tout d’abord, ils ont rappelé que « la Tunisie était, jusqu’en 2010, présentée par les institutions internationales (Fonds monétaire international et Banque mondiale en tête) comme un exemple de réussite économique. Depuis 2011, les chocs externes défavorables et la gestion chaotique de l’économie avec des politiques économiques et sociales inadéquates ont ouvert la voie au désastre », écrivent-ils.

Toutefois, poursuivent les professeurs, « l’économie fait face depuis à un déséquilibre majeur des finances publiques et à un niveau préoccupant de la dette ».

Selon eux, le FMI se penche de nouveau sur l’économie tunisienne dans le cadre de ses consultations de l’article IV. « Son diagnostic de la situation économique actuelle en l’absence de réformes est sévère et ses recommandations de l’époque du Programme d’ajustement structurel (PAS) de 1986 n’ont pas changé en 2021, dénoncent-ils. Sauf que, « cette fois c’est différent » », ajoutent-ils, car « le chef de l’État rejette les « diktats » du Fonds et déclare que nous n’avons d’autres alternatives que de « compter sur nous-mêmes » et « la volonté de notre peuple » pour réaliser un développement souverain qui s’oppose à la vision néolibérale du FMI proposée à la Tunisie ».

Dans ce cadre, MM. Zouari et Fehri soulignent que « le rôle social de l’État, tout en s’appuyant sur des ressources internes et en explorant de nouveaux marchés internationaux ainsi que de nouvelles opportunités de coopération économique, forme la trame de cette nouvelle orientation ». D’ailleurs, ils ne manquent pas de rappeler que la loi de finances 2025 détaille les mesures à prendre dans ce sens.

Sauf que les notions « compter sur nous-mêmes » et « volonté de notre peuple », considérées comme un socle de politique souverainiste, « ne semblent pas, en l’état actuel, une stratégie économique efficace ». Et ce, compte tenu des « contraintes économiques, structurelles et politiques » auxquelles est soumise aujourd’hui la Tunisie qui risquent même de « … plonger le pays dans le précipice », s’inquiètent nos deux interlocuteurs.

En conclusion, Abderazzek Zouari et Hamadi Fehri pensent qu’il est peu probable que le problème de la dette soit résolu de manière rapide. « Toutefois, il est possible d’envisager des solutions de politique économique en s’attaquant autant que possible aux racines du mal. Les solutions que nous préconisons ne sont pas mutuellement exclusives ».

Le débat

En toute logique, les débats ont porté sur la dette tunisienne, sa soutenabilité ou non, son impact sur la croissance économique, mais surtout sur les réformes, le compter sur soi, souveraineté économique, politique monétaire et politique et déficit budgétaires, Banque centrale, climat des affaires…

Mais ce qui a le plus attiré l’attention, c’est sans doute le manque d’une « révolution institutionnelle » en Tunisie. Car, selon plusieurs intervenants, l’administration tunisienne fonctionne avec les mêmes process que ceux des années ’60 ou ’70 du siècle dernier.

Concernant la question de la « réorientation » de la Tunisie évoquée ici et là et rappelée à cette occasion par l’animatrice de la table ronde, le professeur Zouari n’a pas manqué d’exprimer son malaise par rapport à cela. Et ce, parce que, explique-t-il, cela supposerait que la Tunisie laisse tomber son partenaire historique qu’est l’Union européenne, avec lequel elle réalise près de 75% de ses échanges, au profit d’autres pays ou entités économiques, à l’instar des BRICS.

Dans ce cadre, il rappellera du reste que les BRICS possèdent une banque de développement… qui ne prête pas de l’argent et qui n’investit que dans les pays ayant une participation dans le capital.

Dans cette optique, les deux intervenants proposent cinq solutions qui seraient à même de sortir le pays du marasme économique :

• La croissance économique permet d’assurer mécaniquement la réduction du ratio dette/PIB. Historiquement, certaines économies (avancées, mais aussi émergentes et en développement) ont pu réduire leur dette en atteignant des taux de croissance supérieurs aux taux d’intérêt. Les perspectives de croissance restent malheureusement faibles en Tunisie en l’absence de réformes structurelles qui tardent à être implémentées. Pourtant, les opportunités de croissance existent en libérant le secteur privé et en démantelant les bases de l’économie de la rente. Cette première solution, techniquement possible, nécessite un consensus social que la situation politique actuelle ne semble pas faciliter.

• L’instauration d’une règle budgétaire stable et effective et d’un déficit structurel maximal stable permettra de baisser rapidement le ratio dette publique/PIB. Cela devra concerner l’ensemble des administrations publiques. Pour qu’elle soit viable, cette règle devra s’étaler sur plusieurs années, rendant ainsi nécessaire le fait de passer d’un budget annuel à un budget pluriannuel, intégré dans le cadre d’une loi de programmation des finances publiques, explicitant clairement et en termes concrets l’objectif du déficit. De tels budgets portent, généralement, sur une période de trois ans ou plus

• L’amélioration de l’efficacité du secteur public (Administration, Entreprises publiques) permet de baisser son coût de fonctionnement et par là les dépenses publiques. Cela concerne non seulement les entreprises publiques mais également certaines administrations qui représentent un fardeau pour les finances publiques. Certaines administrations créées dans les années ’70 continuent à fonctionner sans que l’on sache exactement leur rôle.

• Sans un surplus primaire positif, le déficit public attendu serait supérieur au solde stabilisant le poids de la dette dans le PIB qui continuerait donc d’augmenter à court terme. Par conséquent, la réalisation d’un surplus primaire positif exige que les recettes totales dépassent les dépenses hors intérêt de la dette. Il faut remarquer que le niveau de ce surplus est clairement du ressort du gouvernement. Afin de réaliser cet objectif, il est nécessaire, tout d’abord, de stabiliser le ratio dépenses publiques/PIB (en d’autres termes, une hausse des dépenses publiques ne dépassant pas celle du PIB), de prendre ensuite les mesures nécessaires afin que les recettes non fiscales soient à leur niveau maximal (notamment les recettes provenant des secteurs sinistrés comme, par exemple, le secteur des phosphates) et, enfin, d’élargir l’assiette fiscale (sachant que la hausse des taux d’imposition a dans la plupart des cas pour effet de réduire les recettes fiscales).

• La réduction de l’écart entre le coût moyen de l’emprunt et le taux de croissance constitue également un moyen de réduire le poids de la dette. À court terme, le gouvernement doit chercher à minimiser le coût de l’emprunt en adoptant une politique active de la dette publique, en recherchant par exemple des garanties auprès de gouvernements amis, comme ce fut le cas il y a quelques années. À plus long terme, la réalisation d’un taux de croissance plus élevé reste la clé de voute d’une réduction du ratio dette publique/PIB.

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La Fed a réagi adéquatement à l’incertitude américaine, selon le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) considère que la réduction des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi 18 décembre 2024, et des perspectives plus « prudentes » sont la ligne de conduite appropriée étant donné le niveau élevé d’incertitude économique aux États-Unis, a déclaré jeudi 19 décembre la porte-parole du FMI, Julie Kozak.

« Les données des derniers mois montrent que le marché du travail continue de se calmer, tandis que l’inflation est un peu plus élevée que prévu, mais tend toujours vers l’objectif », explique Julie Kozak, citée par Reuters. « Par conséquent, nous pensons que la décision de la Fed est appropriée ».

Elle a déclaré que le processus déflationniste américain s’est avéré moins coûteux que beaucoup ne le craignaient en termes d’emplois. Le FMI s’attend à ce que l’indice de base des prix PCE termine 2024 juste en dessous de 3 %, retombant ainsi vers l’objectif de la Fed de 2 %.

Plus tôt jeudi, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu ses taux d’intérêt inchangés, mais n’a donné que peu d’indications sur la date à laquelle elle pourrait augmenter les coûts d’emprunt en attendant les mesures commerciales du président élu américain Donald Trump, qui a promis d’imposer des droits de douane. Mme Kozak a déclaré que le FMI pensait que la BoJ avait agi de manière appropriée.

Interrogée sur les projets de Trump concernant une réserve stratégique de Bitcoin aux États-Unis, Julie Kozak a refusé de commenter, affirmant que le FMI évaluerait pleinement les politiques de Trump lorsqu’elles seraient mises en œuvre après son entrée en fonction en janvier.

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