Entretien avec François Akwabou Adianaga, directeur du département des Festivals au Fespaco : «Dans la continuité des JCC»
Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (Fespaco), au Burkina Faso, est présent aux 35e Journées cinématographiques de Carthage (JCC), dans le cadre de leurs relations de partenariat qui continuent depuis leur création dans les années 60. Dans une interview avec l’agence TAP, jeudi, à la Cité de la culture, le directeur du département des festivals au Fespaco, François Akwabou Adianaga, a présenté les nouveautés du partenariat du Fespaco avec les JCC et les grandes lignes de la Biennale qui fêtera, en 2025, sa 29e édition du 22 février au 1er mars. Interview.
Y a-t-il des nouveautés au niveau du partenariat du Fespaco avec les JCC ?
Ceux qui ont milité pour la création des JCC sont les mêmes qui ont milité pour la création du Fespaco. Il y a eu une collaboration qui s’est établie entre les deux festivals et qui a été renforcée au fil des années. Et c’est dans le cadre de la coopération que nous sommes venus pour participer aux JCC. On a un projet avec le Centre national du cinéma et de l’image (Cnci) pour ériger la statue de Tahar Cheriaâ au niveau de l’avenue de la Colonne des étalons au Burkina Faso (Ndlr : l’étalon d’or est la plus haute distinction attribuée au Fespaco). Le Fespaco et les JCC sont en train d’examiner les moyens pour pouvoir l’installer à la place des cinéastes, aux côtés d’Ousmane Sembène et les autres étalons.
Quels sont les principaux préparatifs pour la prochaine édition du Fespaco en 2025 ?
Le festival a jusqu’à présent reçu 400 candidatures à partir desquelles seront sélectionnés les films de la compétition officielle et parallèle. Les films candidats proviennent de l’Afrique du Nord, Occidentale, de l’Ouest mais aussi les films de la Diaspora et de pays comme Haïti, la Guadeloupe, la Martinique et le Brésil. Ce sont souvent des films qui font leur avant-première. Actuellement, comme vous le savez, beaucoup de réalisateurs présentent leurs films en avant-première dans les grands festivals africains tels que les JCC et le Fespaco. Les films qui ont fait leur première aux JCC seront également présentés au Fespaco. Notre mission aux JCC est aussi de pouvoir dénicher ces pépites pour pouvoir les mettre dans la programmation du Fespaco. Dans la section parallèle, hors compétition, le festival est axé sur les classiques du cinéma africain avec notamment les films restaurés.
La programmation est dans la continuité des JCC à travers une fenêtre ouverte à la jeune génération des cinéastes. Une nouvelle section a été créée en vue de leur permettre d’améliorer leurs compétences dans le métier de la réalisation et, par la suite, présenter leurs projets de films en phase développement dans le cadre de coproductions.
Dans une deuxième étape, le projet en postproduction sera présenté au Fespaco. Cette orientation est telle une chaîne de production continue qui permet de créer toute une industrie et une chaîne de valeur, depuis l’initiation, la formation et la production jusqu’à la diffusion du film.
Quelle sera la part des productions ou les coproductions africaines au Fespaco ?
De plus en plus de cinéastes africains se sont approprié la production de leurs films et leur financement, grâce à des fonds africains qui soutiennent la production cinématographique. Beaucoup de films coproduits entre le Burkina Faso et des pays comme le Sénégal, la Tunisie, le Maroc seront en compétition au Fespaco.
D’autres films sont financés par des parties étrangères, à l’instar de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ou le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC — français) ou le Fonds saoudien de la mer Rouge, financé par la Fondation du Festival international de la mer Rouge (Rsiff).
Pour ce qui est du cinéma africain et étranger, quelle est l’orientation générale dans la programmation du Fespaco ?
Le Fespaco est un festival très ouvert au niveau de la sélection des films qui sont issus de toute l’Afrique mais aussi du reste du monde à travers les sections «Diaspora» et « Panorama » pourvu que le sujet traité soit en lien avec des questions qui intéressent le continent.
Les films à gros budget qui ont fait leur passage dans de grands festivals de cinéma internationaux sont également au menu de la Biennale. Le but est de présenter aux jeunes qui participent au Fespaco qu’il existe une autre manière de faire le cinéma.
La plupart des films présentés au Fespaco sont inspirés d’histoires africaines. Peut-être qu’on n’a pas forcément les mêmes moyens pour produire des films à gros budgets, mais on peut au moins les présenter au public cinéphile.
TAP- Fatma Chroudi
L’article Entretien avec François Akwabou Adianaga, directeur du département des Festivals au Fespaco : «Dans la continuité des JCC» est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.