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‘‘Le tissu des souvenirs’’… ou le voile des omissions

L’auteur est une grande figure du barreau, un grand patriote, du combat pour l’indépendance jusqu’à l’État issu de la Révolution, en passant par la guerre interne dans le Destour, il n’a cessé d’être présent  aux grandes heures de l’Histoire du pays, parfois en tant qu’acteur, d’autres comme témoin.

Dr Mounir Hanablia *

Je demeure personnellement reconnaissant à Lazhar Karoui Chebbi pour l’assistance juridique qu’il a bien voulu m’apporter à un moment dramatique de ma vie, en 1988, il y a 37 ans. Il n’a pas hésité au temps du protectorat à hisser le drapeau tunisien sans le drapeau français au sommet du minaret d’une grande mosquée; et c’est peu dire. Il a été enlevé par les comités de vigilance de Bourguiba. Il en a été à tort accusé de meurtre.

D’emblée, dans son récit, le militant se situe comme un fils du sud profond arabo-musulman, Zitounien par accident pour cause de seconde guerre mondiale, sans se renier, et il choisit lors de la décolonisation le camp de sa famille et de ses aînés, celui du secrétariat général du Destour derrière «le Grand Leader»  Salah Ben Youssef.

Le premier hiatus dans le récit est l’amalgame rapporté chez les Bourguibistes entre les étudiants Zitouniens et le «Grand Leader», que l’auteur situe en 1950, lorsque ce dernier, devenu ou en passe de devenir ministre de la Justice du second gouvernement Chenik, vient haranguer les premiers lors de leur grève générale, ce qui aurait déclenché leur répression. Par qui? A cette époque, le Destour ne contrôlait en effet pas les organes répressifs du protectorat.

La querelle Bourguibistes/Youssefistes  

Cet amalgame ne se fera donc que quelques années plus tard lorsque le conflit fratricide ravagera les rangs du parti et le pays et que les Zitouniens deviendront suspects après les harangues enflammées à la mosquée Zitouna du secrétaire général, converti du passage graduel à l’indépendance que sous-tendait sa participation à un gouvernement sous l’autorité du protectorat, au panarabisme intégral.

L’auteur prend la défense de Ben Youssef: il ne s’est pas enfui de Tunisie parce qu’il était un lâche, mais parce qu’il était soucieux que les Tunisiens ne s’entretuent pas, et que l’appareil répressif du protectorat sous la férule du ministre de l’Intérieur Mongi Slim «le leader bien-aimé» appuyait Bourguiba. Le récit de la grande manifestation Youssoufiste de la Marsa demandant la destitution de ce dernier  par le Bey qui n’avait aucune autorité à le faire, acquiert ainsi un côté démagogique qui ne plaide pas en faveur du sérieux de ses organisateurs. 

On apprend néanmoins que la majorité des cellules du parti avaient fait allégeance au secrétariat général [dirigé par Ben Youssef, Ndlr], ce que l’on croit volontiers, abstraction faite des télégrammes faisant foi, que l’auteur déclare avoir eu en mains, sans en conserver de listes ni de copies. Pas plus qu’il ne conservera bien plus tard aucune trace écrite du projet des accords de Carthage qui auraient dû écarter Youssef Chahed du Gouvernement, et cela laisse dubitatif. Mais, gage d’objectivité, il prend soin de préciser que son cousin, le grand avocat Abdelaziz Chebbi, le père de Ahmed Nejib, qui s’était enfui avec Ben Youssef à Tripoli, décide de rompre avec lui et de rentrer en Tunisie à l’indépendance, en estimant  qu’il n’y avait plus aucun contentieux entre lui même et Bourguiba, pour reprendre sa profession d’avocat. Il se verra néanmoins retirer l’affiliation à la cour de cassation d’une manière parfaitement arbitraire et offensante. 

Par ailleurs, le grand militant, le Docteur Slimane Ben Slimane, le seul avant son exclusion du Destour à oser contredire Bourguiba sans encourir ses foudres, se voit cité en tant qu’exemple d’engagement politique sincère, et ce n’est que justice. Néanmoins, c’est le Maroc qui a tiré bénéfice du combat des deux chefs du Destour en se voyant accorder l’indépendance sans le passage par l’autonomie interne.

Le combat des avocats pour l’indépendance de la justice  

Le livre est d’autre part  très instructif sur le développement de la Justice en Tunisie, depuis les Capitulations, jusqu’à la première Constitution de 1861 par Ahmed Bey et le premier système judiciaire moderne, reniés par son successeur.

Enfin, la profession d’avocat apparaît comme le cheminement d’un long processus qui part du Défendant, passe par le Mandataire, la distinction entre les avocats détenteurs de diplômes français et tunisiens, avant d’aboutir à l’unification du titre. Cela met évidemment en exergue la rivalité professionnelle traduite sur le plan politique, qui a opposé à certains moments aux francophones des facultés françaises les arabisants issus de la Zitouna, dont le mari de feu ma tante paternelle Alya, le regretté Mohammed Kablouti, qui fut une figure marquante du Youssefisme, chose que j’ignorais complètement.

Ainsi l’affrontement fratricide dans le Destour avait eu comme bien souvent ailleurs des fondements économiques aussi importants. Mais l’auteur prend bien soin de souligner que l’indépendance de l’ordre des avocats a été instaurée en 1952  par Salah Ben Youssef alors ministre de la Justice de M. Chenik, ce que évidemment Bourguiba n’a eu de cesse de remettre en question.

Le récit met donc en exergue cet affrontement souvent héroïque de la profession refusant de renoncer à ses franchises avec le régime, ayant abouti à la détention du bâtonnier Chedli Khalladi en 1961, la répartie de Azzouz Rebai pourtant bourguibiste face au doyen parachuté  Abdennabi sur les «têtes du marché de Halfaouine» à envoyer à Bourguiba pour satisfaire sa demande , les machinations de Ezzedine Chérif préférant être investi par le pouvoir que par ses collègues, et l’audace de Said Chebbi face au juge militaire Hamzaoui, qui sans l’intervention du Premier ministre Mohammed Mzali, aurait pu lui coûter la prison.

Chaque grand procès du régime, celui du complot de Lazhar Chraiti, de Perspectives, de l’UGTT, du Mouvement de la tendance islamique, met ainsi aux prises les cours spéciales symboles de l’arbitraire du régime avec l’Ordre des Avocats, dont la marge de manœuvre  s’avère souvent étroite.

L’article 17 régissant la Cour Spéciale est ainsi une véritable épée de Damoclès suspendue sur la tête de la défense puisqu’il permet  au régime de se substituer à la structure ordinale pour sanctionner ceux des avocats par qui elle estime avoir été offensée. Maître Noureddine Boudali reçoit ainsi un blâme. Un autre de ses collègues est suspendu d’activité professionnelle pour une année, sanction non suivie d’effet car non communiquée par écrit. Il avait osé transmettre le blâme adressé par son ordre professionnel à la Cour spéciale pour avoir menacé en début de procès d’user de l’article décrié contre les défenseurs.

Les avocats sont donc astreints à s’accrocher à des vices de procédure ou à étudier la jurisprudence… égyptienne, ainsi que le rapporte l’auteur lors du procès du 26 Janvier 1978, en compagnie de son stagiaire Maître Mondher Trad, un cousin de ma mère, pour démontrer le caractère inéquitable de ces procès, ce qui a surtout des répercussions à l’extérieur du pays, l’opinion publique locale n’étant que peu sensible aux arguties juridiques. 

La muraille infranchissable des non-dits

Il me semble que là s’est située et de loin la partie la plus intéressante de l’ouvrage. La suite, celle de la participation contre son gré de l’auteur au gouvernement en tant que ministre de la Justice, soulève en effet plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

On n’apprend en effet pas par qui les dizaines de postes de police ont été brulés, ou les 15 000 détenus libérés, ou les voies de chemin de fer du phosphate interrompues. Aucune hypothèse n’est émise. On en parle comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle. La question des snipers n’est pas abordée. L’affaire Farhat Rajhi est ignorée, tout comme celle des jeunes envoyés se battre via la Turquie, en Syrie et en Irak. Le seul sujet dont il a daigné parler est celui de l’Indépendance de la Justice qui semble avoir été sa principale préoccupation durant son mandat et des problèmes rencontrés avec les Juges ou les gardiens des prisons. Sinon le passage sur les assassinats de Chokri Belaid ou Mohamed Brahmi, ou bien sur le parti Nidaa ne confirment que ce que l’on savait déjà. Idem pour le mandat du président Béji Caid Essebsi (BCE) auquel l’auteur semble vouer une dévotion sans bornes au point de s’abstenir de le critiquer sur la nomination de Habib Essid, puis sa révocation, puis le choix de Youssef Chahed, un homme dénué d’expérience, comme Premier ministre malgré son échec au congrès de Sousse, enfin l’apparition de nulle part des manigances de son fils Hafedh. 

BCE est ainsi dépeint comme ayant pris ses distances avec Bourguiba du fait de son exercice autoritaire du pouvoir; cela ne l’avait pas empêché d’occuper de hautes fonctions sous Ben Ali, qui n’était pas moins autoritaire. Et c’est Rached Ghannouchi qui l’aurait empêché de rétablir par le renvoi de Youssef Chahed la situation économique et financière compromise par l’injection de 120 000 Nahdhaouis dans l’administration publique.

Enfin, la mort de BCE est abordée d’une manière autocentrée, ignorant complètement le contexte à l’ARP, en particulier la participation supposée de certains députés à un complot visant à priver Mohammed Ennaceur de la succession intérimaire du président.

Le livre se termine d’ailleurs avec la démission de l’auteur de son poste de conseiller à la présidence, et aucun commentaire n’est fait sur le nouveau président ni les changements considérables qui ont anéanti le régime instauré auparavant et auquel il avait lui-même contribué en instaurant l’indépendance de la justice. L’ancien ministre semble ainsi s’être imposé un devoir de réserve et sans doute de fidélité qui l’a réduit à une rhétorique vide de sens sur sa participation au pouvoir, un parler pour ne rien dire, et à un mutisme sur l’avenir de son pays que son passé de militant et de grand avocat eût dû nous épargner.

On a ainsi la curieuse impression d’une remontée des souvenirs à contre-courant : les mieux conservés sont les plus anciens, les plus altérés en sont les plus récents; ceux portant sur l’actualité sont purement et simplement effacés. Entre l’avocat de l’histoire et le ministre sans histoires se dresse la muraille infranchissable du non-dit, celle de la politique. 

* Médecin de libre pratique.

‘‘Le tissu des souvenirs’’ (en arabe نسيج الذكريات), de Lazhar Karoui Chebbi, éd. Atabesques, Tunis 2023, 363 pages.

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Le poème du dimanche : ‘‘Pour qui brille le soleil ?’’ de Yousssef Rzouga

Né en 1957 à Ksour Essaf, Youssef Rzouga (يوسف رزوقة) est poète et journaliste tunisien. Il a occupé des responsabilités littéraires et culturelles.

Auteur de langue arabe, il est multilingue, écrit en français, maîtrise le russe et l’espagnol. Son œuvre est marquée par une recherche importante sur la langue qui fait de lui un chef de file. Elle est traduite dans diverses langues et récompensée de différentes distinctions.

Tahar Bekri

Le long de la rue…

Seule la roue de Giorgio De Chirico

Un mur s’écroule !

Le cheval de Mahmoud Darwich

Effrayé, quitte son poème et rue….

Il écarte l’enfant : tête de mule !

Et se met à courir et à hennir

Tout le long de la rue

Devant lui la roue de Giorgio De Chirico

Et…l’horizon

L’enfant

Sans dire un mot

Rentre dans sa coquille

Avec, un épi au fond du cœur

Et au pied, une épine

Il lance sa toupie sur l’asphalte de l’âme

Devant les yeux de Janice, sa nouvelle copine

Et se met à pleurer

Quelque chose d’ardent sort de sa coquille

Et continue gratuitement sa tâche d’un soleil qui brille

Mais pour qui brille le soleil ?

(Remerciements à l’auteur)

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L’Italie renforce son influence en Tunisie et en Algérie, au détriment de la France

L’Italie accroît sans cesse son influence en Tunisie et en Algérie au détriment des intérêts français, ce qui a forcé la France à choisir le Maroc comme partenaire stratégique, estime Umberto Profazio, analyste senior à l’Institut international d’études stratégiques (IISS), spécialiste des affaires nord-africaines.

Ahmet Gençtürk

La rivalité entre l’Italie et la France en Méditerranée et en Afrique du Nord a des racines historiques profondes, remontant à des décennies, a déclaré Umberto Profazio à Anadolu. Cette concurrence s’est intensifiée pendant le conflit libyen en 2019-2020, où Rome et Paris ont soutenu des factions opposées, mais ces dernières années, les deux pays ont semblé trouver un terrain d’entente pour minimiser les tensions manifestes en tant que partenaires de l’Union européenne (UE), a-t-il ajouté.

Cependant, cette coopération ne signifie pas que leurs intérêts sont toujours alignés, a-t-il ajouté.

«La dynamique de la région oppose les deux pays. Bien qu’ils ne se combattent pas publiquement, les tensions continuent en coulisses», estime Progazio, qui souligne la forte orientation stratégique de l’Italie sur la Libye, motivée par des liens historiques, une proximité géographique et des intérêts économiques et politiques importants dans les régions occidentales et orientales de ce pays.

Cette focalisation, soutient-il, met souvent l’Italie en désaccord avec d’autres acteurs influents, dont la France.

Le rôle croissant de l’Italie au Maghreb

Evoquant l’influence croissante de l’Italie au Maghreb, en particulier en Tunisie et en Algérie, Profazio a souligné la relation étroite que le Premier ministre italien Giorgia Meloni a cultivée avec le président tunisien Kaïs Saïed.

Grâce à la facilitation de l’Italie, la Tunisie a reçu des fonds de l’UE en échange de l’endiguement des flux migratoires vers l’Europe. «Cependant, a déclaré l’analyste, ces relations croissantes entre l’Italie et la Tunisie ont suscité la jalousie de la France, car Paris considérait la Tunisie comme une ancienne colonie dans sa sphère d’influence naturelle».

Profazio a souligné que les critiques croissantes de la France à l’égard de Saïed, en particulier les accusations d’autoritarisme dans la presse française, doivent être comprises dans le contexte de cette rivalité. «Ils voient l’Italie étendre son influence en Tunisie et en Algérie, et ils essaient de lutter contre elle, par exemple, en utilisant les instruments du respect des droits de l’homme, du respect des libertés civiles et de la répression de l’opposition en Tunisie», a expliqué Profazio, estimant que la France devrait comprendre que la Tunisie est désormais très dépendante de l’Italie et de l’Algérie. Et cette influence de l’Italie en Algérie s’est également intensifiée, en particulier depuis que ce pays  apparaît comme l’un des principaux fournisseurs d’énergie de Rome.

Cette dynamique a favorisé un triangle stratégique de coopération entre l’Italie, la Tunisie et l’Algérie, diminuant encore davantage l’influence française dans ses anciennes colonies.

Le dilemme d’un Maghreb désuni

En réponse à la baisse de son influence en Tunisie et en Algérie, la France s’est tournée vers le Maroc en tant que partenaire stratégique, a observé Profazio. «Le Maghreb se trouve désormais dans cette situation difficile, la France se rangeant ouvertement du côté du Maroc en reconnaissant sa souveraineté sur le Sahara occidental, ce qui creuserait les lignes de fracture entre la France et l’Algérie», a déclaré l’analyste italien. L’Algérie, principal bailleur de fonds de la Tunisie et l’un des plus importants fournisseurs d’énergie de l’Italie, a pris note de cet alignement, ce qui pourrait encore tendre les relations entre la France et l’Algérie, a-t-il ajouté.

Quant à la question de savoir si l’Italie pourrait éventuellement adopter une position définitive sur le Sahara occidental, Profazio a déclaré que Rome avait jusqu’à présent évité de faire une telle déclaration, malgré le soutien croissant au sein du pays à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur la région contestée.

Le Sahara occidental est une source de tensions entre Rabat et Alger depuis environ cinq décennies. Alors que le Maroc revendique la souveraineté sur la région, Alger ne le fait pas, mais il soutient le Front Polisario pro-indépendance, qui revendique la zone comme son territoire.

L’Onu ne reconnaît pas les revendications de souveraineté du Front Polisario ni du Maroc, qui a pris le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental en 1975 après un accord avec l’Espagne et la Mauritanie.

Pour l’Italie, sa réticence à utiliser la force est l’un des nombreux défis auxquels elle est confrontée dans la poursuite de ses intérêts au Maghreb, estime Profazio. En outre, l’Italie, en tant que puissance de taille moyenne, se trouve souvent dans une position où elle doit coopérer avec ses rivaux, explique-t-il.

«Il n’est pas dans l’intérêt de l’Italie d’impliquer la France et l’UE dans ses actions en Afrique du Nord. Mais nous ne devons pas oublier que nous parlons d’une puissance de taille moyenne, qui ne peut pas faire grand-chose seule, et qui recherche donc souvent la coopération de ses rivaux européens pour contrer les puissances non européennes», conclut Profazio.

Traduit de l’anglais.

Source : Anadolu Agency.

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Conférence à l’ENA Tunis : Comment le Japon s’est-il développé après la guerre ?

L’Ecole nationale d’administration (ENA) a présenté, le 20 décembre 2024, à son siège à Tunis, une conférence sur «Le Japon après la seconde guerre mondiale : les politiques étrangères pour promouvoir le développement et la sécurité humaine».

L’événement est organisé dans le cadre de l’initiative Jica Chair, qui consiste en une série de conférences animées par d’éminents professeurs japonais dans le but de partager l’histoire et l’expérience de développement du Japon.

Takeshi Osuga, ambassadeur du Japon en Tunisie, a exceptionnellement accepté de faire cette présentation devant les étudiants de l’ENA qui ont pu prendre connaissance de l’histoire récente du Japon et interagir avec le diplomate sur divers sujets d’intérêt.

M. Osuga a présenté le processus de reconstruction du Japon après la seconde guerre mondiale et les secrets de sa résilience durant cette période difficile, le pays étant sorti exsangue et partiellement détruit de son engagement dans le conflit mondial. Cette reconstruction a été rendue possible par la promulgation d’une nouvelle constitution, le lancement de réformes structurelles et d’une nouvelle politique de relations étrangères ainsi que les efforts de réintégration à la communauté internationale. Ces politiques, menées avec autant de conviction, de volontarisme et de souci d’efficacité, ont aidé le Japon à renouer avec le développement industriel et la croissance économique, et à devenir en moins de deux décennies l’une des plus grandes économies mondiales.

La conférence s’est déroulée en présence de Khaoula Laâbidi, directrice de l’ENA, de Mayumi Miyata, représentante résidente de la Jica en Tunisie et de membres de l’Association des économistes tunisiens. «Grâce à l’initiative Jica Chair, nos étudiants peuvent apprendre davantage sur les secrets de la réussite du Japon et son processus de modernisation. Ceci leur permet d’avoir une autre vision du monde et un regard sur les expériences d’autres pays comme le Japon», a affirmé Mme Laabidi.

A cette occasion, la Jica a annoncé le renouvellement de l’accord de coopération avec l’ENA pour une période supplémentaire de trois ans pour enrichir la connaissance de l’expérience japonaise de développement par les futurs hauts cadres de l’administration tunisienne. «Sur la base d’années de coopération fructueuse, je suis heureuse d’annoncer que l’accord de coopération entre l’ENA et la Jica a été reconduit. Je suis sûre que ceci portera la coopération à un nouveau niveau», a indiqué Mme Mayumi.

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Le Sénat américain: l’anti-dérapage du pouvoir

Pressenti par le président élu Donald Trump pour le ministère de la Justice, Matt Gaetz a été confronté à des révélations sur ses rapports sexuels tarifés avec plusieurs femmes et a dû renoncer à sa nomination. Celle-ci aurait été, de toute façon, récusée par le Sénat, qui joue ainsi un rôle central dans le système complexe de freins et de contrepoids établi par les rédacteurs de la Constitution en 1787.

Mohsen Redissi *

Au Sénat américain revient le pouvoir, ou le dernier mot, de destituer le président, les membres de son cabinet et les juges de la Cour suprême. Sa composition est un éternel jeu d’équilibre précaire qui bascule à chaque élection partielle tous les deux ans. Tous les Etats sont égaux et chaque Etat a deux sièges indépendamment de sa superficie ou du nombre de sa population pour éviter toute mainmise par les Etats puissants. 

La nouvelle république est en pleine effervescence; elle vient de se débarrasser d’un régime archaïque et détestable, mais bloque encore sur le choix du type de gouvernance. Laisser tous les pouvoirs entre les mains d’une seule autorité est un schéma à éviter à tout prix. Il serait difficile plus tard, à cause des réticences du régime en place, d’essayer de redresser les erreurs et les faiblesses d’un modèle choisi à la hâte ou sous pression. Comment faire pour maintenir et garder un équilibre entre deux pouvoirs d’égale importance, le législatif et l’exécutif, sans froisser l’orgueil de l’un ni diminuer l’apport de l’autre? Deux pouvoirs distincts mais complémentaires, séparés mais unis.

L’échappatoire est toute trouvée. Les Pères fondateurs, comme se plaisent à les nommer les historiens, ont unanimement opté pour un pouvoir partagé. La meilleure formule pour réconcilier les deux pouvoirs.

Qu’est-ce qu’un pouvoir partagé? 

C’est la gestion commune des affaires de l’Etat, mais en même temps un système de freins et de contrepoids. L’article II, section 2 de la Constitution des États-Unis stipule que le président «proposera au Sénat et, sur l’avis et avec le consentement de ce dernier, nommera les ambassadeurs, les autres ministres publics et les consuls, les juges à la Cour suprême, et tous les autres fonctionnaires des États-Unis dont la nomination n’est pas prévue par la présente Constitution, et dont les postes seront créés par la loi.»

Au président seulement revient la tâche, la charge et le pouvoir de nomination, le Sénat a un rôle consultatif et ne doit en aucun cas entraver l’action du gouvernement. Solliciter son accord c’est l’impliquer directement dans la confirmation du candidat. Sa coopération «serait un excellent frein à un esprit de favoritisme chez le président, et aiderait grandement à empêcher la nomination de personnages incapables pouvant causer préjudices à l’État, de liens de parenté, une connaissance ou pour se montrer populaire.»

Tels sont les propos tenus par Alexander Hamilton, un des pères fondateurs et grand adepte du pouvoir partagé sur les pages du The Federalist [N° 76, 1 April 1788]. Il est le premier secrétaire au Trésor et premier membre du cabinet présidentiel à avoir reçu la confirmation et l’approbation du Sénat en quelques heures. 

Des exceptions mais jamais une règle

George Washington, fraîchement élu président, a envoyé au Sénat en 1789 la première nomination qu’il a effectuée, celle d’Alexander Hamilton. En quelques minutes, les sénateurs ont approuvé à l’unanimité la prise de fonction de ce dernier. Ils considèrent que le département du trésor est d’une importance capitale et ne doit en aucun cas rester sans dirigeant. 

La deuxième exception se passe sous la présidence de Franklin D. Roosevelt, au milieu de la deuxième guerre mondiale. Les membres de son cabinet ont prêté serment juste après lui. Toutes les nominations ont été confirmées. L’intérêt de la nation dans les temps difficiles passe avant les querelles partisanes.

Seuls  les juges assesseurs et le président de la Cour suprême sont nommés à vie. Aucune redevance à quiconque. Leur nomination, leur autorité et leur pouvoir s’étendent au-delà de la mandature d’un président. Ils sont considérés comme les garants de la liberté de réflexion et de l’esprit d’interprétation. Les révoquer demande d’engager les mêmes procédures pour destituer le président. Abe Fortas, juge assesseur, est le premier à avoir démissionné de la Cour suprême en 1969 pour éviter une destitution. Il est accusé d’avoir gardé des relations étroites avec le président qui l’a nommé, Lyndon B. Johnson.

Enquêtes de bonne moralité

La confirmation ou le rejet des nominations présidentielles est un devoir constitutionnel du sénat. Il s’est toujours acquitté de sa responsabilité constitutionnelle de conseiller, en jouant un rôle central à la fois dans la sélection et la confirmation des candidats. Pour éviter toute équivoque, le Sénat a établi la pratique de la courtoisie sénatoriale selon laquelle les sénateurs sont consultés sur tout candidat à un poste fédéral originaire de leur État. Qui mieux qu’un parlementaire pour juger le potentiel du nominé, son administré.

Toute nomination, quelle que soit sa nature ou sa teneur doit impérativement faire un détour par l’hémicycle pour confirmation. Par son pouvoir de conseil et de consentement, le Sénat joue un rôle central dans le système complexe de freins et contrepoids établi par les rédacteurs de la Constitution en 1787. Passer devant le Sénat n’est aucunement une opération de courtoisie ou un artifice pour répondre à un caprice. Tout candidat fait l’objet d’une enquête approfondie et sérieuse. Les agences nationales, les services de renseignement, les élus locaux et la société civile entament leur travail de recherches approfondies. La moralité du candidat, sa jeunesse, ses parents et ses proches, ses finances… passent au crible fin. Les comités du Sénat, spécialisés dans les nominations, présentent en fin de parcours leurs recommandations, favorables ou défavorables à l’ensemble du Sénat. Aucun recours légal n’est prévu en cas de refus. Hamilton dit aussi que «le véritable test d’un bon gouvernement est son aptitude et sa tendance à produire une bonne administration».

Audiences parlementaires

Les audiences de nomination ont beaucoup évolué au cours de l’histoire. Elles sont l’unique option pour choisir le meilleur profil sans distinction.

Longtemps débattues à huis clos, les audiences sont devenues publiques au début des années cinquante du siècle dernier. En 1981, la nomination de  Sandra Day O’Connor, juge assesseur à la Cour suprême, a été la première audience à être télévisée. Aujourd’hui, toutes les audiences sont retransmises en direct.

Pas de chèque en blanc, ni aucun passage en bloc. Chaque candidat se présente en personne, soutenu par ses proches, selon le calendrier établi par les sénateurs. Trois jours pleins est le sort réservé à un juge choisi pour siéger à la Cour suprême; ses membres en noir vêtus sont les garants de la stabilité sociale. La première audience est réservée à la plaidoirie du candidat qui doit présenter son parcours, ses idées et ses convictions pour enrichir la Cour. Les deux autres jours sont consacrés aux questions et interrogations des sénateurs, une séance le matin et une deuxième l’après-midi. 

Tous les candidats ne sont pas logés sous la même enseigne. Quelques heures suffisent aux sénateurs pour confirmer ou refuser un secrétaire ou un conseiller du président, cela dépend de la stature du candidat et des échos de sa présélection. Les candidats proposés à des postes ministériels se récusent avant la tenue des audiences, si des informations susceptibles de nuire à leur réputation sont reprises par les médias jetant le doute sur leur confirmation devant le Sénat. Le dernier cas en date est le retrait de Matt Gaetz proposé par le président élu Donald Trump pour le ministère de la Justice. Rien ne résiste à la vindicte. La grande majorité des nominés sont confirmés. Au cours de son histoire, le Sénat a confirmé 128 nominations à la Cour suprême et plus de 500 aux cabinets présidentiels, et n’a refusé que neuf candidats. 

* Fonctionnaire à la retraite.

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Assurance : Comar élue service client de l’année 2024

Comar Assurances vient d’obtenir le prestigieux concours international «Elu Service Client de l’Année 2024» (ESCDA), dans la catégorie «Assurance».

Le label ESCDA* est un prix annuel qui récompense la qualité des services clients par secteur ou catégorie, en se référant aux notes obtenues dans le cadre d’un processus objectif et une méthodologie éprouvée d’enquêtes mystères réalisées sur plusieurs canaux à savoir le téléphone, le mail, les réseaux sociaux, le site web et le réseau d’agences.

Cette nouvelle distinction couronne les efforts des équipes de la Comar Assurances pour l’amélioration continue de la qualité de service et de la relation client.

En effet, la compagnie met au centre de sa stratégie l’amélioration de l’expérience client en se basant sur des principes de transparence, de réactivité, de confiance et d’innovation.

Dans un environnement fortement concurrentiel, elle capitalise sur son savoir-faire, son sérieux et son professionnalisme pour mettre au service de ses clients des agences modernes, un centre d’appel dédié et tous les moyens digitaux modernes nécessaires pour une expérience client fluide et agréable.

«Nous sommes honorés de voir nos efforts reconnus par ce label démontrant ainsi notre position de leader dans le secteur des assurances et réaffirmant notre engagement à garantir un service client toujours meilleur», indique la compagnie, filiale du groupe Amen dans un communiqué, où elle exprime également sa gratitude envers ses clients fidèles qui lui font confiance et l’inspirent pour exceller davantage chaque jour. «Cette distinction, qui honore la famille de Comar Assurances, est aussi la leur», conclut le communiqué. 

Le label ESCDA existe en France depuis 2007 et dans d’autres pays comme l’Espagne, le Royaume Uni, l’Allemagne, le Maroc et en Tunisie depuis 2019. Il récompense la qualité du service client des entreprises volontairement enregistrées, en fonction de leur univers de consommation.

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Pour une approche nouvelle en matière de développement local en Afrique

Le président de la république, Kaïs Saïed estime que la Tunisie a adopté, sous sa conduite, une approche nouvelle en matière de développement local et de décentralisation.

C’est ce qu’il a affirmé lors de sa rencontre, vendredi 20 décembre 2024, au palais de Carthage, avec le chef du gouvernement, Kamel Madouri, qui l’a représenté lors de la 5e session ordinaire du Comité technique spécialisé de l’Union africaine (UA) sur la fonction publique, les collectivités locales, le développement urbain et la décentralisation, qui se sont tenues cette semaine en Tunisie.

Selon un communiqué de la présidence de la république, le chef de l’Etat a souligné que les approches de décentralisation et de délégation de pouvoir qui ont prévalu pendant des décennies ont toutes prouvé leur inefficacité. «Il est temps de les réviser pour atteindre l’intégration souhaitée», a-t-il plaidé, estimant sans doute que l’élection et la mise en place du Conseil national des régions et des districts (CNRD), la seconde chambre parlementaire, est un jalon dans cette direction. Ainsi que le soutien apporté par l’Etat aux entreprises communautaires (ou citoyennes) créées dans les régions intérieures longtemps négligées par les planificateurs de la capitale.  

La 5e session ordinaire du Comité technique spécialisé de l’UA sur la fonction publique, les collectivités locales, le développement urbain et la décentralisation a clôturé, le même jour, ses travaux avec l’adoption de la Déclaration de Tunis, qui appelle à prendre en considération les résultats du premier Forum urbain africain tenu en septembre 2024 en Ethiopie à travers la mise en application de ses recommandations en vue de concrétiser la vision de l’Agenda africain 2063.

La Déclaration appelle également à mobiliser les ressources nécessaires au CTS n°8 de l’UA afin qu’il puisse s’acquitter pleinement de son rôle.

«Les Etats membres de l’UA doivent œuvrer en faveur de la ratification universelle de la Charte africaine sur les valeurs et les principes de la fonction publique et de l’administration», lit-on notamment dans ladite déclaration qui invite l’UA à faire de l’urbanisation le thème annuel dans les années à venir.

Lors d’un point de presse tenu peu après l’adoption de la Déclaration de Tunis, le ministre de l’Environnement Habib Abid a passé en revue les principales recommandations, en soulignant l’élection d’un nouveau bureau du CTSn°8 de l’UA qui sera présidé par l’Ouganda, outre la commémoration de la Journée continentale africaine de la décentralisation à partir de 2026.

I. B.

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Migration : Jeux de rôle à Médenine 

A l’occasion de la Journée internationale des migrants, le 19 décembre 2024, l’OIM a organisé des activités engageantes ciblant ses 116 bénéficiaires du foyer de Médenine, dans une ambiance conviviale et chaleureuse.

Des jeux de rôle pour les adultes sur le droit à l’éducation, les droits des enfants et la lutte contre la traite ont suscité un grand intérêt et des échanges constructifs. Les débats après chaque mise en scène ont permis d’approfondir la réflexion sur les défis rencontrés par les migrants, et ont renforcé la compréhension des enjeux liés à la migration.

La présence d’une professeure de théâtre a offert un cadre sécurisant et encourageant pour l’expression des participants.

Des ateliers créatifs autour du thème du voyage et de la migration ont également rencontré un grand succès auprès des enfants qui se sont investis dans la réalisation de leurs œuvres.

La journée s’est terminée par une célébration musicale qui a permis à tous de partager un moment convivial, soulignant la diversité et la solidarité internationale.

Cette initiative a été rendue possible grâce au programme Namad (North Africa Migration and Development Programme).

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La migration, problème ou solution face au changement climatique  

La 6e édition du Forum annuel pour les migrations a eu lieu jeudi 19 décembre 2024, à Tunis, sous le thème «La migration et la mobilité humaine dans le contexte du changement climatique».

L’événement, organisé par l’Observatoire national de la migration (ONM), en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et financé par le ministère des Affaires étrangères du Danemark, a réuni plus de 100 participants, des représentants du gouvernement tunisien et des Nations Unies, ainsi que des experts internationaux, des universitaires, des acteurs de la société civile et deux jeunes négociatrices tunisiennes à la COP16 et COP29. Il a également été marqué par la présence du ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et de son collègue de l’Environnement, Habib Abid.

Dans la continuité de la Journée internationale des migrants, qui a porté sur les voies de migration régulières, le forum a mis en lumière l’importance de la coopération internationale et le développement de stratégies durables pour multiplier les voies de migration régulières pour les personnes touchées par l’impact du changement climatique. Yasmine Ouali, jeune négociatrice tunisienne à la COP16 a déclaré : «La participation des jeunes à la prise de décision et leur engagement auprès des organisations internationales constituent un progrès louable. Ce forum intervient à point nommé à cet égard. Pour parvenir à des solutions durables et transformer les slogans en progrès réels, la collaboration internationale, des stratégies claires et des mécanismes de mise en œuvre réalisables sont essentiels».

Les effets du changement climatique – tels que la désertification, les modifications des régimes de précipitations, l’élévation du niveau des mers et les phénomènes météorologiques extrêmes – perturbent, en effet, les modes de vie et entraînent le risque de déplacement massif de populations.

Néanmoins, la migration interne ou à travers les frontières peut également être une stratégie efficace d’adaptation à l’impact du changement climatique, en diminuant la pression sur les zones les plus touchées et en améliorant la résilience des populations face aux impacts du réchauffement global.

Des recommandations stratégiques ont été formulées pour renforcer l’intégration de la mobilité humaine dans les politiques publiques tunisiennes, y compris le Plan national de développement et le Plan d’adaptation national.

Sur le plan international, la nécessité de mobiliser des financements spécifiques pour soutenir les pays vulnérables, tels que la Tunisie, a été mise en avant.

Les participants ont aussi réaffirmé l’importance de renforcer la résilience des populations face aux impacts climatiques par des initiatives locales axées sur l’économie verte et la création d’emplois durables.

«Pour réduire la migration irrégulière et la mobilité humaine face au changement climatique, nous devons nous concentrer davantage sur l’économie verte. Cela permettra d’initier des projets de développement dans les régions de l’intérieur et d’inciter les jeunes à y rester», a déclaré, de son côté, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, qui a également souligné l’importance d’inclure les politiques publiques sur le changement climatique, la migration, l’emploi et la santé dans les plans de développement économique et social.

Selon un communiqué de son ministère, Lahmar a appelé à la création de mécanismes qui augmentent la résilience et la capacité d’adaptation, ainsi qu’à l’élaboration de plans et programmes à court, moyen et long terme.

Le ministre de l’Environnement, Habib Abid, a évoqué, de son côté, les progrès du système environnemental en Tunisie et sa contribution aux efforts internationaux visant à atténuer les impacts du changement climatique, notamment dans les domaines de la migration et de la mobilité humaine.

Le chef de mission de l’OIM a exprimé la volonté de l’organisation de poursuivre la coopération avec toutes les parties conformément aux conventions internationales dans les domaines du climat et des migrations, saluant l’engagement de la Tunisie dans la gestion du changement climatique pour limiter ses impacts négatifs. sur les mouvements de population.

I. B.

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Les lauréats du Tunisia Star Pack 2024 seront connus mardi

La cérémonie de remise des prix de la 9e édition du Tunisia Star Pack, le grand prix tunisien de l’emballage, aura lieu le mardi 24 décembre 2024 à l’Hôtel Golden Carthage à Gammarth, à 17h.

L’événement, organisé par le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Packtec) , sera marqué par la présence de Fatma Chiboub Thabet, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie. Ce sera une occasion pour mettre en exergue les efforts d’innovation entrepris aussi bien par les fabricants que par les utilisateurs pour un meilleur positionnement des produits tunisiens face à la concurrence.

A l’instar de toutes les éditions précédentes, le jury de ce concours est représentatif de l’ensemble de la filière emballage et des activités corollaires : représentants des chambres et des fédérations sectorielles, de l’Office national de l’artisanat, des ministères de l’Industrie, du Commerce, de l’Environnement et de la Santé, des organismes publics concernés, ainsi que des universitaires, des opérateurs de la grande distribution et, bien entendu, des designers.

Chaque membre du jury a décerné aux emballages présentés une note de 1 à 10. Trois prix seront décernés dans chaque section (or, argent et bronze) et un certificat Tunisia Star Pack à chaque emballage ayant obtenu une note supérieure à 7.

Cette édition du Tunisia Star Pack a enregistré la participation de tous les types d’emballages primaires et secondaires et même les accessoires d’emballages soit 31 produits : 18 dans la catégorie «Visuel» et 13 dans celle «Technique».

Au final, 15 emballages ont été récompensés, 11 «Visuel» pour les améliorations apportées dans la conception en termes d’attractivité de design, de praticité sur les lieux de vente, de valeur d’utilité ainsi que d’adéquation par rapport aux exigences des marchés cibles, dont 7 primés dans la section «Terroir et artisanat», créée en partenariat avec l’Office national de l’artisanat et qui prend en considération la mise en valeur des matières premières utilisées ainsi la combinaison matériaux techniques et créativité au niveau du design packaging.

Dans la catégorie «Technique», 4 emballages ont été primés pour les aspects liés à la maîtrise des technologies de fabrication, la facilité de mise en œuvre aux stades de distribution et de stockage et la maîtrise des techniques d’impression utilisées.

Le Tunisia Star Pack est une occasion pour mettre en valeur le rôle de l’emballage dans la protection et la promotion du produit. Il constitue un baromètre de la créativité et de l’innovation dans l’industrie de l’emballage et de l’imprimerie et un outil de promotion de la filière à l’échelle national et international, en offrant la possibilité aux lauréats de participer au World Star for Packaging, le concours mondial du meilleur emballage organisé par l’Organisation mondiale de l’emballage (WPO).

Par la même occasion, seront décernés les prix du Tunisia Student Star Pack, le concours junior de l’emballage. Cette année, 31 projets d’étudiants étaient en compétition avec des projets de conception d’emballage primaire, secondaire, de groupage et d’accessoires, 18 dans la catégorie «Technique» et 13 dans celle «Créativité et Innovation». Au final, 10 projets de l’Ecole supérieure des sciences et technologies de design (Essted) ont été récompensés pour leur praticité et leur originalité. 

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Artisanat : Enda organise Souk El Kahina à la Cité de la Culture de Tunis

La 3e édition du marché citoyen et solidaire Souk El Kahina se tiendra du 25 au 29 décembre 2024 à la Cité de la Culture, à Tunis. C’est une occasion de mettre en lumière les artisans, leurs histoires et leurs défis quotidiens. Elle intervient en pleine période de fête de fin d’année, propice à l’achat de beaux objets à offrir à ceux que l’on aime.   

Les artisanes et les artisans, les producteurs qui exposeront leurs produits lors de cet évènement vouent une passion et un grand amour à leur métier. Chacune de leurs créations et chacun de leurs produits est une belle histoire qu’elles/ils auront tout le plaisir à partager avec le grand public.

Accompagnés par Enda, leader historique de la microfinance en Tunisie, à travers ses services financiers et non financiers, ces artisan.e.s œuvrent tous les jours pour préserver notre patrimoine et le promouvoir, améliorer leurs conditions de vie et assurer la scolarité de leurs enfants… Il ne s’agit pas seulement de les encourager, mais aussi de saluer leur créativité et récompenser leurs efforts méritoires.

En s’associant à cet événement, ne fut-ce que par la présence et le partage du plaisir de redécouvrir autrement notre artisanat, on fait également un acte citoyen en favorisant le développement d’une économie inclusive et solidaire dans notre pays.

L’entrée est gratuite de 9h à 19h.

I. B.

Page Facebook de Souk El Kahina.

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Messaoud Ben Jemaâ, un symbole de l’amitié tuniso-algérienne s’éteint  

Le résistant et militant tunisien, Messaoud Ben Jemaâ, ami de la Révolution de libération, est décédé, a indiqué, vendredi 20 décembre 2024, un communiqué du ministre algérien des Moudjahidine et des Ayants-droit.

Abderrahmane Cherfouh *

Le défunt était l’un des «fils fidèles de la Tunisie, pays frère, ayant consacré ses efforts au soutien de la lutte du peuple algérien pour la liberté et l’indépendance, notamment en mettant son café El-Dinar situé à Tunis (Tunisie) à la disposition des dirigeants de la Révolution et des militants du Front de libération nationale (FLN) pour tenir ses réunions», précise la même source.

Comme beaucoup d’autres Tunisiens , Messaoud Ben Jemaâ fait partie de ceux qui ont fait don de soi pour une cause noble et juste, mus par un seul idéal, contribuer à la libération de l’Algérie du joug colonial français. Il est le symbole  de la mémoire et du soutien quasi-indéfectible de la Tunisie à la révolution algérienne. 

Soutien tunisien à la révolution algérienne

Il faut rappeler à tous ceux qui feignent de l’oublier  que la Tunisie du président Bourguiba, nouvellement indépendante à l’époque, n’avait  pas lésiné sur les moyens pour apporter son aide et sa contribution à la révolution algérienne et a été pour beaucoup dans la victoire de l’Algérie remportée contre le colonialisme français. Nier l’aide considérable, le soutien fraternel, et le rôle important qu’a joué ce pays frère durant la révolution  algérienne pour arracher sa liberté c’est faire preuve d’ingratitude et de mauvaise foi. 

 Il faut rappeler que la Tunisie a été sur tous les fronts et a servi comme base logistique,  de repli, et support diplomatique et médiatique à l’Algérie durant son long combat pour arracher son indépendance. Et c’est à Tunis que le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) a établi son siège aidé par le président Bourguiba et c’est à Tunis que l’équipe de football du FLN s’est installée. La Tunisie a aussi accueilli 200 000 réfugiés civils algériens.

Ce petit rappel historique s’impose pour illustrer cette solidarité agissante incarnée par la tragédie qui a eu pour théâtre le village de Sakiet Sidi Youssef, gouvernorat du Kef, en Tunisie. Cette tragédie symbolise le lien de sang qui unit ces deux peuples et illustre la solidarité du peuple tunisien avec l’Algérie qui, outre son caractère spontané et fraternel, était aussi l’expression de l’attachement profond qu’éprouvent les Tunisiens à leurs frères algériens. Exerçant son soi-disant «droit de poursuite» contre les bases arrières du FLN, l’aviation française avait bombardé le 8 février 1958 ce petit village frontalier, provoquant la mort d’une centaine de personnes et le double de blessés, la plupart des femmes et des enfants.

Il faut aussi rappeler que pendant la décennie noire, en Algérie, la Tunisie n’a jamais fermé ses frontières avec son voisin de l’ouest, renouvelant une nouvelle fois encore sa fidélité légendaire à l’Algérie.

Au-delà des vicissitudes de l’histoire

Les relations privilégiées qu’entretiennent les deux nations et les liens très solides qu’elles ont noués au cours de leur histoire commune suscitent la jalousie de certains cercles  hostiles à ce rapprochement qui n’apprécient guère cet accord entre ces deux pays frères et cherchent à briser leur entente, trop parfaite à leur goût, par la diabolisation médiatique, l’exploitation de petits faits mineurs qu’ils transforment en des crises majeures, et les campagnes savamment orchestrées et entretenues pour attiser la tension et la haine entre les deux peuples. Ces tentatives cherchent aussi à isoler l’Algérie et la Tunisie de leur environnement naturel; mais vu la solidité des relations bilatérales, toutes ces tentatives seront vouées à l’échec. 

* Médecin, Canada.

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La part de marché externe de la Tunisie tombe à 0,09% en 2021

La part de marché externe de la Tunisie est tombée de 0,11% en 2010, à 0,09% en 2021, indique un rapport de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq), publié vendredi 20 décembre 2024 sous le titre «Positionnement compétitif global de la Tunisie : analyse et défis de redressement».

«Cette part de marché s’avère la plus faible comparativement à celle des concurrents», souligne le rapport, précisant que celle-ci a baissé de 2,8% entre 2011 et 2021, en raison, principalement, de la détérioration de la compétitivité, expliquée par un ensemble de facteurs dont la hausse des coûts de production, suite à l’accroissement spectaculaire des coûts salariaux (hausse annuelle moyenne de 6,4% durant la période 2011-2021), d’où une augmentation du taux de salaire nettement plus accélérée que celle de la productivité du travail (6,4% contre 0,04% respectivement).

La détérioration de la compétitivité résulte, également, d’«un climat des affaires inadéquat», indique le rapport qui appelle à «prendre des mesures pour promouvoir les exportations, dont l’allègement et la digitalisation des procédures liées à l’export, l’aménagement des ports maritimes, la mise en exploitation de nouvelles lignes maritimes et aériennes, le renforcement du rôle du Cepex, la consolidation de la diplomatie économique».

Outre le problème de compétitivité, l’Itceq fait état d’un «manque d’adaptation des exportations tunisiennes à la demande mondiale, suite notamment à leur concentration sur un nombre réduit de produits».

En effet, près de la moitié des exportations tunisiennes sont dominées par 10 produits dont les fournitures électriques (17,9%), les articles de bonneterie (6,2%), le pétrole brut (5,9%), le cuir et les chaussures (4,6%) et les corps gras dont notamment l’huile d’olive (4,1%).

«Cette prédominance fait de la Tunisie le pays le moins diversifié au niveau des produits sur la période 2011-2021, comparativement à plusieurs concurrents», précise l’Itceq, qui recommande d’appuyer davantage le processus d’élargissement de la base productive en accordant, de plus en plus d’attention aux produits présentant des signes de dynamisme au niveau de la demande internationale. Il s’agit, à titre d’exemple, des produits pharmaceutiques dont la demande d’importation s’avère dynamique, représentant environ 6%, en 2022, contre une moyenne globale de 3,8% au cours de la décennie 2011-2021.

L’Itceq pointe du doigt, en outre, le problème de la concentration géographique des exportations tunisiennes, dans la mesure où 92% de nos exportations sont adressées à des marchés en régression, à savoir l’Union européenne (73,5%), l’Afrique du Nord (8%), l’Afrique Sub-saharienne (2,9%)…
A partir de ce constat, l’institut propose de renforcer nos exportations vers les marchés en expansion, tels que l’Amérique du Nord, l’Asie et l’Océanie, afin de réduire la dépendance de la Tunisie vis-à-vis de l’UE et principalement de trois pays à savoir la France, l’Allemagne et l’Italie.

Source : Tap.

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Tunisie : la hausse de l’impôt sur les sociétés entrave l’investissement

Mohamed Triki, membre de l’Ordre des experts-comptables de Tunisie (OECT) a déploré, jeudi, la mesure relative à la hausse de 15% à 20% du taux général de l’impôt sur les sociétés, pour les bénéfices réalisés à compter du 1er janvier 2024, prévue dans la nouvelle loi de finances pour l’exercice 2025.

Dans une déclaration à l’agence Tap, en marge d’une conférence organisée par l’OECT, au siège de l’Utica, sur le thème «La loi de finances pour la gestion de l’année 2025», l’expert-comptable a qualifié d’élevée ce taux d’imposition, d’autant qu’il est appliqué aux entreprises exportatrices, ce qui n’est pas favorable à l’investissement.

 «Il n’est pas logique que des sociétés exportatrices paient des impôts similaires à ceux des sociétés de distribution des produits importés. Avec une telle mesure, nous n’encourageons pas les investisseurs étrangers à investir en Tunisie, alors que nous sommes en concurrence avec d’autres pays», a-t-il critiqué. Et de souligner l’impératif de réduire ce taux, faisant remarquer que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) recommande d’appliquer un taux unique de 15%, afin d’éviter le «dumping fiscal» entre les pays, qui est une pratique visant à attirer des investisseurs, notamment à travers des mesures incitatives d’ordre fiscal.

Selon Triki, «il est indispensable de donner des avantages à l’activité exportatrice en Tunisie», estimant que cette nouvelle loi de finances «ne comporte pas suffisamment de mesures favorisant le climat de l’investissement».

Mehdi Ellouze, membre de l’OCT, s’accorde avec Triki pour dire que certaines dispositions prévues par la loi de finances de 2025 n’incitent pas à l’investissement, évoquant, dans ce sens l’exemple de la mesure instituant une contribution conjoncturelle au profit du budget de l’Etat. Elle incombe aux «entreprises notamment exportatrices ayant réalisé un chiffre d’affaires hors taxes supérieur ou égal à 20 millions de dinars au cours de l’année 2023 et soumises à l’impôt sur les sociétés au taux de 15% pour la même année».

Cette contribution est fixée à 2% des bénéfices utilisés pour le calcul de l’impôt sur les sociétés, avec un minimum de 1 000 dinars. Elle concerne les déclarations d’impôt dont l’échéance intervient au cours de l’année 2025.«Auparavant, les sociétés exportatrices étaient exonérées d’impôts. Ce n’est plus le cas aujourd’hui», a regretté Ellouze, qui plaidé en faveur de mesures visant à relancer l’investissement, à encourager l’entrepreneuriat et à créer de la richesse.

Source: Tap.

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Tunisie : difficultés économiques aggravées par un niveau d’endettement extérieur très élevé

Les perspectives économiques et de liquidité de la Tunisie se sont améliorées cette année. Toutefois, les perspectives économiques à court et moyen terme du pays restent mitigées. Et ses difficultés économiques se sont aggravées par un niveau d’endettement extérieur très élevé et des finances publiques très fragiles. Ces défis étant censés persister à moyen terme, estime l’auteur, analyste chez Credendo, le 4e assureur-crédit public au monde.

Andres Hernandez Cardona

Les perspectives économiques et de liquidité de la Tunisie se sont améliorées cette année. Après des années dominées par des inquiétudes quant à la capacité du pays à honorer ses obligations extérieures, la confiance dans le pays a augmenté. Pourtant, malgré ces évolutions positives, les perspectives à court et moyen terme du pays d’Afrique du Nord restent entachées de défis importants et de profondes vulnérabilités macroéconomiques.

En 2024, la Tunisie devrait enfin retrouver un PIB réel comparable à celui d’avant la pandémie. Jusqu’à présent, la reprise économique du pays a été très lente et il est resté à la traîne par rapport à ses pairs d’Afrique du Nord. À titre de comparaison, tous les pays voisins (à l’exception de la Libye politiquement instable) avaient déjà réussi à retrouver ou à dépasser leurs niveaux de PIB réel d’avant la pandémie il y a deux ans. La croissance modeste du PIB réel de 1,6% prévue pour cette année est tirée par la bonne performance du secteur touristique dynamique, ainsi que par les transferts privés. Il s’agit des principales sources de recettes en devises du pays, qui ont également contribué à maintenir les réserves de change à des niveaux adéquats. En outre, le pays a jusqu’à présent été en mesure de respecter ses obligations extérieures, comme l’importante euro-obligation de 850 millions de dollars qui est arrivée à échéance en février dernier.

Conditions socioéconomiques difficiles et fondamentaux macroéconomiques faibles

Les perspectives économiques à court et moyen terme du pays restent moroses. Pour 2025, la croissance réelle du PIB est projetée à 1,6%, et à moyen terme, elle devrait rester faible, avec une moyenne inférieure à 1,5% du PIB.

La Tunisie a connu une stagnation économique générale depuis la révolution du jasmin, dans un contexte d’instabilité politique et de sous-investissement. Parallèlement, les récents chocs extérieurs tels que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont aggravé la situation.

Les difficultés économiques du pays sont encore aggravées par son niveau élevé de dette extérieure et ses finances publiques très fragiles.

En fait, l’amélioration de la situation budgétaire et financière du pays est et restera un défi urgent. Après des années de déficits budgétaires récurrents (prévus à 6% du PIB en 2024), la Tunisie a accumulé des niveaux d’endettement élevés, estimés à 83,7% du PIB en 2024. En 2025, pour contenir les pressions budgétaires, les autorités prévoient d’introduire diverses réformes telles que l’augmentation des impôts sur les particuliers à revenus élevés et sur certaines entreprises, mais elles s’abstiennent toujours de mettre en œuvre les réformes identifiées par le FMI comme essentielles pour améliorer la stabilité macroéconomique, telles que la réforme du système de subventions et la réduction structurelle de la masse salariale. Au lieu de cela, le gouvernement a dénoncé ces mesures comme des déclencheurs de troubles sociaux compte tenu des difficultés socioéconomiques actuelles que traverse la Tunisie. Dans ces circonstances, cependant, les pressions budgétaires devraient persister.

La précarité des finances publiques pèsent sur les perspectives économiques

La Tunisie étant exclue des marchés financiers mondiaux et les négociations avec le FMI étant au point mort, les possibilités de financement du pays sont devenues limitées. Dans ces conditions, les autorités s’appuient de plus en plus sur le secteur bancaire national pour financer les déficits publics. Ces tendances pourraient affaiblir le secteur bancaire national et évincer le secteur privé, ce qui nuirait encore plus aux perspectives de croissance.

En outre, il existe également un risque accru que les autorités recourent à des mesures moins orthodoxes. Elles s’écartent déjà des politiques économiques standards, par exemple en février, elles ont utilisé les réserves de change pour honorer leurs obligations financières.

En outre, un nouveau projet de loi introduit l’obligation de consulter le gouvernement pour la définition de la politique monétaire et de la politique de change; s’il est adopté, ce nouveau projet de loi affaiblira l’indépendance de la banque centrale.

D’où des vulnérabilités persistantes et des progrès très limités dans l’amélioration de la stabilité macroéconomique.

Traduit de l’anglais.

Source : Credendo.

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Les femmes manifestent à Damas pour «une Syrie civile et laïque»

Des centaines de personnes sont descendues, jeudi 19 décembre 2024, sur la place centrale des Omeyyades à Damas pour réclamer un «État uni, civil et laïc». Les manifestants ont aussi brandi des slogans contre un Etat confessionnel et pour les droits des femmes.

Ce mouvement est une réponse à une série de déclarations parues ces derniers jours d’Obeida Arnaout, porte-parole pour les affaires politiques du nouveau gouvernement islamiste de Damas, issu du groupe  Hayat Tahrir Al-Sham (HTS), dont celle selon laquelle «les femmes sont biologiquement inapte à occuper des postes gouvernementaux élevés».

«Nous voulons une Syrie civile et laïque», tel était l’un des slogans scandés par les manifestants rassemblés sur la place symbolisant la chutedu régime dictatorial de Bachar Al-Assad, le 8 décembre. «Laïcité! Laïcité!», criaient les manifestants, tandis que d’autres : «Nous ne voulons ni d’un Etat policier, ni d’un Etat religieux!».

D’autres pancartes déployées lors de la manifestation parlaient de l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Et de l’unité territoriale de la Syrie : «De Jazira à Hawran, les Arabes et les Kurdes sont frères», disait un autre slogan lancé par les manifestants en référence à la région orientale du pays (Jazira) et à celle de l’extrême sud-ouest ( Hawran).

I.B.

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Automobile : Jaecoo J5 ouvre la voie à une mobilité audacieuse

Avec le développement accéléré de l’industrie automobile mondiale et le rythme effréné de la vie urbaine, le désir des jeunes pour les aventures en plein air et la liberté de mobilité a atteint un niveau sans précédent. Le modèle tout-terrain léger Jaecoo J5, lancé par Omoda&Jaecoo, incarne cette aspiration des nouvelles élites urbaines.

Grâce à son design, offrant une expérience de mobilité de haute qualité combinant déplacements urbains et activités de plein air, J5 libère vos instincts naturels et vous fait profiter de la nature.  

Exploration sans limites

En tant que meilleur choix de SUV tout-terrain léger pour les escapades en extérieur, le Jaecoo J5 est spécialement conçu pour les nouvelles élites urbaines en quête d’aventures en plein air dans leur quotidien trépidant. Ces citadins performants, naviguant entre les gratte-ciels et les responsabilités professionnelles complexes, préservent leur amour de la nature et leur quête d’une vie de qualité. Dans leurs moments libres, ils aspirent à s’évader de l’agitation urbaine pour trouver leur propre havre de paix. Le Jaecoo J5 répond parfaitement à ce besoin tout en stimulant leur désir d’explorer l’inconnu, grâce à son design inspiré de la nature.

Inspiré de la nature

En tant que membre de la famille Jaecoo, le design du Jaecoo J5 s’inspire du concept «Inspiré de la nature». Il adopte une approche axée sur l’«Origine de la nature», proposant une interprétation esthétique de l’environnement naturel. Son extérieur robuste, associé à des couleurs et des lignes inspirées par la nature, harmonise subtilement le design automobile et la beauté naturelle. Ce design unique reflète le charme du tout-terrain léger, ravivant le désir d’une vie en plein air chez les utilisateurs.

Le Jaecoo J5 hérite du style imposant, robuste et intemporel de la série Jaecoo. Les concepteurs se sont inspirés des lignes de l’horizon et du ciel pour modeler les contours supérieurs et inférieurs du véhicule. La ligne de ceinture continue qui enveloppe la carrosserie symbolise l’élan d’exploration et de liberté intérieure. La calandre avant, avec son design signature en cascade, évoque la puissance des chutes d’eau glaciaires islandaises. Les phares avant et arrière rappellent les courbes d’une route montagneuse illuminée, renforçant la sensation d’une aventure nocturne dans la nature. Sa couleur principale, le vert alpin, capture l’harmonie et la sérénité des paysages alpins, offrant une identité visuelle unique et apaisante.

Mobilité adaptée aux élites urbaines

Le Jaecoo J5 répond avec justesse aux besoins diversifiés des nouvelles élites urbaines. Son design, inspiré par la nature, permet aux citadins de ressentir un souffle de liberté et de renouer avec l’extérieur. De plus, grâce à ses performances tout-terrain exceptionnelles et à ses configurations de vie en plein air de premier ordre, le Jaecoo J5 crée un écosystème complet, permettant de savourer pleinement chaque moment d’évasion et d’aventure.

Communiqué.

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Cri de douleur et d’espoir pour l’Algérie et l’Afrique

Le roman d’Arezki Aït Smaël (pseudonyme de Rabeh Saoudi), ‘‘Afrique, ma mère’’ (éd. L’Harmattan), explore les blessures profondes de l’Algérie contemporaine à travers une tragédie familiale poignante et universelle.

Djamal Guettala

À travers l’histoire d’une mère dévastée par la perte de son dernier fils, l’auteur nous propose un récit à la fois bouleversant et introspectif où l’intime et le collectif s’entrelacent. Ce faisant, il explore les plaies profondes de l’Algérie contemporaine, tout en mettant en lumière la résilience et la richesse des racines amazighes.

L’histoire suit une mère qui voit son dernier fils être enlevé par un groupe terroriste dirigé par son propre fils cadet, en l’absence de leur frère aîné, Idir. Le prénom de ce dernier, issu du tamazight – une langue enracinée dans le berbère ancien –, signifie «il est vivant, il a survécu». Ce choix, lourd de symbolisme, rend le drame encore plus poignant : l’aîné, porteur d’espoir, incarne malgré lui l’éclatement et les fractures d’une famille.

Une critique frontale de l’extrémisme

Accablée par le chagrin, la mère décide d’entreprendre une quête désespérée pour retrouver le corps de son fils et lui offrir une sépulture digne. Ce voyage, traversant les paysages de l’Algérie, se transforme en une exploration des blessures laissées par l’extrémisme religieux et les conflits sociopolitiques. L’histoire personnelle de cette famille devient ainsi une métaphore des luttes identitaires et culturelles qui secouent non seulement l’Algérie, mais aussi l’Afrique dans son ensemble.

Avec ‘‘Afrique, ma mère’’, Arezki Aït Smaël s’attaque aux ravages causés par l’extrémisme islamiste qui a profondément marqué les années noires de l’Algérie. L’auteur dénonce une idéologie destructrice, responsable de l’effondrement des liens familiaux et de l’effacement des traditions locales. À travers le regard de cette mère endeuillée, le roman interroge les racines de la violence et met en lumière son intrusion dans les sphères les plus intimes de la vie humaine.

Cependant, le roman ne se limite pas à dénoncer l’extrémisme. Arezki Aït Smaël en profite pour réexaminer l’identité géopolitique de l’Algérie. Il rejette l’idée selon laquelle le pays ferait partie intégrante du monde arabe, tant sur le plan géographique que culturel, et affirme plutôt son appartenance à l’Afrique du Nord et, par extension, au continent africain dans son ensemble.

Une œuvre puissante et essentielle

Ce choix dépasse les simples considérations terminologiques : il s’agit de l’affirmation d’une identité inclusive et authentique, libérée des influences moyen-orientales qui ont souvent tenté d’uniformiser la diversité culturelle de la région. En célébrant les racines amazighes et autochtones, l’auteur oppose une résistance claire à des siècles de domination idéologique.

Dans ce roman de 274 pages, Arezki Aït Smaël livre une œuvre où la profondeur des émotions se conjugue à une réflexion lucide sur l’identité, la mémoire et la résistance. ‘‘Afrique, ma mère’’ dépasse le cadre du drame familial pour devenir un miroir des luttes contemporaines de l’Algérie et de l’Afrique.

Portant à la fois un cri de douleur et un message d’espoir, ce roman s’impose comme une lecture incontournable pour tous ceux qui s’intéressent aux enjeux identitaires et aux fractures sociales de notre époque. Ce n’est pas seulement une histoire : c’est un hommage vibrant, un témoignage poignant et une leçon d’humanité.

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‘‘Les enfants rouges’’ de Lotfi Achour : la force de la vérité qui fait mal

Un film ça impressionne ou ça laisse de marbre. Mais lorsqu’un film nous interpelle profondément et nous installe dans un grand malaise, c’est que la force du récit et la vérité de l’image se sont saisies de notre âme et de notre esprit pour nous mettre face à «la» vérité humaine. ‘‘Les enfants rouges’’ de Lotfi Achour appartient à cette catégorie de films qui bousculent et marquent.

Abdelhamid Largueche *

Le film se présente comme une tragédie grecque déroulant des paysages, des voix et des cris, mais les images sanglantes finissent par nous prendre aux tripes et nous faire trembler, individuellement et collectivement.

Dans le contexte de l’instabilité sécuritaire qui a régné en Tunisie dans les années 2012-2017,  deux enfants, Ashraf (14 ans), Nizar (16 ans) font paître paisiblement leur troupeau dans la montagne de Mghila. Ils s’amusent au sommet d’un djebel aux roches sèches et arides sous un soleil de plomb lorsqu’ils sont victimes d’une attaque terroriste. Nizar est sauvagement décapité tandis qu’Achraf est sommé de rapporter la tête de la victime à sa famille… dans un sac.

Le film est une plongée dans la psychologie de l’enfant traumatisé, qui ne peut surmonter le drame qu’il a vécu et s’en trouve fortement bouleversé.

A travers l’évocation des séquelles de ce traumatisme qui laisse des traces indélébiles chez le survivant du drame, le réalisateur interpelle la société tout entière en désignant ses limites morales et politiques. Son verdict sans appel interpelle profondément nos consciences meurtries. Et tout concours au procès où nous sommes tous des accusés : la sobriété du décor, les silences accusateurs, les regards pleins de souffrance, la misère réelle des gens contrastant avec l’inanité des discours politiques sur les plateaux de télévision, et, surtout, l’acharnement médiatique sur le corps de l’enfant décapité pris en photos et exposé à la curiosité du public.

Nizar, la  «victime sacrificielle» d’un drame socio-historique qui le dépasse et auquel il est accidentellement et injustement associé, a finalement droit à une sépulture digne et à une cérémonie funèbre, simple et émouvante, qui permet à sa mère de faire enfin son deuil.

Quant à Ashraf, il fuit le lieu du drame et se réfugie dans une ville dans l’espoir d’oublier, de s’oublier et de survivre à son profond traumatisme.

Lotfi Achour, qui est parti d’un fait divers réel qui a traumatisé les Tunisiens aux prises avec l’extrémisme religieux, a réalisé là un travail de mémoire, nécessaire et urgent, mais aussi une œuvre cinématographique assez maîtrisée, qui de distingue par la spontanéité du jeu des acteurs, lesquels se fendent dans le paysage avec beaucoup de naturel et donnent au film cette force de la vérité qui fait mal.

* Historien et cinéphile.

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