Industrie 4.0 : 24% des dirigeants sont résistants au changement
Dans le cadre du projet « Emploi 4 Youth », EY Tunisie, Novation City et l’ONUDI ont dévoilé la deuxième édition du baromètre Industrie 4.0, offrant un éclairage sur les progrès et les défis de la transformation numérique dans l’industrie tunisienne.
L’enquête, qui a impliqué 203 dirigeants et cadres de divers secteurs, a permis d’observer l’évolution de la situation entre 2022 et 2024.
Les résultats montrent que la prise de conscience de l’importance de l’industrie 4.0 est en forte progression. En 2024, 38 % des entreprises tunisiennes sont en discussion sur une stratégie industrie 4.0, contre 30 % en 2022. Mais seulement 5 % des entreprises ont finalisé leur stratégie et 14 % en sont à la phase de mise en œuvre, un recul par rapport aux 21% enregistrés en 2022.
Digitalisation des processus : des progrès limités
Bien que la collecte des données digitales ait connu une amélioration, l’intégration et l’automatisation restent un défi pour de nombreuses entreprises. En 2024, seules 15 % des entreprises disposent de processus intégrés, contre 28 % en 2022. Ce chiffre met en lumière la lente adoption des technologies avancées au sein des entreprises tunisiennes.
Investissements insuffisants pour une transformation complète
En termes d’investissements, 56 % des entreprises affirment consacrer moins de 100 000 dinars à leur transformation numérique. Ce faible niveau d’investissement freine l’adoption de technologies telles que l’Internet des objets (IoT) et l’intelligence artificielle, essentielles pour la transition vers l’industrie 4.0.
Les obstacles à la transformation : coûts et résistance au changement
Les principaux obstacles à la transformation digitale sont le coût élevé des investissements (39 % des répondants) et la résistance au changement (24 %). Ces freins restent significatifs, mais l’intérêt pour l’excellence opérationnelle et l’efficacité de production montre que la transition vers l’Industrie 4.0 demeure une priorité pour beaucoup d’entreprises.
Des déclarations clés sur l’avenir de l’industrie 4.0
Amira Jamoussi, associée business consulting chez EY Tunisie, a déclaré que l’accélération de la réglementation carbone avait poussé certains industriels à privilégier des solutions écologiques plutôt que technologiques. Toutefois, elle estime que l’industrie 5.0 pourrait permettre d’allier ces deux dimensions, en mettant la technologie au service de la durabilité et d’environnements plus humains.
Anas Rochdi, directeur Innovation chez Novation City, a souligné que l’émergence de technologies telles que l’intelligence artificielle générative révolutionnait déjà les usages industriels, offrant de nouvelles opportunités pour les entreprises tunisiennes.
Appel à l’action : renforcer l’accompagnement pour la transformation vers l’industrie 4.0
Les résultats du baromètre indiquent qu’il est crucial de renforcer les efforts d’accompagnement des industriels pour les aider à surmonter les défis de la transformation numérique. La coopération entre les secteurs public et privé est essentielle pour soutenir cette évolution, à travers des investissements ciblés et le développement de compétences adaptées.
Des perspectives encourageantes : la durabilité en émergence
Le baromètre révèle également un début de sensibilisation aux enjeux environnementaux dans le cadre de la transformation numérique. Bien que la gestion des déchets et des émissions de CO₂ ne soit citée comme priorité que par 8% des répondants, cette donnée témoigne d’une prise de conscience croissante de l’importance de la durabilité dans les stratégies de transformation numérique.
L’article Industrie 4.0 : 24% des dirigeants sont résistants au changement est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.