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La Tunisie et la Libye visent à porter leurs échanges à 3,2 milliards de dinars

Des protocoles d’accord entre la Tunisie et la Libye visent à augmenter les échanges commerciaux bilatéraux de 2,3 à 3,2 milliards de dinars tunisiens. Entre autres objectifs annoncés. Et pour cela, lever les difficultés auxquelles ces échanges sont parfois confrontés.

Ces protocoles d’accord, signés samedi dernier, 7 décembre 2024, à Tripoli, entre le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abid, et le ministre libyen de l’Economie et du Commerce, Mohamed Al Hwej, portent également sur le projet de corridor terrestre continental Libye-Tunisie vers les pays d’Afrique subsaharienne; la protection et la sensibilisation des consommateurs; les programmes exécutifs liés à l’organisation et à la participation à des expositions et salons pour 2025; et les zones de libre-échange et de logistique 2025-2026.  

Lors de la réunion de la commission économique mixte libyen-tunisien dans la capitale libyenne, Al-Hwej a souligné l’importance d’augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays de 3,5 milliards de dinars à 5 milliards par an, soulignant que le comité s’efforcera de surmonter les obstacles auxquels sont confrontées les entreprises et les investisseurs des deux pays.

Abid a souligné que son pays cherche à développer et à activer les accords conclus entre les deux pays de manière à accroître le volume des échanges bilatéraux et à offrir de plus grandes opportunités d’établissement de partenariats entre les commerçants et les industriels des deux pays.

Les deux parties ont convenu d’organiser une réunion entre les ministres de l’économie et du commerce de la Libye, de la Tunisie et de l’Algérie pour préparer les réunions au sommet tripartites.

I. B.

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La Tunisie, 2e exportateur d’huile d’olive derrière l’Espagne en 2024-2025

En tant que l’un des plus grands producteurs mondiaux d’huile d’olive et premier exportateur arabe, la Tunisie continue de renforcer sa position sur les marchés internationaux tout en générant des revenus importants et en soutenant les moyens de subsistance locaux.

Selon le Conseil oléicole international (COI), la Tunisie devrait produire 340 000 tonnes d’huile d’olive en 2024, avec une récolte totale d’olives estimée à 1,7 million de tonnes.

Les exportations tunisiennes d’huile d’olive ont bondi de 47% en novembre par rapport à la même période de l’année dernière, atteignant 14 800 tonnes et générant 281 millions de dinars tunisiens (environ 90 millions de dollars), ce qui place le pays au deuxième rang des exportateurs mondiaux pour la saison 2024-2025, derrière l’Espagne.

I. B.

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Tunisie : Saïed pointe la responsabilité des citoyens dans la détérioration de l’environnement

En recevant, mercredi 11 décembre 2024, au palais de Carthage, le ministre de l’environnement, Habib Abid, Kais Saïed, a déploré la situation lamentable et inacceptable de l’environnement et appelé à mettre fin au déversement anarchique des gravats et des déchets de construction dans les terrains vagues.

Selon un communiqué de la présidence de la république, le chef de l’Etat a mis l’accent, à cet effet, sur la nécessité de renforcer la coordination entre les différents organes de l’État, ajoutant que ce problème ne peut être réglé seulement à travers les textes de loi, mais plutôt à travers la réconciliation des citoyens avec l’espace public, soulignant la responsabilité de ces derniers dans la détérioration de l’environnement.

Il a, dans ce contexte, rappelé l’élan citoyen des Tunisiens qui se sont mobilisés au lendemain de la révolution du 17 décembre 2010 et de l’élection présidentielle de 2019, pour ramasser les déchets, citant en exemple les campagnes de nettoyage auxquelles ont pris par les enfants dans les quartiers et les établissements scolaires.

Le président Saïed a par ailleurs vivement critiqué le rendement des structures concernées par l’environnement, dénonçant une hypertrophie des institutions en charge de ce domaine qui n’a d’égal que leur manque d’efficacité.

Lors de cette réunion, le chef de l’Etat s’est enquis de l’état de l’environnement dans nombre de régions du pays, marquées par la pollution industrielle, telles que Sfax, Gabès et Gafsa, appelant à élaborer une stratégie claire pour mettre fin à cette dégradation et préserver ainsi la santé des citoyens. Dans ce contexte, il a préconisé  la concrétisation de la stratégie d’extraction de l’énergie provenant des déchets qui, a-t-il dit, est une solution efficace pour réduire la pollution de l’environnement.

I. B.

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La Tunisie favorable à une coopération internationale sur l’hydrogène vert

La Tunisie cherche à mettre en place un environnement favorable aux investissements dans le secteur de l’hydrogène vert, et ce dans le cadre d’une coopération gagnant-gagnant avec des opérateurs internationaux. L’objectif est de produire 8 millions de tonnes d’ici 2050, dont 80% seraient exportées vers l’Europe.  

Selon le directeur de l’électricité et des énergies renouvelables au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Belhassen Chiboub, qui intervenait lors d’un débat organisé par la Chambre de commerce tuniso-belgo-luxembourgeoise (CCTBL), mercredi 11 décembre 2024, sur le thème «Stratégie de développement de l’hydrogène vert et de ses produits dérivés en Tunisie et impacts sur les échanges commerciaux avec l’Union européenne», le rôle de l’État est d’édicter des réglementations pour soutenir le développement de cette énergie verte qui, selon lui, nécessite des investissements importants.

«La Tunisie aspire à produire 8 millions de tonnes d’hydrogène vert d’ici 2050, dont 2 millions de tonnes destinées au marché intérieur, tandis que 6 millions de tonnes seront destinées à l’exportation», a-t-il ajouté.

Cette source d’énergie propre permettrait au pays d’atteindre son objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

Les coûts d’investissement estimés se situent entre 150 et 250 milliards d’euros, ce qui, selon lui, est «très significatif». En conséquence, les projets dans ce domaine seront mis en œuvre progressivement et entrepris par davantage de développeurs.

«La Tunisie a toujours été un pays de collaboration et de partenariat et le gazoduc tunisien mis en place dans les années 1980 [transportant le gaz algérien vers l’Italie, Ndlr] en est un exemple typique et sert de modèle de référence pour le développement des échanges énergétiques entre notre pays et l’Union européenne. Cela servira de modèle de référence pour le développement de la coopération entre notre pays et les pays européen dans le secteur de l’hydrogène vert », a souligné Chiboub.

Répondant à une question sur les impacts environnementaux potentiels de l’hydrogène vert, compte tenu notamment du grave stress hydrique de la Tunisie, Chiboub a déclaré que les ressources nationales en eau ne seront pas utilisées pour ces activités. L’utilisation des eaux usées et issues du dessalement seraient plutôt des solutions alternatives. Les opérateurs ayant l’intention de développer des projets d’hydrogène vert seront tenus de mener des études d’impact environnemental et social pour obtenir un financement auprès de donateurs internationaux, a-t-il ajouté.

I. B.

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Pour humilier Vladimir Poutine, l’Ukraine a aidé Hay’at Tahrir Al-Sham

L’ennemi de mon ennemi est mon ami. Les renseignements ukrainiens semblent avoir adopté le célèbre adage en aidant les rebelles syriens de Hay’at Tahrir Al-Sham (HTS) à faire tomber Bachar Al-Assad, pantin de Vladimir Poutine dans le Moyen-Orient qu’il a sauvé et maintenu au pouvoir en 2015 ce qui était à l’époque une démonstration de force du président russe face à l’Occident. Les Ukrainiens voient en la chute du dictateur syrien un affaiblissement de leur ennemi irréductible sur l’échiquier géopolitique international. Ceci est de bonne guerre mais montre jusqu’où la haine entre Russes et Ukrainiens peut aller et comment tous les coups sont permis. 

Imed Bahri

David Ignatius, analyste du Washington Post, a affirmé que l’opposition syrienne a vaincu le régime d’Al-Assad avec le concours de l’Ukraine qui voulait ainsi faire subir une déroute géopolitique au président russe en Syrie, en précisant que Kiev avait envoyé des drones aux rebelles syriens qui ont contribué au renversement du régime d’Al-Assad, véritable vassal de Poutine dans le Moyen-Orient.

Selon des sources proches des activités militaires ukrainiennes à l’étranger, les rebelles syriens qui sont entrés dans la capitale Damas le week-end dernier ont reçu des drones et d’autres formes de soutien de la part d’agents des renseignements ukrainiens qui cherchaient à affaiblir la Russie et ses alliés syriens, a indiqué l’analyste, ajoutant, en citant des sources bien informées, que les renseignements ukrainiens avaient envoyé, il y a quatre ou cinq semaines 20 experts en pilotage de drones et 150 drones équipés d’appareils vidéo au quartier général des rebelles à Idlib pour aider HTS, le groupe qui a dirigé  l’opération visant à renverser Al-Assad.

Les experts occidentaux du renseignement estiment que le soutien ukrainien a joué un rôle modeste dans le renversement du président syrien déchu et que ces activités font partie des tentatives de l’Ukraine visant à nuire aux intérêts russes au Moyen-Orient, en Afrique et en Russie elle-même.

Ignatius affirme également que le programme d’aide ukrainien en Syrie était un secret de Polichinelle bien que les responsables de l’administration Biden aient nié avoir eu connaissance de l’affaire en réponse aux questions de l’auteur qui voulaient vérifier s’ils étaient au courant.

La motivation derrière cela est claire: face à une attaque russe à l’intérieur de leur pays, les services de renseignement ukrainiens ont cherché d’autres fronts sur lesquels ils pourraient plonger la Russie et affaiblir ses agents. Les Ukrainiens ne faisaient pas mystère de leurs intentions. Dans un article publié le 3 juin, le journal Kyiv Post, citant une source du service de renseignement militaire ukrainien, connu sous le nom de GUR, affirmait que «les rebelles [syriens] ont lancé leur offensive avec le soutien d’agents ukrainien, ajoutant que «depuis le début de l’année, de nombreuses frappes ont été menées contre des installations militaires russes dans la région.»

L’article présentait des séquences vidéo montrant des attaques contre un bunker polygonal, un camion blanc et d’autres cibles russes qui auraient été bombardées par des rebelles soutenus par l’Ukraine en Syrie.

Le journal précise que l’opération en Syrie a été menée par une unité spéciale connue sous le nom de Khimik au sein du GUR et en coopération avec les rebelles syriens. Il ajoute que les responsables russes se plaignent depuis plusieurs mois des groupes paramilitaires ukrainiens et de leurs efforts en Syrie. Alexandre Lavrentiev, représentant spécial russe en Syrie, a déclaré à l’agence de presse russe Tass: «Nous disposons d’informations sur la présence d’experts ukrainiens de la direction ukrainienne des renseignements dans la région d’Idlib»

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait évoqué en septembre les mêmes allégations et la présence d’«envoyés des services de renseignement ukrainiens» qui menaient ce qu’il a qualifié de «sales opérations». Le journal syrien Al-Watan a confirmé, de son côté, que le lieutenant-général Kirilo Budanov, directeur de l’agence de renseignement ukrainienne, a eu des contacts personnels avec HTS. 

Avant que le groupe rebelle ne renverse Al-Assad, les responsables russes ont confirmé que les liens de l’Ukraine avec HTS étaient une tentative de recruter des combattants syriens pour sa guerre contre le Kremlin.

Un article publié en septembre sur le site Internet Criddle affirmait que l’Ukraine avait proposé 75 drones de combat dans le cadre d’un accord avec HTS =mais aucune information ne vient confirmer les allégations russes.

Ignatius estime que la Russie a été surprise par l’avancée rapide des forces d’opposition vers Damas; mais les sources russes ont tenté de minimiser le rôle ukrainien dans cette avancée.

Le 2 décembre, un article du site Middle East Eye faisait état d’un compte russe sur la plateforme Telegram qui reflétait la position de l’armée russe et tentait de minimiser le rôle ukrainien: «D’abord, des membres du GUR se sont rendus à Idlib mais pour peu de temps. Cela n’a pas suffi pour former les Syriens à l’utilisation de drones de combat et deuxièmement, Hay’at Tahrir Al-Sham avait déjà son programme de drones»

Ignatius souligne, par ailleurs, que l’opération syrienne n’est pas le seul cas dans lequel les services de renseignements militaires ukrainiens ont tenté de harceler des agents russes à l’étranger.

La BBC britannique a rapporté dans un reportage publié en août que l’Ukraine avait aidé les rebelles du nord du Mali à tendre une embuscade aux mercenaires russes du groupe Wagner. La BBC a indiqué que l’attaque du 27 juillet avait entraîné la mort de 84 agents Wagner et de 47 soldats de l’armée malienne.

Andreï Youssov, porte-parole du GUR, a salué l’opération quelques jours plus tard, affirmant que les rebelles maliens «ont reçu les informations nécessaires et pas seulement des informations, qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes», a rapporté la BBC.Après l’attaque, le Mali a rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine.

Seon Ignatius, le lieutenant-général Budanov des services de renseignement ukrainiens s’était engagé en avril 2023 à poursuivre les Russes accusés d’avoir commis des crimes de guerre «partout dans le monde». L’auteur a cité des responsables américains affirmant que les opérations de renseignement menées par Budanov avaient parfois suscité l’inquiétude de l’administration Biden.

Dans une interview menée par l’auteur avec Budanov au quartier général de son commandement à Kiev, en avril, il l’a interrogé sur les opérations menées par l’unité de renseignement militaire contre Wagner en Afrique et il a répondu: «Nous menons de telles opérations dans le but de limiter les capacités militaires de la Russie partout où cela est possible. Pourquoi l’Afrique devrait-elle faire exception?»

Tout comme les opérations de l’Ukraine en Afrique et son attaque contre la région de Koursk en Russie, l’opération secrète en Syrie reflète une tentative d’étendre le champ de bataille et de nuire aux Russes dans des zones auxquelles ils n’étaient pas préparés et là où ils ne s’y attendaient pas. 

L’aide apportée par l’Ukraine aux rebelles syriens n’a pas été la cause principale mais elle a contribué au moins dans une certaine mesure à faire tomber l’agent le plus important de la Russie au Moyen-Orient.

Comme Israël dans son incapacité à anticiper l’opération du Hamas à travers la barrière de Gaza le 7 octobre 2023, la Russie a vu avancer les rebelles soutenus par l’Ukraine mais n’a pas été en mesure de se mobiliser pour arrêter l’offensive et éviter ses conséquences désastreuses pour Al-Assad et par ricochet ses «employeurs» à Moscou.

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Kaïs Saïed exhorte la diplomatie tunisienne à être plus proactive    

«Le monde connait durant cette période des développements rapides et sans précédent et il est important que la diplomatie tunisienne soit proactive pour pouvoir défendre les intérêts de la Tunisie». 

C’est ce qu’a déclaré le président de la république, Kais Saïed, lors d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, mercredi 11 décembre 2024, au palais de Carthage, dans une claire allusion aux tensions actuelles au Proche-Orient, en Méditerranée orientale et, notamment, la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie qui ouvre une phase d’incertitude dans toute la région.

Tout en insistant sur l’importance de l’attachement aux principes fondamentaux de la politique étrangère tunisienne, le chef de l’Etat a exhorté les missions diplomatiques et consulaires à redoubler d’efforts pour offrir une assistance et des services rapides et efficaces à la communauté tunisienne à l’étranger.

Le président Saïed n’a pas cru devoir rappeler les constantes de la diplomatie tunisienne, mais on peut en citer le non-alignement, le respect de la souveraineté des Etats et la non ingérence dans leurs affaires internes, ce que la Tunisie exige également de la part de tous ses partenaires, c’est-à-dire le respect de ses choix nationaux, surtout en cette phase de bouleversements géostratégiques qui ne manqueront d’impacter notre pays à un niveau ou un autre, d’autant qu’il est situé au cœur d’une région où les tensions ne manquent pas.  

I. B.     

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Renforcement de la coopération militaire entre la Tunisie et la Libye

La coopération militaire entre la Tunisie et la Libye et les moyens de renforcer et de diversifier les relations dans ce secteur entre les deux pays voisins ont été au centre d’une rencontre à Tunis, le 11 décembre 2024, entre le ministre tunisien de la Défense nationale, Khaled Sehili, et le directeur des renseignements libyens, le général de brigade, Mahmoud Hamza.

Selon un communiqué du ministère, Sehili s’est félicité des excellentes relations fraternelles entre les deux peuples et a appelé à étendre la coopération militaire à la formation, à la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière, l’immigration clandestine et l’échange d’expertises afin de développer les capacités opérationnelles.

De son côté, le responsable libyen a chaleureusement salué les solides relations fraternelles qui unissent les deux pays et a souligné la nécessité de renforcer la coopération bilatérale, notamment dans les domaines de la formation et de l’éducation, conclut le communiqué.

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Faut-il vraiment s’allier à l’Otan, ce renard dans le poulailler arabe?

Ceux-là mêmes qui ont salué la chute du tyran en Syrie et qui estiment que la Tunisie gagnerait à se ranger sous la bannière de l’Otan, dont notre pays est déjà depuis 2015 un allié majeur non membre, pour se protéger d’éventuels périls extérieurs, devraient comprendre que le prix à payer d’un tel alignement pourrait être prohibitif. Explications…

Dr Mounir Hanablia *

Faut-il se ranger sous la bannière de l’Otan? Depuis la chute du régime Al-Assad en Syrie, la question rebondit. Deux éminents anciens diplomates et ambassadeurs en ont exprimé la nécessité en arguant des limites de la puissance russe, éprouvée en Ukraine, absente en Syrie, et de l’éloignement du colosse chinois, qui serait plus occupé en mer de Chine du Sud qu’en Méditerranée.

Outre le caractère sommaire de ce jugement, puisque la Chine par le biais du port pakistanais de Gwadar possède un portail sur la mer d’Oran, le corollaire en est clair: il faudrait se mettre aux normes politiques et économiques américaines, autrement dit la démocratie et le libéralisme économique. En échange, nous serions assurés de la  protection qui compte, puisque les Etats-Unis sont le seul pays disposant d’une flotte de guerre avec ses facilités et ses ports d’attache couvrant simultanément les différents théâtres d’opérations militaires du monde, et capable de projeter sa puissance. Il faudrait donc déjà savoir contre qui et contre quoi cette protection serait indispensable.

Les conditions de la stabilité en Tunisie  

A l’est, il y a évidemment l’hypothèque libyenne, mais la Libye est dans les faits partagée entre Benghazi soutenue par l’Egypte et ses alliés saoudiens et émiratis, et Tripoli dont le régime est consolidé par la présence de l’armée turque non loin de la frontière tunisienne. Or la Turquie, quoique proche des islamistes d’Ennahdha et dont les liens avec les jihadistes sont apparus en Syrie au grand jour, est alliée au Qatar et de surcroît membre de l’Otan, ce qui ne laisse pas d’inquiéter d’autres pays méditerranéens membres de l’Otan comme la Grèce, l’Italie, et la France. Et on l’a bien constaté, il y a plusieurs mois, lorsque la Turquie avait envoyé ses bateaux prospecter dans les eaux territoriales que la Grèce considérait comme siennes. Elle l’a donc sans doute fait avec l’assentiment américain car ainsi que l’a démontré l’affaire du Nord Stream, l’Amérique tient à garder l’Europe sous sa dépendance, particulièrement en matière de ressources énergétiques. De là à dire que grâce à l’armée turque, elle tient dans sa ligne de mire le gazoduc algéro-italien qui transite par la Tunisie pour alimenter l’Europe, il n’y a qu’un pas.

Ceci amène évidemment à parler du voisin de l’ouest, l’Algérie qui possède un intérêt stratégique évident en Tunisie, celui de la sécurité de son gazoduc, et par voie de conséquence, de sa stabilité politique, d’autant que les généraux algériens ne veulent pas d’un modèle politique dans un pays voisin qui remettrait le leur en question et qui hypothèquerait leur marge de manœuvre; d’autant que ce modèle, la démocratie, avait mené les islamistes algériens au seuil du pouvoir et déclenché une guerre civile de dix ans.

L’Algérie a donc vu d’un bon œil les changements politiques qui sont intervenus en Tunisie, et qui ont brisé l’étau dans lequel menaçaient de la plonger ses relations tumultueuses avec le Maroc, assuré de garder le Sahara occidental et soutenu par Israël et les Etats-Unis. Mais l’Italie, le pays de destination du gazoduc algérien, a aussi évidemment les mêmes intérêts que l’Algérie, celui de la stabilité de la Tunisie. D’autant que la question migratoire rend impératif pour les Italiens et les Européens l’existence dans notre pays d’un Etat fort ayant la volonté sinon de la résoudre, du moins de la limiter, ainsi que le faisaient en leur temps Ben Ali et Kadhafi.

Il apparaît donc que ce sont nos voisins du nord et de l’ouest qui ont le plus intérêt à assurer notre stabilité et notre sécurité, beaucoup plus que ne le feraient les Etats-Unis, certes alliés de l’Europe, d’un point de vue militaire, mais peu désireux de lui ôter la bride lorsqu’il s’agit d’intérêts économiques divergents. Et on avait déjà bien vu comment Mattei, le PDG italien de l’Eni, avait fini dans un accident d’avion lorsqu’il avait voulu concurrencer les majores pétrolières.

Inutile d’évoquer le rôle qu’avait joué la Tunisie en 1943 de tremplin de la conquête de la Sicile puis l’Italie par les troupes anglo-britanniques  interdisant tout renfort allemand durant la bataille de Koursk en Ukraine. On n’imagine en effet pas qui pourrait de nos jours faire de même ni pour quelles raisons.

Néanmoins, on ne peut ignorer pour autant la valeur aéronavale unique du port de Bizerte commandant le passage entre la Méditerranée occidentale et orientale, et par voie de conséquence le trafic maritime entre l’Europe Occidentale et l’Extrême-Orient. Cela confère une autre raison à l’intérêt que peut nous accorder une puissance comme la Turquie lorsque son puissant parrain américain désire accroître la pression sur ses alliés européens autant par la perturbation de l’approvisionnement en gaz que par l’émigration et, il ne faut pas l’oublier, le terrorisme. Si donc la Tunisie court actuellement un danger, on ne voit pas de quelle autre partie il pourrait venir.

Les périls liés aux bouleversements géostratégiques

Naturellement d’aucuns, inquiets de l’intensité de l’émigration subsaharienne transitant sur notre territoire, arguent du «grand remplacement» en se faisant l’écho des théories de l’extrême droite européenne. Il est certain qu’elle pourrait être beaucoup mieux gérée qu’elle ne l’est actuellement, en particulier sur le plan de la porosité des frontières. Néanmoins malgré les problèmes qu’elle engendre, ceux ci demeurent localisés et ne mettent pas en question la stabilité ou la sécurité du pays, du moins pour le moment.

Il reste que le plus grand danger pourrait voir l’Etat Islamique surgir du Sud en embrigadant autant ces émigrés là que d’autres venus du Moyen-Orient, pour déstabiliser ce géant gazier que constitue l’Algérie, qui, de toute évidence, demeure la cible la plus importante de la région dans toute tentative éventuelle d’accaparer la production mondiale des hydrocarbures.

Si l’Iran tombe, ce qui est dans le domaine du possible, étant données les mœurs devenues belliqueuses du couple israélo-américain, et sa volonté de mettre sous l’éteignoir toute velléité de puissance arabe ou musulmane, il est probable que la cible suivante puisse être l’Algérie. Et dans ce cas, la Tunisie doit éviter de constituer une base d’agression contre nos voisins dont nous ne retirerions aucun bénéfice.

Ainsi que le disait le regretté Ahmed Mestiri, ce qui se passe en Algérie a toujours des répercussions sur la Tunisie, et l’inverse est aussi vrai. Or c’est bien ce qu’une coopération avec l’Otan risquerait de nous imposer.

Eu égard à tout cela, le refus de tout crédit supplémentaire du FMI assorti des conditions habituelles tendant autant à mettre notre économie en berne qu’à susciter des troubles sociaux, paraît relever de la sagesse la plus élémentaire.

Certes, on arguera que le Maroc a emprunté cette voie. Mais le Maroc est un royaume pluriséculaire dont le peuple est doté d’une forte conscience nationale incarnée dans la fidélité à son souverain, et qui dispose de ressources autrement importantes.

En Tunisie, malheureusement, le sentiment d’unité nationale a été mis à mal par dix années de multipartisme et de partitocratie, dont les conséquences n’ont pas encore été surmontées.

Ceux-là mêmes qui ont salué la chute du tyran en Syrie s’aperçoivent peut-être, du moins l’espère-t-on, que le prix à payer s’avère prohibitif. Dans ces conditions, le mieux est de traiter avec les pays dont les intérêts coïncident avec les nôtres, et éviter les fauteurs de guerre, ceux qui, par le biais de la dette, veulent nous astreindre à devenir les instruments de leurs entreprises impérialistes et colonialistes dont nous ne saurions être que les premières victimes. L’Ukraine qui s’était déjà bernée de l’illusion de la sécurité obtenue par l’adhésion à l’Otan, en constitue le sanglant démenti.  

* Médecin de pratique libre.

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Lampedusa : une petite fille, seule rescapée d’un bateau de migrants parti de Sfax

Une fillette de 11 ans est arrivée seule dans l’île italienne de Lampedusa (Sicile)  sur un bateau. Elle serait la seule survivante du naufrage d’un bateau transportant 44 migrants parti de Sfax, en Tunisie.

L’équipage du voilier Trotamar III est venu au secours du petit bateau, le dimanche 8 décembre 2024, et a débarqué la petite fille à l’aube du mercredi 11 décembre  au quai commercial de l’île de Lampedusa.

La petite migrante, d’après ce qu’ont pu comprendre les sauveteurs, est originaire de Sierra Leone.

I.B. (d’après Ansa)

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LTDH : «Les droits et libertés continuent de régresser en Tunisie»

Malgré les nombreux progrès réalisés par les Tunisiens au cours des dernières décennies, notamment après les révolutions de du 17 décembre 2010 et du 14 janvier 2011, divers rapports internes et internationaux ont constaté «une régression des droits et une restriction des libertés en Tunisie».

C’est ce qu’affirme la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) dans un communiqué publié à l’occasion du 76e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre 2024,

Parmi les indicateurs les plus évidents de ce déclin figurent «l’atteinte aux droits civils et politiques en marginalisant le rôle des associations, des organisations et des partis et en accusant certains militants de la société civile de corruption financière et de relations avec les étrangers», a indiqué l’organisation.

Parmi les indicateurs de la détérioration des droits en Tunisie figurent la révision du décret réglementant les associations «pour limiter leurs activités», l’imposition de peines de prison à de nombreux militants civils et dirigeants politiques pendant près de deux ans sans procès à ce jour.

A cela s’ajoute la limitation de la liberté d’opinion et d’expression à travers l’arrestation de citoyens, blogueurs, journalistes et militants civils pour leurs opinions en vertu de lois et décrets qualifiés de «punitifs», notamment le décret 54 (relatif à la lutte contre la criminalité liée aux systèmes d’information et de communication).

La LTDH évoque également «l’ingérence du pouvoir exécutif dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire et la tentative de l’utiliser», ainsi que la mainmise sur les institutions de contrôle liées aux médias, aux élections et à la lutte contre la corruption et la limitation des activités syndicales.

La LTDH appelle dans son communiqué à la libération des prisonniers d’opinion et d’expression et à la cessation des actions pénales à leur encontre, ainsi qu’à la levée des restrictions imposées aux associations et aux organisations de la société civile et à l’accélération de la révision du Code pénal et à l’activation des sanctions alternatives.

Pour la Ligue, la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme est l’occasion d’œuvrer à la construction d’un large front de défense des droits, libertés et valeurs de la démocratie et de l’État civil, notamment la séparation des pouvoirs et la garantie de leur indépendance, la liberté d’opinion et d’expression, la justice et la pleine égalité entre les hommes et les femmes.

I. B.

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Concert de Noël à la Cathédrale Saint-Vincent de Paul de Tunis

L’association le Cercle des Lumières, en collaboration avec la Maison Russe de Tunis, organise le premier concert de Noël de cette saison, qui se tiendra à la Cathédrale Saint-Vincent de Paul de Tunis le mardi 17 décembre, à 19h30. Le programme traditionnel sera interprété par l’ensemble vocal polyphonique Les Voix du Cœur, la mezzo-soprano Emira Dakhlia et Emmanuelle Houerbi au piano.

L’ensemble vocal polyphonique Les Voix du Cœur, formé par Emira Dakhlia en 2021, est composé de chanteuses et chanteurs passionné(e)s qui ont chanté dans des chœurs nationaux et internationaux amateurs et professionnels. Le chant choral et la musique vocale, s’étendant de la Renaissance à nos jours, est la forme la plus ancienne de l’interprétation musicale dans l’histoire de l’art. L’ensemble a pour mission de mettre en ce riche patrimoine et de présenter au public l’évolution de l’interprétation chorale à travers les siècles.

Le concert de Noël dans le cadre somptueux de la cathédrale St Vincent de Paul est le rendez-vous idéal pour partager avec le public l’amour du chant et l’ambiance unique de cette période festive.

Conçu pour émerveiller petits et grands, composé de chants traditionnels venus de différents pays et chantés en différentes langues (arabe, français, anglais, allemand, ukrainien), il est comme chaque année gratuit et ouvert a tous. Un rendez-vous à ne pas rater !

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Don allemand de 78,8 millions d’euros à la Tunisie

Des accords de financement à hauteur de 78,8 millions d’euros (environ 261,6 millions de dinars tunisiens), sous forme de dons, ont été signés, le mercredi 11 décembre 2024, par Dr. Andrea Hauser, membre du comité de direction de la KfW, la Banque allemande de développement, et Mohamed Ali Nafti, ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, en présence de l’ambassadrice d’Allemagne, Elisabeth Wolbers.

Ces accords, que la KfW a signé pour le compte du gouvernement fédéral allemand, dans le cadre de la coopération bilatérale tuniso-allemande, visent à mettre en place des programmes pour améliorer le taux de desserte en eau potable dans des zones rurales, favoriser le financement de projets d’énergies renouvelables, ainsi que pour garantir une meilleure traçabilité, efficacité et transparence des finances publiques.

Au total, 27 millions d’euros (environ 89,6 MDT) de dons ont été accordés à la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) pour améliorer le taux de desserte en eau potable dans le milieu rural du gouvernorat de Béja. Ce financement vient compléter un premier financement qui a permis de connecter environ 32 000 personnes pour la première fois de leur vie à un réseau d’alimentation en eau potable sécurisé, continu et de bonne qualité. Cette deuxième phase permettra de connecter environ 45 000 personnes supplémentaires au réseau d’approvisionnement en eau potable. Outre la contribution de la coopération financière allemande et la contrepartie de l’Etat tunisien, une subvention de l’Union européenne (UE) est envisagée pour ce projet.

1,3 millions d’euros (4,3 MDT) de dons sont accordés au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche pour le financement d’études géologiques, géotechniques et d’ingénierie du système de transfert des eaux du barrage Barbara vers celui de Bouhertma dans le cadre du Programme d’amélioration du système de stockage, de transfert et de protection contre les inondations.

40 millions d’euros (132,7 MDT) de dons sont accordés au ministère des Finances pour moderniser la gestion des finances publiques.

10,5 millions d’euros (348,5 MDT) de dons sont accordés au ministère de l’Économie et de la Planification pour financer sa participation au capital de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (Atidi). Cette participation permettra à la Tunisie, entre autres, d’accéder au RLSF (Regional Liquidity Support Facility), un mécanisme de garantie de l’Atidi pour promouvoir l’investissement dans les énergies renouvelables en Tunisie.

À cette occasion, Mme Wolbers, a déclaré: «Dans le cadre de la coopération tuniso-allemande, nous unissons nos efforts pour améliorer les conditions de vie et pour créer des perspectives d’avenir, notamment pour les femmes et les jeunes. Les accords de financement signés aujourd’hui viennent renforcer cette collaboration étroite et de longue date, fondée sur des intérêts mutuels. Ainsi, nous œuvrons pour un développement inclusif, au bénéfice de toutes et de tous.»

«Les projets signés aujourd’hui reflètent la large palette de la coopération financière allemande avec la Tunisie, dont l’objectif est de soutenir les réformes, les infrastructures et les systèmes financiers afin de favoriser une croissance économique durable, socialement équitable et respectueuse de l’environnement», a déclaré Dr. Jörg Dux, le directeur résident du bureau de la KfW en Tunisie.

Ces programmes s’ajoutent à la longue liste des projets dans différents secteurs inscrits dans le cadre de la coopération technique et financière entre l’Allemagne et la Tunisie, une coopération qui a débuté dans les années 60.

Rappelons, dans ce contexte, que l’Allemagne est très engagée dans les projets de production de l’hydrogène vert en Tunisie dont la plus grande partie sera exportée vers l’Europe, laquelle a besoin de réduire son empreinte carbone et de diversifier ses sources d’approvisionnement en énergie.

I. B. .

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Le faux calcul de la Turquie en Syrie

Recep Tayyip Erdogan, à la recherche d’une stature régionale, a précipité la chute du régime Al-Assad, pensant se rapprocher des cercles de décision stratégique américains et sionistes avant l’investiture du président américain Donald Trump. Au risque de voir naître, à ses frontières méridionales, un mini-Etat indépendant kurde sur le territoire syrien, qui plus est, avec un soutien israélien et américain.

Elyes Kasri *

Irak, Syrie, Palestine, Liban, Soudan, Libye et autres pays arabes semblent destinés à faire l’objet d’une nouvelle vague de reconfiguration à la faveur d’une combinaison des accords de Sykes-Picot et de Yalta.

Ces pays sont désormais traités comme des acteurs périphériques et de second ordre d’une nouvelle architecture de paix et de sécurité en Europe qui, en dépit de ses revers économiques, reste le principal théâtre des affrontements pour l’hégémonie mondiale.

Le vieil oncle Sam dont on avait annoncé avec exaltation la décadence et la perte d’influence sur la scène mondiale au profit d’un nouvel ordre mondial qui tarde à se concrétiser sur le terrain, semble avoir encore de beaux jours devant lui. Les exaltés, apprentis sorciers en géostratégie et autres satrapes en sont pour un réveil brutal.

Une erreur stratégique

Pour Alexandre Douguine, philosophe et inspirateur du président russe Poutine, la Syrie a été un piège et une erreur stratégique pour la Turquie.

A la recherche d’une stature régionale, Recep Tayyip Erdogan a ainsi précipité la chute du régime Al-Assad, pensant se rapprocher des cercles de décision stratégique américains et sionistes avant l’investiture du président américain Donald Trump.

Toutefois, le courroux des autorités russes et iraniennes, occupées actuellement par des considérations sécuritaires plus immédiates, et qui ne tardera pas à se manifester, sera moindre que le défi que poseront une plus grande autonomie et probablement une entité indépendante kurde sur le territoire syrien à proximité des zones kurdes en Turquie.

Après s’être efforcée pendant des décennies de déstabiliser la Syrie par tous les moyens y compris par des hordes armées islamistes, la Turquie devra faire face à la menace existentielle d’un Etat kurde sur ses frontières et qui, en tant que membre possible de l’Onu, grâce au soutien fort prévisible israélien et occidental, pourrait saisir la commission onusienne de décolonisation du sort des territoires et populations kurdes sous occupation turque et mettre la Turquie face au risque de devenir un Etat colonisateur et paria confronté au danger d’effritement.

L’histoire s’accélère

L’histoire s’accélère en Europe et dans sa périphérie, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) et la Turquie, sera confrontée au choix entre la surenchère par milices interposées notamment islamistes dans la région Mena y compris en Libye avec la politique de la fuite en avant et de la terre brûlée ou la soumission au diktat israélo-otanien en s’alignant franchement contre la Russie notamment en cédant le passage du détroit du Bosphore et des Dardanelles vers la Mer Noire à des bâtiments de guerre otaniens en vue de leur positionnement à Odessa, importante cité-port ukrainienne, ou plus grave, au large de la péninsule de Crimée, pour en faire une ligne rouge pour l’armée russe, quitte à invoquer, en cas d’attaque, l’article 5 de la charte atlantique de défense collective.

Les erreurs d’Erdogan risquent fort de réveiller les vieilles rivalités russo-ottomanes à une époque ou la Russie est la première puissance nucléaire et a fait montre d’une résilience remarquable en Ukraine face à une coalition multiforme occidentale qui est désormais sur la défensive avec uniquement l’énergie du désespoir.

Le spectre de la troisième guerre mondiale n’est pas en train de s’éloigner. Au contraire !!!

* Ancien diplomate.

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Défense : Tunis accueille le forum Silent Warrior 2024

De hauts responsables militaires et forces de sécurité de 40 nations participent à la 13e édition du forum Silent Warrior (Forum des Forces Spéciales) à Tunis, «une précieuse opportunité d’échanger des expériences et de renforcer la coopération entre tous les pays participants dans le but de renforcer les capacités, qualifier les forces spéciales et faire face aux menaces à la sécurité et à la stabilité des pays».

C’est ce qu’a souligné le général Michael Langley, chef du Commandement militaire des États-Unis en Afrique (Africom), qui, avec le Commandement des opérations spéciales pour l’Afrique (Sosaf), soutient l’événement qui «représente une opportunité pour discuter de diverses questions de d’intérêt commun, tels que les défis auxquels sont confrontées les forces armées et les forces spéciales et la nécessité de se tenir au courant des dernières évolutions en la matière en développant des méthodes de formation communes».

Le ministre de la Défense, Khaled Sehili, a souligné l’importance d’accueillir cet événement qui renforce l’ouverture du pays à la coopération militaire conjointe en général et des forces spéciales tunisiennes à son environnement régional et continental pour discuter de sujets en lien avec la défense, les forces armées et les forces spéciales dans la région africaine et dans le reste du monde.

Dans son discours, le ministre a souligné que «les défis posés par les situations et les changements géopolitiques dans les bassins méditerranéen, moyen-oriental et africain, face auxquels les pays ne sont pas en mesure daffronter les répercussions individuellement, font que chacun, sans exception, est appelé à une action commune pour faire face aux menaces des groupes terroristes et lutter contre la criminalité transfrontalière, le trafic darmes et dêtres humains, le trafic de drogue et la migration irrégulière». «Cela rend toutes les parties responsables du maintien de la sécurité et de la stabilité, du renforcement des capacités militaires et de la construction dune approche participative basée sur loffre d’une formation professionnelle avec des normes de référence», a déclaré Sehili, cité dans un communiqué de son département.

Le ministre a rappelé que la Tunisie a réussi à créer le Centre d’excellence dans le domaine du déminage et du traitement des objets suspects et le Centre d’excellence pour la réhabilitation des forces militaires, devenus une référence régionale dans le domaine des études et de la formation pour tout ce qui concerne les mines, les objets suspects et la réhabilitation des formations militaires, et envisage aujourd’hui avec intérêt de devenir une référence régionale en Afrique en créant un centre d’excellence des forces spéciales.

La séance d’ouverture s’est déroulée en présence de nombreux hauts responsables militaires et civils, dont l’ambassadeur des États-Unis en Tunisie, le chef du commandement militaire des États-Unis en Afrique, le chef d’état-major des forces terrestres de l’armée et le commandant des opérations spéciales en Afrique, le commandant des forces spéciales italiennes et une partie de son état-major, ainsi que les chefs de délégations de 40 pays.

I. B.

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Lauréats du Prix Lina Ben Mhenni pour la liberté d’expression

Quatre journalistes d’expression arabe se sont vu décerner le Prix Lina Ben Mhenni pour la liberté d’expression décerné par la Délégation de l’Union européenne (UE) en Tunisie.

Les journalistes, deux femmes et deux hommes, sont les lauréats de cette de la 5e édition du Prix pour des articles parus dans divers médias locaux.

Le premier est revenu à Zina Bekri pour «Le piège à mines.. Comment vivent les habitants des villages adjacents aux montagnes de Kasserine».

Le deuxième a été décerné à Rahma Behi pour «Des contributions économiques et sociales se heurtent au déni et à la trahison».

Le troisième a été attribué, ex-aequo, à Majdi Ouerfelli pour «Le harcèlement, ‘récompense’ de la dénonciation de la corruption en Tunisie» et Hamadi Maamri pour «Les transsexuels en Tunisie assiégés par la loi et rejetés par la société».

Le palmarès de cette édition a été dévoilé, hier soir, mardi 10 décembre 2024, au cours d’une cérémonie officielle organisée au Palais Ennejma Ezzahra, à Sidi Bou Saïd.

Le jury composé de Essia Atrous (présidente), Emna Ben Ghorbel, Hanene Zbiss et Hana Trabelsi a également décidé de décerner exceptionnellement un prix spécial «coup de cœur du jury» à deux journalistes d’expression anglaise : Achref Chibani pour son article Europe’s «Green Battery: Extraction and Dispossession of Energy Infrastructure in Tunisia’s South » et Jihen Nasri pour son article «Algeria-Tunisia gas pipeline tramples on rights of Tunisian farmers.»

La remise du prix coïncide avec la Journée internationale des droits de l’Homme, célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948.

Ce prix annuel créé en 2020 à la mémoire de la bloggeuse et activiste disparue Lina Ben Mhenni, récompense les meilleurs articles défendant les principes et valeurs de la démocratie, des libertés et des droits partagés entre la Tunisie et l’UE. Il est ouvert aux libres penseurs, journalistes, blogueurs, influenceurs et autres activistes citoyens pour une information libre, indépendante et crédible.

Tap.

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Tunisie : approbation de deux projets pour la production de 1700 MW d’électricité d’ici 2027

La commission supérieure de la production privée d’électricité a approuvé deux appels d’offres pour la production de 1700 mégawatts (MW) d’électricité dans le cadre du régime des concessions.

C’était lors d’une réunion tenue, mardi 10 décembre 2024, au palais du gouvernement, à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Maddouri, en présence de plusieurs ministres concernés.

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, les travaux de ladite commission ont abouti à l’approbation des propositions de la commission technique de la production privée d’électricité à partir des énergies renouvelables à travers l’octroi des projets relatifs aux appels d’offres n°01 et 03 aux investisseurs concernés afin d’entamer la mise en œuvre conformément à l’échéancier d’exécution préétabli.

La mise en service de ces projets étant prévue à partir de 2027, précise le communiqué, soulignant que ces projets auront des effets économiques, sociaux et environnementaux.

Le projet table sur une production d’environ 1000 GWh par an, soit environ 5% de la production nationale d’électricité, ce qui permettra de faire des économies de plus de 250 000 tonnes de gaz naturel d’une valeur avoisinant 125 millions de dollars par an, à raison de 500 dollars par tonne.

S’agissant des effets attendus de ce projet, la même source cite l’économie des coûts de production de l’électricité d’environ 200 millions de dinars par an, la contribution au développement régional et à la création d’emplois, et la réduction des émissions de gaz d’environ 500 000 tonnes de dioxyde de carbone par an. 

Prenant la parole, le chef du gouvernement a mis l’accent sur la nécessité de concrétiser la vision du président de la république visant à atteindre l’objectif de la souveraineté énergétique selon une approche de développement globale et équitable garantissant l’efficacité énergétique dans le cadre d’un système intégré capable d’attirer les investisseurs, de réaliser de nouveaux projets et de générer des emplois dans des secteurs durables tels que les énergies renouvelables.

Maddouri a également souligné l’impératif d’accélérer le rythme de réalisation des projets énergétiques à partir des énergies alternatives dans le cadre de la stratégie énergétique nationale pour atteindre 35% d’énergies alternatives à l’horizon 2030, appelant à œuvrer autant que possible à aplanir les difficultés administratives et procédurales freinant la réalisation de ces projets en raison de leur importance majeure pour la sécurité énergétique du pays.

Tap.

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Kaïs Saïed : «Oui à l’aide internationale, non à l’ingérence» (vidéo).

Kaïs Saïed a réitéré, mardi 10 décembre 2024, ce qui est désormais sa doctrine en matière de coopération internationale : l’aide internationale est toujours la bienvenue, mais l’ingérence étrangère dans les choix souverains de la Tunisie est inacceptable. Vidéo.

Au cours de son entretien avec le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), Le Sénégalais Ousmane Dione, qui a succédé à ce poste au Tunisien Férid Belhaj, le président de la république a déclaré que les perspectives de coopération entre la Tunisie et la BM devront s’inscrire dans le cadre des choix du peuple tunisien et non dans le cadre des «diktats» du Fonds monétaire international (FMI), qu’il a d’ailleurs rejetés dès octobre 2022, lorsqu’il a mis son veto contre un prêt de 1,9 milliard de dollars de l’institution financière, assorti d’un engagement de l’Etat tunisien à mettre en route une série de réformes structurelles relatives à la levée des subventions, à la baisse de la masse salariale du secteur public et à la cession de certaines entreprises publiques en difficulté.

Saïed, qui a rejeté ces réformes douloureuses, qui auraient pu provoquer des tensions sociopolitiques dans le pays, a mis l’accent sur les orientations de l’Etat dans le domaine social, notamment, dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du transport et de la sécurité sociale, indique un communiqué de la présidence de la république rendant compte de cette rencontre.

Les relations de coopération entre la Tunisie et le Groupe de la BM qui datent de plus de 70 ans, notamment avec l’Association internationale de développement (IDA) et qui ont abouti au financement de plusieurs projets de développement dans plusieurs domaines, comme l’éducation, a rappelé le chef de l’Etat, en mettant l’accent sur «les transformations majeures et complexes [dans le monde] qui nécessitent l’adoption d’approches économiques basées sur de nouveaux concepts et méthodes.»

«Ces approches devront rompre avec les anciennes pratiques qui se sont avérées limitées et ont montré leur échec. Elles doivent placer la dimension sociale parmi leurs premières priorités», a-t-il ajouté, insistant ainsi sur le rôle social de l’Etat et rejetant le libéralisme ayant dominé l’économie mondiale la fin des années 1980.

De son côté, Dione a souligné que l’entretien a permis de discuter du contrat social, des mécanismes d’avancement sur un ensemble de dossiers qui devraient permettre d’améliorer davantage la situation économique et sociale de tous les Tunisiens.

L’entretien permis de passer en revue les dossiers de l’emploi, de la relance économique, de la santé, de l’éduction et de la protection sociale, ainsi que l’impact des changements climatiques, a indiqué Dione. Selon une vidéo partagée par la présidence de la république, le responsable de la BM a mis l’accent sur la nécessité de réfléchir conjointement sur de nouveaux concepts et approches dynamiques et innovantes qui permettront d’insuffler une transformation à l’ensemble de l’économie tunisienne. «Nous croyons fermement au potentiel de la Tunisie et à un avenir radieux et meilleur pour tous les Tunisiens», a-t-il souligné, exprimant la disposition de son institution à coopérer davantage avec notre pays conformément à ses objectifs et à mettre en oeuvre le pacte social et les mécanismes permettant d’améliorer la situation socio-économique des Tunisiens.

Maddouri insiste sur le rôle social de l’Etat

Cette vision tunisienne en matière de réformes sociales et économiques a, d’ailleurs, été au centre de la réunion tenue, au Palais du gouvernement à la Kasbah, entre le chef du gouvernement, Kamel Maddouri et la délégation de la BM conduite par M. Dione, en présence de nombre de ministres.

Dione a saisi l’occasion pour formuler le souhait d’explorer les opportunités disponibles pour élargir et diversifier les domaines de coopération avec la Tunisie de manière à englober l’investissement dans l’infrastructure et à renforcer les capacités de financement des petites et moyennes entreprises tout en veillant à garantir les conditions d’un travail décent. Il a également promis de soutenir la Tunisie dans la modernisation des services rendus par les établissements publics de la santé, de l’eau ainsi que d’autres services publics prioritaires. 

D’après un communiqué de la présidence du gouvernement, la réunion a permis également de passer en revue les défis et les opportunités, notamment en matière de transition écologique, de sécurité énergétique et des énergies renouvelables.

On a ainsi évoqué les perspectives de développement du système hydrique et des équipements publics prioritaires vitaux tels que le transport, la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes.

Exposant les fondements et les principes-clés de l’approche de développement prônée par le chef de l’Etat, M. Maddouri a parlé des politiques et des programmes économiques centrés sur le citoyen et le rôle social de l’Etat, ajoutant que cette approche s’est fixée pour objectif ultime la consécration des valeurs de justice sociale, du travail décent, de la couverture sociale généralisée, de la promotion des services publics de qualité. Il a, à ce propos, cité l’institution de la protection sociale au profit des ouvrières agricoles et la mise sur pied d’un système d’assurance en cas de perte d’emploi pour les licenciés économiques.

Le chef du gouvernement a rappelé les dispositions de l’article 17 de la Constitution en vertu duquel l’État œuvre à garantir la coexistence entre le public et le privé, à assurer leur complémentarité sur la base de la justice sociale et s’emploie à offrir un climat d’affaires stimulant et transparent permettant de bâtir une économie nationale solide.

Maddouri a, en outre, rappelé que les choix et orientations économiques de la Tunisie sont fixés conformément à la vision du président de la république et basés sur la souveraineté nationale.

I. B.

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Le magazine ‘‘Notre regard’’ s’interroge : «Faut-il se méfier des coproductions?»

Le numéro 2 de ‘‘Notre regard’’, la nouvelle revue de critique cinématographique, lancée en mai dernier par un groupe de cinéastes et de critiques de cinéma tunisiens, vient de paraître à quelques jours de l’ouverture des 35e Journées cinématographiques de Carthage (14-21 décembre 2024).

Cette revue, spécialisée dans la critique et la promotion des cinémas arabe et africain, est publiée par le webmagazine ‘‘Cinématunisien. com’’. Son second numéro propose un dossier dont le titre, sous forme interrogative, est «Faut-il se méfier des coproductions ?».  

Nés dans des conditions difficiles, caractérisées surtout par la censure et un manque de moyens, les films produits dans le monde arabe et en Afrique rencontrent souvent d’énormes difficultés à être diffusés aussi bien dans leurs propres pays qu’à l’étranger. «La récente multiplication des coproductions dans des pays comme la Tunisie, peut-elle résoudre cet épineux problème de diffusion sur le plan international ?», s’interroge la revue dans ce dossier qui se propose d’y répondre.   

Le lecteur découvrira dans ce numéro trois interviews : la première avec la réalisatrice égyptienne Nadia Fares, la distributrice et critique de cinéma franco-burkinabé Claire Diao le chef décorateur et artiste tunisien à multiple facettes Taoufik Behi.

Autres articles proposés dans ce numéro : «À la recherche de l’identité et de l’état d’esprit du cinéma tunisien» (Fathi Kharrat), «Habib Masrouki : un cinéaste visionnaire, un oncle oublié» (Ghada Selten);  «Le chef décorateur au cinéma, un artiste polyvalent» (Mouldi Fehri) «’’Soufisme’’, un documentaire de Younes Ben Hajria, Quand le matériel et l’immatériel se touchent» (Kamel Ben Ouanès); «L’expression de l’onirisme dans les films tunisiens, une mise en abyme de la violence» (Neïla Gharbi); «‘‘Emna’’ ou- Comment briser les barrières qui nous séparent» (Abou Cyrine) ou encore «À la quête du genre, réflexions sur le cinéma» (Mansour Khedimallah).

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Tunisiens, la richesse ne tombe pas du ciel, elle se mérite !

Le problème de la Tunisie ce sont peut-être aussi les Tunisiens, qui sont davantage portés sur la consommation que sur la production, qui attendent tout de l’Etat – lequel les berce d’illusions pour mieux les contrôler et les tenir en laisse – et ne font pas assez pour améliorer leur productivité, et qui au final, ont beau vouloir ceci ou cela, le développement, le progrès, la prospérité, ça ne tombe pas du ciel, ça nécessite beaucoup d’effort et de sacrifice.

Ridha Kefi

On ne sait pas si on peut l’écrire ou pas, mais le fait est là, le président de la république, Kais Saïed, donne l’impression de tourner en rond. On n’arrive pas à comprendre pourquoi ses instructions ne sont pas toujours suivies d’exécution, surtout que les problèmes qu’il relève et dénonce à maintes reprises persistent toujours.

Cette désagréable impression que le gouvernement vasouille, bafouille et fait du surplace, il n’y a qu’une seule façon pour en venir à bout : transformer les paroles en actes, les promesses en réalisations et les aspirations en conquêtes. Et c’est là où le bât blesse. Car si personne ne doute de la bonne volonté des membres des cinq gouvernements qui se sont succédé depuis l’accession de Saïed à la magistrature suprême, fin 2019 (soit 5 gouvernements en moins de 5 ans), ni de leur compétence intrinsèque ou de leur loyauté envers le chef de l’Etat, force est de constater que certaines instructions présidentielles tardent à être mises à exécution et traduites en réalisations concrètes, à l’exception de quelques menues actions, comme la réfection de la piscine municipale du Belvédère réalisée grâce à un financement de la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat) ou la réalisation de centrales photovoltaïques ou de stations de dessalement de l’eau de mer, ici ou là, grâce à des financements de bailleurs de fonds étrangers. Mais pour les infrastructures de base dont dépend le confort des Tunisiens, les hôpitaux, les écoles, les moyens de transport public, sans parler des pénuries et de la hausse des prix des produits de première nécessité, les choses ne bougent pas vraiment dans le bon sens et les gens continuent de se plaindre des désagréments et des difficultés qu’ils endurent au quotidien.

En attendant les «nouvelles approches»

Lundi dernier, 9 décembre 2024, le chef de l’Etat a insisté, encore une fois, en recevant,  au palais de Carthage, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, sur la nécessité de hâter l’importation d’un nombre de bus et de rames de métro afin d’alléger les souffrances qu’endurent les citoyens lors de leurs déplacements quotidiens. Il a, par la même occasion, souligné que le secteur du transport a été, à l’instar de plusieurs autres secteurs du pays, en proie à la destruction et au sabotage systématique, appelant à identifier une solution radicale à ce secteur à travers l’adoption de «nouvelles approches» permettant de préserver les droits légitimes du citoyen tunisien.

Saïed a aussi souligné que l’administration publique et les services de l’Etat doivent œuvrer à servir le citoyen sur la base de la neutralité et de l’égalité. Il s’agit là d’une obligation découlant des dispositions de l’article 19 de la Constitution, a-t-il précisé, exhortant chaque responsable de l’Etat à veiller à répondre aux attentes du peuple tunisien.

Bien qu’ils soient justes et bienvenus, ces propos présidentiels ont un air de déjà entendu et, deux mois après la rentrée scolaire et universitaire, on se demande pourquoi l’importation de ces fameux bus et rames de métro, dont parle Saïed depuis un certain temps déjà (ce n’est quand même pas le Pérou !), a-t-elle tardé. Sont-ce des lobbys d’intérêt soutenus par des fonctionnaires corrompus qui ont empêché ou retardé cette opération, comme le laisse souvent entendre le président Saïed à chaque fois qu’il dénonce les dysfonctionnements des services publics? Et dans ce cas, qu’est-ce qu’on attend pour mettre ces empêcheurs de tourner en rond hors d’état de nuire? Depuis le temps que le président les pointe du doigt et les dénonce publiquement, ils auraient dû être déjà éjectés du système. A moins que le problème ne se situasse à un autre niveau, comme nous sommes tentés de le penser : les finances publics, qui sont dans l’état que nous connaissons, ne permettent pas, en effet, les dépenses faramineuses que la situation catastrophique de nos infrastructures publiques exigent.

Besoin d’un diagnostic précis, chiffré et transparent

Par ailleurs, et quand on sait que toutes les entreprises publiques, qu’il s’agisse de celles opérant dans les secteurs clés de la santé, du transport, de l’énergie, de l’eau ou autres, souffrent d’un déficit chronique et qu’elles émargent sur le budget de l’Etat pour continuer à dispenser leurs (très maigres et très mauvais) services aux citoyens, lesquels ne cessent, d’ailleurs, de s’en plaindre, on est aussi tentés de penser que le diagnostic officiel de la situation dans le pays n’est peut-être pas le bon, que la corruption, si elle existe, ne peut tout expliquer ou que le mieux serait de présenter aux Tunisiens un diagnostic précis, chiffré et transparent de l’état de leur pays, de ses énormes besoins en investissements publics, des difficultés de trouver les financements nécessaires et de la nécessité pour toutes les parties de s’armer de patience, de se retrousser les manches et de relancer la machine productive, laquelle bloque dangereusement avec un taux de croissance économique qui stagne entre 1 et 1,5%.

Le problème de la Tunisie ce sont peut-être aussi les Tunisiens eux-mêmes, qui sont davantage portés sur la consommation que sur la production, qui attendent tout de l’Etat – lequel les berce d’illusions pour mieux les contrôler et les tenir en laisse – et ne font pas assez pour améliorer leur productivité, et qui au final, ont beau vouloir ceci ou cela, le développement, le progrès, la prospérité, ça ne tombe pas du ciel, ça nécessite beaucoup d’effort et de sacrifice. Des peuples méritants, qui ont réalisé leur décollage en une décennie ou deux, après une guerre ou une catastrophe, comme les Allemands, les Japonais, les Coréens ou les Chinois, en ont apporté la preuve : la richesse ne s’offre pas aux fainéants, seuls les lève-tôt la méritent.

On ne peut continuer indéfiniment à dénoncer des situations devenues insupportables, à donner des instructions, souvent d’ailleurs les mêmes, à montrer le bon cap et à faire des annonces qui restent sans lendemain, avec des ministres qui s’agitent, font des visites inopinées, élaborent des plans et des stratégies, mais semblent tétanisés par l’ampleur de la tâche et l’incapacité matérielle de concrétiser les ambitions présidentielles, sans oser l’avouer. Il faut changer le fusil d’épaule tant qu’il est encore temps…

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