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LTDH : «Les droits et libertés continuent de régresser en Tunisie»

Malgré les nombreux progrès réalisés par les Tunisiens au cours des dernières décennies, notamment après les révolutions de du 17 décembre 2010 et du 14 janvier 2011, divers rapports internes et internationaux ont constaté «une régression des droits et une restriction des libertés en Tunisie».

C’est ce qu’affirme la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) dans un communiqué publié à l’occasion du 76e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre 2024,

Parmi les indicateurs les plus évidents de ce déclin figurent «l’atteinte aux droits civils et politiques en marginalisant le rôle des associations, des organisations et des partis et en accusant certains militants de la société civile de corruption financière et de relations avec les étrangers», a indiqué l’organisation.

Parmi les indicateurs de la détérioration des droits en Tunisie figurent la révision du décret réglementant les associations «pour limiter leurs activités», l’imposition de peines de prison à de nombreux militants civils et dirigeants politiques pendant près de deux ans sans procès à ce jour.

A cela s’ajoute la limitation de la liberté d’opinion et d’expression à travers l’arrestation de citoyens, blogueurs, journalistes et militants civils pour leurs opinions en vertu de lois et décrets qualifiés de «punitifs», notamment le décret 54 (relatif à la lutte contre la criminalité liée aux systèmes d’information et de communication).

La LTDH évoque également «l’ingérence du pouvoir exécutif dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire et la tentative de l’utiliser», ainsi que la mainmise sur les institutions de contrôle liées aux médias, aux élections et à la lutte contre la corruption et la limitation des activités syndicales.

La LTDH appelle dans son communiqué à la libération des prisonniers d’opinion et d’expression et à la cessation des actions pénales à leur encontre, ainsi qu’à la levée des restrictions imposées aux associations et aux organisations de la société civile et à l’accélération de la révision du Code pénal et à l’activation des sanctions alternatives.

Pour la Ligue, la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme est l’occasion d’œuvrer à la construction d’un large front de défense des droits, libertés et valeurs de la démocratie et de l’État civil, notamment la séparation des pouvoirs et la garantie de leur indépendance, la liberté d’opinion et d’expression, la justice et la pleine égalité entre les hommes et les femmes.

I. B.

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