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Journée nationale des archives : Célébrer un trésor incommensurable 

La tradition veut que la Tunisie célèbre la Journée nationale des archives, le 9 décembre de chaque année. Cette tradition prend racine dans la décision prise le 9 décembre 1874 par le ministre réformateur Kheireddine de créer un centre des correspondances de l’Etat et de nommer à sa tête le fonctionnaire Mohamed Taieb Boussen. 

La Presse — Cette année, les célébrations de la Journée nationale des archives se sont déroulées au siège des archives nationales à Tunis. Elles ont été l’occasion de rendre hommage à plusieurs personnalités donatrices d’archives privées, notamment les universitaires Mohamed Said El Haouet, Habib Ben Younes, Elyes Jouini, l’avocate Alya Chammeri, le fonctionnaire, Mounir El miladi, l’homme d’affaires Lassaad El Goubantini et le réalisateur et producteur, Ridha El Bahi. “Chaque année, les archives nationales rendent  hommage aux donateurs d’archives privées car ces dernières constituent un complément des archives générales. Le don d’archives privées témoigne de la prise de conscience de leurs  propriétaires de l’importance des documents en leur possession mais aussi de leur confiance en l’Etat et en ses institutions”, a déclaré Hédi Jellab, directeur général des archives nationales. Selon ses dires, rendre hommage aux donateurs d’archives  est important car c’est une manière d’inciter au don d’archives privées mais aussi un moyen de valoriser et de faire découvrir ces trésors cachés. “C’est une tradition qu’on compte perpétuer. D’ailleurs, le nombre des donateurs d’archives privées ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre”, a-t-il poursuivi. Et le responsable d’ajouter : “La célébration de la journée nationale des archives est une façon de témoigner de l’importance des archives en tant qu’outil de travail, d’évaluation qui garantit les droits et qui consigne les dépassements”.  

La nécessité de mettre à niveau les métiers d’archivage 

Jalleb a, par ailleurs, ajouté que cet événement constitue une occasion pour faire le bilan du travail de l’institution, identifier les lacunes et en conséquence prendre les mesures et les décisions nécessaires pour les années à venir. Parmi les lacunes du secteur des archives, le responsable a cité les problèmes liés à la conservation des archives dans les dépôts d’archives rencontrés souvent par les administrations, le manque des ressources humaines et parfois l’absence de prise de conscience des responsables quant à la valeur et à l’importance de l’archivage. “Toutes ces difficultés doivent être prises en considération pour trouver des solutions et les surmonter”, a-t-il indiqué. 

Selon le DG, il est nécessaire de faire évoluer les métiers des archives en Tunisie. Pour ce faire, l’institution travaille sur deux volets: la formation universitaire et la numérisation. S’agissant de la formation académique, les efforts sont déployés de concert avec l’Institut supérieur de documentation. Tandis que la numérisation du secteur constitue, selon le responsable, un défi de taille puisque l’administration utilise déjà les documents numériques.  

La numérisation des archives; un enjeu de taille

“Les structures des archives nationales doivent mettre en place une stratégie et des plans pour gérer et maîtriser l’archivage numérique. C’est une tâche qui n’est pas de tout repos, parce que la conservation des archives dans un environnement numérique sur les moyen et long terme est un travail difficile et nécessite des outils spécifiques. On est appelé à moderniser notre façon de faire ainsi que nos outils de travail et nous devons disposer des moyens nécessaires pour atteindre cet objectif”, a-t-il affirmé. 

En effet, l’institution a entamé, depuis des années, le processus de numérisation des archives. Elle est parvenue à numériser plus de 2 millions de documents, y compris tous les documents datant  d’avant 1881. Le responsable a, en ce sens, indiqué que plusieurs séries d’archives telles que la revue “La Tunisie Médicale”, “le bulletin économique et social” et un ensemble de documents historiques ont été numérisés et sont actuellement disponibles sur le portail des archives. Jalleb a, en ce sens, indiqué qu’environ  20% des archives ont été numérisées. Ce chiffre nne cesse d’augmenter  mais la tâche n’est pas aisée d’autant plus que le transfert des archives se poursuit de manière ininterrompue. Selon le responsable, plus de 12 mille boîtes d’archives atterrissent, chaque année dans les archives nationales. 

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Ramadan Ahmed Boujenah, vice premier-ministre libyen, lors de la 38e édition des Journées de l’entreprise : «La Tunisie peut devenir un centre financier de la région afro-euro-méditerranéenne»

La Presse — Présent lors de l’ouverture officielle de la 38e édition des journées de l’entreprise, organisée par l’Iace du 5 au 7 décembre, le vice Premier-ministre et ministre de la Santé libyen, Ramadan Ahmed Boujenah, a prononcé un discours dans lequel il a mis l’accent sur les liens historiques et sociaux entre la Tunisie et la Libye reflétant leur destin commun. Il a appelé à la mise en place d’un ensemble de mesures pour renforcer les liens économiques entre les deux pays. 

Les relations qui lient les deux pays leur confèrent, selon le Ahmed Boujenah, la responsabilité de construire un modèle de partenariat stratégique qui va au-delà du commerce, pour établir des ponts d’intégration économique et réaliser les objectifs communs des deux nations. «Aujourd’hui, la Libye, avançant à pas sûrs vers un avenir meilleur, tire sa force de la détermination de ses enfants et de leur insistance à surmonter les défis. Nous croyons que la coopération avec la Tunisie, notre pays frère, est un pilier essentiel pour réaliser notre vision d’un avenir stable et prospère», a-t-il déclaré. Boujneh a affirmé que les relations entre la Libye et la Tunisie ont besoin d’un saut qualitatif qui dépasse les frontières traditionnelles des échanges commerciaux pour établir un partenariat reposant sur la nécessité et le devoir de soutenir les petites et moyennes entreprises dans la réalisation de projets communs. Il a appelé, dans ce contexte, à la mise en place d’un ensemble de mesures susceptibles de renforcer les liens économiques entre les deux pays, notamment le développement des législations du secteur bancaire, le renforcement de la coopération culturelle et touristique, ainsi que dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la mise en œuvre d’initiatives concrètes et immédiates dans le secteur du transport aérien, telles que l’augmentation du nombre de vols directs entre les aéroports libyens et tunisiens, ainsi que la possibilité pour les compagnies aériennes libyennes et tunisiennes d’opérer des vols entre la ville de Sebha et Tunis, et enfin; le renforcement de la coopération en matière de développement local et de soutien à la décentralisation, en particulier entre les municipalités des villes frontières. «J’appelle les entreprises tunisiennes à entrer en partenariat avec nous pour la mise en œuvre de projets, non seulement dans les régions du sud de la Libye, mais aussi dans les zones occidentales et orientales, qui regorgent d’opportunités d’investissement, notamment dans les secteurs des infrastructures, des énergies renouvelables et de l’agriculture», a-t-il martelé. Boujeneh a, par ailleurs, indiqué que le développement des régions frontalières communes entre la Libye et la Tunisie nécessite une plus grande implication de l’Algérie, et ce afin de renforcer la stabilité et d’améliorer le rapprochement entre les pays frères dans un modèle de coopération arabe et régionale.

«Grâce à sa position internationale et régionale, la Tunisie peut devenir la capitale économique et un centre financier de la région afro-euro-méditerranéenne, qui est en mesure de soutenir les économies des pays voisins ce qui permet de consolider son rôle dans le cadre de la politique de Son Excellence le Président Kaïs Saïed», a-t-il conclu. 

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Le chef du gouvernement lors de l’ouverture officielle de la 38e édition des journées de l’entreprise de Sousse : Pour un climat des affaires rassurant en Tunisie

Inaugurant la 38e édition des Journées de l’entreprise, organisées sous le haut patronage du Président de la République, Kaïs Saïed, du 5 au 7 décembre à Sousse par l’Iace, sur le thème «L’entreprise et les grands changements : adaptation et opportunités», le Chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a présenté les grands chantiers sur lesquels travaille actuellement le gouvernement pour améliorer le climat des affaires et booster l’investissement en Tunisie. Brossant un tableau des grandes réformes engagées par le gouvernement, et devant un parterre d’investisseurs et de chefs d’entreprise, Maddouri a adressé un message rassurant visant à restaurer la confiance des entreprises. 

La Presse — Selon le haut responsable, le gouvernement est actuellement sur tous les fronts pour mettre à niveau les réglementations en vigueur, afin de doter l’entreprise d’une meilleure capacité d’adaptation à un nouveau contexte national et international en pleine mutation.

Évoquant une reconfiguration du paysage économique mondial, Maddouri a souligné que ces changements traduisent l’accélération des bouleversements géopolitiques que connaît le monde aujourd’hui, ainsi que l’effritement du commerce mondial. Ces changements, poursuit-il, ont poussé plusieurs pays à réévaluer leurs stratégies commerciales et d’investissement, à réviser leurs partenariats ainsi que leurs politiques d’investissements directs étrangers. «Cette nouvelle donne nous oblige à consolider les relations commerciales de la Tunisie, mais aussi sa flexibilité économique, tout en diversifiant les partenariats économiques et en mettant en œuvre des politiques économiques efficaces afin de faire face à ces nouveaux défis et tirer parti des opportunités naissantes», a indiqué, dans ce contexte, le Chef du gouvernement.

Vers un partenariat tuniso-libyen approfondi 

S’adressant à Ramadan Ahmed Boujenah, vice-Premier ministre et ministre de la Santé libyen, qui était présent lors de l’inauguration de l’événement, Maddouri a appelé de ses vœux à une complémentarité et une meilleure intégration économique entre les deux pays, à travers la dynamisation des investissements communs dans les grands projets innovants, en garantissant la libre circulation des personnes et des marchandises, et en élargissant les domaines de coopération mutuelle pour inclure tous les secteurs socioéconomiques et culturels. «L’objectif est de servir les deux peuples frères selon une vision commune qui aspire à construire un avenir commun fondé sur une coopération durable entre les deux pays».

Une nouvelle vision, une révolution en marche 

Rappelant la nouvelle vision économique et sociale du Président de la République Kaïs Saïed, Maddouri a souligné que le Chef de l’État a appelé à la construction d’un nouvel ordre humanitaire fondé sur un système financier mondial solidaire et inclusif, qui devrait voir le jour dans un contexte où la société humaine commence à se structurer d’une nouvelle manière, dépassant ainsi l’ancien ordre international.

«Ce changement trouve écho dans notre pays à travers une nouvelle approche nationale de développement, sous-tendue par la Constitution. Cette approche vise à surmonter les séquelles des choix socioéconomiques défaillants et balise la voie vers un nouveau pacte citoyen fondé sur la confiance et la responsabilité.  Elle ambitionne de mobiliser tous les efforts, de valoriser et de libérer toutes les énergies pour construire une économie créatrice de valeur ajoutée, générant des emplois décents et durables. Elle consolidera les valeurs de justice sociale, la répartition équitable des richesses tout en renforçant les principes de citoyenneté responsable, en stimulant l’investissement et en garantissant la complémentarité entre les secteurs public et privé», a-t-il poursuivi.

Qualifiant le 25 juillet 2021 de moment de transition historique, Maddouri a affirmé que la Tunisie est en train de vivre un moment national qui concilie l’accélération des réformes et la mise en place d’une vision stratégique renouvelée, permettant le décollage économique tout en répondant aux aspirations sociales et économiques des citoyens. «Le Président de la République, Kaïs Saïed, a déjà identifié les bases de cette approche à travers le renforcement des fondements d’un État porteur d’une vision renouvelée pour ses citoyens : un État efficace, performant et juste.

Un État qui s’engage à transformer la réalité des citoyens, à préserver leur dignité, à les protéger contre toutes formes de précarité et de pauvreté, tout en libérant les énergies et en mobilisant tous les efforts pour atteindre le développement», a-t-il insisté. Étayant ses propos, le Chef du gouvernement a mentionné l’article 17 de la Constitution qui stipule que l’État garantit la cohabitation entre les secteurs public et privé et œuvre à réaliser leur complémentarité sur la base de la justice sociale. Il a précisé que cet article consacre la responsabilité de l’État dans la mise en place de toutes les conditions et garanties nécessaires pour une économie compétitive et innovante, en instaurant des règles claires en faveur de l’égalité des chances, d’une concurrence constructive et équitable. Il a ajouté, dans ce cadre, que la lutte contre la corruption, perçue comme un obstacle au développement et un frein à l’initiative et à la création de richesse, constitue un pilier fondamental de cette approche, car elle permet d’encourager l’investissement. C’est dans ce contexte que Maddouri a rappelé l’appel lancé en faveur d’une révolution législative qui concerne tous les domaines sociaux et économiques et qui permet d’adapter le cadre législatif et institutionnel aux exigences d’une économie compétitive et durable. Le Chef du gouvernement a, par ailleurs, mis l’accent sur les efforts d’évaluation continue des programmes et des politiques publiques ainsi que sur la vigilance concernant la transparence des transactions économiques. Il a souligné, dans ce même contexte, l’importance de l’instauration de règles de concurrence équitable ainsi que la nécessité de lutter contre les systèmes de rente. Maddouri a, en outre, insisté sur la démarche engagée par le gouvernement visant à simplifier les procédures administratives, dont la complexité constitue, selon ses dires, une porte d’entrée pour la corruption. Cette démarche implique également une réforme profonde du système des marchés publics, un levier essentiel pour le développement économique et social.

Crises ou opportunités ? 

Évoquant les défis économiques auxquels est confrontée la Tunisie, le Chef du gouvernement a affirmé que la politique du compter-sur-soi est un choix souverain, stratégique et responsable, dont la concrétisation nécessite un engagement sérieux de tous. L’objectif est de bâtir une économie fondée sur l’innovation, soutenir et diversifier la production locale, renforcer le tissu des entreprises nationales, leur fournir le soutien nécessaire et leur permettre de jouer leur rôle en tant que levier essentiel de croissance.

Sur un autre plan, Maddouri a souligné que la reconfiguration des chaînes d’approvisionnement dans le monde, un changement impulsé par la crise du Covid, constitue une occasion pour les pays en développement de renforcer leur positionnement mondial et de s’ouvrir à de nouveaux marchés. Il a ajouté que dans un contexte d’urgence climatique, la transition énergétique et écologique est devenue une obligation et un facteur de changement des modèles économiques et sociaux actuels. Cette transition est, selon Maddouri, la responsabilité de tous : secteurs public et privé mais aussi société civile. Elle devrait baliser la voie vers un avenir durable qui permet non seulement d’atteindre le développement et la prospérité, mais aussi de garantir le droit d’accès des générations futures aux ressources naturelles et d’atteindre la souveraineté énergétique. «Dans ce contexte, nous réitérons notre engagement à soutenir les projets verts et à continuer de fournir aux entreprises des incitations à même de contribuer à leur décarbonation. Nous rappelons aujourd’hui que la Tunisie figure en tête des pays qui œuvrent à poser les bases d’une transition énergétique et écologique durable et inclusive qui concilie les objectifs de développement économique et la protection de l’environnement», a-t-il indiqué.

Des réformes en bonne voie 

Rappelant le projet de révision du Code du travail, initié par le président de la République Kaïs Saïed, Maddouri a affirmé que cette réforme adopte une approche qui concilie les exigences d’encouragement à l’investissement, la stimulation du marché du travail, les besoins économiques des entreprises ainsi que la protection des droits des travailleurs. «Nous ne pouvons qu’apprécier l’initiative novatrice du président de la République et son engagement à promouvoir l’initiative collective et à réaliser le développement régional à travers la création des entreprises communautaires, qui ont ouvert de nouvelles perspectives pour un grand nombre de jeunes issus des régions intérieures, en leur permettant de prendre l’initiative pour créer des emplois et de nouvelles sources de revenus dans divers secteurs et régions», a-t-il souligné. Et le Chef du gouvernement de conclure : «Je tiens à souligner une nouvelle fois la nécessité d’investir dans ces changements et de transformer les opportunités qu’ils offrent en moteurs de croissance économique, de développement inclusif et durable. Je réitère l’engagement de l’État à poursuivre son soutien à de telles initiatives qui renforcent les valeurs du dialogue et de la coopération, et qui contribuent à la construction d’un avenir plus prometteur. Ces efforts ne sont que le début du chemin que nous parcourrons avec une volonté collective, un esprit national déterminé et une volonté commune de transformer les défis en opportunités et en projets».


L’amélioration de l’environnement des affaires en point de mire

Lors de son discours d’ouverture, le Chef du gouvernement a insisté sur la volonté de l’État d’assainir le climat des affaires en Tunisie. En effet, le gouvernement a lancé une révision du cadre législatif de l’investissement. Il s’est actuellement penché sur un nouveau texte juridique global et unifié, qui rompt avec la rigidité des textes existants et permet de lever les obstacles que les investisseurs peuvent rencontrer dans divers domaines. L’élaboration du nouveau texte se fera, selon Maddouri, suivant une approche participative permettant de répondre aux attentes des entreprises en matière de simplification des procédures administratives relatives aux autorisations, d’encouragement à l’accès aux marchés étrangers, ainsi que d’orientation vers des secteurs porteurs et à forte valeur ajoutée. Il a par ailleurs évoqué la révision du code des changes ainsi que les efforts visant à débloquer les grands projets publics et privés.

M.S.


Des mesures en faveur d’une administration numérique et moderne

Soulignant l’importance de la numérisation en tant que vecteur de croissance économique, le chef du gouvernement a indiqué que l’État œuvre à renforcer son infrastructure numérique et à consolider les compétences et les capacités dans ce domaine. La réduction de la fracture numérique, à travers le développement des réseaux de télécommunication ainsi que le déploiement à grande échelle de l’internet à haut débit, figure parmi les priorités du gouvernement. L’investissement dans les centres de données et dans les technologies cloud, ainsi que le déploiement de la 5G, sont, selon le chef du gouvernement, autant de mesures engagées par l’État pour préparer les entreprises à la transformation numérique.

Maddouri a ajouté que, conformément à la vision du Président de la République, l’État place parmi ses priorités la transformation de l’administration en un modèle numérique intégré. Pour ce faire, plusieurs décisions ont été prises, notamment l’identification d’une liste de documents qui ne seront plus exigés par l’administration, dès lors qu’elle pourra y accéder grâce à l’interopérabilité des systèmes d’information. Il a également évoqué la révision du service de légalisation des signatures et l’élimination progressive du mécanisme d’approbation de la copie conforme. Il a été décidé, par ailleurs, d’unifier l’accès aux portails des services administratifs sectoriels en lançant une plateforme nationale unique pour les services administratifs, et en numérisant les procédures de paiement pour les usagers des services publics.

M.S.

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Transition verte : Comment éviter les dommages collatéraux ?

Très peu commun, le concept de la transition juste s’impose aujourd’hui avec acuité dans un contexte où l’urgence climatique pousse les décideurs et les acteurs économiques à repenser leurs modèles et pratiques. La transition verte, bien qu’essentielle, engendre des coûts et des dommages collatéraux subis par certaines catégories sociales. Comment atteindre une transition juste est la question à laquelle il faut répondre pour prévenir les injustices résultant de cette transformation.

À l’heure où l’urgence climatique occupe le devant de la scène médiatique, la question de la transition écologique fait de l’ombre à d’autres problématiques, tout aussi importantes, comme celle de la transition juste. En effet, comme toute crise peut engendrer des opportunités (par exemple, la crise climatique a favorisé le développement de nouvelles filières économiques), chaque transition a son revers et, surtout, son coût social. La transition est ainsi un processus où création et destruction s’opèrent de manière concomitante. Concrètement, on estime que la transition verte pourrait générer plus de 100 millions d’emplois d’ici 2030 dans le monde, mais entraînerait, également, la disparition de plus de 80 millions d’autres. Et le marché de l’emploi n’est qu’un exemple parmi d’autres où les transformations et le passage d’une situation obsolète et désavantageuse à une autre adaptée au contexte actuel auront des conséquences tangibles.

Pour que la transition verte soit la cause de tous !

Pour mieux comprendre ce concept de transition juste et ses enjeux, la fondation Heinrich Böll vient d’organiser un séminaire intitulé «Les piliers de la transition juste et durable en Tunisie », auquel ont participé des experts et des spécialistes, notamment le Dr Heman Agrawal, qui a donné une conférence sur la notion de transition juste, telle qu’elle est perçue dans les pays du Sud.

« Nous avons voulu aborder la question de la transition verte sous un autre angle. Elle figure comme un axe clé dans diverses stratégies sectorielles en Tunisie ainsi que dans les stratégies de développement. La transition est aujourd’hui un enjeu central, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des déchets, mais aussi dans les politiques de développement. Notre objectif est d’encourager une réflexion sur une transition qui permette à la fois de s’adapter au nouveau contexte environnemental, tout en répondant aux besoins socioéconomiques du pays », a expliqué Nidhal Attia, coordinateur des politiques environnementales à la fondation Heinrich Böll, dans une déclaration à La Presse. Pour étayer ses propos, l’expert a cité l’exemple de la transition énergétique. En effet, il n’est un secret pour personne que la Tunisie fait aujourd’hui face à un déficit croissant en énergie primaire, dépassant 52 %. Dans ce contexte, la transition énergétique devient impérative, car elle constitue une solution efficace à ce problème. Toutefois, cette transition peut aussi engendrer des injustices, notamment, pour certains agriculteurs qui en subissent les dommages collatéraux. Par exemple, la mise à disposition de terres agricoles, pour des installations photovoltaïques ou autres peut entraîner une baisse de leurs revenus. De même, dans le secteur de l’eau, le dessalement des eaux de mer pourrait affecter les activités de pêche. Ainsi, Attia souligne que l’enjeu actuel consiste à minimiser ces impacts et à garantir l’acceptabilité de cette transition par l’ensemble de la société, afin qu’elle puisse s’y impliquer.

La transition juste fait partie de l’ADN de la CDC 

De son côté, Asma Zaouali, représentante de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), a mis en avant que la caisse, en tant que bras financier de l’Etat, joue le rôle d’investisseur d’impact qui œuvre à atteindre les objectifs de création d’emplois tout en respectant les exigences environnementales.  La transition juste fait, donc, partie de l’ADN de la CDC. La responsable a également, précisé que la Caisse travaille sur la mise en œuvre des politiques publiques de l’Etat en finançant des projets, publics et privés, jugés prioritaires et permettant à la fois de réduire l’intensité carbone et de créer des emplois. « Parallèlement à l’objectif environnemental, nous avons une responsabilité sociale, d’où cette notion de transition juste. Elle est déjà intégrée dans les politiques publiques que nous devons appliquer. La CDN, la stratégie de transition écologique, la stratégie énergétique 2035, et d’autres politiques sectorielles consacrent cette approche. En tant qu’institution publique, nous devons nous aligner sur ces orientations. Nous intégrons cette dimension dans nos processus et outils de travail. Nous étudions les projets depuis leur éligibilité jusqu’à leur finalisation, en veillant à ce que ces investissements génèrent un rendement financier tout en ayant un impact social mesurable, avec des indicateurs clairs et précis, et en évitant le greenwashing », a-t-elle ajouté.

Augmenter les financements via le renforcement capacitaire 

Mettant l’accent sur l’importance des financements verts pour la réussite de la transition verte, l’expert économique, Mahmoud Dali, a souligné que la Tunisie n’a pas su tirer pleinement partie des fonds verts actuellement disponibles. Selon lui, cette passivité doit être corrigée pour accélérer la mise en œuvre des projets verts en Tunisie.

« De nombreux mécanismes ont été créés à l’échelle mondiale depuis les années 90. Le Fonds vert pour le climat en est l’un des plus récents. Même si les fonds identifiés n’ont pas été souscrits comme prévu, la Tunisie aurait pu en profiter davantage. Nous pourrons mieux faire si nous renforçons les capacités de nos cadres, tant dans le secteur public que privé (banques et entreprises), en matière de levée de fonds verts et si nous nous alignons sur les pratiques internationales », a-t-il conclu.

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Aida Robbana, Cheffe du bureau ONU Habitat en Tunisie à La Presse:  «Les systèmes de veille sont indispensables dans nos villes»

Inondations, montée des eaux, fortes chaleurs : les villes tunisiennes sont en première ligne face aux impacts du changement climatique. Alors que la transition écologique devient incontournable, comment repenser l’aménagement urbain et encourager des solutions durables pour répondre aux défis environnementaux et préserver l’avenir des citoyens ?

Nous avons rencontré Aida Robbana, Cheffe du bureau ONU Habitat en Tunisie, en marge de la 3e édition des « Inno’Preneurs Days », qui s’est tenue récemment à Hammamet, pour de plus amples éclairages sur ces questions et bien d’autres.


 

Vous avez parlé de la transition écologique et de ses impacts sur les villes tunisiennes. Pourquoi est-il important pour les entrepreneurs de prendre en compte ces enjeux ?

Notre présence aux « Inno’Preneurs Days » permet aux entrepreneurs de porter un nouveau regard sur la manière de concevoir leurs projets. Nous les invitons à comprendre leur environnement et leur monde de façon plus concrète, à identifier les difficultés qu’ils peuvent rencontrer, mais aussi à saisir les opportunités qui émergent des crises. En effet, parfois, en l’absence de crises, il est difficile d’envisager les opportunités et les solutions. Lors de mon intervention aux « Inno’Preneurs Days », j’ai voulu encourager les jeunes à développer cette réflexion. J’ai d’abord montré les effets de la transition écologique sur les villes tunisiennes et présenté les solutions possibles, déjà mises en œuvre par de nombreuses institutions. Les premières solutions envisageables sont souvent les plus logiques, comme continuer à planter et à développer la construction durable. Il s’agit également d’encourager l’entrepreneuriat durable pour réduire l’empreinte carbone, qu’il s’agisse de celle des citoyens, des entreprises, des zones industrielles ou des villes. Il est important de noter, qu’à ce jour, nous ne sommes pas encore parvenus à assurer pleinement cette transition vers une économie bas carbone. Nous devons respecter nos engagements issus de l’« Accord de Paris ». Il est donc essentiel de continuer à sensibiliser le grand public, mais aussi les entreprises, à ces enjeux.

Dans un contexte de changement climatique, quelles sont les menaces qui guettent nos villes aujourd’hui ? Sont-elles prêtes à y faire face ?

L’une des plus grandes menaces directes liées au réchauffement climatique est la montée des eaux pour les villes côtières. Nous en avons malheureusement eu la preuve lors des épisodes d’inondations qui ont touché la Tunisie. Les villes tunisiennes disposent depuis longtemps de plans de protection, mais ces derniers doivent être davantage travaillés, en concertation avec les habitants. Il est également crucial de mener des opérations blanches — des simulations de prévention en cas de calamités.

Ces opérations, dont on entend parfois parler dans les médias, sont essentielles. Elles permettent de tester concrètement les dispositifs en place, d’améliorer les systèmes de veille et de sensibiliser les habitants aux dangers, afin qu’ils puissent mieux s’organiser. Un exemple récent qui nous a particulièrement marqué est celui de Derna, un exemple qui nous parle parce qu’il s’est produit en Méditerranée.

Cet événement illustre l’importance de la préparation et de la mise en place des systèmes de veille. Une préparation concertée, participative et coordonnée par les autorités est indispensable. Tout le monde doit être autour de la table pour planifier cela. Par ailleurs, des actions de prévention simples ne doivent pas être négligées, comme la consultation régulière des prévisions météorologiques pour anticiper les phénomènes climatiques extrêmes, ou encore la mise à disposition d’eau potable en cas de sécheresse et de fortes chaleurs. Ce sont des gestes de prévention essentiels, et nous constatons que les citoyens tunisiens commencent à s’y préparer de plus en plus rapidement.

A l’échelle globale, les solutions que nous préconisons à l’ONU Habitat incluent des approches basées sur la nature : le développement des transports en commun, des solutions de mobilité douce, la plantation d’arbres, et l’aménagement du domaine public maritime. Ces initiatives sont indispensables pour faire face à la montée des eaux, qui concernent non seulement la Tunisie, mais qui affectent inévitablement nos villes. Il est impératif de repenser l’aménagement urbain dans une optique durable.

En d’autres termes, les futurs plans d’aménagement doivent être adaptés à la nouvelle donne climatique…

Absolument. Avec le gouvernement tunisien, nous avons soutenu la réforme du Code d’aménagement du territoire et de l’urbanisme (Catu), qui datait de 1994. Le gouvernement est pleinement conscient de l’urgence d’agir rapidement et de manière concertée sur les enjeux environnementaux. Nos échanges avec les acteurs locaux, régionaux et nationaux ont permis de discuter des impacts des changements climatiques et des solutions envisageables pour le développement des villes. Dans ce cadre, différentes propositions ont émergé : certaines villes ont élaboré des plans climatiques, tandis que d’autres ont déjà initié des actions concrètes.

De nombreuses municipalités ont, par exemple, misé sur des solutions basées sur la nature, comme la préservation et l’extension des forêts ou encore la plantation d’arbres. Ces initiatives, bien que simples, sont tout à fait réalisables et peuvent apporter des résultats tangibles.

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