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Sans ses alliés, Bachar Al-Assad était devenu un tigre de papier

Après près de 54 ans au pouvoir, le rideau est tombé dans la matinée du dimanche 8 décembre 2024 sur la dynastie de la famille Al-Assad. Seulement dix jours auront suffit pour faire tomber Bachar, le fils cadet de Hafez, au pouvoir depuis juillet 2000. Ses  alliés le Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens, qui l’ont maintenu jusque-là au pouvoir, ne pouvaient plus le soutenir suite aux bombardements intensifs de leurs positions en Syrie cet automne, alors il s’est retrouvé seul. Sa propre armée faible, épuisée, mal équipée, démoralisée et rongée par la corruption n’a même pas opposé la moindre résistance face aux rebelles. Contrairement à l’image de dur à cuire qu’il a toujours cultivé, Bachar Al-Assad s’est révélé être un tigre de papier et son armée une coquille vide.

Imed Bahri

The Telegraph a publié une enquête préparée par Liz Cockman et Daniel Hardaker dans laquelle ils revenaient sur l’effondrement soudain et rapide de l’armée du régime syrien ayant permis aux rebelles de mettre la main sur Damas et le reste des autres villes. 

Alors que le chef du régime Bachar Al-Assad s’enfuyait dimanche matin de Damas vers une destination inconnue, l’opposition armée a affirmé avoir pénétré les défenses de la capitale sans aucun déploiement de forces de l’armée syrienne. Alors que les rebelles avançaient, des unités de l’armée syrienne ont quitté samedi soir leurs positions à la périphérie de la capitale. L’armée a prétendu qu’elle renforçait les défenses autour de la capitale mais qui semblait effondrées.

Les causes de l’effondrement de l’armée syrienne

Le ministre de l’Intérieur Mohamed Rahmoun avait déclaré auparavant: «La ceinture de sécurité autour de Damas est solide et personne ne peut y pénétrer», mais dimanche matin, les combattants ont prouvé que ses propos étaient faux comme ils l’ont fait pour la première fois en 2018.

Le régime s’est retiré rapidement d’Alep, Hama et Homs depuis le début de l’offensive des rebelles il y a moins de dix jours.

Pendant la guerre civile, qui a débuté en 2011, Al-Assad a réussi à stopper l’avancée de l’opposition avec le soutien du Hezbollah puis à nouveau en 2015 avec le soutien de la Russie. Cependant, l’Iran, sponsor du Hezbollah libanais, a détourné l’attention de la Syrie vers d’autres conflits et il en va de même avec la Russie, qui est engagée dans la guerre en Ukraine. L’armée syrienne n’a donc eu aucun soutien face à l’avancée rapide des rebelles menés par Hay’at Tahrir Al-Sham.

Le journal britannique a cité des analystes affirmant que la raison de l’effondrement de l’armée syrienne provenait des bas salaires, du moral en berne des troupes et de leur manque d’expérience qui ont entravé son efficacité. Au cours de la semaine dernière à la suite de la chute d’Alep, Al-Assad a annoncé une augmentation des salaires des militaires de 50% mais cela n’a rien changé. C’était trop tard. 

Hamish de Bretton, un colonel britannique à la retraite qui travaille comme consultant sur les affaires d’armes chimiques pour une organisation non gouvernementale opérant en Irak et en Syrie, a déclaré: «L’armée syrienne n’a jamais été bonne. Elle a gouverné avec la peur et le terrorisme et elle a été soutenue la par Russie qui lui a fourni en 2015 une force militaire, des conseils et les officiers ont été choisis parmi le clan d’Al-Assad»

Greg Waters du Middle East Institute a déclaré que les chefs militaires concentraient leur attention sur la contrebande et l’extorsion plutôt que sur la création de positions défensives et le commandement de leurs forces. 

L’armée a évité des affrontements majeurs depuis la signature de l’accord de désescalade, au début de l’épidémie de Corona en 2020.

Jihad Yazji, rédacteur en chef du Syria Report a déclaré: «L’effondrement de l’armée est le reflet d’un effondrement général des institutions de l’État syrien et il existe un sentiment profond au sein des zones du régime que non seulement les choses ne s’améliorent pas mais il n’y a aucune chance qu’elles s’améliorent.»

Stephen Cook, expert du Moyen-Orient au Conseil américain des relations étrangères, a déclaré au Telegraph que la majeure partie de l’armée syrienne était composée de conscrits qui ne voulaient pas être dans l’armée. Il a ajouté: «Seules les unités d’élite comme la Garde républicaine peuvent être utilisées pour combattre. C’est pourquoi Al-Assad a demandé l’aide du Hezbollah»

Cook a décrit l’armée de Bachar Al-Assad comme une armée de «style soviétique» souffrant d’énormes problèmes d’approvisionnement et de logistique.

La Syrie est également devenue un important producteur et fournisseur de drogue ces dernières années transformant ainsi les institutions étatiques telles que l’armée en nœuds du réseau du crime organisé.

«Le fait que les forces de sécurité se soient effondrées a été une surprise mais franchement, ce n’était pas une grande surprise», estime Natasha Hall, directrice du programme Moyen-Orient au Centre d’études stratégiques et internationales et d’ajouter: «Ils n’avaient pas le moral nécessaire pour résister à une telle situation et nous oublions qu’ils ont perdu beaucoup de gens au cours de cette année et nous oublions que la communauté alaouite [à laquelle appartient Al-Assad] vit dans pauvreté pendant plusieurs décennies. Non pas parce qu’ils ont obtenu beaucoup de ce régime mais parce que le régime d’Al-Assad a utilisé un discours sectaire et les a amenés à croire que cela représentait une menace existentielle pour eux.»

Des rebelles mieux équipés et plus disciplinés

Le journal a rapporté que la bonne préparation des rebelles armées et l’utilisation habile de la propagande ont contribué à mettre l’armée dans un état de choc car Hay’at Tahrir Al-Sham disposait de forces spéciales, d’officiers et des unités de commandos de nuit.

«Les rebelles qui combattent aujourd’hui constituent une force très différente de celle que le régime combattait auparavant. Ils sont mieux équipés et disciplinés. Je suppose que la Turquie a joué un rôle important dans cette affaire. Ils ont beaucoup à gagner», a déclaré Waters du Middle East Institute. 

Résultat : un grand nombre de transfuges de l’armée ont déposé les armes et se sont rendus aux rebelles formant une longue file à Idlib après s’être vu offrir une amnistie.

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L’armée syrienne déclare la fin du régime d’Assad, alors que les rebelles entrent à Damas

Les rebelles syriens ont annoncé, dimanche 8 décembre 2024, la fin du régime de Bachar al-Assad dans une déclaration diffusée sur la télévision d’État, à la suite d’un éclair offensif qui a pris le monde par surprise.

Le commandement de l’armée syrienne a informé ses officiers de la chute du régime, selon une source militaire. Cependant, l’armée a ensuite poursuivi ses opérations contre des « groupes terroristes » dans des régions stratégiques comme Hama,

Assad aurait quitté Damas pour une destination inconnue, selon des responsables militaires, alors que les rebelles affirmaient avoir pénétré dans la capitale sans rencontrer de résistance militaire notable.

Les insurgés ont également célébré la libération des prisonniers, notamment de la prison militaire de Sednaya, « symbole de répression », selon Reuters.

Alors que les Syriens exprimaient leur joie, le Premier ministre Mohammad Ghazi al-Jalali a déclaré qu’il était prêt à soutenir la continuité du gouvernement et à coopérer avec tout dirigeant choisi par le peuple syrien.

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