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La Tunisie doit procéder à un audit écologique de ses choix industriels

La dernière vague d’engouement pour la production d’hydrogène vert en Tunisie gagnerait à faire l’objet d’un débat serein sur ses coût et impact réels immédiats et différés sur les ressources du pays.

Elyes Kasri *

L’hydrogène vert, que les responsables tunisiens s’enorgueillissent de produire bientôt pour le compte de pays européens, est à l’instar des nombreuses autres industries polluantes que l’Occident a préféré dans le passé délocaliser dans des pays en développement moins regardants pour l’environnement comme la Tunisie.

Notre pays est dangereusement impacté par des choix industriels qui ont porté un préjudice très grave à l’environnement et à la santé des citoyens, en plus d’une politique qui a accumulé sur de nombreuses décennies un déficit en maintenance et investissements dans l’infrastructure environnementale notamment la distribution des eaux et le traitement des eaux usées et des déchets domestiques et industriels.

Aussi, et avant de se lancer dans la production de l’hydrogène vert, la première décision, à prendre à titre conservatoire, pour préserver la santé des citoyens et l’avenir du pays, serait de procéder à un audit écologique approfondi des choix économiques et des pratiques du passé dans le domaine de l’environnement et n’accepter de s’engager dans de nouveaux choix et projets industriels qu’après en avoir mesuré scientifiquement l’impact environnemental à court et à long terme.

Outre le terrorisme militant, les pratiques préjudiciables à l’environnement et à la santé des citoyens gagneraient à être assimilées à du terrorisme avec un potentiel génocidaire afin de les aborder avec un sérieux à la mesure de leurs conséquences.

Il faut donc se décider à mettre fin aux choix et politiques qui ont tendance à faire de la Tunisie la poubelle de l’Europe.

* Ancien ambassadeur.

NDLR : La stratégie tunisienne de l’hydrogène vert, développée avec la GIZ allemande, prévoit d’exporter plus de 6 millions de tonnes vers l’Union européenne (UE) d’ici 2050. Dans cet arrangement, c’est la Tunisie qui fournira les ressources naturelles nécessaires à la production d’hydrogène vert, comme la terre, l’eau et l’énergie solaire, à des coûts extrêmement faibles, et c’est aussi la Tunisie qui subira les répercussions écologiques et sociales qui en découlent. Notre pays devra aussi s’endetter pour s’équiper des moyens technologiques nécessaires à cette production, ce qui profitera également à l’industrie européenne des électrolyseurs nécessaires à la production de l’hydrogène vert.  

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