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En salle – Sahbek Rajel de Kais Chekir: Une comédie policière détonante

Coécrit avec justesse par Zine Abeddine Mastouri, Ahmed Sayed et Kais Chekir lui-même,  Sahbek Rajel  est une comédie familiale policière dotée d’un casting très populaire  : Karim Gharbi, Yassine Ben Gamra, Dorra Zarrouk, Sofiane Dahech, Kawhter Elbardi et Younes Elferhi où l’intrigue est truffée de rebondissements, de coups fourrés et de pétarades.

La Presse — Le groupement Gobantini ne se contente pas de la diffusion des films, il s’est lancé depuis ces cinq dernières années dans la production d’œuvres commerciales de divertissement qu’il propose au public à l’occasion des fêtes. Les salles de cinéma ne peuvent pas continuer à survivre avec seulement des films d’auteurs destinés à un public cultivé et qui reste restreint. Pour booster leurs recettes, certaines de ces salles consacrent une partie de leur programmation à des films commerciaux de qualité produits avec les fonds propres de leurs propriétaires sans aucune aide de l’Etat et  réalisés par des Tunisiens.

Une recette qui marche bien. Parmi les films déjà à l’affiche, on compte : « Rebelote » (2020), « Sabek El Khir » et « Super Tounsi » (2023) de Kais Chekir, « Bolice » (2024) de Majdi Smir et des films pour enfants : « La bague d’Elyssa » (2023) de Mohamed Khalil Bahri et «El Firma » (2024) de Rawia Marmouch. «Sahbek Rajel» signé Kais Chekir est le dernier en date sorti  en salle pour les fêtes de fin d’année 2024. Lors de la première organisée durant les JCC, le public nombreux s’est plié en deux de rire durant les deux heures de « Sahbek Rajel ». L’histoire est celle de Azouz (Karim Gharbi), un jeune désœuvré issu d’un quartier populaire, accompagné de son copain (Sofiane Dahech) font des bêtises à longueur de journée. Ils s’adonnent de temps en temps à la drogue. Un jour, Azouz trouve un boulot  d’agent dans un poste de police. Il est flanqué d’un coéquipier Mehdi (Yassine Ben Gamra), un policier sérieux qui prend à cœur son travail et  mène une vie stable et heureuse avec sa femme (Dorra Zarrouk) et leur fille malade à laquelle un rein pourrait lui sauver la vie.

C’est alors que le drame arrive et change le cours du film. Au cours d’une opération d’arrestation  de terroristes, un incendie se déclare dans lequel Mehdi est supposé perdre la vie. La route devient alors libre pour Azouz qui cherche à conquérir le cœur de la femme de son coéquipier. Mais pour y arriver, il doit se porter donneur de son rein à la petite fille et trouver place dans le cœur de la mère. Mais voilà que Mehdi réapparait alors que tous le croyaient mort…

Coécrit avec justesse par Zine Abeddine Mastouri, Ahmed Sayed et Kais Chekir lui-même, « Sahbek Rajel » est une comédie familiale policière où l’intrigue est truffée de rebondissements, de coups fourrés et de pétarades. La figure du policier, souvent représentée comme un uniforme, est ici beaucoup plus sympathique et proche du citoyen lambda. Le policier représente, certes, la loi, mais il est aussi un personnage avec ses qualités et ses défauts.

Le film ne tombe pas dans le manichéisme bon ou mauvais, noir ou blanc, il donne au policier un caractère humain. Karim Gharbi dans la peau d’Azouz est un policier zélé et hâbleur prêt à tout pour arriver à ses fins personnelles, tandis qu’à son opposé Yassine Ben Gamra, avec son corps de bodybuilder et son honnêteté professionnelle, est prêt à sacrifier sa famille pour son travail. Et puis, il y a Sofiane Dahech, personnage pathétique roulé dans la farine par Azouz qui le convainc de faire don de son rein pour une bagatelle qu’il ne verra  jamais. Dorra Zarrouk est parfaite dans le rôle d’une mère romantique qui a fait verser une larme à toute la salle lorsqu’elle  a failli perdre sa fille. Bien d’autres personnages admirablement interprétés viennent corser cette comédie bien rythmée qu’il faut courir voir en famille pour une fin d’année joyeuse.

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JCC 2024 – « L’histoire de Souleymane » de Boris Lojkine (France) : Un excellent thriller urbain

Un film fort et haletant qui, dans une course folle, retrace deux jours de la vie d’un sans-papier guinéen.

Projeté à la 35e édition des JCC dans le cadre de la section Cinéma du monde, « L’histoire de Souleymane » de Boris Lojkine, Prix du jury et Prix d’interprétation masculine pour Abou Sangare au Festival de Cannes 2024, est un film fort et haletant qui retrace deux jours de la vie d’un sans-papier guinéen.

Le film traite de la question brûlante des sans-papiers. Le sujet préoccupe les autorités européennes qui font un tri sélectif de migrants et tentent de refouler hors de leurs frontières  les clandestins. Souleymane représente les indésirables. Son souci est d’obtenir des papiers officiels lui permettant de vivre au grand jour sans avoir à se cacher et de fuir la police.

En attendant, Souleymane travaille comme livreur. Il roule sans relâche à grande vitesse sur son vélo dans la capitale parisienne grouillant de monde. Il grille parfois les feux rouges pour livrer une commande. On le voit livrer une pizza que le fils a commandé pour son vieux père. Souleymane, courtois, tente de l’aider. Une scène significative qui révèle le taux élevé de vieillesse  de la population vivant isolée. Cela veut dire que l’Europe a besoin de se repeupler et d’accepter sur son territoire des jeunes comme Souleymane. Au cours de sa course folle pour livrer le maximum de commande afin de gagner plus d’argent, Souleymane percute une voiture, tombe à terre et se relève vite puis repart sans faire d’embrouille avec le conducteur, d’autant plus qu’il n’a ni le temps ni les documents nécessaires pour faire un constat. L’histoire de Souleymane est celle des centaines voire des milliers de migrants clandestins qui n’ont ni des droits  ni un boulot fixe et permanent qui leur permet de mener une vie normale.

Souleymane ne se résigne pas et cherche à s’en sortir. Il a l’espoir de gagner la bataille en répétant en boucle les quelques phrases en français correct qu’il va réciter à un agent de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), chargé d’étudier sa demande d’asile. Souleymane a dû traverser le Sahara, les prisons libyennes et la Méditerranée pour rejoindre la France avec l’espoir de vivre une vie décente.

La force du film est de se concentrer sur les 48 heures de la vie de Souleymane dont le personnage est campé par un acteur non-professionnel Abou Sangare, devenu célèbre avec ce rôle. Lui-même est un sans-papiers et travaille comme mécanicien. « L’histoire de Souleymane » tient en haleine le spectateur. Le risque de se faire attraper par la police est imminent. Une série d’obstacles entravent le parcours de Souleymane : un policier un peu trop zélé le contrôle, mais sans conséquence, une altercation avec un loueur sans scrupule de compte Uber, un bus pressé qui ne veut pas attendre, une cliente insatisfaite sont autant d’entraves à franchir pour réaliser son objectif.

La réalisation dans des décors naturels est minimaliste pour être au plus près du réel. Très proche du thriller urbain, le film épouse le point de vue des précaires, ici les sans-papiers, qui malgré leur vulnérabilité et grâce à leur courage et leur détermination, veulent sortir de l’ombre à la lumière.

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