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Gazoduc Chine-Russie : pleine capacité atteinte avec 38 milliards de m³ transportés par an
La route orientale du gazoduc Chine-Russie, qui dispose
de la plus grande capacité de transport de gaz pour une ligne.
Le gazoduc a également atteint sa pleine capacité, avec un volume de transport annuel de 38 milliards de mètres cubes, selon la China Oil & Gas Pipeline Network Corporation (PipeChina).
Projet phare de la coopération énergétique entre la Chine et la Russie, le gazoduc transfrontalier se compose d’une section de 3.000 km en Russie et d’une autre de 5.111 km en Chine.
La section chinoise du gazoduc débute à Heihe, ville du nord-est du pays frontalière avec la Russie, et transporte le gaz naturel de la Sibérie vers le sud jusqu’à Shanghai, le centre économique et financier de la Chine.
La connexion complète du gazoduc améliore considérablement la capacité d’approvisionnement en gaz naturel et les capacités d’écrêtement des pointes de consommation en cas d’urgence dans l’est de la Chine, où la population est très dense. Elle marque également
l’achèvement du corridor stratégique énergétique oriental du pays, a déclaré PipeChina.
Depuis la mise en service de la partie nord de la section chinoise en décembre 2019, le gazoduc a transporté plus de 80 milliards de mètres cubes de gaz naturel, au bénéfice d’une population d’environ 450 millions d’habitants le long de son tracé.
Le gazoduc oriental Chine-Russie est le troisième gazoduc transfrontalier à longue distance à fournir du gaz au pays, après les oléoducs et gazoducs Chine-Asie centrale et Chine-Myanmar.
La Turquie clarifie sa position rigide sur le commerce de gaz avec la Russie
La Turquie s’oppose fermement aux sanctions américaines sur le gaz russe0 Car elles ne peuvent pas être remplacées à moyen terme. C’est ce qu’a déclaré, samedi 30 novembre 2024, le ministre turc de l’Energie, Alparslan Bayraktar, relève la chaîne de télévision TRT Haber.
La semaine dernière, Washington a imposé des sanctions bloquantes à plus de 50 institutions financières russes, dont Gazprombank, liée au géant gazier éponyme, et à six de ses filiales internationales. Cette mesure a eu pour effet de couper l’accès au système de messagerie interbancaire SWIFT de la principale banque russe pour les transactions liées à l’énergie.
« Nous sommes contre toute décision qui pourrait affecter le flux de gaz en provenance de Russie. Si ces sanctions en arrivent à ce point, cela portera préjudice à l’économie turque, aux ménages et à 85 millions de personnes », a déclaré M. Bayraktar aux journalistes.
Le ministre a souligné que la Turquie est le quatrième plus grand marché gazier d’Europe et que la Russie est l’un des principaux fournisseurs de gaz du pays. M. Bayraktar a également déclaré que la question était actuellement examinée par les ministères des Finances et des Affaires étrangères du pays.
M. Bayraktar a également exprimé l’espoir que le contrat de transit de cinq ans pour l’approvisionnement en gazoduc de la Russie vers l’Europe via l’Ukraine, qui expire le 31 décembre, soit prolongé. L’Ukraine a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de prolonger l’accord. Si le flux de gaz s’arrête, l’UE pourrait potentiellement perdre jusqu’à 5 % de sa consommation annuelle totale.
« La prolongation de l’accord aura un impact positif sur les prix sur le marché du gaz. Dans ce cas, la Turquie est prête à faire tout ce qui est nécessaire, mais je pense que l’accord sera quand même prolongé », a-t-il déclaré, soulignant que la question des paiements via Gazprombank était également vitale pour l’UE.
Plus tôt cette semaine, des médias ont rapporté qu’Ankara était en pourparlers avec Washington pour obtenir une dérogation aux sanctions contre la Russie qui permettrait à la Turquie de continuer à payer ses importations de gaz en provenance de Russie. Selon Bloomberg, M. Bayraktar a déclaré que les dernières sanctions « pourraient avoir des conséquences très importantes » pour son pays si aucune dérogation n’est accordée.
Bien que membre de l’OTAN, la Turquie n’a pas appliqué de sanctions contre la Russie et a maintenu des relations avec Moscou et Kiev. L’année dernière, les livraisons russes à la Turquie ont représenté environ 45 % des importations de gaz du pays.
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Bachar Al-Assad peut-il tenir sans l’Iran et le Hezbollah?
Alors que la majeure partie d’Alep, deuxième ville syrienne, avec ses bâtiments administratifs, son aéroport et sa prison a été prise par les rebelles syriens menés par le groupe islamiste Hay’at Tahrir al-Sham, le régime syrien semble subir un contexte complètement défavorable. Ses alliés sur le terrain sont mal en point. Le Hezbollah sort épuisé d’une guerre contre Israël et ses positions en Syrie ainsi que celles des Gardiens de la révolution iraniens ont été pilonnées par l’aviation israélienne et des dépôts d’armes du régime ont été également bombardés. Quant à la Russie, qui lui assurait un soutien aérien, elle a d’autres chats à fouetter en Ukraine. Les vents contraires soufflent de plus en plus fort sur le régime du Baas syrien et l’inoxydable Bachar Al-Assad.
Imed Bahri
Le journal israélien Jerusalem Post estime que le régime syrien est sur le point de perdre sa ville d’Alep, dans le nord du pays, au profit des groupes rebelles syriens dirigés par Hay’at Tahrir al-Sham en raison de sa faiblesse et de la faiblesse du soutien de l’Iran et du Hezbollah dont les positions en Syrie ont fait l’objet de multiples frappes israéliennes ces derniers mois.
Le journal explique dans une analyse de Seth J. Frantzman que la région du Moyen-Orient se trouve à un carrefour important puisque Hay’at Tahrir al-Sham peut désormais porter le coup le plus dur au régime du président syrien Bachar Al-Assad en 2017. Des années après, on pensait, il y a encore quelques jours, que ses partisans à Moscou et à Téhéran étaient capables de le protéger.
Les alliés traditionnels ont la tête ailleurs
En regardant en arrière plusieurs années pour comprendre l’importance de ce moment, l’analyste rappelle que le commandant de la Force Al-Quds des Gardiens de la révolution iraniens, Qassem Soleimani a joué un rôle clé dans l’intervention de la Russie en Syrie et a personnellement dirigé la bataille d’Alep en décembre 2015 après s’être rendu à Moscou pour convaincre la Russie d’intervenir militairement dans la guerre contre les rebelles et le régime syrien.
La Russie et l’Iran étaient présents en Syrie ainsi que le Hezbollah libanais qui a déplacé ses forces vers la Syrie en 2012 via Qusayr depuis le nord du Liban. Après 2016, le régime syrien a continué à s’emparer de davantage de zones aux rebelles qui ont fini par se diviser: certains se sont mués en mandataires de la Turquie et d’autres se sont installés à Idlib pour vivre sous le règne de Hay’at Tahrir al-Sham.
Ce groupe était liée à Al-Qaïda il y a des années avant de changer de nom à plusieurs reprises. Il a déclaré avoir pris des mesures pour se rapprocher de l’Occident et tenter de communiquer avec les États-Unis, mais il reste toujours la faction la plus extrémiste parmi les rebelles syriens, tout en disposant de forces importantes sur le terrain. Ce qu’il a démontré après s’être emparé de dizaines de villages et d’avoir vaincu les forces du régime syrien, et marché sur Alep.
En 2015 et 2016, le régime syrien bénéficiait de l’aide précieuse de milliers de membres du Hezbollah et du soutien de l’Iran via sa force Al-Quds présente en Syrie ainsi que des avions de guerre russes. Aujourd’hui, il semble impuissant en partie à cause de l’attention portée par Moscou à l’Ukraine où la guerre fait rage et où la Russie elle-même a besoin de davantage d’effectifs mais surtout à cause des coups portés par Israël au Hezbollah qui ne peut plus envoyer de forces via Qusayr et même s’il le pouvait la route est devenue impraticable car détruite par l’aviation israélienne.
Le régime syrien pensait que l’histoire évoluait en sa faveur alors qu’il normalisait ses relations avec l’Égypte et plusieurs grands États du Golfe mais aujourd’hui les rapports de force sur le terrain semble être en sa défaveur, estime Seth J. Frantzman, ajoutant que la crise à Alep pourrait contraindre ce régime à démanteler les défenses ailleurs dans le pays. Ce qui aiderait l’Etat Islamique ou inciterait les milices irakiennes à pénétrer dans certaines zones de la Syrie.
Ces milices pourraient finir par menacer le Golan ainsi que les forces américaines en Syrie comme elles l’ont fait par le passé. C’est important et cela intervient alors que le nouveau président américain Donald Trump se prépare à prendre ses fonctions. Ce dernier avait cherché à retirer les forces américaines de Syrie en 2018 et 2019. Cela signifie que de nombreux fronts sont en jeu actuellement dans la région.
Les rapports de force ont changé, les vents contraires soufflent de plus en plus fort et l’unique survivant des printemps arabes, l’inoxydable Bachar Al-Assad va-t-il pouvoir s’en sortir seul alors que ses alliés qui lui permis de tenir jusque-là sont plus affaiblis que jamais? Le doute est permis mais seul l’avenir proche pourra indiquer si le règne de la dynastie Al-Assad qui dure depuis 53 ans va se poursuivre ou bien s’il vit son crépuscule.
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La Russie renforce ses liens avec l’ASEAN lors du forum « Un monde d’opportunités »
La capitale malaisienne, Kuala Lumpur, a accueilli cette semaine le forum d’affaires « Russie-ASEAN : un monde d’opportunités », réunissant des hommes politiques et des chefs d’entreprise pour discuter de la coopération entre la Russie et les pays d’Asie du Sud-Est.
L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) est le cinquième bloc économique mondial, avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 4 à 5%. Ses membres sont le Brunei, la Birmanie, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie (ou Myanmar), les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam. Ces dernières années, la Russie a étendu ses exportations vers les pays de l’ASEAN au-delà de l’énergie, pour inclure les métaux et les engrais.
L’un des plus grands événements commerciaux de ce type en Malaisie et dans la région ces dernières années, le forum a rassemblé plus de 350 participants de 24 pays.
Organisé par la Fondation russe Roscongress, l’événement a marqué la première initiative majeure réunissant des acteurs clés de Russie et de l’ASEAN, qui se sont rendus à Kuala Lumpur pour discuter de stratégies commerciales et d’investissement.
Le forum reflète l’intérêt croissant des entreprises russes pour les pays de l’ASEAN, a déclaré à RT le PDG de la Fondation Roscongress, Alexander Stuglev.
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Dos au mur, Poutine menace de s’attaquer aux pays de l’OTAN !
À qui s’adressait directement Vladimir Poutine, jeudi 28 novembre, en vantant la puissance de l’Orechnik, un missile hypersonique de portée intermédiaire « capable de frapper partout en Europe » ? D’évidence aux pays de l’OTAN qui ont doté l’Ukraine de missiles américains ATACMS et de fusées britanniques Storm Shadow. Avec au sol ukrainien des techniciens pour superviser l’usage de cet armement sophistiqué.
La réponse du Kremlin à l’utilisation de missiles à longue portée par l’Ukraine ne s’est pas fait attendre. En effet, lors d’une conférence de presse tenue jeudi 28 novembre à Astana, capitale du Kazakhstan, pour le sommet de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), Vladimir Poutine a affirmé ne pas exclure « l’utilisation du missile expérimental hypersonique de portée intermédiaire Orechnik, des cibles militaires, des installations militaro-industrielles ou des centres de décision, y compris à Kiev ».
Pour justifier cette décision, le président russe a affirmé que l’Ukraine a lancé de multiples attaques contre Moscou et Saint-Pétersbourg ; ce qui reste à vérifier.
La Russie a rapporté mardi 26 novembre avoir été visée ces derniers jours par deux nouvelles frappes ukrainiennes réalisées à l’aide de missiles américains ATACMS, une arme contre laquelle Moscou a promis une réplique « foudroyante ».
Arme conventionnelle ou atomique ?
Comparant ce terrifiant missile à « une météorite » et la chaleur dégagée au moment de l’explosion « à la température de la surface du Soleil », le maître du Kremlin a de nouveau vanté la puissance de feu de cette arme de portée intermédiaire « capable de frapper partout en Europe, même si celle-ci n’est pas équipée d’ogives nucléaires ». Toutefois, a-t-il précisé, « si l’on utilise plusieurs de ces systèmes en une frappe – deux, trois, quatre – alors, du point de vue de sa puissance, c’est comparable à l’usage d’une arme nucléaire ».
Et d’insister : « Ce n’est pas une arme atomique car elle est : A- de haute précision et B- pas équipée d’une charge explosive nucléaire, et ne pollue pas l’environnement ». M. Poutine semble ainsi se préoccuper de l’impact de son armement sur l’écologie !
À noter à cet égard que l’homme fort de la Russie n’a pas précisé si ce missile était exclusivement conventionnel ou s’il pouvait être équipé d’une charge nucléaire, laissant sciemment planer le doute sur cette terrible menace.
Par ailleurs, ce missile balistique intercontinental avait été utilisé pour frapper la ville de Dnipro il y a quelques jours. Vladimir Poutine revendique une frappe massive avec 90 missiles, 100 drones, assurant que 117 cibles avaient été touchées. « Nous répondrons aux frappes incessantes sur le territoire russe avec des missiles à longue portée de fabrication occidentale », a-t-il indiqué.
Un missile fantôme
Mais quid de ce mystérieux missile ? Selon Vladimir Poutine, le missile Orechnik peut atteindre la vitesse de Mach 10, « soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde », dont « il n’existe aujourd’hui aucun moyen de contrer de telles armes » puisque « les systèmes de défense aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile créés par les Américains en Europe n’interceptent pas ces missiles. Cela est exclu », insistait-il, d’autant plus qu’il « était équipé de six ogives nucléaires ou conventionnelles, chacune dotée de six sous-munitions qui suivent chacune une trajectoire indépendante lors de leur entrée dans l’atmosphère ». Terrifiant.
Menace sur les pays de l’OTAN
L’Europe est-elle à l’abri de ce missile ? « En réponse aux plans américains de produire et de déployer des missiles à moyenne et à courte portée en Europe et dans la région Asie-Pacifique, ces missiles d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres peuvent donc toucher des pays européens », assure l’ancien colonel du KGB.
Pour rappel, Vladimir Poutine avait affirmé il y a quelques jours que la Russie avait le droit de lancer des armes contre les installations militaires des pays européens de l’OTAN qui utilisent leurs armes contre Moscou, ajoutant que la réponse de la Russie à l’escalade en Ukraine serait « décisive et équitable ». De quelle manière ?
Rhétorique nucléaire
Selon les experts militaires, le président russe qui a lancé pour la première fois sur l’Ukraine jeudi 21 novembre un missile balistique à portée intermédiaire capable de transporter une ogive nucléaire, haussant d’un cran supplémentaire ses menaces à destination de l’Occident, aura de facto fait entrer pleinement la rhétorique nucléaire dans sa guerre contre l’Ukraine et par ricochet l’Europe.
Faut-il rappeler que le président américain Joe Biden avait autorisé récemment l’Ukraine à employer contre la Russie des missiles dont la portée de 300 kilomètres permet d’atteindre une série de villes russes et que Kiev n’a pas manqué d’en faire immédiatement usage, en visant des cibles militaires dans le territoire de la Fédération de Russie avec les missiles américains ATACMS et les fusées britanniques Storm Shadow, transformant ainsi de facto la guerre en Ukraine en un conflit régional ?
Or, il est important de souligner que l’usage de ces armements est impossible sans la participation directe sur le sol ukrainien de spécialistes militaires venus des pays qui les manufacturent, en l’occurrence les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou encore la France. D’où la réplique « foudroyante » de Moscou.
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DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : Analyse des implications économiques et géopolitiques
ZOOM 2. Conséquences économiques pour les BRICS après l’abandon du projet de monnaie unique
L’abandon du projet de monnaie unique au sein des BRICS entraîne des conséquences significatives pour ces pays sur les plans de leur autonomie économique, de leurs relations commerciales, et de leur positionnement dans le commerce international.
- Première conséquence significative via un maintien des monnaies nationales : Une autonomie économique renforcée mais une intégration limitée
Autonomie économique renforcée :
L’abandon du projet de monnaie unique pour les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) permet à chaque pays de conserver le plein contrôle de sa politique monétaire. Cela a plusieurs implications :
– Politique monétaire indépendante : chaque pays peut ajuster ses taux d’intérêt en fonction de ses propres besoins économiques. Par exemple, le Brésil peut augmenter ses taux pour lutter contre l’inflation, tandis que l’Inde pourrait les abaisser pour stimuler la croissance. Cette flexibilité permet de répondre rapidement aux chocs économiques internes et externes.
– Gestion des réserves de change : Les pays peuvent gérer leurs réserves de change selon leurs priorités. Par exemple, la Chine, avec sa forte base d’exportations, pourrait choisir de maintenir des réserves en dollars pour stabiliser sa devise, tandis que l’Afrique du Sud pourrait se concentrer sur des réserves en rand pour soutenir sa monnaie locale.
– Réactions aux crises économiques : en période de crise, chaque pays peut mettre en œuvre des politiques adaptées à ses propres défis. Par exemple, en cas de crise alimentaire, le Brésil peut agir sur les subventions agricoles sans se soucier des implications sur une monnaie unique.
Intégration limitée :
Malgré ces avantages, le maintien des monnaies nationales présente plusieurs limitations en termes d’intégration économique :
– Coûts de transaction élevés : avec des monnaies différentes, les échanges intra-BRICS impliquent des coûts de conversion de devises et des frais bancaires. Cela peut décourager le commerce intra-groupe, qui est essentiel pour renforcer les liens économiques.
– Fluctuation des devises : les fluctuations des monnaies locales par rapport au dollar et à l’euro peuvent rendre les échanges commerciaux plus risqués. Par exemple, si le rouble russe se déprécie par rapport au dollar, cela peut rendre les produits russes moins compétitifs sur le marché international, nuisant ainsi aux exportations de la Russie vers d’autres membres des BRICS.
– Moins de coopération économique : une monnaie unique aurait pu favoriser une plus grande coopération économique et politique entre les membres des BRICS. L’absence d’une telle monnaie peut créer des rivalités et des tensions, car chaque pays poursuit ses propres intérêts économiques, ce qui nuit à l’harmonie et à la collaboration au sein du groupe.
– Exposition aux fluctuations des marchés mondiaux : les pays des BRICS restent vulnérables aux fluctuations des devises mondiales. Par exemple, en période de hausse de la valeur du dollar, les pays qui dépendent fortement des importations peuvent voir leurs coûts augmenter, ce qui peut nuire à la croissance économique.
En somme, le choix de maintenir les monnaies nationales permet aux pays des BRICS de préserver leur autonomie économique, ce qui est crucial pour gérer leurs économies diverses. Toutefois, cette autonomie vient avec des compromis, notamment en matière d’intégration économique et de compétitivité sur le marché mondial.
L’absence d’une monnaie unique pourrait limiter les opportunités d’expansion économique et de coopération entre les pays membres, rendant leur union moins cohérente à long terme. La nécessité d’une stratégie commune pour surmonter ces défis sera cruciale pour déterminer l’avenir économique des BRICS.
- Deuxième conséquence significative via un renforcement des relations bilatérales : Une alternative pragmatique mais potentiellement fragmentaire
L’abandon du projet de monnaie commune des BRICS pourrait pousser les pays membres à développer des relations bilatérales et multilatérales plus intenses en réponse aux défis économiques et monétaires qu’ils rencontrent. Bien que cette approche pragmatique présente de nombreux avantages, elle pourrait également engendrer des conséquences négatives pour l’unité et la cohésion du groupe.
Au niveau des accords commerciaux bilatéraux,
- Diversification des modalités de paiement :
Les pays des BRICS pourraient établir des accords commerciaux qui permettent les paiements en monnaies nationales, comme le yuan chinois, le rouble russe ou la roupie indienne. Ces accords peuvent inclure :
– Élimination du dollar : en réduisant la dépendance vis-à-vis du dollar américain, ces pays pourraient minimiser les effets des fluctuations du dollar sur leurs économies, ce qui renforcerait leur souveraineté économique.
– Stimulation du commerce intra-BRICS : en facilitant les transactions en monnaies locales, ces accords pourraient accroître le volume du commerce entre les différents pays membres. Par exemple, un accord de commerce entre le Brésil et l’Inde pourrait encourager les exportations agricoles brésiliennes, tout en permettant à l’Inde d’exporter des technologies et des services.
– Développement de chaînes d’approvisionnement régionales : les accords bilatéraux peuvent encourager les pays à établir des chaînes d’approvisionnement régionales, réduisant ainsi les coûts logistiques et améliorant l’efficacité économique.
Risques de fragmentation :
Cependant, l’accent mis sur les accords bilatéraux peut avoir des implications négatives :
– Inégalité dans les relations commerciales : les pays plus puissants économiquement, comme la Chine, pourraient dominer les accords, ce qui pourrait conduire à des déséquilibres dans les échanges et à des tensions entre les membres.
– Compétition plutôt que coopération : en se concentrant sur des relations bilatérales, les pays pourraient devenir plus compétitifs que coopératifs, ce qui pourrait empêcher l’établissement d’une stratégie collective sur des enjeux globaux tels que le changement climatique ou la sécurité économique.
Fonds de stabilisation communs
Création de mécanismes de soutien :
Les pays BRICS pourraient renforcer des mécanismes comme le BRICS Contingent Reserve Arrangement (CRA), qui permet aux pays membres d’accéder à des réserves de liquidité en cas de besoin. Cela pourrait inclure :
– Accords de swap de devises : les pays membres pourraient établir des accords de swap pour faciliter l’accès à des devises étrangères, réduisant ainsi leur vulnérabilité aux chocs économiques et monétaires. Par exemple, un accord entre la Chine et l’Inde permettrait à l’Inde d’accéder à des yuans en cas de besoin urgent de liquidité.
– Mécanismes de financement d’urgence : en cas de crise économique ou financière, un fonds commun pourrait être utilisé pour aider les pays en difficulté, sans avoir besoin de passer par le dollar américain ou le Fonds monétaire international (FMI), ce qui renforcerait leur indépendance.
Risques d’inefficacité et de fragmentation :
Malgré ces avantages, la dépendance accrue aux fonds de stabilisation communs pourrait présenter des défis :
– Gestion complexe : la mise en place de mécanismes de financement communs peut entraîner des complications administratives et des divergences dans les priorités économiques des États membres, rendant la prise de décision collective difficile.
– Fragmentation de l’unité : en se concentrant sur des solutions bilatérales et des fonds de stabilisation, les pays pourraient perdre de vue l’importance d’une approche collective, ce qui pourrait affaiblir l’identité et la solidarité du groupe BRICS.
En fait, le renforcement des relations bilatérales à la suite de l’abandon de la monnaie unique représente une réponse pragmatique aux défis économiques rencontrés par les BRICS. Toutefois, cette stratégie comporte des risques de fragmentation qui pourraient entraver la coopération à long terme et creuser les divergences entre les membres.
Les BRICS devront naviguer avec soin pour trouver un équilibre entre l’autonomie économique par le biais d’accords bilatéraux et la nécessité de maintenir une unité stratégique au sein du groupe. Les pays membres devront également travailler à la mise en place de mécanismes de gouvernance qui favorisent une prise de décision collective tout en tenant compte des intérêts spécifiques de chaque pays.
- Troisième conséquence significative via un Impact sur le commerce international d’une dépendance persistante au dollar et une influence réduite.
L’absence d’une monnaie commune au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a des conséquences notables sur le commerce international, en particulier en ce qui concerne la dépendance persistante au dollar américain. Bien que chaque pays puisse préserver sa souveraineté monétaire, cette situation présente plusieurs défis pour leurs relations commerciales et leur influence dans le système financier mondial.
Exposition aux fluctuations du dollar
Volatilité des taux de change :
Les économies BRICS continueront d’être exposées aux fluctuations du dollar, ce qui complique la gestion de leurs balances commerciales.
Les impacts incluent :
– Coûts d’importation et d’exportation : les variations du dollar peuvent affecter le coût des biens importés et les revenus des exportations. Par exemple, une appréciation du dollar rendra les importations plus coûteuses pour les pays qui doivent acheter des matières premières libellées en dollars. Inversement, une dépréciation du dollar pourrait réduire les revenus d’exportation des pays qui vendent leurs produits sur les marchés mondiaux mais dont les prix sont souvent indexés sur le dollar.
– Instabilité économique : l’instabilité des taux de change peut rendre difficile la planification économique à long terme. Les entreprises exportatrices et importatrices des BRICS doivent gérer des risques de change, ce qui peut augmenter les coûts de transaction et nuire à la compétitivité.
– Impact sur les investissements étrangers : les fluctuations du dollar peuvent également influencer les décisions d’investissement. Les investisseurs peuvent être moins enclins à investir dans des économies dont la monnaie est volatile par rapport au dollar, ce qui peut freiner le développement économique des pays BRICS.
Incapacité à contester l’hégémonie du dollar
Dépendance aux institutions dominées par l’Occident
Sans une monnaie commune, les BRICS renoncent à une opportunité de contester l’hégémonie du dollar et à sa position prépondérante dans le système financier international. Cela entraîne plusieurs implications :
– Maintien des structures de pouvoir établies : le dollar domine les transactions internationales, ce qui signifie que les BRICS continuent de dépendre des institutions financières comme le FMI et la Banque mondiale, qui sont largement influencées par les pays occidentaux. Cette dépendance limite leur capacité à façonner les règles et les normes économiques qui régissent le commerce international.
– Faible pouvoir de négociation : l’absence d’une monnaie unique signifie que les BRICS n’ont pas de contrepoids significatif au dollar. Cela affaiblit leur pouvoir de négociation sur les marchés internationaux et dans les discussions économiques mondiales. Les pays membres restent souvent à la merci des dynamiques du marché dominées par les grandes puissances occidentales.
- Promotion de l’usage des monnaies nationales
Initiatives de certains membres :
Bien que l’absence d’une monnaie commune limite l’influence globale des BRICS, certains membres, en particulier la Chine, continuent d’expérimenter des alternatives au dollar :
– Accords de swap monétaires : la Chine a établi des accords de swap monétaires avec plusieurs pays, facilitant ainsi le commerce bilatéral en utilisant le yuan plutôt que le dollar. Cela permet une réduction partielle de la dépendance au dollar dans certaines transactions, surtout avec des partenaires commerciaux en développement.
– Infrastructures pour le yuan : la promotion du yuan comme monnaie d’échange dans le commerce international et au sein de blocs régionaux, comme l’Initiative de la ceinture et de la route, pourrait renforcer l’usage du yuan. Cela pourrait également inciter d’autres pays BRICS à envisager des solutions similaires pour réduire leur dépendance au dollar.
– Développement d’alternatives : d’autres pays BRICS, tels que la Russie, cherchent également à diversifier leurs réserves de change et à promouvoir l’utilisation de leurs monnaies nationales dans le commerce. Cela représente une tentative de réduire l’influence du dollar, bien que l’impact immédiat sur le commerce international reste encore limité.
En définitive, l’absence d’une monnaie commune pour les BRICS entraîne une dépendance continue au dollar américain, exposant les économies à sa volatilité et limitant leur influence dans le système financier mondial. Bien que certains membres, comme la Chine, explorent des alternatives en promouvant l’utilisation de leur propre monnaie, ces initiatives ne suffisent pas à contester l’hégémonie du dollar à l’échelle internationale.
À long terme, pour que les BRICS augmentent leur influence sur le commerce international, ils devront envisager des stratégies collectives qui favorisent une coopération accrue, tout en diversifiant leurs relations économiques et en développant des mécanismes de soutien mutuel.
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* Dr. Tahar EL ALMI,
Economiste-Economètre.
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)
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DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : analyse des implications économiques et géopolitiques
Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a longtemps été considéré comme une force montante sur la scène mondiale. Avec des économies en forte croissance et une volonté d’affirmer leur influence face aux puissances occidentales, l’idée d’une monnaie unique BRICS a suscité de nombreux débats.
Cependant, l’abandon récent de ce projet soulève des questions sur l’unité de ce bloc et sur les implications pour l’économie mondiale. Cet article propose une analyse des raisons de cet abandon, des conséquences pour les pays membres et des ramifications géopolitiques.
ZOOM 1. Les raisons de l’abandon du projet de monnaie commune
Le projet d’une monnaie unique parmi les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a été régulièrement évoqué dans les cercles économiques et politiques. Mais il reste largement irréalisable pour plusieurs raisons.
Les défis liés à ce projet sont enracinés dans des différences structurelles, des risques financiers et des désaccords géopolitiques.
- Premier défi, la diversité économique et politique
L’hétérogénéité économique et politique entre les membres des BRICS constitue un obstacle majeur :
– Niveaux de développement variés : les BRICS regroupent des économies à des stades de développement très différents. La Chine, par exemple, est une puissance économique dominante, avec un PIB par habitant plus élevé et une industrie hautement développée. Alors que des pays comme l’Inde ou l’Afrique du Sud restent marqués par des défis sociaux et économiques significatifs, comme la pauvreté et les inégalités.
– Structures économiques divergentes : les pays BRICS ont des bases économiques distinctes. La Russie repose principalement sur les exportations de matières premières, notamment le pétrole et le gaz. Tandis que l’Inde et le Brésil sont plus axés sur l’agriculture, les services et l’industrie légère. Ces différences rendent la coordination économique et monétaire extrêmement complexe.
– Systèmes politiques incompatibles : les approches politiques varient également. La Chine, avec un modèle socialiste autoritaire, contrôle étroitement ses flux financiers et son système monétaire. À l’inverse, le Brésil et l’Inde fonctionnent sur des systèmes démocratiques plus libéraux, avec une gestion monétaire influencée par des institutions indépendantes. Ces différences limitent les possibilités d’un cadre monétaire commun.
- Deuxième défi, l’instabilité financière et le risque de change
L’instabilité économique dans plusieurs des pays BRICS complique l’idée d’une monnaie unique.
– Fluctuations des devises nationales : les devises des BRICS sont particulièrement sujettes à la volatilité. Par exemple, le rouble russe a subi de fortes dévaluations en raison des sanctions internationales et de la guerre en Ukraine. Tandis que le real brésilien est fréquemment affecté par des crises politiques internes. Une telle instabilité rend difficile la fixation de taux de conversion initiaux pour une monnaie commune.
– Risques liés aux crises économiques : certains pays des BRICS, comme l’Afrique du Sud, connaissent une fragilité économique chronique, marquée par des déficits budgétaires, une inflation élevée et un faible potentiel de croissance. Intégrer de telles économies dans une union monétaire pourrait déstabiliser l’ensemble du bloc.
– Absence de mécanismes de stabilisation : contrairement à la zone euro, les BRICS ne disposent pas d’un fonds commun ou d’une politique budgétaire intégrée pour amortir les chocs économiques asymétriques entre leurs membres. L’absence de ces mécanismes exacerbe le risque de déséquilibres.
- Le troisième défi, l’absence de consensus politique
Les divergences géopolitiques entre les membres des BRICS représentent un frein supplémentaire.
– Conflits entre membres : la rivalité sino-indienne est particulièrement significative. Les tensions frontalières récurrentes et la méfiance stratégique entre ces deux puissances limitent leur volonté de coopération. Ces divergences créent un climat peu propice à des discussions approfondies sur des projets ambitieux comme une monnaie unique.
– Vision économique contrastée : la Chine, souvent perçue comme le leader de facto des BRICS, privilégie des solutions où elle maintient une influence dominante. Cela peut être perçu comme une menace par d’autres membres, comme l’Inde ou le Brésil, qui souhaitent préserver leur souveraineté économique et politique.
– Manque d’harmonisation des priorités : les intérêts nationaux des BRICS divergent également sur des questions cruciales. Par exemple, la Russie, sous sanctions économiques, cherche des alternatives rapides pour contourner le système monétaire international dominé par le dollar. Tandis que des pays comme le Brésil ou l’Afrique du Sud, plus intégrés dans les marchés occidentaux, sont moins pressés d’adopter des mesures drastiques.
En définitive, l’abandon du projet de monnaie unique des BRICS résulte d’un mélange de contraintes structurelles, économiques, et politiques. La diversité économique et politique des membres complique la création d’un cadre monétaire homogène.
Par ailleurs, les risques financiers, amplifiés par l’instabilité de certaines devises nationales, rendent une monnaie commune peu viable. Enfin, les divergences géopolitiques et l’absence de consensus politique freinent toute initiative concertée.
Plutôt que de poursuivre l’idée d’une monnaie unique, les BRICS semblent se concentrer sur des objectifs plus pragmatiques, comme le développement d’instruments financiers pour renforcer le commerce intra-BRICS ou la dédollarisation progressive de leurs échanges.
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* Dr. Tahar EL ALMI,
Economiste-Economètre.
Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,
Psd-Fondateur de l’Institut Africain
D’Economie Financière (IAEF-ONG)
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