Volkswagen paralysée par une grève dans toute l’Allemagne
Les manifestations surviennent alors que l’entreprise envisage de fermer des usines et de réduire considérablement ses effectifs.
Des dizaines de milliers de travailleurs de Volkswagen (VW) ont participé lundi 2 décembre 2024 à des grèves dans des usines à travers l’Allemagne, à la suite des projets du constructeur automobile de procéder à des licenciements massifs et de fermer plusieurs usines dans le pays.
Selon le syndicat IG Metall, des manifestations ont eu lieu dans neuf usines allemandes de VW, dont le siège social de l’entreprise à Wolfsburg. Des grèves auraient également eu lieu à l’usine de Hanovre, qui emploie environ 14 000 personnes, et dans d’autres usines du groupe, notamment à Emden, Salzgitter et Brunswick.
Des sources syndicales ont déclaré qu’une grève de deux heures dans la seule usine principale de VW à Wolfsburg signifie que plusieurs centaines de voitures, y compris l’emblématique Golf, ne pourront pas être construites.
Les grèves, qui ont duré plusieurs heures, interviennent après l’expiration samedi d’une période de paix obligatoire entre les travailleurs et l’entreprise, qui interdisait toute action industrielle.
Le géant automobile négocie depuis plusieurs semaines avec les syndicats un projet de refonte de ses activités afin de rester compétitif face à la hausse des coûts de l’énergie et à la faiblesse de la demande en Chine et en Europe.
« Si nécessaire, ce sera le conflit salarial le plus dur que Volkswagen ait jamais connu », a déclaré dimanche Thorsten Groeger, négociateur en chef du syndicat IG Metall, dans un communiqué. Il a souligné que la durée et l’intensité du conflit dépendront de « la responsabilité de Volkswagen à la table des négociations ».
Le quatrième cycle de négociations aura lieu le 9 décembre. Il pourrait aboutir soit à un terrain d’entente entre les deux parties, soit à une escalade, a déclaré la présidente du comité d’entreprise de Volkswagen, Daniela Cavallo.
VW a annoncé que 120 000 de ses salariés devraient accepter une baisse de salaire de 10 % et a proposé de fermer trois de ses dix usines allemandes. L’entreprise n’a pas encore révélé publiquement combien de ses quelque 300 000 salariés dans le pays seraient licenciés.
Au cours de ses presque 90 ans d’histoire, VW n’a jamais fermé une seule usine dans son pays d’origine. La dernière fois qu’elle a fermé une usine, c’était en 1988 aux États-Unis.
Le secteur automobile allemand est en difficulté en raison de la flambée des coûts de l’énergie, de la faiblesse de la demande européenne, de la concurrence croissante de la Chine et d’une transition vers les véhicules électriques plus lente que prévu.
La faiblesse de l’industrie automobile a suscité des inquiétudes quant à la santé de la première économie de l’UE et à la possibilité d’une nouvelle récession. L’Allemagne a déjà connu une récession l’année dernière.
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