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Des pratiques dignes d’une République bananière !

Stupeur et consternation aux Etats-Unis et dans le monde : à quelques semaines de son départ de la Maison-Blanche, le président américain Joe Biden gracie son fils Hunter. Lui épargnant ainsi une éventuelle peine de prison pour des condamnations fédérales.

On se croirait dans une République bananière. Ne tenant pas sa parole et contredisant même son propre engagement de ne pas intervenir dans les démêlés judiciaires de son fils et surtout de ne pas utiliser les pouvoirs extraordinaires de la présidence au profit de sa famille, l’actuel président des Etats-Unis, Joe Biden vient d’annoncer, dans un communiqué rendu public dimanche 1er décembre, avoir gracié son fils Hunter de manière « pleine et inconditionnelle ». Lui épargnant une éventuelle peine de prison pour des condamnations fédérales liées à des affaires de fraude fiscale et de détention illégale d’armes à feu. Et lui offrant ainsi un pardon total et inconditionnel pour les infractions contre les États-Unis qu’il a commises, qu’il a pu commettre, ou auxquelles il a participé pendant la période allant du 1er janvier 2014 au 1er décembre 2024.

Cette surprenante décision a été reçue avec stupeur aux Etats-Unis et surtout au sein du parti démocrate. D’autant plus qu’elle a été prise par un dirigeant qui, tout le long de sa longue carrière politique en tant que sénateur ou vice-président de Barak Obama, aura toujours fait de la probité et de la rectitude morale son cheval de bataille. Il rejoint ainsi Donald Trump, qui a promis, avant même son investiture le 20 janvier prochain, de gracier tous ses partisans condamnés pour avoir envahi le Capitole le 6 janvier 2021.

Blanc comme neige

D’ailleurs, sautant sur l’occasion, le futur président a publié aussitôt un message assassin sur son réseau Truth Social pour fustiger : « La grâce accordée par Joe à Hunter inclut-elle les otages du 6 janvier qui sont emprisonnés depuis des années? Quel abus et quelle erreur judiciaire ! »

A noter à ce propos que le futur président des Etats-Unis sortira de ses déboires judiciaires blanc comme neige : ses affaires pénales sont au point mort depuis que la Cour suprême a rendu un arrêt historique sur l’immunité présidentielle, lui garantissant de ne jamais purger de peine d’emprisonnement; même après sa condamnation pour falsification de documents comptables en mai dernier.

Poursuivi « car c’est mon fils »

« Aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion que Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu’il s’agit de mon fils », s’est piteusement justifié l’actuel locataire de la Maison Blanche. Tout en assurant ne pas avoir interféré avec les prises de décision du ministère de la Justice et d’avoir tenu parole « même quand j’ai vu mon fils être poursuivi de manière sélective et injuste ».

À ses yeux, son fils a fait l’objet d’un traitement « déraisonnable »; assurant que « des motivations politiques » se cachaient derrière les accusations qui ont été portées contre lui.

« Ces accusations ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m’attaquer et s’opposer à mon élection », a fait valoir le président Biden, évoquant une erreur judiciaire.

Et de renchérir : « Je crois dans le système judiciaire; mais il est clair que Hunter a été traité différemment ».

Fraude fiscale et addiction aux drogues

Rappel des faits. Le fils cadet du président, Hunter Biden, 54 ans, faisait face en septembre 2024 à une fraude fiscale devant un tribunal de Los Angeles, en Californie. Ainsi que deux fausses déclarations pour ne pas avoir versé 1,4 million de dollars américains d’impôts au cours de la dernière décennie.

L’ancien avocat et homme d’affaires fut également reconnu coupable cette année d’avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme. Un délit dans l’État du Delaware, fief des Biden. Pour ces trois affaires, il risquait jusqu’à 30 ans de prison et une amende maximale d’un million de dollars.

Mea culpa

En réaction au cadeau venu du ciel offert par son paternel, Hunter Biden a admis et assumé la responsabilité de ses erreurs « pendant les jours les plus sombres de ma dépendance ». Des erreurs « qui ont été exploitées pour m’humilier publiquement et me faire honte, ainsi qu’à ma famille, à des fins politiques », a-t-il déclaré. Tout en ajoutant qu’il était resté sobre pendant plus de cinq ans.

« Dans les affres de la dépendance, révélait-il avec des accents de trémolo, j’ai gâché de nombreuses opportunités et de nombreux avantages. Je ne considérerai jamais la clémence qui m’a été accordée aujourd’hui comme acquise. Et je consacrerai la vie que j’ai reconstruite à aider ceux qui sont encore malades et qui souffrent ».

Des pratiques courantes

Au final, et pour ne pas trop charger la barque de l’actuel président démocrate, 82 ans, qui ne laissera pas que de bons souvenirs à cause de son alignement aveugle sur les positions de l’Etat hébreu, rappelons qu’avant lui, d’autres présidents américains eurent déjà recours à la grâce pour venir en aide à des membres de leur famille ou des alliés politiques. A l’instar de Bill Clinton qui avait gracié son demi-frère condamné pour possession de cocaïne ou encore Donald Trump qui avait également gracié le père de son gendre condamné pour fraude fiscale.

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Pourquoi les monarchies du Golfe tournent-elles le dos à la cause palestinienne?

Pourquoi certains pays arabes, notamment les monarchies du Golfe, dont l’Arabie saoudite, se réjouissent-ils discrètement que Tsahal se débarrasse, à leur place, de l’Axe de la résistance anti-israélien composé du Hamas, du Hezbollah ou encore des Houthis ? Explications.

Alors que l’armée d’occupation israélienne sème la mort et la désolation à Gaza, en Cisjordanie occupée et au Liban, que la région du Moyen-Orient est assise sur un baril de poudre à cause du bras de fer infernal entre Tel-Aviv et Téhéran, le silence de plusieurs pays arabes, notamment celui de monarchies richissimes du Golfe, et notamment de l’Arabie saoudite se fait de plus en plus pesant.

Un silence assourdissant

Comment expliquer ce silence assourdissant? Pourquoi ces pays restent-ils peu enclins à condamner Israël ou exiger un cessez-le-feu aussi bien à Gaza qu’au Liban? Une situation qui s’explique par l’étroitesse des relations de certains pays du Golfe avec l’État hébreu, vécue comme une pantalonnade par leurs propres populations et un coup de poignard dans le dos par les nombreux Palestiniens.

En effet, « la Palestine n’a pas connu un tel silence depuis les années de la Nakba », assure un analyste politique palestinien. « Nous vivons une nouvelle Nakba, mais avec le consentement des Arabes ». D’ailleurs, il ajoute qu’ « au niveau politique, ils ne soutiennent pas l’application des résolutions internationales; ni même les résolutions prises lors des sommets arabes. Pour eux, la cause palestinienne n’est qu’un slogan ». Terrible constant.

Du côté de ce qu’on appelle « la rue arabe », Karim Émile Bitar, professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, évoque « un gouffre » entre les opinions publiques arabes et les gouvernants.

« Les opinions publiques sont dans leur écrasante majorité des soutiens de la question palestinienne. Elles sympathisent avec la souffrance des populations civiles libanaises et palestiniennes. En revanche, la grande majorité des leaders autoritaires de la région, directement inféodés aux États-Unis, doivent prendre en compte les considérations américaines. Car Washington assure leur maintien au pouvoir en leur apportant un soutien économique, militaire et politique », assure-t-il.

A cet égard, l’on peu expliquer ce silence coupable par les contours du « nouveau Moyen-Orient ». Lesquels ont pris forme en 2020 avec la signature des Accords d’Abraham. Et la normalisation des relations entre Israël et nombre de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Ces accords, faut-il le rappeler, auront résisté à la guerre génocidaire menée par Israël dans la bande de Gaza et les bombardements meurtriers au Liban, avec leur corolaire de très lourd bilan humain.

Rappelons qu’en 2020, l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump poussa ces pays à parapher ces fameux accords reconnaissant de facto Israël comme un État souverain et initiant des relations diplomatiques avec Tel Aviv. D’autres pays du Golfe à l’instar de l’Arabie saoudite, le Koweït et Oman s’apprêtaient à prendre le train en marche lorsque le Hamas lança des attaques sans précédent dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023.  Retour à la case départ.

L’équation iranienne

Mais comment expliquer l’empressement de ces pays arabes à normaliser les relations avec l’ennemi héréditaire, en l’occurrence l’Etat hébreu?

C’est que, selon le vieil adage qui dit que « l’ennemi de mon ennemi est mon ami », l’État hébreu, les monarchies sunnites du Golfe, ainsi que plusieurs autres pays arabes, dont l’Égypte, rêvent  d’un « nouveau Moyen-Orient » où toute influence chiite iranienne est bannie. Comment? En fermant les yeux sur les tentatives de Tel-Aviv d’éliminer les principaux groupes militaires pro-iraniens, à savoir  le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites. Du moins, leur affaiblissement fait l’affaire des pays du Golfe et notamment de l’Arabie saoudite.

Menace existentielle

Il faut dire qu’entre Riyad et le Hamas, les relations ont toujours été extrêmement tendues. En effet, l’Arabie saoudite, mais aussi l’Égypte considèrent les Frères musulmans, la mouvance dont est issu le Hamas, comme étant un « groupe terroriste ».

Ce qui explique que Ryad se frotte discrètement les mains quand le Hamas, le Hezbollah ou encore les Houthis sont affaiblis par les frappes israéliennes. Ceci dit, le prince héritier Mohamed Ben Salman, le dirigeant de facto du royaume, doit prendre en compte son opinion publique qui suit quotidiennement sur les réseaux sociaux les carnages en Palestine et au Liban. D’où sa position qui consiste désormais à dire qu’elle ne signera rien sans la création d’un État palestinien.

Mais pas n’importe lequel : un État palestinien qui serait administré par l’Autorité palestinienne, sans la moindre présence du Hamas. C’est le plan qu’aurait remis le prince saoudien au secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en mai dernier.

Pour ce qui est du Hezbollah, une milice militairement et financièrement soutenue par Téhéran, il est également honni par l’Arabie saoudite, qui, pendant plusieurs années, a soutenu l’Alliance du 14-Mars, une coalition regroupant plusieurs partis politiques libanais opposés à l’influence de la Syrie et de l’Iran dans leur pays.

A savoir qu’en 2008, Riyad avait même proposé à Washington de mettre sur pied une force arabe chargée de combattre le Hezbollah au Liban, avec le soutien de l’ONU et de l’OTAN, selon une note diplomatique diffusée par WikiLeaks.

En 2022, l’Arabie saoudite et plusieurs autres monarchies du Golfe avaient même rappelé leurs ambassadeurs de Beyrouth. Et ce, après des propos controversés d’un ministre libanais proche du Hezbollah qui avait critiqué la guerre de la coalition multinationale, dirigée par le royaume wahabite contre les Houthis qu’on souhaite voire disparaître de la carte régionale.

C’est le même cas pour l’Égypte dont les liens surtout avec le Hamas sont anciens. Car cette organisation islamiste palestinienne est une émanation des Frères musulmans, confrérie sunnite née en Egypte en 1928. En 2013, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi après son coup d’État contre le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, est en affrontement direct avec les Frères musulmans, donc avec le Hamas.

Bref, si les Frères musulmans représentent un danger pour le régime actuel en Egypte, ils sont perçus comme une menace quasi existentielle pour les monarchies arabes. Car ils ont la prétention d’offrir un modèle islamiste de rechange aux régimes en place. Voici le fond du problème.

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Dos au mur, Poutine menace de s’attaquer aux pays de l’OTAN !

À qui s’adressait directement Vladimir Poutine, jeudi 28 novembre, en vantant la puissance de l’Orechnik, un missile hypersonique de portée intermédiaire « capable de frapper partout en Europe » ? D’évidence aux pays de l’OTAN qui ont doté l’Ukraine de missiles américains ATACMS et de fusées britanniques Storm Shadow. Avec au sol ukrainien des techniciens pour superviser l’usage de cet armement sophistiqué.

 

La réponse du Kremlin à l’utilisation de missiles à longue portée par l’Ukraine ne s’est pas fait attendre. En effet, lors d’une conférence de presse tenue jeudi 28 novembre à Astana, capitale du Kazakhstan, pour le sommet de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), Vladimir Poutine a affirmé ne pas exclure « l’utilisation du missile expérimental hypersonique de portée intermédiaire Orechnik, des cibles militaires, des installations militaro-industrielles ou des centres de décision, y compris à Kiev ».

Pour justifier cette décision, le président russe a affirmé que l’Ukraine a lancé de multiples attaques contre Moscou et Saint-Pétersbourg ; ce qui reste à vérifier.

La Russie a rapporté mardi 26 novembre avoir été visée ces derniers jours par deux nouvelles frappes ukrainiennes réalisées à l’aide de missiles américains ATACMS, une arme contre laquelle Moscou a promis une réplique « foudroyante ».

Arme conventionnelle ou atomique ?

Comparant ce terrifiant missile à « une météorite » et la chaleur dégagée au moment de l’explosion « à la température de la surface du Soleil », le maître du Kremlin a de nouveau vanté la puissance de feu de cette arme de portée intermédiaire « capable de frapper partout en Europe, même si celle-ci n’est pas équipée d’ogives nucléaires ». Toutefois, a-t-il précisé, « si l’on utilise plusieurs de ces systèmes en une frappe – deux, trois, quatre – alors, du point de vue de sa puissance, c’est comparable à l’usage d’une arme nucléaire ».

Et d’insister : « Ce n’est pas une arme atomique car elle est : A- de haute précision et B- pas équipée d’une charge explosive nucléaire, et ne pollue pas l’environnement ». M. Poutine semble ainsi se préoccuper de l’impact de son armement sur l’écologie !

À noter à cet égard que l’homme fort de la Russie n’a pas précisé si ce missile était exclusivement conventionnel ou s’il pouvait être équipé d’une charge nucléaire, laissant sciemment planer le doute sur cette terrible menace.

Par ailleurs, ce missile balistique intercontinental avait été utilisé pour frapper la ville de Dnipro il y a quelques jours. Vladimir Poutine revendique une frappe massive avec 90 missiles, 100 drones, assurant que 117 cibles avaient été touchées. « Nous répondrons aux frappes incessantes sur le territoire russe avec des missiles à longue portée de fabrication occidentale », a-t-il indiqué.

Un missile fantôme

Mais quid de ce mystérieux missile ? Selon Vladimir Poutine, le missile Orechnik peut atteindre la vitesse de Mach 10, « soit 2,5 à 3 kilomètres par seconde », dont « il n’existe aujourd’hui aucun moyen de contrer de telles armes » puisque « les systèmes de défense aérienne actuellement disponibles dans le monde et les systèmes de défense antimissile créés par les Américains en Europe n’interceptent pas ces missiles. Cela est exclu », insistait-il, d’autant plus qu’il « était équipé de six ogives nucléaires ou conventionnelles, chacune dotée de six sous-munitions qui suivent chacune une trajectoire indépendante lors de leur entrée dans l’atmosphère ». Terrifiant.

Menace sur les pays de l’OTAN

L’Europe est-elle à l’abri de ce missile ? « En réponse aux plans américains de produire et de déployer des missiles à moyenne et à courte portée en Europe et dans la région Asie-Pacifique, ces missiles d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres peuvent donc toucher des pays européens », assure l’ancien colonel du KGB.

Pour rappel, Vladimir Poutine avait affirmé il y a quelques jours que la Russie avait le droit de lancer des armes contre les installations militaires des pays européens de l’OTAN qui utilisent leurs armes contre Moscou, ajoutant que la réponse de la Russie à l’escalade en Ukraine serait « décisive et équitable ». De quelle manière ?

Rhétorique nucléaire

Selon les experts militaires, le président russe qui a lancé pour la première fois sur l’Ukraine jeudi 21 novembre un missile balistique à portée intermédiaire capable de transporter une ogive nucléaire, haussant  d’un cran supplémentaire ses menaces à destination de l’Occident, aura de facto fait entrer pleinement la rhétorique nucléaire dans sa guerre contre l’Ukraine et par ricochet l’Europe.

Faut-il rappeler que le président américain Joe Biden avait autorisé récemment l’Ukraine à employer contre la Russie des missiles dont la portée de 300 kilomètres permet d’atteindre une série de villes russes et que Kiev n’a pas manqué d’en faire immédiatement usage, en visant des cibles militaires dans le territoire de la Fédération de Russie avec les missiles américains ATACMS et les fusées britanniques Storm Shadow, transformant ainsi de facto la guerre en Ukraine en un conflit régional ?

Or, il est important de souligner que l’usage de ces armements est impossible sans la participation directe sur le sol ukrainien de spécialistes militaires venus des pays qui les manufacturent, en l’occurrence les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou encore la France. D’où la réplique « foudroyante » de Moscou.

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Affaire des pommes de terre avariées : le scandale de trop…

La découverte par les autorités douanières et sanitaires d’une cargaison de près de 2 780 tonnes de pommes de terre importées de Turquie et qui s’avère impropre à la consommation étant contaminée par deux types de bactéries, soulève bien des questions embarrassantes. Eclairage.

Ce n’est pas la première fois que les Turcs essayent de nous fourguer de la marchandise ne correspondant pas aux normes, voire dangereuse pour la santé publique. Déjà en août 2019, Abdelmajid Zar, l’ancien président de l’Union nationale de l’Agriculture et de la pêche (UTAP), déclarait en marge d’une visite de travail effectuée dans le gouvernorat de Sousse qu’environ la moitié des quantités de pommes de terre importées de Turquie étaient « contaminées et impropres à la consommation ».

Un danger pour la santé publique

Cinq ans plus tard, précisément le 18 novembre en cours, et dans un contexte de pénurie de cette denrée de base dans la cuisine tunisienne- où le kilo, vendu souvent sous le manteau, aura atteint la somme astronomique de trois dinars- un nouveau scandale éclate au port de Sousse, simple coïncidence. Et ce, suite à la découverte par les autorités douanières et sanitaires d’une cargaison de près de 2 780 tonnes de pommes de terre importées de Turquie, deuxième troublante coïncidence. Et qui s’avère contaminée par deux types de bactéries nocives pour la santé publique.

A noter que cette cargaison effectuée par une société privée et qui est arrivée récemment au port commercial de Sousse devait être injectée dans un certain nombre de marchés de gros de légumes, notamment à Sousse, Kairouan, Mahdia, El Jem et à Tunis. Et ce, afin de stabiliser le marché et pallier la pénurie alimentaire, tout en contribuer à baisser le prix fixé à 1 900 d le kilo.

Fort de ces éléments, le parquet a autorisé l’ouverture d’une enquête et a ordonné le déplacement de la brigade de police judiciaire de Sousse Médina en vue de révéler les détails de cette affaire. D’ailleurs, nous venons d’apprendre à l’instant que le porte-parole du tribunal de première instance de Sousse, Wissem Cherif, a déclaré que le ministère public « a ordonné la mise en détention du responsable de l’importation du lot de pommes de terre avariées via le port de Sousse, dans le cadre de l’enquête en cours ».

Par ailleurs, face aux remous provoqués par ce scandale de trop, le président de la République a promptement réagi en nommant lundi 25 novembre un nouveau Directeur général de la Douane, Mohamed El-Hadi Safer, qui succède ainsi à Zouahyer Mejri qui a été limogé, une décision qui n’a pas été annoncée.

Sachant que lors de cette rencontre à Carthage, le chef de l’Etat a notamment mis en exergue « le rôle essentiel de la douane dans la préservation de la sécurité nationale ». Cette mission dépasse « les seules dimensions économiques pour inclure d’autres aspects, tels que le contrôle rigoureux des marchandises importées, dans le but de protéger la santé des citoyens et de renforcer la souveraineté nationale ».

« Terrorisme alimentaire »

« Terrorisme alimentaire », s’est écriée, euphorique, la députée Sonia Ben Mabrouk qui a demandé au demeurant l’ouverture d’une enquête judiciaire pour identifier les responsables et comprendre comment une telle cargaison a pu entrer dans le pays. Et ce, afin de faire la lumière sur les dysfonctionnements dans les circuits de distribution et de contrôle des produits alimentaires, tout en suscitant des interrogations sur la responsabilité des uns et des autres.

Pour sa part, le député Badreddine Gammoudi, membre du bloc La Ligne Nationale Souveraine, a révélé dans un statut, dimanche 24 novembre 2024, que des bactéries dangereuses avaient été détectées dans la cargaison. Et, après analyses, les autorités compétentes ont pris la décision soit de détruire la marchandise, soit de la réexporter vers son pays d’origine.

Cette cargaison, arrivée le 18 novembre et initialement présentée comme une solution pour stabiliser le marché « soulève des inquiétudes sur la fiabilité des contrôles des produits alimentaires et les mécanismes de régulation des importations en Tunisie. Notamment en période de crise, où les autorités doivent veiller à la fois à la qualité des produits et à leur disponibilité, écrit l’élu. A cet égard, il  « appelle à une révision des procédures pour garantir la sécurité sanitaire des consommateurs ». Tout en pointant « la responsabilité des entreprises privées dans la commercialisation de produits alimentaires ».

Pénurie, dites-vous

En attendant que l’enquête policière révèle les dessous de cette affaire et s’il s’agissait  de corruption, de négligence administrative ou encore de spéculation, il est légitime de s’interroger sur la pénurie qui frappe cette denrée essentielle.

Ainsi, selon les déclarations du directeur de l’Observatoire national de l’offre et des prix au ministère du Commerce, Ramzi Trabelsi, mercredi 20 novembre 2024 sur la Radio nationale, la disponibilité des pommes de terre serait insuffisante « en raison, notamment, de la période de creux automnale ». Il explique que cette situation a été particulièrement marquée cette année « en raison d’une baisse relative de la production, causée par la sécheresse ».

Pour sa part, le conseiller économique de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Fathi Ben Khalifa, a expliqué vendredi 15 novembre que « l’absence de stocks de régulation a contribué à l’augmentation du prix des pommes de terre et permis aux spéculateurs de contrôler le marché ».

Commentaire désabusé du post publié hier mardi sur FB par l’ancien député de l’Assemblée Constituante, Brahim Gassas, dans lequel il fustige à juste titre les responsables : « Qui ont fermé les congélateurs qui étaient remplis de pommes de terre toute l’année pour importer  des pommes de terre avariées de Turquie payées en devises. »

Autant en emporte… les pommes de terre.

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CPI – Mandat d’arrêt contre Netanyahu : entre soutien et rejet

La Cour pénale internationale (CPI) a émis jeudi 21 novembre un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense ainsi que le chef militaire du Hamas Mohammed Deif pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ». Cette décision historique sera-t-elle suivie d’effet? Il est permis d’en douter tant les divisions au sein des pays occidentaux sur cette question sont profondes.

Série noire pour le boucher de Gaza de plus en plus contesté à l’international et même dans son propre pays. Ainsi, des manifestations houleuses ont eu lieu hier dimanche à Tel Aviv pour exiger la libération des otages restants dans la bande de Gaza et la fin de la guerre. Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’obstine mordicus à poursuivre sa guerre génocidaire pour éliminer, selon son délire, le dernier combattant du Hamas.

« La Cour s’attaque désormais aux puissants »

Jeudi 21 novembre, le chef du Likoud et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant ainsi que le chef militaire du Hamas Mohammed Deif étaient visés par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Ainsi, pour la première fois depuis la création de cette institution, en 2002, des responsables politiques sont inculpés contre la volonté des Occidentaux. Les mêmes qui applaudirent à deux mains le mandat d’arrêt émis par la Cour de La Haye, vendredi 17 mars, contre le président russe Vladimir Poutine, pour le crime de guerre de « déportation illégale » d’enfants ukrainiens.

« Il se passe quelque chose d’important. Avant, les personnes inculpées étaient toujours des responsables du tiers-monde. La Cour s’attaque désormais aux puissances », note Sévag Torossian, avocat pénaliste au barreau de Paris et auprès de la CPI.

« Un test pour la coopération internationale »

« C’est un test pour la coopération internationale en matière pénale », fait observer l’avocat auprès de la CPI. Car, « les 124 pays qui ont ratifié le Traité de Rome ont l’obligation d’arrêter Benyamin Netanyahu et de l’extrader à la Haye s’il se rend dans leur pays. Si les Etats-Unis, Israël, la Russie ou la Chine n’en sont pas signataires, tous les pays européens reconnaissent l’institution ».

« Cependant, aucune sanction n’est prévue si un Etat ne respecte pas la décision de la CPI. Preuve en a été faite en septembre dernier quand Vladimir Poutine s’est rendu en Mongolie – pays qui a ratifié le Traité de Rome – sans être arrêté par les autorités locales ».

La famine comme crime de guerre

Pour rappel, les deux Israéliens sont poursuivis pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » pour des faits allant du 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque perpétrée par le Hamas, jusqu’au 24 mai 2024, jour où le procureur de la CPI, Karim Khan, avait officialisé la demande de mandats d’arrêt à leur encontre.

Les juges estiment qu’ils ont trouvé « des motifs raisonnables » de croire que le premier ministre israélien et Yoav Gallant sont responsables de plusieurs actes : « Crimes de guerre de famine comme une arme de guerre, crimes contre l’humanité de meurtre, de persécution et d’autres actes inhumains ». Dans le même temps, la chambre a émis un mandat d’arrêt contre Mohammed Deïf, le chef de la branche militaire du Hamas, probablement mort dans un bombardement en juillet dernier, sans que son corps soit retrouvé.

Divisions

Au final, le Premier ministre de l’Etat hébreu sera-t-il jugé ?

En apprenant la décision de la CPI, le cabinet de Benjamin Netanyahu s’est empressé comme à  l’accoutumée de crier à « la haine antisémite d’Israël ». Allant même jusqu’à la comparer à « l’équivalent moderne de l’affaire Dreyfus ».

Alliés inconditionnels de l’Etat hébreu, les Etats-Unis « rejettent catégoriquement la décision de la Cour d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens ».

Pour sa part, Joe Biden juge cette décision « scandaleuse ». Alors que le futur conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, a lui promis « une réponse forte » au « biais antisémite » de la CPI, quand le président élu prêtera serment en janvier.

Les Européens pour leur part sont profondément divisés sur cette question : ainsi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel, a affirmé que les mandats d’arrêt devaient être « respectés et appliqués ».

L’Espagne compte « se conformer à ses engagements et obligations en vertu du Statut de Rome et du droit international ». Le gouvernement irlandais a indiqué dans un communiqué « soutenir fermement la CPI » et appelle « tous les Etats à respecter son indépendance et son impartialité, en s’abstenant de toute tentative d’affaiblir la Cour ». Tandis que les Pays-Bas ont également annoncé qu’ils respecteront la décision de la Cour pénale internationale, tout comme la Belgique.

Plus ambigüe est la position de la France qui par la voix du porte-parole Quai d’Orsay rappelle lors d’un point presse jeudi 21 novembre « l’importance de la CPI ». Tout en jugeant l’arrestation de Benyamin Netanyahu comme étant « un point juridiquement complexe ».

En Italie, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a déclaré que son pays serait « obligé d’arrêter le Premier ministre israélien ou son ancien ministre en cas de visite dans le pays ». Mais dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, s’est montré beaucoup plus prudent : « Nous évaluerons avec nos alliés la manière de réagir et d’interpréter cette décision. »

Le porte-parole du gouvernement allemand quant à lui a indiqué « avoir du mal à imaginer que les arrestations puissent être effectuées en Allemagne ».

En revanche, certains Européens sont totalement opposés à l’arrestation de Benyamin Netanyahu. En Autriche, le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg estime qu’ « il paraît absurde de placer sur le même plan les membres d’un gouvernement élu démocratiquement et le dirigeant d’une organisation terroriste ».

Par pure provocation, l’infréquentable Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, a invité son homologue israélien à visiter son pays et a promis que le mandat d’arrêt émis contre lui « ne serait pas appliqué ».

Pour résumer, il convient de rappeler que chacun des 125 États membres de la Cour internationale pénale, dont les États-Unis ne font pas partie, sont théoriquement contraints d’arrêter les deux responsables israéliens s’ils se trouvaient sur leur territoire. Cela étant, la Cour ne  disposant  d’aucune force de police pour faire appliquer ses mandats, compte sur le bon vouloir de ses États membres pour exécuter ses décisions.

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