Lese-Ansicht
Algérie : Boualem Sansal placé sous mandat de dépôt
Selon l’AFP, l’avocat de Boualem Sansal, François Zimeray, a déclaré que son client a été entendu, le mardi 26 novembre, par le parquet antiterroriste d’Alger et placé en détention.
Il a précisé que l’écrivain franco-algérien s’était rendu à Alger en toute confiance. Cependant, il a été placé en détention en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, qui réprime toute atteinte à la sûreté de l’État.
« La privation de liberté d’un écrivain de 80 ans en raison de ses écrits est un acte grave », a-t-il déclaré. « Quelles que soient les blessures invoquées et les sensibilités heurtées, elles sont indissociables de l’idée même de liberté, chèrement conquise en Algérie. Il y a là une disproportion manifeste dont les auteurs n’ont vraisemblablement pas mesuré la portée », a-t-il ajouté.
« S’il doit y avoir enquête, celle-ci ne justifie nullement que la détention de Boualem Sansal soit prolongée », a affirmé Me François Zimeray. Boualem Sansal, qui a systématiquement critiqué les dirigeants algériens, a été arrêté à la mi-novembre alors qu’il revenait en Algérie depuis la France. Son arrestation a eu lieu le 16 novembre.
Cependant, l’agence gouvernementale algérienne APS a évoqué, le vendredi 22 novembre, l’arrestation de l’auteur de 2084 : La fin du monde à l’aéroport d’Alger, sans donner d’informations sur la date ni les raisons. La ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Sophie Prima, a été interrogée à l’Assemblée nationale le mardi 26 novembre, sur la possibilité de sanctionner des dirigeants algériens dans cette affaire. Sa réponse a été un appel à faire preuve de discrétion.
Commentant cette affaire, le président français Emmanuel Macron s’est dit « très préoccupé » par la disparition de l’écrivain.
L’article Algérie : Boualem Sansal placé sous mandat de dépôt est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.
A l’hôtel Itropika Beach Tabarka : une soirée festive pour les partenaires agents de voyages
A l’issue de l’année touristique 2024, l’hôtel Itropika Beach Tabarka, établissement de catégorie 4 étoiles, vient d’organiser une soirée mémorable en l’honneur de ses meilleurs partenaires agents de voyages.
Cet événement, placé sous le signe de la convivialité et de la célébration, a permis de renforcer les liens entre les acteurs du secteur tout en offrant une expérience festive inoubliable qui a réuni les agences de voyages à la fois tunisiennes et algériennes partenaires de l’hôtel.
L’Itropika Beach Tabarka est en effet un établissement qui a bâti sa notoriété sur une offre-produit qui répond tout particulièrement à la clientèle tunisienne mais aussi algérienne, constituée pour l’essentiel de familles durant la haute saison estivale.
L’emplacement de l’hôtel, directement en bord de mer de cette ville surnommée la Cité du Corail, et première escale après la frontière, constitue un atout considérable qui s’ajoute à la panoplie de services proposés.
Remise de trophées
La direction de l’hôtel Itropika Beach Tabarka au grand complet a accueilli ses partenaires venus spécialement pour la cérémonie. Dès leur arrivée, les invités ont été plongés dans une atmosphère soigneusement orchestrée avec accueil personnalisé.
La soirée a débuté par un cocktail de bienvenue, offrant aux participants l’occasion de se rencontrer et d’échanger dans un cadre détendu. Le discours d’ouverture prononcé par Dhiaeddine Yaacoubi, directeur commercial de l’établissement, a mis en lumière l’importance des partenariats et a remercié, au nom du promoteur de l’établissement, Hatem Ben Néji, chacun des invités pour leur contribution au succès collectif. « Nous tenons à remercier chaleureusement tous nos partenaires pour leur présence et leur engagement au cours de la saison qui s’achève. Nous voulons leur témoigner toute notre reconnaissance et notre gratitude », a-t-il déclaré lors de la cérémonie.
Le management de l’hôtel Itropika Beach Tabarka.
Des activités interactives ont également été au cœur de la soirée. Des jeux de networking ont permis aux participants de mieux se connaître tandis qu’un spectacle artistique varié a ajouté une touche divertissante à l’événement, captivant l’audience tout au long de la soirée. Le dîner proposé par le chef de l’hôtel a été un véritable festin. Chaque plat, élaboré avec soin, a ravi les papilles des convives.
Des partenaires de haut niveau
L’hôtel Itropika Beach Tabarka a attribué un certain nombre de trophées à ses partenaires pour leur réalisations commerciales au cours de l’année 2024, à la fois en termes de chiffre d’affaires réalisé, de nuitées totalisées, mais également pour les meilleures progressions par rapport à l’exercice 2023.
A ce titre, les agences MyGo en B2B et Tunisie Booking en B2C ont été distinguées pour leurs réalisations, en formulant le vœu que l’année 2025 soit au moins aussi bonne, sinon meilleure que celle de 2024.
L’année écoulée a en effet été marquée par l’augmentation de la capacité de l’hôtel qui est passée de 145 à 155 chambres et suites, permettant ainsi d’offrir une qualité d’hébergement en nette amélioration dans une démarche de quête continue de consolidation de son offre. Les 10 nouvelles chambres inaugurées cette année sont des chambres familiales pouvant accueillir jusqu’à 4 personnes. Par ailleurs, l’Itropika Beach Tabarka se dote également d’un nouveau centre ultra-moderne de bien-être constitué d’un hammam et d’un spa afin de répondre à l’attente de sa clientèle.
L’article A l’hôtel Itropika Beach Tabarka : une soirée festive pour les partenaires agents de voyages est apparu en premier sur Tourisme, hôtels, voyages en Tunisie et ailleurs.
Algérie : Une rare introduction en bourse pourrait être suivie d’au moins trois autres en 2025
Tebboune signe la loi de Finances 2025
Algérie: BAIC inaugure une nouvelle succursale à Boumerdès
Tebboune signe le plus gros budget de l’histoire de l’Algérie
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a signé, dimanche 24 novembre 2024, la loi de finances pour l’année 2024, qui a approuvé le budget le plus important de l’histoire du pays.
Le 16 novembre, l’Assemblée populaire nationale et l’Assemblée nationale (les deux chambres du Parlement algérien) ont approuvé à l’unanimité le projet de budget général du pays pour l’année 2025.
Le budget de l’Algérie pour 2025 prévoit :
- Un déficit historique et un niveau de dépenses le plus élevé de l’histoire du pays. Il table sur un déficit budgétaire pour l’année prochaine de 62 milliards de dollars.
- Le budget est exempt de nouveaux frais et taxes.
- De nombreuses exonérations fiscales et douanières pour les biens et produits importés de l’étranger, dans le cadre des efforts du gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
Détails du budget de l’Algérie pour l’année 2025
La loi de finances a approuvé un budget qui est le plus important de l’histoire de l’Algérie, avec des dépenses totales dépassant les 128 milliards de dollars; contre 112 milliards de dollars en 2024. Ce qui représente une augmentation des dépenses d’environ 10 % par rapport à l’année dernière.
Les prévisions du ministère des Finances indiquent que les recettes du pays au cours de 2025 atteindront 8 523 milliards de dinars (64 milliards de dollars). Soit une augmentation de 4,5 % par rapport aux recettes de l’année en cours. Et une augmentation des exportations de pétrole et de gaz de 1,9 %.
Le budget général de l’État a été préparé sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole de 70 dollars, pour les trois prochaines années.
Le projet prévoit en outre que le déficit budgétaire de l’Algérie s’aggravera au cours de l’année à venir. Et ce, pour atteindre l’équivalent de 19,8 % du produit intérieur brut; contre 43 milliards en 2024.
L’économie algérienne souffre d’une dépendance excessive à l’égard des revenus pétroliers et gaziers, qui représentent environ 90 % des recettes en devises du pays.
Selon le même document, la croissance économique devrait atteindre 4,5 % en 2025 et 2026 et 3,7 % en 2027. Une baisse que le gouvernement justifie par « le déclin attendu de la croissance du secteur des hydrocarbures ».
L’article Tebboune signe le plus gros budget de l’histoire de l’Algérie est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.
Transport de marchandises : Nouvelle ligne maritime Alger-Doha
Tour de vis à Alger : l’écrivain Boualem Sansal sous les verrous
L’écrivain algérien Boualem Sansal, un symbole de la liberté d’expression, connu pour ses critiques acerbes du régime en place et ses prises de position courageuses contre l’extrémisme religieux, a été arrêté par la police à Alger peu après son arrivée le 16 novembre dernier, selon des informations exclusives obtenues par ‘‘Marianne’’. Cette arrestation suscite une vive inquiétude parmi ses proches et dans les cercles intellectuels.
Âgé de 75 ans, Boualem Sansal, auteur du célèbre ‘‘2084 : la fin du monde’’, a passé sa carrière à dénoncer les dérives autoritaires et idéologiques en Algérie. Malgré les censures imposées sur ses œuvres dans son pays natal, il continuait de s’y rendre régulièrement, refusant de se laisser intimider par le régime ou les menaces de groupes islamistes.
Récemment naturalisé français, Sansal n’avait plus donné signe de vie depuis son arrivée à Alger, avant que des sources proches ne confirment son arrestation par les autorités locales.
Un contexte de répression accrue
L’arrestation de Sansal s’inscrit dans une dynamique de répression systématique des voix dissidentes en Algérie. Depuis plusieurs années, le gouvernement s’en prend aux intellectuels et artistes jugés trop critiques. Ce «tour de vis» vise, selon des analystes, à museler toute forme de contestation, notamment de la part de figures bénéficiant d’une audience internationale.
«En Algérie, tout a été verrouillé», déclarait Sansal dans une récente interview à ‘‘Marianne’’, décrivant un système où la liberté d’expression est soumise à une surveillance rigoureuse.
L’arrestation de Boualem Sansal a provoqué une onde de choc dans les milieux littéraires et parmi les défenseurs des droits humains. Plusieurs associations, dont Amnesty International et Pen International, ont déjà exprimé leur préoccupation et appellent à une mobilisation pour obtenir sa libération.
Pour beaucoup, cette affaire dépasse le cas individuel de Sansal. Elle illustre un enjeu plus large : la lutte pour préserver un espace de liberté d’expression dans des contextes autoritaires.
Un silence lourd de conséquences
Le gouvernement algérien n’a, pour l’heure, émis aucun commentaire officiel concernant cette arrestation. Cette absence de communication renforce les inquiétudes sur les conditions de détention de l’écrivain.
Boualem Sansal, par sa détermination à dénoncer l’injustice, est devenu un symbole de la résistance intellectuelle face à l’oppression. Son emprisonnement appelle à une solidarité sans faille, tant en Algérie qu’à l’international.
Face à ce durcissement, que peut faire la communauté internationale?
La question reste posée : les pressions extérieures suffiront-elles à infléchir la position d’un régime habitué à ignorer les critiques internationales? Ce cas pourrait bien devenir un test crucial pour évaluer l’efficacité des mobilisations globales en faveur de la liberté d’expression.
L’article Tour de vis à Alger : l’écrivain Boualem Sansal sous les verrous est apparu en premier sur Kapitalis.
Fermeture de l’usine Renault en Algérie ?
L’Algérie vise à coopérer avec la Nouvelle-Zélande pour faire doubler la production halieutique d’ici 2030
Le ministère algérien de la pêche et des productions halieutiques envisage de collaborer avec la Nouvelle-Zélande dans le secteur de la pêche. Dans ce cadre, une rencontre a eu lieu la semaine dernière entre une délégation d’experts algériens et leurs homologues néo-zélandais, afin d’explorer les opportunités de coopération mutuellement avantageuses.
Selon Algérie presse service (APS), les échanges ont porté sur trois axes prioritaires: la formation en pêche et en aquaculture, l’échange d’expérience pour la promotion des activités des coopératives et une meilleure organisation de la filière.
Cette initiative algérienne vise à tirer parti de l’expertise de la Nouvelle-Zélande, le principal fournisseur de produits halieutiques en Océanie, avec des captures de 400 000 tonnes en 2022, dont 75 % proviennent de l’aquaculture.
Cette démarche dans le cadre ouu le gouvernement algérien ambitionne de doubler la production halieutique pour passer à 200 000 tonnes par an d’ici 2030.
L’article L’Algérie vise à coopérer avec la Nouvelle-Zélande pour faire doubler la production halieutique d’ici 2030 est apparu en premier sur Managers.
‘‘Fahla’’ de Rabeh Sebaa : un roman au cœur des luttes algériennes
Dans un paysage littéraire algérien où les langues officielles — arabe, français et tamazight — se disputent, Rabeh Sebaa choisit de bousculer les conventions en publiant ‘‘Fahla’’, un roman audacieux écrit en langue algérienne, dans les deux versions graphiques arabe et latine, invitant à une réflexion profonde sur la société algérienne, en abordant des sujets sensibles qui touchent à la fois à la culture, à l’histoire et aux défis contemporains du pays..
Guettala Djamal
Ce choix linguistique novateur donne une voix écrite à l’algérien, souvent relégué au statut de dialecte, et permet de toucher un public plus large, y compris les jeunes générations de la diaspora.
Dans cet entretien, Rabeh Sebaa nous parle de son œuvre et de son engagement pour la reconnaissance de cette langue, tout en explorant les thèmes centraux de ‘‘Fahla’’ : la lutte des femmes pour leurs droits, la résistance face aux forces de l’obscurantisme, et la quête d’un idéal de beauté et de vérité.
À travers ‘‘Fahla’’, l’auteur nous invite à une réflexion profonde sur la société algérienne, en abordant des sujets sensibles qui touchent à la fois à la culture, à l’histoire et aux défis contemporains du pays.
Kapitalis: Qu’est-ce qui vous a incité à écrire ‘‘Fahla’’ en dialecte algérien et en lettres latines ?
Rabah Sbeaa : L’absence de la langue algérienne dans un paysage littéraire dominé par un triptyque linguistique (arabe, français et tamazight) m’a interpellé. La langue parlée par la majorité des Algériens n’avait pas droit de cité. Il était donc nécessaire de réparer cette anomalie.
‘‘Fahla’’ est sorti simultanément en deux versions graphiques, arabe et latine. Cette dernière vise les locuteurs ayant appris l’algérien par transmission orale mais qui ne connaissent pas l’alphabet arabe, comme les enfants d’émigrés ou les étrangers ayant vécu en Algérie.
Comment le contexte sociopolitique actuel de l’Algérie a-t-il influencé votre écriture et les thèmes abordés dans ce roman ?
Beaucoup de critiques littéraires considèrent ‘‘Fahla’’ comme un roman sociologique. L’intrigue est donc ancrée dans la réalité sociale algérienne, et tous les thèmes abordés reflètent des aspects qui traversent la société algérienne.
Pourriez-vous nous parler du personnage principal, Fahla? Quelles sont les qualités et les défis qui la définissent tout au long du récit ?
Fahla est le prénom du personnage principal, mais c’est aussi un qualificatif désignant une femme déterminée, courageuse et loyale. Elle incarne des valeurs de progrès et d’épanouissement pour l’ensemble de la société.
La lutte des femmes contre la marginalisation et le patriarcat est un thème central de votre roman. Quelles sont les motivations derrière cette représentation, et comment espérez-vous qu’elle résonne avec vos lecteurs ?
Le combat des femmes algériennes pour leur émancipation a commencé bien avant la lutte de libération contre le joug colonial. Il est important de lui donner la visibilité qu’il mérite. La motivation principale derrière cette représentation est de parvenir à faire reconnaître ce combat comme une nécessité, à sa juste valeur.
Quels sont les idées majeures que vous souhaitez transmettre à travers ‘‘Fahla’’, et comment se développent-ils dans le récit ?
C’est fondamentalement la lutte du Beau contre la laideur. Au sens métaphorique, mais aussi comme confrontation entre des valeurs sociales et morales. Les «soldats des ténèbres», ces faussaires de la foi, ennemis jurés de Fahla et de ses compagnons, cherchent à obscurcir la société en imposant de fausses valeurs religieuses, assorties d’interdits et de tabous de leur invention.
Pourquoi avez-vous choisi d’écrire ‘‘Fahla’’ en utilisant le dialecte algérien plutôt que l’arabe classique ? Quel impact pensez-vous que cela a sur la portée de votre œuvre ?
La langue algérienne n’est pas un dialecte. C’est une langue à part entière, avec sa grammaire, sa syntaxe, sa sémantique et sa personnalité. Écrire en algérien, c’est s’adresser à l’ensemble de la société algérienne, tandis que l’écriture en arabe classique s’adresse à une minorité qui ne l’utilise qu’à des fins officielles, car l’arabe classique est principalement une langue de formalité.
Comment décririez-vous votre style d’écriture dans ‘‘Fahla’’, et en quoi ce style contribue-t-il à l’authenticité et à la force de votre message ?
Mon style dans ‘‘Fahla’’ est le même que dans l’ensemble de mes ouvrages : un style personnel, qui dépasse la rigidité et l’exiguïté linguistique, et qui se caractérise par l’invention et l’usage de néologismes.
Comment votre roman a-t-il été accueilli par le public et les critiques ? Y a-t-il des retours qui vous ont particulièrement marqué ?
‘‘Fahla’’ a reçu un excellent accueil, aussi bien du public que des médias, y compris étrangers, comme BBC News. Mais ce qui m’a particulièrement marqué, c’est l’engouement universitaire et scientifique autour de ‘‘Fahla’’. De nombreuses recensions, des articles dans des revues scientifiques, et même des thèses de master et de doctorat, en Algérie et à l’étranger, ont vu le jour. ‘‘Fahla’’ est devenu un objet d’étude scientifique.
Quel impact espérez-vous que ‘‘Fahla’’ ait sur la perception des droits des femmes en Algérie et sur les discussions autour de la condition féminine ?
Le titre est en lui-même un programme. La réception par les femmes, comme par les hommes en Algérie, a été forte et, bien entendu, cela a contribué à sensibiliser davantage de personnes. Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’adhésion à la justesse du combat des femmes algériennes pour l’amélioration de leur condition.
Comment ‘‘Fahla’’ s’inscrit-il dans le paysage littéraire algérien contemporain, notamment par rapport à d’autres œuvres traitant de thèmes similaires ?
Comme je l’ai précisé plus haut, ‘‘Fahla’’ est le premier roman qui s’inscrit dans un cadre brisant le triptyque arabe-français-tamazight, introduisant ainsi une nouvelle langue, celle de l’algérien. Les œuvres traitant de thèmes similaires, comme le combat des femmes algériennes pour leur dignité, n’ont ni la même sensibilité, ni la même lisibilité, ni la même capacité de transmission.
Y a-t-il des auteurs ou des œuvres qui vous ont inspiré dans l’écriture de ‘‘Fahla’’? Et comment ces influences se manifestent-elles dans votre travail ?
À la sortie du roman, une critique littéraire a écrit : «Après ‘‘Nedjma’’, nous avons ‘‘Fahla’’». Je ne suis pas contre cette comparaison, car l’œuvre de Kateb Yacine est, sans conteste, une source d’inspiration. D’autant plus que les deux romans associent l’Algérie aux noms de leurs héroïnes. Beaucoup considèrent que Fahla n’est pas seulement le nom du personnage principal, mais aussi une métaphore pour désigner l’Algérie, en tant que «Blad Fahla», pays d’endurance et de résilience.
Quelle a été votre expérience personnelle en écrivant ‘‘Fahla’’ ? Y a-t-il des moments ou des défis qui vous ont particulièrement marqué ?
Je suis encore étonné par la facilité et la fluidité avec lesquelles le roman a été rédigé en peu de temps, bien que ce soit ma première expérience d’écriture en algérien. Le texte a coulé de source dans les deux graphies, latine et arabe, comme s’il avait mûri pendant des années. Je vis la même expérience avec le second roman, qui est en cours de finalisation.
Quel message ou quelle leçon principale espérez-vous que les lecteurs retiennent de ‘‘Fahla’’ ?
Deux messages. Tout d’abord, contrairement à une opinion largement partagée, la langue algérienne est une langue qui peut s’écrire. Elle n’est ni une darija, ni une âamiya, ni une chafa’hiya (c’est-à-dire une langue uniquement orale).
Ensuite, un personnage féminin avec un nom aussi symbolique est le meilleur moyen d’illustrer le combat de la Beauté contre la laideur, aussi bien à l’échelle des individus qu’à celle de la société dans son ensemble.
L’article ‘‘Fahla’’ de Rabeh Sebaa : un roman au cœur des luttes algériennes est apparu en premier sur Kapitalis.
Création littéraire et respect de la vie privé : l’affaire Kamel Daoud et Saâda Arbane (Vidéo)
Le débat autour du roman ‘‘Houris’’ de l’écrivain algérien Kamel Daoud, accusé de s’inspirer des événements de la vie de Saâda Arbane, malgré son refus expressément signifié, a relance le vieux débat sur les limites de la transposition de la réalité dans la littéraire et le droit des victimes à la vie privée.
Djamal Guettala
Tandis que certains perçoivent le roman ‘‘Houris’’ comme une œuvre de fiction inspirée de la réalité, d’autres considèrent que l’exploitation de souffrances personnelles d’une femme sans son consentement constitue une violation de l’éthique.
La littérature, comme tout autre art, est un miroir du réel, mais elle n’en est pas prisonnière. À travers l’histoire, les romanciers se sont inspirés d’événements et de personnages réels pour les remodeler dans un contexte littéraire nouveau. En Algérie, plusieurs exemples illustrent cette dynamique : Albert Camus, qui a trouvé dans un crime réel l’inspiration pour le personnage de Meursault dans ‘‘L’Étranger’’; Kateb Yacine, qui a façonné le personnage de Nedjma dans son roman homonyme en s’inspirant du vécu de sa cousine; Tahar Ouettar, qui a abordé l’exécution des marxistes dans son roman ‘‘Al Laz’’.
Dans la même veine, Kamel Daoud a utilisé des éléments du réel pour construire une fiction littéraire, notamment dans son roman ‘‘Meursault, contre-enquête’’. Et il a fait de même dans son dernier roman ‘‘Houris’’, qui vient d’être couronné du prix Goncourt en France. Mais cette fois-ci, son acte a suscité un scandale en Algérie qui risque d’entacher sa réputation.
Atteinte à la vie privée
Saâda Arbane, survivante d’un massacre de la décennie noire, affirme que Kamel Daoud s’est inspiré de son histoire personnelle sans son autorisation. Elle dit même lui avoir signifié clairement son refus lorsqu’il lui a fait part de son intention d’utiliser son histoire dans un roman. Et bien que ce roman ne mentionne pas explicitement le nom de la jeune femme, les similitudes dans les détails contenus dans le roman et le vécu tragique de Saâda ont suscité la colère de celle-ci qui entend poursuivre le romancier en justice. C’est, en tout cas, ce qu’elle a raconté dans une vidéo ayant circulé ces derniers jours dans les réseaux sociaux, où elle raconte ses liens avec Kamel Daoud, à travers son épouse. Cette dernière est la psychiatre qui traite Saâda depuis le début de son drame et qui a intercédé entre sa patiente et son époux pour permettre à ce dernier d’exploiter une histoire censée rester un secret personnel.
Il y a là, entendons-nous, un premier problème : celui de la divulgation du secret médical auquel Mme Daoud ne peut pas se dérober. Elle a trahi sa patiente et abusé de sa confiance. Et c’est impardonnable de tout point de vue.
Sur le plan de la création littéraire, un romancier n’a certes pas besoin du consentement explicite de quiconque pour s’inspirer d’événements réels ou de faits divers, tant que l’œuvre dépasse le cadre d’un récit documentaire pour transfigurer les faits et leur donner une dimension artistique et philosophique. Cependant, la question morale et éthique persiste : un écrivain a-t-il le droit d’exploiter les souffrances d’une personne sans son accord?
Violation du secret professionnel
L’accusation portée contre l’épouse de Kamel Daoud, soupçonnée d’avoir profité de son statut de médecin pour divulguer des détails confidentiels sur Saâda, soulève des enjeux juridiques et éthiques. Encore faut-il établir un lien direct, évident et indiscutable entre l’histoire de Saâda et celle de l’héroïne du roman de Kamel Daoud. Ce que la concernée soutient à l’appui de son accusation : les quelques menus changements introduits par Daoud (noms, lieux, etc.) ne font que rendre encore plus évidentes les similitudes existant entre le vécu de Saâda et celui de l’héroïne du roman «incriminé».
Les analystes suggèrent que le refus de Saâda de voir son histoire relatée dans un roman pourrait être lié à ce que l’on appelle le «syndrome de l’amnésie post-traumatique». Les victimes préfèrent souvent enfouir leurs souvenirs douloureux plutôt que de les affronter. Cette problématique s’inscrit dans un contexte plus large en Algérie, où les massacres de la décennie noire restent largement tabous, offrant un terrain favorable à l’impunité des coupables.
Saâda affirme que la sortie du roman a remué le couteau dans la plaie, en lui rappelant les détails de la tragédie qu’elle a vécue, et que depuis, elle ne retrouve plus le sommeil, ne mange presque plus et a du mal à se concentrer sur quoi que ce soit. Ce dont son mari a témoigné dans la même vidéo.
Limites de la liberté de création
Pour Kamel Daoud, comme pour d’autres écrivains, la littérature est un moyen de confronter l’Histoire et de raviver des mémoires face à la menace de l’oubli. Pourtant, la question demeure : comment concilier la liberté de création littéraire avec le respect de la vie privée des individus?
L’affaire Kamel Daoud et Saâda Arbane dépasse le simple débat littéraire, en posant des questions fondamentales sur la relation entre l’art et la réalité, ainsi que sur les limites éthiques de la transposition de la réalité dans une œuvre artistique. Même si dans une société marquée par des traumatismes collectifs, la littérature reste un moyen nécessaire pour interroger le passé et essayer de le comprendre.
L’article Création littéraire et respect de la vie privé : l’affaire Kamel Daoud et Saâda Arbane (Vidéo) est apparu en premier sur Kapitalis.
En 2025, l’Algérie consacre 25,1 Milliards de dollars à la défense pour renforcer sa sécurité !
L’Algérie prévoit d’augmenter son budget militaire de manière significative en 2025, atteignant un niveau record de 3,35 trillions de dinars (25,1 milliards de dollars), ce qui représente l’un des plus hauts niveaux d’investissement dans la défense au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cette hausse de 16 % par rapport à l’année précédente, inscrite dans […]
The post En 2025, l’Algérie consacre 25,1 Milliards de dollars à la défense pour renforcer sa sécurité ! first appeared on Directinfo.