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COP29 : un financement annuel de 300 milliards de dollars pour lutter contre les changements climatiques

La Conférence des Nations unies pour le climat dans sa 29ème édition (COP29), qui s’est tenue dans la capitale de l’Azerbaïdjan, devait s’achever vendredi 22 novembre. Toutefois, elle a joué les prolongations. Car les négociateurs de près de 200 pays ont lutté pour parvenir à un consensus sur le plan du financement de la lutte contre le changement climatique pour la prochaine décennie.

À un moment donné, les délégués des pays pauvres et des petites nations insulaires ont quitté le sommet de la COP29, frustrés par ce qu’ils ont qualifié de manque d’inclusion. Et craignant que les pays producteurs de combustibles fossiles ne cherchent à édulcorer certains aspects de l’accord.

Une belle enveloppe pour le climat

Finalement, les pays se sont mis d’accord dimanche 24 courant sur un objectif de financement annuel de 300 milliards de dollars pour aider les pays les plus pauvres à faire face aux impacts du changement climatique. Les pays riches seront les premiers à effectuer les paiements.

Cependant, bien qu’il soit positif à première vue, l’accord de la COP29 a été critiqué par les pays en développement, qui l’ont qualifié d’insuffisant.

Tous les participants étaient à la recherche de financements pour atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris. A savoir limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, au-delà de laquelle des impacts climatiques catastrophiques pourraient se produire.

Selon le rapport 2024 des Nations unies sur le déficit d’émissions, le monde est actuellement en passe de connaître un réchauffement de 3,1 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre et l’utilisation des combustibles fossiles continuant d’augmenter.

Le nouveau cadre vise à remplacer l’engagement pris par les pays développés de fournir 100 milliards de dollars par an pour financer la lutte contre le changement climatique dans les pays les plus pauvres d’ici à 2020. Cet objectif a été atteint avec deux ans de retard, en 2022, et expire en 2025.

Ainsi, ces montants permettront à l’essor des énergies propres de se poursuivre et protégeront des centaines de millions de vies. Ils contribueront à ce que tous les pays partagent les énormes avantages d’une action climatique audacieuse : plus d’emplois; une croissance plus forte; une énergie moins chère et plus propre pour tous.

Défi relevé

Le sommet de la COP29 est entré dans le vif du débat sur la responsabilité financière des pays industrialisés, dont l’utilisation historique des combustibles fossiles est à l’origine de la majeure partie des émissions de gaz à effet de serre, pour indemniser les autres de l’aggravation des dommages causés par le changement climatique.

En outre, il a mis à nu les divisions entre les gouvernements des pays riches, contraints par des budgets nationaux serrés, et les pays en développement, qui subissent les conséquences des tempêtes, des inondations et des sécheresses.

Les pays se sont également mis d’accord dans la soirée du samedi 23 novembre sur les règles d’un marché mondial d’achat et de vente de crédits de carbone. Lequel pourrait mobiliser des milliards de dollars supplémentaires dans de nouveaux projets de lutte contre le réchauffement climatique, allant de la reforestation au déploiement de technologies d’énergie propre.

La liste des pays tenus de contribuer, dont les États-Unis, les pays européens et le Canada, remonte à une liste établie lors des négociations des Nations unies sur le climat en 1992. Les gouvernements européens ont exigé que d’autres pays se joignent à eux, notamment la Chine, deuxième puissance économique mondiale et les États du Golfe riches en pétrole. L’accord final encourage les pays en développement à apporter leur contribution, mais ne l’exige pas.

Le texte comprend également un objectif plus large consistant à mobiliser 1 300 milliards de dollars par an pour le financement de la lutte contre le changement climatique d’ici à 2035. Ce qui inclurait des fonds provenant de toutes les sources publiques et privées et correspondrait à la somme nécessaire pour lutter contre le réchauffement de la planète.

L’épreuve de force sur le financement des pays en développement intervient au cours d’une année qui, selon les scientifiques, devrait être la plus chaude jamais enregistrée.

Les pays développés ne sont pas épargnés des effets de cette chaleur extrême, les inondations en Espagne ne sont qu’une nouvelle preuve. Tandis que depuis le début de l’année, les États-Unis ont enregistré 24 catastrophes qui ont coûté des milliards de dollars.

Reste enfin à préciser que tout cela demeure un beau récit. Il faut se rappeler que comme toute police d’assurance, elle ne fonctionne que si les primes sont payées intégralement et à temps.

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COP29 : toujours pas de compromis sur l’accord de financement climatique

Douzième et dernier jour officiel des négociations, et toujours pas de compromis. La Conférence sur le changement climatique de l’ONU à Bakou, en Azerbaïdjan, est officiellement entrée dans les prolongations, vendredi 22 novembre à 18 heures (15 heures à Tunis) faute de compromis.

Les négociateurs de près de 200 pays ne sont pas d’accord sur le nouvel objectif de financement pour le climat que les pays développés sont invités à fournir dans la prochaine décennie aux pays en développement.

La présidence de la COP29 a publié, vendredi 22 novembre 2024, un nouveau projet d’accord de financement climatique, en vertu duquel les pays développés joueront un rôle de premier plan en fournissant 250 milliards de dollars par an jusqu’en 2035.

Un négociateur européen a déclaré à Reuters que le nouveau projet d’accord était trop coûteux et qu’aucun effort n’était fait pour augmenter le nombre de pays contractants. « Personne n’est satisfait de ce chiffre car il est élevé et il n’y a presque rien pour augmenter la base contractuelle », a-t-il déclaré.

A rappeler que les gouvernements représentés au sommet climatique COP29 à Bakou ont pour tâche de convenir d’un vaste plan de financement pour aider les pays les plus pauvres à gérer l’impact croissant du réchauffement climatique et à réduire leurs émissions.

Les consultations devraient s’achever plus tard dans la journée de vendredi, mais pourraient durer plus longtemps s’il y a des difficultés à parvenir à un accord final.

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La CNUCED mène l’initiative climatique de Bakou à la COP29

L' »Initiative de Bakou pour le financement, l’investissement et le commerce climatiques » (BICFIT) a été lancée à l’occasion de la COP29 – la 29e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, afin de combiner financement, investissement et commerce pour répondre de toute urgence au besoin d’agir en faveur du climat alors que la fenêtre d’action rétrécit.

L’initiative vise à renforcer et à coordonner la réponse aux défis climatiques, en favorisant le développement économique et une action climatique significative. Le financement climatique est l’épine dorsale de son efficacité, permettant de mobiliser les ressources là où elles sont le plus nécessaires, indique un communiqué de la CNUCED.

Et d’ajouter que l’initiative est menée par la présidence azerbaïdjanaise de la COP29, cofacilitée par la CNUCED et le PNUD, en collaboration avec d’autres agences des Nations unies et des partenaires mondiaux, tels que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Centre du commerce international (CCI).

« Le commerce, l’investissement et le financement doivent être réunis », a déclaré Rebeca Grynspan, secrétaire générale d’ONU commerce et développement, aux côtés de Mikayil Jabbarov, ministre de l’Économie de l’Azerbaïdjan, et d’Achim Steiner, administrateur du PNUD.

Cette disparité d’investissement constitue un obstacle sérieux à la transition verte, car des coûts d’emprunt élevés empêchent les pays à faible revenu d’accéder aux capitaux nécessaires pour réaliser des progrès significatifs en matière de climat.

Les pays en développement, bien qu’ils soient en première ligne face aux impacts climatiques, ne reçoivent qu’un financement minimal – seuls 1 à 2% des investissements étrangers directs dans les énergies renouvelables, par exemple, vont en Afrique. Cette disparité d’investissement constitue un obstacle sérieux à la transition verte, car des coûts d’emprunt élevés empêchent les pays à faible revenu d’accéder aux capitaux nécessaires pour réaliser des progrès significatifs en matière de climat.

« Nous devons disposer d’un cadre de politiques cohérent qui permettra à ces trois éléments très importants pour l’avenir de l’économie mondiale, le commerce, l’investissement et le financement, de se renforcer mutuellement et de permettre aux pays en développement de prospérer et de croître de manière appropriée », a déclaré Mme Grynspan.

Cohérence en matière d’action climatique

Le manque de cohérence crée des goulets d’étranglement et entrave les progrès, amplifiant et accélérant la transformation, alors que le monde s’efforce de freiner le changement climatique.

Malgré les appels à des initiatives durables, « nous avons des pratiques commerciales qui perpétuent des modèles non durables – par exemple, les technologies d’énergie propre sont soumises à des droits de douane qui sont en moyenne deux fois plus élevés que ceux des combustibles fossiles », a déclaré Mme Grynspan.

Il est essentiel de réformer le système financier international avec pour objectif de permettre aux investissements privés d’atteindre là où ils sont le plus nécessaires.

Les pays en développement sont en première ligne face à la crise climatique, mais à la traîne pour le soutien climatique. Le déficit annuel d’investissement durable dans le monde en développement est d’environ 4 000 milliards de dollars, contre 2 500 milliards il y a dix ans.

C’est pourquoi, par exemple, il est essentiel de réformer le système financier international avec pour objectif de permettre aux investissements privés d’atteindre là où ils sont le plus nécessaires. Les banques multilatérales de développement et le financement du développement doivent se développer, partager davantage de risques et attirer des fonds privés pour soutenir les pays en développement à long terme et à des coûts abordables.

Le soutien de la CNUCED aux pays en développement

À l’avenir, ONU commerce et développement aidera les pays à attirer des investissements étrangers directs dans le domaine du climat, à partager les connaissances et à renforcer les capacités en vue d’atteindre les objectifs nationaux en matière de climat et de développement durable.

Elle aidera les pays à développer des « zones économiques libres vertes » qui intègrent de manière transparente les principes du développement durable dans les zones économiques libres, tout en collaborant avec la communauté de l’investissement durable.

La CNUCED s’associera aux leaders de la finance durable pour s’assurer que ces fonds soutiennent réellement la transition verte, en orientant les ressources vers les secteurs et les régions qui en ont le plus besoin.

L’organisation s’efforcera également de rétablir la confiance dans la finance durable. La baisse récente des investissements dans les fonds durables met en lumière les préoccupations liées à l’écoblanchiment et à la transparence. La CNUCED s’associera aux leaders de la finance durable pour s’assurer que ces fonds soutiennent réellement la transition verte, en orientant les ressources vers les secteurs et les régions qui en ont le plus besoin.

L’organisation aidera également les pays à préparer la mise à jour de leurs plans d’action nationaux sur le climat afin de mieux intégrer une perspective de politique commerciale et d’investissement.

Elle continuera de plaider en faveur de réformes structurelles de l’architecture financière internationale afin que les principaux acteurs – tels que les banques multilatérales de développement – soient adaptés à leur mission et prêts à contribuer au financement du développement durable.

L’organisation aidera également les pays à préparer la mise à jour de leurs plans d’action nationaux sur le climat afin de mieux intégrer une perspective de politique commerciale et d’investissement.

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