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Un budget de 210 millions de dinars pour une coopération suisse plus ciblée et durable en Tunisie

À l’occasion du lancement du nouveau programme de coopération suisse en Tunisie pour la période 2025-2028, Fabrizio Poretti, responsable de la coopération internationale à l’ambassade de Suisse, a présenté les grandes orientations de cette initiative, qui prolonge les efforts entamés entre 2021 et 2024, tout en intégrant de nouvelles priorités stratégiques.

“Ce nouveau cycle s’inscrit dans la continuité, notamment sur les axes économiques et sociaux, mais intègre désormais deux dimensions essentielles : le changement climatique et la gouvernance des migrations », a-t-il indiqué, dans une déclaration accordée à La Presse.

Le responsable a ajouté que ces nouveaux axes visent ainsi à renforcer la résilience du pays, tout en stimulant la création d’emplois, l’employabilité, et la prospérité économique, dans une logique d’inclusion et de durabilité. Le programme ambitionne également de consolider la cohésion sociale à travers la lutte contre la violence, le développement territorial et un soutien accru aux populations vulnérables.

“L’accès aux services de base pour les personnes en situation de handicap, les personnes de retour ou celles souffrant de troubles psychiques, fait partie de nos priorités”, a encore précisé Poretti.

Dans le même cadre, il a ajouté que la coopération suisse concentrera une attention particulière sur les régions intérieures et le sud du pays, considérées comme les plus vulnérables. “Bien sûr, nous continuons à collaborer avec les différents ministères concernés, mais notre volonté est de réduire les disparités régionales”, a-t-il souligné.

Poretti a, en outre, précisé que le genre et la gouvernance sont placés au cœur de ce dispositif sous forme de thématiques transversales, intégrées dans tous les projets du programme. “Ce ne sont pas des aspects secondaires : chaque initiative comportera une composante genre et gouvernance”, a-t-il assuré.

Doté d’un budget global de 210 millions de dinars tunisiens (en baisse de 20 à 30 % par rapport à la période précédente, en raison de restrictions budgétaires globales), le programme se veut plus ciblé et efficace. “Nous allons privilégier les partenariats de confiance et miser sur les dynamiques locales. Des projets portés par des municipalités ont déjà démontré leur impact positif”, a-t-il assuré.

La Suisse maintient ainsi son soutien aux secteurs stratégiques, tels que le tourisme, l’agriculture biologique, ou encore le textile éco-responsable. L’efficacité énergétique, en lien avec l’ANME, constitue également une base de travail solide, notamment grâce à l’évaluation énergétique de 350 municipalités réalisée lors de la première phase.

“ Ce que nous faisons, ce n’est pas de l’aide ponctuelle, c’est une coopération construite ensemble, dans la durée. Nos projets s’étalent souvent sur huit, voire douze ans, pour garantir une transformation en profondeur”, a conclu Poretti.

“L’épargne en Tunisie pourrait chuter sous les 5 %”, alerte une universitaire

Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit une croissance économique modeste de 1,4 % en Tunisie, aussi bien pour l’année 2025 que pour 2026, selon son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, publié mardi à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington.

Intervenant ce jeudi sur les ondes d’Express Fm, Hela Ben Hassine Khalladi, Maître de conférences en économie à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis (FSEG Tunis), a réagi à ces chiffres en soulignant qu’ils s’inscrivent dans un contexte mondial incertain, marqué notamment par les nouvelles taxes douanières imposées par le président américain Donald Trump, ainsi que par des facteurs économiques locaux préoccupants.

La spécialiste a aussi précisé que cette prévision de 1,4 % reste largement inférieure à celle annoncée dans la loi de finances 2025, qui table sur une croissance de 3,2 %. Elle attribue cet écart à plusieurs déséquilibres internes persistants dont un taux d’inflation élevé, un déficit budgétaire et commercial croissant et surtout une dette publique en forte augmentation, malgré un recul de la dette extérieure au profit de la dette intérieure.

“Ces déséquilibres économiques nécessitent des réformes structurelles urgentes pour éviter l’aggravation de la situation”, a-t-elle encore déclaré.

Une inflation qui recule… avant de repartir à la hausse

Par ailleurs, le FMI prévoit une baisse de l’inflation en Tunisie, passant de 7 % en 2024 à 6,1 % en 2025, mais avec une reprise à 6,5 % en 2026. Ces projections reposent sur plusieurs variables clés dont : le prix du pétrole, actuellement en baisse en raison des droits de douane américains, le prix des céréales, en recul malgré la guerre en Ukraine grâce à une bonne production en Argentine et en Australie et le taux de change du dinar, affecté par la hausse de l’euro face au dollar, ce qui pourrait provoquer une augmentation des prix à l’importation.

En ce qui concerne les investissement, l’universitaire a indiqué que selon les projections du FMI jusqu’en 2030, le taux d’investissement en Tunisie pourrait tomber à moins de 10 %, tandis que le taux d’épargne descendrait sous la barre des 5 %.

Face à cette situation, la professeure appelle à des réformes profondes, notamment la restructuration des entreprises publiques, la révision de la politique de subventions, l’amélioration du climat des affaires et la hausse de la productivité nationale.

“Il est impératif que la décision politique accompagne ces réformes et mobilise l’ensemble des acteurs pour éviter une détérioration prolongée de la situation économique”, a-t-elle conclu.

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