Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Pourquoi les Tunisiens ne vont-ils pas encore acheter leurs voitures en Chine ?

Sur fond de renouvellement lent du parc automobile tunisien et d’un marché en mutation, les marques chinoises poursuivent leur progression en Tunisie. Toutefois, contrairement à l’Algérie voisine, aucune dynamique structurée ne semble encore émerger chez les particuliers tunisiens de “se rendre en Chine pour acheter leur voiture”.

Pourquoi pas de tourisme d’achat vers la Chine ?

En effet, les échanges commerciaux Tunisie-Chine prennent de l’ampleur : en 2023, les importations tunisiennes en provenance de Chine ont atteint environ 2,74 milliards USD. Parmi ces flux, les “véhicules autres que les chemins de fer ou tramways” représentent près de 153,39 millions USD pour l’année.

Plus précisément, les importations de voitures particulières et véhicules de transport de personnes depuis la Chine étaient d’environ 54,33 millions USD en 2023.

Par ailleurs, selon un rapport datant de 2025, la part des voitures neuves “populaires” vendues en Tunisie a augmenté : au 30 juin 2025, pas moins de 5 056 voitures ont été vendues dans cette catégorie, contre 3 191 au même moment en 2024. Les marques asiatiques (japonaises, coréennes et chinoises) occupent les premières places.

Bien que les chiffres montrent une plus forte présence chinoise sur le marché tunisien, le schéma d’un voyage individuel en Chine, achat sur place puis importation personnelle, reste marginal, voire inexistant dans les données publiques.

La raison : le cadre réglementaire tunisien est strict. Selon un guide sectoriel, la Tunisie applique un système de quotas annuels d’importation de véhicules, en lien avec le déficit commercial, et interdit l’entrée de véhicules de plus de 5 ans dans certains cas.

De plus, les coûts cachés (transport, homologation, taxes douanières) et les risques (réseau après-vente limité pour certaines marques, pièces de rechange) rendent l’importation directe peu rentable pour un particulier.

Des marques chinoises qui gagnent du terrain localement

Malgré ce constat, l’intérêt des acheteurs tunisiens pour les marques chinoises ne fait aucun doute. Par exemple, la marque Chery a annoncé une hausse de 87 % de ses ventes en Tunisie en 2023. Ces marques séduisent par des modèles à prix compétitifs, bien équipés, souvent dans la catégorie “voitures populaires”. Et de l’autre côté, le marché a également vu la part du marché parallèle (importations informelles ou contournements) grimper à environ 32 % en 2025, contre 29 % en 2024.

Un autre chiffre clé : près de 50 % du parc automobile tunisien a plus de 15 ans, selon les concessionnaires et importateurs réunis au sein de la chambre sectorielle.

A cet égard, le secteur automobile tunisien est à la croisée des chemins. Tout d’abord, pour les consommateurs : l’option d’une voiture chinoise récente via un importateur agréé peut être plus judicieuse que d’envisager un déplacement en Chine.

De deux, pour les annonceurs/acteurs commerciaux : le repositionnement vers les voitures populaires chinoises est une opportunité. Mais le défi reste de garantir réseau pièces/SAV et communication adaptée.

Quant aux décideurs publics : un renouvellement du parc (âge moyen – 15 ans) pourrait passer par des incitations à l’importation de véhicules récents, ou par l’assemblage local.

Ceci pour dire qu’en Tunisie, l’arrivée des marques chinoises sur le marché de l’automobile ne pose désormais plus de doute : elles sont bien présentes, elles progressent, et elles répondent à une demande croissante pour des véhicules accessibles et modernes. Et pour notre pays, le chemin reste encore contrôlé et institutionnalisé, par l’importateur ou le distributeur, plus que par le voyageur-acheteur. Une nuance importante pour les observateurs du secteur.

The post Pourquoi les Tunisiens ne vont-ils pas encore acheter leurs voitures en Chine ? first appeared on La Presse de Tunisie.

La Tunisie vit au-dessus de ses moyens selon Fitch Solutions : comment en sortir ?

Une étude publiée par l’agence britannique Fitch Solutions le 22 octobre 2025 souligne une nette érosion du pouvoir d’achat des ménages tunisiens depuis 2019, révélant un déséquilibre accru entre consommation et croissance économique.

Selon le rapport intitulé “Consumption and Household Income in Tunisia”, le pouvoir d’achat réel moyen des ménages tunisiens a reculé de 11,1 % entre 2019 et 2025, après ajustement pour l’inflation. Le rapport met aussi en lumière une croissance de la consommation des ménages estimée à environ 3,8 % par an, alors que la croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) reste bloquée autour de 2 % l’an, traduisant selon Fitch un phénomène où “le pays vit au-dessus de ses moyens”.

En détail, l’agence relève que le taux de croissance annuel de la consommation est supérieur à celui de l’épargne et plus rapide que celui de la croissance économique, ce qui accroit la vulnérabilité des ménages. Par ailleurs, le rapport évoque que près de 9 % des dépenses des ménages sont consacrées à des biens non essentiels (tabac, alcool, restaurants, internet), tandis que la part de la dépense en éducation atteint seulement 1,2 %.

Sur le plan des revenus, l’étude recense que 95 % des ménages disposent d’un revenu disponible annuel inférieur à 10 000 dollars, tandis que seulement 2 % des ménages dépassent ce seuil fixé à 50 000 dollars annuels. Environ 20 % des ménages seraient ceux ayant un revenu annuel inférieur à 5 000 dollars.

Ce tableau s’inscrit dans un contexte global particulièrement difficile : le taux de croissance réel du PIB tunisien avait été estimé à 0,5 % en 2023, passant à 1,3 % prévu pour 2024.  De l’autre côté, l’inflation demeure élevée et freine la capacité d’achat des ménages.

Pour les experts de Fitch, ce phénomène de consommation “au-dessus des moyens” constitue un risque structurel : non seulement les dépenses s’accroissent plus vite que les ressources, mais l’épargne se réduit, d’où une moindre résilience face aux chocs économiques externes.

Le rapport interroge également l’efficacité des politiques sociales et de l’emploi menées en Tunisie depuis 2019. Le chômage reste élevé, la création d’emplois stagnante, tandis que les dispositifs tels que les entreprises communautaires sont jugés “mal conçus” par l’agence.

Toujours selon la même source, face à  cette situation la Tunisie se trouve aujourd’hui à un carrefour délicat : le ralentissement de la croissance, la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation de la consommation par rapport aux ressources fragilisent les ménages et mettent sous pression les politiques publiques. Fitch Solutions ajoute que sans mesures structurelles ambitieuses, le niveau de pouvoir d’achat de 2019 ne sera probablement pas retrouvé d’ici à la fin de 2028.

Ainsi, les autorités tunisiennes et les acteurs sociaux sont donc appelés à repenser les mécanismes d’appui aux ménages, stimuler l’emploi et l’épargne, et mieux contrôler la structure des dépenses familiales pour éviter une détérioration plus profonde de la situation économique.

The post La Tunisie vit au-dessus de ses moyens selon Fitch Solutions : comment en sortir ? first appeared on La Presse de Tunisie.

❌