Les Trabelsi, clan de Leila, la veuve de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, décédé le 19 septembre 2019 à Djeddah, en Arabie saoudite, où il s’est enfoui après la révolution du 14 janvier 2011, continuent de faire parler d’eux et de payer pour les malversations financières et autres qu’ils ont commis du temps où ils imposaient leur loi en Tunisie.
C’est le cas notamment des deux figures les plus emblématiques de ce clan, qui sont Imed Trabelsi, incarcéré depuis 2011, poursuivi dans plusieurs affaires, condamné à de lourdes peines de prison, et qui risque de passer le restant de sa vie sous les verrous, et Belhassen Trabelsi, poursuivi dans plusieurs affaires et condamné à de lourdes peines de prison lui aussi, mais il est en fuite depuis quatorze ans et traqué par la justice tunisienne.
Ces deux-là viennent d’être condamnés par la chambre pénale spécialisée dans les affaires de corruption financière auprès du tribunal de première instance de Tunis à trois ans de prison, peine assortie d’une exécution immédiate pour Belhassen, toujours en fuite.
Selon les éléments du dossier, les deux éléments les plus corrompu des Trabelsi étaient poursuivis pour des faits à caractère financier liés à l’octroi d’un prêt par une banque publique, dans de conditions peu orthodoxes.
Par ailleurs, les poursuites ont été classées dans cette même affaire à l’encontre de l’ancien président, décédé, et ce conformément aux dispositions légales en vigueur.
Si la Tunisie est très majoritairement sunnite, le chiisme y a une présence historique et existe aujourd’hui sous une forme souvent plus culturelle ou «affective» que numériquement significative, tout en étant parfois l’objet de débats plus politiques que religieux.(Ph. Rassemblement de solidarité avec les femmes iraniennes devant le Centre culturel iranien, à Mutuellevile, Tunis).
Imed Bahri
Les récentes attaques militaires d’Israël et des Etats-Unis contre l’Iran ont certes provoqué une grande émotion en Tunisie et un courant de sympathie pour le peuple iranien, mais ce sentiment reste conjoncturel et exprime davantage un rejet de l’expansionnisme belliqueux d’Israël et de l’impérialisme décomplexé des Etats-Unis qu’une réelle sympathie pour le régime des mollahs en place à Téhéran. Car les Tunisiens, plus portés sur la modération et la négociation, ont toujours abhorré les radicalismes, qu’ils soient politiques ou religieux. Et l’Iran de la République islamique ne leur inspire pas confiance. Au contraire…
La Tunisie est un pays à très forte majorité sunnite, de rite malékite. Le poids du chiisme y est relativement faible en termes de nombre de fidèles. Cependant, des voix s’élèvent, notamment sur les réseaux sociaux, pour s’alarmer de la poussée du chiisme dans le pays que certains attribuent, à tort ou à raison, à l’activisme de prosélytes locaux proches du Centre culturel iranien ouvert dans le pays dans les années 1990 ou à un supposé tropisme iranien du président Kaïs Saïed que des opposants agitent sans en apporter la preuve.
La question de la présence chiite en Tunisie est complexe et a des dimensions historiques et sociopolitiques.
Une présence remontant au Xe siècle
En effet, le chiisme n’est pas un phénomène nouveau dans notre pays. Il a une présence ancienne, notamment liée à la période fatimide (Xe siècle), qui était une dynastie chiite.
Il existe aussi un «chiisme affectif et politique» qui s’exprime à travers une admiration pour Ahl Al-Bayt (la famille du prophète Mohamed), souvent plus dans une logique de justice que de confrontation.
Il n’existe pas de chiffres précis et récents sur le nombre exact de musulmans chiites en Tunisie. Cependant, les sondages sur la religiosité mentionnent souvent l’acceptation de la présence chiite (par exemple, un sondage de 2021 indique que 50,2% des Tunisiens acceptent qu’il y ait des chiites en Tunisie), mais cela ne se traduit pas par un pourcentage significatif de la population se déclarant chiite.
La grande majorité de la population reste donc musulmane sunnite (environ 99%).
La liberté de conscience garantie par la loi
Récemment, des discussions ont émergé concernant une possible «percée chiite» en Tunisie, parfois liée à des influences étrangères ou des questions politiques. Cependant, beaucoup soulignent que le chiisme tunisien est souvent distinct de celui du Moyen-Orient, porté par des intellectuels et sans radicalisme. L’hostilité entre sunnites et chiites, si elle existe, est surtout perceptible chez les groupes islamistes radicaux, qui sont aujourd’hui très marginaux dans notre pays.
Sur un autre plan, la Tunisie est un État civil qui garantit la liberté de conscience. Le chiisme est une doctrine reconnue, bien que son exploitation à des fins politiques soit un sujet de préoccupation pour l’État.
Les ouvrages que publie à Tunis Sud Éditions ne cherchent ni à séduire ni à caresser dans le sens du poil. Ils dérangent parfois, questionnent souvent, éclairent toujours. Certains, bien qu’éloignés des tables de nouveautés, conservent une force intacte. Ils abordent l’histoire, les impasses de la modernité, les fragments intimes, les soubresauts de la mémoire tunisienne. Voici cinq titres qui méritent qu’on les reprenne aujourd’hui, à contre-courant du bruit ambiant.
Djamal Guettala
‘‘Noùl’’, de Sonia Kallel
Dans la Médina de Tunis, entre ruelles éteintes et ateliers oubliés, Sonia Kallel marche, observe, écoute. Son texte suit les derniers tisserands du sefsari, témoins d’un monde qui décline mais refuse de disparaître. Le noùl, ce métier à tisser archaïque, devient symbole d’un geste, d’un lien, d’un récit. Un livre modeste dans la forme, puissant dans sa portée.
‘‘Quelques jours de la vie d’un couple’’, de Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi :
Un couple en apparence solide s’effondre. En toile de fond : la Tunisie des années 2000, la dictature, les faux-semblants sociaux, les blessures d’enfance enfouies. Dans une langue limpide et acérée, Rabâa Ben Achour explore ce qui ronge : le vide derrière la réussite, l’exil intérieur, la perte de sens. Un roman lucide et nécessaire.
‘‘Wassila Bourguiba – La main invisible’’, de Noureddine Dougui :
Longtemps cantonnée à un rôle secondaire, Wassila Bourguiba apparaît ici dans toute sa complexité. Conseillère de l’ombre, stratège politique, figure féminine centrale d’un pouvoir viril, elle a su manœuvrer, influer, façonner. Dougui retrace avec rigueur et nuance le parcours de cette femme dont l’histoire a trop longtemps ignoré la trace.
‘‘La marmite d’Ayoub’’, de Med Ridha Ben Hamouda :
C’est un roman de faille, de vertige, de beauté crue. Med Ridha Ben Hamouda y interroge ce qui subsiste quand tout vacille : le désir, le sacré, la quête du bonheur. Une écriture intense, presque mystique par moments, qui cherche moins à convaincre qu’à secouer.
‘‘Le Bandit’’, de Taoufik Ben Brik :
Une fiction enragée, écrite comme une course, une fuite, une charge. Publié en 2004, ‘‘Le Bandit’’ anticipe le soulèvement des corps et des mots. Avec sa langue nerveuse et insolente, Taoufik Ben Brik invente un héros qui vole les paragraphes, défie les dictatures et plante ses étendards dans les marges. La littérature comme insurrection.
Sud Éditions ne publie pas pour accompagner l’air du temps, mais pour en décaler le rythme. Ces cinq livres, chacun à sa manière, proposent une autre lecture de la Tunisie : plus intérieure, plus dense, plus libre.
La lune de miel entre l’administration Trump et le président syrien Ahmed Al-Charaa se poursuit. Après avoir rencontré le président américain à Riyad en mai, Al-Charaa est attendu à la Maison-Blanche début septembre. Toutefois, Washington a six exigences: la normalisation avec Israël, l’expulsion des combattants étrangers sur laquelle les Américains se montrent désormais moins rigides, l’expulsion des combattants palestiniens, le démantèlement des réseaux iraniens, la destruction des armes chimiques et empêcher la résurgence de l’État islamique qui continue de constituer une menace sérieuse.
Imed Bahri
Une enquête publiée par le New York Times (NYT) indique que l’administration Trump a levé la plupart des sanctions contre la Syrie ce qui est un signe de bonne volonté envers le nouveau pouvoir dirigé par Al-Charaa. Cependant, ce rapprochement diplomatique n’est pas un chèque en blanc, il est conditionné par la satisfaction de certaines exigences spécifiques des États-Unis.
La décision de lever les sanctions a été saluée par le peuple syrien dont plus de 90% de la population vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Cependant, certaines sanctions levées par Trump vont nécessiter l’approbation du Congrès ce qui ne sera pas difficile à obtenir étant donné que le président dispose de la majorité aussi bien dans la Chambre des représentants que dans le Sénat et que les démocrates souhaitent donner sa chance au nouveau pouvoir syrien.
Normalisation avec Israël
L’enquête du NYT confirme que les États-Unis attendent du gouvernement syrien qu’il prenne des mesures sérieuses pour normaliser ses relations avec Israël ce qui impliquerait dans un premier temps la signature d’un accord garantissant la cessation de toutes les hostilités entre les deux pays.
Washington espère que la Syrie adhérera à terme aux Accords d’Abraham à l’instar des Émirats arabes unis, du Maroc, de Bahreïn et du Soudan.
Selon le journal américain, le président Trump a exigé l’expulsion des combattants étrangers arrivés en Syrie depuis 2011 craignant qu’ils ne soient impliqués dans la planification d’attentats terroristes à l’étranger.
Cependant, Al-Charaa a rejeté les premières demandes américaines d’expulser les combattants ou de les séparer de ses forces. Il a d’ailleurs déjà commencé à les intégrer à sa nouvelle armée. Son gouvernement maintient que leur retour dans leur pays est quasiment impossible soit parce que ces pays refusent de les accueillir, soit en raison du risque de les voir exécutés.
Le gouvernement syrien de transition a également averti que l’isolement des combattants en Syrie pourrait engendrer des divisions internes et fragiliser le nouveau régime.
Après que Trump ait initialement exigé le départ de «tous les terroristes étrangers» de Syrie, Washington a ensuite reculé exigeant seulement une transparence totale sur leur localisation.
Le NYT explique qu’un grand nombre de ces combattants avaient auparavant combattu au sein d’Al-Qaïda en Syrie qu’Al-Charaa a fondé et dirigé pendant des années avant d’annoncer sa scission en 2016. Des milliers d’entre eux sont restés au sein de la formation du futur président syrien Hayat Tahrir Al-Cham ou dans d’autres formations loyalistes.
Autre exigence, les Américains attendent également de la Syrie qu’elle rompe ses liens avec les groupes armés palestiniens notamment le mouvement du Jihad islamique, une demande saluée par Israël. Le gouvernement syrien a déjà pris les premières mesures en arrêtant deux hauts responsables du mouvement en avril dernier.
Le journal américain ajoute que la Syrie est confrontée à un dilemme concernant l’expulsion des chefs et combattants palestiniens car aucun pays n’est disposé à les accueillir. Le Liban et les pays voisins refusent de les accueillir par crainte de tensions ou d’attaques israéliennes.
Démantèlement des réseaux iraniens
Les États-Unis exigent également le démantèlement des réseaux affiliés à l’Iran sur leur territoire. Cette exigence n’est pas difficile à obtenir du fait que le président Al-Charaa considère l’Iran et le Hezbollah comme des partenaires du régime du président déchu Bachar el-Assad qu’il a combattu. Cependant, selon le NYT, ce processus pourrait nécessiter l’aide de services de renseignement étrangers.
Le journal américain indique que la destruction des armes chimiques est également une priorité absolue pour les États-Unis.
Le programme chimique syrien a débuté dans les années 1970 et les scientifiques syriens ont réussi à constituer des stocks de sarin, de chlore et de gaz moutarde dont certains ont été utilisés contre des civils pendant les 13 années de guerre civile sous Al-Assad.
Cela a conduit à un accord en 2013 qui a permis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) relevant des Nations Unies d’envoyer des inspecteurs fermer 27 sites liés à la production de ces armes.
Le nouveau gouvernement syrien a invité des experts internationaux et a coopéré pour partager des informations sur les stocks restants. Les experts estiment qu’il existe environ 100 sites cachés ce qui rend l’accès et la destruction de ces stocks particulièrement difficiles.
Prévenir la résurgence de Daech est également une priorité pour Washington, qui exige du gouvernement syrien qu’il contrôle les camps et les prisons où sont détenus les combattants de Daech, lesquels sont toujours sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), formées par des Kurdes soutenus par les États-Unis.
La Maison-Blanche espère que le nouveau gouvernement assumera la responsabilité de la fermeture des camps abritant les familles des combattants de Daech et préparera le terrain pour la réinsertion ou l’expulsion de leurs résidents malgré la fragilité des infrastructures sécuritaires syriennes dans ces zones.
Washington ne se préoccupe pas outre mesure de la manière dont Al-Charaa gouverne la Syrie en interne mais s’attache plutôt à garantir que cette gouvernance soit cohérente avec les intérêts régionaux des États-Unis… et d’Israël. C’est le facteur décisif dont dépendra l’amélioration des relations avec Damas.
La bibliothèque tunisienne s’enrichit avec un nouvel ouvrage de Shams Nadir / Mohamed Aziza,‘‘Planisphère intime’’, qui vient de paraître à Beyrouth, un recueil qui s’ouvre aux quatre coins du monde, enjambe les océans et les déserts pour évoquer des rencontres fraternelles, des souvenirs personnels ou des mémoires historiques comme des repères à la traversée intime et collective.
«Stèles» et «Balises» composent ce livre-florilège, naviguant entre mer et terre, célébrant la beauté du monde, rappelant aussi ses drames et ses tragédies, saluant ses chantres de Léopold Sédar Senghor à Munir Bashir en passant par Yehudi Menuhin, invoquant morts et vivants, Mahmoud Darwich, Julio Cortazar, Jorge Amado, Mario Luzi, Louis Aragon ou Mohamed Bouazizi.
Poèmes, réflexions, opus pour opéra, témoignages de lecture, sont rassemblés pour élever des lampadaires sur le chemin d’une vie, riche, ouverte, sans frontières, avec ce dialogue permanent qui caractérise l’œuvre de Shams Nadir, véritable Sindbad marin et terrien.
Tahar Bekri, Babacar Sall et Mohamed Aziza à Dakar en 2002.
Poète, narrateur, anciennement haut fonctionnaire à l’Unesco, fondateur de l’Université euro-arabe ou de l’Académie mondiale de la poésie, ou encore de MED21, son besoin de croisements, de connivences, entre les lieux et les êtres est largement manifeste dans ce bouquet d’hommages rendus à la culture humaine tout en rejetant, dans le même temps, ses retors et ses failles.
Plus que des cailloux ramassés sur le chemin pierreux, ce sont des pierres angulaires, ou des barres d’appui, d’Hiroshima à Bethléem, en passant par Isla Negra ou Mare Nostrum. Quelque 77 pages érudites, sans emphase, écrites comme des voix intérieures à l’écoute du monde.
En ce début du mois de juillet, les grosses chaleurs estivales sont déjà là, et en ce dimanche 6 juillet 2025, la température atteint en Tunisie 35° et même plus dans certaines régions du sud. Dr Faouzi Addad, professeur de cardiologie, a, dans un poste facebook publié aujourd’hui et que nous reproduisons ci-dessous, averti contre les comportements dangereux et prodigué ses conseils pour traverser cette période à haut risque sans gros dégâts pour la santé.
«Les grosses vagues de chaleur sont délétères pour notre santé cardiovasculaire, notamment chez les personnes âgées de plus de 65 ans, les enfants de moins de 15 ans et ceux atteints de maladies chroniques, notamment cardiaques ou rénales.
«En effet, la chaleur va engendrer une dilatation de nos vaisseaux pour évacuer la chaleur interne, ce qui va augmenter la transpiration, vider nos vaisseaux, avec des conséquences comme la chute de tension, l’accélération du rythme cardiaque, l’ischémie myocardique et la formation de caillots à l’origine de complications comme l’infarctus, l’embolie pulmonaire ou les accidents vasculaires cérébraux. Durant l’été 2003, particulièrement chaud, l’Europe a enregistré plus de 70 000 décès liés directement à la chaleur.
«Les règles à suivre sont simples pour un été en toute sécurité :
«1- une bonne hydratation, au moins 2 litres d’eau pas trop froide, et se rappeler que les personnes âgées ont perdu la sensation de soif et qu’il faut donc les faire boire régulièrement ;
«2- éviter les expositions au soleil, surtout entre 12 h et 16 h;
«3- éviter les activités physiques intenses en plein soleil;
«4- porter un chapeau et éviter les vêtements sombres qui absorbent la chaleur;
«5- recourir à la climatisation, mais à une température pas trop froide pour éviter les chocs thermiques, sources de complications ;
«6- prendre régulièrement ses médicaments;
«7- éviter les boissons alcoolisées qui favorisent la déshydratation;
«8- consulter rapidement votre médecin de famille en cas de céphalées intenses, de grande fatigue, de chute de tension, de palpitations, de respiration difficile, de gonflement des jambes, de vomissements, de soif intense ou de mictions rares.
«Soyez donc plus vigilants et profitez de l’été, mais avec modération.»
La Tunisie affrontera le Nigéria, l’éternel favori, pour son premier match du Groupe B de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine TotalEnergies, Maroc 2024. La rencontre aura lieu ce dimanche 6 juillet 2025 au stade Larbi Zaouli de Casablanca (coup d’envoi à 17h00).
Ce match marque la deuxième confrontation entre les deux formations à la Coupe d’Afrique des Nations Féminine TotalEnergies. Lors de la précédente, qui remonte à 2008, elles se sont quittées sur un match nul et vierge. C’était en Guinée équatoriale.
Les Nigérianes restent invaincues en jeu ouvert (4 victoires, 2 nuls). Leur seule défaite face à une équipe nord-africaine est survenue aux tirs au but lors de la phase finale de 2022, après un match nul 1-1 contre le Maroc, pays hôte, en demi-finale.
Le Nigeria entame la CAN contre une équipe nord-africaine pour la troisième fois. Lors de ses précédentes rencontres d’ouverture, il avait battu le Maroc 8-0 en 1998 et l’Algérie 4-0 en 1998 et 2004.
Le Nigeria a remporté ses quatre premiers matchs de la CAN contre des adversaires nord-africains avant de faire match nul lors de ses deux derniers matchs, contre la Tunisie en 2008 et le Maroc en 2022.
En six matchs de la Wafcom contre des équipes nord-africaines, le Nigeria a marqué 25 buts et n’en a encaissé qu’un seul. C’est dire l’écart de niveau.
La Tunisie avait déjà fait match nul 0-0 contre le Nigeria et s’était inclinée 3-2 contre le Ghana lors de la phase de groupes 2008. En 2022, elle avait battu le Togo 4-1, puis fait match nul 0-0 contre le Sénégal lors des barrages intercontinentaux de la Coupe du Monde Féminine de la Fifa 2023 (défaite aux tirs au but).
Souvent, les historiens de l’antiquité, aussi bien latins que grecs, ne faisaient allusion aux royaumes limitrophes à la grande cité qu’incidemment, lorsqu’ils étaient associés pour soutenir Carthage dans ses conflits contre Rome. Le meilleur exemple est celui du royaume Massyle qui bordait le territoire de Carthage et entretenait des relations étroites à tous les niveaux. (Ph. Dougga, au nord-ouest de l’actuelle Tunisie fut le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de cités).
Ridha Ben Slama *
Ce royaume est mentionné par Hésianax, dès l’époque de la première guerre punique(1). Son existence aurait débuté avec Zelalsen puisqu’à la fin du IIe siècle Av. J.-C., son roi, Gaia, fils de Zelalsen et père de Massinissa, est déjà l’héritier d’une dynastie, sinon son descendant direct(2). L’apparition du royaume au IVe siècle av. J.-C. comme une entité stable et établie, avec l’émergence d’une dynastie régnant sur des territoires qui s’étendent de Thugga (Dougga) à l’Ampsaga (Oued Rhumel) est confirmée. Cependant, il va décroitre progressivement durant le règne de Gaïa.
En effet, à partir de 240 av. J.-C., Carthage procède à une occupation progressive de la sphère Massyle.
Cependant, on est bien obligé de constater une connaissance encore rudimentaire et insuffisante de la géographie historique des confins de Carthage, traduite d’ailleurs par l’absence, jusqu’ici, d’un véritable travail monographique et détaillé sur le sujet.
Le rôle de Dougga dans l’antiquité carthaginoise ?
Ce qui est par contre prouvé, c’est que «Thugga était déjà, à la fin du IVe siècle avant J.-C., au dire de Diodore de Sicile, “d’une belle grandeur”». Cité importante, ce qui a amené certains historiens à l’identifier comme la première capitale du royaume Massyle et le foyer originel de la dynastie. Selon d’autres, elle serait même le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de cités comme l’affirme Appien. Ce rôle de premier plan, qu’elle semble avoir joué dans l’histoire de la région, a livré les plus anciennes inscriptions libyques datées : «C’est le seul site où se trouve attestée l’utilisation de l’épigraphie libyque pour des inscriptions publiques. Le plus connu de ses vestiges est le célèbre mausolée dit d’Atban, monument, datable de la 2e moitié du IIe siècle avant J.-C. Promue au rang de résidence royale sous Massinissa et ses successeurs, elle devint l’une des villes principales du royaume numide…»(3). Le célèbre mausolée dit d’Atban situé à la lisière sud du site était vraisemblablement un cénotaphe dédié au roi Massinissa(4).
La chronologie du royaume Massyle et de sa dynastie commencerait donc avec Zelalsen, le père de Gaïa. Cependant, les données archéologiques pourraient faire remonter l’hypothèse de l’émergence du royaume des Massyles au IVe siècle av. J.-C. Le roi Aylimas est mentionné comme régnant en 310 av. J.-C. sur le territoire directement voisin de Carthage dans le récit de Diodore. Par ailleurs, un site officiel précise que Massinissa (203-148 av. J.-C.)(5) était né à Thugga (Dougga) «au nord de l’actuelle Tunisie», ce qui témoigne encore de la justesse de la localisation du foyer principal de la dynastie à Thugga.
Entre 212 et 206 av. J.-C. le roi des Massyles, Gaia, envoya son fils Massinissa à la tête d’un contingent de troupes, en Espagne aux côtés des Carthaginois. Le décès de Gaia nécessita le retour précipité de Massinissa, pour défendre ses droits à la succession, menacés tant par des prétendants que par le royaume voisin des Masayesyles. Mais s’il obtint gain de cause en écartant ses rivaux, il fut dépossédé de son trône par Syphax le roi des Masaesyles. Massinissa fut contraint à l’exil avant de reprendre ses possessions et de régner pendant 54 ans jusqu’à sa mort en 148 av. J.-C.
Jugurtha, le petit-fils de Massinissa, est «revendiqué par la Tunisie», légitimement parmi les personnalités marquantes. La Table de Jugurtha est un site historique à Kalâat-Es-Senan dans la région du Kef en Tunisie. D’autres illustres figures le sont comme Saint-Augustin (354-430), Saint-Cyprien (200-258), Tertullien (150-230), Apulée (125-170), représentent ce grand héritage intellectuel dans lequel les Tunisiens se reconnaissent.
Les marqueurs indélébiles de l’histoire tunisienne
Tous ces marqueurs de l’histoire tunisienne et leurs relations avec un territoire à un moment donné, sont des indices sur la formation et les transformations des frontières. L’archéologie en tant que segmentation de l’espace, montre une frontière perçue – et vécue – tout au long de l’histoire.
La configuration territoriale du royaume massyle se situe «entre la rivière Ampsaga et les territoires de Carthage»(6). Sous l’empereur Constantin (306-337), toute la partie orientale fut gouvernée de fait par un légat représentant le proconsul de Carthage. Cette région était riche en terroirs et en villes : notamment Madaure, Thagaste, mais aussi Calama, Thibilis, Théveste…
Outre cet élément géographique, il y a le rayonnement culturel linguistique. Cette influence a été profonde et le punique faisait aussi partie, on l’a démontré, de la filiation linguistique. Saint- Augustin témoigne : «Demandez à nos paysans qui ils sont : ils répondent en punique qu’ils sont des Chenani (Cananéens)». Il mentionnait aussi que dans les environs d’Hippone (Fussalla), les habitants parlaient un patois punique. Dans une lettre au Pape Celestin en 422, il recommandait un évêque (punica lingua esset instructus ) pour une localité proche. Dans d’autres écrits il laissait comprendre que les habitants de Calama (Guelma) utilisaient le punique et que lui-même avait besoin d’un punicum interpreteus pour s’entretenir avec les donatistes.
Après 146 av. J.-C., Rome découpa les territoires carthaginois en quatre provinces : la Proconsulaire (désignation comme le grenier à blé de Rome et qui couvrait les espaces s’étendant autour de Tunis et incluant Annaba). La Numidie au centre et au sud jusqu’aux confins sahariens. La Maurétanie césarienne, La Maurétanie tingitane(7). Carthage connait une nouvelle période de prospérité même sous l’occupation romaine, jusqu’à la chute de l’empire romain, au 5e siècle. La domination romaine fut remplacée, brièvement, par celle des Vandales, qui font de Carthage la capitale de leur royaume. Carthage est ensuite conquise, temporairement, par l’Empire byzantin, jusqu’à l’avènement de la religion musulmane, au 7e siècle.
La résilience de l’État tunisien à travers les siècles
La longue période de transition de l’Antiquité à l’époque médiévale témoigne de la résilience de l’État tunisien sous plusieurs dynasties. Un éclairage rapide atteste de la permanence d’un État dont les frontières dépassent de loin celle que le colonialisme français fixera.
La dynastie aghlabide, entre 800 et 909, gouverne depuis Kairouan, comprenant la Tunisie, le Constantinois et la Tripolitaine, une période riche donnant une réelle autonomie à la Tunisie.
Le troisième temps concerne la période fatimide (909-973)avec comme capitale Mahdia, englobant la Tunisie, s’étendant de l’est de l’ancien Constantinois à la Tripolitaine. Puis les zirides, un Émirat vassal de l’Empire fatimide (972-1048), puis Émirat indépendant (1048-1148), avec pour capitale Kairouan (984-1057) Mahdia (1057-1148). Les Hafsides (1228-1574) s’émancipent à la faveur de la chute de l’Empire almohade et en deviennent indépendants en 1236 avec pour capitale Tunis.
Après la disparition des califats arabes, les pachas de l’Empire ottoman organisaient Ifrikya en trois provinces : Alger en 1518, Tunis et Tripoli 1574. En 1613,Mourad Corso fonde la première dynastie des beys de Tunis qui jouit d’une certaine autonomie par rapport au sultan ottoman. Le territoire est géré dans le cadre de l’empire ottoman, successivement par deux dynasties : les Mouradites (1612-1705) : et les Husseinites (1705-1957) avec Hussein Ben Ali en tant que bey de Tunis. Il instaure une monarchie placée sous la souveraineté des Ottomans…
Stopper le pillage de notre patrimoine
L’évolution des frontières tunisiennes a été un processus complexe, marqué par des périodes de conflits, de négociations et de consolidations territoriales. Finalement, c’est l’administration coloniale française qui les a tracés au cordeau, en tant qu’entreprise de domination fondée sur la prise de possession d’un espace par une puissance étrangère dans le but d’y imposer sa souveraineté et de l’exploiter dans son intérêt.
Cette modeste contribution ne prétend pas «refaire» l’Histoire mais aspire participer à rétablir quelques aspects constitutifs de notre conscience nationale que certains tentent d’usurper, car il est grand temps de se débarrasser des rognures de l’époque coloniale. Beaucoup de faits ont été déconstruits parce qu’ils ne favorisent pas un nouveau projet suprématiste en reptation, dont j’ai constaté les ébauches au cours de mes lectures et de mes navigations sur le net, -et je ne dois pas être le seul à le percevoir- en étant stupéfié par des gratte-papiers aux ordres, qui revendiquent ni plus ni moins des monuments de la conscience nationale tunisienne : Jugurtha et Massinissa, Saint-Augustin, etc…
Ces omissions ne se font-elles pas à l’ombre d’un patronage idéologique, dont l’objectif principal était d’ancrer l’idée que nos figures emblématiques ne font pas partie de l’histoire et du patrimoine tunisiens ?
Je lance un appel à nos historiens, archéologues et chercheurs pour déployer un effort salutaire afin de stopper le pillage de notre patrimoine qui prend plusieurs formes. La plus manifeste est l’adoption par des supplétifs des thèses du colonialisme avec tout ce qui lui est sous-jacent, qui consiste à dépouiller un pays, par le mensonge et la négation de la vérité, de sa mémoire, de sa culture et des composants fondamentaux de sa conscience nationale.
* Écrivain.
Notes :
1- Fragmenta Historicorum Graecorum, III, p. 10, n° 11.
2- Camps G., Origines du royaume massyle, 1967, p. 29-38.
3- Ali Dabbaghi dans Sites et Monuments L’Institut National du Patrimoine – Tunisie.
4- Khanoussi Mustapha. L’évolution urbaine de Thugga (Dougga) en Afrique proconsulaire : de l’agglomération numide à la ville africo-romaine. In: Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 147ᵉ année, N. 1, 2003. pp. 131-155.
5- https://www.poste.dz › philately.
6- Lugan, Bernard, Histoire des Algéries, Edition Ellipses, pages 6 et 7, janvier 2025.
7- Epistola. CCIX. 2 & 3. 75.
8- Euromed-IHEDN Conférence du 16 novembre 2021 Cycle 2021-2022 par M. Sadok Boubaker.
Le taux d’inflation demeure stable à 5,4%, en juin 2025, a annoncé l’Institut National de la Statistique (INS), dans une note publiée, samedi 5 juillet et consacrée à l’indice des prix à la consommation, stabilité qui s’explique par l’accélération du rythme de hausse des prix des restaurants, cafés et hôtels (11% en juin contre 10,8% en mai) et par le ralentissement du rythme de l’augmentation des prix des produits alimentaires (6,4% en juin 2025 contre 6,7% en mai 2025).
Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) est resté stable, lui aussi, à 5,5%.
Les prix des produits libres (non encadrés) ont augmenté de 6,5% sur un an, tandis que les prix des produits encadrés ont enregistré une hausse de 1,5%. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 7,2%, contre 0,7% pour les produits alimentaires à prix encadrés.
S’agissant des produits alimentaires, leurs prix ont augmenté de 6,4% en glissement annuel. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix des légumes frais de 25,2%, des fruits frais de 20,4%, de la viande d’agneau de 19% et des poissons frais de 10,5%.
En revanche, les prix des huiles alimentaires et des œufs ont baissé respectivement de 22,7% et de 4,7%.
En ce qui est des produits manufacturés et des services, leurs prix ont connu, sur un an, une augmentation de 5,3% en raison de la hausse des prix du groupe de l’habillement et chaussures de 9,3% et des produits d’entretien courant du foyer de 5%.
Pour les services, l’augmentation des prix est de 4,6% sur un an, due à la hausse des prix des restaurants, cafés et hôtels de 11%.
Hausse de 0,4% des prix à la consommation
Les prix à la consommation ont enregistré, au cours du mois de juin 2025, une hausse de 0,4% par rapport au mois précédent.
Cette augmentation est principalement attribuée à la hausse des prix des produits de l’habillement de 1,6%, des restaurants et hôtels (+1,1%) et de l’alimentation (+0,1%), explique l’INS.
Sur un mois, les prix de l’alimentation et des boissons ont légèrement augmenté (+0,1%) à la suite de la hausse des prix de la viande d’agneau (+1,8%) et de la viande bovine (+1,5%).
En revanche, les prix des œufs, de la volaille et des fruits frais ont baissé de, respectivement, 3,6%, 1,4% et 1,1%.
Les prix de l’habillement et des chaussures ont connu une hausse de 1,6%. Ainsi, ceux des articles d’habillement et des chaussures ont augmenté, respectivement, de 1,8% et de 1,5%.
Les prix des restaurants, cafés et hôtels ont augmenté de 1,1%, en raison de la hausse des prix de l’hébergement de 5,1%.
En mettant son univers cinématographique à l’épreuve de la représentation scénique avec ses exigences techniques et ses codes de lecture, Abdelhamid Bouchnak tente une nouvelle aventure artistique avec ‘‘Ragouj’’, le spectacle d’ouverture de la 59e édition du Festival international de Hammamet, qui sera présenté le 11 juillet 2025 sur la scène du théâtre de plein air de la ville du jasmin.
Le ‘‘Ragouj Live’’, inspiré de la série télévisée homonyme du même réalisateur, est un spectacle mêlant musique, théâtre et chorégraphie. Une formule qui permet au public féru de la série ramadanesque de rencontrer directement les personnages et de plonger dans leur univers.
Ce projet, mûri au creux d’un désir intime, a pour ambition de resserrer les liens entre les personnages et les spectateurs, afin de partager ensemble des moments de joie et de rêve, a confié l’artiste, qui se sait attendu au tournant par les professionnels de la scène qui ne voient pas tous d’un bon œil son intrusion dans leur jardin secret.
Un autre public, d’autres exigences, un nouveau challenge pour cet infatigable touche-à-tout et génial casse-gueule.
Du 11 juillet au 13 août 2025, l’amphithéâtre de Hammamet accueille les réjouissances de la 59e édition du Festival international de Hammamet (FIH). Une édition placée sous le slogan «Continuous Vibes», en écho à la profondeur du souffle artistique qui le porte depuis près de six décennies.
Cette année, 36 spectacles rythmeront les 33 soirées du festival, dans une alchimie parfaite entre musique, théâtre et danse contemporaine, rappelle le directeur du festival Nejib Kasraoui lors de la rencontre avec la presse organisée dans l’écrin de la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts, en présence de nombreux artistes.
Cette édition mise sur une ligne à la fois moderne, cosmopolite et enracinée, affirmant l’identité du festival comme un carrefour méditerranéen et international des arts vivants.
Il y aura 18 spectacles tunisiens, dont 5 créations théâtrales, une seule chorégraphique et 11 concerts musicaux, en plus de 11 spectacles arabes et 7 internationaux.
Nejib Kasraoui
Musiques du monde entier
Le festival accueille cette année des artistes venant de différentes contrées, de la Tunisie à la Colombie, en passant par le Liban, l’Algérie, l’Espagne, la France, les Etats-Unis, ou encore la Syrie, le Mali, Chili, l’Italie… Une diversité géographique qui reflète l& volonté du festival de favoriser les échanges culturels et de faire dialoguer les langages artistiques du monde entier.
Parmi les invités phares l’on citre notamment Yuri Buenaventura (Colombie), Las Migas (Espagne), Djazia Satour (Algérie), Hind Ennaira (Maroc), mais aussi des projets à découvrir comme ‘‘Osool’’ de Yacine Boularès (fusion jazz/musiques arabes) ou ‘‘Koum Tara’’, entre musique populaire algérienne, jazz et classique.
La nouvelle édition est celle aussi des retrouvailles après une longue absence avec des artistes qui ont marqué de leur passage les annales du festival comme Cheb Mami, Wael Jassar et Nass El Ghiwane du Maroc.
Ghazi Ayadi.Abdelhamid Bouchnak.
Forte présence tunisienne
Le festival n’omet pas sa vocation de valorisation de la création tunisienne. Le public aura ainsi rendez-vous avec des voix célèbres comme Lotfi Bouchnak, Saber Rebai, Balti ou encore Ghazi Ayadi mais aussi avec des découvertes de la nouvelle génération comme ‘‘Jadhb’’, ‘‘Soudeni’’ ou ‘‘Benjemy’’, porteurs d’esthétiques visuelles et sonores contemporaines.
Salsa, flamenco, gnawa, électro, jazz, tarab, musique classique… Des genres multiples pour répondre à tous les goûts et pour composer une expérience sonore sans frontières. Parmi les temps forts, une soirée spéciale intitulée ‘‘Sinfonica’’ dans un hommage aux grandes voix de la chanson française, de Dalida à Aznavour. Le spectacle d’ouverture ‘‘Ragouj’’ de Abdelhamid et Hamza Bouchnak, avec un hommage vibrant à la mémoire du rappeur Kafon, disparu en mai 2025. Le théâtre sera également à l’honneur avec ‘‘Mère des pays’’ de Hafedh Khalifa, ‘‘Ad Vitam’’ de Leila Toubel, ‘‘Au violon’’ de Fadhel Jaziri, ou encore ‘‘La dame Kerkoine’’ du duo Gaïdi-Sahli, sans oublier la chorégraphie contemporaine qui s’invite aussi sur scène avec ‘‘Arboune’’ d’Imed Jemaa.
Le 13 août, la voix entraînante de Nabiha Karaouli résonnera sur la scène du festival, dans une soirée de clôture qui coïncidera avec la Journée nationale de la femme.
Coucher de soleil au CCI de Hammamet.
Une billetterie 100 % en ligne
Autre nouveauté marquante, la billetterie du festival est désormais exclusivement accessible via le site officiel du festival.
A ce sujet, la direction a informé dans un communiqué avoir mis en place des mesures strictes pour lutter contre la revente illégale de billets, pour éviter toute forme de fraude et de vente illégale, invitant le public à n’acheter des billets que via les canaux officiels, pour éviter les mauvaises surprises et les risques de billets invalides.
La trentième édition du colloque historique annuel, organisée par l’Association de sauvegarde de la médina de Bizerte (ASMB), s’est achevée samedi 5 juillet 2025, mettant en lumière deux aspects majeurs de l’identité de la ville.
Lotfi Sahli
La séance de clôture présentée par Rachid Bakkay a d’abord été consacrée à une communication sur le malouf tunisien, cet art musical raffiné hérité des familles andalouses musulmanes chassées d’Espagne au XVe siècle. À travers cette intervention, les organisateurs ont souligné le rôle central de Bizerte dans la préservation et la transmission de ce patrimoine.
Devenue au fil des siècles un véritable fief du malouf, la ville doit cette distinction à ces familles andalouses qui, en s’y installant après leur exil, ont ancré et fait prospérer cette tradition musicale, aujourd’hui encore emblématique de l’identité Bizertine.
Un deuxième volet de la journée s’est intéressé à un autre symbole fort de la mémoire locale : le Club athlétique bizertin (CAB). Dans un panel animé par Ridha Békir, fervent supporter du CAB et ancien dirigeant, les participants sont revenus sur l’histoire du club, indissociable de celle de Bizerte, notamment durant la période coloniale où il a joué un rôle important dans la lutte contre l’occupant. Le parcours sportif du CAB, ses titres glanés pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que les carrières professionnelles de certains de ses joueurs ont également été évoqués, retraçant la dimension militante et sportive de cette institution chère aux Bizertins.
Romains, byzantins, andalous, ottomans, etc.
La veille, l’ASMB avait tenu au musée de Sidi El Henni, en début d’après-midi, la première partie de son colloque historique annuel. L’assistance a ainsi pu apprécier, une fois de plus, le talent et la rigueur de l’historien Noureddine Dougui, qui a présenté les résultats d’une recherche approfondie sur les vestiges romains et byzantins disséminés dans la cité du nord. Sa communication a mis en exergue l’inestimable héritage laissé par ces deux grandes civilisations, qui ont durablement marqué l’histoire nationale et façonné le destin de Bizerte.
Il a notamment rappelé que la «Kasbah», longtemps considérée comme le fief des Turcs Bizertins, est en réalité une création byzantine, comme en témoignent ses imposantes fortifications conçues pour parer toute invasion. Et en pénétrant dans la mosquée de la «Kasbah», on ne peut qu’apprécier la beauté de son architecture et la richesse des matériaux, en grande partie réemployés : pierres de taille, colonnes et chapiteaux en marbre récupérés sur des vestiges romains et byzantins, autant de témoins de la présence durable de ces civilisations.
M. Dougui a également évoqué des découvertes plus récentes, comme celle d’un paysan des faubourgs, à Henchir Demna, qui a mis au jour des vestiges d’une huilerie romaine et d’autres monuments d’un intérêt historique majeur.
Le malouf encore et toujours
La seconde partie de cette première journée a été animée par Baya Laabidi, qui s’est penchée sur un autre joyau patrimonial, la résidence beylicale «Dar El Bey», en s’appuyant sur les archives de la propriété foncière pour en retracer l’histoire. La rencontre s’est achevée sur une note musicale avec un récital de malouf interprété par de jeunes prodiges bizertins, venant rappeler, en musique, le lien profond de la ville avec ce patrimoine andalou. Le récital a été chaleureusement ovationné par un public conquis.
Fidèle à sa tradition de gratitude et de reconnaissance, devenue sa signature, l’ASMB sous la houlette du dynamique Safouene Ben Aissa a ensuite rendu hommage à plusieurs figures de la société civile et à des hommes de culture qui œuvrent pour la préservation et la promotion du patrimoine local. Une après-midi à la fois enrichissante et conviviale, saluée par l’ensemble des participants.
Né en 1524, Pierre Ronsard, considéré comme «le prince des poètes et poète des princes» est, incontestablement, l’un des poètes majeurs de la Renaissance en France.
Il est l’un des co-fondateurs du mouvement de la Pléiade qui veut donner à la langue française ses lettres de noblesse et la placer en compétition avec la poésie antique.
Connu surtout pour ses Sonnets (1578), son œuvre touche aussi à d’autres genres, comme l’élégie, l’éloge ou l’engagement contre la guerre des religions. Odes, Amours, Hymnes et Discours constituent une variété poétique écrite dans une langue, à la beauté et à la transparence, des plus évidentes. Il décède en 1585.
Tahar Bekri
Quand je te vois discourant à part, toi,
Toute amusée avec ta pensée
Un peu la tête en contrebas baissée,
Te retirant du vulgaire et de moi :
Je veux souvent, pour rompre ton émoi,
Te saluer : mais ma voix, offensée
De trop de peur, se retient amassée
Dedans la bouche et me laisse coi,
Mon œil confus ne peut souffrir ta vue :
De ses rayons mon âme tremble émue
Langue ni voix ne font leur action.
Seuls mes soupirs, seul mon triste visage
Parlent pour moi, et telle passion
De mon amour donne assez témoignage*
Amours de Cassandre XVI, Les Amours (1552-1578).
* Poème écrit en français du 16e siècle, réécrit en français contemporain.
Un énorme manque d’intérêt pour l’histoire de notre pays, de la part d’une grande frange de nos concitoyens, est constaté par de nombreux observateurs. Une «distraction» qui serait due peut-être aux difficultés immenses que les Tunisiens endurent pendant des années. Cette apathie teintée de lassitude incite des parties étrangères à se permettre de retoucher des faits historiques et de s’arroger des figures emblématiques de notre patrimoine, dans l’indifférence générale. Ce sujet peut paraitre assez anodin à la base, mais il joue un rôle crucial dans la formation et la cohésion de la conscience nationale tunisienne, qui n’est certes pas figée, elle est à la fois ancrée à un héritage et représente un processus dynamique en constante évolution.
Ridha Ben Slama *
Chaque nation se définit tant par ses caractéristiques identitaires que par les territoires qui sont les siens. Il arrive que la toponymie doublée ou redondante, qui est un phénomène ordinaire lié à l’Histoire, survient et bouleverse la pertinence de ces déterminants. On pourrait évoquer à ce titre la problématique concernant l’emplacement de Cirta, pour le situer à l’actuelle El Kef ou bien à Constantine. Plusieurs chercheurs soutiennent que les descriptions de Cirta dans les textes anciens correspondent incontestablement à la topographie du Kef, au nord-ouest de la Tunisie actuelle. D’autres, guidés par une approche plutôt «sélective», considèrent que Cirta était située sur l’emplacement de l’actuelle ville de Constantine, au nord-est de l’Algérie actuelle. D’autres encore pensent que le site de Sicca, nom antique du Kef, pourrait être le même que celui de Cirta…
Fausses controverses toponymiques et géographiques
Somme toute, la plupart des historiens situent Cirta sur le site de l’actuelle ville du Kef, qui s’appellera d’ailleurs plus tard Sicca Veneria et Colonia Iulia Veneria Cirta Nova.
Ce débat autour de la localisation géographique de Sica (Sicca Veneria) et Cirta persiste encore. En d’autres termes, la controverse perdure pour préciser si elles sont deux villes distinctes ou si elles désignent la même cité à différentes époques ou sous différents noms dans l’Antiquité, ainsi que sur l’histoire de ces deux villes au temps de Carthage et de Rome. Les interactions entre Cirta et Sicca sont étudiées, ainsi que leur rôle dans un contexte plus large et sur l’histoire des deux.
A. Berthier, J. Juillet et R. Charlier estimaient que ce qui est appelé «la Numidie de Jugurtha», reposait sur l’identification, par ces auteurs, du fleuve Mulucha à l’oued Mellègue, principal affluent de la Medjerda, et de Cirta à la ville que les Romains appellent Cirta nova Sicca (Le Kef). Dans une étude collective sur ‘‘Le Bellum Iugurthinum et le problème de Cirta’’, parue en 1950, A. Berthier revient à la charge et procède à une démonstration, faisant du Kef la Cirta de Salluste et non pas Constantine. Cette thèse a été approfondie dans son livre, paru en 1981, intitulé ‘‘La Numidie, Rome et le Maghreb’’(1), qui se traduit essentiellement par une localisation du domaine du royaume massyle vers l’Est. Elle apporte de nouveaux éléments sur les controverses toponymiques de la géographie décrite par Salluste, relative à son époque.
Il est préconisé de considérer que l’archéologie fonde ses déductions sur un terrain variable et les données qu’on a aujourd’hui peuvent être demain contestée, surtout lorsque les sources historiques anciennes sont écrites majoritairement par des étrangers qui constituent par conséquent des témoins indirects.
Pour «agrémenter» encore les différentes démonstrations, le nom de «Sarim Batim» avait été évoqué aussi comme ancien nom de Constantine. C’est une hypothèse formulée et défendue par Ph. Berger lors du onzième congrès des Orientalistes tenu à Paris en 1897. Il s’était demandé si «l’expression Sarim Batim, que l’on trouve sur quelques inscriptions néo-puniques de Constantine, n’est pas un nom de lieu désignant Cirta», et aussi par André Berthier qui proposait la dénomination de Sarim Batim pour désigner Constantine.
La recherche dans les sources lexicales des langues anciennes affirme que Sarrim, signifie en akkadien «roi, prince, seigneur, maitre» et Batim, signifie «maison»(2). Il a été établi que la langue punique adopte un système consonantique, c’est-à-dire, qu’elle se base sur la transcription des «consonnes». D’où la difficulté d’avoir une seule et unique prononciation. Ainsi, il y a lieu de ne considérer que la racine des deux vocables à savoir SRM et BTM renvoient à «maison royale, maison du prince, ville royale…».
Il convient de souligner que les centaines de fragments trouvés à Constantine portent des inscriptions avec la décoration habituelle de stèles trouvées à Carthage. D’après M. Berthier, parmi les objets l’image de Tanit se rencontre très fréquemment.
Des atteintes au récit historique
Cette controverse, connue sous le nom de «problème de Cirta», fait l’objet de publications et de discussions continues, interminables. S’il ne s’agissait que d’une recherche académique sur la localisation de deux cités et sur leur dénomination, personne ne trouverait rien à en redire. Mais, cette démarche académique à l’origine a eu pour conséquence indirecte une posture équivoque de certains milieux, dont le dessein est de s’attribuer des figures historiques, de s’approprier ou d’utiliser leur image ou leur héritage indument, ce qui implique des atteintes à la conscience nationale et à la construction du récit historique.
Ainsi, on observe depuis quelques temps que les explorations fondées en vue d’établir la véracité historique a ouvert le champ à des tentatives de déformation et de falsifications des faits historiques, d’une manière inqualifiable, qui témoignent d’une vision fantasmée de l’Histoire.
Ces assertions anachroniques qui circulent dans certains médias et réseaux sociaux trahissent une volonté de présenter un récit construit, sélectif et qui sert les visées de ceux qui les promeuvent.
L’idéologie, dans son orientation péjorative, se glisse pour déformer l’histoire en présentant une version biaisée du passé, souvent pour servir des agendas politiques et des arrière-pensées suprématistes. Cette déviation peut prendre la forme d’omissions, de distorsions, de simplifications excessives ou de reconstructions idéologiques du passé. Il faut bien le préciser, il s’agit tout simplement d’une forme de spoliation, à l’instar du transfert illicite d’objets d’art et de biens historiques. Cette action est récupérée par des milieux allogènes qui l’instrumentalisent, elle peut avoir des conséquences graves pour l’affirmation de notre conscience nationale et la mémoire de notre pays.
Il est donc essentiel de «remettre les pendules à l’heure» comme on dit, de clarifier et de mettre fin à toute ambigüité à ce sujet, en se référant à la rigueur scientifique autant que faire se peut.
Au commencement était Carthage…
Il convient tout d’abord de rappeler ce que représentait Carthage sur le continent et pour toute la Méditerranée.
Dès l’antiquité, Aristote (384-322 av. J.-C) inclut l’exemple de Carthage parmi ceux des meilleures constitutions dans son livre II et au livre V de sa Politique (335 av. J.-C. environ). Le mérite de cette constitution aurait été, d’après Socrate, celui de l’équilibre entre les pouvoirs. D’autres auteurs anciens font également allusion à son organisation(3).
L’État carthaginois était une puissance maritime, il étendit sa prééminence en établissant des comptoirs et en exerçant un contrôle commercial le long des côtes, maintenant une influence politique souvent indirecte dans l’intérieur des terres, notamment en s’appuyant sur ses relations avec les chefs tribaux. Vers 510Av. J-C, Rome reconnaissait par traité le monopole commercial de Carthage dans la Méditerranée occidentale. Le caractère maritime et commercial de la puissance carthaginoise n’a pas pour autant atténué son assise terrienne. La ville continentale prise par les troupes carthaginoises (Général Hannon, IIIe siècle av. J.-C.) est l’ancienne Theveste (Tebessa) qui appartenait aux Gétules.
À Carthage, différentes populations ont non seulement cohabité, mais un véritable brassage humain s’était effectué : carthaginois évidemment, tribus autochtones (massyle, gétule, musulame…), grecs, italiens et ibères, ce qui a contribué au rayonnement de la civilisation punique. Elle est renommée notamment par son navigateur-explorateur Hannon, par son agronome Magon et par ses grands militaires et stratèges de génie Hamilcar Barca et son fils Hannibal. Elle est connue par l’écrivain Apulée, fondateur de la littérature latine africaine, par Saint-Cyprien et par Saint-Augustin qui y fit sa formation et de fréquents séjours.
Grâce à sa résonance historique et littéraire, la civilisation de Carthage a toujours nourri l’imaginaire universel. En substance, l’État tunisien est sans conteste le prolongement historique et culturel de l’État carthaginois, alors que d’autres entités étatiques régionales n’ont vu le jour que très récemment.
Elle, Israélienne, responsable, suggère de tuer deux millions de Palestiniens de Gaza… Un conseil: ne pas s’énerver, ne pas se scandaliser… pour ne pas être accusé d’antisémitisme. Car, en France, en Allemagne et dans d’autres pays occidentaux, démocratiques et férus de droits humains, toute empathie envers les Palestiniens, fussent-ils victimes de crimes de guerre et de génocide, pourrait valoir à son auteur quelques ennuis… et pas seulement judiciaires.
Abdelaziz Dahmani *
Au café, je m’approche d’une table de copains. Effervescence de discussions partagées, thèmes : Gaza, Wimbledon, la Coupe du Monde des Clubs et le célèbre Tour de France cycliste qui démarre aujourd’hui. L’un d’eux me lance : «Quoi de neuf ?».
Moi, furibard, perdant le contrôle de mes nerfs : «Auriez-vous vu ou écouté cette ignoble, inhumaine personnalité israélienne, une députée de l’extrême droite à la Knesset, qui a dit: ‘‘À Gaza, les Palestiniens, il faut les tuer, tous, toutes, y compris les bébés et les enfants. Personne parmi eux n’est innocent !’’, y compris, vous l’avez entendu, les bébés, les enfants… Oui, tout brûler, tout saccager».
Dans sa haine sordide, cette responsable israélienne a oublié de parler de bombe atomique, et hop, tout raser, pourquoi pas? La seule bombe qui suscite les inquiétudes du monde, de Bruxelles à Los Angeles, c’est la bombe iranienne, non encore fabriquée. L’Israélienne, qui existe en grandes quantités depuis les années 1970, et qui est aujourd’hui aux mains d’un sanguinaire appelé Benjamin Netanyahu, ne dérange, elle, personne dans les capitales occidentales.
Les Palestiniens qualifiés d’animaux à abattre
Un autre voisin de la même table, presque effrayé, me demande de «mieux contrôler mes paroles». «Non, lui dis je, la déclaration de cette vermine immonde est devenue publique, reprise par des radios , télévisions, sûrement aussi par les journaux.» Lui : «Oui, certes, c’est vrai, d’autres dirigeants israéliens ont dit pire, ou la même suggestion de tuer tous les Palestiniens, et comme ignoble justification, ils disent que les Palestiniens sont des monstres, des animaux à abattre. Le slogan « Mort aux Arabes » est même tombé en Israël dans la banalité, souvent scandé, répété des centaines de fois, y compris par ceux qui le hurlant dans les parages de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam. Al-Aqsa que Ben G’vir, membre de l’actuel gouvernement hébreu, voudrait détruire…»
Une rasade de menthe à l’eau fraîche et ce copain reprend : «Oui, fait gaffe. L’information que tu évoques, de cette membre de la Knesset, est bien sûr reprise par les radios, les télévisions, par des journalistes professionnels. Mais c’est dit sur un ton calme, neutre, passif, sans aucune passion, ni émotion, de la pure information, même si ces journalistes évoquent des scènes immondes de bébés squelettiques qui, peaux collées sur des os, attendent la mort.»
Toujours ce copain, il me fixe du regard et ajoute: «Toi, Aziz, tu parles avec un ton de révolte, de passion, et c’est là ta faute! Tu peux être accusé aisément d’antisémitisme!»
Et là, j’ai éclaté de rire ! Si évoquer les massacres, les horreurs, le génocide, les crimes de guerre en continu, dernier épisode de plus de 630 jours, l’apartheid permanent… on devient antisémite! Alors, oui, ok, nous voilà à travers le monde, déjà d’un nombre de plus de 3 milliards de personnes à être classés antisémites. Simples révoltés contre l’innommable, choquant les bons «sémites», adorateurs de leur dernier Hitler, et élitistes hautins, dominateurs, et leurs cireurs de bottes, y compris médiatiques. Ils continuent à croire, plus que le Père Noël, qu’Israël, reste l’exception, le peuple élu, le préféré de Dieu, le chouchou des mentalités restées coloniales, le manipulateur, réduisant les présidents américains à leurs uniques services, et son armée, Tsahal, qui n’aurait jamais perdu son honneur d’«armée la plus morale et la plus éthique du monde»… 20 ou 30 000 enfants palestiniens, le plus grand nombre, froidement, délibérément assassinés, c’est un «détail», dirait l’autre… Sic et re-sic !
Réduire les Palestiniens en poussières à jeter!
Ce Israël, exemplaire, seule démocratie propre, éthique, morale, et bla-bla-bla, a son chantre, version française et sûrement d’autres, un certain BHL… Son côté superbe, son toupet, son culot, sa mégalomanie triomphante, conseiller de chefs de sales guerres, continue à impressionner les bobos et les gogos. Mais dans le noir de sa conscience, dort-il tranquille? Et un beau bébé palestinien, en train de mourir de soif, sous les bruits des bombes et obus israéliens, en silence, loin des micros, trouble-t-il un peu sa conscience? Mystère. Ou, silencieusement, est-il d’accord avec cette horrible et ignoble députée israélienne, qui voudrait passer à la moulinette, ou au hachoir, faute d’hériter d’Allemagne, des fours à Gaz, réduire Palestine et Palestiniens en poussières à jeter… à la mer. Sans, nouveaux Nazis, aucun état d’âme, au nom du fanatisme… religieux… tuer, éliminer. Deux millions d’humains. Mystères …
Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont été sanctionnées par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisé des enquêtes et ordonné des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre présumés — une simple application du droit international. Elles ont été punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implanté en 2002, ratifié par 125 pays, est censé faire : juger les crimes contre l’humanité.(Ph. Les Nations unies sont de plus en plus marginalisées et impuissantes face aux diktats des puissances).
Khemais Gharbi *
À vingt ans, j’adorais le mot «droit international». Il brillait dans ma tête comme une étoile fixe, un rempart invisible contre les horreurs du passé. J’y voyais une conscience supérieure, née des cendres des guerres, une promesse faite à l’humanité tout entière : plus jamais cela. Le monde, croyais-je, s’était doté d’un langage commun, impartial, sacré. Au-dessus des intérêts, au-dessus des armes.
Mais à quatre-vingts ans, ce même mot me paraît usé, affadi, comme un drapeau qu’on hisse à moitié, ou qu’on range selon la météo.
Le droit international n’est plus cette boussole morale que je rêvais adolescent. Il est devenu l’ombre portée du pouvoir : clair quand il sert les forts, flou quand il dérange, absent quand il condamne les alliés.
À 80 ans, on n’a plus besoin de longues démonstrations. Il suffit d’observer. J’ai vu, au fil des années, ce mot prononcé avec solennité dans certains débats — jusqu’à dix-sept fois dans une seule émission évoquant l’Ukraine ou l’Iran. Et j’ai vu, dans les mêmes studios, le silence peser sur Gaza, où le droit semble avoir déserté les ruines, les enfants amputés, les files d’attente mitraillées. Une seule fois, ce mot sacré y fut murmuré. Une seule fois. Comme une gêne.
Et quand un tribunal, fût-il international, ose rappeler la règle… il est sanctionné.
Ironie récente, amère vérité
Au cours de ce mois de juin 2025, quatre juges de la Cour pénale internationale ont été sanctionnées par les États‑Unis : gel de leurs avoirs, interdiction de voyager. Leur seul tort ? Avoir autorisé des enquêtes et ordonné des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre présumés — une simple application du droit international. Elles ont été punies pour avoir fait ce qu’un tribunal implanté en 2002, ratifié par 125 pays, est censé faire : juger les crimes contre l’humanité.
Les juges sanctionnées par Washington — Solomy Balungi Bossa, Luz del Carmen Ibáñez Carranza, Reine Alapini‑Gansou, Beti Hohler — n’ont enfreint aucune règle, sauf celle que la puissance veut préserver. Washington a dénoncé leurs décisions comme «illégitimes» et menaçantes pour la «souveraineté» américaine et israélienne.
À qui le droit appartient-il ?
C’est là que mon regard de vieil homme se fige. Le droit international, tel qu’on le voit s’appliquer aujourd’hui, n’est ni un droit, ni vraiment international. C’est un décor. Une mise en scène. Une épée qu’on prête à certains, qu’on retire à d’autres. Une illusion de justice quand elle est commode; un silence assourdissant quand elle dérange.
À vingt ans, j’aurais crié. Aujourd’hui, j’écris. Non pas par résignation, mais par lucidité. Car ce n’est pas le droit lui-même que je renie, mais l’usage inégal qu’on en fait. Il faudrait le rendre à son peuple, à sa source, à ses victimes. Il faudrait oser le nommer quand il protège les faibles, non quand il justifie les forts.
Le droit international n’est pas perdu. Il est juste pris en otage.
Mais les mots, eux, demeurent. Et tant que des juges auront le courage de dire la vérité — même au prix de leur liberté — il restera une flamme quelque part.
Les données du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l’année universitaire 2023/2024, les femmes représentant désormais 66% des chercheurs dans les centres de recherche publics en Tunisie et notre pays classe au deuxième rang mondial en termes de pourcentage de femmes titulaires de diplômes universitaires dans les disciplines Stim (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), avec une part de 58%.
C’est ce qu’a rappelé la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, Asma Shiri Jabri, à la clôture de la première journée de l’événement intitulé «Wyse, les femmes et les jeunes dans l’emploi Stem», qui s’est tenu les 3, 4 et 5 juillet 2025, à la Cité des Sciences de Tunis, en présence de l’ambassadrice des Pays-Bas à Tunis, Joséphine Frantzen.
Shiri Jabri a déclaré que les secteurs Stem sont des piliers fondamentaux de la transformation numérique et technologique, soulignant la nécessité d’efforts collectifs pour encourager les femmes et les jeunes à surmonter les barrières culturelles, éducatives et structurelles qui peuvent entraver leur participation active dans ces secteurs.
La responsabilité partagée est essentielle dans ce domaine, ce qui implique de renforcer les politiques publiques, de promouvoir une formation adéquate, de développer des environnements professionnels inclusifs et de mettre en avant les modèles et les réussites féminines dans les disciplines Stem, a déclaré la ministre.
L’événement est organisé par Onu Femmes, le Fonds pour l’emploi des jeunes, l’ambassade des Pays-Bas, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et plusieurs entreprises du secteur privé, dans le but de créer une plateforme de dialogue réunissant des décideurs publics et privés, des experts, des chercheurs, des représentants de la société civile et des organisations internationales.
L’excellence et la créativité de l’art culinaire italien seront bien représentées au salon agroalimentaire International Food Show Africa (Ifsa), qui se tiendra à Tunis du 9 au 11 juillet 2025 au Palais des expositions du Kram, sous l’égide du ministère du Commerce et du Développement des exportations, en collaboration avec celui de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.
Fares Ghezal, coordinateur des relations extérieures de l’Ifsa, l’a annoncé à l’agencve italienne Ansa.
Enumérant quelques points forts de cette troisième édition, ce dernier a cité le concours, qui aura pour thème l’art et la culture italo-tunisienne du cake design, organisé par Katia Malizia, présidente de la Fédération internationale Excellences Edible Art, le concours mondial de la meilleure pizza, pour lequel les concurrents utiliseront la farine du moulin Caputo, et le concours de la meilleure huile d’olive, faisant partie du prestigieux Evo World Ranking.
«L’année dernière, nous avons accueilli 100 entreprises de 17 pays africains», a rappelé Ghezal, anticipant également la tenue d’un concours très important et d’une conférence sur le pain arabe.
«Des boulangers de plus de 17 pays africains participeront au concours, ainsi que des chefs du monde entier. L’Ifsa souhaite devenir la plateforme de développement du commerce intra-africain, mais aussi mondial, pour permettre aux entreprises du monde entier de se tourner vers le marché africain et aux entreprises africaines de s’ouvrir au monde entier», a-t-il déclaré.
Ifsa Afrique vise à rapprocher les nations africaines en leur fournissant les moyens de créer de la valeur ajoutée dans le secteur agroalimentaire, tout en facilitant les aspects logistiques et financiers du commerce intra-africain, en concrétisant les différents accords commerciaux conclus sur le continent, notamment ceux du Comesa et de la Zlecaf.
À travers une série d’expositions, de conférences et d’événements de réseautage, Ifsa Africa souhaite agir comme catalyseur de croissance, en favorisant les échanges commerciaux et le partage des connaissances, et en accélérant la transformation du secteur vers une plus grande durabilité.
Dans cette perspective, a souligné Ghezal, l’Italie peut être la porte d’entrée de la Tunisie vers le marché européen et la Tunisie, la porte d’entrée des industries italiennes vers le marché africain.
La crise des hôpitaux publics provoquée par la grève, depuis le 1er juillet, des médecins résidents et internes, s’est momentanément calmée avec l’accord conclu, hier, vendredi 4 juillet, entre l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) et le ministère de la Santé.
Les autorités, qui font face à une grave crise financière, semblent avoir accepté, à l’insu de leur plein gré, la plupart des demandes des jeunes médecins, tout en mesurant leur impact sur les déséquilibres budgétaires de l’Etat.
Cet accord, conclu après une séance de négociation de 12 heures entre les représentants administratifs et syndicaux, a satisfait les jeunes médecins et ouvert la voie à la reprise du travail dans les hôpitaux publics, à la grande satisfaction des citoyens.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), qui a joué un rôle de médiateur et a contribué à promouvoir un climat de dialogue constructif, s’est dit satisfait du résultat, qualifiant l’accord de progrès dans la résolution des problèmes professionnels et sociaux des jeunes médecins.
Parmi les points clés, l’accord prévoit le règlement des arriérés de paiement et l’amélioration des salaires.
Déjà, la veille, le président de l’OTJM, Wajih Dhakkar, avait annoncé que, dans un geste de bonne volonté en faveur du processus de dialogue, l’organisation avait décidé de suspendre la grève des stagiaires et de les exhorter à regagner leurs postes, une décision qui a contribué à créer les conditions favorables à la conclusion d’un accord.
Reste que les problèmes structurels dont souffrent les hôpitaux publics sont loin d’être encore résolus : manque de médecins spécialistes, rareté (et vétusté) des équipements, conditions de travail difficiles qui exposent parfois les médecins à la colère et aux agressions lors de l’exercice de leur fonction.