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Les dirigeants européens soutiennent le renforcement de la défense

Les dirigeants européens devraient approuver ce jeudi 6 mars des mesures audacieuses pour accroître les dépenses de défense et s’engager à soutenir l’Ukraine. Et ce, après que la suspension par Donald Trump de l’aide militaire à Kiev a alimenté les craintes que le continent ne puisse plus être assuré de la protection des Etats-Unis.

Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne seront rejoints par le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’un sommet à Bruxelles, jeudi 6 mars 2025, même si leur démonstration de solidarité pourrait être entachée par le refus de la Hongrie d’approuver une déclaration de soutien à Kiev.

La réunion se déroule dans un contexte de décisions dramatiques en matière de politique de défense, motivées par la crainte que la Russie, enhardie par sa guerre en Ukraine, puisse attaquer un pays de l’UE et que l’Europe ne puisse pas compter sur les États-Unis pour lui venir en aide.

Toutefois, le président américain Donald Trump a insisté sur son engagement envers l’alliance de sécurité de l’OTAN qui relie l’Amérique du Nord et l’Europe. Mais il a également déclaré que l’Europe devait assumer davantage de responsabilités en matière de sécurité et a suggéré précédemment que les États-Unis ne protégeraient pas un allié de l’OTAN qui ne dépenserait pas suffisamment pour sa défense.

Lire aussi : Donald Trump somme les pays de l‘Otan de passer à la caisse

Sa décision de passer d’un soutien résolu des États-Unis à l’Ukraine à une position plus conciliante envers la Russie a profondément alarmé les Européens qui voient cette dernière comme la plus grande menace pour leur sécurité.

Dans une allocution solennelle à la nation française à la veille du sommet, le président français Emmanuel Macron a invité « toutes les forces politiques, économiques et syndicales du pays » à s’adapter à cette nouvelle réalité.

« Je veux croire que les Etats-Unis seront à nos côtés. Mais nous devons être prêts si ce n’est pas le cas », a-t-il déclaré.

Signe de la gravité du moment, Macron a déclaré que la France était ouverte à la discussion sur l’extension de la protection offerte par son arsenal nucléaire à ses partenaires européens.

Côté allemand, les partis qui visent à former le prochain gouvernement ont convenu d’assouplir les limites d’emprunt pour permettre des milliards d’euros de dépenses de défense supplémentaires.

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La guerre d’Ukraine préfigure les guerres du futur

Aujourd’hui, tout le monde évoque la guerre d’Ukraine pour évoquer le revirement stratégique opéré par la nouvelle administration américaine et l’abandon par son président Donald Trump du soutien de Kiev qui relevait quasiment du sacré dans le camp occidental. Cependant, cette guerre a profondément modifié les conflits armés modernes et repensé les théories de la guerre. L’utilisation intensive des drones en est l’illustration et cette guerre a donné lieu à une course frénétique à leur sophistication. 

Imed Bahri

Le conflit en Ukraine connaît une transformation radicale avec les drones dominant les champs de bataille car ils causent désormais environ 70% des blessures et des décès dans la guerre, affirme le New York Times, en citant des dirigeants militaires ukrainiens, ajoutant que la guerre a commencé avec l’artillerie, les chars et les tranchées mais elle est largement menée aujourd’hui avec des drones qui sont modifiés et perfectionnés à une vitesse étonnante pour devenir des machines à tuer efficaces.

Le journal américain cite Roman Kostenko, chef de la commission de la défense et du renseignement du parlement ukrainien, affirmant que les drones –et non l’artillerie lourde et de grande taille qui caractérisait les guerres du passé– sont à l’origine d’environ 70% de toutes les pertes russes et ukrainiennes.

Dans certaines batailles, le pourcentage de ces pertes atteint 80% du nombre de morts et de blessés selon les chefs militaires.

L’enquête note que la guerre s’est transformée en une course entre l’Occident et la Russie pour injecter des armes conventionnelles comme des obus et des chars dans la bataille transformant l’est de l’Ukraine en une galerie de tir d’artillerie.

Baisse d’importance des armes conventionnelles

Les drones sont devenus l’arme la plus meurtrière et sont commandés à distance à l’aide de commandes et d’écrans surpassant les armes traditionnelles telles que les chars et l’artillerie.

Le conflit actuel n’a rien à voir avec les premières batailles lorsque des colonnes de soldats russes parcouraient les rues des villages et des villes ukrainiennes tandis que de petits escadrons d’infanterie ukrainienne se déplaçaient rapidement utilisant des tactiques de frappe et de fuite pour ralentir l’avancée de l’armée russe plus importante.

L’enquête indique que l’évolution de la guerre pourrait avoir des implications géopolitiques majeures. Alors que la relation fragile entre l’Ukraine et l’administration Trump menace de couper toute aide militaire future, l’importance des armes conventionnelles pour lesquelles les Américains ont dépensé des milliards de dollars pour les fournir à l’Ukraine diminue. L’utilisation intensive des drones donne une forme d’autonomie à Kiev dans le conflit.  

Le New York Times explique que l’un des effets de la guerre au niveau international est qu’elle inspire les alliés et les ennemis de l’Occident comme l’Iran et la Chine et qu’elle remodèle les théories traditionnelles de la guerre.

Les futurs conflits axés sur la technologie

L’Otan et d’autres pays tirent les leçons de la guerre en Ukraine pour tenter de comprendre comment se préparer aux futurs conflits axés sur la technologie.

Les drones sont moins chers et plus faciles à produire que les chars, les canons et autres armes conventionnelles. L’année dernière, cela a contribué à compenser la diminution des approvisionnements en artillerie et en roquettes de fabrication occidentale envoyées en Ukraine.

Selon le NYT, l’Ukraine et la Russie produisent des millions de drones chaque année faisant de la bataille entre elles une compétition d’adaptabilité et de production. Les deux camps utilisent des technologies telles que des drones équipés de caméras, l’intelligence artificielle et des dispositifs anti-drones qui brouillent leurs signaux.

Les responsables ukrainiens affirment avoir construit plus d’un million de drones FPV jusqu’en 2024 quant à la Russie affirme pouvoir en produire 4 000 par jour. Les deux pays affirment qu’ils travaillent toujours à augmenter leur production chacun visant à produire entre 3 et 4 millions de drones en 2025. Toutefois, les dirigeants militaires préviennent que quelle que soit l’efficacité des drones, ils ne répondent pas à tous les besoins militaires de l’Ukraine et ne peuvent pas simplement remplacer la demande en armes conventionnelles.

Ils affirment que l’artillerie lourde et d’autres armes à longue portée sont toujours nécessaires pour de nombreuses raisons notamment pour protéger les soldats et cibler les sites de commandement et de contrôle ou les systèmes de défense aérienne. Cependant, ces dirigeants considèrent que la domination des drones pourrait changer la nature même de la guerre.

Le journal américain cite le chef du commandement de transformation de l’Otan, l’amiral français Pierre Vandier, qui a déclaré que la guerre en Ukraine est «un mélange de la Première Guerre mondiale et de la Troisième Guerre mondiale, ce à quoi pourraient ressembler les guerres du futur»

L’enquête indique que le rythme des progrès a stupéfié même les observateurs de la guerre forçant beaucoup à repenser l’utilité d’armes de plusieurs millions de dollars sur un champ de bataille qui peuvent être détruites par un drone ne coûtant que quelques centaines de dollars.

En bref, la guerre en Ukraine marque un changement dans les méthodes de guerre passant des méthodes traditionnelles à celles qui s’appuient sur la technologie d’une manière sans précédent redéfinissant la nature des conflits militaires mondiaux.

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Axe Trump-Poutine face à Pékin : des relations triangulaires à risque!

Le spectaculaire rapprochement opéré par l’administration Trump avec la Russie de Vladimir Poutine pèse lourdement sur l’Ukraine et le Vieux continent, mis de facto  sur la touche. Mais que dit ce changement à 180 ° vis-à-vis de Pékin?

Ne dit-on pas que l’histoire n’est qu’un perpétuel recommencement? En février 1972, dans un coup de tonnerre dans le ciel de la guerre froide, Richard Nixon rétablira les relations avec le Chine après 20 ans de rupture diplomatique de Mao. Pour mieux accroitre la pression sur l’Union soviétique de l’époque, afin de l’affaiblir dans le jeu géostratégique mondial. Pour rappel, dans les années 1970, le président américain était dans la même situation que Donald Trump et faisait face à un front Chine-Russie, à l’époque soviétique.

Avec l’aide de Henry Kissinger, son secrétaire d’État, il réussira à fracturer cette alliance en se rapprochant de la Chine. Isolant ainsi le régime Soviétique et même conduisant à son effondrement après la chute du Mur de Berlin. Par la suite, le développement exponentiel des relations commerciales auront fait de la Chine le premier fournisseur des États-Unis et l’usine du monde.

Un demi-siècle plus tard, Donald Trump opère un retournement saisissant et une alliance qui contredit totalement la politique de Biden- l’ancien président américain ayant cherché tout au long de son mandat à isoler la Russie avec des sanctions commerciales et la confiscation des avoirs russes- en favorisant un rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine. Mais cette fois, pour contrecarrer les ambitions de son rival chinois et ralentir son avance au plan militaire et technologique. Et ce, d’autant plus que son économie pourrait dépasser de peu l’économie américaine au milieu des années 2040.

Retrouvailles spectaculaires

Ainsi, décor inimaginable il y a quelques mois sous le démocrate Joe Biden, les drapeaux américains et russes flottaient mardi 18 février côte à côte à Riyadh.

Plus spectaculaire  encore : au bout de 4h30 d’entretiens entre le chef de la diplomatie américaine et son homologue russe Sergueï Lavrov, ce dernier, habituellement froid et impassible, déclara, hilare : « Nous ne nous sommes pas contentés de nous écouter, nous nous sommes entendus ». Des retrouvailles spectaculaires qui cassent le front commun occidental, dynamitant au passage la stratégie d’isolement de la Russie.

Mais, comment le  rapprochement entre Washington et Moscou eût-il été possible à peine quelques semaines de l’installation du milliardaire républicain à la Maison Blanche ?

Avant même le sommet de Riyadh, Poutine qualifiait Trump, d’« homme intelligent, courageux, pragmatique ». L’Américain lui a parlé longuement au téléphone et lui a offert de premières concessions sur l’Ukraine avant même de négocier : pas d’adhésion de ce pays à l’OTAN, pas de retour aux frontières de 2014.

Du pain béni pour le maître du Kremlin. La Russie qui veut repousser les menaces le plus loin possible de ses frontières, demande la démilitarisation de l’Ukraine ainsi qu’un changement de régime à Kiev. Poutine souhaite également une nouvelle architecture de sécurité en Europe. Pour lui, l’OTAN ne doit plus s’étendre vers l’Est et doit retirer au moins une partie de ses troupes du continent.

Quelques jours plus tôt, Donald Trump téléphonait à son homologue russe et déclarait ouvertes les négociations pour en finir avec la guerre en Ukraine. Piétinant au passage Kiev, le principal intéressé et zappant l’Europe, grande absente du dialogue américano-russe.

La riposte de Pékin

Conscient de ce rapprochement contre-nature qui risque de mettre Pékin sur la touche au niveau de la scène internationale, des responsables chinois ont discrètement proposé à l’administration de Donald Trump d’organiser un sommet entre les dirigeants russe et américain, d’après des informations du Wall Street Journal. En attendant, Pékin multiplie les appels du pied au Vieux continent : « L’Europe doit jouer un rôle important dans le processus de paix », a affirmé le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi le 14 février, lors d’une Conférence de Munich.

A noter que la Conférence de Munich sur la sécurité, tenue en février 2025 dans la capitale bavaroise, a été marquée par des débats houleux sur l’avenir de la sécurité européenne et les relations transatlantiques. Parmi les interventions notables, le discours corrosif du vice-président américain, J.D. Vance, a particulièrement retenu l’attention en raison de ses critiques acerbes envers les alliés européens et de ses appels à une réévaluation des priorités sécuritaires. Actant ainsi devant les caméras du monde entier la rupture de l’alliance transatlantique.

Ainsi, profitant des tensions entre Washington et les capitales européennes, l’Empire du Milieu cherche manifestement à jouer la carte du Vieux Continent en surfant sur l’antipathie des Européens à l’égard de Donald Trump.

« Cette main tendue à l’Europe suscite autant de curiosité que de méfiance. On ne voit pas quels atouts la Chine possède pour la résolution du conflit ukrainien : elle n’a pas de troupes dans la région, pas d’enjeux territoriaux et n’a théoriquement pas d’alliance », s’interroge un analyste politique à l’Institut Montaigne, un think tank basé à Paris.

D’autant plus que selon l’ancienne directrice du renseignement américain Avril Haines devant le Sénat,  « la fourniture, par la Chine, de composants et de matériel à double usage à l’industrie de défense russe est l’un des nombreux facteurs qui ont fait pencher la balance en faveur de Moscou sur le champ de bataille en Ukraine, tout en accélérant la reconstitution de la force militaire russe après son invasion extraordinairement coûteuse ». En effet, 90 % des composants micro-électroniques russes servant à la fabrication de missiles, chars et avions, provenaient, en 2023, de Chine.

Au final, en se rapprochant de Moscou pour tenter de déstabiliser la Chine, Donald Trump prend un pari risqué. D’autant plus que Poutine, en vieux briscard de la politique, n’a aucun intérêt à mettre tous ses œufs dans le même panier, celui de l’imprévisible milliardaire américain en l’occurrence.

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Europe – Russie | Nouvelle donne, nouveau deal…

En dépit des fanfaronnades irréalistes à la limite du ridicule, à Bruxelles, Paris et Londres, et en l’absence du parapluie sécuritaire américain, en voie de leur être retiré par Donald Trump, les Européens doivent changer radicalement de paradigme stratégique. Ils ne pourront plus désormais se permettre de tourner le dos à la Russie ou l’antagoniser. Pour construire une nouvelle architecture européenne de sécurité, ils doivent désormais considérer les Russes comme partenaires et non comme adversaires. Et pour cela, c’est le mur d’une méfiance historique qui doit tomber.

Elyes Kasri  

La comptabilisation de l’assistance militaire et financière accordée par la précédente administration Biden à l’Ukraine, estimée par le nouveau président Trump à 350 milliards de dollars en vue de la garantie de son remboursement, ainsi que l’insistance de l’administration Trump à accorder une haute priorité à la publication de tous les documents relatifs au scandale du magnat Jeffrey Epstein, suicidé en prison à New York à la suite de son arrestation pour avoir dirigé un réseau de prostitution pédophile à l’intention de hautes personnalités américaines et étrangères (y compris le Prince Andrew de Grande Bretagne), font trembler l’establishment et l’Etat profond américains ainsi que les milieux sionistes à travers le monde.

L’assistance phénoménale à l’Ukraine et le souhait de nombreux cercles occidentaux de faire durer indéfiniment la guerre contre la Russie montrent de sérieux signes de corruption, de détournements et de commissions qui font que seule une fraction de cette aide arrive en Ukraine comme ne cesse de le crier Volodomyr Zelensky lui-même.

Un pavé dans la mare

De son côté, le scandale Epstein, qui a tout l’air d’une opération du Mossad israélien pour compromettre et faire chanter de hautes personnalités américaines et internationales dans tous les domaines, risque de démasquer les pratiques israéliennes et l’une des raisons de l’emprise israélienne sur l’appareil politique et les cercles d’influence américains et européens.

On a beau reprocher au président Trump son caractère flamboyant et son ton cassant, n’empêche qu’il s’apprête, au risque de sa vie, à jeter un pavé phénoménal dans la mare glauque de l’État profond américain et occidental et son allié et probablement même son marionnettiste, le sionisme international.

Pour ce qui est de l’Europe, et après s’être laissé intoxiquer par la verve hallucinatoire des néoconservateurs et l’illusion de l’empire millénaire de l’unilatéralisme américano-globaliste, elle a beaucoup de peine aujourd’hui à remettre les pieds sur terre et à prendre conscience que les Etats-Unis d’Amérique ne veulent plus de ce statut impérial et préfèrent recentrer leur énergie sur leur front intérieur et accessoirement la zone Asie-Pacifique.

Ayant progressivement démantelé ou réduit son industrie militaire et sans le parapluie sécuritaire américain notamment le réseau de communication Starlink, les F16, les batteries Patriot et l’illusion de la défense collective otanienne, l’Europe devra reprendre rapidement ses esprits et changer de paradigme stratégique avec une révision fondamentale de sa doctrine sécuritaire et un retour à une Europe européenne ou comme l’a prémonitoirement dit le général De Gaulle une «Europe de l’Atlantique à l’Oural».

Fanfaronnades irréalistes

En dépit des fanfaronnades irréalistes à la limite du ridicule, à Bruxelles, Paris et Londres et en l’absence du parapluie sécuritaire américain, l’Europe ne pourra désormais plus se permettre de tourner le dos à la Russie ou l’antagoniser. Elle devra se résoudre à engager avec l’ours russe un dialogue dénué d’arrière-pensées atlantistes et néoconservatrices désuètes afin de construire une nouvelle architecture européenne de sécurité et de coopération avec des Russes partenaires et non pas adversaires.

Si elle veut rester un acteur international pertinent, l’Europe devra mettre sur pied une nouvelle OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) épurée des arrière-pensées de l’époque post guerre froide, en assumant pleinement le décalage des rapports de force technologique, industrielle et militaire avec la Russie et la zone Asie-Pacifique ou se condamner à une confrontation ou au mieux à une nouvelle guerre froide qui ne pourra avoir pour dénouement que l’accélération de sa décadence et son insignifiance sur l’échiquier international.

* Ancien diplomate.

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La Russie connaît un boom du tourisme africain

Les citoyens de plusieurs pays africains peuvent désormais se rendre à Moscou sans visa, tandis que le nombre de touristes russes sur le continent est également en hausse.

Le tourisme des pays africains vers la Russie a augmenté de près de 60 % au cours des deux dernières années, a déclaré la directrice générale adjointe du Centre russe de recherche stratégique (CSR), Yulia Maksutova.

Dans une interview accordée au journal Izvestia, publiée le 3 mars 2025, elle évoque la demande croissante de voyages alimentée par l’expansion des échanges commerciaux et éducatifs.

Pour leur part, les liaisons aériennes entre la Russie et l’Afrique se développent, avec des vols directs vers l’Égypte, l’Algérie, le Maroc, les Seychelles et l’Éthiopie.

Actuellement, 143 vols partent chaque semaine de Russie vers ces destinations, dont 128 vers l’Egypte. Le trafic retour comprend 144 vols, la même majorité provenant d’Egypte.

« Les citoyens du Botswana, du Cap-Vert, de l’île Maurice, de la Namibie, de la Tunisie, de l’Afrique du Sud et des Seychelles bénéficient déjà d’un régime d’entrée sans visa en Russie », a noté l’expert.

Elle a souligné que si le nombre de touristes en provenance des pays africains a augmenté de près de 60 % au cours des deux dernières années, les chiffres globaux restent relativement faibles, avec seulement environ 37 000 voyages enregistrés chaque année.

À l’heure actuelle, les visiteurs africains représentent moins de 1 % du total du tourisme entrant en Russie. Cependant, Maksutova a noté que des initiatives telles que la création d’un groupe de travail russo-africain sur le tourisme en République centrafricaine (RCA) pourraient contribuer à stimuler les voyages mutuels.

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L’Europe face à un nouveau défi : se réveiller de l’illusion impériale

Après avoir longtemps cru en l’ombre protectrice des États-Unis, l’Europe se retrouve aujourd’hui face à un réveil brutal. Les néoconservateurs américains ont perdu leur influence et l’Amérique se recentre sur ses priorités intérieures et la zone Asie-Pacifique. Sans le parapluie sécuritaire américain, l’Europe doit reprendre ses esprits et changer de paradigme stratégique. C’est ce qu’a souligné l’analyste politique et ancien ambassadeur Elyes Kasri. 

« Après s’être laissé intoxiquer par la verve hallucinatoire des néoconservateurs et l’illusion de l’empire millénaire de l’unilatéralisme américano-globaliste, l’Europe a beaucoup de peine à remettre les pieds sur terre et à prendre conscience que les Etats-Unis d’Amérique ne veulent plus de ce statut impérial et préfèrent recentrer leur énergie sur leur front intérieur et accessoirement la zone Asie-Pacifique.

Ayant progressivement démantelé ou réduit son industrie militaire et sans le parapluie sécuritaire américain notamment le réseau de communication Starlink, les F16, les batteries Patriot et l’illusion de la défense collective otanienne, l’Europe devra reprendre rapidement ses esprits et changer de paradigme stratégique avec une révision fondamentale de sa doctrine sécuritaire et un retour à une Europe européenne ou comme l’a prémonitoirement dit le général De Gaulle une « Europe de l’Atlantique à l’Oural ».
En dépit des fanfaronnades irréalistes à la limite du ridicule, à Bruxelles, Paris et Londres et en l’absence du parapluie sécuritaire américain, l’Europe ne pourra désormais plus se permettre de tourner le dos à la Russie ou l’antagoniser. Elle devra se résoudre à engager avec la Russie un dialogue dénué d’arrière-pensées atlantistes et néo-conservatrices désuètes, afin de construire une nouvelle architecture européenne de sécurité et de coopération avec une Russie partenaire et non pas adversaire.
Si elle veut rester un acteur international pertinent, l’Europe devra mettre sur pied une nouvelle OSCE (organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) épurée des arrière-pensées de l’époque post guerre froide. Tout en assumant pleinement le décalage des rapports de force technologique, industrielle et militaire avec la Russie et la zone Asie-Pacifique. Ou se condamner à une confrontation ou au mieux à une nouvelle guerre froide qui ne pourra avoir pour dénouement que l’accélération de sa décadence et son insignifiance sur l’échiquier international. »

Autrement dit, pour rester pertinente sur la scène internationale, l’Europe doit créer une nouvelle OSCE, débarrassée des réflexes de la guerre froide. Cela signifie reconnaître le décalage des forces avec la Russie et la zone Asie-Pacifique, ou risquer une nouvelle guerre froide qui ne pourrait que précipiter sa décadence.

In fine, l’heure est venue pour l’Europe de se réveiller et de prendre son destin en main.

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Trump critique Zelensky : « il ne veut pas la paix »

Trump critique Zelensky : « il ne veut pas la paix »

Donald Trump a critiqué son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, affirmant que ce dernier ne souhaite pas la paix et que les États-Unis ne pourront pas le soutenir indéfiniment. Dans un post sur son site “Truth Social”, Trump a partagé une déclaration de Zelensky selon laquelle la fin de la guerre avec la Russie est encore […]

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Starmer appelle l’Europe à se mobiliser pour garantir la paix en Ukraine

Face à la Russie, l’Europe mise sur des garanties de sécurité américaines et un réarmement urgent pour dissuader Moscou; malgré les tensions avec Trump.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré, dimanche 2 mars 2025, que les dirigeants européens étaient convenus d’élaborer un plan de paix pour l’Ukraine à soumettre aux Etats-Unis. Une étape essentielle pour que Washington puisse offrir des garanties de sécurité que Kiev juge indispensables pour dissuader la Russie.

Lors d’un sommet à Londres, deux jours seulement après que Volodymyr Zelensky s’est fait humilier par le président américain Donald Trump et a écourté une visite à Washington, les dirigeants mondiaux ont offert un soutien fort au président ukrainien et ont promis de faire davantage pour aider son pays.

Les dirigeants européens ont convenu qu’ils devaient investir davantage dans la défense pour montrer à Trump que le continent était capable de se protéger. Et la présidente de la Commission européenne, alors que de nombreux pays de l’UE sont déjà aux prises avec des finances publiques tendues, a suggéré que le bloc pourrait assouplir ses règles limitant les niveaux d’endettement.

Plan de paix anglo-franco-ukrainien

M. Starmer, qui a accueilli samedi Zelensky, a déclaré que la Grande-Bretagne, l’Ukraine, la France et d’autres pays formeraient une « coalition de volontaires » et élaboreraient un plan de paix à présenter à Trump. Il a déclaré que d’autres pays étaient prêts à se joindre à eux.

« Nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant de l’histoire », a déclaré M. Starmer. « Ce n’est pas le moment de parler davantage. Il est temps d’agir. Il est temps de prendre les choses en main, de montrer l’exemple et de s’unir autour d’un nouveau plan pour une paix juste et durable ».

De son côté Volodymyr Zelensky a déclaré après le sommet que l’unité européenne était « à un niveau extrêmement élevé, jamais vu depuis longtemps ».

Tous d’accord pour augmenter le budget défense

Plusieurs dirigeants européens ont déclaré qu’ils devaient augmenter leurs dépenses de défense. « Après une longue période de sous-investissement, il est désormais de la plus haute importance d’augmenter les investissements dans la défense pendant une période prolongée », a souligné aux journalistes Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

« Les États membres ont besoin de davantage de marge de manœuvre budgétaire pour augmenter leurs dépenses de défense », a-t-elle indiqué. Tout en ajoutant que l’Europe devait transformer « l’Ukraine en un porc-épic d’acier indigeste pour les envahisseurs potentiels ».

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré que les dirigeants étaient d’accord sur le fait que l’Europe devait assumer davantage de responsabilités et commencer à supporter le fardeau de « davantage de dépenses sur ses budgets de défense au sein de l’OTAN ».

Il a ajouté que les dirigeants étaient tous d’accord sur la nécessité de maintenir des liens étroits avec les États-Unis.

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Trump lâche l’Ukraine, Poutine savoure sa revanche

Derrière les murs épais du Kremlin, un homme jubile. Il s’appelle Vladimir Valdimirovich Poutine et il est le président de la Fédération de Russie. Il y a seulement quelques mois, il était isolé et sur le ban des nations mais avec le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump connu pour son tropisme russe, tout a changé. L’Ukraine a perdu le précieux soutien de la première puissance et la Russie se trouve désormais en position de force. (Photo: Que peuvent les dirigeants européens pour l’Ukraine et Zelensky, à part panser leurs blessures?)

Imed Bahri

L’administration américaine n’est pas pour un cessez-le-feu équitable mais pour une capitulation de Kiev ce qui crée une friction dans le camp occidental qui jusqu’à récemment faisait bloc derrière l’Ukraine. Ce déchirement occidental entre Américains et Européens est une autre source de réjouissance pour le président russe. M. Poutine est-il né durant la nuit du Destin? Peut-être mais ce qui est certain c’est qu’après trois ans de guerre, la situation est largement en sa faveur, n’en déplaise à certains analystes occidentaux qui s’échinent à vouloir nous convaincre du contraire.

La vive dispute entre le président américain Donald Trump et son vice-président J. D. Vance d’une part et le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’autre part, vendredi dernier, au bureau ovale à Washington, a donné au président russe une victoire plus grande que n’importe quelle bataille militaire, estime le journal britannique The Observer, version dominicale du Guardian.  

La Russie est heureuse après l’altercation entre Trump et Zelensky et malgré le silence de Poutine sur ce qui s’est passé, les politiciens et les médias russes ont exprimé leur joie face à l’embuscade tendue par les Américains à Zelensky.

Dans son enquête, Pjotr Sauer a rapporté que des responsables russes ont publié des commentaires sur les plateformes des médias sociaux dans lesquels ils faisaient référence à la rencontre heurtée entre les deux présidents. «Une féroce séance de rhabillage dans le bureau ovale. Trump lui a dit [à Zelensky] sa vérité en face pour la première fois: le régime de Kiev joue avec la Troisième Guerre mondiale», a déclaré l’ancien président russe et actuel conseiller adjoint à la sécurité nationale Dimitri Medvedev dans un message sur Telegram. Et sur X, il a écrit: «Le porc insolent a reçu une bonne claque».

Les craintes de Moscou apaisées par Trump 

Le journal britannique indique que Moscou semble préoccupé ces derniers jours par la possibilité d’un changement de position de Trump sur l’Ukraine notamment après la visite des présidents polonais et français et du Premier ministre britannique à Washington qui ont exhorté le président américain à continuer de soutenir l’Ukraine. Trump a évoqué la possibilité de soutenir les forces européennes de maintien de la paix en Ukraine, une démarche que Kiev et les dirigeants européens considèrent comme importante pour empêcher la Russie de déclencher à nouveau la guerre après l’échec des précédents accords de cessez-le-feu.

Cependant, les craintes de Moscou ont été apaisées lorsque Zelensky s’est retrouvé pris dans une embuscade qui lui a été tendue par Trump et son vice-président J. D. Vance. «C’est un miracle que Trump et Vance se soient retenus et n’aient pas giflé Zelensky», a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Poutine n’a fait aucune déclaration et il semblait être resté en retrait observant les événements se dérouler avec un sentiment de satisfaction.

«Poutine n’a pas besoin de commenter maintenant», a déclaré une source familière de la pensée du Kremlin avant d’ajouter: «Il a clairement apprécié le show et pense qu’il peut faire pression pour que l’Ukraine fasse davantage de concessions. Cette rencontre a été la plus grande victoire militaire de Poutine depuis le début de la guerre».

La même source s’attend à ce que Poutine appelle Trump dans les prochains jours pour lui dire que Zelensky n’est pas quelqu’un à qui on peut parler de manière rationnelle et qu’il devrait être remplacé, un sentiment partagé à Moscou et à Washington.

«La Maison Blanche va désormais commencer à examiner de près d’autres candidats à la présidence ukrainienne», a écrit sur Telegram Alexeï Pouchkov, membre de la chambre haute du parlement russe.

Un changement de régime a toujours été un objectif pour Poutine qui n’a jamais caché son désir d’installer à Kiev une nouvelle direction qui lui soit inféodée, rappelle The Observer. Des partisans de la guerre russe ont fait écho sur Telegram à l’affirmation du cercle restreint à Moscou selon laquelle Zelensky était «né ingrat». «Dans l’ensemble, la réunion dans le Bureau ovale a révélé une fois de plus le vrai visage de Zelensky: ingrat, arrogant, effronté et sans limites», lit-on dans Rybar, un compte populaire ayant des liens avec le ministère russe de la Défense.

Pour les initiés du Kremlin, l’incident signale également un changement fondamental dans l’ordre mondial dans lequel la Maison Blanche n’est plus considérée comme un ennemi mais plutôt comme un partenaire de Moscou avec lequel des accords peuvent être conclus et des négociations politiques menées. «Volodymyr Zelensky a sous-estimé l’ampleur du changement de politique américaine après l’arrivée de Donald Trump», a déclaré Fyodor Lukyanov, un éminent analyste de la politique étrangère russe qui dirige un bureau de conseil proche du Kremlin.

Moscou peut-il trop se fier à la nature versatile de Trump ?

M. Lukyanov est revenu sur le moment où M. Trump a déclaré vendredi qu’il ne se tenait pas aux côtés de l’Ukraine mais se présente plutôt comme médiateur dans le conflit. «C’est un changement fondamental», déclare-t-il. Et même si «le médiateur» penche du côté de la Russie, Moscou estime qu’il est toutefois trop tôt pour crier victoire étant donné la nature versatile de Trump.

«À court terme, cet échange tragi-comique va certainement affaiblir la position de Zelensky en Ukraine et donner à la diplomatie russe un levier supplémentaire dans ses relations avec les États-Unis», a commenté Anton Grishanov, chercheur dans un groupe de réflexion affilié au ministère russe des Affaires étrangères. «Cependant, Moscou et Washington ont toujours des points de vue différents sur le processus de règlement et l’humeur imprévisible de Trump pourrait apporter de nombreuses surprises sur la voie de la fin du conflit», a-t-il ajouté.

Alors que la poussière retombe, il est clair que la réunion de vendredi a porté un coup dur aux efforts de Trump pour négocier un accord de paix entre Kiev et Moscou, alors que la Russie se prépare à intensifier son offensive contre une Ukraine sur le point de perdre son soutien militaire le plus vital. «La guerre continue», conclut Loukianov.

Pour The Observer, l’altercation à la Maison Blanche était un moment sombre de vérité et qu’avec ou sans le soutien des États-Unis, l’Europe peut apprendre à se défendre et à défendre l’Ukraine contre l’agression russe.

Le journal estime que le traitement réservé à Zelensky à la Maison Blanche et devant le monde entier a été orchestré et représente le moment diplomatique le plus choquant de la diplomatie américaine depuis des décennies.

Dans cette performance profondément choquante, le chef de guerre d’une nation démocratique européenne luttant contre une invasion illégale de la Russie qui a tué ses citoyens et bombardé ses villes a été soumis à une attaque vicieuse conçue pour l’humilier.

Dans la froide lumière du jour qui a suivi, le monde et l’Europe en particulier ont pris conscience d’une vérité des plus dérangeantes. Les États-Unis qui se présentaient comme la nation indispensable se sont rangés du côté des ennemis de la paix et de la démocratie. Si l’Amérique traversait simplement un moment d’isolationnisme comme celle ayant précédé l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale ce serait déjà assez dévastateur.

Les dirigeants européens qui se sont réunis dimanche à Londres, autour de Keir Starmer, doivent reconnaître que les contours de la sécurité européenne et mondiale ont changé.

Une réponse européenne rapide est nécessaire

La première leçon à tirer est que l’Amérique depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche n’est plus une nation fiable en matière de sécurité, de renseignement ou comme partenaire commercial.

Washington n’est plus le garant de l’Otan et de la sécurité internationale. En fournissant une assistance à la Russie qui mène déjà des actions hostiles contre des pays européens en dehors de l’Ukraine, Trump a réussi à unir ses efforts à la plus grande menace à laquelle l’Europe est confrontée aujourd’hui.

C’est ce que reflète le commentaire de Kaya Kallas, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, après la scène humiliante qui s’est déroulée vendredi à la Maison Blanche : «Le monde libre a besoin d’un nouveau leader».

Cela signifie que le temps est venu pour les capitales européennes de prendre des décisions difficiles et rapidement, non seulement sur les dépenses de défense mais aussi sur la reconnaissance et la communication au public qu’un conflit plus large avec la Russie sans le soutien des États-Unis n’est pas impensable mais doit être activement préparé.

The Observer estime qu’il est facile de considérer les actions de Trump comme une réaction obstinée, théâtrale et narcissique d’un individu profondément instable mais ses répercussions sont bien plus grandes que cela.

L’abdication du leadership et du soutien de Washington à l’Ukraine exige une réponse européenne rapide, unifiée et sans réserve sans lesquels ce sera une défaite humiliante et une capitulation pour ce pays ce qui ne dérange pas du tout Donald Trump. 

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Kazan Forum 2025 | Impulser la coopération Russie-Monde islamique    

La Russie organise le XVIe Forum économique international «Russie – Monde islamique», qui se tiendra du 13 au 18 mai 2025 à Kazan. Kazan Forum cherche à donner une nouvelle impulsion aux relations entre la Russie et les pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), dont la Tunisie.

Imed Bahri

Les pays islamiques ont sensiblement accru de 30% leurs échanges commerciaux avec la Russie au cours de l’année précédente et tout indique que ce rapprochement entre les deux parties va se poursuivre et c’est l’un des objectifs annoncés de Kazan Forum qui va se tenir à un moment om beaucoup de pays musulmans, alliés historiques des Etats-Unis, commencent à se poser des questions sur l’utilité et la rentabilité d’une telle alliance qui a toujours été à sens unique, ne bénéficiant au final qu’aux Etats-Unis et à sin unique véritable allié dans la région : Israël.   

La Tunisie et la Russie ont renforcé leurs échanges au cours des dernières années, et tout indique que ces relations vont continuer de se développer au cours des années à venir, même si la balance commerciale entre les deux pays reste largement avantageuse pour Moscou.

Le chiffre d’affaires commercial entre la Tunisie et la Russie s’est élevé à environ 2 milliards de dollars en 2024 et la Russie est devenue le quatrième partenaire commercial de la Tunisie, les dattes et l’huile d’olive étant les produits tunisiens les plus achetés par les Russes, alors que les Tunisiens ont besoin des céréales et des produits pétroliers russes.

Un marché à fort potentiel

Dans le domaine touristique, les flux des visiteurs russes en Tunisie ont baissé ces dernières années en raison, notamment, de la guerre russo-ukrainienne, mais des solutions pourront être trouvé pour relancer ce marché à fort potentiel et insuffisamment exploité par nos opérateurs économiques, plutôt tournés vers une Europe aujourd’hui en crise.

De nouvelles opportunités d’échange pourraient s’ouvrir pour les deux pays avec le passage éventuel aux monnaies nationales dans les règlements mutuels. Cette question a été discutée en fin d’année dernière et la formule convient aux deux partenaires qui font face à des contraintes  en termes de devises étrangères.

À la fin de l’année 2024,la 8e réunion de la Commission intergouvernementale russo-tunisienne sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique s’est tenue à Moscou.

En novembre 2024, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et l’Union des industriels et entrepreneurs de Russie (RSPP) ont signé un mémorandum d’entente prévoyant la mise en place d’un organe permanent visant à développer la coopération entre les entreprises des deux pays.

Kazan Forum 2025 devrait permettre aux deux pays d’envisager de nouvelles postes de coopération mutuellement bénéfiques et de jeter des passerelles pour des échanges plus accrus dans divers domaines   

Le précédent Kazan Forum 2024 avait rassemblé plus de 20 000 participants, dont 11 978au programme d’affaires provenant de 87 pays, dont 57 États de l’OCI. Plus de 40 missions diplomatiques d’Europe, d’Asie et d’Afrique étaient représentées. Environ 180 événements ont été organisés dans le cadre du forum, débouchant sur la conclusion de 120 accords.

Le programme du Kazan Forum 2025 prévoit plus de 100 sessions et événements portant sur les thèmes suivants : coopération internationale, affaires, finance islamique, industrie halal, transport et logistique, science et technologie, technologies de l’information, industrie, construction, médecine, éducation, tourisme, culture, secteur des médias, etc.

L’un des temps forts du forum sera le premier Congrès des ministres de la Culture de l’OCI en Russie. L’événement aura lieu dans la ville de Kazan, désignée capitale culturelle du monde islamique pour 2026 lors d’une réunion à Djeddah en février 2025 des ministres de la Culture des pays de l’OCI.

La conférence internationale annuelle de l’Organisation de comptabilité et d’audit pour les institutions financières islamiques (AAOIFI) intitulée «Finance et investissement islamiques : promouvoir le développement durable et le partenariat mondial», qui se tiendra également pour la première fois en Russie, sera également un événement important dans le programme du Kazan Forum 2025.

Egalement au programme: une réunion des ministres des transports des pays participants et l’accord sur le corridor de transport international Nord-Sud, ainsi qu’une conférence sur le développement du potentiel logistique des transports des pays participants, la deuxième exposition immobilière International Property Market 2025, un forum international des chambres de commerce et d’industrie, la foire Russia Halal Expo, le festival de la mode islamique Modest Fashion Day, un tournoi international de jeunes chefs cuisiniers des pays islamiques, ainsi que des événements spéciaux et des sessions pour les médias.

«Le programme du Forum se concentre invariablement sur les affaires, les investissements, le commerce et les liens économiques entre les régions de la Fédération de Russie et les pays du monde islamique. Le Forum s’est imposé comme une plateforme efficace pour la signature d’accords, l’établissement de contacts réels qui contribuent à la mise en œuvre de projets communs, l’ouverture de nouvelles installations de production et l’échange scientifique et technique dans divers domaines. Cette coopération est mutuellement bénéfique et correspond pleinement à la devise du Forum ‘‘Confiance et coopération’’», a déclaré Talia Minullina, secrétaire du comité d’organisation du Kazan Forum.

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Trump a-t-il tort de vouloir mettre fin à la guerre russo-ukrainienne ?

Outre le renchérissement du cours des céréales traditionnellement importées de Russie ou d’Ukraine, la guerre insensée et interminable opposant ces deux pays depuis 2022 est en train de mettre à genoux l’économie de l’Europe, le principal partenaire économique, financier, commercial et touristique de la Tunisie, de même que la principale destination migratoire pour les Tunisiens qualifiés et sans papiers.

Elyes Kasri *  

Le plus grand saltimbanque-pyromane du XXIe siècle, le comédien Volodymyr Zelensky, devenu la mèche qui risque de déclencher une troisième guerre mondiale apocalyptique, a enfin été mis à la place qu’il a toujours mérité avec des propos durs mais réalistes du président Trump que certains qualifient avec parti-pris et une sévérité excessive de despote illuminé.

Contrairement à l’écrasante majorité des présidents élus dans le monde entier, le président Trump donne l’impression de tout faire pour honorer ses promesses électorales et son engagement à mettre fin aux conflits militaires en dépit des groupes de pression, des lobbies et du redoutable Etat profond avec ses ramifications similaires aux tentacules d’une pieuvre géante et maléfique.

Stabiliser les théâtres classiques de confrontation

En dépit de l’emprise du lobby sioniste sur l’économie, les médias et l’appareil politique américains, il reste encore un espoir que le président Trump qui n’a pas encore fait six semaines à la Maison Blanche parviendra à faire bouger les lignes floues de la propagande, de l’intox et de la duplicité au sujet d’une paix durable au Moyen Orient.

En fin stratège ayant le sens de l’économie et des réalités du marché, Trump réalise que le véritable défi à la grandeur des Etats-Unis d’Amérique se trouve non pas en Europe ni au Moyen-Orient qui sont devenues des distractions coûteuses mais dans la zone Asie-Pacifique avec la Chine comme principal concurrent économique, technologique et potentiellement militaire des Etats-Unis d’Amérique.

Pour faire face à une Chine en plein essor technologique avec ses pendants économique et militaire, les Etats-Unis ont actuellement besoin de stabiliser les théâtres classiques de confrontation en Europe, au Moyen-Orient et accessoirement en Afrique pour faire face à la Chine et contenir la menace qu’elle représente pour une Amérique qui a grandement besoin de se réorganiser et de recentrer ses ressources et sa gouvernance.

Les gouvernements des régions concernées par la nouvelle entente américano-russe qui émergera du prochain sommet Trump-Poutine seraient bien avisés d’anticiper la configuration et les exigences du nouveau Yalta qui se profile à l’horizon et d’éviter toute erreur d’appréciation qui pourrait s’avérer coûteuse surtout pour les acteurs périphériques qui gagneraient à évaluer correctement leur poids réel et leur véritable marge de manœuvre face aux contraintes incontournables de la nouvelle géopolitique internationale.

L’entêtement des va-t-en guerre en Europe

Pour revenir à Zelensky, le comédien devenu président désormais illégitime de l’Ukraine, ceux qui éprouvent de la sympathie et même de la pitié pour lui, devraient prendre conscience que les complots avec les services de renseignement des pays de l’Otan qui n’ont pas cessé de provoquer la Russie depuis 2014 pour la pousser à l’offensive en février 2022 et qui, en dépit de la disproportion de plus en plus flagrante des forces sur le terrain et la lassitude des Etats-Unis à jeter des milliards de dollars dans un conflit sans issue, font de la Tunisie une des nombreuses victimes de l’entêtement des va-t-en guerre en Europe et du comédien pathétique Zelensky à enfoncer davantage l’Europe et le monde dans un conflit sans issue.

En effet, outre le renchérissement du cours des céréales traditionnellement importées de Russie ou d’Ukraine, cette guerre insensée et interminable et qui pourrait déraper en une guerre mondiale apocalyptique, est en train de mettre à genoux l’économie de l’Europe, notre principal partenaire économique, financier, commercial et touristique de même que la principale destination migratoire pour les Tunisiens qualifiés et sans papiers.

Alors que la plupart de nos partenaires traditionnels européens subissent une récession de plus en plus grave asséchant progressivement leurs budgets d’aide au développement international et d’investissement extérieur, l’industrie automobile européenne, à titre d’exemple, pourtant importante destination pour les exportations tunisiennes de composants automobiles, connaît une situation dramatique au point que le groupe VW, premier constructeur européen et il y a quelques années mondial, n’a d’autre choix que de fermer des usines avec une rumeur persistante d’une possible reprise par un constructeur chinois.

Les Tunisiens, victimes collatérales de cette guerre insensée, n’ont pas fini de payer un prix qui s’ajoute au coût exorbitant de deux décennies de gouvernance calamiteuse avant et après la révolution de la liberté et de la dignité qui s’est avérée être parmi les plus grands antonymes et mystifications de l’époque moderne.

* Ancien ambassadeur.

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Dans un monde tripolaire, quelle place pour l’Europe?

Dans le monde tripolaire qui est en train d’émerger, il n’y a pas de place pour les faibles. Désormais, trois puissances dominent le monde : les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Quant à l’Union européenne, elle est en voie de désintégration, tant il est vrai qu’elle est la plus grande perdante de la guerre entre la Russie et l’Ukraine où elle s’était engagée sans filet.

Habib Glenza

Henry John Temple, ancien homme d’État britannique du 19e siècle, disait : «Nous n’avons ni d’alliés perpétuels ni d’ennemis éternels. Seuls nos intérêts sont perpétuels et éternels». Les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde se fondent sur ce principe substantiel: ils n’ont que des intérêts. S’inspirant de la philosophie de Henry John Temple, cette politique reste la même, peu importe l’alternance qui caractérise le régime démocratique américain. Certes il peut y avoir une certaine nuance dans les approche, selon que l’administration soit démocrate ou républicaine, mais tous n’ont qu’un seul objectif: travailler à promouvoir et à défendre l’intérêt des Etats-Unis, même s’il est en nette contradiction avec les valeurs de la République et les principes moraux dont elle se réclame.   

En poussant les Européens et les Ukrainiens à faire la guerre à la Russie, les Américains pensaient faire plier l’économie russe dans un très court délai, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Certes, l’économie russe a subi en 2022, de sérieuses difficultés après l’imposition, par l’Occident, de plus de 17 000 sanctions mais dès le début de l’année 2023, l’économie russe a repris sa courbe ascendante, grâce aux efforts diplomatiques de l’équipe de Vladimir Poutine. 

Des guerres insensées et perdues d’avance  

En dépit de l’aide occidentale, notamment américaine, à l’Ukraine, la Russie est sortie de ce conflit haut la mainavec comme bonusl’annexion du Donbass, territoire peuplé en majorité russophones et de russophiles, et qui représente 20% de la superficie de l’Ukraine, en plus de la Crimée annexée en 2014.

En arrivant au pouvoir, le 20 janvier 2025, Donald Trump, en bon businessman, a jugé que l’Occident et l’Ukraine ne peuvent gagner cette guerre et qu’il est inutile de la continuer à dépenser, inutilement, des dizaines de milliards de dollars. 

Encore faut-il rappeler que, lors de sa campagne électorale, Trump a promis aux Américains de stopper voire de réduire la méga-dette américaine qui se chiffre à environ 26 trillions de dollars! Il vient même de signer un décret réduisant de 30% le budget du Pentagone, ce qui signifie en clair qu’il ne veut plus dépenser l’argent des Américains dans des guerres insensées comme celles du Vietnam, d’Irak, de Libye, d’Afghanistan ou de l’Ukraine, toutes du reste perdues.

Pourquoi le président Trump a-t-il décidé de mettre fin au conflit russo-ukrainien et de se ranger du côté de Poutine?

Trump lorgne les réserves mondiales de minéraux rares

A la suite du différend qui a opposé Huawei et le gouvernement américain en 2019, la Chine, premier producteur de minéraux rares traités, a brandi la menace de réduire ses exportations de terres rares vers les Etats-Unis. Des métaux indispensables au fonctionnement des téléphones portables et de nombreux objets technologiques, produits à 90% par les Chinois. 

L’Ukraine concentre à elle seule 5% des ressources minières mondiales en minerais précieux (graphite, uranium, lithium, niobium, cobalt, etc.). Malheureusement, ces terres rares ukrainiennes se trouvent entre les mains de Poutine au Donbass, à l’est de l’Ukraine! D’où la nécessité pour le président Trump de se rapprocher de l’autocrate russe, quitte à tourner le dos à l’Union européenne, depuis longtemps vassalisée, militairement faible et qui ne possède pas les richesses naturelles recherchées. 

Par ailleurs, le président Trump vise à saper les excellentes relations entre la Russie et la Chine qui ont contribué à l’essor de l’économie chinoise en passe dernièrement de surclasser l’économie américaine en raison du fait que les Etats-Unis ont dépensé une fortune dans des guerres qu’ils n’ont pas gagné. 

La Chine est en tête de liste pour la production minière et les réserves de terres rares, avec 44 millions de tonnes de réserves et 140 000 tonnes de production minière annuelle. Alors que le Vietnam et le Brésil possèdent les deuxième et troisième plus grandes réserves de métaux de terres rares avec respectivement 22 et 21 millions de tonnes de réserves et 1 000 tonnes de production par an chacun.

Europe et Ukraine, grands perdants du conflit avec la Russie

Poussés par les Américains, Européens et Ukrainiens se sont lancés dans un conflit insensé, dans l’intérêt des Etats-Unis, une guerre dévastatrice en vie humaines et financièrement très coûteuse. Après trois années d’hostilités, la Russie n’a pas capitulé, au contraire, elle a gardé la Crimée annexée en 2014 et le Donbass qui représente environ 20% de la superficie de l’Ukraine.

En s’engageant fortement aux côtés de Volodymyr Zelenski, un ancien amuseur public converti en chef de guerre, en infligeant à la Russie de lourdes sanctions économiques, et en boycottant l’importation des produits bon marché russes (gaz, pétrole, charbon, céréales et autres), l’UE est finalement le plus grand perdant de ce conflit. Car la Russie a riposté en interdisant l’importation de produits en provenance de l’UE, notamment les voitures et en particulier les voitures Volkswagen. Le résultat fut catastrophique pour l’économie européenne. Pour la première fois de son histoire cette société, qui a plus de 90 ans d’existence, a dû fermer 3 de ses filiales en Allemagne en raison de l’achat du gaz de schiste (polluant) américain quatre fois plus cher que le gaz russe!

Une conclusion s’impose : dans le monde tripolaire qui est en train d’émerger, il n’y a pas de place pour les faibles. Désormais, trois puissances dominent le monde : les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Quant à l’UE, elle est en voie de désintégration, tant il est vrai qu’elle est traversée par de fortes contradictions internes que la montrée de l’extrême-droite, très perméable à la propagande poutino-trumpienne, risque d’exacerber.

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Faut-il s’attendre à un retour des touristes russes en Tunisie ?

Les derniers développements géopolitiques relatifs à la guerre russo-ukrainienne laissent espérer un retour des flux touristiques sur la Tunisie. Mais les problématiques majeures de l’aérien sont loin d’être résolues.

Le tourisme russe à la peine en Tunisie. Avec tout juste 14 000 visiteurs comptabilisés en 2024, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce marché s’est littéralement effondré. L’époque n’est pourtant pas si lointaine quand la destination en recevait plus de 630 000, dépassant la barre des 6,4 millions de nuitées dans les hôtels du pays. C’était en tout cas jusqu’en 2019.

Il y eut au passage la crise Covid mais aussi et surtout, il y a 3 ans, le déclenchement de la guerre avec l’Ukraine qui a totalement freiné tout espoir de reprise des flux touristiques sur la Tunisie et qui a conduit à l’effondrement des chiffres.

Sauf que la guerre n’a pas pour autant empêché les Russes de partir en vacances à l’étranger. Ils ont continué à voyager mais vers d’autres destinations.

Malgré la situation en effet, un pays comme la Türkiye a continué de recevoir une moyenne annuelle de 6 millions de Russes, en plus de l’Egypte (1,6 million) et des Emirats Arabes Unis (1,99 million) selon les chiffres de l’année 2024.

Le frein de l’aérien

Comment se fait-il donc que la Tunisie a perdu cette clientèle quand d’autres destinations ont au contraire enregistré des progressions à deux chiffres dans certains cas ? L’explication tient en un mot: l’aérien.

Sur le marché russe, les compagnies aériennes tunisiennes n’ont en effet pas été en mesure d’assurer la continuité. Principale cause, la propriété initiale des avions des deux compagnies battant pavillon tunisien, en l’occurrence Nouvelair et Tunisair qui ne sont pas propriétaires de la majorité de leurs appareils.

Pour le cas de la compagnie publique, elle n’en détient que deux en propre, les autres appartenant soit à des compagnies tierces soit à des compagnies de leasing (selon la formule de sale & lease back pour les dernières introductions).

S’agissant d’entreprises soumises au droit européen, ces dernières ont obligation de respecter à la lettre les mesures de sanctions que l’Occident a décrétée vers le territoire russe, empêchant par voie de fait les compagnies tunisiennes de pouvoir opérer librement sur Moscou ou Saint-Pétersbourg, les deux principales villes de départs programmées par les tour-opérateurs.

Contraintes en série

Les autres destinations touristiques n’étant pas soumises à ces contraintes grâce à une capacité aérienne importante et des avions souvent en propre, elles ont réussi à s’imposer là où la Tunisie a manifestement échoué.

Mais quand bien même quelques vols auront été opérés notamment par Nouvelair en 2024, les difficultés opérationnelles ont été nombreuses pour les transporteurs aériens de manière générale. D’abord pour ce qui concerne les surprimes d’assurance étant donné que la Russie est considérée comme une zone à risque.

Ensuite, et dans ce même contexte, des vols ont été, à maintes reprises, perturbés par des déroutements, les transporteurs recevant des Notam de dernière minute pour les informer de déviations imprévues pour raisons sécuritaires.

La 7e liberté, une solution plausible

Et pour ne pas arranger les choses côté tunisien, les difficultés d’octroi de visa pour les équipages devant séjourner sur le territoire russe entre deux vols sont restées sans solution.

Pour certains opérateurs, face à la situation qui prévaut, l’alternative doit passer par des compagnies tierces en 7e liberté. La direction générale de l’Aviation civile affirme ne pas s’opposer à cette option, rappelant qu’elle a accordé des autorisations dans ce sens à 13 reprises au cours de l’année 2024 à des compagnies aériennes venues opérer sur la Tunisie. «Il suffit juste de nous en informer suffisamment à l’avance pour étudier les dossiers», prévient un responsable de cette administration du ministère du Transport.

Quant aux compagnies russes, étant bannies de l’espace aérien européen, la desserte de la Tunisie s’avère pour elles tout bonnement impensable étant donné les détours auxquels elles seraient soumises et aux répercussions que cela engendrerait sur la durée, d’une part, et la rentabilité, d’autre part, des vols.

Espérer une reprise

En 2025, les choses pourraient évoluer. Au conditionnel. Car les choses ne sont pas aussi faciles qu’elles n’y paraissent. D’abord et au vu des avancées politiques actuelles, la possibilité d’une cessation des hostilités à court ou moyen termes semble aujourd’hui être une option réelle.

Mais cela entraînera-t-il une levée immédiate des sanctions occidentales contre le régime de Moscou ? Difficile d’imaginer en tout cas un retour à la normale en quelques semaines; le cas échéant, ce sera plusieurs mois, si ce n’est quelques années.

Ces T.O qui voient grand

En attendant, le tourisme tunisien garde espoir. Les projections pour l’année 2025 sont pour le moins optimistes avec un total de 168 vols annoncés dès le 26 avril. Les principaux tour-opérateurs, Express Tour et Grand Express, ont prévu 163 vols avec Nouvelair.

Ces dessertes seront consolidées par le retour du T.O Biblio Globus qui envisage un programme de vols s’étalant du 26 avril au 5 novembre 2025 avec une capacité de 124 740 sièges. Le voyagiste a prévu de s’adosser à la compagnie tunisienne Express Airlines dont la demande d’opérer sur la Russie a été déposée auprès de la DGAC.

Et si la totalité du programme était respectée, ce serait 160 000 sièges qui seraient injectés, ce qui permettrait un sursaut du marché. Mais dans l’état actuel des choses, et en dépit de toute la bonne volonté des différents intervenants, la Real Politik n’a pas encore dit son dernier mot.

Hédi HAMDI

 

 

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L’argent, l’astre autour duquel tourne la politique étrangère de Donald Trump

La politique étrangère de chaque État repose sur des fondamentaux qui sont préservés en dépit des changements des différents pouvoirs et des différents gouvernements. Des grandes lignes qui sont préservées pour donner une vision, un sens et une lisibilité à toute politique étrangère et pour octroyer à l’État en question un rôle dans les relations internationales. Tout cela a sauté aux États-Unis avec Donald Trump qui, en lieu et place des tendances lourdes qui ont caractérisées l’action étrangère américaine sous les administrations successives qu’elles soient républicaines ou démocrates, a fait de l’argent l’alpha et l’oméga dans tous les dossiers et ce, peu importe les conséquences et les dommages collatéraux occasionnés. Avec le très vénal M. Trump, l’affairisme règne en maître et souffle le chaud et le froid sur les relations internationales.

Imed Bahri 

Donald Trump aime être connu et reconnu dans le monde comme un homme de grands deals et de grandes idées, écrit Alex Hannaford dans une enquête intitulée «Des minerais de l’Ukraine à la Riviera de Gaza: Pourquoi toute la politique étrangère de Trump tourne-t-elle autour de l’argent?», publiée par le journal britannique The Independent. La semaine dernière, le président américain a annoncé qu’il négociait la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine mais sans inclure l’Ukraine dans ces négociations et il a ensuite qualifié le président ukrainien Volodymyr Zelensky de dictateur. Une chose est claire dans les déclarations de Trump c’est qu’il voulait s’emparer des ressources minérales très précieuses de l’Ukraine afin de récupérer «des centaines de milliards de dollars d’argent des contribuables américains qui ont été dépensés pour soutenir le pays dans sa guerre contre la Russie». Dans le même temps, l’Ukraine souhaite un tel accord sous la forme de garanties de sécurité et non sous la forme d’un remboursement de dette.

Selon Hannaford, la vision tolérante de cette approche est que Trump a forcé les alliés européens à reconsidérer leur implication dans le conflit et à s’engager en faveur de la souveraineté et de l’autodétermination de l’Ukraine. Une explication moins indulgente est qu’il était au mieux mal informé et au pire sérieusement manipulé en particulier par Vladimir Poutine.

Faire sortir les gens et nettoyer l’endroit

Ce n’était certainement pas la seule fois au cours des dernières semaines que Trump a lancé une suggestion farfelue provoquant l’étonnement mondial. Récemment, il a partagé sa vision pour transformer la bande de Gaza dévastée en «une magnifique Riviera du Moyen-Orient». Alors qu’il parlait de son rêve de transformer la zone de guerre en un bien immobilier de premier ordre, même son chef de cabinet Susie Wiles semblait momentanément confuse.

Cependant, en quelques jours, de nombreux proches du président approuvaient ces plans. Pour son entourage, ce n’était pas la première fois qu’ils entendaient ces mots. Il y a un an, son gendre Jared Kushner était assis sur scène vêtu d’une chemise boutonnée et d’une veste pour une conversation avec Tarek Masoud, professeur de sciences politiques à Harvard et il a déclaré: «Les propriétés en bord de mer à Gaza pourraient avoir beaucoup de valeur. C’est une situation plutôt malheureuse là-bas mais je pense que du point de vue d’Israël, je ferai de mon mieux pour faire sortir les gens et nettoyer l’endroit».

S’adressant à CBS News un an plus tard, Massoud a tenté de clarifier que lui et Kushner parlaient spécifiquement d’une attaque israélienne imminente et de ce qui pourrait être fait aux Palestiniens qui se réfugiaient pour échapper aux bombardements. Massoud a déclaré qu’une des propositions était qu’ils puissent se rendre en Égypte pendant qu’Israël menait sa guerre mais les Égyptiens ont refusé alors Kushner a suggéré une autre possibilité à savoir créer une zone de sécurité dans le désert du Néguev et il a ajouté que personne ne suggérait que les Palestiniens ne devraient pas retourner à Gaza après cela.

À ce stade, cela n’a plus d’importance. Douze mois plus tard, les propositions de Kushner ont refait surface et ont été largement diffusées. Et pour cause, son beau-père vient d’annoncer qu’il était déterminé à acheter et à posséder Gaza et qu’il envisageait d’y construire une Riviera du Moyen-Orient avec des logements de bonne qualité et une belle ville. 

Cela semblait étrangement identique à la vision de Kushner à une exception près c’est que Trump laissait entendre que les Palestiniens n’auraient pas de droit au retour. «Les États-Unis sont déterminés à s’approprier le territoire, à le reprendre et à s’assurer que le Hamas ne revienne pas», a-t-il déclaré.

Hannaford a repris ce que Thomas Friedman a écrit dans le New York Times en l’occurrence que la proposition de Trump était l’initiative la plus stupide et la plus dangereuse au Moyen-Orient jamais proposée par un président américain. Friedman ne savait pas vraiment ce qui était le plus effrayant, la proposition de Trump pour Gaza ou la vitesse à laquelle ses conseillers et les membres de son cabinet ont accepté l’idée.

Comme beaucoup des plans supposés de Trump, la vision du président pour Gaza a été très mal accueillie par les pays voisins du Moyen-Orient. Le gouvernement saoudien a affirmé son soutien indéfectible à un État palestinien et lors d’un rare appel téléphonique, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et le roi Abdallah II de Jordanie ont discuté de leur soutien indéfectible aux droits des Palestiniens.

Alors que Zelensky demandait à Trump de revenir à la réalité, Ramzy Baroud a écrit dans un éditorial du Palestine Chronicle que «les propos de Trump exprimaient plus que de la cruauté, ils reflètent également l’ignorance». Baroud estimé que les États-Unis ont soutenu aveuglément le génocide israélien à Gaza et qu’aucun penseur rationnel au Moyen-Orient ou ailleurs n’imaginerait réellement un scénario dans lequel les Palestiniens partiraient en grand nombre suite aux menaces de Trump.

Même Massoud qui avait interviewé Kushner il y a un an semblait choqué par le plan de Trump. Il a déclaré à CBS News que les propos du président placent désormais son entretien avec Kushner sous un jour très différent. 

Cela peut être inhabituel pour certains. D’autres y ont vu un plan plus calculé. Comme l’a rapporté Middle East Eye, Kushner non seulement discute de projets pour Gaza depuis au moins un an mais il a l’argent et les relations politiques pour les concrétiser.

Joseph Pilzman, professeur d’économie à l’université George Washington, a déclaré que Kushner veut injecter de l’argent dans le réaménagement de Gaza et que des investisseurs sont impatients d’y participer. 

Trump ne sait pas ou feint de ne pas savoir qu’Israël ne peut pas simplement céder Gaza aux États-Unis. La Cour internationale de justice qui statue sur les différends entre États a déclaré que Gaza était un territoire occupé. En théorie, les États-Unis auraient besoin de l’approbation palestinienne pour pouvoir contrôler Gaza.

Des plans alternatifs aux fantasmes grandioses de Trump

Marwa Mazid, professeure d’études israéliennes à l’Institut Gildenhorn de l’Université du Maryland, a déclaré à The Independent que même si elle admettait que les États arabes –en particulier l’Égypte, l’Arabie saoudite et la Jordanie– comprennent les menaces à long terme que représente le simple fait d’envisager tout cela, elle estime qu’ils prendront le temps pour proposer un autre plan qui inclut les Palestiniens.

Mazid estime que nous verrons bientôt émerger pour Gaza de la part de ces autres pays du Moyen-Orient une vision qui serait basée sur le développement et la reconstruction. Elle a déclaré: «Cela signifie que l’Égypte devra un jour être présente sur le terrain. Ils devront fournir du personnel civil mais aussi de sécurité, policier et militaire, pour tout sécuriser»

Mazid estime également que si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rejette tout nouveau plan qui comprendrait une patrie pour les Palestiniens, Trump pourrait alors se retourner contre lui.

Zelensky envisage également de proposer un plan alternatif aux fantasmes grandioses de Trump. Peut-être que la suggestion de Trump selon laquelle les États-Unis pilleraient les ressources minérales de l’Ukraine pour se faire payer son soutien à la guerre contre la Russie souligne ses véritables priorités. Loin d’être un champion des idéaux démocratiques, il a une grande vénération pour l’argent. En bref, chez lui l’argent prime sur tout le reste. Toutefois une question demeure sans réponse: Zelensky pourra-t-il surmonter l’instinct de Trump qui le pousse à courir après l’argent et à utiliser sa voix pour couvrir le bruit de Poutine? Près de trois ans après le début de la guerre, l’art de l’accord alternatif sera-t-il celui qui permettra d’y mettre fin?

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L’ouragan Trump va-t-il emporter Volodymyr Zelensky?

Avis de tempête : l’ouragan Trump souffle sur Kiev et un homme risque d’être emporté par cet ouragan qui emporte tout sur son chemin, il s’appelle Volodymyr Zelensky et n’est autre que le président ukrainien. Celui qui était jusqu’à il y a quelques mois la coqueluche de l’Occident est devenu plus fragile que jamais avec un Donald Trump qui ne cache plus son aversion pour lui. Il l’accuse d’avoir saigné à blanc les États-Unis pour financer «sa» guerre contre la Russie – l’Occident, Etats-Unis compris, n’y était bien sûr pour rien ! –, feignant d’oublier que la guerre en Ukraine a permis au complexe militaro-industriel américain de tourner à plein régime. (Photo : Entretien entre Zelensky et Trump en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 25 septembre 2019 à New York).

Imed Bahri

Donald Trump Junior avait ironiquement écrit sur les réseaux sociaux au lendemain de la victoire de son père à l’intention de Zelensky: «Tu vas perdre ton argent de poche». Aujourd’hui, les Américains et les Russes négocient l’avenir de l’Ukraine sans que le pays concerné n’ait de voix au chapitre et M. Trump semble prendre fait et cause pour Moscou, il faut dire que son tropisme russe ne date pas d’hier et que les Russes l’ont sauvé de la faillite dans les années 1990, comme l’a expliqué dans les détails le journaliste Régis Genté qui a enquêté sur les liens très étroits entre Trump et la Russie dans son livre ‘‘Notre homme à Washington’’.

L’équipe du président américain veut changer le régime à Kiev ou du moins se débarrasser du président ukrainien qualifié, mercredi 19 février 2025, de «dictateur», estime le magazine britannique The Economist.  

L’Ukraine subit l’impensable depuis trois années: une guerre aérienne et terrestre, un assaut sur la capitale, une guerre d’usure sanglante, des missiles, des drones et des bombes planantes et des exécutions sommaires. Cependant, un nouveau front s’est ouvert, de manière inattendue, du côté de l’Occident, c’est le rapprochement audacieux de Trump avec la Russie qui a surpris le président ukrainien qui a commencé à montrer sa colère, écrit le journal.

Le président ukrainien n’a pas caché son désarroi des pourparlers qui se tiennent cette semaine à Ryad entre les États-Unis et la Russie. «Nous n’avons pas été invités et cela a été une surprise pour nous, et je pense pour beaucoup de gens aussi», a-t-il déclaré. Trump a réagi à sa manière le qualifiant de dictateur. 

«Nous nous y attendions», dit un proche de Zelensky

The Economist estime que la décision de Trump d’engager un dialogue avec Poutine et sa volonté de réhabiliter le Kremlin ont choqué la classe politique de Kiev mais n’ont pas constitué pour autant une surprise. «Nous étions de mauvaise humeur le jour où nous avons appris la nouvelle mais nous nous y attendions», a déclaré un éminent parlementaire du parti de Zelensky.

Ce n’était un secret pour personne que les représentants ukrainiens trouvaient les portes fermées à Washington: «Nous avons compris le niveau atteint par la vision russe en Amérique».

Un député de l’opposition décrit un sentiment de pessimisme au Parlement alors que les députés se préparent à la possibilité d’être contraints d’accepter un accord de cessez-le-feu humiliant. Même si l’Ukraine sort de la guerre, le pays devra encore lutter pour sa survie. Les citoyens, les hommes politiques et les soldats sont épuisés, des centaines de milliers de personnes ont été tuées ou blessées et des millions de personnes ont fui. Près d’un tiers des 4,3 millions d’Ukrainiens qui ont fui vers l’Europe ont moins de 18 ans. Beaucoup d’entre eux ne reviendront jamais.

Une pax americana qui détruit

Un accord qui n’assurerait pas une sécurité à long terme pousserait davantage de parents à envoyer leurs enfants à l’étranger ce qui aggraverait le problème démographique déjà préoccupant de l’Ukraine.

«La paix est nécessaire, nous avons besoin de la paix sauf que la question n’est pas d’avoir une paix qui nous détruirait en même temps», affirme un haut responsable ukrainien.

Les familles avec des enfants adolescents sont confrontées à des choix particulièrement difficiles: les envoyer en Europe lorsque la loi le permet ou les garder et tout risquer.

Les Ukrainiens craignent le pire scénario. L’ancien soldat Serhiy Vasilyuk est confronté à ce dilemme. Au début, lui et sa femme ont accepté de laisser partir leur fils de 17 ans, Andrey mais ce dernier a insisté sur le fait que son avenir n’était nulle part ailleurs et qu’il rejoindrait l’armée dès que possible. La mère est toujours fermement opposée à ce que son fils reste et le père regarde la situation avec les yeux ouverts et dit: «S’il n’y avait pas d’enfants comme lui, il n’y aurait plus personne». Malgré tout le bruit et l’agitation provoqués par le président américain, rien ne ressemble à un accord. C’est plutôt une capitulation humiliante qui semble se dessiner. 

Certains membres de l’élite ukrainienne craignent que le langage utilisé par l’équipe Trump ne soit un piège russe qui consiste à appeler à un cessez-le-feu sans garanties de sécurité et organiser des élections immédiates qui briseraient l’unité ukrainienne.

Un ancien diplomate a déclaré: «Trump semble vouloir se débarrasser de Zelensky qu’il n’a jamais aimé et qu’il considère comme difficile. Il ne s’agit pas d’élections, il s’agit de se débarrasser de Zelensky».

Cependant, la rapidité avec laquelle Trump agit ne devrait pas conduire à une paix rapide, tout comme elle pourrait conduire à une offre inacceptable faite à l’Ukraine. Il appartient alors à Zelensky de prolonger le processus, de combler le fossé et de négocier.

Contrairement à Trump, le président ukrainien n’a pas révélé ses lignes rouges, même s’il a déclaré la semaine dernière qu’être prêt à s’asseoir avec un «tueur» (en référence à Poutine) était en soi une concession. Toutefois, Zelensky a déjà indiqué qu’il n’accepterait pas de cessez-le-feu sans garanties de sécurité et qu’il ne soutiendrait aucun accord conclu dans son dos.

Un haut responsable ukrainien estime qu’il est peu probable que l’Ukraine accepte formellement de renoncer à des territoires perdus dans le cadre d’un accord même s’il reconnaît que l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan est une possibilité lointaine.

Dans ce contexte européen, le responsable ukrainien admet que le minimum que l’Ukraine peut accepter est la poursuite des relations avec les armées occidentales, l’absence de désarmement pratique, la poursuite du flux d’armes et d’argent et la présence d’une force étrangère de maintien de la paix. La taille de cette force n’est pas aussi importante que sa présence. «Une fois qu’elle sera là, nous pensons qu’il lui sera difficile de se retirer», indique le même haut responsable ukrainien. 

The Economist affirme que l’Ukraine, en théorie, peut continuer à se battre au mépris de Trump et de son accord mais qu’en pratique, sa situation va se détériorer avec le temps.

La guerre fut brutale des deux côtés, mais elle fut encore plus brutale pour les Ukrainiens qui étaient moins nombreux et plus pauvres. L’armée ukrainienne a démontré ses prouesses et ses compétences au niveau des unités mais a mis en évidence des problèmes au niveau opérationnel, le plus important étant le manque de planification opérationnelle.

Scénario cauchemardesque pour l’Ukraine

En même temps, Trump dispose de nombreux atouts qu’il pourrait utiliser pour imposer une solution. Il réduira ou arrêtera probablement l’aide militaire. Il pourrait lever unilatéralement les sanctions contre la Russie. D’autres soutiens vitaux tels que le ciblage en temps réel et le système Starlink (fournisseur d’accès à Internet par satellite de la société SpaceX propriété d’Elon Musk, membre de l’administration Trump) pourraient couper l’épine dorsale des communications sur le champ de bataille en Ukraine.

Il existe de nouvelles solutions mais désactiver ces systèmes serait néfaste. Comme l’a déclaré un haut responsable américain: «Si Zelensky peut mobiliser les jeunes de 18 à 20 ans, cela pourrait valoir la peine de se battre. S’il n’est pas en mesure de le faire, il devrait accepter le meilleur accord possible».

Alors que l’Europe bloque l’accord de Trump, la pression est désormais sur Zelensky et sa volonté de se battre.

Même si la perspective est dangereuse pour le président ukrainien, elle n’est rien comparée au véritable cauchemar de voir Trump imposer à Kiev l’intégralité du plan du Kremlin en l’occurrence un cessez-le-feu sans garanties de sécurité efficaces, des élections conduisant à une paralysie politique, une présidence faible, un parlement divisé puis un arrêt de la mobilisation militaire, des migrations massives et un début de désintégration interne.

«Ce scénario est loin d’être impossible», admet un responsable qui ajoute: «N’oubliez pas qu’il y a des millions d’armes dans le pays. On peut même acheter un char de première ligne russe pour 100 000 hryvnias (environ 2 400 dollars)». Un avertissement pour dire que cela peut conduire à la constitution de groupes armés dans le pays qui voudraient faire sécession ce qui in fine conduira à la désintégration du pays. Un scénario cauchemardesque pour l’Ukraine mais qui pourrait ravir Trump lui qui n’a de l’estime ni pour Zelensky ni pour l’Ukraine et qui a dit récemment: «Un jour, l’Ukraine pourra faire partie de nouveau de la Russie». La messe est dite.

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Imposer la paix par la force : une illusion dangereuse

Avec son slogan «La paix par la force», Donald Trump pense avoir trouvé la solution miracle aux conflits internationaux. Pourtant, l’histoire récente prouve que l’usage de la force n’a jamais apporté la paix durable. Vietnam, Afghanistan, Irak, Syrie, Libye, Yémen : partout où les États-Unis ont voulu imposer leur volonté par les armes, ils n’ont laissé derrière eux que des pays en ruines, livrés au chaos et à l’instabilité. (Photo: soldats américains en Afghanistan).

Khémaïs Gharbi

L’exemple le plus frappant reste l’Afghanistan. Après vingt ans de guerre, des milliers de morts et des centaines de milliards de dollars engloutis, Washington a fini par remettre le pouvoir aux Talibans, ceux-là mêmes qu’il était venu chasser en 2001. Ce fiasco ne s’est pas seulement soldé par un échec militaire; il a aussi dilapidé les ressources du peuple américain, des fonds qui auraient pu être investis dans les infrastructures, l’éducation ou la santé.

Aujourd’hui, Donald Trump revient avec une nouvelle version de cette doctrine agressive, et les premières tensions ne se font pas attendre.

Une diplomatie de la force aux conséquences imprévisibles

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump multiplie les provocations. Il s’en prend à ses voisins, allant jusqu’à suggérer l’annexion du Canada comme 51ᵉ État des États-Unis. Il a aussi réitéré son intérêt pour le Groenland, menaçant de l’acheter ou de l’occuper de force, au grand dam du Danemark et de l’Union européenne. Cette posture est d’autant plus paradoxale que l’Occident condamne l’occupation russe d’une partie de l’Ukraine.

Sur le dossier ukrainien, Trump tente d’imposer sa propre paix, négociant directement avec Moscou sans même inclure l’Ukraine du moins dans cette première étape. Un véritable abandon de Kiev, alors que le pays, épuisé par trois années de guerre, appelle désespérément à l’aide.

Parallèlement, il bouscule l’Otan, imposant à ses membres d’augmenter leurs dépenses militaires à 5% de leur PIB. Une pression qui pourrait fragiliser l’alliance et remettre en cause son équilibre stratégique.

Enfin, Trump s’attaque au dossier palestinien avec un mépris flagrant du droit international. Il propose ni plus ni moins que la déportation des Palestiniens de Gaza, les forçant à s’exiler dans les pays voisins pour ne plus «déranger» Israël. Pire encore, il fournit à ce dernier un soutien militaire et diplomatique sans précédent, l’encourageant ainsi à refuser tout compromis. Cette approche, qui ignore les racines historiques du conflit, bafoue les droits fondamentaux d’un peuple occupé depuis plus de 75 ans.

Comment contrer une politique erratique sans rompre avec les États-Unis ?

La réponse n’est ni l’affrontement, ni la rupture. Les États-Unis restent une puissance incontournable, un allié stratégique, et un acteur central de la stabilité mondiale. Il serait donc une erreur d’entrer dans une logique d’opposition frontale.

L’enjeu est de ramener Washington à la raison, en lui rappelant que ses propres valeurs – celles qu’elle a défendues et promues à travers le monde – sont incompatibles avec une politique de la force qui viole le droit international.

Unir les pays arabes pour négocier en meilleure position

Face à cette situation, les pays arabes ne peuvent plus se contenter d’être de simples spectateurs. Accepter la «paix par la force», c’est accepter la soumission et l’injustice. Pour peser sur la scène internationale, ils doivent retrouver leur unité et bâtir une stratégie commune, basée sur des principes clairs :

• Un front uni : élaborer un plan de paix crédible, soutenu par tous les pays arabes, pour le présenter comme une alternative réaliste.

• Une diplomatie offensive : convaincre l’Occident, et particulièrement les États-Unis, que la paix ne peut être imposée au détriment du peuple palestinien.

• Un discours structuré : mettre en avant que la stabilité régionale est dans l’intérêt de tous, et qu’aucune solution ne peut être durable si elle repose sur l’injustice.

Le peuple palestinien a prouvé par sa résistance et ses sacrifices qu’il ne renoncera jamais à sa terre. Il ne s’agit pas de demander la paix par faiblesse, mais par réalisme, car la stabilité du Moyen-Orient est une nécessité pour l’équilibre du monde.

Si les pays arabes restent divisés, ils continueront d’être des spectateurs impuissants face aux décisions des grandes puissances. Mais unis, armés d’un projet solide et d’arguments convaincants, ils peuvent inverser le rapport de force et peser véritablement sur la scène internationale.

Le défi est immense, mais une chose est claire : la paix ne s’impose pas par la force. Elle se construit par la justice, le dialogue et le respect du droit international.

* Ecrivain et traducteur.  

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