Quand la prévention devient une question de vie
L’autopalpation mensuelle, le sommeil avant minuit, une mammographie tous les deux ans après 40 ans. Des gestes simples qui peuvent tout changer. En Tunisie, les professionnels de santé profitent d’Octobre Rose pour marteler un message : 95% des cancers du sein se guérissent s’ils sont détectés à temps. Pourtant, la peur du diagnostic continue de tuer.
Dans les couloirs feutrés des centres de bien-être , une autre bataille se joue. Celle de la sensibilisation. Lors de son passage sur les ondes de RTCI, Dr Houyem Souidene, qui dirige les centres de thalassothérapie et spa d’une grande chaîne hôtelière du pays, ne mâche pas ses mots : « La peur est notre pire ennemi. Les femmes évitent le dépistage par angoisse, alors que c’est précisément ce dépistage qui les protège. »
La pyramide de la prévention : trois étages, trois urgences
Les médecins raisonnent en trois temps. Premier niveau : empêcher la maladie d’apparaître. Cela passe par des règles d’hygiène de vie que tout le monde connaît mais que peu appliquent vraiment. Se coucher tôt protège le cœur et limite certains risques de cancer. Bouger régulièrement, maintenir son poids dans une fourchette saine (entre 18,5 et 24,9 d’IMC), fuir le tabac et l’alcool comme la peste.
Question alimentation ? Le discours médical a tranché : arrêtez les régimes miracles, les plats industriels bourrés d’additifs, le sucre et le sel en excès. Privilégiez le frais, le local, le varié. Le fameux régime méditerranéen reste l’étalon-or en matière de nutrition préventive.
Deuxième niveau : traquer la maladie avant qu’elle ne s’installe. C’est là qu’intervient le dépistage. Geste mensuel à adopter : palper ses seins trois ou quatre jours après les règles. Rendez-vous obligatoire dès la quarantaine : une consultation gynécologique tous les deux ans, avec mammographie si nécessaire, surtout quand le cancer a déjà frappé dans la famille.
Le Dr Souidene insiste : « Un cancer détecté tôt, c’est un taux de guérison qui dépasse les 95%. C’est colossal. Mais encore faut-il accepter de se faire dépister. »
Au-delà du cancer : accompagner le corps féminin dans toutes ses métamorphoses
La santé des femmes ne se résume pas à la prévention du cancer. Elle traverse des cycles, des tempêtes hormonales, des transformations profondes. De l’adolescence à la ménopause, le corps féminin subit des contraintes spécifiques.
C’est ici que les thérapies par l’eau entrent en scène. Pas comme une mode bien-être, mais comme un complément thérapeutique reconnu. L’eau de mer, saturée d’iode et de minéraux, stimule la thyroïde – cette petite glande qui orchestre métabolisme, poids et rythme cardiaque. Plongée dans un bain marin chargé d’ions négatifs, le corps opère un rééquilibrage électrique qui apaise le système nerveux.
L’eau thermale, elle, jaillit des montagnes avec son cocktail de soufre, zinc et bicarbonate. Anti-inflammatoire naturel, elle soulage les voies respiratoires, apaise psoriasis et eczéma, traite même certaines pathologies digestives ou cardiaques.
Pendant la grossesse (sous contrôle médical), après l’accouchement, à la ménopause, ces soins offrent plus qu’un moment de détente : un accompagnement physique et psychologique face aux bouleversements du corps. L’hydrokinésithérapie freine l’ostéoporose et la perte musculaire, deux fléaux qui guettent les femmes en vieillissant.
Le stress, cet assassin silencieux
Dans cette équation de la santé féminine, un facteur revient sans cesse : le stress. Omniprésent, chronique, sournois. Les centres de soins le savent et adaptent leurs protocoles : massages, réflexologie plantaire qui agit sur les zones réflexes pour harmoniser les organes, bains apaisants.
« Mieux vaut prévenir que guérir », conclut le Dr Souidene. Une formule rebattue ? Peut-être. Mais en cet Octobre Rose, elle résonne comme un appel à l’action. Parce qu’entre savoir et faire, il y a un gouffre que trop de femmes ne franchissent jamais. Par peur, par manque de temps, par inconscience.
Pourtant, trois gestes suffisent : bien manger, se faire dépister, écouter son corps. Trois gestes qui, mis bout à bout, peuvent sauver une vie. La vôtre, peut-être.
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