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Médina des Lumières | Focus sur les richesses de la médina de Tunis

Du 15 au 22 mars 2025, dans différents sites de la Médina de Tunis, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, se déroulera la 4e édition de «Médina des Lumières», un événement organisé à l’occasion du mois sacré musulman du Ramadan qui rassemble des acteurs des secteurs public et privé pour promouvoir le cœur historique de la capitale en tant que destination touristique et faire connaître au grand public ses richesses culturelles. Vidéo.

Il s’agit d’une initiative conjointe entre le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement et l’Union européenne, mise en œuvre par le ministère du Tourisme et l’Office national tunisien du tourisme (ONTT) en collaboration avec la municipalité de Tunis et la GIZ, l’Agence de coopération allemande pour le développement, dans le cadre du projet de promotion du tourisme durable en Tunisie et du programme européen Tounes Wijhetouna.

La Destination Management Organisation (DMO), organisatrice de l’événement cette année, a annoncé une programmation riche et variée, répartie sur différents sites emblématiques de la Médina, soulignant le succès des éditions précédentes, qui ont attiré plus de 8 000 visiteurs chaque soir.

Des illuminations artistiques sublimeront des sites emblématiques tels que Bab Bhar, Bab Mnara et la célèbre mosquée Zitouna, offrant aux visiteurs une redécouverte inédite de ces joyaux architecturaux.

Une programmation immersive de concerts, projections de films, conférences thématiques et expériences gastronomiques rythmeront cette édition.

Le marché des artisans est un autre moment fort de l’événement, qui comprend également une aire de restauration qui servira aux visiteurs des plats traditionnels du Ramadan, créant une atmosphère conviviale. Certains événements seront payants, d’autres seront gratuits, précisent les organisateurs.

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Tunisie | Saïed impute la dégradation de l’environnement à des «gangs de la corruption»  

Le président Kais Saïed admet que la situation environnementale en Tunisie est «de plus en plus dégradée chaque jour», notant qu’à la suite de sa visite à Gabès, 1000 tonnes de déchets ont été évacuées en une seule journée, Ce qui prouve que les choses pourraient être «considérablement améliorées». Vidéo.

Le président de la république a tenu ce discours lors de sa rencontre, lundi 10 mars 2025, au palais de Carthage, avec le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, en charge des collectivités locales, et son collègue de l’Environnement, Habib Abid.

Selon la vidéo de la rencontre diffusée par le Palais de Carthage, le chef de l’Etat a appelé les deux membres du gouvernement à intensifier leurs efforts dans le secteur de l’environnement, à protéger la bande côtière et à rappeler à leurs responsabilités les agents de l’Etat qui ne s’acquittent pas de leurs devoirs, pointant plutôt des manquements humains qu’un manque de moyens, dont se plaignent souvent les institutions publiques en charge de la propreté de l’environnement, notamment les municipalités dont les conseils élus en 2018 ont été dissouts par décision présidentielle en 2022 et n’ont pas été remplacés depuis.

Habib Abid.
Khaled Nouri.

Le chef de l’Etat a mis l’accent sur le rôle des municipalités, gérées depuis trois ans par des secrétaires généraux, ainsi que celui des autorités centrales et locales et des différentes structures en charge de l’environnement, qui ne s’acquittent pas toutes de leurs missions comme elles devraient le faire.

Le président, qui a évoqué ses visites dans plusieurs régions, notamment l’Ariana, Tunis et Gabès, où il avait constaté une certaine dégradation de la situation environnementale, a également rappelé la participation des citoyens à travers le pays aux campagnes nationales de nettoyage en janvier 2011 et aux lendemains des élections présidentielles de 2019, qui l’ont vu accéder au Palais de Carthage. Lors de ces campagnes, il a décelé ce qu’il a qualifié de «réconciliation des citoyens avec les espaces publics», tout en déplorant que cette réconciliation ait été rapidement mise à mal par ce qu’il a appelé des «gangs de corruption» soucieux de «faire avorter cette révolution culturelle», sans préciser de qui il parle au juste.

L’Apal détruit l’environnement

Le président a mis en avant le rôle des autorités locales et appelé les secrétaires généraux des communes à assumer leurs responsabilités, mettant en garde contre toute négligence de leur part concernant la situation environnementale et menaçant de limogeage tous ceux et celles qui ne s’acquitteront pas de leurs devoirs envers les citoyens.

Tout en soulignant la nécessité de mesures rapides et concrètes pour résoudre la crise environnementale, Saïed a également évoqué le rôle de l’Office national de l’assainissement (Onas), affirmant que certaines de ses réalisations sont en perte de vitesse, à l’instar de l’Agence de protection du littoral (Apal), qu’il a accusée de «détruire le littoral».

I. B.

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Tunisie | Préparatifs pour la récolte céréalière de 2025

La saison des grandes cultures a bien démarré avec de bonnes précipitations durant l’automne et l’hiver, enregistrées après plusieurs années de sécheresse. Les récoltes de céréales promettent donc d’être bonnes, encore faut-il se donner les moyens de bien les gérer. En évitant notamment d’en gaspiller une partie, comme ce fut le cas durant certaines années…    

C’est dans ce contexte qu’un conseil ministériel restreint s’est réuni, lundi 10 mars 2024, au Palais du gouvernement à la Kasbah, qui a décrété une série de mesures visant à assurer la collecte de la récolte céréalière de 2025.

Parmi ces mesures figure l’ajout d’un nouvel article à la décision conjointe des ministres de l’Agriculture, de l’Économie et du Commerce concernant le cahier des charges relatif à la pratique de l’activité collecte des céréales, portant prorogation, de trois ans, du délai imparti. Cette prorogation vise à permettre aux centres de collecte de satisfaire les conditions requises et aux collecteurs d’exercer leur activité conformément aux textes législatifs, réglementaires et contractuels en vigueur, indique un communiqué de la présidence du gouvernement.

Le conseil ministériel a, en outre, décidé la création d’une commission centrale et d’autres régionales pour les centres de collecte en activité avant l’entrée en vigueur du cahier des charges précité, en attendant la révision de la décision conjointe.

Une autre commission relevant de l’Office des céréales sera mise pour les nouveaux centres de collecte créés après la publication du cahier des charges.

Le conseil a décidé d’examiner, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, la suspension du plafonnement de la charge des camions de transport de céréales à 22 tonnes, afin d’optimiser leur capacité de charge. Et a recommandé aux agriculteurs du secteur privé de commencer l’approvisionnement en ressources fourragères, afin que cette opération ne coïncide pas avec la période de collecte des céréales en juin et juillet 2025, le but étant de mobiliser un plus grand nombre de camions pour le transport des céréales.

Le conseil a, en outre, décidé de renforcer le rôle de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) dans le système céréalier pour faciliter la collecte, le transport, l’écoulement des céréales et de créer des commissions régionales, afin d’inspecter les centres de collecte et d’évaluer leur capacité à recevoir la récolte.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Becheikh, a indiqué que la capacité totale de collecte des céréales est estimée à environ 7,63 millions de quintaux, précisant que des capacités de stockage supplémentaires d’environ 548 000 quintaux ont été recensées dans les zones de production des gouvernorats de Béja, Siliana, Jendouba, Bizerte, Kairouan et Zaghouan.

Il a également souligné que la capacité de stockage exploitée par l’Office des céréales s’élève à environ 4,3 millions de quintaux, en plus de capacités de stockage supplémentaires d’environ 475 000 quintaux.

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La stratégie de Kais Saïed de compter sur nous-mêmes pourrait-elle réussir ?

En décidant récemment de rompre toute collaboration avec le FMI, le Président Kais Saïed a pris le pari en notre nom à tous de compter sur nous-mêmes, non seulement pour rembourser notre dette extérieure et éviter ainsi le passage humiliant devant le Club de Paris pour négocier le rééchelonnement de notre dette publique, mais aussi pour relancer la croissance économique et améliorer le niveau de vie de la population, en particulier des catégories sociales à faibles revenus pour la défense desquelles il a cru bon de prendre cette décision. A-t-on une chance sérieuse de relever ce défi? Réponse objective d’un économiste universitaire basée sur les enseignements de la science économique et loin de tout discours populiste.

Dr Sadok Zerelli *

Il convient de faire remarquer dès l’introduction de cet article qu’il ne s’agit point d’une «stratégie», dans le sens où elle n’est pas basée sur une étude des potentialités de développement de l’économie nationale, une vision économique claire et un modèle de développement précis, mais plutôt d’un pari pris par notre Président en notre nom à tous,  qui ne résulte pas d’un libre choix mais qui nous est imposé par les circonstances que traverse notre pays : isolement diplomatique de plus en plus grand (qui se rappelle du dernier chef d’État qui nous a rendu visite ou du dernier voyage de notre Président qui boude même les sommets arabes et africains, alors que la Tunisie est directement concernée par ces sommets?), impossibilité pratique d’accéder désormais au marché financier international à des taux d’intérêt raisonnables, indifférence à notre sort des bailleurs de fonds multinationaux et bilatéraux, y compris des pays «frères et amis» ou qui se disaient comme tels, etc.

Les raisons de la rupture des relations avec le FMI

Ces raisons ont été analysées de long en large dans mon très long article précédent Le Président Kais Saïed a-t-il raison de rompre les relations avec le FMI ?»). Je les résume ci-dessous pour les lecteurs et lectrices qui n’ont pas lu cet article, car elles constituent le point de départ de celui-ci :

– La Tunisie, qui est membre depuis 1958 de cette institution multilatérale de financement, créée en même temps que la Banque Mondiale en 1944 à Bretton Woods, figure parmi les pays au monde qui en ont bénéficié le plus : avec 3 123 millions de DTS (Droits de Tirage Spéciaux), soit l’équivalent de 4 400 millions de dollars, dont 87% ont été obtenus entre 2013 et 2020, elle se classe 13e parmi les 190 pays membres du FMI et a bénéficié de trois fois plus de crédits (306%) que ne lui donne droit son quota qui dépend de sa  contribution au capital de cette institution.

– Il était possible, et même souhaitable de mon point de vue, d’accepter la première condition posée par le FMI pour le déblocage des 1,9 milliard de dollars, approuvés par son comité technique depuis 2022 et bloqués par son conseil d’administration à savoir la restructuration d’une centaine d’entreprises publiques dont les déficits d’exploitation chroniques n’ont cessé d’aggraver d’une année à l’autre le déficit budgétaire de l’Etat qui dépasse largement les normes internationales admises en matière de gestion saine des finances publiques (12% du PIB contre 16% en Tunisie).

En effet, restructuration ne signifie pas forcément privatisation, comme le pense notre Président : les économistes et les experts financiers ont développé depuis longtemps des montages juridiques et financiers sophistiqués qui permettent de transformer une entreprise publique déficitaire en une entreprise publique excédentaire, sans avoir à en céder une seule action à des privés (contrat programme, PPP, BOT, contrat de concession, etc.).

– Il était possible, et même souhaitable de mon point de vue, d’accepter la deuxième condition posée par le FMI pour le déblocage des 1,9 milliard de dollars, à savoir la réduction du poids de la masse salariale des fonctionnaires dans le budget de l’Etat qui pèse jusqu’à 60% du titre I du budget de l’Etat. Avec un ratio de 56 fonctionnaires/1000 habitants (contre 15 au Maroc et 18 en Jordanie, des pays à économie et à sociologie similaires) et une part de 6,5% du PIB (contre 1,3% au Maroc et 1,8% en Jordanie), l’administration tunisienne est parmi les plus pléthoriques au monde.

Le rôle social de l’Etat pour venir en aide aux catégories sociales les plus défavorisées auquel notre Président est très attaché est une chose, mais transformer le budget de l’Etat en une «vache à lait» en est autre. Une telle politique ne peut se traduire que par des conséquences catastrophiques sur l’équilibre budgétaire et davantage d’endettement extérieur, avec le risque plus en plus grand de se retrouver au Club de Paris pour négocier dans des conditions humiliantes le rééchelonnement de notre dette publique (et au Club de Londres pour la dette privée), et perdre ainsi notre souveraineté nationale à laquelle Saïed  est si attaché et au nom de laquelle il a rompue les relations avec le FMI.

– Certes, le Président avait raison de rejeter la troisième condition du FMI, pour débloquer les1,9 milliard de dollars, à savoir la suppression de la compensation des prix d’un certain nombre de produits et services de consommation de base et énergétiques, en raison de l’impact social d’une telle mesure, particulièrement sur les ménages à faibles revenus. Mais il aurait été possible, et même souhaitable de mon point de vue, de créer une Caisse autonome de compensation (CAC) à financer par une nouvelle taxe sur le capital oisif qui n’est pas intégré dans le circuit économique et ne contribue pas à la production nationale, tels que les terrains agricoles non cultivés, les terrains immobiliers non bâtis et souvent détenus pour des motifs de spéculation, etc. Une telle solution aurait permis de concilier les points de vue de notre Président et celui du FMI, sans qu’aucun d’entre eux ne perde la face. En effet, elle aurait permis de décharger le budget de l’Etat du poids de la compensation et réduit ainsi son déficit budgétaire, objectif recherché par le FMI, tout en préservant le pouvoir d’achat des classes sociales défavorisés et la paix sociale, objectif recherché par Saïed.

Maintenant que la décision de rompre les relations avec le FMI a été officiellement annoncée, la question que tout un chacun est en droit de se poser est la suivante: Quelles sont les chances qu’une telle politique de compter sur nous-mêmes nous permettra de nous en sortir à court, moyen et long terme, notamment pour améliorer les conditions de vie des plus démunis et éviter une nouvelle révolte populaire qui risque d’être plus dévastatrice que celle de la révolte du pain en 1980 ou celle de 2011?

Pour apporter une réponse objective à cette question déterminante pour l’avenir de la Tunisie et peut être même de son régime politique, car les deux sont liés comme l’indique le nom originel de l’économie qui était jusqu’aux années 1950 «économie politique», je vais adopter une approche qui se démarque des discours démagogiques et populistes qu’on entend souvent, basée sur la science économique en tant que discipline universitaire que j’ai eu la chance d’avoir enseignée pendant 20 années et dont j’ai appliqué les enseignements à une bonne trentaine de pays africains, à titre de consultant auprès de plusieurs institutions multinationales (BAD, Banque Mondiale, BEI, etc.) pendant 20 autres années.

«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme»

Cette célèbre citation de Lavoisier contient déjà la moitié de la réponse aux défis que nous avons à affronter, maintenant que les relations avec le FMI sont rompues.

En effet, cette loi n’est pas valable uniquement en chimie, elle l’est aussi en économie, dans le sens où rien ne se crée tout seul et que pour pouvoir consommer des biens ou des services, il faut en produire ou en importer, mais pour pouvoir en importer, il faut exporter d’autres ce qui revient à produire davantage 

Dans un article que j’avais intitulé «Arrêtons de mendier et mettons nous au travail» que j’avais publié il y a deux ans dans Kapitalis à une époque où le débat sur les conditions posées par le FMI battait son plein (février/mars 2023), j’avais expliqué et analysé, un certain nombre d’agrégats macro-économiques à l’appui, que tous les maux dont souffre notre économie, absolument tous (récession, inflation, chômage, endettement extérieur, déficit de la balance commerciale, de la balance des paiements, chute de la parité du dinar,  etc.) proviennent tous d’une seule et unique cause : nous consommons bien davantage que nous produisons !

A partir de ce diagnostic qui ne fait pas de doute, il n’est pas nécessaire d’être un polytechnicien pour déduire que la solution à tous les déséquilibres structurels de notre économie ne peut provenir que soit d’une baisse de la consommation intérieure soit d’un accroissement de la production intérieure.

Malheureusement, la première solution n’est pas une option réaliste compte tenu du matraquage publicitaire dont sont victimes les consommateurs tunisiens et surtout de ce que les économistes appellent «l’effet de démonstration» (consommer non pas en fonction de son propre revenu, mais de celui de la classe sociale immédiatement supérieure, afin de s’identifier à elle par le type de produits consommés, la marque des vêtements ou des chaussures portés, etc.)

La seule solution possible est de pouvoir produire davantage. C’est justement un des objets majeurs de la macro-économie, une des disciplines de la science économique, que j’avais enseignée pendant des années aux étudiants de l’Ihec, et dont je vais emprunter quelques lexiques et formulation pour apporter une réponse objective et scientifique à la problématique soulevée dans cet article, tout en veillant à expliquer clairement certains concepts et raisonnements propres à cette discipline universitaire, afin que les lecteurs et lectrices qui n’ont pas une formation économique puissent suivre.

Y = f (K,L)

Cette simple formulation en macro-économie d’une fonction de production comporte la deuxième moitié de la réponse au pari pris par Kais Saïed de compter sur nous-mêmes pour faire face aux défis économiques qui nous sont posés, maintenant que toute collaboration avec le FMI a été rompue.

En effet, cette formule veut dire simplement que la quantité produite d’un bien ou services (Y, estimée par le PIB au niveau national) est la résultante de la combinaison de deux facteurs de production qui sont: 

– K (Kapital), qui désigne, en anglais américain, l’ensemble des ressources naturelles, infrastructures et moyens de production, y compris le progrès technique qu’ils intègrent, disponible dans une économie;

– L (Labour), qui désigne le volume de la main d’œuvre ou  force de travail disponible dans une économie, en termes de nombre de travailleurs, y compris leur qualification et productivité.

A partir de cette simple formulation, plusieurs fonctions de production homogènes ou non, de degré supérieur à 1 ou non, reflétant plusieurs modalités de combinaison de ces deux facteurs de production ont été développées (pour le cas où certains lecteurs de cet article  sont mes ex-étudiants à l’Ihec, je leur rappelle, histoire de les rajeunir un peu, la fonction de Cob-Douglas Y= AxKαL1- α, dont ils se souviennent peut être, quoique celam’étonnerait !). Quelle que soit la fonction de production utilisée, analyser les potentialités de développement d’une économie revient à étudier de quel «Kapital» et de quel «Labour» (au sens américain de ces termes) elle dispose.

De quel «Kapital» la Tunisie dispose-t-elle ?

Comme indiqué plus haut le volume de «Kapital» d’une économie inclue les ressources naturelles, y compris la fertilité des sols agricoles, les infrastructures, les équipements et moyens de production tels que les machines, bâtiments, etc.

En ce qui concerne les infrastructures et moyens de production, il faut savoir qu’en Tunisie, ce qu’on appelle en macro-économie la FBCF (Formation Brute de Capital Fixe, qui inclut les investissements de renouvellement des moyens de production amortis ou devenus obsolètes car dépassés par le progrès technologique + les investissements destinés à accroître la capacité de production), a chuté de 27% du PIB en 2010 à environ 6% depuis plusieurs années, ce qui va limiter considérablement tout accroissement de la production sans de considérables nouveaux investissements, hors du budget de notre Etat, pour rattraper le retard pris dans ce domaine.

Ceci est d’autant plus vrai qu’on démontre en macro-économie qu’il existe un décalage de temps (souvent de plusieurs années) entre le moment où on décide de réaliser un investissement et le moment où il atteint son rythme de croisière et se traduit par un accroissement de la production. Inversement, les effets de toute chute du volume des investissements apparaissent plusieurs années après et se traduisent par un ralentissement de la croissance économique future, ce qu’il y a lieu de craindre pour l’économie de Tunisie. Il est clair que cette loi économique ne joue pas en faveur du pari pris par notre Président de compter sur nous-mêmes pour accroître la production et relever les défis qui nous attendent.

Qu’en est-il des ressources naturelles?

Au niveau des ressources naturelles, de quoi dispose-t-on? D’un peu de phosphate, un peu de pétrole, une agriculture à la merci d’une pluviométrie capricieuse aggravée par le changement climatique et de 1300 km de belles plages bien ensoleillées.

Pour ce qui concerne le phosphate, quatorze gouvernements successifs n’ont pas réussi à ce jour à rétablir sa production à la moitié de ce qu’elle était en 2010: 3 millions de tonnes aujourd’hui contre 8 millions de tonnes en 2010. A ce sujet, lire dans la presse que le dernier CMR (Conseil ministériel restreint) tenu la semaine dernière a décidé de viser la production de 14 millions de tonnes en 2030, ne peut que faire sourire et constitue à mon sens l’exemple même de l’irréalisme des décisions de politique économique que prennent nos responsables au plus haut sommet de l’Etat, qui ont tendance à «prendre leurs rêves pour de la réalité».

Pour ce qui concerne le pétrole, sa production n’a cessé de diminuer au fil des décennies. Après avoir atteint un pic de 118 000 barils par jour en 1980, la production est tombée à 63 000 barils par jour en 2015. En 2022, la production de pétrole brut était de 35 400 barils par jour, et elle a encore diminué à 29 200 barils par jour à la fin de septembre 2024. La production nationale de pétrole ne suffit plus depuis l’année 2000 à couvrir la demande locale, estimée à 98 000 barils par jour, ce qui oblige le pays à importer des produits pétroliers raffinés, notamment du diesel.

Les principaux gisements, tels que Miskar et Hasdrubal, connaissent une baisse naturelle de leur production. L’unique raffinerie du pays, située à Bizerte, a une capacité de 34 000 barils par jour, bien en deçà de la consommation nationale, ce qui oblige la Tunisie à importer des produits raffinés payés en dollars. 

D’autre part, des mouvements sociaux, comme le sit-in d’El Kamour en 2017, ont perturbé la production pétrolière pendant plusieurs années et l’amendement en 2017 du Code des hydrocarbures, exigeant l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple pour l’obtention de tout permis de prospection, a ralenti davantage les investissements dans ce secteur.

Pour ce qui concerne l’agriculture, il est vrai qu’elle constitue un secteur clé de l’économie tunisienne, dans le sens où elle représente environ 12% du PIB et emploie près de 15% de la population active. D’autre part, elle constitue une source essentielle de devises grâce aux exportations de produits agricoles comme l’huile d’olive, les dattes et les agrumes et qu’elle joue également un rôle important dans la stabilité sociale, notamment dans les régions intérieures du pays où elle représente la principale source de revenus. Néanmoins, son développement rencontre beaucoup de problèmes structurels tels que :

– le stress hydrique et la sécheresse aggravée par le changement climatique,

– le vieillissement des infrastructures d’irrigation,

– le morcellement des terres particulièrement dans le nord-ouest,

– une gestion de l’eau sont souvent inefficaces,

– une difficulté d’accès des agriculteurs aux crédits et subventions pour moderniser leurs exploitations

– une dépendance aux importations notamment de blé tendre (85,3% et des besoins) et d’orge (71,3% des besoins) dont la production est loin de couvrir la consommation nationale, rendant le pays vulnérable aux fluctuations des prix internationaux de ces produits.

Face à ces problèmes structurels, il est difficile d’être optimiste et de s’attendre à ce que l’agriculture va nous permettre de gagner le pari de compter sur nous-mêmes pris par notre Président. Déjà, si notre agriculture permettait de nous nourrir, notamment en céréales pour la production de notre pain, nos pâtes et notre couscous, produits de base de notre consommation, on s’estimerait bien heureux

Pour ce qui concerne le tourisme, une source majeure de devises et un pilier majeur de l’économie tunisienne, représentant environ 6,5% du PIB et fournissant des emplois à environ 11,5% de la population active, soit environ 340 000 emplois directs et indirects, les défis à relever sont également nombreux. Je citerais en particulier :

– une excessive sensibilité à la stabilité politique et la sécurité intérieure (on se rappelle tous les effets dévastateurs des attentats terroristes de 2015 au musée du Bardo et à Sousse);

– une dépendance excessive au tourisme balnéaire;  

– une pression sur l’environnement, notamment en ce qui concerne l’utilisation des ressources en eau, la gestion des déchets et l’érosion côtière;

– une concurrence internationale accrue de la part d’autres destinations méditerranéennes telles que le Maroc, l’Egypte ou la Turquie, et enfin;

– une infrastructure vieillissante et une qualité des services qui laisse à désirer.

De quel «Labour» la Tunisie dispose-t-elle ?

En ce qui concerne ce deuxième facteur nécessaire à l’accroissement de la production, il faut dire que la Tunisie part avec un handicap naturel majeur qui est la petite taille de sa population, et donc de son marché intérieur qui ne permet pas à plusieurs industries d’atteindre leur seuil critique de rentabilité et de se développer.

En effet, les 12 millions de Tunisiens ne tiennent pas dans une seule ville comme Lagos ou Le Caire ou New York (plus de 15 millions d’habitants chacune). D’autre part, comme le fait bien apparaitre la formulation macro-économique Y = f (K,L), une grande quantité de travail L ne sert à rien si elle n’ est pas accompagnée par une grande quantité de Kapital K. Autrement dit, même si des millions de travailleurs sont disponibles, ils ne serviront à rien s’ils ne disposent pas des usines, machines-outils, terres agricoles à cultiver, ressources naturelles à exploiter, etc., pour pouvoir effectivement produire.

Par ailleurs, j’avoue que je ne suis pas d’accord avec le Président quand il dit dans tous ses discours que «la Tunisie regorge de compétences» et table même sur ces compétences pour espérer gagner le pari qu’il a pris en rompant les relations avec le FMI. Non, la Tunisie regorge de diplômés de l’enseignement supérieur, qui se comptent certes par centaines de milliers, dont une bonne dizaine de milliers de «Doctorants», mais pas forcément de compétences, car Il y a une nette nuance entre les deux concepts.

A ce sujet et pour argumenter ma divergence avec le Président, je citerais mon expérience personnelle d’ex-enseignant universitaire. Quand j’avais intégré l’Ihec en 1980 comme enseignant universitaire, le taux de diplômés de cette école de commerce réputée était de 45% et quand j’en suis sorti en 2000 pour entamer une carrière de consultant international, le taux de diplômés dépassait les 90%. Entre-temps, chaque réforme universitaire (il y en avait une tous les 3 ou 4 ans, car chaque ministre mettait un point d’honneur à dénigrer celle de son prédécesseur et d’en élaborer une lui aussi) se traduisait par la suppression de telle ou telle matière du même cursus universitaire ou de tel ou tel chapitre dans une même matière… Par exemple, les stages de fin d’études, qui étaient obligatoires, sont devenus facultatifs pour finalement disparaitre progressivement… Bref, je peux témoigner, pour l’avoir vécu, du nivellement par le bas de notre enseignement supérieur et de la valeur des  diplômes délivrés par nos universités, du moins dans le domaine des sciences économiques et de gestion qui est le mien, mais j’imagine qu’il en est de même dans les autres spécialités.

A ce sujet, je dois dire que je rigole un bon coup chaque année lorsque je vois ou entend nos médias présenter comme un triomphe et une source de fierté nationale le rang de… 950e mondial de la meilleure université tunisienne, celle de Sfax ou d’El Manar, selon le classement de Shanghai des meilleures universités du monde !

 A mon avis, LE responsable de cette dégradation continue de la formation de nos diplômés et donc de leur employabilité est un ex-ministre de l’Enseignement supérieur qui a occupé ce poste pendant plus de 15 ans sous le régime de Ben Ali et qui, au lieu de  regrouper le peu de moyens et enseignants compétents dont le pays dispose dans de grands pôles universitaire par spécialité (médicine, lettres, économie et gestion, etc.) quitte à le repartir sur plusieurs régions du territoire, a décidé au contraire la création d’un grand nombre d’institutions universitaires dans pratiquement tous les gouvernorats et villes du pays, chacune disposant en conséquence de peu de moyens et cadres pédagogiques pour délivrer un enseignement supérieur qui mérite son nom.

Pour plaire à Ben Ali, tous les ministres qui se sont succédés à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ont privilégié la quantité au détriment de la qualité des diplômés et le résultat est là vingt ans après : des centaines de milliers de diplômés, dont la formation et le niveau d’employabilité sont médiocres et dont 40% sont des chômeurs de longue durée, et sur lesquels notre Président compte pour gagner son pari de compter sur nous-mêmes ! (A ce sujet, je peux raconter une anecdote triste mais vraie : le gardien du jour de la résidence où j’habite à El-Manar, la résidence Kenz pour ne pas la nommer, est titulaire d’un master en finances internationales, qui après 10 ans de chômage, s’est résigné à accepter ce poste de gardien pour payer au moins ses cigarettes et son café, m a t il dit!)

La productivité du travail 

A ce sujet, je me suis amusé (mais au vu des résultats j’ai réalisé que ce n’était pas un vraiment drôle et même le contraire) dans ce même article cité plus haut «Arrêtons de mendier et mettons-nous au travail» que j’avais publié en pleine période de négociations avec le FMI, à calculer le nombre d’heures travaillées par jour en moyenne par an par un Tunisien en âge actif, en tenant compte du taux de chômage, de trois mois travaillés à mi-temps (deux mois l’été plus le mois de Ramadan), du nombre de jours fériés et de weekend par an et d’un mois de congé annuel par travailleur:  je suis arrivé à un résultat de 2,83 heures par jour ! Encore je n’avais tenu compte des congés de maladies plus ou moins simulées, ni du nombre de fois où les employés, tant du secteur public que privé, arrêtent de travailler pour faire leurs prières sur place ou en allant à la mosquée, ou sortir fumer une cigarette en discutant du dernier match entre l’Espérance et l’Étoile, ou du temps passé à lire un journal ou au téléphone à jacasser, etc.

Il faut bien reconnaitre que, culturellement parlant, le travail ne figure pas en haut de l’échelle des valeurs dans notre société, comme c’est le cas dans beaucoup de pays tels que l’Allemagne ou les Etats-Unis où j’ai personnellement relevé, à l’occasion de mes séjours dans ces pays, à quel point les gens sont fiers d’avoir bien accompli leur travail et comptent là-dessus pour montrer dans l’échelle sociale.

Chez nous, c’est celui ou celle qui sait travailler le moins et sait se débrouiller le plus qui grimpe le plus dans l’échelle sociale et en est même fier.

Il est clair que cette désaffection pour le travail en tant que valeur sociale ne joue pas en faveur de la réussite de la stratégie de compter sur nous-mêmes décidée par notre Président.

Kais Saïd peut vaincre le FMI mais pas les lois économiques 

Notre Président peut se moquer des agences de notation internationales en les qualifiant d’«Oumek Sannafa» (cuisinières), proposer le calcul d’un autre agrégat économique qu’il appelle Produit Intérieur du Bonheur (PIB) au lieu et à la place du PIB (Produit Intérieur Brut), mettre en cause les modalités mêmes de calcul du PIB (voir ma réponse à ce sujet dans mon article intitulé «Le Président Kais Saïed a-t-il raison de mettre en cause les modalités de calcul du PIB ?»), et même amuser les chefs d’Etat du G20 en inversant les noms des personnages de Laurel et Hardy dans le film américain du même nom, il n’en demeure pas moins que les lois économiques sont impitoyables et que nous le payerons très cher !

Je ne terminerais pas cet article sans une note humoristique : je me sens rajeunir de 50 ans à chaque fois que j’écoute les discours de notre Président (que je ne rate jamais pour essayer de comprendre sa psychologie, faute de pouvoir suivre ses raisonnements économiques). En effet, il me rappelle mes années d’étudiant à la Sorbonne quand, portant la barbe de Che Guevara (c’était l’idole de la plupart des jeunes de l’époque et j’avais son poster collé au mur de toutes les chambres d’étudiant dans lesquelles j’avais habitées) et fumant les unes après les autres les cigarettes de marque Gauloises, je veillais jusqu’à minuit dans les cafés du Quartier Latin avec d’autres étudiants, à détruire et reconstruire le monde plusieurs fois par jour, à dénoncer autant l’impérialisme américain que le révisionnisme soviétique, à participer aux débats entre trotskistes et maoïstes, etc.

Compte tenu de mon passé d’étudiant, je suis de ceux qui comprennent le Président quand il rêve d’un monde meilleur comme je le faisais durant ma jeunesse (entre le jeune homme idéaliste que j’étais et l’homme blasé et durci par la vie et la pratique de l’économie que je suis devenu, je préfère de loin le premier…), dénonce ce que Samir Amine, un économiste très connu à l’époque, appelle l’échange inégal, reproche aux économistes d’oublier que derrière les chiffres qu’ils manipulent il y a des êtres humains qui souffrent de la pauvreté, exige du FMI d’appliquer une politique plus sociale, et veut même renverser l’ordre économique mondial mis en place en 1944 à Bretton Woods et dominé par les Américains, etc.

La seule chose sur laquelle je ne suis pas d’accord avec lui, c’est qu’il a tendance à oublier qu’il n’est plus étudiant mais un Chef d’Etat, que le Palais de Carthage n’est pas la buvette de la Faculté de droit de Tunis et qu’il détient entre les mains le sort de 12 millions de tunisiens.

* Economiste, consultant international.

Post Scriptum hors de l’objet de l’article : J’invite les lecteurs et lectrices, amateurs et amatrices de poésie d’ordre métaphysique, à me rejoindre sur mon blog «Poèmes de la vie» que j’ai créé dans Google. Ils y trouveront des poèmes qui sur sujets qui n’ont rien à voir avec l’économie, Kais Saïed, le FMI, etc. D’ailleurs un de mes poèmes s’intitule «J’ai appris l’économie, mais l’économie ne m’a rien appris».

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Réunions de représentants de la société civile tunisienne avec des experts onusiens des droits humains à Genève  

Une délégation composée de représentant-e-s, d’organisations de la société civile tunisienne nationale et internationale s’est rendue à Genève du 4 au 7 mars 2025 et a tenu des réunions avec des responsables des organisations internationales de défense des droits humains.

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a rendu compte de ces réunions de travail s’inscrivent dans le cadre de «la coopération avec les mécanismes onusiens de protection des droits de l’homme et à l’occasion de la 58e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (24 février-4 avril 2025)». Ces réunions de travail et d’échange se sont tenues  avec des experts des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, des représentant.e.s des Etats membres ainsi qu’avec  des représentant-e-s d’organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales.

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué du CRLDHT relatif à cette initiative…   

«La délégation a sollicité une audience auprès de la mission permanente de la Tunisie à Genève mais n’a malheureusement pas reçu de réponse. 

«Le 6 mars 2025, la délégation tunisienne de la société civile a été reçue au Palais Wilson par le Haut-commissaire des nations unies aux droits de l’homme, M. Volker Türk. L’échange avec le Haut-commissaire a porté sur la situation préoccupante des droits de l’homme en Tunisie et sur l’importance de la coopération et du dialogue entre les autorités tunisiennes et les mécanismes de protection des droits de l’homme de l’Onu, y compris le Haut-commissariat aux droits de l’homme, en vue d’améliorer la situation des droits de l’homme en Tunisie, notamment par le respect de la liberté d’expression et d’association, de l’indépendance de la justice et des garanties d’un procès équitable, la lutte contre l’impunité, la libération des prisonniers d’opinion et des prisonniers politiques, la reprise du processus de la justice transitionnelle et la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).

«La délégation a clôturé son séjour en participant à un évènement parallèle tenu le 6 mars 2025 au Palais des Nations en marge de la 58e session du Conseil des droits de l’homme sur «l’instrumentalisation de la justice en Tunisie». Au cours de cet évènement parallèle, l’audience, composée d’un nombre important de délégués de pays, d’organes de média et d’ONGs, a eu l’occasion d’écouter la Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats, Madame Margaret Satterthwaite, parler de l’état de la justice en Tunisie, de l’ingérence du pouvoir exécutif dans la justice, des pressions exercées à l’encontre des juges et des avocats et notamment à l’encontre de l’Association des Magistrats Tunisiens et de son Président M. Anas Hmadi. Elle s’est félicitée également de la libération de la Présidente de l’IVD Mme Sihem Ben Sedrine et a appelé les autorités tunisiennes à respecter ses engagements internationaux en matière des droits de l’homme et d’indépendance de la justice.» 

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C’est quoi le racisme et comment le combattre ?

L’histoire est le grand témoin de l’ampleur des injustices et des crimes abjects que le racisme a causé et cause encore. Gengis Khan, le roi Léopold II de Belgique, Adolphe Hitler et Benyamin Netanyahu seront à jamais dans le panthéon, «le hall of Fame», des pires racistes génocidaires que l’humanité ait connues. 

Med-Dahmani Fathallah *

Le racisme, voilà un fléau qui touche l’humanité depuis la nuit du temps et qui semble s’exacerber dans nos sociétés modernes. Même si ce fléau est régulièrement évoqué et dénoncé, on est en droit de se demander s’il est vraiment bien exploré et combattu.

C’est quoi le racisme? Quelle est l’origine du racisme ? Pourquoi on est raciste ou comment le devient-on? Pourquoi on peut adopter des attitudes racistes? Comment a évolué ce fléau? Et surtout, comment peut-on lutter efficacement contre le racisme? Ce sont autant de questions importantes auxquelles des réponses justes et claires doivent être apportées. 

C’est quoi le racisme et quel est son origine ?

Le racisme émane de l’idée qu’en s’appuyant juste sur l’anthropologie physique, on aboutit à la théorie que l’espèce humaine comporte plusieurs races différentes. L’assignation raciale qui n’a vraiment aucun fondement rationnel repose sur la couleur de la peau des hommes comme unique critère de différentiation. Essayer de comprendre le bien-fondé et l’adoption très répandue de ce raisonnement aussi simplet que trivial relève presque de la poursuite de la quadrature du cercle.

Le problème c’est que ce raisonnement a abouti à une doctrine ou une idéologie délétère, le racialisme, qui prône l’existence de races «supérieures», tandis que d’autres seraient «inférieures». Ceci a amené des peuples se réclamant des races supérieures à vouloir en dominer d’autres.

Alors que les origines du racisme se perdent dans l’histoire, il reste néanmoins que les références historiques au racisme sont en majorité liées au début du commerce global des esclaves et de la traite transatlantique et à l’émergence de la théorie des races au XVIIIe siècle.

L’histoire est le grand témoin de l’ampleur des injustices et des crimes abjects que le racisme a causé et cause encore. Gengis Khan, le roi Léopold II de Belgique, Adolphe Hitler et Benyamin Netanyahu seront à jamais dans le panthéon, «le hall of Fame», des pires racistes génocidaires que l’humanité ait connue. 

Selon la théorie des races, les organismes impliqués dans les droits de l’homme ont émis des définitions du racisme, dont celle-ci : «Toute distinction, discrimination, exclusion, restriction ou préférence, volontaire ou involontaire, provocation et incitation à la haine basée sur la couleur de la peau ou l’origine ethnique (la race) et faite dans l’intention d’empêcher quelqu’un de jouir de ses droits ou de les exercer».

Mais avec le temps la notion de race s’est affinée et l’idéologie raciste a évolué pour s’opposer à toutes les formes d’humanisme. La distinction, discrimination, exclusion, restriction ou préférence ont été étendues à des groupes au sein même d’une présumée race. Ces nouveaux groupes sont définis selon des critères comme la religion, la nationalité, l’origine ethnique, le sexe, l’âge, l’ascendance, le milieu socio-économique, les incapacités physiques ou mentales et l’orientation politique.

Ces critères sont évolutifs et il ne faut pas s’étonner que de nouveaux groupes de discrimination voient le jour selon l’évolution imprévisible des sociétés modernes.

Du racisme individuel au racisme d’Etat

L’évolution de cette idéologie a aussi dépassé le cadre du comportement individuel pour toucher les Etats. Ainsi des pays comme les Etats-Unis jusqu’au milieu du siècle dernier ou l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, la Belgique et la France coloniale du XIXe et XXe siècle et l’actuel entité israélienne ont adopté la hiérarchisation des populations selon l’idée de race ou de groupes ethniques.

Pour assujettir les groupes raciaux considérés comme inferieurs et les priver des droits et des libertés fondamentales, ces pays ont établi des lois discriminatoires pour être en mesure de soumettre ces groupes à des mesures répressives hors du droit commun. Ces pays avaient été des Etats racistes,  mais  Israël l’a toujours été et le reste encore.

De nos jours beaucoup de pays, notamment européens, comme la France et l’Allemagne, ou encore les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et l’Inde pratiquent le racisme d’Etat ou racisme institutionnel. Cette forme systémique de ségrégation raciste est généralement ancrée dans les pratiques policières qui ont généré le «délit de faciès». L’expression de ce racisme est aussi quasi quotidienne dans le milieu du travail et lors des événements sportifs particulièrement les matches de football.

La réfutation des théories racistes

Pour explorer et bien cerner les racines et les manifestations du racisme, on dispose de deux approches : scientifique et sociologique.

L’approche scientifique qui se base sur les sciences biologiques, essentiellement la génétique formelle et la génétique moléculaire, l’anatomie et la physiologie, a conduit à une réponse claire et définitive : il n’y a pas de races au sein de l’humanité. La notion de race est réfutée. Il n’existe qu’une seule espèce humaine Homo sapiens, la nôtre. La génétique est formelle, nous partageons tous les mêmes gènes. La science a aussi montré qu’il existe, chez les humains comme chez tous les organismes vivants, une diversité génétique qui est un discret polymorphisme moléculaire de l’ADN. Ces variations génétiques sont une règle fondamentale de la nature et un facteur d’enrichissement et d’adaptation au milieu environnant.

La science a montré par ailleurs qu’il existe des facteurs exogènes indépendants ou facteurs épigénétiques qui agissent sur le fonctionnement des gènes et peuvent affecter l’expression des gènes associés aux comportements.

A noter que tous les effets dus aux facteurs épigénétiques y compris ceux qui pourraient expliquer le comportement et les attitudes racistes sont réversibles.

L’approche sociologique permet d’explorer le racisme en tant que phénomène social complexe. Pour étudier les raisons qui font que l’homme peut adopter des attitudes racistes, cette approche examine plusieurs facteurs clés tels  que la socialisation, les structures de pouvoir, les stéréotypes et les mécanismes de défense psychologique.

Les vecteurs de transmission des préjugés raciaux

La socialisation est l’un des principaux vecteurs du racisme. Dès leur plus jeune âge, les individus sont exposés à des normes, des valeurs et des croyances qui façonnent leur perception du monde. La famille, l’école, les médias et les groupes de pairs jouent un rôle crucial dans la transmission des préjugés raciaux.

Les enfants qui grandissent dans des environnements où les attitudes racistes sont des pratiques communes, sont plus susceptibles de reproduire ces comportements.

De plus, les messages ambigus ou négatifs véhiculés par les médias peuvent renforcer des perceptions erronées sur des groupes ethniques spécifiques. A ce niveau, l’approche sociologique et l’approche scientifique, en l’occurrence l’épigénétique, se rejoignent pour expliquer en partie les comportements racistes.

Par ailleurs, le racisme est souvent ancré dans les structures de pouvoir qui favorisent certains groupes au détriment d’autres. Ces structures alimentent souvent des sentiments de supériorité chez les groupes dominants. Dans ce contexte, le racisme devient un moyen de maintenir le statu quo et de justifier des privilèges. Les institutions, telles que la police, le système judiciaire et le marché du travail, peuvent également perpétuer des discriminations raciales, renforçant ainsi l’idée que certaines races sont inférieures ou moins dignes de respect.
Quant aux stéréotypes, ce sont des généralisations simplistes qui peuvent conduire à la déshumanisation des individus appartenant à un présumé groupe racial particulier. Lorsqu’une personne est perçue uniquement à travers le prisme de stéréotypes négatifs, cela peut justifier des comportements discriminatoires. Par exemple, des stéréotypes associés à la criminalité, aux carences intellectuelles ou à la paresse peuvent amener certaines personnes à voir les membres de certaines présumées races comme des menaces ou des parasites. Cette déshumanisation facilite l’acceptation de la discrimination et de la violence qui peut légitimer l’assassinat.

Sur le plan psychologique, le racisme peut également être compris comme un mécanisme de défense primaire. Face à l’incertitude, à la peur ou à l’angoisse, certains individus peuvent projeter leurs propres insécurités sur des groupes perçus comme «autres». En stigmatisant un groupe, ils renforcent leur propre identité et leur sentiment de supériorité. Ce besoin de se sentir supérieur peut être exacerbé par des crises économiques ou sociales, où les individus cherchent des boucs émissaires pour expliquer leurs difficultés.

Comment lutter contre le racisme ?

Pour lutter contre le racisme et l’injustice qui y est associée, il est essentiel d’agir sur au moins trois niveaux. Le premier est juridique. La solution consiste à se doter d’un arsenal juridique puissant qui comprend un ensemble de lois dissuasives pour quiconque commettrait un acte de discrimination, exclusion, restriction ou préférence, volontaire ou involontaire, provocation et incitation à la haine basée sur la race, la couleur de la peau ou l’origine ethnique, ou empêcherait quelqu’un de jouir de ses droits ou de les exercer.

L’arsenal juridique de lutte contre le racisme doit être accompagné d’une remise en question des structures de pouvoir qui doivent favoriser un tissu social harmonieux à travers la réduction des inégalités économiques, politiques et sociales sources de pouvoir et de velléités de dominance.

Le deuxième niveau de lutte contre le racisme est le système éducatif. Il faut veiller à prodiguer une éducation ou la déconstruction des stéréotypes soit un objectif majeur. Les programmes éducatifs doivent intégrer la socialisation positive et la valorisation de la diversité ainsi que l’enseignement aux enfants de la compassion, de l’équité et des droits de la personne.

Au troisième niveau de la lutte contre le racisme on trouve la société civile et les organismes non gouvernementaux qui doivent contribuer à la construction d’une société plus inclusive en favorisant la compréhension et l’empathie, en aidant à la dénonciation du sectarisme et des discours haineux, et en amplifiant la voix des opprimés. La société civile peut aussi jouer un rôle important pour guider la défense des personnes victimes de harcèlement.

Le racisme est donc un phénomène complexe qui touche toutes les sociétés et ne peut être réduit à des manifestations ou attitudes personnelles puisqu’il affecte des systèmes étatiques et impacte toutes ses composantes.

Si les sciences naturelles réfutent la théorie des races, il n’en demeure pas moins qu’elles supportent l’approche sociologique, qui nous apprend que le racisme est le produit de processus sociaux, culturels et historiques.

Il semblerait donc évident que la lutte contre le racisme passe des analyses historiques précises ainsi que des ajustements des processus sociaux et culturels pour renforcer les liens sociaux et prévenir les comportements et attitudes erratiques. La volonté politique doit s’exprimer pleinement pour qu’on puisse réussir ce travail colossal. 

* Millenium 3 Advisory.

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‘‘Aïcha’’ de Mehdi M. Barsaoui | Un destin en fuite, entre ombre et lumière

Après une première projection complète hier, 10 mars 2025, au Cinéma Variétés de Marseille, où le film a suscité l’enthousiasme et l’admiration du public, ‘‘Aïcha’’ sera présenté aujourd’hui, 11 mars, à l’UGC Ciné Cité Les Halles de Paris, en présence du réalisateur Mehdi M. Barsaoui, avant sa sortie dans toute la France le 19 mars 2025.

Djamal Guettala

Ce film intense et poignant, porté par des performances saisissantes de Fatma Sfar, Nidhal Saadi, Yasmine Dimassi et Hela Ayed, a déjà marqué les esprits, notamment à la Mostra de Venise, où il a été chaleureusement salué.

Le film suit l’histoire d’Aya, une jeune femme qui travaille dans un hôtel au sud de la Tunisie. Employée de ménage, serveuse et animatrice, elle vit entre les tâches quotidiennes et les attentes de ses parents, pour qui elle est une source de soutien financier. Coincée dans une existence de servitude, Aya rêve d’un ailleurs, de Tunis, où elle pourrait enfin s’échapper de la pression qui pèse sur elle.

Un accident de bus va tout changer. Aya survit, mais une autre femme perd la vie à sa place. Elle décide de saisir cette occasion pour se réinventer et se créer une nouvelle identité : Amina. Une fuite vers Tunis, une tentative de retrouver sa liberté. Mais les fantômes du passé ne tardent pas à revenir la hanter.

Un thriller psychologique sous haute tension

Le film prend alors une tournure de thriller psychologique, où chaque mouvement d’Amina, chaque regard qu’elle pose, devient un piège. L’apparition d’un homme en boîte de nuit, qui croit la reconnaître, déclenche une série d’événements qui vont rapidement la conduire à une confrontation inévitable avec son passé. L’étau se resserre autour d’elle, entre les policiers en civil, les pressions des avocats, et l’influence de la famille de cet homme mystérieux.

Mehdi M. Barsaoui manipule habilement la caméra pour traduire l’oppression de son personnage : des escaliers vertigineux, une boîte de nuit étouffante, des scènes de fuite haletantes. Il pousse son héroïne dans ses derniers retranchements, dans une spirale où chaque choix devient une question de vie ou de mort.

Mehdi Barsaoui avec Djamal Guettala.

Un film salué, en attendant la sortie nationale

Après la projection au Cinéma Variétés à Marseille, où le film a fait salle comble, ‘‘Aïcha’’ suscite une attente grandissante parmi les cinéphiles. Après Paris aujourd’hui, il sera diffusé dans toutes les salles françaises le 19 mars. Les spectateurs présents à Marseille ont été témoins de l’incroyable tension qui se dégage du film, entre drame personnel et thriller haletant, avec une performance magistrale de Fatma Sfar, qui incarne une héroïne complexe et résiliente.

Avec ‘‘Aïcha’’, Mehdi M. Barsaoui nous livre un film audacieux et émouvant, une réflexion sur la liberté, la répression, et les sacrifices d’une femme face aux lourds poids sociaux. Un film à découvrir absolument, qui pousse son personnage à se confronter à l’intime et à l’impitoyable réalité de son existence.

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Nutrition | Attention au «brik», il est dangereux pour votre santé

Rana Ghiloufi, spécialiste en sécurité sanitaire et en qualité des produits alimentaires à l’Institut national de la nutrition (INN), a mis en garde contre les dangers liés à la friture des aliments riches en amidon, tels que le «brik» et les pommes de terre; des plats particulièrement consommés pendant le mois de Ramadan.

Intervenant dans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur Mosaïque ce lundi 10 mars 2025, la nutritionniste a expliqué qu’«il existe deux types de risques liés à la friture de ces aliments, parce qu’ils deviennent plus riche en graisses, notamment saturées, ce qui est néfaste pour la santé du cœur et des artères.» En plus, la friture ouvre les pores des aliments, leur permettant d’absorber de grandes quantités d’huile, ce qui augmente leur teneur en graisses et favorise l’apparition de problèmes de santé.

Rana Ghiloufi a, également, expliqué que les aliments riches en amidon changent de manière significative,  lors de la friture ou de la cuisson au grill : leur couleur devient dorée et leur surface croquante, ce qui conduit à la formation de substances classées comme cancérogènes.

Elle a ajouté que la friture provoque aussi la transformation de l’eau contenue dans les aliments en huile hydrogénée, un processus dangereux pour la santé, pouvant entraîner des maladies graves, comme le cancer.

La nutritionniste a recommandé l’utilisation d’appareils de cuisson modernes, tels que les fours ou les appareils nécessitant peu d’huile, comme alternative plus saine, bien que certains risques demeurent.

Elle a enfin insisté sur l’importance d’adopter une alimentation équilibrée et saine, notamment pendant Ramadan qui se caractérise par une forte gausse de la consommation alimentaire.

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Tunisie | 20% des déchets ménagers ne sont pas collectées

Les questions environnementales et notamment celle de la levée et du traitement des déchets ménagers font, depuis quelques années, partie des priorités du gouvernement. Et pour cause…  

Lors d’une intervention téléphonique dans l’émission ‘‘Romdhane Ennes’’ sur Mosaïque, ce lundi 10 mars 2025, le ministre de l’Environnement Habib Abid a indiqué qu’en ce début d’année, deux conseils ministériels avaient été organisés, consacrés à la propreté, à la gestion des déchets et à la préservation de l’environnement, en soulignant que ces initiatives étaient un indicateur de l’importance accordée par le gouvernement aux enjeux environnementaux.

Bien que la situation ne soit pas encore idéale, une amélioration est en cours, avec des efforts continus pour améliorer la gestion des déchets, notamment en matière de collecte et de traitement, a assuré le ministre, en rappelant que 80% des déchets ménagers sont collectés, tandis que 20% demeurent dans les rues et les lieux publics.

Ce phénomène est principalement dû à un manque de ressources, mais aussi à des comportements inadéquats qui entravent une collecte efficace des déchets domestiques, a-t-il admis.

La Tunisie génère chaque année 3,5 millions de tonnes de déchets ménagers, avec une production quotidienne variant entre 800 grammes et 1 kg par habitant. Parmi cette quantité, 2,8 millions de tonnes sont collectées, selon le ministre.

En outre, 45% des dépenses des municipalités sont consacrées à la gestion des déchets, ce qui explique la faiblesse des services dans d’autres domaines, tels que l’entretien des routes et des infrastructures publiques.

 

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Le spectre de la guerre civile ressurgit en Syrie

En Syrie, des centaines de personnes sont mortes dans des affrontements entre l’armée et les forces fidèles à Assad. Le spectre de la guerre civile ressurgit.

Le bilan de trois jours d’affrontements sanglants dans la région côtière de la Syrie entre les forces gouvernementales et les hommes armés fidèles au régime déchu de Bachar Al-Assad a atteint quelque 973 morts, selon un dernier bilan aujourd’hui, lundi 11 mars 2025.

Selon l’Observatoire national des droits de l’homme, 147 morts ont été enregistrés dès le premier jour, ajoutant que les forces gouvernementales sunnites ont exécuté sommairement des dizaines de miliciens alaouites – une branche du chiisme à laquelle appartiennent les clans au pouvoir en Syrie depuis des décennies – dans les localités de l’arrière-pays côtier syrien, dans la région de Lattaquié.

Selon l’Ong, le premier jour, 37 personnes ont été tuées dans les rangs gouvernementaux et les attaques contre la ville de Jableh et les villages proches de la côte méditerranéenne sont «les plus violentes contre les nouvelles autorités depuis la chute d’Assad» en décembre dernier.

L’escalade aurait également causé des dommages aux infrastructures critiques.

Des vols effectués dans les maisons des victimes et des flux de réfugiés syriens vers le Liban voisin sont également signalés, alors que le pouvoir en place, contrôlé par l’ancien chef terroriste Ahmed Charaa, cherche à se dérober à ses responsabilités dans les massacres enregistrés, se contentant de parler de la mise en place d’une commission d’enquête sur les violences en cours.

L’Unicef s’est dit «profondément alarmé par la récente vague de violence dans les zones côtières de la Syrie, qui aurait coûté la vie à au moins 13 enfants, dont un bébé de six mois.»

C’est ce qu’a déclaré le directeur régional de l’Unicef ​​pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Edouard Beigbeder, qui fait écho à l’appel à la modération du secrétaire général des Nations Unies pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines. «Nous exhortons toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités et à respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, poursuit Beigbeder. Il est essentiel de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils, en particulier les enfants, et sauvegarder les infrastructures civiles essentielles, telles que les hôpitaux. La violence continue souligne la nécessité urgente de respecter ces lois et de garantir un accès rapide, sûr et sans entrave aux travailleurs humanitaires pour fournir des services vitaux aux personnes touchées par les combats».

L’Unicef appelle toutes les parties à «donner la priorité à la réconciliation et à s’engager en faveur d’une transition politique pacifique, garantissant que les enfants syriens puissent survivre, s’épanouir et réaliser leur plein potentiel. Les enfants syriens ont assez souffert. Ils ont le droit de vivre en paix et d’espérer un avenir meilleur.»

I. B.

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Météorologie | Les projets en cours de réalisation par l’INM   

L’Institut national de la météorologie (INM) va mettre en place, prochainement, un réseau de radars d’observation météorologique, pour couvrir tout le territoire de la Tunisie.

C’est ce qu’a annoncé le directeur général de l’INM, Ahmed Hmam, à l’agence Tap, ajoutant qu’un appel d’offres international a été lancé pour l’acquisition de cinq radars et que l’ouverture des plus contenant ces offres aura lieu en avril 2025.

Ces cinq radars seront installés au nord du pays (2), au centre (2) et au sud (1), afin d’assurer une couverture efficace de tout le territoire national et une mesure instantanée des quantités de précipitations.

Ce réseau de radars est très important, notamment pour la réalisation de prévisions météorologiques instantanées et l’instauration d’un système d’alerte précoce, a souligné Hmam, ajoutant que d’autres projets sont en cours de réalisation par l’INM, dont l’acquisition d’une station de production météorologique pour élaborer les prévisions, y compris celles destinées à l’aviation. Ainsi, des dossiers de vol contenant les données météorologiques seront envoyés électroniquement aux équipages des avions.

Hmam a, également, parlé d’un projet d’acquisition et de mise en place d’une station de réception et d’exploitation des images satellitaires de troisième génération, dont l’appel d’offres sera lancé avant mai 2025.

Le réseau des stations d’observation météorologique va être aussi développé dans les aéroports, grâce à l’acquisition d’équipements pour les pistes d’atterrissage et de décollage dans les aéroports, ainsi que la généralisation du système de qualité ISO 9001 pour qu’il englobe tous les domaines d’activité de l’INM et ses services.

Les projets en cours s’inscrivent dans le cadre du programme intégré de résilience aux catastrophes naturelles lancé suite aux inondations au gouvernorat de Nabeul en septembre 2018 et qui est réalisé sur 6 ans (2022-2027).

Ce programme comporte 4 axes relatifs à l’amélioration de la lutte contre les dangers des inondations dans les zones urbaines, le renforcement des préparatifs pour contrecarrer les catastrophes, le développement de l’assurance dans le domaine des catastrophes naturelles, le renforcement de la coordination institutionnelle et l’aménagement environnemental favorable à la gestion des risques du climat et des catastrophes, à travers la création d’une structure permanente de résilience aux catastrophes.

L’INM est chargé de la mise en œuvre du 2e axe de ce programme, qui concerne le renforcement des préparatifs pour faire face aux catastrophes et ce avec la participation du ministère de l’Agriculture, et de l’Office national de la protection civile (ONPC).

Le rôle de l’INM consiste en le renforcement des capacités institutionnelles, la modernisation des systèmes de surveillance et de modélisation, ainsi que des prévisions météorologiques extrêmes et des inondations, en plus du renforcement des prestations de services d’observation météorologique et hydrologique, ainsi que des services des prévisions des dangers et d’alerte précoce.

D’après Tap.

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Elmed, un pont énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe  

La future interconnexion électrique Elmed, entre la Tunisie et l’Italie viendra renforcer la coopération énergétique entre les deux pays, très proches géographiquement et déjà étroitement liés dans plusieurs domaines, l’Italie étant le second partenaire économique de la Tunisie après la France.

Pour des opérateurs tunisiens du secteur des énergies renouvelables présents à l’exposition internationale sur la transition énergétique Key-The Energy Transition exhibition, clôturée le 7 mars 2025, à Rimini en Italie, Elmed, dont l’entrée en service est prévue pour 2028, est un «pont énergétique» entre l’Afrique et l’Europe.

Cet ouvrage viendra renforcer une coopération énergétique transméditerranéenne, déjà établie depuis 1977, avec le gazoduc Transmed, d’une longueur de 2 475km, entre l’Algérie et l’Italie, via la Tunisie (370 km). Il aidera l’Italie à satisfaire sa demande d’électricité, qui a atteint 31,3 milliards de kilowattheures (kWh) en juillet 2024, soit une augmentation de 4,5% par rapport à juillet 2023, selon les données de Terna, la compagnie d’électricité italienne.

«Pour la Tunisie, cette première interconnexion en courant continu entre l’Europe et l’Afrique, réalisée par la Steg et Terna, agira sur la sécurité d’approvisionnement en électricité, en réduisant la demande pendant l’été, période où des pics de consommation sont toujours enregistrés, dans un contexte de réchauffement climatique», a indiqué Ali Kanzari, président de la Chambre syndicale des intégrateurs de systèmes photovoltaïques relevant de l’Utica, qui intervenait à un débat sur l’électrification de l’Afrique, à l’exposition de Rimini. «Elle habilitera aussi la Tunisie a exporter son énergie verte vers l’Europe», a-t-il dit, faisant sans doute aussi allusion à l’autre grand projet en cours de réalisation pour la production de l’hydrogène vert et son exportation vers l’Europe via l’Italie.

Lors de cet évènement, les experts ont souligné la nécessité d’un développement à grande échelle des énergies renouvelables, de la modernisation des réseaux électriques et d’investissements dans des solutions de stockage d’énergie pour garantir un accès universel à une électricité fiable, sûre et abordable.

La liaison électrique, qui reliera la station de Partanna en Sicile à celle de Mlaabi à Menzel Temime (Cap Bon), sur une longueur totale d’environ 220 kilomètres (dont environ 200 km en câble sous-marin), avec une capacité de 600 MW et une profondeur maximale d’environ 800 mètres, favorisera, selon les opérateurs tunisiens et italiens, l’intégration des systèmes énergétiques de l’UE et de l’Afrique du Nord.

Il s’agit également d’optimiser l’utilisation des sources de production, de partager les ressources d’équilibrage et d’accroître la flexibilité opérationnelle des deux systèmes électriques.

Pour rappel, l’interconnexion électrique sous-marine entre la Tunisie et l’Italie est d’une puissance de 600MW, d’une tension de 500Kv sur une longueur de 220 km. Elle traversera le canal de Sicile et sera posée sur le fond marin atteignant la profondeur maximale de 800 mètres sous le niveau de la mer.

Selon les données de l’ambassade d’Italie à Tunis, l’Italie est le deuxième fournisseur de la Tunisie, avec un commerce bilatéral d’environ 7.1 milliards d’euro. Elle est aussi le deuxième investisseur en Tunisie (avec une part de marché de 16%).

D’après les statistiques de l’Api et la Fipa, environ 800 entreprises italiennes sont actives en Tunisie, dont la plupart sont totalement exportatrices (off-shore).

Ces entreprises, mixtes, à participation italienne ou à capital exclusivement italien, emploient plus de 60 000 personnes et représentent près d’un tiers des entreprises à participation étrangère dans notre pays. La plupart d’entre elles sont concentrées sur le Grand Tunis et dans les régions côtières.

Le secteur de production le plus présent dans les sociétés italiennes est celui du textile/habillement, à travers aussi bien des petites et moyennes entreprises que d’importants groupes industriels.

D’après Tap.

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Du rififi à Téhéran | L’establishment iranien se déchire!

Rien ne va plus à Téhéran. Après l’annus horribilis 2024 qui a vu le Hezbollah libanais sortir épuisé et son état-major politique et militaire décapité suite à la guerre sanglante l’ayant opposé à Israël, puis la chute vertigineuse de Bachar Al-Assad en Syrie, la situation semble devenir plus précaire que jamais au cœur même du régime.

Imed Bahri

Le président réformateur Masoud Pazeshkian ayant reçu pour son élection le soutien du Guide Ali Khamenei vient d’être lâché par ce dernier qui semble pencher pour les faucons du camp conservateur, à l’heure où, à Washington, d’autres faucons ont pris le pouvoir.

Pazeshkian est toujours favorable à des négociations avec Washington, contrairement aux conservateurs qui refusent de négocier avec le couteau de Trump sous la gorge et qui sont convaincus que la nouvelle administration américaine a pour objectif de provoquer un changement de régime en Iran. 

Tout en rappelant que la proposition de Trump de rouvrir les négociations avec Téhéran sur le programme nucléaire iranien intervient dans un contexte de conflits internes qui secouent les plus hautes sphères de l’establishment de la République islamique, Patrick Wintour, rédacteur en chef diplomatique du journal britannique The Observer, version du week-end du Guardian, a ajouté que, le mois dernier, le parlement iranien dominé par les conservateurs a affirmé son autorité sur le président réformiste Masoud Pezeshkian, élu en juin, en limogeant le ministre de l’Economie Abdolnasser Hemmati, tandis que Mohammad Javad Zarif, vice-président et réformateur le plus en vue, a également été contraint de démissionner.

La dernière lutte pour le pouvoir s’est clairement déroulée contre la volonté du président Pezeshkian mais avec une économie sous le choc des sanctions américaines.

Le gouvernement de l’ombre reprend la main

Le guide suprême de 85 ans a apparemment décidé de ne pas soutenir Pezeshkian. Sentant que la situation s’aggravait, le Parlement a convoqué 11 ministres et leur a posé 49 questions sur leurs performances dans ce qui a été perçu comme une tentative de harceler Pezeshkian et son gouvernement et de le forcer à se soumettre davantage.

Des rumeurs circulent en Iran selon lesquelles Pezeshkian, un homme émotif qui accorde une grande importance à l’intégrité, serait sur le point de démissionner. Son départ confirmerait que l’État profond, ou ce que certains en Iran appellent le gouvernement de l’ombre, ne tolérera pas une perte de pouvoir.

S’il part, il a clairement fait savoir à qui il imputerait la responsabilité. Dans un discours remarquablement franc, il a finalement pris position déclarant qu’il était favorable à des négociations avec l’Occident mais que le Guide suprême les avait rejetées. 

«Ma position a toujours été et restera que je crois aux négociations mais nous devons désormais suivre les paramètres fixés par le Guide suprême», a déclaré Pezeshkian avant d’ajouter: «Lorsque le Guide suprême fixe une direction, nous devons nous y adapter et pour nous adapter, nous devons essayer de trouver une solution. Depuis que nous avons pris le pouvoir, nous avons des problèmes d’énergie, d’eau, d’électricité, d’énormes dettes et des problèmes de paiement aussi bien dans le secteur agricole pour le blé que dans celui de la santé pour les soins médicaux mais aussi les retraites, etc.»

Le bras-de-fer s’étend aussi au plan sociétal, puisqu’il a également déclaré que ses efforts visant à alléger la pression exercée sur les femmes pour qu’elles portent le voile se heurtaient à une opposition constante.

Sur un autre plan, Pezeshkian a présenté samedi de nouvelles excuses pour la pénurie d’électricité.

Wintour estime que les nombreuses batailles qui tournent autour de l’économie et de sa mauvaise gestion s’inscrivent en réalité dans des batailles plus vastes autour des relations avec l’Occident. Les conservateurs étant convaincus que l’expérience montre que Trump et son allié Israël ne sont non seulement pas dignes de confiance mais également déterminés à provoquer un changement de régime en Iran.

Pezeshkian avait affirmé lors des élections que l’Iran pourrait mettre fin à sa confrontation avec l’Occident et rester indépendant.

Téhéran pourra-t-il rejeter les négociations proposées par Trump ?

Les conservateurs considèrent que leur position est juste et plus justifiée que jamais surtout après la lettre de Trump à l’ayatollah Ali Khamenei, qui pose des conditions strictes aux négociations sur le programme nucléaire. Le prix exigé par Washington est considéré comme trop élevé.

Cependant, si Téhéran rejette l’initiative de Trump, le bombardement israélien des sites nucléaires iraniens deviendrait probable voire imminent. Le plus grand obstacle à une telle attaque ne réside pas dans les nombreuses menaces de représailles de l’Iran –Israël pense avoir détruit les défenses aériennes de Téhéran l’automne dernier– mais dans les arguments des États du Golfe.

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani a accordé une interview à Tucker Carlson, qui a suscité beaucoup d’inquiétudes et dans laquelle il a averti que si la centrale nucléaire iranienne de Bushehr était attaquée et que des matières radioactives s’échapperaient dans le Golfe, trois jours après, aucun pays de la région n’aurait d’eau potable, étant donné que ces pays dépendent tous du dessalement pour assurer leur approvisionnement en eau potable. Une telle attaque détruirait non seulement la vie marine mais aussi la vie dans toute la région, a ajouté le ministre qatari.

Pour l’instant, les diplomates iraniens restent sur leur position affirmant qu’ils ne négocieront pas directement avec l’Amérique. Cela laisse ouverte la possibilité de pourparlers indirects sous la médiation de la Russie, une variante des laborieuses négociations qui ont eu lieu à Vienne sous l’administration Biden et qui n’ont pas réussi à relancer l’accord nucléaire de 2015. Cette offre pourrait faire gagner du temps à l’Iran.

Le consensus en Iran est que le message de Trump arrive à point nommé dans le cadre d’une guerre psychologique destinée à forcer Téhéran à le rejeter, à approfondir les divisions iraniennes sur sa stratégie et à porter la crise entre l’Occident et l’Iran aux plus hauts niveaux.

Cependant, en cas de refus de l’offre de négociation américaine par Khamenei, l’option militaire serait à l’ordre du jour, a déclaré Trump, sachant qu’il a déjà levé tout obstacle à la livraison à Israël de bombes de 2 000 livres (900 kg) suspendue par son prédécesseur et que Tel Aviv compte utiliser pour frapper les sites nucléaires iraniens.

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Près de la moitié des ingénieurs tunisiens sont partis à l’étranger

Selon le doyen des ingénieurs tunisiens, Kamel Sahnoun, cité par l’agence officielle Tap, 39 000 ingénieurs tunisiens ont déjà quitté le pays sur un total de 90 000 enregistrés à l’Ordre des ingénieurs tunisiens. Soit près de la moitié…  

Sahnoun, qui intervenait lors d’une séance d’audition parlementaire à propos d’un projet de loi relatif à l’enseignement supérieur privé dont le contenu a été rapporté dans un rapport de la Commission de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique publié la semaine écoulée, a déclaré que le nombre total d’étudiants tunisiens diplômés en ingénierie dépasse, chaque année, 8000 alors que le rythme des départs des ingénieurs à l’étranger est estimé à une vingtaine par jour, soit près de 7000 chaque année. Ce qui constitue une source d’inquiétude étant donné qu’à ce rythme là, le pays pourrait bientôt manquer d’ingénieurs dans certains secteurs très demandés à l’étranger, notamment les nouvelles technologies.

Quand on sait que le coût de formation des ingénieurs en Tunisie s’élève chaque année à 650 millions de dinars et que beaucoup d’entre eux, aussitôt formés, partent monnayer leur compétence à l’étranger, on a de bonnes raisons d’appréhender les conséquences de ces départs massifs sur l’économie nationale. Mais cela ne semble pas inquiéter outre mesure les autorités publiques qui se félicitent du fait que les envois de fonds des expatriés dépasse désormais les recettes du tourisme en devises étrangères et permettent ainsi à l’Etat de payer ses dettes extérieures.

I. B.    

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 ‘‘Il reste encore demain’’ | Les contrées profondes de la nature humaine

Le film italien ‘‘Il reste encore demain’’ est une comédie dramatique italienne réalisée par Paola Cortellesi, une réalisatrice peu connue du grand public. A sa sortie en 2023, il a rencontré un immense succès, en Italie, en attirant près de cinq millions de spectateurs, dépassant ainsi au box-office national ‘‘Oppenheimer’’ et le navet américain ‘‘Barbie’’.

Mohamed Sadok Lejri

J’ai été impressionné par la qualité de ce film qui embrasse la cause féministe. Il s’agit d’un féminisme qui s’attache à sa mission première, un féminisme enraciné dans le quotidien et qui tient compte de la situation d’oppression que vivent beaucoup de femmes de par le monde au sein de leur foyer et, par extension, de la société dans son ensemble. ‘‘Il reste encore demain’’ n’a strictement rien à voir avec le néo-féminisme délirant et hystérique qui sévit dans certains pays.

Inspiré, belle réalisation et magnifiquement interprété, ce film est un véritable coup de génie. Il nous plonge dans l’Italie populaire de l’après-guerre, plus précisément dans le quotidien d’une famille vivant dans un quartier pittoresque de Rome au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et décrit avec un réalisme déconcertant la condition de la femme italienne de cette époque.

Une femme prisonnière de son destin

C’est l’histoire d’une mère de famille, Delia, qui est à pied d’œuvre dès les premières lueurs du jour. Son quotidien ressemble à un chemin de croix. C’est une femme prisonnière de son destin. Victime de la tyrannie conjugale, dévouée à ses deux fils turbulents, elle est également aux petits soins avec son beau-père, un grabataire abject, retors et despotique. Et ce n’est pas fini : elle jongle entre plusieurs emplois mal rémunérés et prépare les fiançailles imminentes de sa fille Marcella qui s’apprête à épouser Giulio, le fils des Moretti, un couple de nouveaux riches qui s’est bien sucré durant la guerre.

Bref, Paola Cortellesi met à l’honneur une mère de famille dévouée qui se démène en cumulant plusieurs petits boulots sous-payés pour le bien-être de sa famille. Malgré son abnégation, elle subit la violence de son mari dans une société où l’on intime encore aux femmes maltraitées de se taire. D’ailleurs, le film s’ouvre sur une gifle magistrale administrée du revers de la main par le mari Ivano à son épouse Delia qui est la protagoniste du film.

Le sujet du film est intemporel, universel et, manifestement, inépuisable. En effet, l’on remarque en regardant ce long-métrage que ce thème archi-rebattu peut être abordé sous de différents angles et déclinaisons et, comme c’est le cas ici, dans un style esthétiquement intéressant et réussi.

L’histoire de cette mère qui mène une existence de labeur, de brimades, qui tente de survivre sous les coups de son mari, tout en essayant de mener à bien un projet secret, ne peut laisser le public indifférent quand elle est bien construite et admirablement mise en scène.

Même si ‘‘Il reste encore demain’’ traite d’un sujet triste et douloureux, même si la violence machiste ordinaire plane tout au long du film, Paola Cortellesi nous immerge dans cette atmosphère tendue sans jamais verser dans le pathos.

Un goût aigre-doux

D’ailleurs, les scènes de passages à tabac sont présentées sous forme de chorégraphies et de pas de danse qui font écran à l’horreur indicible du réel. Les scènes dures sont saupoudrées d’humour et accompagnées de belles chansons italiennes pour désamorcer la tension et faire passer la violence de certaines séquences en leur donnant un goût aigre-doux. La réalisatrice ne voulait pas draper la protagoniste Delia dans une posture victimaire et a préféré éviter le ton mélodramatique et larmoyant.

Il a beau s’agir d’un film féministe, ‘‘Il reste encore demain’’ ne montre pas de solidarité entre les femmes, mais plutôt une résignation sourde. En réalité, Delia accepte tout au long du film sa condition de femme soumise, c’est quelque chose qui était naturel pour la société de l’époque, jusqu’au moment où elle perçoit de la pitié, voire du mépris, dans les yeux de sa fille. En même temps, cette dernière s’apprête à s’engager dans un mariage vécu comme une sorte de promotion sociale. En revanche, l’élu de son cœur ne tardera pas à manifester de l’agressivité à son encontre et une volonté d’assujettissement. Marcella est-elle condamnée à subir le même sort que sa mère ? C’est la question que l’on est conduit à se poser en regardant le film.

‘‘Il reste encore demain’’ est une véritable réussite sur le fond comme sur la forme. Tout est minutieusement orchestré pour que le public oscille entre profondeur et divertissement et pour qu’il retrouve le cinéma italien qui a forcé l’admiration du monde entier par sa puissance et son génie.

Des sensibilités hors du temps

En effet, ce film rappelle à notre bon souvenir le cinéma néo-réaliste et les tragi-comédies italiennes des années 1960 et 1970. Les personnages sont excentriques et faussement archétypaux, ils s’inscrivent dans la tradition classique des films italiens à l’humour féroce et déjanté, ils dévoilent des sensibilités hors du temps et nous emmènent dans les contrées profondes de la nature humaine.

Cette œuvre réunit, sans prétention aucune, la poésie du cinéma italien et la puissance de l’engagement. Paola Cortellesi dresse son réquisitoire en finesse, sans aigreur, sans esprit vindicatif et avec le bon dosage des sentiments.

Le film s’achève sur un coup de théâtre magistral et un message porteur d’espoir. C’est une scène dans laquelle la mère et sa fille se regardent fixement dans les yeux, sans parler, mais avec beaucoup de complicité. ‘‘Il reste encore demain’’ est un magnifique hommage aux générations de femmes qui ont lutté en silence, avec dignité, discrétion et détermination, pour permettre à leurs filles et petites-filles d’être plus libres.

Je persiste et signe : cette œuvre est digne des classiques italiens qui ont fait les beaux jours du cinéma. Ce petit bijou filmé en noir et blanc donnera envie à toute femme qui le regarde de lever le poing à l’apparition du générique de fin. C’est une ode aux droits des femmes dont on sort tremblant d’émotion.

A voir absolument !

P.-S. : 𝐶𝑒 𝑓𝑖𝑙𝑚 𝑑𝑒𝑣𝑟𝑎𝑖𝑡 ê𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑗𝑒𝑡é 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑛𝑜𝑠 𝑙𝑦𝑐é𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑢𝑛𝑖𝑣𝑒𝑟𝑠𝑖𝑡é𝑠, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑎𝑢𝑠𝑠𝑖 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑛𝑜𝑠 𝑞𝑢𝑎𝑟𝑡𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑝𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠. 𝑇𝑟è𝑠 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒𝑢𝑠𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑟𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑇𝑢𝑛𝑖𝑠𝑖e𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑠’𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑖𝑓𝑖𝑒𝑟𝑜𝑛𝑡 𝑎𝑢 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝐷𝑒𝑙𝑖𝑎. 𝑄𝑢𝑖 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑒𝑠𝑡, 𝑐𝑎 𝑙𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑎 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟𝑖𝑒𝑠 𝑟𝑎𝑚𝑎𝑑𝑎𝑛𝑒𝑠𝑞𝑢𝑒𝑠.̧𝑎 𝑙𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑎 𝑢𝑛 𝑝𝑒𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟𝑖𝑒𝑠 𝑟𝑎𝑚𝑎𝑑𝑎𝑛𝑒𝑠𝑞𝑢𝑒𝑠.

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Libéré dans une 3e affaire douanière, Abdelaziz Makhloufi reste en détention

Les poursuites judiciaires publiques à l’encontre de l’homme d’affaires et ex-président du Club sportif sfaxien (CSS) Abdelaziz Makhloufi, ont été arrêtées dans le cadre d’une troisième affaire douanière. Mais il reste en détention dans le cadre d’une quatrième affaire.

Cette décision prononcée par l’une des chambres correctionnelles spécialisées dans les affaires de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis a été rapportée par l’agence officielle Tap, qui l’explique par le fait que sa défense a présenté des documents prouvant une conciliation avec la douane, tout en rappelant l’arrêt des poursuites judiciaires dans deux autres affaires similaires et pour les mêmes raisons.

Le prévenu, patron du Groupe CHO, spécialisé dans la production et l’exportation d’huile d’olive conditionnée, reste cependant en détention, poursuivi en justice dans le cadre de l’affaire dite de Henchir Echaâl, à Sfax, propriété de l’Office des terres domaniales (OTD) relevant de l’Etat, dont la gestion a été entachée de malversation et de mauvaise gestion. Des enquêtes ont d’ailleurs été ouvertes et des arrestations effectuées parmi ses cadres et employés pour corruption.

I. B.

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Le barrages tunisiens remplis à 35,7% de leur capacité

Au 7 mars 2025, les barrages tunisiens ont affiché un taux de remplissage de 35,7% de leur capacité, suite aux récentes précipitations ayant concerné toutes les régions du pays. (Ph. Barrage Sidi Salem).

Ce taux de remplissage est beaucoup plus élevé que celui enregistré le 8 novembre 2023, qui était de 22%, historiquement le plus bas des 30 dernières années, mais il reste encore bas par rapport aux besoins du pays en termes d’eau potable et d’irrigation.   

Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), ce taux a augmenté de 0,3% par rapport à février et de 4,3% par rapport à janvier 2025.

Les barrages tunisiens ont reçu 2,96 millions de m3 le 7 mars 2025, a ajouté la même source.

I. B.

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Projet de réponse du Guide suprême d’Iran au président américain Donald Trump

On rapporte que le président Donald Trump aurait adressé une lettre au Guide suprême de la République islamique d’Iran, Ali Khamenei, abordant notamment la question du programme nucléaire iranien et les tensions entre les deux nations. Voici un projet de réponse, rédigé dans l’esprit des grandes correspondances diplomatiques d’antan, dont les autorités iraniennes pourraient s’inspirer.

Khémaïs Gharbi

Au Très Honorable Président des États-Unis d’Amérique Sa très haute

Excellence Monsieur Donald Trump.

Que la paix soit sur celui qui recherche la paix, que la sagesse éclaire celui qui détient le pouvoir, et que la bénédiction divine accompagne votre nouveau mandat, afin que les sentiments de justice et de concorde prévalent sur les froids calculs de la politique.

Votre noble missive, monsieur le Président nous est parvenue, et elle a été reçue avec l’attention qui sied aux paroles d’un chef d’État dont l’influence s’étend aux confins du monde. Il est vrai que l’Amérique, par sa puissance et son rôle prééminent dans l’ordre international, façonne bien des destinées et oriente ou apaise bien de tempêtes. Sachez que notre inclination naturelle est à la paix, à la coopération entre les nations et à la stabilité des peuples. Hélas, les chemins de l’Histoire, pavés d’occasions manquées et d’incompréhensions, ont trop souvent éloigné nos nations, là où la raison et l’intérêt des peuples eussent commandé leur rapprochement.

Des nations livrées à la brutalité des armes

Votre sollicitude à l’égard de notre nation et votre insistance sur la question de notre souveraineté militaire ne nous échappent point. L’Iran, terre de civilisation plusieurs fois millénaire, n’a jamais cherché à s’armer au-delà de la mesure que lui impose la nécessité de sa propre sécurité. Or, permettez-moi de vous le dire avec la franchise qui sied aux échanges entre hommes d’État : si l’inquiétude devait guider notre jugement, elle ne trouverait pas sa source dans nos propres décisions, mais bien dans l’ordre instable qui règne autour de nous.

Car enfin, Monsieur le Président, quel peuple pourrait demeurer sans crainte lorsqu’il voit, autour de lui, des nations livrées aux flammes des guerres, des frontières effacées par la brutalité des armes, et des États entiers transformés en champs de ruines sous les coups de forces étrangères agissant en toute impunité? Quel dirigeant responsable pourrait demeurer inactif lorsque, non loin de ses terres, d’autres peuples sont dépossédés de leur patrie, déplacés, relégués à la souffrance dans l’indifférence des grandes puissances, et cela au mépris même des lois que ces puissances ont pourtant érigées en principes universels?

Vous le savez, l’Histoire retiendra que la sécurité ne peut être fondée sur la crainte imposée aux autres. Elle ne peut naître que d’un équilibre juste et d’une garantie mutuelle de respect et de souveraineté. La stabilité dans notre région ne saurait être assurée tant qu’un seul État, fort de votre soutien indéfectible, Israël en l’occurrence, s’arroge le droit de violer impunément toutes les résolutions internationales qui ne lui conviennent pas et de bouleverser, par la force, l’ordre des nations.

La paix n’est pas l’unilatérale renonciation

Si votre dessein est véritablement d’apaiser les tensions, alors sachez que la main de l’Iran n’a jamais tremblé lorsqu’il s’est agi d’œuvrer pour la paix. Mais la paix, Monsieur le Président, n’est pas l’unilatérale renonciation d’un peuple à ses droits légitimes ; elle est l’édification d’un ordre fondé sur la justice, où aucun État ne s’érige en arbitre absolu du sort des autres.

L’histoire jugera nos actes, et la postérité se souviendra des décisions que nous aurons prises. Puissiez-vous entendre la voix de la sagesse, et puisse votre nation, qui s’enorgueillit de ses principes, redevenir un artisan de stabilité pour tous, et non une source de déséquilibre pour certains ni une garantie d’impunité permanente pour un seul autre.

Le peuple iranien, riche de son histoire et de sa sagesse, ne souhaite au peuple américain que bonheur et prospérité. Car nous savons que la grandeur d’une nation ne se mesure pas seulement à sa puissance, mais à sa fidélité aux valeurs qui l’ont fondée. La grandeur de l’Amérique n’est pas contradictoire avec la justice et l’équilibre entre les nations ; au contraire, elle s’y épanouit pleinement. Mais comment votre nation pourrait-elle véritablement se consacrer à sa propre renaissance si un seul État, Israël faut-il vous le rappeler, animé par des desseins belliqueux, détourne inlassablement votre engagement et vos ressources au profit de sa seule expansion territoriale? Si vous aspirez sincèrement à rendre sa grandeur à l’Amérique, alors il vous appartient d’empêcher que d’autres ne la confisquent à leur seul bénéfice.

Puisse l’Auteur des destinées accorder à votre nation sagesse et clairvoyance, et faire de votre mandat un temps où la justice l’emporte sur la discorde, où la grandeur se conjugue avec l’équité, et où chaque peuple trouve sa place dans l’harmonie des nations.

Fait à Téhéran, en l’an…

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Sécurité, bonus, jeux | Tout savoir sur les casinos en ligne !

Les jeux de casino en ligne sont de plus en plus populaires. Cet article est un excellent moyen d’en savoir plus sur les jeux, la sécurité et les bonus offerts. : ce qu’il faut savoir sur les casinos en ligne.

De nos jours, l’on recense une panoplie de casinos en ligne et les internautes ont l’embarras du choix. Même si la plupart des jeux de casino en ligne sont légaux et réglementés, les internautes ne sont pas à l’abri des escroqueries en tout genre.

En Tunisie comme partout ailleurs, il est important pour les internautes de savoir comment choisir le casino en ligne qui propose avant tout un niveau de sécurité irréprochable.

Mais encore, la plateforme de jeu en ligne doit être la plus rentable, offrant les meilleurs bonus et surtout permettant aux internautes de profiter de leurs jeux de casino préférés en toute discrétion.

Une variété de jeux de casino

Il existe de nombreux sites de jeux de casino, cependant les meilleures plateformes sont celles qui se démarquent de la concurrence grâce à une gamme de jeux diversifiée, à l’instar du casino en ligne Canada.

Un jeu de casino en ligne doit répondre à l’ensemble des attentes des utilisateurs, en proposant une variété de jeux. Les plateformes de casino en ligne les plus populaires auprès des joueurs proposent des jeux tels que : la roulette, le Blackjack, Slots, les dés, le baccarat, la machine à sous, ou encore les machines de vidéo poker. Pour plus d’authenticité, les joueurs peuvent jouer en direct aux jeux de croupier.

Bonus et promotions pour les joueurs

Nombreux sont ceux qui se tournent vers les jeux de casino à la recherche de gains importants.

Et ça, toutes les plateformes de casino en ligne l’ont compris et n’hésitent pas à offrir aux joueurs des bonus attractifs. Une offre qui plaît particulièrement aux nouveaux clients !

En effet, il est possible de bénéficier des bonus de bienvenue, mais également des tours gratuits. Plusieurs plateformes de casino en ligne proposent aux joueurs de jouer gratuitement, sans devoir faire un dépôt initial.

Paiements sécurisés et variés

Dans plusieurs pays, l’anonymat est une donnée qui compte pour les joueurs. Les jeux de casino qui proposent les méthodes de paiement à l’instar de Skrill, Neteller ou encore la cryptomonnaie permettent à de nombreux internautes de jouer sans le moindre problème.

L’utilisation d’un VPN peut par ailleurs être une option pour les joueurs qui souhaitent protéger leurs données, et garder l’anonymat lorsqu’ils sont sur les sites de casinos en ligne.

En somme, il est important pour les joueurs de choisir les casinos en ligne agréés, disposant d’une licence valable et capables de leur assurer un environnement sûr et sécurisé.

Faire preuve de modération

Plusieurs joueurs de casino en ligne ont réussi à faire de gros gains en peu de temps et parfois avec peu de mises.

Toutefois, il est important de garder à l’esprit que les jeux de casino peuvent être à l’origine de nombreuses dépendances.

Même s’il existe des casinos en ligne qui fixent des limites mensuelles pour les investissements des joueurs, ce n’est pas le cas pour toutes les plateformes de jeux en ligne.

Il est donc conseillé aux joueurs de contrôler leurs dépenses sur les jeux de casino en ligne afin d’éviter toute forme de dépendance.

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