Les électeurs chiliens ont élu, dimanche 14 décembre, José Antonio Kast, candidat de l’extrême droite, à la présidence du pays. Faisant ainsi de lui le chef d’État le plus à droite d’Amérique latine depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet en 1990.
L’ultraconservateur, âgé de 59 ans, a obtenu environ 58,2 % des voix contre environ 41,8 % pour Jeannette Jara. Cette dernière, une communiste modérée, est la candidate d’une large alliance de partis de gauche et de centre. C’est ce qu’annoncent les résultats officiels, après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins.
« Nous rétablirons le respect de la loi » dans tout le pays, a promis le vainqueur du second tour de l’élection présidentielle. Et ce, à des milliers de ses partisans rassemblés devant le siège du parti républicain, dans l’est de Santiago.
« Beaucoup de gens se sont laissés emporter par la campagne de peur et l’ignorance ». Ainsi a déclaré Gabriela Acevedo, 21 ans, élève en éducation spécialisée et électrice de Mme Jara.
Dès l’annonce du résultat, un groupe de personnes a commencé à scander en rythme « Pinochet ». Tout en brandissant des portraits de l’ancien dictateur dans le pays où la dictature militaire (1973-1990) a fait quelque 3 200 morts et disparus.
A cet égard, notons que près de 16 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes. Les sondages prévoyaient une victoire écrasante pour José Antonio Kast. Au premier tour, mi-novembre, les deux finalistes avaient obtenu environ un quart des voix, le candidat de l’alliance centre-gauche étant légèrement en tête.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, n’a pas tardé à féliciter le président élu. Il a souligné « des priorités communes. » Avec, notamment, « le renforcement de la sécurité publique, la fin de l’immigration illégale et la revitalisation de nos relations commerciales ».
De son côté, le président argentin (d’extrême gauche) Javier Milei, grand allié de Donald Trump, a exprimé par l’intermédiaire de X son « immense joie », après le triomphe retentissant de José Antonio Kast.
Conservatisme
L’ancien député, qui se déclare catholique fervent et fréquente régulièrement l’église, et qui est père de neuf enfants, a fondé sa campagne sur des promesses de lutte contre la criminalité et d’expulsion des quelque 340 000 immigrants en situation irrégulière présents au Chili.
Pour sa part, Mme Jara, 51 ans, ancienne ministre du Travail sous le président sortant Gabriel Boric, issue du Parti communiste, avait promis, pendant sa campagne, des augmentations du salaire minimum et une défense des retraités.
Par ailleurs, relevons que la criminalité et l’immigration irrégulière figurent parmi les principales préoccupations des citoyens chiliens; avant même les difficultés économiques dues à une croissance atone.
Les experts évoquent cependant une perception qui a peu à voir avec la réalité. Car si le pays connaît une augmentation des enlèvements et des extorsions. Il reste néanmoins l’un des plus sûrs d’Amérique latine.
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