Selon le site spécialisé Statista, le produit intérieur brut (PIB) aux prix courants en Tunisie (en milliards de dollars américains) devrait augmenter de manière continue entre 2024 et 2029 d’un total de 5,9 milliards de dollars américains (+11,21 %).
Après la septième année consécutive de hausse, le PIB devrait atteindre 58,57 milliards de dollars américains et donc un nouveau pic en 2029.
Cet indicateur décrit le PIB aux prix courants, conformément à la définition donnée par le Fonds monétaire international (FMI). Cela signifie que les valeurs sont basées sur le PIB en monnaie nationale converti en dollars américains en utilisant les taux de change du marché (moyenne annuelle).
Le PIB, qui est une mesure de la productivité d’un pays, représente la valeur totale des biens et services finaux produits au cours d’une année.
Selon le même site, le PIB par habitant en Tunisie devrait augmenter, lui aussi, de manière continue entre 2024 et 2029, soit au total 320,3 dollars américains (+7,51 %). Après la septième année consécutive de hausse, le PIB par habitant devrait atteindre 4 587,31 dollars américains et donc un nouveau pic en 2029.
Cet indicateur décrit le PIB par habitant aux prix courants : le PIB est d’abord converti de la monnaie nationale en dollars américains aux prix de change courants, puis divisé par la population totale.
En revanche, et toujours selon Statista, la part de la Tunisie dans le PIB mondial ajusté en fonction de la parité de pouvoir d’achat devrait diminuer de manière continue entre 2024 et 2029, soit au total 0,01 point de pourcentage. Cette part devrait s’élever à 0,08 % en 2029.
Selon les définitions fournies par le FMI, cet indicateur décrit la part du PIB d’un pays dans le PIB mondial. À cette fin, le PIB est ajusté en fonction de la parité de pouvoir d’achat et fixé par rapport à la valeur du PIB mondial ajusté en fonction du pouvoir d’achat.
L’Atelier du Décolonial, porté par un collectif de chercheurs et universitaires maghrébins, lance officiellement les inscriptions pour le premier atelier à Tunis sous le thème : «Palestine en Afrique du Nord : résistances et solidarités», qui se déroulera du jeudi 28 novembre au dimanche 1er décembre 2024 dans divers lieux de la capitale.
Cet événement traite des liens entre la Palestine et l’Afrique du Nord à travers des conférences, des rencontres et la projection de documentaires.
La participation est gratuite, mais conditionnée à une inscription aux différents ateliers via ce lien. Elle est ouverte aux étudiants, chercheurs et militants associatifs.
La solidarité avec le peuple palestinien, victime d’un génocide en dépit du droit international bafoué par Washington, Londres, Paris…, a besoin d’être portée par des analyses politiques et juridiques élaborées par des intellectuels sur la base des valeurs universelles.
Les Palestiniens sont victimes d’une injustice révoltante. Ils sont aujourd’hui sous les bombes israéliennes qui tuent femmes, enfants et civils de tous âges. La Palestine ou ce qui en reste, Gaza et Cisjordanie, est abandonnée par les grandes nations dites civilisées qui proclament pourtant, hypocritement et mensongèrement, leur attachement au droit international. Si, en cette année 2025, on continue de parler de la Shoa juive qui hante la conscience occidentale, la «Shoa» palestinienne passe souvent par perte et profit dans les capitales occidentales qui, par sentiment de culpabilité, continuent de prendre fait et cause pour Israël financièrement et diplomatiquement. Et faire peu de cas de la souffrance des Palestiniens.
Commentaire de l’ancien ambassadeur Elyes Kasri, dans un poste Facebook : «Maintenant que la Cour pénale internationale a établi la culpabilité du chef du gouvernement et de l’ancien ministre de la défense de l’entité sioniste et a lancé des mandats d’arrêt internationaux à leur encontre pour crimes de guerre et contre l’humanité, il y a lieu de se poser la question de la chaine de responsabilités et de l’éventuelle culpabilité de binationaux engagés dans l’exécution du génocide de Gaza originaires de France et d’autres pays européens et arabes y compris le Maroc et possiblement d’autres pays arabes.»
«En laissant ces criminels génocidaires fouler leur sol en toute impunité, ces pays pourraient devenir complices du génocide commis par leurs ressortissants quoique binationaux et hors du territoire national», ajoute-t-il, estimant qu’«à la suite de l’extrême sauvagerie manifestée par l’armée sioniste à Gaza et au Liban, chaque pays accordant la citoyenneté et des passeports à des ressortissants israéliens a le devoir moral de vérifier si ces ressortissants ne se sont pas rendus coupables de crimes de guerre à l’étranger en particulier en Palestine et au Liban.»
Alors que la Cour pénale internationale (CPI) a toujours fait l’objet de critiques virulentes comme ne s’attaquant qu’à des dictateurs africains déchus et tombés en disgrâce chez les Occidentaux, voilà que les mandats d’arrêt internationaux contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant changent cette donne et prouvent que la juridiction internationale n’est pas sélective dans son application du droit. Par conséquent, la balle n’est plus aujourd’hui dans le camp de la CPI mais de la communauté internationale et des pays occidentaux qui doivent prouver qu’ils se soumettent à l’application des décisions de la Cour.
Imed Bahri
Le journal britannique The Observer, version du week-end du Guardian, a estimé que les mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI contre Netanyahu et Galant sont un examen auquel le monde ne doit pas échouer.
Le journal considère que l’intervention de la CPI doit être soutenue par le système international fondé sur des règles afin que nous ayons un meilleur avenir. Pour The Observer, l’accusation de Netanyahu et Gallant par la CPI d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à Gaza aurait d’énormes répercussions sur Israël, la Palestine et le système judiciaire international fondé sur le droit que la Grande-Bretagne et ses alliés se sont engagés à respecter. C’est une tentative sans précédent, nécessaire et transnationale de poursuivre en justice des responsables occidentaux démocratiquement élus. C’est un test dans lequel la communauté internationale ne doit pas échouer.
The Observer rappelle la réaction de Netanyahu qui avait rejeté les accusations, les qualifiant de ridicules et d’antisémites et attaqué la CPI en la considérant comme un organe partial et politisé.
«Aucune décision anti-israélienne flagrante ne nous empêchera – et elle ne m’empêchera pas non plus de continuer à défendre notre pays par tous les moyens», a-t-il déclaré.
Pour le journal britannique, Netanyahu devra faire mieux que ces éléments de langage surconsommés. Cette question n’a rien à voir avec l’antisémitisme, ni avec le droit d’Israël à se défendre mais plutôt avec la question de savoir comment faire face à de telles accusations. Il s’agit d’impunité et de justice. Netanyahu et Gallant doivent se rendre volontairement au tribunal et se défendre devant l’organe juridictionnel international.
Une campagne militaire disproportionnée
Le journal a constaté que les mandats d’arrêt émis par la CPI contre Netanyahu, Gallant et Muhammad Deif, le chef militaire du Hamas qui a été assassiné selon Israël ne suscitent ni surprise ni étonnement. Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé ces mandats en mai et, après une longue enquête, les dirigeants israéliens n’ont pas coopéré.
Netanyahu et Gallant ont eu suffisamment de temps pour contester les preuves qui ont conduit à leur condamnation pour crimes contre l’humanité, notamment meurtre, torture et autres actes inhumains et crimes de guerre par famine. Netanyahu aurait dû prendre l’initiative et accepter qu’un organisme indépendant enquête sur les allégations mais il a rejeté cette idée. En effet, toute enquête indépendante portera sur l’échec des renseignements et de la sécurité israéliens lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, le 7 octobre 2023, et sur le rôle qu’il y a joué.
Israël prétend que la CPI n’a aucune compétence légale à son égard. Comme la Chine, la Russie et les États-Unis, Israël n’est pas signataire du Statut de Rome dont est issue la CPI. Cependant, comme l’a expliqué la Chambre préliminaire de la CPI, la Palestine a été reconnue comme membre de la Cour en 2015 et les enquêtes sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité se concentrent sur les territoires palestiniens.
En outre, le débat sur l’égalité morale mené par la CPI entre les dirigeants israéliens et les dirigeants du Hamas est sans fondement et fondamentalement immoral car un crime est un crime quels que soient le lieu, la politique et l’idéologie de son auteur.
Pour The Observer, tout le bruit et la fureur suscités par l’annonce des mandats d’arrêt ne devraient pas occulter le problème sous-jacent. Le fait est que les dirigeants politiques israéliens se sont lancés dans une campagne militaire disproportionnée en réponse aux attaques du Hamas qui ont tué 1200 personnes et en ont capturé 250 autres entraînant la mort d’environ 44 000 Palestiniens pour la plupart des civils et ce nombre ne concerne que les corps retrouvés. Cela continue de causer d’énormes souffrances à des centaines de milliers de Gazaouis.
The Observer affirme que Netanyahu et Gallant sont considérés comme des partenaires responsables de la campagne, et la question est: Est-ce vrai ou non?
C’est la question à laquelle la CPI et le monde extérieur à Israël exigent une réponse. En l’absence d’une décision juste, fiable et juridiquement contraignante, justice ne sera jamais rendue et les meurtres pourraient ne jamais cesser. Le journal ajoute que ceux qui craignent que la vérité éclate ou la trouvent politiquement inappropriée ont accéléré le processus de déformation et de perte de crédibilité de la CPI.
Le sentiment d’exception d’Israël
Il est regrettable que les attaques de Netanyahu contre le tribunal et son procureur trouvent un écho dans les déclarations des hommes politiques israéliens de tous bords. Le journal Haaretz a écrit dans un éditorial: «On aurait pu espérer que l’annonce de la CPI soulèverait des questions spécifiques en Israël sur l’éthique de la guerre en cours à Gaza mais malheureusement, le gouvernement et l’opinion publique, soutenus par la plupart des médias, refusent d’écouter.»
Cet état délibéré de déni et le sentiment d’exception d’Israël trouvent un écho aux États-Unis, un proche allié et son principal fournisseur d’armes et bailleur de fonds financier.
Le président Joe Biden a qualifié les mandats d’arrêt de scandaleux et la Maison-Blanche les a refusés catégoriquement. Une fois de plus, l’écart entre ces perceptions biaisées et la façon dont la plupart des autres pays perçoivent la guerre à Gaza se creuse. Les États-Unis n’ont jamais soutenu la CPI sauf lorsque elle prend des décisions qu’ils approuvent comme porter des accusations de crimes de guerre contre le président russe Vladimir Poutine et l’ancien dirigeant soudanais Omar Hassan Al-Bashir.
Les Américains craignent que la Cour n’intensifie les enquêtes sur leurs actions en Irak et en Afghanistan. Le journal n’exclut pas que Donald Trump protège Netanyahu lors de son entrée à la Maison Blanche. Il n’a cessé d’attaquer la CPI et a imposé en 2020 des sanctions odieuses à ses fonctionnaires et à leurs familles.
Même parmi les 124 pays qui ont signé le Statut de Rome, il y aura des pays hésitants. L’Allemagne tergiverse dans la prise de décisions tandis que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a promis de dérouler le tapis rouge à Netanyahu s’il décidait de s’y rendre ce qui est inacceptable.
Ces dernières années, la CPI a été critiquée pour avoir semblé concentrer ses efforts sur les dirigeants africains déviants. Maintenant que les dirigeants occidentaux sont sur le banc des accusés, il ne faut plus hésiter. L’engagement futur des pays en développement en faveur d’un ensemble commun de règles et de lois mondiales pourrait dépendre de cette question et le monde observe l’Occident.
Le journal britannique a rappelé la responsabilité particulière de la Grande-Bretagne qui a contribué à la création du CPI lorsque le ministre travailliste des Affaires étrangères, Robin Cook, était aux affaires. Il s’agit là d’une réalisation importante et précieuse qui ne devrait pas être remise en question maintenant. Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit préciser catégoriquement et sans ambiguïté que si Netanyahu ou Gallant mettent le pied sur le sol britannique, ils seront arrêtés et remis au tribunal pour y être jugés. La question n’est pas politique ou personnelle mais relève de la justice.
La 4ᵉ édition du festival Marseille Series Stories a une fois de plus célébré l’excellence des séries adaptées d’œuvres littéraires. Du 21 au 24 novembre 2024, la cité phocéenne a vibré au rythme de projections, de débats et de rencontres mettant à l’honneur l’alliance de la littérature et de la fiction audiovisuelle. Lors de la cérémonie de clôture, les prix ont récompensé des créations qui ont su marquer le public et le jury.
C’est sans surprise que ‘‘Joan’’, réalisée par Richard Laxton et inspirée des mémoires de Joan Hannington, a raflé deux distinctions majeures : Prix de la meilleure série adaptée d’une œuvre littéraire et Prix du public, soulignant l’adhésion massive des spectateurs à cette fresque captivante.
Le Prix d’interprétation a été remis à Francesco Zenga pour son rôle bouleversant de Nino dans ‘‘La Storia’’, réalisée par Francesca Archibugi. Adaptée du chef-d’œuvre d’Elsa Morante, la série a mis en lumière l’intensité et la profondeur de l’acteur italien, salué par un tonnerre d’applaudissements.
Enfin, la Mention spéciale du jury a été décernée à ‘‘Dear You’’, une adaptation du roman éponyme de Emily Blaine par Julien Carpentier. Cette œuvre délicate et intimiste a su toucher les jurés par sa sincérité et son approche novatrice de la romance contemporaine.
‘‘The Serial Killer’s Wife’’, réalisée par Laura Way et adaptée du roman d’Alice Hunter, a remporté le Prix de la mise en scène. La réalisation maîtrisée de cette série à suspense a captivé tant par son esthétique que par sa tension dramatique.
Un festival qui confirme sa vocation
Depuis sa création, le Marseille Series Stories s’impose comme un rendez-vous incontournable pour célébrer le dialogue entre littérature et série. Avec une programmation riche et variée, cette édition 2024 a confirmé le dynamisme et la créativité des adaptations littéraires.
Rendez-vous en 2025 pour une nouvelle exploration des mondes imaginaires portés à l’écran!
Suite à une rumeur, beaucoup de cardiologues ne voudraient plus se déplacer pour les urgences, et seraient alors soit injoignables, soit en déplacement pour cause de… congrès. Ils préféreraient encore risquer la non assistance à personne en danger que subir le rouleau compresseur fiscal, ce qui est un non sens.
Dr Mounir Hanablia *
Cela fait des lustres que je n’ai plus assisté à un congrès de cardiologie. On en dira ce qu’en voudra mais cela ne m’empêche ni de pratiquer l’écho doppler cardiaque d’une manière intelligible ni à l’occasion de réaliser un acte de cathétérisme cardiaque, ni enfin de traiter les hypertendus.
A franchement parler, outre leurs effets soporifiques très gênants quand on est ronfleur, qui s’abattent parfois sans crier gare, ces congrès me paraissent plus consacrer le pouvoir que le savoir avec leurs tribunes surélevées et leurs écrans géants où on finit toujours par retrouver les mêmes vedettes de la profession, celles qui sont censées posséder la connaissance infuse mais qui ne font que répéter ce qui se dit et se fait ailleurs. Cela ne m’empêche pas de recevoir à l’occasion chez moi avec beaucoup de plaisir l’un des rares collègues avec qui j’entretiens des relations d’amitié.
A l’occasion du dernier congrès j’ai donc eu droit à sa visite et nous avons abordé des sujets aussi importants que cet autre collègue qui a subi un redressement fiscal consistant pour avoir offert à son épouse une BMW, en ces temps de vaches maigres. Le Fisc l’a estimé redevable à l’Etat du prix de trois BM.
A première vue, pour qui en a la possibilité, cela inspire l’effroi. Mais si on compare à ce qui se passe ailleurs, il ne faut pas en être surpris outre mesure.
Absent pour cause de… congrès
Au Vietnam par exemple, il faut payer à l’Etat le prix de la voiture qu’on achète, et on a intérêt à construire sa maison dans le sens de la profondeur; en effet plus la façade est large, plus les taxes sont lourdes. Il est vrai qu’au Vietnam dans le delta du Mékong on fait quatre récoltes de riz par an.
En Chine il faut d’abord se soumettre à un tirage au sort pour faire partie des 25 millions heureux élus annuels, puis payer à l’État le prix de deux voitures, avant de payer la sienne. Chez nous il suffit de contracter un crédit auprès d’une banque ou de solliciter un leasing, et le tour est (en général) joué.
Apparemment ce cardiologue a fait une erreur de jugement ; il a cru que la voiture étant inscrite au nom de son épouse, il ne serait pas inquiété. Mais cette ambiance professionnelle désormais nourrie d’inquiétudes semble propice aux légendes urbaines les plus fantasmagoriques.
Ainsi les consultations des cardiologues appelés en urgence dans les cliniques de certaines régions seraient désormais calculées par le fisc sur la base des honoraires d’une coronarographie et d’une angioplastie coronaire. Ceci voudrait dire que, quand on est cardiologue, il ne faille pas se déplacer en urgence pour les pics hypertensifs ou le mal au cœur, mais pour les infarctus du myocarde confirmés avec élévation du segment ST dans le territoire antérieur, seuls justiciables en cas d’angioplastie du remboursement par la Cnam en l’absence d’accord préalable, pour peu que le patient dispose d’un chèque de garantie, ce qui est loin d’être le cas pour tout le monde.
Non assistance à personne en danger
Suite à cette rumeur, beaucoup de cardiologues ne voudraient plus se déplacer pour les urgences, et seraient alors soit injoignables, soit en déplacement pour cause de… congrès. Ils préféreraient encore risquer la non assistance à personne en danger que subir le rouleau compresseur fiscal, ce qui est un non sens.
Évidemment l’hypothèse que ces racontars soient propagés par des rivaux plus mal lotis afin de récupérer la manne considérables des cliniques ne saurait être écartée. Mais voilà qui pourrait dissuader certains d’émigrer sous des cieux réputés (faussement) être plus cléments.
Quoiqu’il en soit, tout ceci démontre bien les préoccupations essentielles des cardiologues par les temps qui courent. Certes, d’aucuns ont eu tout récemment des préoccupations bien plus nobles.
Ainsi mon ami a évoqué ce collègue réputé proche d’Angelina J, rencontré à l’occasion du congrès, et qui avait présenté sa candidature à la présidence de la république. Mon ami s’est borné à lui dire: «Tiens, voilà l’homme qui voulait être président !» On ne prétendra pas pour les connaisseurs d’Homère qu’il lui a dit cela sur le ton d’Achille qui prédisait à Hector en refusant de promettre de rendre son corps à sa famille, que son âme errerait aveugle dans les enfers et que les morts en le voyant diraient ; «Voilà le fou qui avait pris Patrocle pour Achille!» Certes, la politique peut être pour le cardiologue son talon d’Achille, même quand il se prétend le meilleur poseur de stents du monde.
À l’heure où la transformation digitale redessine les contours de l’économie mondiale, la Tunisie n’est pas en reste. Elle se positionne comme un acteur émergent majeur dans le paysage numérique méditerranéen. Entre startups innovantes, modernisation des services publics et nouveaux services digitaux, le pays connaît une véritable métamorphose de son tissu économique.
Imed Bahri
La révolution numérique en Tunisie prend de l’ampleur avec des chiffres qui témoignent d’une transformation profonde. Le pays compte 9,96 millions d’internautes, soit un taux de pénétration impressionnant de 79,6%. Plus révélateur encore, le pays enregistre 16,73 millions de connexions mobiles actives, dépassant le nombre d’habitants avec un taux de 133,7%.
Cette digitalisation rapide s’accompagne d’investissements massifs, notamment un engagement de 175 millions de dollars de la Banque Mondiale pour soutenir la transformation numérique du pays. Cet investissement stratégique vise à stimuler la croissance économique et améliorer les services publics.
Les champions tunisiens de l’innovation
L’écosystème des startups tunisiennes témoigne d’un dynamisme remarquable, avec des succès qui redéfinissent plusieurs secteurs. Quelques exemples :
– RoboCare (2020) révolutionne l’agriculture en développant des solutions de détection précoce des maladies dans les serres;
– Relead (2021) démocratise l’accès à Internet avec son système innovant de Wi-Fi gratuit;
– AfiaTech (2020) transforme le quotidien des professionnels de santé grâce à ses solutions technologiques;
– Securas se positionne à l’avant-garde de la cybersécurité.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2021, les startups labellisées ont généré un chiffre d’affaires combiné de 120 millions de dinars, une augmentation de 67% sur un an. Les business angels ont injecté 6,7 millions de dinars dans l’écosystème, concrétisant plus de 22 investissements.
De l’administration traditionnelle au Smart Gov
La transformation digitale de l’administration tunisienne marque un tournant décisif dans la modernisation des services publics. Avec 120 services entièrement transactionnels disponibles en ligne, la Tunisie pose les jalons d’une administration plus efficace et transparente. Les initiatives phares comprennent :
– la gestion électronique des correspondances (GEC), interconnectant l’ensemble des ministères;
– le système de signature électronique Alyssa pour les décrets gouvernementaux;
– la plateforme Tuneps pour les marchés publics, garantissant transparence et efficacité;
– les déclarations fiscales et sociales en ligne, simplifiant les démarches des entreprises.
Cette digitalisation transforme radicalement l’expérience citoyenne. Les procédures qui prenaient auparavant plusieurs semaines se réalisent désormais en quelques jours, voire instantanément. L’accessibilité s’améliore significativement avec 79,6% des Tunisiens connectés à Internet et plus de 7,12 millions d’utilisateurs actifs sur les plateformes numériques.
La nouvelle vague des services numériques
L’écosystème numérique tunisien se diversifie rapidement, porté par plusieurs secteurs dynamiques qui redéfinissent l’économie nationale. Le marché des fintech tunisiennes connaît une croissance spectaculaire, avec une projection de croissance de 18,36% jusqu’en 2028, pour atteindre un volume de 937,60 millions de dollars. Cette évolution est soutenue par la Banque centrale de Tunisie à travers son bac à sable réglementaire et son comité fintech, créant un environnement propice à l’innovation financière.
Le commerce électronique s’impose également comme un pilier de cette transformation numérique. Avec un chiffre d’affaires attendu de 648,80 millions de dollars en 2024 et une croissance annuelle projetée de 9,79% jusqu’en 2029, ce secteur témoigne d’un dynamisme remarquable. Les segments les plus performants sont :
– l’électronique grand public;
– la mode et l’habillement;
– les produits essentiels pour la maison.
La transformation digitale des entreprises s’accélère, portée par la stratégie Digital Tunisia 2020. Les innovations majeures incluent :
– l’adoption de l’intelligence artificielle ;
– l’intégration de la blockchain ;
– l’exploitation du big data.
Les services de divertissement numérique émergent comme un nouveau vecteur de croissance, portés par le taux élevé de pénétration d’Internet et l’utilisation croissante des smartphones.
Au-delà des services de streaming et du gaming traditionnel, le secteur inclut désormais les casinos en ligne fiables et réglementés, qui participent à la diversification de l’économie numérique tout en respectant un cadre légal strict. Cette évolution témoigne de la maturité croissante du marché tunisien du divertissement digital.
L’écosystème qui propulse l’innovation
La Tunisie développe un réseau robuste de structures d’accompagnement pour soutenir sa transformation numérique. Cet écosystème s’articule autour de hubs technologiques de pointe et de programmes d’accélération innovants. Les pôles technologiques majeurs incluent :
– Novation City à Sousse, un parc technologique d’excellence spécialisé dans la mécatronique, l’IT et l’électronique, offrant notamment l’accès à l’infrastructure NVIDIA DGX;
– ICT Systems à Ariana, facilitant la collaboration entre startups et chercheurs dans le domaine des technologies de l’information.
Les programmes d’accélération jouent un rôle crucial dans cette dynamique, on en citera à titre d’exemples :
– le Green Growth and Jobs Accelerator, soutenu par le Pnud, accompagne les PME dans leur transition vers une croissance verte;
– l’Impact Venture Hub se concentre sur le développement de modèles économiques écologiques et la création d’emplois durables.
La formation constitue un pilier essentiel de cet écosystème. L’institut Deep Learning certifying School à Sfax permet de construire une base pour aborder immédiatement un projet de Deep Learning et d’accéder à la plateforme NVIDIA, tandis que l’initiative Youth4Sustainability engage la jeunesse dans la co-création de solutions innovantes pour les entreprises participantes. Cette infrastructure complète crée un environnement propice à l’innovation, permettant à la Tunisie de se positionner comme un hub technologique majeur en Afrique.
La 4e édition du festival Marseille Series Stories sera clôturé ce dimanche 24 novembre dans le quartier de la Joliette, à Marseille. Ce festival unique en France, dédié aux séries adaptées d’œuvres littéraires, attire un large public et de nombreux professionnels du secteur, créant une véritable plateforme de rencontre entre la littérature et l’audiovisuel.
Djamal Guettala
Le festival a démarré jeudi dernier avec la projection des premiers épisodes de ‘‘Une amitié dangereuse’’, série réalisée par Alain Tasma, inspirée des romans ‘‘Marie des intrigues’’ et ‘‘Marie des passions’’ de Juliette Benzoni.
L’ouverture a été chaleureusement accueillie par un public enthousiaste, qui a apprécié l’adaptation soignée et la tension dramatique de cette série historique.
Les séries en compétition
Le cœur du festival réside dans les séries et unitaires en compétition, représentant une diversité de genres et de pays. Voici la sélection en compétition cette année :
1. La Storia (Italie), réalisée par Francesca Archibugi, adaptée du roman éponyme d’Elsa Morante;
2. Le Combat d’Alice (France), réalisée par Thierry Binisti, adaptée de 8865 de Dominique Legrand ;
3. Détective surprenant, la fille aux yeux de pierre (Canada), réalisée par Yannick Savard, inspirée de On finit toujours par payer de Jean Lemieux;
4. Dear You (France), réalisée par Julien Carpentier, tirée de la saga éponyme d’Émily Blaine;
5. Joan (Royaume-Uni), réalisée par Richard Laxton, inspirée de l’autobiographie I am what I am de Joan, la célèbre voleuse de diamants britannique;
6. The Serial Killer’s Wife (Royaume-Uni), réalisée par Laura Way, tirée du roman éponyme d’Alice Hunter;
7. La Red Púrpura (Espagne), réalisée par Paco Cabezas & Juan Miguel del Castillo, adaptée du roman éponyme de Carmen Mola.
Focus sur l’adaptation littéraire à l’écran
Le festival s’inscrit dans une démarche de valorisation de l’adaptation littéraire au cinéma et à la télévision. En mettant en lumière le travail créatif de la transposition des livres à l’écran, il offre au public une occasion unique de découvrir les coulisses de la création de séries, tout en mettant en avant la richesse des œuvres littéraires. À travers des projections, des rencontres et des échanges avec les équipes des séries, le festival célèbre l’union entre l’art de la lecture et les récits audiovisuels.
Le Marseille Series Stories ne se limite pas à des projections : des rencontres professionnelles, des tables rondes et des conférences permettent aux créateurs, producteurs, et spectateurs de discuter des défis et des enjeux de l’adaptation. Ces échanges nourrissent la réflexion sur la manière dont la littérature influence le paysage audiovisuel contemporain.
Le cadre méditerranéen de Marseille, avec ses rues historiques et son port emblématique, est le lieu idéal pour accueillir un événement aussi riche en diversité culturelle. La ville, ouverte sur le monde, renforce l’esprit du festival, en mettant en avant des œuvres venues de différentes régions du monde tout en célébrant la culture méditerranéenne.
Cette 4e édition du Marseille Series Stories confirme son statut de festival incontournable, offrant une programmation internationale de qualité, des discussions passionnantes, et un hommage à l’art de l’adaptation littéraire à l’écran.
Ce rendez-vous annuel est devenu un point de convergence pour les passionnés de littérature, de séries et de cinéma, célébrant l’influence de la littérature dans le domaine audiovisuel. Les prochaines éditions s’annoncent également riches en découvertes et en émotions, renforçant l’attrait croissant de ce festival unique en son genre.
L’affaire qui oppose, depuis le milieu des années 1980, ABCI, le fonds d’investissement néerlandais, à l’Etat tunisien a finalement connu une issue moins douloureuse pour les contribuables tunisiens que beaucoup d’observateurs le craignaient.
Imed Bahri
Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) a en effet décidé, le 21 novembre 2024, de clôturer la procédure de recours en annulation relative à son arbitrage concernant la Banque franco-tunisienne (BFT), en faveur de l’Etat tunisien.
C’est ce qu’a fait savoir hier, 23 novembre, le ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, ajoutant que cette décision fait suite à la demande de l’Etat tunisien, qui a exprimé sa volonté spontanée de se conformer à la décision arbitrale et de suspendre l’application des intérêts légaux imposés sur les montants alloués à ABCI pendant toute la durée de l’examen de son recours en annulation, a précisé le ministère.
Ce «succès» a été obtenu grâce au travail mené par la Direction générale du contentieux de l’Etat, qui a assuré le suivi de toutes les étapes de ce litige, considéré comme le plus ancien différend arbitral porté devant le Cirdi, d’après la même source, puisqu’il remonte au milieu des années 1980.
Rappelons que le Cirdi avait rendu, le 22 décembre 2023, une décision arbitrale condamnant l’État tunisien à payer une indemnité de 1 106 573 dinars tunisiens, alors que les réclamations initiales de la partie adverse, ABCI, avoisinaient les 37 milliards de dinars tunisiens.
Ce n’est donc pas à proprement parler un «succès» comme l’affirment maladroitement les autorités, puisque l’Etat tunisien a finalement été condamné à verser une lourde indemnité à ABCI. Sans compter les énormes dépenses que l’affaire a coûtées aux contribuables tunisiens au cours des 30 dernières années. Sans compter aussi l’atteinte qu’elle a portée à l’image du pays comme terre d’investissement. Sans compter également le fait que la BFT, objet du litige, a été entretemps mise en faillite par l’Etat tunisien après avoir «bouffé» son capital plus d’une fois. Sans compter finalement la débauche d’effort et d’énergie que la gestion de cette affaire a nécessitée de la part des services publics, et qui aurait pu être économisée si l’Etat avait cherché à boucler le dossier dès le début et ne pas entrer dans un harassant bras-de-fer juridique et judiciaire avec un adversaire coriace et procédurier, l’avocat d’affaires Abdelmajid Bouden, patron d’ABCI, qui a su faire traîner les procédures en longueur.
Seule consolation dans l’issue de cette affaire qui a trop duré : le fonds ABCI a perdu lui aussi beaucoup d’énergie, de temps et d’argent sans parvenir à se voir reconnaître le préjudice dont il arguait ni attribuer les énormes indemnités qu’il convoitait avec une aussi grande gourmandise.
La 25e édition des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) a été ouverte, samedi 23 novembre 2024, au Théâtre municipal de Tunis, la cérémonie officielle ayant été précédée par une prestation au piano, devant le théâtre, sur l’avenue Bourguiba, au cœur de la Capitale.(Illustration : scène de la pièce « Star-Returning » de Lemi Ponifasio).
La soirée inaugurale a été marquée par la présence de la ministre des Affaires culturelles Amina Srarfi et d’un certain nombre de diplomates et d’invités dont des artistes arabes, africains et d’ailleurs.
L’actrice Saoussen Maalej a animé la cérémonie d’ouverture dont la conception scénographie a été l’œuvre du metteur en scène Ghazi Zoghbani : haute en couleurs et lumières et porteuse d’un message d’espoir et de paix pour le monde.
Le directeur des JTC, l’acteur et metteur en scène Mohamed Mounir Argui, a souligné le ferme engagement du festival en faveur des causes justes, tout en exprimant sa solidarité avec les délégations étrangères qui n’ont pas pu participer au festival en raison de difficultés en lien avec le visa tout en rappelant la vocation des JTC qui offrent une occasion unique pour célébrer l’art et la culture.
Cette édition qui a pour slogan «Le théâtre de toutes les résistances… l’art de la vie», est marquée par la guerre dans les Territoires palestiniens occupés et notamment dans la Bande gaza ainsi qu’au Liban. La soirée d’ouverture a été marquée par une prestation de l’artiste guitariste et compositeur palestinien Shadi Zaqtan.
Une chorégraphie a été interprétée par des enfants appartenant au cirque Paparouni en hommage aux «enfants du monde» notamment ceux vivant dans des conditions de guerre.
A l’issue de la cérémonie officielle, la Cité de la culture a abrité le spectacle d’ouverture, ‘‘Star Returning’’ du metteur en scène polynésien Lemi Ponifasio, œuvre profonde et visionnaire créée en collaboration avec le peuple Yi de la région de Daliangshan en Chine. présentée à la grande salle du Théâtre de l’opéra de Tunis. Après son avant-première chinoise le 8 novembre courant, dans la ville de Xichang (Province de Sichuan), ce spectacle a fait sa première mondiale aux JTC.
De longues files d’attentes étaient visibles depuis le hall central de la Cité de la culture jusqu’à l’entrée principale du Théâtre de l’Opéra de Tunis. Prévu à 20h, le spectacle a finalement commencé vers 21h devant un public assez nombreux.
Les JCC, qui se poursuivront jusqu’au 30 novembre, présenteront une sélection de 125 spectacles issus de 32 pays arabes, africains et d’ailleurs. Douze spectacles sont dans la compétition officielle, exclusivement ouverte aux structures théâtrales professionnelles arabes et africaines.
Le théâtre tunisien est dans la course aux Tanits à travers ‘‘Danse Céleste’’ de Tahar Aissa Ben Arbi et ‘‘Toxic paradise’’ de Sadok Trabelsi.
Les biens et avoirs censés avoir été confisqués au clan de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali tardent encore à être restitués aux Tunisiens. Treize après la chute du régime kleptocrate, nous en sommes encore à l’établissement d’«un inventaire complet et précis» de cette supposée fortune qui alimente les fantasmes de tant de Tunisiennes et de Tunisiens.
C’est, en tout cas, ce qu’a recommandé le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, lors d’un conseil ministériel restreint tenu samedi 23 novembre 2024 et consacré au suivi de la gestion des biens et propriétés confisqués ou devant être rétrocédés par l’État.
Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, le CMR a recommandé de procéder à un «inventaire complet et précis» de tous les biens confisqués et de les classer en vue de les céder ou de les valoriser pour consolider les ressources de l’État.
Le conseil a également appelé à l’élaboration d’un projet de texte juridique unifié régissant le régime de confiscation et de rétrocession des biens de manière à combler le vide juridique et à surmonter les problèmes qui entravent l’exploitation et la gestion optimale des biens confisqués.
Il a aussi recommandé de raffermir la coordination et l’intégration entre tous les acteurs impliqués dans le processus de confiscation et de recouvrement afin de réaliser des revenus supplémentaires pour l’État et de contribuer à la dynamisation du circuit économique.
Les participants au conseil ont mis l’accent sur la nécessité d’améliorer le rendement des biens immobiliers et des sociétés confisqués dont le rendement économique est significatif en raison de la nature de l’activité et de l’importance de leurs résultats.
A ce titre, ils ont recommandé d’améliorer les méthodes et les mécanismes de cession au niveau de la rentabilité et de la gestion, afin de garantir le droit de l’État à les récupérer ou à les céder ultérieurement.
Au début de la réunion, le chef du gouvernement a évoqué la vision du président de la république consistant à identifier «un traitement radical et efficace» pour la gestion des biens immobiliers et mobiliers confisqués. Une vision qui, a-t-il ajouté, tend à garantir une meilleure conservation et exploitation de ces biens et à faciliter la publication des décisions de confiscation s’y rapportant.
Pour atteindre ces objectifs, a poursuivi le chef du gouvernement, il est impératif de mettre en place une base de données répertoriée, actualisée et intégrale des biens confisqués afin de prendre des décisions appropriées qui répondent au mieux au souci d’efficacité, d’efficience, de bonne utilisation.
Il a également souligné l’importance de concrétiser la vision du président de la république visant à amorcer une «révolution législative» à travers une révision complète du cadre juridique et de garantir les conditions d’un traitement efficace, effectif et pertinent des fonds, biens immobiliers et mobiliers confisqués.
Lors de cette réunion, la ministre des Finances a fait un exposé des différents aspects juridiques et institutionnels liés la confiscation, passant en revue les résultats obtenus ainsi que les difficultés rencontrées.
Elle a, par ailleurs, saisi l’occasion pour avancer les recommandations et propositions formulées sur la base des expériences accumulées par les commissions et organismes publics impliqués dans ce domaine.
Ont été présents à la réunion, les ministres de la Justice, de la Santé, des Finances, de l’Agriculture, des Transports, des Domaines de l’Etat et du Tourisme.
Donc, et pour résumer, 13 ans après la révolution, on en est encore à établir des inventaires, à identifier des difficultés, à élaborer des visions, à revoir le cadre juridique, à recommander ceci ou cela, et à gloser sur «les conditions d’un traitement efficace, effectif et pertinent des biens confisqués». Bref à tourner en rond et à faire des ronds dans l’eau. Alors que nombre de ces avoirs et biens ont beaucoup perdu de leur valeur ou ont été carrément dilapidés par la mauvaise gestion publique. Cherchez l’erreur !
Le comité d’organisation du Marathon Comar a publié sur sa page Facebook officielle l𝐚 𝐩𝐥𝐚𝐲𝐥𝐢𝐬𝐭 𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐬𝐩é𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐌𝐚𝐫𝐚𝐭𝐡𝐨𝐧 𝐂omar de Tunis-Carthage 2024, qui 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐨𝐧𝐢𝐛𝐥𝐞 sur ce lien du site Spotify, le célèbre service de musique en ligne.
Le choix a été fait sur des musiques joyeuses, entraînantes, motivantes, rythmiques et dynamiques pour accompagner les coureurs dans leur course mais aussi le quotidien des citoyens qui veulent passer leurs journées en musique.
Rappelons que la 37e édition du Marathon Comar aura lieu le 1er décembre prochain. Les adeptes de course à pied, professionnels ou amateurs, peuvent suivre les préparatifs de ce rendez-vous sportif majeur sur sa page facebook officielle.
La Banque centrale de Tunisie (BCT) vient de publier la circulaire 2024-14 relative aux obligations des banques en matière de transactions par chèque à la suite de publication de la loi n°41-2024 du 2 août 2024, portant sur la réglementation des chèques, en attendant la mise en place de la plateforme des chèques le 2 février 2025.
M. Bouzid
Ladite plateforme, dont on espère qu’elle sera disponible et fonctionnelle à temps, sera un support de communication entre les différents intervenants dans les transactions par chèque. Elle permettra entre autres aux usagers des chèques de s’assurer de la provision disponible dans le compte bancaire de l’émetteur et de la réserver instantanément au moment de la transaction.
Certaines dispositions de la loi seront applicables dès la publication de la circulaire dont notamment les nouveaux délais des chèques sans provision.
En effet, à partir de lundi 25 novembre, les émetteurs de chèques sans provision recevront un préavis par la poste leur sommant de régulariser leur situation dans un délai de 7 jours ouvrables. Passé ce délai sans régularisation, la banque émettra un certificat de non paiement (CNP) qu’elle communiquera au client via la poste et non via huissier notaire, privant au passage les huissiers notaires d’une activité juteuse.
Parmi les nouveautés de la loi, dès l’émission du CNP, le client sera enregistré le jour même dans la centrale des chèques impayés en tant qu’interdit de chéquier et ne pourra plus en bénéficier auprès des banques. En contrepartie, la banque ne communiquera pas l’incident de paiement au procureur de la république. C’est au client bénéficiaire de le faire s’il le souhaite.
La mise en place de ces nouveaux délais a obligé toutes les banques et la Sibtel, la société chargée de la télé-compensation électrique des chèques, à mettre à jour et à tester leur système d’information afin de s’assurer de l’application harmonieuse des délais.
Le fait religieux n’a jamais été aussi puissant aux États-Unis pas seulement par son expression dans le débat public mais carrément par sa domination de la politique et la dernière élection présidentielle en est l’illustration. Les fondamentalistes religieux chrétiens ont pris en otage le Parti républicain et occupent les postes les plus influents dans la nouvelle administration Trump avec toutes les incidences qui en découleront aussi bien sur le domaine sociétal que sur la politique internationale car, à titre d’exemple, l’idéologie messianique est devenue la base de la gestion du conflit israélo-palestinien. Une dérive ultra-religieuse contre laquelle des protagonistes politiques avaient mis en garde il y a de cela une trentaine d’années mais rien n’a été fait.
Imed Bahri
Le magazine politique américain bimensuel CounterPunch a publié un article intitulé «Sans limites mais nous devons en parler» dont l’auteur, Bob Topper, souligne que les critiques adressées aux Démocrates lors des récentes élections américaines sont méritées mais que d’autres facteurs ont influencé le résultat de ces élections.
Selon Topper, l’un de ces facteurs est la presse qui a «normalisé» le comportement du candidat républicain Donald Trump, les médias traitant l’information de manière biaisée, en particulier Fox News qui a admis avoir menti aux téléspectateurs et certains médias numériques non réglementés qui ont manipulé et diffusé une quantité énorme de fausses informations.
Cependant, l’un des facteurs cruciaux qui échappe souvent à l’attention est, selon l’auteur, le rôle très important que joue la religion dans la politique moderne, un rôle qui ne peut être ignoré et pour évaluer son influence, il faut examiner la division politique aux États-Unis comme un conflit entre la pensée positiviste et la croyance chrétienne largement répandue.
Le récit de la «fin du monde» fait des émules
Topper se réfère à William Bernstein dans son livre ‘‘Illusions of Crowds’’ (L’Ilusion des masses) qui estime que la polarisation actuelle de la société américaine ne peut être comprise sans une connaissance pratique du récit de la «fin du monde» qui prédit la seconde venue du Christ, d’autant plus que 39% des adultes américains pensent que l’humanité vit cette «fin du monde» selon une enquête menée par le Pew Research Center.
Selon l’auteur, il serait peut-être préférable de comprendre le résultat de ces élections en le considérant comme un cas d’hystérie collective. Il n’existe aucun moyen de connaître l’étendue de l’influence de la théorie de la Providence divine sur ces élections mais l’hystérie alimentée par les craintes de «la fin du monde» répond à la question la plus douloureuse: Pourquoi le peuple américain a-t-il élu comme président un candidat avec tous les défauts que lui reprochent ses adversaires?
Selon l’auteur, les fondamentalistes religieux américains voient le monde comme une bataille entre le bien et le mal, entre Dieu et Satan, entre la justesse de la foi chrétienne et les méfaits du libéralisme rationnel.
Par conséquent, les discours de campagne de Trump ont joué sur la crainte que les Démocrates soient décrits comme Satan et le mal intérieur car les défauts de caractère de Trump sont atténués au point de devenir insignifiants dans ce drame parce que l’homme est un instrument entre les mains de Dieu, en tout cas selon leur vision.
CounterPunch indique qu’en 1994, le Républicain conservateur Barry Goldwater a exprimé ses inquiétudes quant à une prise de contrôle de son parti par des fondamentalistes chrétiens en disant: «Croyez-moi, si ces prédicateurs prennent le contrôle du Parti républicain et ils essaient certainement de le faire, ce sera un terrible désastre. Honnêtement, ces gens me font peur. La politique et la gouvernance nécessitent des compromis. Mais ces fondamentalistes chrétiens croient qu’ils agissent au nom de Dieu, ils ne peuvent donc pas faire de compromis et ne veulent pas le faire. Je le sais, j’ai essayé de traiter avec eux.»
Il y a vingt-cinq ans, des prédicateurs évangéliques sont devenus actifs au sein du Parti républicain et ont attaqué l’avortement et les relations homosexuelles. Cependant, les Républicains traditionnels n’ont pas adopté la rhétorique des Evangéliques mais ont accueilli favorablement leur soutien.
La droite chrétienne domine le Parti républicain
Aujourd’hui, la droite chrétienne domine le parti. Les valeurs conservatrices défendues par Goldwater et les valeurs américaines fondamentales de liberté, d’égalité et de démocratie ne sont plus importantes pour l’identité et le message du parti.
L’auteur estime que les craintes de Goldwater se sont pleinement réalisées et que son parti est devenu aujourd’hui un parti théocratique chrétien déguisé en Parti républicain.
CounterPunch ajoute que les principes de la séparation de l’Église et de l’État et du respect de la vie privée sont une réalité mais que la critique des croyances religieuses est devenue interdite.
Maintenant qu’une faction religieuse s’est transformée en parti politique, il n’est plus acceptable de s’y adapter surtout lorsque ses convictions entrent en conflit avec les valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de démocratie.
Topper estime que chaque Américain est tenu de protéger et de défendre la Constitution et les valeurs qu’elle garantit et lorsqu’une religion attaque le cœur des principes fondateurs de la nation, la critique ne doit pas être interdite.
Tout comme les Américains rejettent la charia islamique, ils doivent rejeter toute autre version de la religion qui remplacerait le système juridique et lorsque les croyances religieuses rendent la démocratie représentative impuissante, la résistance est inévitable, ajoute-t-il. Et d’expliquer: «Même si nous ne pouvons pas sous-estimer les 39% de citoyens américains qui croient que nous vivons la fin du monde, ils doivent admettre que cette fin du monde est un mythe que les bons chrétiens peuvent respecter mais il faut accepter que c’est un fantasme tout comme ils ont accepté le fait que la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse.»
En conclusion, l’auteur affirme les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont réels et que les solutions viendront de dirigeants réalistes qui prendront des décisions rationnelles fondées sur la science et les faits. Les fantasmes et les peurs superstitieuses ne feront que perpétuer ces problèmes. Quiconque en doute devrait considérer les conséquences tragiques du fanatisme religieux tout au long de l’histoire depuis l’Inquisition jusqu’à la Porte du Paradis puis comparer le bien-être des personnes vivant dans les démocraties libérales à celui des nations théocratiques et autocratiques en particulier celles du Moyen-Orient.
Après l’échec du rêve unitaire arabe dont sa population a longtemps été bercée, l’Irak est aujourd’hui un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones sur Israël. Et son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.
Dr Mounir Hanablia *
L’Irak est ce pays ancien bien connu correspondant grosso modo à la Mésopotamie, peuplé d’une mosaïque de communautés. Considéré comme un jalon important sur la route des Indes devant être verrouillé pour interdire l’accès au golfe Arabo-persique aux Allemands alliés des Ottomans, durant le premier conflit mondial, son accession à l’ère moderne commence en 1917 par sa conquête sur les Ottomans par les Anglais et par la découverte et l’exploitation du pétrole par une filiale de l’Anglo-persian Oil Company. Aux provinces de Basra et de Bagdad, ils adjoignent celle pétrolière kurde de Kirkouk, au grand dam des Turcs qui n’auront de cesse d’ambitionner de la reconquérir.
Une monarchie, celle des Hachémites originaires du Hedjaz, y est installée dans les années 1920 après l’expulsion du Roi Fayçal de Syrie par les Français. Et toutes les révoltes sont matées par la Royal Air Force, qui n’hésite pas à bombarder les populations et les habitations civiles sans aucune considération du nombre de victimes. Ainsi Sulaymaniyah dans le Kurdistan est pratiquement détruite en 1926.
La monarchie hachémite en Irak est étroitement dépendante du pouvoir anglais, et sa principale ressource est constituée par les maigres dividendes concédées par l’Irak Petroleum Company. Cela n’empêche pas le pays d’adopter le parlementarisme britannique, mais celui-ci n’est que le reflet de la domination exercée sur la société par les classes éduquées des villes et les grands propriétaires terriens. Le pays demeure essentiellement rural et agricole, sans toutefois assurer ses besoins alimentaires.
Le paradoxe de l’Irak tout comme l’Egypte soumise à la domination anglaise, est son incapacité à produire suffisamment dans l’agriculture malgré ses immenses ressources hydriques. Quant à l’industrie, elle est, mis à part le pétrole, inexistante.
Durant la seconde guerre mondiale, un groupe d’officiers nationalistes, plus précisément anti-anglais, le carré d’or, prend le pouvoir et veut fournir une base à la Luftwaffe à Kirkouk dans l’espoir de voir la Wehrmacht débouler des montagnes du Caucase et du désert de Syrie pour libérer le pays de l’occupation anglaise. Le projet tourne court lorsque le chef de l’escadrille allemande envoyé à Kirkuk est tué accidentellement. Mais rares sont les Irakiens qui ont approuvé de voir leur pays s’associer aux Nazis.
Avènement de l’idéologie panarabiste
Après la seconde guerre mondiale, et avec la guerre froide, la Grande Bretagne veut faire de l’Irak une pièce essentielle du dispositif anticommuniste, avec la Turquie, l’Iran, et le Pakistan, dans ce qu’il est convenu d’appeler le pacte de Bagdad.
Entretemps s’est formé un puissant Parti communiste irakien essentiellement au sein de la communauté chiite, la plus nombreuse mais aussi la plus opprimée. Un autre parti, le Baath, créé par le visionnaire utopiste syrien Michel Aflaq, prônant la renaissance d’une mythique nation arabe, ne fait que quelques adeptes au début des années 50. Mais l’arrivée au pouvoir en Egypte des officiers libres et l’émergence du nationaliste égyptien, Nasser en tant que leader de la nation arabe, à son corps défendant semble-t-il, fournit à l’idéologie panarabiste une impulsion décisive dans sa revendication contre les puissances coloniales anglo-françaises, et sioniste. C’est peut être faire abstraction des événements d’Iran et de la lutte engagée par l’Anglo Iranian Oil Company contre Mossadeq sur la région. Mais en juillet 1958 se produit un coup d’État militaire issu d’ officiers nationalistes irakiens contre le régime royal anglophile dont la figure de proue est un ancien officier de l’armée ottomane, Nouri Saïd. La population de Bagdad se soulève à l’appel des putschistes et massacre les principales personnalités du régime dans les rues.
De Abdelkarim Kassem à Saddam Husseïn
Le nouveau régime militaire dirigé par Abdelkarim Kassem s’appuie sur les communistes, instaure la république, mais face aux Nassériens, se prétend avant tout nationaliste irakien. Kassem prétend réintégrer le Koweït à la mère patrie irakienne par la force et veut la réforme agraire, ce qui lui assure certes une réelle popularité dans la population mais désorganise la production agricole. Il est prudent en s’abstenant de remettre en question le statu quo dans le domaine du pétrole, mais se place néanmoins en porte à faux contre les puissances occidentales, les pays arabes du Golfe, ainsi que et surtout, Nasser. Il refuse néanmoins de se jeter dans les bras du Parti communiste, pourtant son seul soutien, qu’il n’hésite pas à marginaliser.
En fin de compte, après le soulèvement de Mossoul dirigé par un officier, Abderrahmane Chawaf, qui se conclut par un bain de sang perpétré contre les nationalistes arabes et les baathistes, puis plusieurs tentatives d’assassinats dont l’une dans laquelle est impliquée un certain Saddam Hussein, Kassem malgré sa popularité, et malgré l’appui de la population descendue dans la rue le soutenir, est renversé et exécuté en 1963 par des officiers nassériens soutenus par des militaires du Baath, qui ne lui ont pas pardonné les exécutions de manifestants, qu’on lui attribue. Les communistes sont pourchassés dans les rues et massacrés en masse par les militants du Baath. Pourtant l’Union syro-égyptienne s’est conclue deux années auparavant par un échec retentissant.
Le nouveau président, Abderrahmane Aref, quoique nationaliste arabe, ne veut pas être sous la coupe de Nasser. Et l’union tripartite envisagée avec l’Egypte et la Syrie est cantonnée à un simple slogan. Les militaires au pouvoir sont conservateurs sur le plan économique et social et ne veulent pas du socialisme prôné par Nasser. Ils sont hostiles aux revendications autonomistes kurdes et se lancent dans une guerre absurde au Kurdistan qui se conclut par un échec retentissant.
En 1965, ces militaires s’allient aux conservateurs du Baath et à son fondateur Michel Aflaq pour réprimer l’aile gauche du parti dirigée par l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Salah Saadi accusé de vouloir prendre le pouvoir et de faire le jeu de la branche syrienne du parti.
Des militants armés comprenant l’inévitable Saddam Hussein font irruption dans le siège du Congrès en scandant : «Une seule nation arabe au message éternel» au moment même où la scission au sein de leur parti est consommée.
Abderrahmane Aref meurt dans un mystérieux accident d’hélicoptère. Son frère lui succède en 1967 mais il n’a pas le charisme nécessaire. Il essaie bien d’obtenir un consensus minimum et de conférer au gouvernement une apparence civile, mais c’est peine perdue. Il est renversé par les militaires du Baath dirigés par Ahmed Hassan Al Bakr qui cette fois s’assurent de la réalité du pouvoir malgré l’instauration d’un conseil du commandement de la révolution. La suite on la connaît. Saddam Hussein qui est un parent du président s’assure progressivement le contrôle de la police secrète, du parti, de l’administration, de l’armée. En 1973 il élimine Nazem Al Kazzaz, le puissant chef de la police secrète, qui tente de prendre le pouvoir, et qui semble en l’occurrence avoir été victime d’une provocation soigneusement préparée. Cette affaire permet d’éliminer quelques autres rivaux et sert d’avertissement à tous ceux qui s’opposent à l’ascension du nouvel homme fort qui joue des communistes et des Kurdes les uns contre les autres afin de neutraliser toute opposition et incrimine le parti frère ennemi de Damas dans des complots dont la réalité n’est le plus souvent pas prouvée.
Saddam n’hésite pas à nationaliser le pétrole en 1972 en s’assurant le soutien de la France sans encourir l’hostilité des Britanniques et la hausse du prix du pétrole de 1973 sert ses intérêts en décuplant les revenus de l’État. Il a alors en main les moyens nécessaires pour transformer le pays et commence par mener une guerre coûteuse dans le Kurdistan qui n’aboutit pas du fait de l’appui apporté aux autonomistes par le Shah d’Iran, l’Amérique, et Israël. Les accords d’Alger avec l’Iran en 1975 en consacrant l’abandon des Kurdes lui fournit l’occasion de «pacifier» la région du nord par une politique d’arabisation forcée, de déportation, et de réinstallation des populations.
Contrôle total sur la population et culte de la personnalité
Il est vrai que l’époque est à la prospérité et la population irakienne jouit d’une élévation considérable de son niveau de vie dont le Baath tire profit pour assurer son contrôle total sur la population. Mais à partir de 1977, un nouvel adversaire apparaît, le clergé chiite. Les forces de sécurité n’hésitent pas à tirer sur la foule des pèlerins dans les lieux saints. La capture opportune sur les lieux d’un soldat syrien permet au régime d’étoffer sa thèse du complot extérieur mais Saddam est obligé de donner des gages aux religieux au détriment de la politique officiellement laïque jusque-là pratiquée.
Il est vrai que la Révolution Islamique d’Iran survenue en 1979, année à laquelle Saddam accède à la présidence, en fait désormais l’un de ses principaux ennemis. Il enfile alors les bottes du conquérant arabe musulman face au perse païen et du défenseur des régimes du Golfe. Il envahit l’Iran en 1981 avec l’appui des Occidentaux et des régimes arabes conservateurs qui financent son armée, et ses opérations militaires. La guerre lui permet d’instaurer un véritable culte de la personnalité et d’exercer un contrôle absolu sur l’armée en nommant des personnes de sa famille et de son clan aux postes les plus sensibles.
A partir de 1983, le front se stabilise grosso modo de part et d’autre de la frontière. C’est le statu quo que plusieurs offensives iraniennes meurtrières ne parviennent pas à modifier. La guerre se termine en 1989 avec l’acceptation par l’Iran des résolutions des Nations unies, et l’usage d’armes chimiques par l’armée irakienne devenue coutumière du fait contre les populations kurdes provoque le célèbre massacre de Halabja.
L’Irak a la fin de la guerre est un pays surarmé par l’Occident qui lui a même livré des usines de fabrication de gaz de combat, et ruiné, qui doit rembourser ses créanciers arabes, alors que les prix du pétrole baissent. Saddam croit alors obtenir le feu vert des Américains pour envahir le Koweït. Il juge que c’est le seul moyen pour lui de sauver ce qui lui paraît essentiel, son propre pouvoir. Le pays est alors détruit par la campagne militaire américaine sous couverture internationale Tempête du Désert, puis soumis à un sévère embargo qui fait plus de victimes que la guerre. Le Kurdistan irakien jouit d’une sécession de fait.
Le régime de Saddam est liquidé en 2003 avec l’occupation du pays par les troupes américaines opérant pour le compte d’Israël. Lui-même est pris, jugé et exécuté, pour des crimes dont on ne peut pas l’exonérer, et sa mort courageuse ne doit pas occulter sa responsabilité.
Un pays contrôlé par les Américains
En effet, le rêve unitaire arabe prôné par le Baath ne fut pour lui qu’un moyen de réaliser ses propres ambitions et il ne chercha jamais à masquer ses mesures expéditives, dont la plus spectaculaire reste sans aucun doute cette trentaine de personnes cueillies par la sécurité d’Etat à l’appel de leurs noms dans la salle du Congrès du Parti, sans avoir la possibilité de se justifier et emmenées sans autre considération vers des destinations inconnues.
On peut certes l’accréditer des nombreuses réalisations économiques et sociales du pays. Mais il ne s’agissait là que d’un vernis. La société irakienne qui pouvait se targuer de posséder la classe la plus cultivée du Moyen-Orient dans les années 50, ne s’est pas sous le Baath laïc modernisée en profondeur, et la meilleure preuve en est l’irruption de Daech de ses entrailles quelques années après.
D’autre part, les succès attribués au régime exclusivement issus de la rente pétrolière n’ont pas assuré la transition vers une société sans pétrole. La réforme agraire n’a pas assuré au pays l’autosuffisance alimentaire que ses ressources en eau eussent dû lui assurer. Au contraire, les huit années de guerre contre l’Iran ont assuré à la Turquie voisine l’opportunité pour réaliser le gigantesque projet Atatürk de barrages de retenue sur les cours de l’Euphrate et du Tigre. Quant à l’industrialisation militaire dont elle avait acquis le savoir-faire avec la guerre contre l’Iran, l’occupation américaine l’en a privée.
Aujourd’hui l’Irak est toujours un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones. Et son avenir paraît plus dans un modèle de cohabitation de communautés disparates à la libanaise que dans l’émergence véritable d’une nation. Pour tout dire, son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.
* Médecin de libre pratique.
‘‘Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship’’, de Marion Farouk-Sluglett et Peter Sluglett, éd. I. B. Tauris, 25 août 2001, 416 pages.
Né en 1958 à Mateur, Jalel El Gharbi est poète, romancier, essayiste et traducteur tunisien.
Ancien professeur de littérature française à la Faculté des Lettres de la Manouba, il est l’auteur d’essais et de travaux sur Baudelaire, Jules Supervielle, Michel Deguy, José Ensch, et d’un roman, En quête d’une ombre.
Vient de paraître de lui, un recueil de poésie, A l’heure du limoncello, suivi de Dialogues du maître aux Ed. Asmodée Edern, en Belgique.
Les unités de sécurité ont arrêté 321 individus «dangereux» qui seraient impliqués dans le trafic de drogue et diverses infractions pénales, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
«Les opérations ont eu lieu à l’aube du vendredi [22 novembre 2024] dans le gouvernorat de Bizerte et dans celui de Béja, dans le nord-ouest de la Tunisie», a-t-on indiqué.
Selon le communiqué, 20 plaques, 27 pièces de drogue de type cannabis, 15 100 comprimés psychotropes, cinq fusils de chasse, un pistolet et 596 cartouches de chasse ont été saisis lors de ces raids.
Le ministère a souligné que ces opérations s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de sécurité nationale impliquant diverses unités de sécurité.
Le magazine spécialisé Africa Energy se demande si l’immense potentiel de la Tunisie en matière d’énergies renouvelables peut triompher de ses politiques désastreuses.
«La Tunisie a certaines des meilleures perspectives en matière d’énergies renouvelables en Afrique. Elle dispose de bonnes ressources éoliennes, d’excellentes ressources solaires et d’un fort impératif économique pour remplacer le gaz algérien importé et coûteux. Sa proximité avec l’Europe signifie également qu’elle sera parmi les premiers pays à bénéficier du HVDC et – potentiellement – de la technologie de l’hydrogène vert», note le magazine dans un récent article. Il estime que notre pays dispose d’«excellents responsables» dirigeant la politique du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie qui souhaitent que les projets en cours en matière d’énergies renouvelables réussissent. Mais ils n’ont pas vraiment les coudées franches et font face à certaines contraintes, estime-t-il.
Africa Energy, qui a pesé les risques et les opportunités, se montre plutôt sceptique. Le fait que les autorités s’empressent de désigner à chaque fois des boucs émissaires et de prétendus «profiteurs» parmi les opérateurs économiques rend la réalisation des projets beaucoup plus difficile qu’elle ne devrait l’être, estime l’auteur de l’article. Qui pointe également du doigt la politique macroéconomique du gouvernement, qu’il qualifie d’inflationniste et de dépendante des subventions.
«Sicile et Tunisie : des saveurs communes entre tradition et influences méditerranéennes» : tel est le titre d’une conférence organisée par l’ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien de Tunis à l’Institut supérieur d’études touristiques et hôtelières de Sidi Dhrif, dans le cadre de la IXe Semaine de la cuisine italienne dans le monde.
Giuseppe Cerasa, directeur du ‘‘Guide dei Ristoranti di La Repubblica’’, et Abdel Aziz Hali, journaliste à La Presse et fondateur de la revue ‘‘Mangeons Bien’’, ont exploré avec Antonino Mostaccio, président de Slow Food Messina, et Chokri Bassalah, chef technique d’Iseth -Sidi Dhrif Institute les liens profonds entre les cuisines sicilienne et tunisienne, soulignant comment, au fil du temps, ces traditions se sont influencées mutuellement.
De la discussion, introduite par l’ambassadeur italien, Alessandro Prunas, une attention particulière a également émergé sur des questions telles que la défense territoriale et la résilience au changement climatique.
Une dégustation a ensuite célébré les saveurs partagées : des plats typiques siciliens ont été présentés par les chefs Adriana Sirone et Emanuele Gregorio du restaurant messin Casa e Putia, soutenus par la chef tunisienne Noura Aloui de la coopérative Lella Kmar El Baya, une entreprise locale de durabilité et valorisation des produits biologiques.
Kaïs Saïed a demandé une nouvelle fois aux forces de police d’appuyer les efforts des agents de contrôle économique pour mettre fin à la spéculation, aux monopoles et à la hausse des prix, assimilant ainsi ces hausses des prix pour mettre fin à la spéculation, aux monopoles et à la hausse des prix à des actes criminels.
Le président de la république a réitéré cette demande en recevant, vendredi 22 novembre 2024, au Palais de Carthage, le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri et le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité nationale, Sofiene Bessadok.
Selon communiqué officiel, la réunion a porté sur les résultats des opérations en cours, menées par les forces de sécurité pour démanteler les réseaux délictuels, notamment ceux impliqués dans le trafic de drogue, et pour lutter contre toutes les formes de criminalité, ainsi que «pour mettre fin à la spéculation, aux monopoles et à la hausse des prix», ajoute le communiqué, qui assimile ainsi les hausses des prix, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires, dont continuent de se plaindre les citoyens, à des actes criminels, estimant sans doute que ces hausses de prix sont provoqués par des spéculateurs pour réaliser davantage de profits aux dépens des consommateurs.
Cela est assez juste et la spéculation a toujours existé dans notre pays. Bourguiba s’en plaignait déjà dans ses discours depuis les années 1960. Sauf que ce fléau se nourrit généralement des dysfonctionnements du marché et du déséquilibre existant entre l’offre et la demande, et pour en venir à bout, les contrôles économiques et la répression policière sont nécessaires, mais pas suffisantes.
Aussi est-il temps de se pencher également sur les causes structurelles de la rareté de certains produits sur le marché et d’essayer d’y remédier, sachant que le meilleur remède contre la spéculation et la hausse des prix reste une croissance de la production et un meilleur approvisionnement du marché. C’est sur ces leviers qu’il va falloir surtout agir pour mieux réguler le marché et faire pression sur les prix. D’autant que la répression tarde à donner de résultats.