La vente forcée de Chrome de Google aux États-Unis se heurte à des obstacles juridiques
Les efforts déployés par les autorités américaines de la concurrence pour démanteler Alphabet en forçant la vente de son navigateur Google Chrome et d’autres propositions visant à limiter sa domination sur le marché des moteurs de recherche risquent de se heurter à des contestations judiciaires au motif que les mesures prises sont extrêmes.
Après une décision rendue en août, les procureurs du ministère américain de la Justice ont fait valoir, mercredi 20 novembre 2024, devant un juge que l’entreprise devait vendre Chrome, partager les données et les résultats de recherche avec ses concurrents et éventuellement vendre son logiciel pour smartphone Android.
Ces propositions s’inscrivent dans le cadre d’une procédure historique visant à remodeler la manière dont les utilisateurs recherchent des informations. Mais, l’arrivée au pouvoir l’an prochain du nouveau président Donald Trump, favorable aux entreprises, pourrait changer la donne et les procédures judiciaires pourraient durer des années, selon les experts.
« Cela me semble exagéré », a déclaré Kevin Walkush de Jensen Investment Management, qui détient des actions Google et est sceptique quant à la possibilité d’une cession de Chrome.
Le ministère de la Justice a demandé et obtenu le démantèlement de Microsoft au début des années 2000, après qu’il a été accusé de monopoliser illégalement le marché des navigateurs Web. Cette décision a été annulée par une Cour d’appel et Microsoft et le DOJ ont finalement trouvé un accord. M. Walkush s’attend donc à ce que l’affaire Google prenne des années à se régler, le temps
que l’entreprise fasse appel. « Les roues de la justice ne tournent pas vite », a-t-il déclaré.
Google a qualifié l’approche du ministère de la Justice de « dépassement de pouvoir gouvernemental sans précédent qui porterait préjudice aux consommateurs, aux développeurs et aux petites entreprises américaines ». En citant comme exemples la diminution de la confidentialité des utilisateurs et la diminution du financement des entreprises telles que le fabricant de navigateurs Mozilla lorsqu’elles proposent la recherche Google.
Les divisions et la colère ont éclaté au grand jour lors de la COP29 jeudi, à l’approche de la date limite de clôture. L’affaire pourrait également être contestée par Trump. Alors que l’administration Trump avait initialement déposé une plainte contre Google au cours de son premier mandat, il a indiqué en octobre qu’il pourrait ne pas démanteler l’entreprise. Car cela pourrait nuire à l’industrie technologique américaine, à un moment où la concurrence s’intensifie avec la Chine dans des domaines tels que l’IA.
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