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INTERVIEW | Michel Bauer, représentant de la KAS Tunisie : L’humain au cœur du management de demain

Au-delà des technologies et des standards, Michel Bauer, représentant Résident de la fondation Konrad Adenauer Tunisie, rappelle que l’essence des HR Awards réside dans la valorisation du capital humain. L’IA, la digitalisation et les nouvelles pratiques ne prennent sens que lorsqu’elles renforcent l’éthique, la loyauté et la confiance. Dans cette vision, l’humain reste le cœur battant du management de demain.

Entretien :

Quelle a été la motivation initiale de la KAS à soutenir les HR Awards en Tunisie ?

La KAS et l’ARFORGHE entretiennent un partenariat solide qui remonte aux années 1990. Ensemble, nous avons lancé le Prix RH en 2013, mais notre collaboration ne se limite pas à cette initiative : nous portons également depuis de nombreuses années une série d’activités complémentaires — conférences, séminaires, formations spécialisées, et plus récemment une Académie RH. C’est un partenariat cohérent, durable et fondé sur une vision commune.

La motivation de la KAS à s’associer à l’ARFORGHE repose sur une conviction forte : le développement économique durable ne peut être atteint sans une gestion moderne, responsable et inclusive des ressources humaines. Les ressources humaines constituent un pilier essentiel de toute économie ; leur développement est directement lié à la capacité d’un pays à innover, à attirer les talents, et à renforcer la compétitivité de ses entreprises.

Comment la KAS perçoit l’impact de ces prix sur la culture de gestion des ressources humaines dans les entreprises tunisiennes ?

En tant que fondation engagée pour la démocratie, la bonne gouvernance et le développement durable, la KAS considère que soutenir des initiatives comme le Prix RH fait partie d’une démarche plus large visant à promouvoir une culture de gouvernance responsable, encourager la transparence et renforcer les capacités des acteurs économiques et sociaux.  Cet engagement s’inscrit directement dans les principes de l’économie sociale de marché, une philosophie qui place l’humain et l’équité au cœur du développement économique. En tant qu’institution allemande, il nous tient particulièrement à cœur de voir que l’ARFORGHE partage cette vision et en est un véritable porteur en Tunisie.

« Les ressources humaines sont un pilier essentiel de toute économie. Leur développement conditionne l’innovation, l’attractivité des talents et la compétitivité des entreprises. »

Comment définissez vous votre rôle dans la démarche adoptée par l’Arforghe pour améliorer les pratiques RH ?

Notre rôle de partenaire stratégique est donc de soutenir, accompagner et renforcer ces initiatives, tout en laissant à l’ARFORGHE la pleine maîtrise de l’expertise RH. La KAS apporte un cadre de valeurs, un appui institutionnel, et une vision internationale qui complètent l’expertise locale d’ARFORGHE.

Comment la KAS évalue l’importance d’intégrer les droits humains et la diligence environnementale dans les pratiques RH ?

Pour la KAS, les droits humains, la responsabilité sociale et la diligence environnementale ne sont plus des thématiques optionnelles : ce sont aujourd’hui des piliers essentiels d’une gouvernance moderne et durable. Notre mission, en Tunisie comme ailleurs, consiste à promouvoir une culture où le développement économique va de pair avec le respect des valeurs humaines fondamentales et la protection de l’environnement.

Dans ce cadre, les pratiques RH occupent une place centrale. Elles déterminent la qualité du climat social, elles influencent la loyauté, la motivation et la dignité au travail, et elles façonnent la manière dont les entreprises assument leur responsabilité sociétale. Avec ARFORGHE, qui possède une expertise locale approfondie, nous soutenons l’intégration progressive de ces principes à travers : la sensibilisation, la formation, le partage d’expériences internationales et la mise en valeur des entreprises pionnières. Cette alliance permet de faire converger les valeurs de la KAS et l’expertise RH d’ARFORGHE au service d’une économie plus responsable.

« L’humain reste le cœur battant du management de demain. Les technologies n’ont de sens que lorsqu’elles renforcent l’éthique, la loyauté et la confiance. »

Selon vous, en quoi les HR Awards contribuent ils à renforcer la qualité du management quotidien au sein des entreprises ?

Les HR Awards jouent un rôle essentiel : ils prouvent que l’adoption de standards internationaux est possible, même dans le contexte tunisien, offrent des modèles positifs et facilement reproductibles, valorisent les efforts des entreprises engagées et créent une dynamique d’émulation et d’amélioration continue.

En mettant en lumière les success stories, le prix devient un véritable levier de sensibilisation et un outil pour changer progressivement la culture managériale.

 Quel est le rôle de l’IA dans la transformation RH et quels sont les garde-fous nécessaires pour éviter les dérapages ?

L’intelligence artificielle transforme aujourd’hui les pratiques RH dans le monde entier, et la Tunisie ne fait pas exception. L’IA peut apporter des progrès significatifs dans l’automatisation administrative, l’amélioration du recrutement, la gestion plus précise des compétences, ainsi que les formations personnalisées et l’optimisation de la planification.

Toutefois, en tant que fondation engagée pour la démocratie et l’éthique, la KAS insiste sur la nécessité de développer une IA responsable, fondée sur :

  • la protection stricte des données personnelles,
  • la transparence des algorithmes,
  • la prévention des biais discriminatoires et le maintien d’un contrôle humain dans les décisions sensibles.

Pour nous, la technologie doit renforcer la dignité humaine, et non la remplacer ou la fragiliser.

C’est l’un des principes fondamentaux de l’économie sociale de marché : l’innovation doit être mise au service de l’humain.

« Les HR Awards valorisent les entreprises engagées, offrent des modèles reproductibles et stimulent une dynamique d’amélioration continue. »

Pensez-vous qu’il faille adopter l’idée d’une intégration future d’une catégorie “innovation numérique / IA responsable dans les futures éditions des Awards ?

La KAS serait tout à fait favorable à cette évolution, car elle s’inscrirait pleinement dans notre engagement pour une gouvernance moderne, transparente et centrée sur l’humain.

Bien entendu, la décision finale revient à ARFORGHE, en tant que porteur technique du prix.

« Pour la KAS, l’innovation doit renforcer la dignité humaine. Elle ne doit ni la remplacer, ni la fragiliser, notamment dans les usages de l’IA. »

Comment les HR Award peuvent œuvrer à rapprocher la Tunisie des standards internationaux ?

Oui, sans aucun doute. Le HR Award permet de diffuser des standards et des bonnes pratiques alignés sur les références internationales, de promouvoir une gouvernance plus transparente, de renforcer la crédibilité des entreprises tunisiennes et d’encourager une culture managériale plus moderne et plus responsable.

Cette dynamique contribue non seulement à l’amélioration de l’écosystème RH tunisien, mais aussi à renforcer la confiance des acteurs économiques, tant au niveau national qu’international. Elle rapproche la Tunisie des standards européens et internationaux, tout en consolidant la gouvernance économique et sociale du pays.

Entretien initié par Amel Belhadj Ali

Bio Michael Bauer :

Michel Bauer, représentant Résident de la fondation Konrad Adenauer Tunisie dirige depuis septembre 2025 le bureau de la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) en Tunisie, où il supervise également les activités de la Fondation en Libye.

Dans ce rôle, il s’attache à promouvoir le dialogue politique, la coopération régionale et le soutien aux réformes démocratiques. De 2021 à août 2025, il a été responsable du bureau de la KAS à Beyrouth, au Liban. Il y a mené de nombreux projets portant sur l’éducation politique, la bonne gouvernance, la décentralisation ainsi que sur le dialogue régional, avec un accent particulier sur la Syrie et le Moyen-Orient.

Avant de rejoindre la KAS, il a travaille pendant plusieurs années comme analyste et consultant en politique internationale et en sécurité. Ses recherches et conseils ont porte notamment sur les questions européennes et moyen-orientales au sein de différents instituts de recherche et de conseil.

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Moez Belkhiria – PDG de BSB Toyota : Le défi permanent continue

Dans cet entretien réalisé dans le cadre de la 2ème édition du Hors-Série sur le marché de l’Automobile de webmanagercenter, Monsieur Moez Belkhiria, Président-directeur général de BSB Toyota, explique comment, par la vision et la conviction d’un homme, en l’occurrence feu Béchir Salem Belkhiria, fondateur du Groupe éponyme, la marque nippone est devenue incontournable dans le paysage automobile tunisien. 

Et ce n’est pas tout, car le patron de Toyota Tunisie avance des propositions à même de “révolutionner” le marché automobile dans notre pays, entre autres la création d’«une zone franche de l’automobile». Monsieur Belkhiria est convaincu que le site  tunisien possède d’importants atouts en termes d’investissements étrangers, de création d’emplois et donc de richesses.

Moez Belkhiria - BSB Toyota
Moez Belkhiria – BSB Toyota

Le groupe BSB est l’importateur officiel de la marque japonaise Toyota depuis maintenant 45 ans. Une grande et longue histoire non ?

Moez Belkhiria : Avant de parler de Toyota, je voudrais parler du fondateur de BSB, feu Béchir Salem Belkhiria qui, après avoir fait des études en gestion et commerce en France, est parti aux Etats-Unis poursuivre des études en Management and business administration (MBA).

Il rentre en Tunisie en 1959. Avec une vision, une grande vision. La Tunisie venait d’accéder à l’indépendance, mais ses relations économiques et commerciales se faisaient essentiellement avec la France et subsidiairement avec l’Europe. Il y avait également quelques produits américains sur le marché tunisien mais introduits par des sociétés françaises (problème de langue oblige), etc.

Si Béchir avait une autre vision selon laquelle l’Asie représentait un futur économique prometteur que la Tunisie se devait de saisir, et développer ainsi des relations commerciales avec les pays du Sud-est asiatique, Japon et Corée du Sud essentiellement.

« De retour en Tunisie en 1959, après des études en France et aux États-Unis, Béchir Salem Belkhiria refuse de faire carrière dans l’administration pour créer son propre business et ouvrir le pays à l’Asie. »

 

En fait, alors qu’il aurait pu travailler dans une administration publique, Béchir Salem Belkhiria a choisi de créer son propre business. Il contacte une société japonaise, en l’occurrence Sharp Corporation, un des géants mondiaux du matériel bureautique et de l’informatique. C’est ainsi qu’il obtient la représentation de Sharp en Tunisie. C’était aux alentours des années 1966-67.

Et c’est ainsi que les relations entre la société BSB et les Japonais ont commencé.

Après Sharp, si Béchir a pensé à l’automobile. Il avait choisi d’introduire Toyota en Tunisie, une marque qui monte, mais surtout une marque synonyme de fiabilité et de qualité. Après quelques contacts, ils ont fini par signer un «Gentlment Agreement».

Dans les années 70, vu les relations économiques et commerciales essentiellement avec l’Europe, plus particulièrement avec la France, il y avait un blocage dans l’importation et la distribution des véhicules japonais sur le marché tunisien, le gouvernement tunisien de l’époque refusait cela.

Mais Béchir Salem Belkhiria était quelqu’un qui débordait d’idées, alors il trouva une première solution, laquelle consistait à vendre en hors-taxe (HT) des voitures aux diplomates accrédités en Tunisie, aux sociétés offshore et aux Tunisiens résidents à l’étranger. Si vous voulez, en ce temps, il s’agit d’une idée innovante. Et mieux, il avait obtenu une autorisation de la Banque centrale de Tunisie pour pouvoir vendre les voitures en devises étrangères. C’était quelque chose d’extraordinaire dans les années 70 et 80.

Ceci pour vous dire que c’est petit à petit que la marque Toyota a commencé à se développer en Tunisie.

Après le décès de Béchir Salem Belkhiria en 1985, nous ses neveux avons continué à gérer la société qu’il a fondée et tenter de relever ce qu’était son slogan, «le défi permanent»… En fait, pour lui, il fallait s’inspirer voire imiter les pays du Sud-est asiatique (Corée du Sud, Taiwan, Singapour, Malaisie…).

Hors-Série - Marché de l'Automobile 2021Pour revenir à Toyota, nous avons signé le premier contrat de représentation de la marque en Tunisie en 1988. C’était la période où le gouvernement a voulu encourager le tourisme saharien. Les agences de voyage avaient besoin de véhicules 4×4, car auparavant elles n’utilisaient que les Land Rover. C’était suite à un appel d’offres lancé par le ministère du Commerce que la société BSB avait remporté. Et nous avons pu importer 250 unités de Land Cruiser.

Ce fut le vrai démarrage de la marque Toyota en Tunisie. Sauf qu’on était limité à l’importation des 4×4, des véhicules utilitaires pour tout ce qui est appel d’offres ou agences de voyage. Autrement dit, on n’avait pas le droit d’importer des voitures particulières, pour la simple raison que tout ce qui concerne la distribution de voitures particulières était contrôlé par l’Etat et les proches de l’ancien président de la République.

Cette situation dura jusqu’en 2012, pour pouvoir obtenir enfin l’autorisation d’importation et de vente de voitures particulières, ce qui a permis à la marque Toyota de se développer sur le marché tunisien.

« Pour Béchir Salem Belkhiria, l’Asie représentait un futur économique prometteur et la Tunisie devait nouer des relations commerciales structurées avec le Japon et la Corée du Sud. »

La marque Toyota est dans le top 10 des marques, en nombre d’immatriculations en Tunisie. C’est quand même une grande responsabilité quant à la gestion de la relation client, l’animation du réseau…

Vous avez parfaitement raison. Mais pour tout ce qui est qualité, Toyota, en tant que marque automobile, est la référence mondiale dans le système Kaizen ; système qui a été développé par Toyota Motor Corporation et qui est devenu un système de gestion de qualité et de performance.

Il y a le Kaizen pour tout ce qui est qualité et relation avec le client/optimisation, mais également le Toyota Production System. Donc, la gestion de la qualité est dans le gène de Toyota.

Il est très important d’assurer le service après-vente en plaçant le client comme priorité. En clair, il est bon d’acheter un produit de qualité, mais encore mieux d’avoir un service qui suit derrière. Et c’est cela notre priorité absolue, parce nous sommes convaincus qu’un client satisfait c’est une assurance pour l’avenir de la marque..

A part cela, le SAV détermine en grande partie l’avenir de la société, étant donné qu’il constitue un service générateur de revenus. Et c’est très important dans un marché de plus en plus concurrentiel et exigeant. On n’est plus au moment où le client devait attendre des mois voire des années pour avoir sa voiture, ce sont les concessionnaires qui vont maintenant vers les clients.

AGYA populaire est parmi les voitures les moins chères de cette catégorie, une success story sur le marché…

Votre question est pertinente. En fait, le marché tunisien de l’automobile en particulier et mondial en général est devenu tellement concurrentiel que les constructeurs sont obligés de s’adapter pour satisfaire les clients, en proposant des modèles qui répondent à leurs demandes, à leur goût, en termes de qualité et de prix. C’est l’objectif principal.

Dans cette optique, Toyota, en tant que numéro 1 mondial dans le secteur de l’automobile, et puis dans sa stratégie de développement, est en train de produire un modèle qui répond à cette demande. Et on sait que le marché tunisien, davantage que les autres, est un marché avec un pouvoir d’achat limité.

C’est en tenant compte de tous ces facteurs que Toyota a développé le modèle AGYA qui propose un excellent rapport qualité/prix tout en gardant la qualité Toyota, parce qu’on ne peut pas sacrifier la qualité juste pour pouvoir vendre.

Nous espérons que l’arrivée de ce modèle sur le marché tunisien dans les conditions actuelles pourrait permettre à BSB Toyota Tunisie d’augmenter ses parts de marché.

C’est un modèle qui a bien réussi jusqu’à présent. En plus, on l’a en deux versions : “voiture populaire“ et qui est l’une des moins chères sur le marché, et on l’a dans une version 5 CV (en boite manuelle et boîte automatique) à des prix très compétitifs également (39.000 dinars la boîte manuelle, et 42.000 dinars la boîte automatique).

« Le véritable décollage de Toyota en Tunisie commence avec l’importation de 250 Land Cruiser, à la faveur d’un appel d’offres lié au développement du tourisme saharien. »

Toyota fait partie des marques les plus échangées sur le marché de l’occasion. L’activité reprise-vente de voitures d’occasion est-elle dans votre stratégie de développement ?

Tout à fait. Cela rentre dans notre politique et stratégie de développement. D’ailleurs, nous sommes en train de préparer la structure de l’établissement qui va accueillir l’activité reprise-vente de voitures d’occasion Toyota. Nous prenons cette activité très au sérieux, car il s’agit d’un excellent moyen non seulement de vendre plus de voitures mais aussi et surtout de satisfaire les clients et faciliter le processus d’achat. Nous lui proposons de reprendre sa voiture Toyota et de lui en revendre une neuve. Ça aussi c’est un argument de vente supplémentaire qui va nous permettre d’optimiser nos ventes de voitures.

Cependant, il y a un problème actuellement, comme je l’ai dit plus haut, nous avons déjà commencé à vendre des voitures particulières il y a huit ans, autrement dit, nous avions déjà anticipé le mouvement. Or, la durée moyenne pour la revente de sa voiture pour le Tunisien est de 10 ans (y en a qui le font 5-7 ans, d’autres à 12-13 ans). Donc, nos véhicules sur les routes sont relativement neufs, et il n’y en a pas beaucoup sur le marché. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les sites de vente de véhicules d’occasion, dès qu’une voiture Toyota est proposée, elle trouve tout de suite preneur.

Cela n’empêche, la vente d’occasion figure bel et bien dans notre démarche ; et d’ici l’année prochaine, la structure dédiée sera prête, parce que cela rentre dans notre programme d’investissement, en collaboration avec la maison mère au Japon pour encourager les clients à venir acheter les nouveaux véhicules Toyota.

Toyota a été le premier constructeur à développer la voiture hybride dans le monde. En Tunisie le groupe BSB est le premier concessionnaire à se lancer dans la vente des modèles hybrides. Quels sont les avantages de ce type de motorisation et les contraintes qui freinent le développement des voitures propres ?

Pour les avantages, je dois vous avouer que nous avons été très agréablement surpris de constater que le Tunisien s’intéressait à ce genre de véhicule, car en ramenant cette voiture, on n’était pas très optimiste. Raison pour laquelle nous avions misé sur 10 unités par mois, ce qui devait faire 100 unités par an. Eh ben, il s’est avéré qu’au cours de la première année de lancement, on avait dépassé les 200 unités.

L’avantage de la Toyota hybride, c’est son histoire, cela fait plus de 20 ans que Toyota développe la technologie hybride, ce qui en fait le numéro 1 dans le monde.

L’avantage de l’hybride vient du fait qu’il est équipé de deux moteurs : un moteur thermique avec essence normale, et un moteur électrique qui est alimenté par une batterie.

« J’ai proposé la création d’une zone franche de véhicules en Tunisie pour servir la Libye, l’Algérie et l’Afrique subsaharienne, mais nous faisons face à des blocages, à des autorisations et des interdictions successives. »

 

Quand vous êtes au centre-ville avec une moyenne de vitesse qui ne dépasse pas les 50-60 Km/h à cause des embouteillages, c’est le moteur électrique qui fonctionne, autrement dit, vous ne consommez pas de carburant. Et quand vous dépassez les 60 Km/h, c’est le moteur à essence qui prend le relais. Mais pas que cela, car en même temps il recharge la batterie électrique. Il y a également le système de freinage, quand vous freinez, ça crée de l’énergie laquelle recharge la batterie. Du coup, nous avons un gain en carburant impressionnant, de l’ordre de plus de 50%.

Pour autant, nous avons un problème au niveau de la taxation des véhicules. Prenons l’exemple d’une RAV4 que nous proposons en deux versions ; la version normale (essence) est équipée d’un moteur de 2 L. Si on prend une RAV4 hybride, elle est équipée de deux moteurs : un moteur à essence de 2,5 L et un moteur électrique. Mais comme en Tunisie la taxation des véhicules se fait sur la base de leur cylindré, la taxation augmente sensiblement pour le 2,5 L. Donc, même avec l’encouragement de l’Etat de réduire de 30% les droits et taxes sur l’hybride, la RAV4 hybride reste relativement chère.

Et pourquoi l’hybride a un moteur de 2,5 L ? C’est parce que, comme il est équipé de deux moteurs, le poids de la voiture est plus important, donc on a besoin d’un moteur à essence plus puissant pour supporter tout ça. Voilà donc le handicap majeur : la taxation.

A titre de comparaison, au Maroc la voiture hybride, petite ou grande, est taxée à 2,5% de droits de douane. En Tunisie, nous avons essayé de convaincre le ministère des Finances de réduire les droits de douane, en vain ; ils veulent tirer le maximum de droits de douane avec l’importation de véhicules. Pour eux, c’est une équation : combien de millions de dinars ils collectent chaque année en droits de douane avec l’importation de véhicules : en année normale, ils récoltent par exemple 100 MDT parce que c’est ce qui est prévu dans le budget de l’Etat, avec l’hybride ils descendent à 60-70 MDT peut-être. Malheureusement, c’est un mauvais calcul, car la différence ils la gagneraient dans le carburant qui est importé et subventionné.

Il y a aussi la voiture électrique. Nous avons chez Toyota l’avantage de posséder la voiture hybride qui ne nécessite pas d’infrastructure particulière (une borne, une prise, etc.). Mais nous avons aussi le véhicule Toyota 100% électrique. Malheureusement, ce genre de véhicule nécessite une infrastructure dédiée, des investissements énormes, des installations gigantesques, et le pays n’a pas les moyens pour cela actuellement. De ce fait, les concessionnaires, y compris Toyota, doivent attendre. Sans oublier que l’électricité elle-même coûte très cher en Tunisie. 

« La gestion de la qualité est dans le gène de Toyota, avec le Kaizen et le Toyota Production System ; le service après-vente est devenu notre priorité absolue. »

Compte tenu de ce qui précède, comment voyez-vous le secteur automobile en Tunisie, dans 10-15 ans ?

Je dirais tout d’abord que la Tunisie et Cuba restent peut-être les seuls marchés au monde qui contrôlent l’importation de véhicules, en utilisant le système de quotas, c’est-à-dire que l’Etat fixe le volume annuel d’importation pour l’ensemble des concessionnaires. Cela n’a plus de sens. Il faut ajouter que la taxation des véhicules est l’une des plus élevées au monde. A part la voiture dite « populaire », la voiture 5 CV normale entrée de gamme subit plus de 50% de droits et taxes (TVA, droits de consommation, etc.). Les concessionnaires sont également les plus taxés au monde (ils payent un impôt de 35% comme les banques).

Autrement dit, le développement du secteur de l’automobile se heurte à beaucoup d’obstacles : quota, limitation des volumes – du coup on ne laisse pas le client choisir ce qu’il veut… Pour qu’il y ait des investissements dans l’après-vente, l’amélioration de la qualité de service, l’emploi pour le développement du réseau à travers tout le pays, il est indispensable de libéraliser le marché.

La Tunisie est un petit pays par sa géographie et sa population, mais nous avons la Libye à côté qui est un marché très important qui n’a pas de concessionnaires mais qui importe des milliers de véhicules, essentiellement d’Europe et des pays du Golfe. C’est un pays qui a des frontières avec l’Afrique subsaharienne (Niger, Tchad essentiellement). Nous avons également l’Algérie qui a d’énormes problèmes en matière d’importation de véhicules neufs…

Estimant qu’il s’agit là des réelles opportunités pour la Tunisie, j’ai proposé la création  «d’une zone franche de véhicules en Tunisie » (l’exemple de Dubaï), étant donné que nous avons le port et des terrains qui vont avec, chaque marque pourrait louer un espace dans cette zone franche, sans payer des droits et taxes, mettre leurs véhicules dans leurs entrepôts et promouvoir leurs ventes en Algérie, Libye, pays d’Afrique subsaharienne, etc.

Au lieu de cela, on crée toutes sortes de blocages, avec des demandes d’autorisation, interdiction d’exportation et d’importation de et vers la Libye et l’Algérie, risque de trafic de devises par-ci, risque d’autre chose par-là, etc.

A Dubaï, en deux heures de temps, vous avez tous les papiers nécessaires pour l’exportation de votre véhicule. A méditer.

Propos recueillis par Tallal BAHOURY

EN BREF

  • Moez Belkhiria revient sur la vision de son oncle, Béchir Salem Belkhiria, qui a ouvert la Tunisie aux marques japonaises Sharp puis Toyota.
  • Il décrit le développement progressif de Toyota, des 4×4 pour le tourisme saharien jusqu’aux voitures particulières et aux modèles hybrides.
  • Il souligne l’importance du service après-vente, de la qualité et de l’hybride sur un marché au pouvoir d’achat limité.
  • Il critique la fiscalité et le système de quotas, qu’il juge pénalisants.
  • Il défend l’idée d’une zone franche automobile pour faire de la Tunisie une plateforme régionale.

(Interview publiée dans le Hors-Série Automobile de Septembre 2021)

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Patrimoine oasien : l’UNESCO et la Tunisie définissent les critères pour choisir l’oasis la plus vulnérable

Une réunion préparatoire sur l’initiative de l’Unesco pour la sauvegarde des systèmes des oasiens en vue de « Soutenir le rôle de la Culture dans le développement durable », s’est tenue mercredi au siège de la Commission nationale pour l’éducation, la science et la culture.

L’objectif de cette rencontre, tenue en présence du Secrétaire général adjoint de la Commission, Issam Louhichi, du Responsable du programme Culture du Bureau régional de l’Unesco pour le Maghreb, Karim Hendili, du président de la Fondation Docteur Sadok Besrour et de représentants et experts des divers ministères concernés par la sauvegarde des oasis les plus vulnérables, est le lancement début 2026 d’un projet-pilote de sauvegarde des systèmes oasiens en Tunisie.

L’experte en Culture et Patrimoine et Directrice des Musées au ministère des Affaires Culturelles, Hajer Krimi a présenté, à cette occasion, le cas de l’oasis de Gabès, soulignant le fait qu’elle soit une oasis traditionnelle. Cet unique système oasien maritime du bassin méditerranéen a une agriculture diversifiée, mais il également marqué par sa vulnérabilité du fait d’une genèse de la plus haute antiquité et de la baisse des ressources en eau, a-t-elle ajouté.

L’approche choisie par les divers intervenants pour cette priorité est une approche culturelle et patrimoniale. Ils ont identifié une série de critères identifiant le système oasien à sauvegarder et qui doit avoir, notamment, comme spécificité l’occupation humaine, l’étendue de sa superficie, la fragilité de son écosystème et un patrimoine matériel et immatériel.

Un autre terme de référence a été choisi, pour cette identification, a consisté en la sélection d’une oasis traditionnelle et non pas moderne et mixte (comportant une partie traditionnelle et une partie moderne) qui existent toutes en Tunisie.

La série des critères de sélection du futur système oasien sera ensuite débattue lors de la prochaine réunion prévue en janvier 2026 avec toutes les parties présentes, et qui permettra, en principe, de choisir l’oasis à sauvegarder qui fera l’objet de ce projet-pilote de l’Unesco de sauvegarde des systèmes oasiens pour soutenir le rôle de la Culture dans le développement durable en Tunisie.

Le projet dans sa globalité consiste en deux phases principales. Une phase d’étude et d’analyse des caractéristiques du territoire oasien choisis par les experts et représentants des divers ministères tunisiens à Tunis afin d’élaborer, en deuxième phase un plan le développement d’un nouveau mécanisme de gouvernance incluant des ajustements des mécanismes institutionnels et leur adaptation au contexte locale pour permettre l’application d’une nouvelle approche proposée par l’Unesco.

Pour rappel, ce projet pilote fait partie de l’axe prioritaire Protection du patrimoine mondial, incluant le suivi du site de Djerba, la consolidation de la Route du patrimoine UNESCO en Tunisie et l’appui à la sauvegarde des systèmes oasiens au Maghreb au menu du projet lancé mardi à Tunis dans le cadre de l’initiative « Soutenir le rôle de la culture dans le développement durable en Tunisie ».

Cette initiative quinquennale (2025-2029) vise à renforcer la place de la culture dans les politiques publiques de développement durable. Elle a été financée par une donation de 1.5 millions de dollars (usd) de la Fondation Docteur Sadok Besrour.

Il s’agit, à travers ce fonds, de renforcer la capacité des institutions, des professionnels et des communautés locales à protéger et valoriser le patrimoine culturel, tout en soutenant l’émergence d’une économie créative forte et durable.

Les quatre autres axes prioritaires nationaux complémentaires sont la Sauvegarde des savoirs et savoir-faire artisanaux menacés, à travers un vaste programme de transmission intergénérationnelle, la Formation aux métiers du patrimoine, en partenariat avec les institutions nationales et des centres d’expertise internationaux, la Promotion de l’économie créative, notamment via l’appui au Réseau des Villes créatives de l’UNESCO et la Sensibilisation du public, grâce à la création d’un nouveau portail numérique dédié à la coopération UNESCO-Fondation Besrour.

Ce futur projet sera piloté avec le ministère des affaires culturelles en partenariat avec les autres institutions concernées.

Pour rappel, l’UNESCO est l’organisation des Nations unies qui promeut la coopération dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture et de la communication afin de favoriser la paix dans le monde.

L’Organisation fournit des services essentiels à ses États membres, en établissant des normes et des standards mondiaux, en développant des outils pour la coopération internationale, en produisant des connaissances pour les politiques publiques et en construisant des réseaux mondiaux de sites et d’institutions inscrits sur ses listes.

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ADAPT lance son 3e appel à projets pour soutenir les investissements durables en Tunisie

Le programme ADAPT, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) avec le Programme alimentaire mondial (PAM), ouvre son troisième appel à propositions du Fonds d’Appui ADAPT Investissements. Doté d’une enveloppe de 8 millions d’euros, ce dispositif vise à encourager les investissements privés dans l’agriculture, la pêche et l’aquaculture, ainsi que dans les chaînes de valeur associées, pour renforcer des systèmes agroalimentaires plus résilients, inclusifs et respectueux des ressources naturelles.

Face aux transformations économiques, climatiques et sociales, les filières tunisiennes doivent relever de nombreux défis : pression sur les ressources en eau, variabilité des rendements, fragmentation des exploitations, faible mécanisation et accès limité au financement. Le Fonds ADAPT Investissements accompagne les acteurs privés pour concevoir et mettre en œuvre des projets durables, moderniser les outils de production et de transformation, diversifier les activités, et soutenir la transition écologique du pays tout en créant des emplois locaux.

Les candidatures peuvent être déposées en ligne jusqu’au 19 novembre 2026. Le dispositif prévoit une contribution sous forme de dons couvrant jusqu’à 14% d’un crédit bancaire ou leasing, avec un soutien allant de 1 650 € à 100 000 €. Les projets portés par des jeunes, des femmes ou des organisations professionnelles agricoles et de la pêche peuvent bénéficier d’une contribution allant jusqu’à 20 %. Toutes les informations et le dépôt des candidatures se font via la plateforme : http://plateforme.adapt-tunisie.org

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Tourisme en Tunisie : 13 milliards de dinars et 35.000 emplois d’ici 2030, selon une étude

Une étude présentée lors du 9ᵉ Forum économique tunisien révèle que la diversification touristique pourrait générer 13 milliards de dinars de recettes et créer 35.000 emplois à l’horizon 2030. Le rapport insiste sur l’importance d’intégrer le tourisme de santé, rural et culturel pour compléter l’offre balnéaire traditionnelle.

Diversifier au-delà du balnéaire

Lors du Forum économique tunisien organisé ce jeudi 18 septembre 2025 par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), une étude a été dévoilée sur le potentiel de la filière touristique.

Selon son auteur, le professeur et consultant Safouane Ben Issa, les secteurs non traditionnels – tels que le tourisme de santé, le tourisme rural et l’hébergement chez l’habitant – pourraient contribuer fortement à la relance et à la modernisation du secteur.

L’objectif fixé à l’horizon 2030 : atteindre 13 milliards de dinars de recettes directes et générer environ 35.000 nouveaux emplois, soit bien au-delà de la capacité annuelle actuelle de l’État à créer des postes.

Fiscalité et économie informelle

L’étude met aussi en évidence l’importance d’intégrer au secteur formel des pans entiers de l’activité touristique encore opérant dans l’informel. Selon les estimations, près d’un milliard de dinars supplémentaires pourraient être perçus par le Trésor public d’ici 2030 via la TVA, l’impôt sur les bénéfices et les taxes locales, notamment celles liées à l’hébergement touristique.

Ben Issa souligne que la concentration touristique actuelle sur les zones côtières limite l’impact économique. La valorisation des ressources intérieures – culturelles, historiques et naturelles – permettrait non seulement d’enrichir l’offre mais aussi de créer des emplois dans les régions de l’Ouest et du Sud, favorisant le maintien des jeunes dans leurs localités et stimulant la dynamique de développement local.

L’étude insiste sur la nécessité d’actualiser un cadre réglementaire resté figé depuis 1973, incapable d’accompagner les tendances mondiales. Elle plaide pour une stratégie nationale intégrée, fondée sur l’innovation, la formation professionnelle et la qualité des services, afin d’assurer une activité touristique durable sur toute l’année et non plus concentrée sur la saison estivale.

Rappelons qu’au 10 septembre 2025, les recettes touristiques atteignaient 5,7 milliards de dinars, en progression de 8,7% par rapport à la même période de 2024.

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