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Vers un nouveau modèle de développement pour la Tunisie

Depuis 2011, la Tunisie se cherche un modèle de développement capable de redonner souffle à une économie en transition et de répondre à la crise sociale et écologique qui s’accentue. Le modèle productiviste hérité des décennies précédentes — fondé sur la main-d’œuvre bon marché, le tourisme de masse et une agriculture dépendante des intrants importés — montre désormais ses limites. La dépendance extérieure, la fragilité du tissu industriel, la dégradation des ressources naturelles et les inégalités régionales ont rendu nécessaire une révision profonde du paradigme national.

Zouhaïr Ben Amor *

Or, la Tunisie dispose d’atouts uniques : une situation géographique exceptionnelle à la pointe nord de l’Afrique, face à l’Europe, ouverte sur la Méditerranée et connectée au monde arabe et africain; une diversité naturelle rare pour un pays de sa taille; et surtout, un patrimoine culturel et historique d’une richesse exceptionnelle. Ces éléments constituent les fondements d’un modèle alternatif, que l’on pourrait résumer par une équation simple : Environnement + Culture + Tourisme.

Ce triptyque pourrait devenir l’ossature d’un développement durable à la tunisienne — un modèle reposant sur la protection de l’environnement (y compris l’agriculture), la valorisation culturelle et un tourisme repensé dans sa dimension qualitative et territoriale.

1. La Tunisie et ses atouts naturels et humains

La Tunisie est bénie par la nature. Son climat méditerranéen tempéré, son littoral de plus de 1 300 km, ses reliefs variés, ses zones humides, ses oasis, et ses terres agricoles confèrent au pays une diversité écologique que peu de nations arabes possèdent.

Pourtant, ces richesses naturelles sont aujourd’hui menacées. La surexploitation des nappes phréatiques, l’avancée de la désertification, l’érosion des sols et la pollution côtière pèsent lourdement sur les équilibres environnementaux. Selon la Banque mondiale, la Tunisie perd chaque année près de 0,7 % de son PIB à cause de la dégradation environnementale.

Mais l’environnement ne se réduit pas à un décor; il constitue une base de production, un patrimoine vivant et une source de bien-être collectif. C’est là que l’agriculture, composante essentielle de ce pilier, trouve toute sa place. L’Office national de l’agriculture (Onagri) rappelle dans son Référentiel pour une agriculture durable en Tunisie (2015) que «la durabilité du secteur agricole passe par la préservation des ressources, la diversification des cultures et la valorisation du savoir-faire paysan».

À ces atouts naturels s’ajoute un patrimoine culturel et historique d’une densité exceptionnelle. La Tunisie est un carrefour de civilisations : phénicienne, romaine, byzantine, arabe, ottomane, andalouse, européenne. Ses médinas, ses sites archéologiques, ses traditions artisanales et musicales, ainsi que ses langues et cuisines régionales constituent une mosaïque culturelle d’une grande richesse.

Enfin, le pays dispose d’un capital humain jeune et éduqué, d’une diaspora dynamique et d’un secteur créatif en plein essor (design, photographie, cinéma, artisanat, arts plastiques). Ce potentiel humain et symbolique doit être placé au cœur du projet de développement.

2. Environnement et agriculture : socle de la résilience

Le pilier environnemental ne peut être dissocié de l’agriculture, qui reste le premier utilisateur de l’eau et un pilier social pour près d’un tiers des Tunisiens. Cependant, la pression climatique et hydrique impose une refonte totale des pratiques. La Tunisie est classée parmi les pays les plus exposés au stress hydrique dans le monde, avec moins de 400 m³ d’eau douce disponible par habitant et par an, loin du seuil de pauvreté hydrique fixé à 1 000 m³.

L’adoption de modèles agroécologiques, la modernisation raisonnée de l’irrigation, l’usage d’énergies renouvelables dans les exploitations et la revalorisation des déchets organiques constituent des priorités. Des expériences locales en permaculture, à Grombalia, Sidi Bouzid ou Tozeur, montrent qu’il est possible de produire autrement, avec des rendements stables et des sols régénérés.

Les politiques publiques doivent encourager ces transitions : crédits verts, labels bio, circuits courts entre producteurs et consommateurs, coopératives territoriales. Dans le monde, des exemples inspirants existent : l’Italie du Sud, le Maroc (plan Génération verte) ou encore le Portugal ont réussi à associer agriculture locale, tourisme rural et durabilité environnementale.

L’agriculture tunisienne peut devenir à la fois productrice de biens, de paysages et de valeurs culturelles. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) recommande de considérer les zones agricoles comme «systèmes écoculturels» : chaque terroir est porteur d’une identité, d’un savoir-faire et d’une biodiversité spécifique.

Ainsi, la préservation de l’environnement devient la condition de la durabilité économique : sans eau, sans sol fertile, sans paysages intacts, ni agriculture ni tourisme ne peuvent survivre.

3. Culture et patrimoine : l’âme du développement

La culture, dans ce modèle, n’est pas un supplément d’âme. Elle est la clé de la cohésion nationale et le moteur symbolique du développement. En effet, c’est la culture qui donne sens à l’espace, valeur au territoire, et attractivité à la nation.

La Tunisie possède une trentaine de sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, et des centaines d’autres en attente de reconnaissance. Pourtant, beaucoup de ces trésors sont sous-exploités ou laissés à l’abandon. La restauration des médinas (Tunis, Kairouan, Sousse, Sfax) et la mise en réseau de leurs artisans pourraient devenir un puissant levier économique et social.

Au-delà du patrimoine bâti, le patrimoine immatériel (chants, gastronomie, savoir-faire, mémoire populaire) doit être valorisé.

L’expérience de Djerba, récemment classée à l’Unesco (2023), montre qu’un territoire peut être reconnu pour la coexistence de ses traditions, de ses religions et de ses architectures vernaculaires.

La culture, lorsqu’elle s’ouvre à la création contemporaine, devient aussi un facteur d’innovation et de différenciation internationale. Le tourisme culturel, qui attire une clientèle curieuse et respectueuse, est une alternative durable au tourisme balnéaire de masse.

De plus, la culture ancre le développement dans la dignité. Elle valorise l’artisan, le musicien, le conteur, la potière ou le tisserand, en leur offrant reconnaissance et débouchés. Cette dynamique, soutenue par des circuits culturels (routes du patrimoine, festivals, musées vivants), peut revitaliser les régions intérieures et réduire les fractures territoriales.

4. Tourisme durable : catalyseur du modèle

Le troisième pilier, le tourisme, représente historiquement un moteur de devises et d’emplois, mais son orientation vers le «tout balnéaire» a fragilisé sa durabilité. Le tourisme tunisien a longtemps misé sur le volume plutôt que sur la qualité. Cette approche a généré des effets pervers : saisonnalité extrême, faibles marges, pression sur les ressources naturelles, dégradation du littoral et homogénéisation culturelle.

Aujourd’hui, un tournant s’impose. La stratégie nationale du tourisme durable à l’horizon 2035, élaborée avec l’appui de la Banque mondiale, recommande une diversification profonde : écotourisme, tourisme culturel, rural, saharien, sportif et médical.

L’écotourisme est un levier prometteur. Il repose sur la valorisation des parcs nationaux (Ichkeul, Bou Hedma, Chaambi), des zones montagneuses (Kef, Zaghouan), et des oasis (Douz, Tozeur, Nefta). Ces espaces, gérés de manière participative, peuvent devenir des laboratoires de durabilité.

Le tourisme rural et agricole, quant à lui, permet d’intégrer les populations locales : hébergement en gîtes, dégustation de produits du terroir, initiation aux pratiques agricoles, découverte des savoir-faire artisanaux. Cette approche, déjà expérimentée à Takrouna ou dans le Cap Bon, crée un lien humain et économique entre visiteurs et habitants.

L’exemple du projet BioTED (Tunisie-Belgique) est emblématique : il a permis de développer des circuits agrotouristiques bio, valorisant les petits producteurs et les paysages ruraux.

Enfin, le tourisme doit devenir un espace de responsabilité. Les visiteurs d’aujourd’hui recherchent l’authenticité, la nature et le sens. Le pays qui saura leur offrir cela gagnera en notoriété et en respect. La Tunisie a les moyens de devenir cette destination méditerranéenne durable, entre mer, désert et culture.

5. Les défis à surmonter

Ce modèle intégré, aussi séduisant soit-il, se heurte à plusieurs obstacles.

Le premier est le changement climatique : la diminution des précipitations, la montée du niveau marin, l’érosion côtière et la salinisation des sols sont des menaces existentielles. La Tunisie doit urgemment moderniser la gestion de l’eau : récupération des eaux pluviales, dessalement, réutilisation des eaux usées traitées, et tarification rationnelle.

Le deuxième défi est institutionnel : les politiques publiques restent fragmentées. L’environnement, l’agriculture, la culture et le tourisme dépendent de ministères différents, rarement coordonnés. Une approche intégrée nécessite une gouvernance territoriale, des agences régionales, et des compétences transférées aux collectivités locales.

Le troisième obstacle est économique : le financement de la durabilité. Or, les outils existent. Le Fonds vert pour le climat, la Banque européenne d’investissement et de nombreuses institutions internationales proposent des lignes de crédit pour les projets verts et culturels. La Tunisie pourrait en bénéficier à condition de présenter des projets cohérents et bien évalués.

Enfin, le quatrième défi est culturel au sens civique : il faut réhabiliter la conscience collective de la valeur de la nature et du patrimoine. La durabilité ne se décrète pas, elle s’éduque. Les écoles, les médias, les associations doivent inculquer une culture écologique et patrimoniale, un sens du bien commun.

6. Pour une gouvernance intégrée et participative

L’un des points faibles chroniques des politiques tunisiennes est la fragmentation administrative. Pour que ce modèle fonctionne, il faut une structure de gouvernance transversale — une Agence nationale du développement durable territorial — chargée d’orchestrer les actions entre les ministères, les collectivités et les acteurs privés.

Cette agence pourrait, par exemple, piloter des projets intégrés sur des territoires pilotes : un gouvernorat côtier, un territoire oasien, une médina restaurée. Ces expériences locales serviraient de laboratoires avant leur généralisation.

L’implication des citoyens est cruciale. La durabilité se construit à partir des communautés locales. Les municipalités, les associations, les coopératives, les universités doivent être associées à la conception et à l’évaluation des projets. Une gouvernance ascendante, fondée sur la concertation, garantit la continuité et l’appropriation.

De plus, la Tunisie pourrait mettre en place un système de paiement pour services environnementaux : les acteurs économiques qui profitent des paysages (hôtels, agences, promoteurs) devraient contribuer à leur préservation. Une telle mesure, déjà appliquée au Costa Rica et au Maroc, permet d’allier économie et écologie.

7. Comparaisons internationales et inspirations

Dans la région méditerranéenne, plusieurs pays ont engagé des transitions similaires. Le Portugal, après avoir connu un tourisme de masse, a réorienté sa stratégie vers la durabilité en misant sur la culture, la nature et la gastronomie. Résultat : un allongement de la saison touristique, une hausse du revenu par visiteur et une meilleure répartition régionale.

Le Maroc a intégré la culture et le tourisme durable dans son Plan Vision 2020, créant des circuits culturels et ruraux (Routes des kasbahs, du safran, des oasis). La Jordanie a développé le tourisme communautaire autour de Petra et de Dana, en impliquant directement les habitants dans la gestion et les bénéfices.

Ces exemples montrent que la durabilité n’est pas une utopie. Elle est économiquement rentable à moyen terme et politiquement valorisante. La Tunisie, par son histoire et sa position géographique, a toutes les conditions pour devenir une référence méditerranéenne du développement intégré.

8. Perspectives et impacts attendus

Si la Tunisie met en œuvre une stratégie cohérente articulant environnement, culture et tourisme, plusieurs effets vertueux peuvent être anticipés.

Sur le plan écologique, la restauration des milieux naturels, la reforestation, la rationalisation de l’eau et la réduction de la pollution amélioreraient la qualité de vie et la résilience climatique.

Sur le plan économique, la diversification des activités rurales, la création d’emplois dans la restauration patrimoniale, l’agrotourisme et les industries créatives pourraient absorber une partie du chômage des jeunes diplômés.

Sur le plan social et culturel, la revalorisation des savoir-faire traditionnels et la reconnaissance des cultures locales contribueraient à la cohésion nationale et au sentiment d’appartenance.

Enfin, sur le plan international, une image renouvelée de la Tunisie — moderne, durable et authentique — renforcerait son attractivité et sa crédibilité dans les circuits touristiques et environnementaux mondiaux.

9. Conclusion : un souffle pour la Tunisie de demain

L’équation Environnement + Culture + Tourisme n’est pas un slogan, mais une voie stratégique. L’environnement représente la base matérielle et biologique de la vie ; la culture en incarne l’âme et la mémoire ; le tourisme, s’il est durable, devient le moteur économique qui fait circuler les deux.

La Tunisie doit désormais passer de la parole à l’action :

  • investir dans l’agriculture durable et l’économie circulaire ;
  • restaurer et valoriser son patrimoine matériel et immatériel ;
  • repositionner son tourisme sur la qualité, l’expérience et la responsabilité.

Ce modèle intégré, soutenu par une gouvernance décentralisée et des financements verts, pourrait être le levier d’une renaissance nationale. Il offrirait à la Tunisie non seulement un nouvel horizon économique, mais aussi une identité réconciliée avec elle-même : un pays où le respect de la nature, la fierté culturelle et la dignité sociale se conjuguent pour bâtir un avenir durable.

Ainsi, la Tunisie pourrait redevenir ce qu’elle a toujours été au fil des siècles : un pont entre les civilisations, un jardin fertile au cœur de la Méditerranée, et un exemple pour les nations qui cherchent à conjuguer progrès et humanité.

* Universitaire.

Références bibliographiques (sélection):

  • Onagri, Référentiel pour une agriculture durable en Tunisie, 2015.
  • Banque mondiale, Toward Sustainable Tourism in Tunisia, 2024.
  • Pnud, Rapport sur le développement humain en Tunisie, 2023.
  • Arab Reform Initiative, Tunisia’s Climate Justice Movement, 2023.
  • Eco-Conseil Belgique, Projet BioTED, 2022.
  • Agenda 21 Culture, Cultural Policy for Sustainable Development in Tunis, 2022.
  • FAO, Agriculture, eau et changement climatique en Méditerranée, 2020.
  • World Tourism Organization (UNWTO), Sustainable Tourism Indicators for the Mediterranean, 2022.
  • Le Monde, Les producteurs tunisiens face au manque d’eau, 2024.
  • Institut Tunisien des Études Stratégiques (ITES), Tunisie 2030 : modèle de développement durable, 2022.

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Lancement de la Feuille de Route “Africa 2050” au Smart Invest Summit 2026 à Tunis

L’initiative “Africa 2050”, qui tracera la feuille de route du développement durable et de la transformation économique du continent à l’horizon 2050, sera lancée à l’occasion du “Smart Invest Summit 2026”, conférence internationale dédiée à l’investissement intelligent et à l’innovation, prévue les 28 et 29 janvier 2026 au Palais des Congrès de Tunis, sous le slogan “Smart Invest, Smart Future (Un investissement intelligent pour un avenir intelligent)”.

Cette feuille de route stratégique mobilise les acteurs publics et privés autour d’une vision commune, celle de faire du continent africain le moteur de la croissance mondiale d’ici 2050.

Organisé par Exaro Moving Business, acteur engagé dans le développement économique et la promotion de l’innovation en Afrique, le “Smart Invest Summit 2026”, réunira, pendant deux jours, des investisseurs, startups, décideurs et institutions pour bâtir l’économie intelligente de demain.

Selon le site dédié à cet événement, le sommet poursuit trois objectifs clés : connecter les acteurs de l’écosystème entrepreneurial, stimuler l’innovation via des projets disruptifs, et accélérer les partenariats stratégiques B2B et B2G. Il s’inscrit dans la “Vision Afrique 2050”, fondée sur l’intelligence économique, la coopération panafricaine et le leadership des jeunes.

L’événement proposera plus de 20 conférences animées par des experts internationaux, une exposition réunissant plus de 50 entreprises et startups innovantes, des rencontres B2B entre investisseurs et entrepreneurs, ainsi qu’une session pitch dédiée aux startups à fort potentiel.

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Entrepreneuriat durable : lancement de la 14ème cohorte du programme d’incubation du Lab’ess

L’incubateur tunisien de projets à impact social et environnemental, Lab’ess (Laboratoire de l’économie sociale et solidaire), a annoncé, vendredi 5 novembre, l’ouverture des candidatures pour la 14ᵉ édition de son programme d’incubation.

Ce programme vise à accompagner les entrepreneurs en leur offrant un appui technique et financier, afin de renforcer l’impact positif de leurs projets sur la durabilité environnementale et économique.

L’incubateur a fait savoir qu’une dizaine d’entrepreneurs à impact bénéficieront des avantages de ce programme d’incubation de 5 mois, précisant que les candidatures sont ouvertes jusqu’au 06 janvier 2026.

Le programme d’incubation du Lab’ess permettra de booster ces projets à travers l’accompagnement et le financement. Ce cursus s’adresse aux entrepreneurs qui proposent des solutions innovantes et viables face aux problèmes environnementaux.

Ce programme s’articule autour de plusieurs axes, à savoir un programme de formations complet incluant des formations pratiques en lien avec l’entrepreneuriat à impact environnemental, ainsi que des modules dédiés aux enjeux de durabilité économique, au marketing et à la recherche de financement, un accompagnement individuel, soit deux rendez-vous par mois minimum avec l’équipe du Lab’ess et des coachs spécialisés ainsi qu’une mise en réseau avec des partenaires spécialisés en entrepreneuriat et en financement, accompagné d’une série d’événements de networking sous divers formats.

Il englobe également un financement aux alentours de 35 000 dinars par projet, accordé sous forme de prêt d’honneur et une évaluation de l’impact, avec des outils pour mesurer l’impact environnemental des projets en collaboration avec des experts.

Ce dispositif d’accompagnement profite du soutien de Greenov’i, projet financé par l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France en collaboration avec le Centre International des Technologies de l’Environnement de Tunis (CITET), et le ministère de l’Economie et de la Planification, dans le cadre de son appel à projets Lead4Green. Ce soutien financier est à hauteur de 396 000 euros.

Le Lab’ess est une association, fondée en 2012, qui a pour mission d’accompagner, financer et sensibiliser les acteurs du changement dans la zone MENA (Afrique du Nord Moyen-Orient) ayant pour vocation de générer un impact social et environnemental positif pour la société.

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Transition durable : le Cepex arme 40 entreprises pour changer d’échelle

Plus d’une quarantaine d’entreprises tunisiennes opérant dans l’agroalimentaire ont participé à un séminaire sur «Les nouvelles exigences de transition vers des modèles durables et leurs impacts sur la performance de l’export de produits agroalimentaires» organisé vendredi 5 décembre par le Centre de promotion des exportations (Cepex).

Cette journée s’inscrit dans une logique d’Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies et d’évolution dans le cadre de la double transition; à savoir écologique et digitale, qui imposent aux entreprises tunisiennes de se positionner sur de nouveaux marchés et d’être en adéquation avec les nouvelles exigences, a affirmé Mourad Ben Hassine, PDG du Cepex.

Ces exigences, a-t-il rappelé, s’imposent notamment sur des secteurs clés pour la Tunisie, notamment l’huile d’olive et les dattes, d’où la nécessité de répondre présent et d’adapter leurs stratégies aux nouvelles exigences pour surmonter les barrières techniques.

De son côté, Najoua Riri, directrice au Cepex, a souligné que ce séminaire vise à informer et outiller les exportateurs pour se positionner à l’international en termes de durabilité afin de favoriser l’équilibre entre l’économie et la durabilité.

Il se veut une occasion pour présenter certaines réglementations et bonnes pratiques liées à la durabilité dans l’agroalimentaire, un secteur phare pour les exportations tunisiennes, a-t-elle précisé.

Pour la consultante en environnement et changement climatique, Amel Jrad, les entreprises tunisiennes disposant de relations avec le marché européen doivent respecter les normes et les règles européennes, d’autant plus que l’espace économique mondial a montré ses limites en termes de résilience. Et d’ajouter que la transition écologique permettra de transformer les sociétés non durables en des sociétés plus durables.

Elle a rappelé, dans ce cadre, que l’élaboration de la Stratégie nationale de transition Ecologique (SNTE) à l’horizon 2035, qui est déclinée en plusieurs stratégies, démontre que le pays est en marche vers une transition écologique.

Cette stratégie, a-t-elle ajouté, devrait être adoptée et appliquée par l’ensemble des acteurs nationaux, dont les ministères et les administrations, dans l’ensemble de leurs projets et plans de financement et non seulement par le ministère de l’Environnement afin de favoriser sa concrétisation.

 Jrad a souligné, par ailleurs, que la stratégie fait face à quelques difficultés, citant à titre d’exemple la création de la Haute instance de transition écologique qui n’a pas encore vu le jour, en dépit de son rôle primordial en matière de suivi et d’évaluation de la réalisation des objectifs.

Elle a mis l’accent sur la disponibilité des mécanismes de financement pour intégrer la durabilité en faveur des industriels mais qui doivent être revus à travers la restructuration des fonds environnementaux.

Elle a souligné que la SNTE, qui offre un nouveau cadre de compréhension et d’action et une transformation systémique en termes de développement neutre en carbone, de résilience climatique et sociale, de transformation culturelle et sociétale et d’économie sobre en ressources, donnera à l’environnement sa place en tant que levier de développement.

De son côté, la représentante de l’APIA, Kaouthar Kouki, a souligné que son institution offre plusieurs avantages financiers spécifiques dans le cadre de la transition écologique, citant notamment la prime de développement durable qui peut atteindre jusqu’à 50% des composantes de l’investissement.

Cette prime cible les projets de traitement de la pollution de l’eau et de l’air générée par l’activité de l’entreprise et les projets d’adoption de technologies propres et non polluantes visant à réduire la pollution.

Elle est accordée pour financer l’agriculture biologique, les travaux de conservation des sols et des eaux, la plantation d’espèces adaptées au changement climatique et les équipements d’économie d’eau et d’énergie solaire.

Elle a fait savoir dans ce sens que les investissements durables (économie d’eau, énergie solaire pour les exploitations agricoles, agriculture biologique et plantations adaptées au changement climatique) ont crû de 125% (115 MDT) entre 2020 et 2024.

Avec TAP

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ADAPT lance son 3e appel à projets pour soutenir les investissements durables en Tunisie

Le programme ADAPT, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Agence Italienne pour la Coopération au Développement (AICS) avec le Programme alimentaire mondial (PAM), ouvre son troisième appel à propositions du Fonds d’Appui ADAPT Investissements. Doté d’une enveloppe de 8 millions d’euros, ce dispositif vise à encourager les investissements privés dans l’agriculture, la pêche et l’aquaculture, ainsi que dans les chaînes de valeur associées, pour renforcer des systèmes agroalimentaires plus résilients, inclusifs et respectueux des ressources naturelles.

Face aux transformations économiques, climatiques et sociales, les filières tunisiennes doivent relever de nombreux défis : pression sur les ressources en eau, variabilité des rendements, fragmentation des exploitations, faible mécanisation et accès limité au financement. Le Fonds ADAPT Investissements accompagne les acteurs privés pour concevoir et mettre en œuvre des projets durables, moderniser les outils de production et de transformation, diversifier les activités, et soutenir la transition écologique du pays tout en créant des emplois locaux.

Les candidatures peuvent être déposées en ligne jusqu’au 19 novembre 2026. Le dispositif prévoit une contribution sous forme de dons couvrant jusqu’à 14% d’un crédit bancaire ou leasing, avec un soutien allant de 1 650 € à 100 000 €. Les projets portés par des jeunes, des femmes ou des organisations professionnelles agricoles et de la pêche peuvent bénéficier d’une contribution allant jusqu’à 20 %. Toutes les informations et le dépôt des candidatures se font via la plateforme : http://plateforme.adapt-tunisie.org

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Tourisme en Tunisie : 13 milliards de dinars et 35.000 emplois d’ici 2030, selon une étude

Une étude présentée lors du 9ᵉ Forum économique tunisien révèle que la diversification touristique pourrait générer 13 milliards de dinars de recettes et créer 35.000 emplois à l’horizon 2030. Le rapport insiste sur l’importance d’intégrer le tourisme de santé, rural et culturel pour compléter l’offre balnéaire traditionnelle.

Diversifier au-delà du balnéaire

Lors du Forum économique tunisien organisé ce jeudi 18 septembre 2025 par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), une étude a été dévoilée sur le potentiel de la filière touristique.

Selon son auteur, le professeur et consultant Safouane Ben Issa, les secteurs non traditionnels – tels que le tourisme de santé, le tourisme rural et l’hébergement chez l’habitant – pourraient contribuer fortement à la relance et à la modernisation du secteur.

L’objectif fixé à l’horizon 2030 : atteindre 13 milliards de dinars de recettes directes et générer environ 35.000 nouveaux emplois, soit bien au-delà de la capacité annuelle actuelle de l’État à créer des postes.

Fiscalité et économie informelle

L’étude met aussi en évidence l’importance d’intégrer au secteur formel des pans entiers de l’activité touristique encore opérant dans l’informel. Selon les estimations, près d’un milliard de dinars supplémentaires pourraient être perçus par le Trésor public d’ici 2030 via la TVA, l’impôt sur les bénéfices et les taxes locales, notamment celles liées à l’hébergement touristique.

Ben Issa souligne que la concentration touristique actuelle sur les zones côtières limite l’impact économique. La valorisation des ressources intérieures – culturelles, historiques et naturelles – permettrait non seulement d’enrichir l’offre mais aussi de créer des emplois dans les régions de l’Ouest et du Sud, favorisant le maintien des jeunes dans leurs localités et stimulant la dynamique de développement local.

L’étude insiste sur la nécessité d’actualiser un cadre réglementaire resté figé depuis 1973, incapable d’accompagner les tendances mondiales. Elle plaide pour une stratégie nationale intégrée, fondée sur l’innovation, la formation professionnelle et la qualité des services, afin d’assurer une activité touristique durable sur toute l’année et non plus concentrée sur la saison estivale.

Rappelons qu’au 10 septembre 2025, les recettes touristiques atteignaient 5,7 milliards de dinars, en progression de 8,7% par rapport à la même période de 2024.

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