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Séminaire à Beït Al-Hikma sur la question de l’individu en Tunisie

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït Al-Hikma, a organisé, le 18 novembre 2024, un séminaire autour de la question de l’individu et du processus d’individuation en Tunisie sur les plans historique et sociopolitique.

Présidé par l’académicien Pr Mohamed Mahjoub, le séminaire a été marqué par la participation des professeurs Fathi Triki, Essedik Jeddi et Abdelhamid Henia, respectivement philosophe, psychiatre et historien; qui se sont penchés, chacun de l’intérieur de sa discipline, sur la dynamique qui permet l’émergence de l’individu en mettant surtout l’accent sur le processus d’individuation en Tunisie, son itinéraire et la particularité qui le caractérise selon l’historicité qu’on peut donner à ce phénomène.

Le processus d’individuation en Tunisie doit être analysé à travers les dynamiques culturelles, sociales et politiques qui façonnent la manière dont les individus construisent leur identité personnelle dans un contexte marqué par des influences multiples, la Tunisie ayant été un véritable carrefour des civilisations et se prévalant d’un contexte historique et politique marqué par sa complexité.

Ce processus est donc particulier car il se situe à la croisée de plusieurs tensions, entre traditions et modernité, entre le religieux et le séculaire. Il a également été grandement impacté par le rôle central joué par la généralisation de l’éducation, ainsi que l’émancipation de la femme.

Plus récemment, la Révolution de 2011 a constitué un moment clé d’individuation personnelle et collective.

L’individuation en Tunisie suit constamment un itinéraire où tradition et modernité s’entrechoquent et elle est marquée par un duel récurrent entre la volonté d’émancipation personnelle et les contraintes culturelles et sociales.

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‘‘La Tunisie de 1574 à 2023’’, d’une poussière d’individus à un Etat-nation   

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, «Beït Al-Hikma» a organisé, le 15 novembre 2024, à son siège, à Carthage-Hannibal, la présentation du dernier essai du Pr Mahmoud Ben Romdhane intitulé ‘‘La Révolution tunisienne. Une longue œuvre historique. La Tunisie de 1574 à 2023’’.

Après la présentation de l’ouvrage par le chef du département des sciences humaines et sociales, Pr Abdelhamid Henia, le Pr Ben Romdhane a présenté à un auditoire averti un exposé de l’essentiel de ses analyses dans un ouvrage qui s’interroge sur les conditions historiques et culturelles de la lente maturation de l’idée de peuple et de nation souveraine dans l’Ifriqiya (l’ancienne Africa romaine) et son accomplissement dans la création de l’Etat tunisien indépendant moderne.

Le président de l’Académie et auteur du livre a commencé par rappeler que la Révolution tunisienne de 2011 est la première et, jusqu’ici, dernière révolution démocratique du XXIe siècle à l’échelle universelle, à l’heure où la démocratie est confrontée à un reflux systématique depuis près de deux décennies. Une «grande révolution», qui a déclenché des insurrections en chaîne dans le monde arabe, vite retombées, faute d’une œuvre historique préalable.

Considérant, à l’instar de toute démarche d’inspiration tocquevillienne, que la Révolution ne peut se comprendre que dans et par la continuité historique et qu’elle n’est – selon les termes de l’auteur – que «le complément du plus long travail, la terminaison soudaine d’une œuvre à laquelle dix générations d’hommes avaient travaillé», l’ouvrage étudie les avancées réalisées par la Tunisie sur la voie de la construction d’un Etat-nation souverain et démocratique entre 1574 et 2023.

L’histoire de la Tunisie est étudiée à travers ce long processus historique, marqué par des transformations majeures, allant de la domination ottomane, la crise économique ayant imposé le Protectorat français, la montée du nationalisme et la lutte contre la colonisation qui a abouti à l’Indépendance.

Puis, les grandes réformes sociales et de modernisation engagées par Bourguiba, l’ère Ben Ali entre «sultanisme» et un certain essor économique. Pour arriver à la Révolution de 2011 et la transition démocratique.

L’auteur traite de manière inédite les bouleversements de cette période sur les plans politique, économique et social jusqu’au point d’orgue que représente le 25 juillet 2021, date de la proclamation de l’état d’exception par le président de la république Kaïs Saïed et les développements qui l’ont suivie.

‘ La Révolution tunisienne. Une longue œuvre historique. La Tunisie de 1574 à 2023’’ se pose comme un ouvrage-référence qui revient sur le passage des habitants de ce pays, la Tunisie, dominés par une puissance étrangère, réduits au statut de sujets, divisés en une mosaïque de communautés en lutte les unes contre les autres, soumis à une société traditionnelle et patriarcale; à celui d’individus constitués en État-Nation souverain; acteurs, auteurs de leur vie, citoyens libres.

L’ouvrage se présente, ainsi, comme l’étude de la réalisation progressive des constructions institutionnelles jusqu’à l’entrée de la Tunisie dans une ère démocratique fortement mouvementée et dont l’issue reste encore incertaine.

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Conférence à Beit Al-Hikma : aux sources de la poésie préislamique

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït Al-Hikma, a organisé sa conférence inaugurale de l’année académique 2024-2025, le 9 novembre 2024, à son siège, à Carthage-Hannibal, consacrée  à la poésie préislamique.

Présentée par le membre de l’Académie Moncef Ben Abdeljelil, professeur d’histoire de la pensée islamique ancienne, la conférence a posé de nouveau la problématique des débuts de la poésie arabe, à la lumière de deux inscriptions yéménites anciennes, «Unshûda ilâ-Kahl», ou le «Poème du Temple de Bilqîs» et le «Tarnîmat al-shams» ou le «Hymne au Soleil», un «poème himyarite».

Dans une première partie, le conférencier a présenté les deux inscriptions ainsi que leurs structures poétiques. La deuxième partie a passé en revue les interprétations des historiens archéologues des deux textes.

Les premiers poèmes arabes de l’époque préislamique ont, souvent, été inspirés par des éléments visuels et culturels de leur environnement, y compris les inscriptions et les représentations artistiques du Yémen antique. Des civilisations comme celles de Saba, Qataban et Himyar ont produit des bas-reliefs et des monuments qui témoignent de leur histoire et de leur culture riche en symbolisme. Et les poètes yéménites ont été influencés par ces œuvres. Les sites comme Ma’rib, la capitale du royaume de Saba, contiennent encore aujourd’hui des sculptures dont les inscriptions ont inspiré l’imaginaire poétique.

Dans la troisième et dernière partie, Pr Ben Abdeljelil a proposé quelques conclusions portant sur les débuts de la poésie arabe et son rapport à la religion. Il a, par ailleurs, appelé à approfondir l’étude de l’influence de la civilisation sud-arabique sur le Coran.

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Débat sur la Révolution tunisienne à Beït Al-Hikma à Carthage


L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beït Al-Hikma) organise, le 15 novembre 2024, à 15H30, à son siège, à Carthage-Hannibal, la présentation du dernier livre du Pr Mahmoud Ben Romdhane, intitulé ‘‘La Révolution tunisienne. Une longue œuvre historique. La Tunisie de 1574 à 2023’’ , à paraître aujourd’hui, 7 novembre 2024, chez AC Editions et les éditions Beit Al-Hikma.

Présenté par le membre de l’Académie et chef du département des Sciences humaines et sociales, Pr Abdelhamid Henia, l’objet de l’ouvrage est la Révolution tunisienne, première et, jusqu’ici, dernière révolution démocratique du XXIe siècle à l’échelle universelle, à l’heure où la démocratie est confrontée à un reflux systématique depuis près de deux décennies. Une «grande révolution», qui a déclenché des insurrections en chaîne dans le monde arabe, vite retombées, faute d’une œuvre historique préalable

La démarche suivie est d’inspiration tocquevillienne, considérant que la Révolution ne peut se comprendre que dans et par la continuité historique et qu’elle n’est, selon les termes de l’auteur, que «le complément du plus long travail, la terminaison soudaine d’une œuvre à laquelle dix générations d’hommes avaient travaillé».

L’ouvrage a pour sous-titre ‘‘La Tunisie de 1574 à 2023’’ parce qu’il étudie le processus historique qui réalise le passage des habitants de ce pays, dominés par une puissance étrangère, réduits au statut de sujets, divisés en une mosaïque de communautés en lutte les unes contre les autres, soumis à une société traditionnelle et patriarcale; à celui d’individus constitués en État-Nation souverain; acteurs, auteurs de leur vie, citoyens libres.

‘‘La Révolution tunisienne’’ se présente, ainsi, comme l’étude de la réalisation progressive de ces constructions institutionnelles jusqu’à l’évènement de la Révolution actuelle et l’entrée de la Tunisie dans une ère démocratique fortement mouvementée, dont l’issue est encore incertaine.

Universitaire, économiste et homme politique tunisien, Pr Mahmoud Ben Romdhane est, actuellement, président de l’Académie tunisienne. Il est, également, professeur des universités en économie. Il a joué un rôle actif dans la scène politique tunisienne, surtout après la Révolution de 2011 et il a occupé divers postes dans le gouvernement. En 2015, il a été nommé ministre du Transport, puis ministre des Affaires sociales dans le premier gouvernement de la 2e République. Il est reconnu pour son engagement envers les réformes sociales et économiques en Tunisie.

Fort de son expérience en tant qu’ancien président mondial d’Amnesty International (il est membre fondateur et ancien président de la section tunisienne de cette ONG), Pr Mahmoud Ben Romdhane a toujours milité pour des politiques publiques inclusives et des réformes visant à réduire les disparités et les injustices sociales et régionales pour le développement du pays.

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