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Rapport : Croissance économique et système fiscal en Tunisie

L’économie tunisienne a connu une croissance de 0,6% au premier semestre 2024, soit une hausse limitée par rapport à sa performance de 2023, selon la dernière édition du Moniteur économique de la Banque mondiale.

Des signaux positifs sont apparus, notamment une amélioration du solde extérieur et une réduction de l’inflation.

Dans le même temps, même si l’agriculture montre des signes de reprise, certains secteurs clés, notamment le pétrole et le gaz, l’habillement et la construction, continuent de connaître des difficultés.

Le rapport, intitulé «Équité et efficacité du système fiscal tunisien», prévoit une croissance de 1,2% pour 2024. Ce ralentissement de l’économie s’inscrit dans le contexte d’un déclin à long terme de la croissance au cours de la dernière décennie, avec des investissements et une épargne limités. Le rapport souligne l’urgence d’augmenter les investissements pour soutenir la croissance et la concurrence.

Un secteur dans lequel les investissements et la concurrence commencent à augmenter est celui des énergies renouvelables, dans lequel la Tunisie fait avancer son ambitieux programme. Cela comprend la construction d’une capacité de 500 mégawatts grâce à des projets solaires à Kairouan, Sidi Bouzid et Tozeur. Le gouvernement prévoit d’ajouter 1 700 mégawatts supplémentaires d’ici 2026, dans le but que les énergies renouvelables constituent 17 % du mix électrique et d’économiser 1 million de tonnes d’équivalent pétrole dans les importations de gaz, soit environ 30% des importations totales de gaz en 2023.

La Tunisie a réussi à contenir son déficit de compte courant, principalement grâce à l’amélioration des termes de l’échange, notamment la baisse des prix des importations d’énergie et la hausse des prix des exportations d’huile d’olive, ainsi qu’un rebond du tourisme.

Le déficit commercial s’est réduit de 3,4% au cours des neuf premiers mois de 2024 par rapport à l’année précédente et représente désormais 7,8% du PIB, contre 8,8% en 2023. L’inflation est tombée à 6,7 % en septembre 2024, marquant son niveau le plus bas depuis janvier 2022, même si l’inflation alimentaire reste à 9,2 %.

La dette intérieure passe de 29,7% à 51,7 % en 5 ans

La Tunisie se tourne de plus en plus vers les sources de financement intérieures, la dette intérieure passant de 29,7% de la dette publique totale en 2019 à 51,7 % en août 2024. Cette évolution détourne une part croissante du financement des banques vers les besoins du gouvernement et la détourne du reste de l’économie. Cela présente également des risques pour la stabilité de la monnaie et des prix.

La deuxième partie du rapport passe en revue le système fiscal tunisien et souligne l’importance de parvenir à un meilleur équilibre entre la fiscalité du travail et celle du capital afin de favoriser une approche plus équitable.

La lourde fiscalité actuelle sur le travail – notamment d’importantes cotisations de sécurité sociale, même pour les salariés à faible revenu – pourrait encourager l’informalité, décourager l’embauche et réduire les salaires.

En outre, le rapport souligne la nécessité d’améliorer la transparence au sein du système pour garantir l’équité et la responsabilité.

L’introduction d’un impôt foncier annuel et l’augmentation des taxes sur les carburants en 2023 ont été des mesures positives, et la Tunisie pourrait obtenir de meilleurs résultats en rééquilibrant sa structure fiscale et en renforçant son mécanisme de taxe carbone, favorisant ainsi un cadre économique plus équilibré et durable.

«Malgré des défis persistants, l’économie tunisienne continue de faire preuve de résilience et de nouvelles opportunités émergent», a déclaré Alexandre Arrobbio, responsable pays de la Banque mondiale pour la Tunisie. «La Banque mondiale reste déterminée à aider la Tunisie à relever les défis soulignés dans le rapport, notamment pour soutenir la croissance et le développement du secteur privé», a-t-il ajouté.

Lire le rapport original en anglais.

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Rapport BEI: les énergies renouvelables prennent le lead des investissements non cotés en Afrique

Selon un rapport de la Banque européenne d’investissement (BEI) publié en fin de semaine dernière, les énergies renouvelables ont attiré 37% des investissements non cotés en Afrique en 2023, dépassant pour la première fois les services financiers, historiquement dominants.

Ce changement marque un tournant décisif.

Les capitaux se détournent des énergies fossiles, qui ne représentent plus que 4% des investissements, au profit de solutions durables.

Cette dynamique reflète une prise de conscience accrue et une préférence des investisseurs pour des actifs verts, perçus comme stratégiques sur un continent cherchant à renforcer sa résilience face aux défis climatiques.

La tendance s’inscrit dans une quête mondiale d’alternatives durables et économiques. Les pays africains, particulièrement vulnérables au changement climatique, voient dans le développement d’infrastructures vertes non seulement une nécessité écologique mais aussi une opportunité économique.

À cet égard, 67% des banques africaines considèrent la transition climatique comme une opportunité, et 79% se sont fixé des objectifs climatiques. Toutefois, cet engagement révèle aussi des lacunes.

En effet, de nombreuses institutions financières n’intègrent toujours pas pleinement le risque climatique, notamment dans des secteurs comme l’agriculture, sous-financé par les banques. Cela éloigne l’Afrique de ses objectifs écologiques, les financements climatiques ne couvrant que 12% des besoins annuels. La transition repose presque entièrement sur des fonds publics (90%) et internationaux (99%), tandis que le secteur privé reste en retrait.

À l’échelle du continent, les investissements non cotés ont baissé de 24% entre 2022 et 2023, passant de 6,5 à 5 milliards de dollars. Les services financiers, qui représentaient 37% des investissements en 2022, ont suivi cette tendance, chutant à 10% en 2023.

 

 

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Pour une intégration optimale des énergies renouvelables dans le réseau de la Steg

Adopter une méthodologie agile de planification du réseau électrique est primordial pour réussir la transition énergétique. C’est dans ce cadre qu’un atelier de formation a été organisé au profit de 26 cadres planificateurs des différentes régions de la Société tunisienne de l’électricité et du Gaz (Steg) du 5 au 8 novembre 2024.

Cet atelier intitulé «Planifier le réseau électrique de distribution en Tunisie : pour une intégration optimale des énergies renouvelables en Tunisie» était une occasion pour présenter et discuter les méthodes de calcul de la capacité d’accueil des postes du réseau de distribution de la Steg avec un focus sur l’utilisation de logiciels de modélisation.

A l’issue de cet atelier, les cadres de la Steg ont renforcé leur technicité pour manier l’outil en simulant et modélisant le réseau afin d’assurer une intégration optimale des énergies renouvelables au réseau.

Cette activité a été soutenue par la GIZ Tunisie dans le cadre du projet d’Appui à une transition énergétique tunisienne accélérée (Teta), mandaté par le  ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement  (BMZ) et mis en œuvre en coopération avec le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, la Steg et l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Énergie (ANME).

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