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Le poids du fondamentalisme religieux chrétien écrase les États-Unis

Le fait religieux n’a jamais été aussi puissant aux États-Unis pas seulement par son expression dans le débat public mais carrément par sa domination de la politique et la dernière élection présidentielle en est l’illustration. Les fondamentalistes religieux chrétiens ont pris en otage le Parti républicain et occupent les postes les plus influents dans la nouvelle administration Trump avec toutes les incidences qui en découleront aussi bien sur le domaine sociétal que sur la politique internationale car, à titre d’exemple, l’idéologie messianique est devenue la base de la gestion du conflit israélo-palestinien. Une dérive ultra-religieuse contre laquelle des protagonistes politiques avaient mis en garde il y a de cela une trentaine d’années mais rien n’a été fait.

Imed Bahri

Le magazine politique américain bimensuel CounterPunch a publié un article intitulé «Sans limites mais nous devons en parler» dont l’auteur, Bob Topper, souligne que les critiques adressées aux Démocrates lors des récentes élections américaines sont méritées mais que d’autres facteurs ont influencé le résultat de ces élections.

Selon Topper, l’un de ces facteurs est la presse qui a «normalisé» le comportement du candidat républicain Donald Trump, les médias traitant l’information de manière biaisée, en particulier Fox News qui a admis avoir menti aux téléspectateurs et certains médias numériques non réglementés qui ont manipulé et diffusé une quantité énorme de fausses informations.

Cependant, l’un des facteurs cruciaux qui échappe souvent à l’attention est, selon l’auteur, le rôle très important que joue la religion dans la politique moderne, un rôle qui ne peut être ignoré et pour évaluer son influence, il faut examiner la division politique aux États-Unis comme un conflit entre la pensée positiviste et la croyance chrétienne largement répandue.

Le récit de la «fin du monde» fait des émules

Topper se réfère à William Bernstein dans son livre ‘‘Illusions of Crowds’’ (L’Ilusion des masses) qui estime que la polarisation actuelle de la société américaine ne peut être comprise sans une connaissance pratique du récit de la «fin du monde» qui prédit la seconde venue du Christ, d’autant plus que 39% des adultes américains pensent que l’humanité vit cette «fin du monde» selon une enquête menée par le Pew Research Center.

Selon l’auteur, il serait peut-être préférable de comprendre le résultat de ces élections en le considérant comme un cas d’hystérie collective. Il n’existe aucun moyen de connaître l’étendue de l’influence de la théorie de la Providence divine sur ces élections mais l’hystérie alimentée par les craintes de «la fin du monde» répond à la question la plus douloureuse: Pourquoi le peuple américain a-t-il élu comme président un candidat avec tous les défauts que lui reprochent ses adversaires?

Selon l’auteur, les fondamentalistes religieux américains voient le monde comme une bataille entre le bien et le mal, entre Dieu et Satan, entre la justesse de la foi chrétienne et les méfaits du libéralisme rationnel.

Par conséquent, les discours de campagne de Trump ont joué sur la crainte que les Démocrates soient décrits comme Satan et le mal intérieur car les défauts de caractère de Trump sont atténués au point de devenir insignifiants dans ce drame parce que l’homme est un instrument entre les mains de Dieu, en tout cas selon leur vision.

CounterPunch indique qu’en 1994, le Républicain conservateur Barry Goldwater a exprimé ses inquiétudes quant à une prise de contrôle de son parti par des fondamentalistes chrétiens en disant: «Croyez-moi, si ces prédicateurs prennent le contrôle du Parti républicain et ils essaient certainement de le faire, ce sera un terrible désastre. Honnêtement, ces gens me font peur. La politique et la gouvernance nécessitent des compromis. Mais ces fondamentalistes chrétiens croient qu’ils agissent au nom de Dieu, ils ne peuvent donc pas faire de compromis et ne veulent pas le faire. Je le sais, j’ai essayé de traiter avec eux.»

Il y a vingt-cinq ans, des prédicateurs évangéliques sont devenus actifs au sein du Parti républicain et ont attaqué l’avortement et les relations homosexuelles. Cependant, les Républicains traditionnels n’ont pas adopté la rhétorique des Evangéliques mais ont accueilli favorablement leur soutien.

La droite chrétienne domine le Parti républicain

Aujourd’hui, la droite chrétienne domine le parti. Les valeurs conservatrices défendues par Goldwater et les valeurs américaines fondamentales de liberté, d’égalité et de démocratie ne sont plus importantes pour l’identité et le message du parti.

L’auteur estime que les craintes de Goldwater se sont pleinement réalisées et que son parti est devenu aujourd’hui un parti théocratique chrétien déguisé en Parti républicain.

CounterPunch ajoute que les principes de la séparation de l’Église et de l’État et du respect de la vie privée sont une réalité mais que la critique des croyances religieuses est devenue interdite.

Maintenant qu’une faction religieuse s’est transformée en parti politique, il n’est plus acceptable de s’y adapter surtout lorsque ses convictions entrent en conflit avec les valeurs fondamentales de liberté, d’égalité et de démocratie.

Topper estime que chaque Américain est tenu de protéger et de défendre la Constitution et les valeurs qu’elle garantit et lorsqu’une religion attaque le cœur des principes fondateurs de la nation, la critique ne doit pas être interdite.

Tout comme les Américains rejettent la charia islamique, ils doivent rejeter toute autre version de la religion qui remplacerait le système juridique et lorsque les croyances religieuses rendent la démocratie représentative impuissante, la résistance est inévitable, ajoute-t-il. Et d’expliquer: «Même si nous ne pouvons pas sous-estimer les 39% de citoyens américains qui croient que nous vivons la fin du monde, ils doivent admettre que cette fin du monde est un mythe que les bons chrétiens peuvent respecter mais il faut accepter que c’est un fantasme tout comme ils ont accepté le fait que la Terre tourne autour du Soleil et non l’inverse.»

En conclusion, l’auteur affirme les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont réels et que les solutions viendront de dirigeants réalistes qui prendront des décisions rationnelles fondées sur la science et les faits. Les fantasmes et les peurs superstitieuses ne feront que perpétuer ces problèmes. Quiconque en doute devrait considérer les conséquences tragiques du fanatisme religieux tout au long de l’histoire depuis l’Inquisition jusqu’à la Porte du Paradis puis comparer le bien-être des personnes vivant dans les démocraties libérales à celui des nations théocratiques et autocratiques en particulier celles du Moyen-Orient.

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‘‘Iraq from revolution to dictatorship’’ : massacres, coups d’Etat et ambitions. Le rêve unitaire fracassé

Après l’échec du rêve unitaire arabe dont sa population a longtemps été bercée, l’Irak est aujourd’hui un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones sur Israël. Et son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.

Dr Mounir Hanablia *  

L’Irak est ce pays ancien bien connu correspondant grosso modo à la Mésopotamie, peuplé d’une mosaïque de communautés. Considéré comme un jalon important sur la route des Indes devant être verrouillé pour interdire l’accès au golfe Arabo-persique aux Allemands alliés des Ottomans, durant le premier conflit mondial, son accession à l’ère moderne commence  en 1917 par sa conquête sur les Ottomans par les Anglais et par la découverte et l’exploitation du pétrole par une filiale de l’Anglo-persian Oil Company. Aux provinces de Basra et de Bagdad, ils adjoignent celle pétrolière kurde de Kirkouk, au grand dam des Turcs qui n’auront de cesse d’ambitionner de la reconquérir.

Une monarchie, celle des Hachémites originaires du Hedjaz, y est installée dans les années 1920 après l’expulsion du Roi Fayçal de Syrie par les Français. Et toutes les révoltes sont matées par la Royal Air Force, qui n’hésite pas à bombarder les populations et les habitations civiles sans aucune considération du nombre de victimes. Ainsi Sulaymaniyah dans  le Kurdistan est pratiquement détruite en 1926.

La monarchie hachémite en Irak est étroitement dépendante du pouvoir anglais, et sa principale ressource est constituée par les maigres dividendes concédées par l’Irak Petroleum Company. Cela n’empêche pas le pays d’adopter le parlementarisme britannique, mais celui-ci n’est que le reflet de la domination exercée sur la société par les classes éduquées des villes et les grands propriétaires terriens. Le pays demeure essentiellement rural et agricole, sans toutefois assurer ses besoins alimentaires.

Le paradoxe de l’Irak tout comme l’Egypte soumise à la domination anglaise, est son incapacité à produire suffisamment dans l’agriculture malgré ses immenses ressources hydriques. Quant à l’industrie, elle est, mis à part le pétrole, inexistante.

Durant la seconde guerre mondiale, un groupe d’officiers nationalistes, plus précisément anti-anglais, le carré d’or, prend le pouvoir et veut fournir une base à la Luftwaffe à Kirkouk dans l’espoir de voir la Wehrmacht débouler des montagnes du Caucase et du désert de Syrie pour libérer le pays de l’occupation anglaise. Le projet tourne court lorsque le chef de l’escadrille allemande envoyé à Kirkuk est tué accidentellement. Mais rares sont les Irakiens qui ont approuvé de voir leur pays s’associer aux Nazis.

Avènement de l’idéologie panarabiste

Après la seconde guerre mondiale, et avec la guerre froide, la Grande Bretagne veut faire de l’Irak une pièce essentielle du dispositif anticommuniste, avec la Turquie, l’Iran, et le Pakistan, dans ce qu’il est convenu d’appeler le pacte de Bagdad.

Entretemps s’est formé un puissant Parti communiste irakien essentiellement au sein de la communauté chiite, la plus nombreuse mais aussi la plus opprimée. Un autre parti, le Baath, créé par le visionnaire utopiste syrien Michel Aflaq, prônant la renaissance d’une mythique nation arabe, ne fait que quelques adeptes au début des années 50. Mais l’arrivée au pouvoir en Egypte des officiers libres et  l’émergence du nationaliste égyptien, Nasser en tant que leader de la nation arabe, à son corps défendant semble-t-il, fournit à l’idéologie panarabiste une impulsion décisive dans sa revendication contre les puissances coloniales anglo-françaises, et sioniste. C’est peut être faire abstraction des événements d’Iran et de la lutte engagée par l’Anglo Iranian Oil Company contre Mossadeq sur la région. Mais en juillet  1958 se produit un coup d’État militaire issu d’ officiers nationalistes irakiens contre le régime royal anglophile dont la figure de proue est un ancien officier de l’armée ottomane, Nouri Saïd. La population de Bagdad se soulève à l’appel des putschistes et massacre les principales personnalités du régime dans les rues.

De Abdelkarim Kassem à Saddam Husseïn

Le nouveau régime militaire dirigé par Abdelkarim Kassem s’appuie sur les communistes, instaure la république, mais face aux Nassériens, se prétend avant tout nationaliste irakien. Kassem prétend réintégrer le Koweït à la mère patrie irakienne par la force et veut la réforme agraire, ce qui lui assure certes une réelle popularité dans la population mais désorganise la production agricole. Il est prudent en s’abstenant de remettre  en question le statu quo dans le domaine du pétrole, mais se place néanmoins en porte à faux contre les puissances occidentales, les pays arabes du Golfe, ainsi que et surtout, Nasser. Il refuse néanmoins de se jeter dans les bras du Parti communiste, pourtant son seul soutien, qu’il n’hésite pas à marginaliser.

En fin de compte, après le soulèvement de Mossoul dirigé par un officier, Abderrahmane Chawaf, qui se conclut par un bain de sang perpétré contre les nationalistes arabes et les baathistes, puis plusieurs tentatives d’assassinats dont l’une dans laquelle est impliquée un certain Saddam Hussein, Kassem malgré sa popularité, et malgré l’appui de la population descendue dans la rue le soutenir, est renversé et exécuté en 1963 par des officiers nassériens soutenus par des militaires du Baath, qui ne lui ont pas pardonné les exécutions de manifestants, qu’on lui attribue. Les communistes sont pourchassés dans les rues et massacrés en masse par les militants du Baath. Pourtant l’Union syro-égyptienne s’est conclue deux années auparavant par un échec retentissant.

Le nouveau président, Abderrahmane Aref, quoique nationaliste arabe, ne veut pas être sous la coupe de Nasser. Et l’union tripartite envisagée avec l’Egypte et la Syrie est cantonnée à un simple slogan. Les militaires au pouvoir sont conservateurs sur le plan économique et social et ne veulent pas du socialisme prôné par Nasser. Ils sont hostiles aux revendications autonomistes kurdes et se lancent dans une guerre absurde au Kurdistan qui se conclut par un échec retentissant.

En 1965, ces militaires s’allient aux conservateurs du Baath et à son fondateur Michel Aflaq pour réprimer l’aile gauche du parti dirigée par l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Salah Saadi accusé de vouloir prendre le pouvoir et de faire le jeu de la branche syrienne du parti.

Des militants armés comprenant l’inévitable Saddam Hussein font irruption dans le siège du Congrès en scandant : «Une seule nation arabe au message éternel» au moment même où la scission au sein de leur parti est consommée.

Abderrahmane Aref meurt dans un mystérieux accident d’hélicoptère. Son frère lui succède en 1967 mais il n’a pas le charisme nécessaire. Il essaie bien d’obtenir un consensus minimum et de conférer au gouvernement une apparence civile, mais c’est peine perdue. Il est renversé par les militaires du Baath dirigés par Ahmed Hassan Al Bakr qui cette fois s’assurent de la réalité du pouvoir malgré l’instauration d’un conseil du commandement de la révolution. La suite on la connaît. Saddam Hussein qui est un parent du président s’assure progressivement le contrôle de la police secrète, du parti, de l’administration, de l’armée. En 1973 il élimine Nazem Al Kazzaz, le puissant chef de la police secrète, qui tente de prendre le pouvoir, et qui semble en l’occurrence avoir été victime d’une provocation soigneusement préparée. Cette affaire permet d’éliminer quelques autres rivaux et sert d’avertissement à tous ceux qui s’opposent à l’ascension du nouvel homme fort qui joue des communistes et des Kurdes les uns contre les autres afin de neutraliser toute opposition et incrimine le parti frère ennemi de Damas dans des complots dont la réalité n’est le plus souvent pas prouvée.

Saddam n’hésite pas à nationaliser le pétrole en 1972 en s’assurant le soutien de la France sans encourir l’hostilité des Britanniques et la hausse du prix du pétrole de 1973 sert ses intérêts en décuplant les revenus de l’État. Il a alors en main les moyens nécessaires pour transformer le pays et commence par mener une guerre coûteuse dans le Kurdistan qui n’aboutit pas du fait de l’appui apporté aux autonomistes par le Shah d’Iran, l’Amérique, et Israël. Les accords d’Alger avec l’Iran en 1975 en consacrant l’abandon des Kurdes lui fournit l’occasion de «pacifier» la région du nord par une politique d’arabisation forcée, de déportation, et de réinstallation des populations.

Contrôle total sur la population et culte de la personnalité

Il est vrai que l’époque est à la prospérité et la population irakienne jouit d’une élévation considérable de son niveau de vie dont le Baath tire profit pour assurer son contrôle total sur la population. Mais à partir de 1977, un nouvel adversaire apparaît, le clergé chiite. Les forces de sécurité n’hésitent pas à tirer sur la foule des pèlerins dans les lieux saints. La capture opportune sur les lieux d’un soldat syrien permet au régime d’étoffer sa thèse du complot extérieur mais Saddam est obligé de donner des gages aux religieux au détriment de la politique officiellement laïque jusque-là pratiquée.

Il est vrai que la Révolution Islamique d’Iran survenue en 1979, année à laquelle Saddam accède à la présidence, en fait désormais l’un de ses principaux ennemis. Il enfile alors les bottes du conquérant arabe musulman face au perse païen et du défenseur des régimes du Golfe. Il envahit l’Iran en 1981 avec l’appui des Occidentaux et des régimes arabes conservateurs qui financent son armée, et ses opérations militaires. La guerre lui permet d’instaurer un véritable culte de la personnalité et d’exercer un contrôle absolu sur l’armée en nommant des personnes de sa famille et de son clan aux postes les plus sensibles.

A partir de 1983, le front se stabilise grosso modo de part et d’autre de la frontière. C’est le statu quo que plusieurs offensives iraniennes meurtrières ne parviennent pas à modifier. La guerre se termine en 1989 avec l’acceptation par l’Iran des résolutions des Nations unies, et l’usage d’armes chimiques par l’armée irakienne devenue coutumière du fait contre les populations kurdes provoque le célèbre massacre de Halabja.

L’Irak a la fin de la guerre est un pays surarmé par l’Occident qui lui a même livré des usines de fabrication de gaz de combat, et ruiné, qui doit rembourser ses créanciers arabes, alors que les prix du pétrole baissent. Saddam croit alors obtenir le feu vert des Américains pour envahir le Koweït. Il juge que c’est le seul moyen pour lui de sauver ce qui lui paraît essentiel, son propre pouvoir. Le pays est alors détruit par la campagne militaire américaine sous couverture internationale Tempête du Désert, puis soumis à un sévère embargo qui fait plus de victimes que la guerre. Le Kurdistan irakien jouit d’une sécession de fait.

Le régime de Saddam est liquidé en 2003 avec l’occupation du pays  par les troupes américaines opérant pour le compte d’Israël. Lui-même est pris, jugé et exécuté, pour des crimes dont on ne peut pas l’exonérer, et sa mort courageuse ne doit pas occulter sa responsabilité.

Un pays contrôlé par les Américains

En effet, le rêve unitaire arabe prôné par le Baath ne fut pour lui qu’un moyen de réaliser ses propres ambitions et il ne chercha jamais à masquer ses mesures expéditives, dont la plus spectaculaire reste sans aucun doute cette trentaine de personnes cueillies par la sécurité d’Etat  à l’appel de leurs noms dans la salle du Congrès du Parti, sans avoir la possibilité de se justifier et emmenées sans autre considération vers des destinations inconnues.

On peut certes l’accréditer des nombreuses réalisations économiques et sociales du pays. Mais il ne s’agissait là que d’un vernis. La société irakienne qui pouvait se targuer de posséder la classe la plus cultivée du Moyen-Orient dans les années 50, ne s’est pas sous le Baath laïc modernisée en profondeur, et la meilleure preuve en est l’irruption de Daech de ses entrailles quelques années après.

D’autre part, les succès attribués au régime exclusivement issus de la rente pétrolière n’ont pas assuré la transition vers une société sans pétrole. La réforme agraire n’a pas assuré au pays l’autosuffisance alimentaire que ses ressources en eau eussent dû lui assurer. Au contraire, les huit années de guerre contre l’Iran ont assuré à la Turquie voisine l’opportunité pour réaliser le gigantesque projet Atatürk de barrages de retenue sur les cours de l’Euphrate et du Tigre. Quant à l’industrialisation militaire dont elle avait acquis le savoir-faire avec la guerre contre l’Iran, l’occupation américaine l’en a privée.

Aujourd’hui l’Irak est toujours un pays contrôlé par les Américains mais pas suffisamment pour empêcher les milices pro-iraniennes de tirer des salves de missiles et de drones. Et son avenir paraît plus dans un modèle de cohabitation de communautés disparates à la libanaise que dans l’émergence véritable d’une nation. Pour tout dire, son avenir paraît toujours aussi compromis, même à l’issue de la fin (officielle) de l’occupation américaine.  

* Médecin de libre pratique.

‘‘Iraq Since 1958: From Revolution to Dictatorship’’, de Marion Farouk-Sluglett et Peter Sluglett, éd. I. B. Tauris, 25 août 2001, 416 pages.

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250 étudiants bénéficient des interventions d’un programme financé par l’ambassade des Etats Unis en Tunisie

guide de l'orientation universitaire

“L’association des Jeunes Professionnels Tunisiens-Américains (TAYP) s’engage à renforcer les capacités de 250 étudiants membres de clubs associatifs dans cinq universités tunisiennes et à financer cinq de leurs projets communautaires, dans le cadre d’un programme financé par l’ambassade des États-Unis en Tunisie à hauteur de 1,5 million de dinars”, a fait savoir vendredi Anis Mnif, […]

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La vente forcée de Chrome de Google aux États-Unis se heurte à des obstacles juridiques

Les efforts déployés par les autorités américaines de la concurrence pour démanteler Alphabet en forçant la vente de son navigateur Google Chrome et d’autres propositions visant à limiter sa domination sur le marché des moteurs de recherche risquent de se heurter à des contestations judiciaires au motif que les mesures prises sont extrêmes.

Après une décision rendue en août, les procureurs du ministère américain de la Justice ont fait valoir, mercredi 20 novembre 2024, devant un juge que l’entreprise devait vendre Chrome, partager les données et les résultats de recherche avec ses concurrents et éventuellement vendre son logiciel pour smartphone Android.

Ces propositions s’inscrivent dans le cadre d’une procédure historique visant à remodeler la manière dont les utilisateurs recherchent des informations. Mais, l’arrivée au pouvoir l’an prochain du nouveau président Donald Trump, favorable aux entreprises, pourrait changer la donne et les procédures judiciaires pourraient durer des années, selon les experts.

« Cela me semble exagéré », a déclaré Kevin Walkush de Jensen Investment Management, qui détient des actions Google et est sceptique quant à la possibilité d’une cession de Chrome.
Le ministère de la Justice a demandé et obtenu le démantèlement de Microsoft au début des années 2000, après qu’il a été accusé de monopoliser illégalement le marché des navigateurs Web. Cette décision a été annulée par une Cour d’appel et Microsoft et le DOJ ont finalement trouvé un accord. M. Walkush s’attend donc à ce que l’affaire Google prenne des années à se régler, le temps
que l’entreprise fasse appel. « Les roues de la justice ne tournent pas vite », a-t-il déclaré.

Google a qualifié l’approche du ministère de la Justice de « dépassement de pouvoir gouvernemental sans précédent qui porterait préjudice aux consommateurs, aux développeurs et aux petites entreprises américaines ». En citant comme exemples la diminution de la confidentialité des utilisateurs et la diminution du financement des entreprises telles que le fabricant de navigateurs Mozilla lorsqu’elles proposent la recherche Google.

Les divisions et la colère ont éclaté au grand jour lors de la COP29 jeudi, à l’approche de la date limite de clôture. L’affaire pourrait également être contestée par Trump. Alors que l’administration Trump avait initialement déposé une plainte contre Google au cours de son premier mandat, il a indiqué en octobre qu’il pourrait ne pas démanteler l’entreprise. Car cela pourrait nuire à l’industrie technologique américaine, à un moment où la concurrence s’intensifie avec la Chine dans des domaines tels que l’IA.

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Quel impact des mandats d’arrêt de la CPI sur les relations internationales

La Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, a annoncé ce jeudi 21 novembre 2024, avoir délivré des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour des «crimes contre l’humanité» présumés commis contre les Palestiniens à Gaza. Quelles implications significatives cet acte a-t-il sur les relations internationales ?

Khémaïs Gharbi

Le mandat d’arrêt de la CPI représente un mécanisme par lequel la communauté internationale cherche à poursuivre les individus pour des crimes graves tels que le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Le Statut de Rome, adopté en 1998, établit les bases légales de la CPI et définit les crimes jugés. Et certains de ses articles pertinents méritent d’être rappelés, notamment l’Article 86 relatif à l’obligation de coopération, qui stipule que les États parties ont l’obligation de coopérer pleinement avec la CPI dans l’accomplissement de son travail. Cela comprend l’obligation d’exécuter les mandats d’arrêt.

Israël, tout comme son principal allié et protecteur, les Etats-Unis, ne figurent parmi les quelque 124 États membres de la CPI, mais cela ne minimise pas la portée juridique et symbolique du mandat d’arrêt émis hier par la CPI à l’encontre de Netanyahu et Gallant, qui réfléchiront par deux avant de quitter leur pays.   

Sanctions et pressions diplomatiques

L’Article 89 relatif à l’arrestation et la remise des personnes détaille les procédures par lesquelles un État doit remettre un individu faisant l’objet d’un mandat de la CPI. Les États sont tenus de traiter ces demandes avec sérieux et de participer activement.

Selon l’Article 27 relatif à l’immunité des chefs d’État, la qualité officielle d’une personne, y compris celle de chef d’État, ne peut pas être utilisée comme un moyen d’échapper à la compétence de la CPI pour des crimes internationaux.

Concernant l’impact d’une telle mesure judiciaire contraignante sur les relations internationales, on citera l’obligation de coopération à laquelle sont astreints les États signataires du Statut de Rome. La CPI n’ayant pas la possibilité de procéder elle-même à des arrestations, les Etats signataires sont tenus d’arrêter et de remettre les individus sous mandat d’arrêt. Cela crée une pression sur les gouvernements qui cherchent à maintenir des relations diplomatiques avec des individus ou des régimes ciblés par la Cour.

Le non-respect des mandats d’arrêt peut entraîner des sanctions économiques, des mesures diplomatiques et une pression de la part d’organisations internationales telles que l’Onu. Cela peut aussi affecter les relations bilatérales entre États.

Concernant la responsabilité pénale individuelle, notons que les individus qui facilitent le déplacement ou l’activisme d’une personne sous mandat d’arrêt peuvent être poursuivis pour complicité ou aide, ce qui dissuade certains acteurs étatiques ou non étatiques de collaborer avec ces individus devenus des parias internationaux.

Évolution des normes internationales

La CPI joue un rôle essentiel dans le développement du droit international en matière de justice pénale. L’existence de mandats d’arrêt souligne un engagement envers la responsabilité et l’imputabilité, encourageant les États à respecter les normes internationales

En somme, le mandat d’arrêt de la CPI n’est pas seulement un instrument juridique, mais également un puissant outil de justice internationale qui affecte les relations entre États. Il pousse à la coopération internationale tout en mettant en évidence les enjeux de responsabilité individuelle. Cela souligne l’importance de la communauté internationale dans la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves.

Pour rappel, on citera les chefs d’Etat ayant été visés par un mandat d’arrêt de la CPI :

– le président russe Vladimir Poutine, en raison des crimes de guerre perpétrés en Ukraine, mais son pays ne reconnaît pas la compétence de cette juridiction;  

– le vice-président du Congo Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis en Centrafrique, condamné en première instance à dix-huit ans de prison, puis acquitté;

– l’ancien président déchu du Soudan, Omar El-Bachir, a été le premier chef d’État en exercice poursuivi par la CPI. Inculpé en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, puis en 2010 pour génocide lors du conflit au Darfour, il sera renversé en 2019 et restera toujours au Soudan, entre prison et hôpital militaire;

– l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo sera détenu pendant sept ans à La Haye, avant d’être reconnu non coupable en 2019 et acquitté en 2021;

– le guide libyen Mouammar Kadhafi, qui mourra en octobre 2011, son fils Seif Al-Islam et son chef des renseignements Abdallah Senoussi, qui sont toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI;

– le président kényan Uhuru Kenyatta est le premier chef d’État en exercice à comparaître devant la CPI en 2014, pour les violences post-électorales ayant déchiré le Kenya fin 2007 et début 2008, mais il sera acquitté faute de preuves.  

C’est ce club de criminels internationaux que Netanyahu et Gallant rejoignent. Et c’est tout dire…

*Traducteur et écrivain.

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Le prix du Bitcoin a continué de grimper et atteint un niveau record

Le prix du Bitcoin a continué de grimper, franchissant pour la première fois mercredi 20 novembre 2024 la barre des 94 000 dollars. Cette dernière poussée a été alimentée par des informations selon lesquelles la société de médias sociaux du président élu américain Donald Trump serait en pourparlers pour acquérir la plateforme de cryptomonnaies Bakkt, selon des analystes.

La cryptomonnaie phare se négociait à environ 94 472 dollars par pièce, en hausse de plus de 3 % à mi-séance. Son prix a plus que doublé depuis le début de cette année.

Les actions liées aux cryptomonnaies Coinbase Global, MicroStrategy et Robinhood Markets étaient toutes en hausse lors des échanges avant l’ouverture du marché mercredi.

Avec 1 800 milliards de dollars, le Bitcoin est désormais le septième actif financier en termes de capitalisation boursière, surpassant le géant de l’énergie Saudi Aramco et se rapprochant des géants technologiques Amazon et Google. Dans l’ensemble, la capitalisation boursière totale de toutes les cryptomonnaies a dépassé les 3 000 milliards de dollars cette semaine, en hausse d’environ 85 % depuis janvier.

La dernière avancée dans le domaine des cryptomonnaies intervient après que le Financial Times a rapporté, le 18 novembre, que la société de médias sociaux de Donald Trump menait des pourparlers pour acheter la société de trading de cryptomonnaies Bakkt.

Des sources proches des négociations ont déclaré au média que Trump Media and Technology Group, qui exploite Truth Social, est sur le point d’acquérir Bakkt en actions.

L’accord serait un autre signe de la position favorable du président élu à l’égard du secteur de la cryptographie.

« L’intérêt apparent de Trump à s’engager davantage dans la crypto au niveau personnel a contribué à l’optimisme selon lequel la crypto sera une priorité absolue lorsque Trump prendra ses fonctions », a déclaré Stéphane Ouellette, directeur général de la société de trading de crypto FRNT Financial, cité par Reuters.

Au cours de sa campagne, Trump a fait une série de promesses à l’industrie des cryptomonnaies, notamment qu’il ferait des États-Unis la « capitale mondiale des cryptomonnaies » et qu’il insistait pour que tous les bitcoins soient extraits dans le pays. Il a même utilisé des bitcoins pour acheter des cheeseburgers et de la bière pour ses partisans dans un bar de New York.

Trump s’est également engagé à renverser le président de la Securities and Exchange Commission américaine, Gary Gensler, qui a adopté une approche agressive à l’égard de l’industrie de la cryptographie.

Certains analystes affirment qu’avec les attentes des investisseurs concernant un assouplissement de la réglementation dans le secteur des cryptomonnaies, le seuil de 100 000 $ pour le Bitcoin est désormais en vue.

« Le nouveau record historique du Bitcoin reflète une étape importante dans son prix et un changement fondamental dans son acceptation politique et économique », a déclaré mercredi l’analyste de XS.com Antonio Di Giacomo dans une note, vue par Barron’s.

« Avec des facteurs tels que le soutien du gouvernement américain, l’intérêt accru des institutions et l’utilisation potentielle du Bitcoin par les nations souveraines, le chemin vers 100 000 $ semble de plus en plus plausible », a-t-il affirmé.

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Du trafic de drogue à la CIA, le destin agité du taximan Blerim Skoro

C’est un destin hors du commun qu’a connu le Kosovar immigré aux États-Unis Blerim Skoro mais au-delà de sa vie qui ressemble à un roman, cette histoire révèle les méthodes des renseignements américains qui exploitent pernicieusement la situation précaire de certaines personnes en leur faisant miroiter qu’ils peuvent arranger leur situation puis les laissent livrés à eux-mêmes.

Imed Bahri

Le journal britannique The Times a publié des détails passionnants sur un espion qui travaillait pour l’agence de renseignement extérieur des États-Unis, la Central Intelligence Agency (CIA), qui est parvenu à infiltrer Al-Qaïda et l’État islamique mais sa vie actuelle comme ses débuts est difficile du fait qu’il vit des revenus du taxi qu’il conduit. 

Dans un article intitulé «J’ai donné ma vie à la CIA, ils m’ont trahi», l’espion Blerim Skoro a raconté à la correspondante du journal britannique Josie Ensor comment les services secrets américains ont pu le recruter le matin du 12 septembre 2001 lorsque des agents du Federal Bureau of Investigation (FBI) et de la CIA lui ont rendu visite dans un centre de détention de Brooklyn à New York où il a été arrêté pour trafic de drogue. Les agents présentaient au détenu Blerim Skoro une offre qui allait complètement changer le cours de sa vie.

Skoro, qui avait fui la guerre au Kosovo dans les années 1990 et purgeait une peine de sept ans de prison pour trafic de drogue, affirme que ces agents lui ont dit qu’ils avaient besoin de son aide et que lui voulait juste sortir de prison et retourner auprès de sa famille. 

Skoro, aujourd’hui âgé de 53 ans, a déclaré avoir vu à travers la fenêtre de sa cellule le deuxième avion s’écraser sur l’une des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.

Patriote américain d’abord et ensuite musulman

Selon Ensor, les agents des renseignements considéraient Skoro comme un «agent idéal» car personne ne soupçonnerait un musulman kosovar condamné à une lourde peine de prison donnant ainsi l’impression aux autres détenus qu’il ne peut pas collaborer avec le gouvernement. Un profil au-dessus de tout soupçon. 

Skoro a pris sa mission en prison au sérieux. Il a immédiatement commencé à se laisser pousser la barbe et à mémoriser le Coran. Il a rapidement gagné le respect et la confiance de centaines de détenus musulmans dont un certain nombre étaient des combattants islamistes et ont rencontré Oussama Ben Laden avant les attentats du 11 septembre 2001. Skoro a transmis ce qu’il avait entendu d’eux aux officiers de la CIA. 

Dans le même temps, Skoro a remercié les États-Unis pour leur soutien au peuple du Kosovo dans sa lutte contre les forces serbes. Il a déclaré qu’il n’a pas réfléchi un seul instant avant de collaborer: «Je voulais rendre la pareille à ce pays». Il a dit se considérer à l’époque comme un patriote américain d’abord et ensuite un musulman.

Toutefois, au moment de sa libération en 2007, Skoro a été détenu pendant des mois aux services de l’immigration et des douanes avant d’être expulsé vers le Kosovo. Cela faisait partie d’un plan délibéré de la CIA visant à l’envoyer par la suite dans certains pays pour espionnage, selon ses confidences au Times.

Dans un camp d’entraînement d’Al-Qaïda

Ces missions se sont d’ailleurs étendues de l’Afghanistan à la Syrie, à l’Irak, au Yémen et à travers les Balkans. Skoro a infiltré les camps d’Al-Qaïda au Pakistan dans le cadre de la traque d’Oussama Ben Laden et intercepté les complots terroristes de l’Etat islamique en Syrie. Tout cela avec la promesse qu’un jour il retrouverait sa femme Susan et leurs deux filles Medina et Dafina, toutes citoyennes américaines vivant à New York.

Skoro a suivi une formation auprès de la CIA qui lui a fourni cinq passeports différents et lui a attribué un modeste salaire mensuel. Il a déclaré que les agents des renseignements l’avaient mis en garde contre deux choses: ne dire à personne qu’il travaillait pour eux et ne tuer personne. Il admet avoir rapidement enfreint le premier avertissement en informant sa femme Susan.

Entre 2007 et 2010, il a passé du temps dans un camp d’entraînement d’Al-Qaïda près de la frontière pakistano-afghane avant de prêter allégeance au groupe islamiste et de gravir les échelons de ses rangs.

Ce qui a irrité la CIA à son sujet c’est qu’il n’est jamais entré en contact avec Ben Laden malgré les diverses promesses qu’il leur a faites qu’il allait le rencontrer.

Skoro a mentionné dans son entretien avec le Times qu’un soir alors qu’il se rendait dans une «maison sûre» appartenant à la CIA en Macédoine pour discuter des plans de son prochain voyage au Yémen pour rencontrer Anwar Al-Awlaki, l’un des les dirigeants d’Al-Qaïda, il a été pris dans une embuscade et a été blessé à la jambe.

«Ils m’ont promis beaucoup de choses mais ce n’étaient que des mensonges»

Il explique qu’au lieu de le transporter par voie aérienne vers les États-Unis pour sa sécurité, la CIA lui a demandé de traverser la frontière avec le Kosovo voisin après lui avoir remis une somme d’argent dans une enveloppe. Il a décidé à ce moment-là que c’en était assez. «Ils m’ont promis beaucoup de choses et qu’ils me libéreront pour aller aux États-Unis mais ce n’étaient que des mensonges», a-t-il dit. 

Skoro a pu se rendre au Canada où il a mené une vie normale et a gagné un revenu décent grâce à son travail de vendeur de voitures mais en octobre 2015, il s’est infiltré clandestinement aux États-Unis en se cachant dans un bateau de pêche.

Des agents du FBI et de la police de New York l’ont arrêté après avoir découvert qu’il se trouvait illégalement dans le pays et il a été libéré après avoir passé six mois de détention.

Aujourd’hui, Skoro travaille comme chauffeur de taxi à New York. Leçon de sa vie, il a dit au Times qu’il ne conseille à personne de travailler pour les services secrets américains.

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Trump menace d’expulser les immigrants qui « empoisonnent le sang du pays » !

Donald Trump a annoncé lundi que son administration déclarerait une urgence nationale et utiliserait l’armée américaine pour procéder à des déportations massives d’immigrants sans-papiers. Mais, c’est sans compter sur les répercussions économiques et financières, ainsi que les problèmes juridiques que soulève l’expulsion manu militari de plus de 11 millions d’immigrés en situation irrégulière.

C’était une mesure-phare dans son programme électoral. Une fois installé officiellement à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain, le futur 47ème président des Etats-Unis qui, faisant écho à la rhétorique grotesque des fascistes et des suprémacistes blancs, accusa- lors d’un meeting électoral dans le Hampshire le 16 décembre dernier- les  immigrants « d’empoisonner le sang du pays »  promet d’organiser « la plus grande expulsion de l’histoire des États-Unis ».

Etat d’urgence et recours à l’armée

Ainsi, Donald Trump a confirmé lundi 18 novembre sur la plateforme Truth Social que, dès le début de son second mandat, il déclarera « l’état d’urgence » et « fera appel à l’armée » pour expulser les immigrés en situation irrégulière. Sachant qu’il avait soutenu en avril dernier que la Garde nationale « devrait être capable » de se charger des expulsions. « Si ce n’est pas le cas, j’utiliserais l’armée », avait-il dit déclaré au magazine Time.

A noter à cet égard que la Constitution américaine permet au président de déclarer « l’urgence nationale » dans des situations exceptionnelles. Trump ne s’est pas privé de mettre en œuvre cette disposition lors de son premier mandat afin de s’arroger 8 milliards de dollars de budget pour construire un mur à la frontière avec le Mexique, pour stopper le flux d’immigrants.

Pis. Par une entourloupette juridique, le milliardaire républicain pourrait s’appuyer sur une loi de 1798, appelée Alien Enemies Act, qui s’applique aux ressortissants de pays en guerre avec les États-Unis.

Ainsi, l’immigration illégale, qui a connu un pic en 2023 avec 2,5 millions de passages de la frontière, serait alors assimilée à « une invasion ». Cette loi autoriserait également les militaires à intervenir sur une population de civils.

En attendant, le futur locataire de la Maison-Blanche dont le dossier sur l’immigration est omniprésent dans tous ses discours, tous ses débats et de tous ses meetings, a déjà nommé un homme de confiance, Tom Homan à la tête de l’ICE, l’agence américaine chargée du contrôle des frontières et de l’immigration. Un poste que cet ancien policier avait déjà occupé durant le premier mandat de Trump et où il s’était illustré en appliquant des méthodes d’une brutalité extrême, allant jusqu’à superviser entre 2017 et 2018 une politique ayant conduit à séparer 4000 enfants migrants de leurs parents placés en détention!

Répercussions économiques de l’expulsion d’immigrants

Toutefois, plusieurs économistes s’interrogent sur le coût global d’un plan d’expulsion massive de personnes immigrées qu’une étude sérieuse évalue à 88 milliards de dollars par an, soit 967,9 milliards sur plus d’une décennie. Ainsi que sur les répercussions économiques de l’expulsion de plus de 11 millions d’immigrés en situation irrégulière. D’autant plus que le pays est déjà confronté à une grave pénurie de main-d’œuvre.

Or, l’estimation de 88 milliards par an ne porte que sur les coûts directs de ce plan, selon le rapport de l’American Immigration Council. En effet, la plupart des études économiques tablent en cas d’expulsions à grande échelle d’étrangers en situation irrégulière sur une réduction de la main-d’œuvre. En particulier dans certains secteurs, ainsi qu’une hausse des salaires et de l’inflation. Cela se traduirait par une réduction du PIB des États-Unis de 4,2 % à 6,8 %, comparable au recul de 4,3 % lors de la récession de 2007-2009.

Casse-tête juridique

D’autre part, le projet hallucinant de Donald Trump risque de se heurter à une cascade de problèmes juridiques compte tenu des protections juridiques accordées par la Constitution américaine à toute personne, quelle que soit sa nationalité. « Trump ne peut pas simplement arrêter des gens et les expulser le lendemain », assure Stephen Yale-Loehr, professeur de droit de l’immigration à l’université de Cornell. Ajoutant que « le discours est une chose et l’application en est une autre ».

En effet, les personnes en situation irrégulière doivent d’abord être présentées à un juge qui statuera sur leur demande de rester aux États-Unis. Or, « il y a déjà un stock de 3,6 millions de dossiers en souffrance dans nos tribunaux d’immigration pour environ 700 juges » explique la même source qui poursuit qu’« il faudrait donc recruter des milliers de nouveaux juges, sans compter les agents de la police de l’immigration pour arrêter les sans-papiers; sans oublier  la construction de nouveaux centres de détention et les avions pour les expulser ».

Le Congrès, même dominé par les républicains sera-t-il prêt à débourser la somme astronomique de 967,9 milliards sur plus d’une décennie? Ainsi s’interroge le professeur de droit de l’immigration. Pour sa part, Nayna Gupta, directrice de la politique de l’American Immigration Council estime qu’ « un plan d’expulsions massives d’immigrants serait difficile à appliquer immédiatement dans sa totalité », en raison notamment de ce coût « dissuasif ».

Des arguments qui n’ont pas l’air de perturber outre mesure le sommeil du futur locataire de la Maison-Blanche!

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Défense : La Tunisie reçoit un Hercules C-130H2 des USA

Les États-Unis ont livré un Hercules C-130H2 à l’armée de l’air tunisienne à la base aérienne de Sidi Ahmed, à Bizerte, en présence de hauts responsables militaires, dont le ministre de la Défense Khaled Sehili et l’ambassadeur Joey Hood.

C’est ce qu’a annoncé l’ambassade américaine en Tunisie, expliquant que «cet avion vient renforcer la flotte tunisienne de C-130 déjà en service et soutient les capacités de transport aérien vitales pour les opérations de paix et de sécurité régionales et mondiales».

«Le renforcement des capacités de l’armée de l’air tunisienne soutient notre intérêt commun dans les opérations de maintien de la paix. Nous attendons avec impatience davantage d’opportunités de collaboration à l’avenir», a déclaré Hood.

La livraison de l’avion, d’une valeur totale de 36 millions de dinars tunisiens (12 millions de dollars), s’inscrit dans la continuité de l’engagement du gouvernement américain à développer les capacités de transport aérien de l’armée de l’air tunisienne.

Le ministre tunisien a pour sa part réitéré sa volonté d’intensifier la collaboration avec les Etats-Unis, notamment pour développer les capacités opérationnelles des forces armées tunisiennes, faciliter l’échange de connaissances dans le domaine de la formation militaire et garantir un approvisionnement constant en équipements spécialisés, notamment dans le secteur des transports.

L’ambassadeur américain a, à son tour, souligné combien ce don constitue un signal clair de la solidité du partenariat bilatéral et de l’engagement des États-Unis à soutenir la Tunisie dans les défis actuels et futurs.

«Les Etats-Unis et la Tunisie, partenaires pour la stabilité», peut-on lire dans le message de l’ambassade américaine en Tunisie.

I. B.

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La dette publique des États-Unis devrait dépasser 140% du PIB d’ici à 2032

Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, la dette nationale a dépassé les 36 000 milliards de dollars le 15 novembre, selon US Debt Clock.

À titre de comparaison, elle s’élevait à 34 000 milliards en janvier 2024. En moins de six mois, la dette a bondi de 1 000 milliards de dollars, illustrant une accélération préoccupante de l’endettement national.

De son côté, le FMI anticipe une progression constante de la dette publique du pays, qui devrait dépasser 140% du PIB d’ici à 2032.

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La Russie restreint ses exportations d’uranium vers les États-Unis

Le gouvernement russe a annoncé, samedi 16 novembre 2024, une limitation temporaire des exportations d’uranium enrichi vers les Etats-Unis. Cette mesure fait suite à l’interdiction par Washington d’acheter du combustible nucléaire russe.

Selon un document publié en ligne samedi par le gouvernement russe, la mesure concerne également les exportations dans le cadre d’accords de commerce extérieur avec des personnes enregistrées sur le territoire américain. Une exception a été faite pour les livraisons dans le cadre de licences uniques délivrées par le Service fédéral de contrôle technique et d’exportation. La décision a été prise sur instruction du président russe, indique encore le document.

En septembre, Vladimir Poutine a proposé de limiter les exportations de certaines matières premières d’importance stratégique, dont l’uranium, vers le marché mondial. Et ce, en réponse aux tentatives occidentales de bloquer l’accès de la Russie à certains produits fabriqués à l’étranger. Poutine a ensuite déclaré, lors d’une réunion du gouvernement, que malgré les restrictions occidentales, la Russie continuerait de fournir certains types de biens au marché mondial « en grandes quantités ». Et que dans certains cas, les acheteurs accumulaient volontiers des produits russes.

De son côté, en mai, le président américain Joe Biden a signé un projet de loi interdisant les importations d’uranium enrichi russe. Malgré les avertissements selon lesquels cette mesure pourrait se retourner contre l’économie américaine. La loi a néanmoins permis la poursuite des expéditions dans le cadre d’un système de dérogations.

A cet égard, le ministère américain de l’Énergie a été autorisé à accorder des dérogations jusqu’en 2028, dans les cas où il n’existe pas d’alternative à l’uranium faiblement enrichi russe ou si les expéditions sont dans l’intérêt national. L’interdiction prévoit également un financement fédéral de 2,7 milliards de dollars pour construire de nouvelles capacités d’enrichissement aux États-Unis, afin de stimuler son industrie nucléaire civile.

En somme, la Russie a fourni près d’un quart de l’uranium enrichi qui a alimenté les réacteurs nucléaires commerciaux américains en 2022. Ce qui en fait le premier fournisseur étranger de combustible des États-Unis cette année-là, selon l’Administration américaine d’information sur l’énergie.

Quant aux Etats-Unis, ils disposent certes de leurs propres réserves d’uranium, mais elles ne suffisent pas à satisfaire la demande. La Russie abrite quant à elle le plus grand complexe d’enrichissement d’uranium au monde, qui représente près de la moitié de la capacité mondiale. Le combustible est essentiel à la production d’énergie nucléaire civile et aux armes nucléaires militaires.

La part de la Russie sur le marché de l’uranium enrichi est estimée à environ 40 %, avec une valeur d’exportation de 2,7 milliards de dollars.

Enfin, notons que les prix de l’uranium ont bondi samedi 16 courant suite à l’annonce des restrictions russes à l’exportation. Les offres pour une livraison en novembre 2025 augmentant de 4 dollars à 84 dollars la livre, selon le cabinet d’études de marché UxC.

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La dette nationale américaine dépasse les 36 000 milliards de dollars

La dette nationale américaine s’élève à plus de 36 000 milliards de dollars. Ce qui constitue une augmentation de 2 000 milliards de dollars en moins d’un an, révèlent les dernières données.

La dette nationale américaine a dépassé les 36 000 milliards de dollars pour la première fois de son histoire. C’est ce qu’a rapporté, samedi 16 novembre 2024, l’US Debt Clock, un site Internet qui surveille les finances du pays en temps réel.

Le montant a augmenté de près de 6 % entre janvier et novembre 2024. Soit une augmentation de 1 000 milliards de dollars en moins de quatre mois. Fin juillet, le Trésor américain a annoncé qu’il avait dépassé les 35 000 milliards de dollars.

Le taux d’accumulation semble s’accélérer, puisqu’il était de 34 000 milliards de dollars début janvier, puis a augmenté de 1 000 milliards de dollars en moins de six mois. Le Trésor américain n’a pas encore officiellement confirmé les nouvelles données.

En août, le Congressional Budget Office a déclaré dans son rapport qu’il s’attendait à ce que la dette atteigne un niveau record de plus de 106 % du PIB d’ici 2027 et finisse par atteindre 122 % d’ici 2034.

Le Fonds monétaire international (FMI) a dressé un tableau encore plus sombre dans son rapport sur les perspectives économiques des États-Unis en juillet. « Si les politiques actuelles sont maintenues, la dette publique générale devrait augmenter régulièrement et dépasser 140 % du PIB d’ici 2032 », indiquait-il à l’époque.

En juillet, le FMI a averti que « les déficits budgétaires élevés et l’augmentation continue du ratio dette publique/PIB des États-Unis posent des risques non seulement pour les États-Unis mais aussi pour l’économie mondiale ». Et il a souligné « le besoin urgent d’un ajustement budgétaire anticipé ».

Le milliardaire des technologies, Elon Musk, que le président élu Donald Trump a chargé de trouver des moyens d’améliorer l’efficacité du gouvernement dans sa prochaine administration, a averti que les États-Unis risquaient de faire défaut sur leur dette.

« Les intérêts sur la dette ont tendance à absorber rapidement toutes les recettes fiscales, ne laissant rien pour les besoins essentiels », a-t-il écrit sur X en octobre. Le PDG de Tesla et SpaceX a déclaré que les États-Unis pourraient se retrouver dans une situation où « la seule chose que nous pourrons payer, ce sont les intérêts », si la dette continue de croître à un rythme similaire.

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Powell : « La Fed n’a pas besoin d’accélérer la baisse des taux »

La poursuite de la croissance économique, un marché du travail solide et une inflation qui reste supérieure à son objectif de 2% montrent que la Banque centrale américaine (Fed) n’a pas besoin de se précipiter pour réduire les taux d’intérêt et peut agir avec prudence, a déclaré, vendredi 15 novembre 2024, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell.

En phase avec les attentes accrues du marché concernant des baisses de taux moindres l’année prochaine que ce que prévoyaient les responsables de la Fed, Powell a réaffirmé que lui et ses collègues considèrent toujours l’inflation comme « sur une voie durable vers 2% », ce qui permettra à la Banque centrale américaine d’orienter la politique monétaire sur « il est temps de parvenir à un état plus neutre ».

Mais le rythme des réductions des taux d’intérêt « n’est pas gagné d’avance », a déclaré Powell lors d’un événement de la Fed à Dallas, ajoutant que « l’économie n’envoie aucun signal indiquant que nous devons nous précipiter pour réduire les taux. L’élan que nous observons dans l’économie d’aujourd’hui nous donne la capacité d’aborder nos décisions avec prudence ».

Les responsables de la Fed et les investisseurs évaluent dans quelle mesure la forte croissance économique américaine et l’incertitude entourant le programme économique de l’administration du président élu Donald Trump, en particulier les réductions d’impôts, les droits de douane et la répression de l’immigration, pourraient affecter la croissance économique et l’inflation.

Les atouts de l’économie comprennent un faible taux de chômage de 4,1%, une croissance que Powell a qualifiée de « forte » annualisée de 2,5% qui reste supérieure aux estimations de la Fed, des dépenses de consommation et bien plus d’investissements. Toutefois, les mesures fondamentales de l’inflation restent supérieures à l’objectif.

Les traders s’attendent à ce que la Fed réduise ses taux de 25 points de base supplémentaires lors de sa réunion des 17 et 18 décembre, mais la combinaison de la victoire électorale de Trump et de la stagnation de l’inflation favorise une tendance à moins de réductions en 2025.

Powell a souligné que la Banque centrale croit toujours à la poursuite du processus déflationniste, mais qu’elle reste également sur ses gardes lorsqu’elle surveille des chiffres tels que les coûts du logement.

Des aspects importants de l’inflation « sont revenus à des taux plus proches de nos objectifs… Nous surveillons de près pour nous assurer qu’ils se propagent… L’inflation se rapproche beaucoup plus de l’objectif à long terme de 2%, mais elle n’y est pas encore », a-t-il ajouté.

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Qui est le dangereux Pete Hegseth désigné par Trump pour diriger le Pentagone?

C’est un fervent Évangélique, partisan décomplexé d’une Amérique blanche et chrétienne, ouvertement islamophobe, ultra-sioniste exprimant son souhait de voir un jour la reconstruction du temple de Salomon sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem où se trouve actuellement la mosquée Al-Aqsa et soutenant le rattachement de la Cisjordanie à Israël, il s’appelle Pete Hegseth et il a été désigné par Donald Trump au puissant poste de ministre de la Défense des États-Unis. Celui qui était jusque-là animateur de la matinale du week-end de la très conservatrice Fox News se considère en croisade, il a déclaré: «Le sionisme et l’américanisme sont les lignes de front de la civilisation occidentale et de la liberté dans notre monde d’aujourd’hui.»

Imed Bahri

Le Washington Post a publié une enquête préparée par Missy Ryan et Evan Hill dans laquelle ils affirment que le candidat du président élu Donald Trump pour prendre la tête du ministère de la Défense Pete Hegseth ne croit pas à la diversité dans l’armée, déteste l’Islam et a appelé à une «croisade» pour protéger les valeurs judéo-chrétiennes. 

Le journal américain a passé en revue les positions de celui qui prendra le commandement de l’armée la plus puissante du monde, il a déclaré notamment qu’il s’opposait à l’intégration des femmes et des personnes transgenres dans l’armée.

L’ancien membre de la Garde nationale américaine qui a servi à Guantánamo, en Irak et en Afghanistan travaille  depuis dix ans comme présentateur sur Fox News, la chaîne préférée de Donald Trump classée très à droite, il y a notamment animé la matinale du week-end de la chaîne intitulée Fox and Friends. On retient de lui sa déclaration selon laquelle l’Islam est une force de violence qui planifie pour prendre le contrôle de l’Amérique et qu’il doit être confronté à une croisade.

Hostilité déclarée à l’islam et aux musulmans

Le WP relève que les opinions de Pete Hegseth seront rendues publiques lorsque les législateurs du Congrès commenceront à discuter de sa nomination et entameront les procédures d’approbation pour assumer un poste dans lequel il supervisera 3 millions de militaires et civils, un arsenal nucléaire et sera à la tête d’un réseau de bases militaires réparties dans le monde entier. Il commandera également l’armée la plus diversifiée du monde qui comprend des hommes et des femmes de toutes races, sexes, naissances et religions. Le candidat au poste si convoité n’a pas répondu aux commentaires et lundi soir, il n’avait pas commenté sa nomination par Trump.

Cependant, la nomination de cet homme de 44 ans, visage bien connu de la télévision, signale l’intention de la nouvelle administration d’intensifier ses campagnes contre le wokisme en sein de l’armée qu’elle considère comme responsable des problèmes de recrutement, d’affaiblissement moral des troupes et des échecs de l’Amérique sur le champ de bataille. Cela souligne également la possibilité que le deuxième mandat de Trump entraîne de nouveau des politiques controversées notamment l’interdiction de voyager (Muslim Ban) que de nombreux musulmans américains considéraient comme hostiles à leur religion.

Le WP a indiqué que ce que Hegseth avait récemment publié contenait une critique acerbe des mesures prises au cours de la dernière décennie pour éliminer les barrières entre les hommes et les femmes dans l’armée, fournir des soins de santé aux soldats transgenres et veiller à lutter contre la discrimination raciale dans les rangs de l’armée sans pour autant fournir aucune preuve que ces mesures ont conduit à l’affaiblissement de l’armée.

En revanche, les démocrates affirmaient que l’armée devait refléter la nation dans son ensemble pour être active et forte. De l’espace et des opportunités doivent également être accordés à chacun, sans égard à la race, à la discrimination entre hommes et femmes ou à la conformité de genre.

Pour la réduction du rôle des femmes dans l’armée

Dans son dernier livre publié cet été avant l’élection présidentielle de 2024, Hegseth appelle le président, en tant que prochain commandant en chef des États-Unis, à réorienter l’armée en commençant par renommer le ministère de la Défense en ministère de la Guerre comme on l’appelait avant 1947. Il écrit notamment dans ce livre intitulé ‘‘La guerre contre les guerriers’’: «Le problème c’est que l’armée la plus sympathique et la plus féministe n’est pas la plus efficace. C’est une armée moins efficace, qui met tout le monde en danger. Encore une fois, c’est une très mauvaise chose dans le domaine du combat.»

Dans un autre paragraphe, Hegseth dénonce ce qu’il considère comme le rejet par les libéraux des «faits simples» affectant l’armée notamment le pouvoir et la cruauté des hommes. Tout en louant le rôle historique des femmes en dehors du combat, il a critiqué la décision de l’administration de Barack Obama en 2015 d’ouvrir la voie aux femmes pour qu’elles entrent dans tous les domaines de combat. Hegseth cite des différences biologiques entre les hommes et les femmes notamment la masse musculaire qui rend les femmes inaptes à la guerre et les exigences du combat. «Les hommes sont biologiquement plus forts, plus rapides et plus grands. J’ose dire qu’ils sont physiquement supérieurs», considère-t-il. 

Il a également critiqué la décision des dirigeants du Pentagone ayant suscité une controverse au sein de l’institution militaire qui stipule que les femmes peuvent choisir n’importe quelle unité militaire pour combattre à condition que les conditions appropriées soient remplies.

Hegseth commente que cette étape entraînera de lourdes pertes si ces unités combattent. «Les parents nous poussent à prendre des risques. Les mères mettent des roues d’entraînement sur nos vélos. Nous avons besoin de mères mais pas dans l’armée et encore moins dans les unités de combat», a-t-il écrit.

Hegseth a critiqué la décision du président actuel Joe Biden de diversifier les dirigeants militaires de premier plan et a considéré qu’il s’agissait d’une mesure qui éroderait l’efficacité globale de l’armée. Il a été particulièrement critique à l’égard de la décision de Biden en 2023 de nommer Liz Franchitti comme première femme chef d’état-major de la Marine, renversant la position du Pentagone qui recommandait de nommer un commandant de sexe masculin. «Si les opérations de la Marine souffrent, alors nous garderons la tête haute», a-t-il écrit sarcastiquement.

Contre la diversité dans l’armée

Dans son livre de 2024, Hegseth a également appelé Trump à limoger le  chef d’état-major des armées, le général Charles Q. Brown Jr. Il l’a accusé, en tant que chef d’état-major de l’armée de l’air d’être responsable de l’abaissement des normes de préparation. Il cite une note signée par Brown, par ailleurs Afro-Américain, visant à accroître la diversité parmi les candidats officiers ce que Hegseth a qualifié de raciste et d’illégal.

Dans un podcast posté la semaine dernière, Hegseth a exhorté le président élu Trump à licencier Brown et les autres officiers impliqués dans des initiatives en faveur de la diversité. Il a écrit à ce sujet: «La tragédie de ces personnes en colère, émotionnellement faibles et fondées sur la race, c’est qu’ils ont un objectif à répéter et ils continueront à le répéter. Si la décision était entre les mains des racialistes et bien les troupes noires à tous les niveaux seront promues, tout simplement sur la base de leur race. Or certains d’entre eux sont éligibles et d’autres ne le sont pas.» Même si Hegseth ne s’oppose pas à la décision de 2010 d’abroger la politique «Ne demandez pas, ne vous opposez pas» qui permettait aux homosexuels de servir ouvertement, il considère cette décision comme un point de départ sur la voie d’un système dominé par le mouvement woke.

Hegseth a exprimé sa conviction que les libéraux mettent en avant les différences plutôt que de forger une identité commune.

Il affirme que si les soldats en uniforme étaient laissés seuls, ils s’entendraient très bien. «Les hommes forts, intelligents et loyaux sont de toutes formes, tailles et couleurs. Les hommes ne se soucient pas de la couleur de votre peau, du moment que vous faites le travail», écrit-il.

Hegseth s’est particulièrement opposé aux efforts de l’administration Biden pour résoudre un problème qu’il considère comme imaginaire à savoir l’extrémisme au sein de l’armée après qu’une foule de partisans de Trump, dont un groupe d’anciens combattants, a pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021 dans une tentative violente et infructueuse d’empêcher la ratification de la victoire de Biden aux élections de 2020.

Il parle d’une «pause» d’une journée après l’attaque pour discuter de la question de l’extrémisme au sein des rangs militaires. «Cette auto-réprimande histrionique de la part des hommes et des femmes ordinaires de l’armée indique que les dirigeants se soucient bien plus des médias que des problèmes réels et des gens», a-t-il déclaré, ajoutant: «Pire encore en promouvant le mensonge du racisme dans l’institution militaire qu’ils ont fait intentionnellement, ils ternissent la réputation de l’institution qu’ils prétendent diriger.»

Des écrits antérieurs issus de publications auxquelles Hegseth a participé pendant ses années universitaires suggèrent qu’il avait des opinions sociétales plus dures.

Porte-étendard de la guerre contre l’islam

Pendant la campagne de Trump pour son retour au pouvoir, son équipe a fait appel aux électeurs musulmans qui étaient en colère contre l’administration Biden pour sa gestion de la guerre à Gaza. Dans son livre publié en 2020 intitulé ‘‘The American Crusade’’ (La Croisade américaine), Hegseth s’en prend aux taux de natalité parmi les musulmans et à ce qu’il décrit comme l’infiltration des communautés américaines par les réfugiés et les migrants qu’il accuse d’exploiter le soutien du gouvernement. Il a écrit que l’Islam «n’est pas une religion de paix et ne l’a jamais été» et a affirmé que «tous les États islamiques modernes sont soit officiellement soit de facto des zones interdites pour les Chrétiens et les Juifs pratiquants»

Le livre affirme également, sans fondement, que les islamistes représentent 25% de la population musulmane mondiale et ont pour mission de forcer le reste du monde à se soumettre sous peine d’être tué. Il affirme qu’avec le soutien des gauchistes qui appellent à l’ouverture des frontières, les islamistes envisagent d’envahir l’Europe et l’Amérique sur le plan démographique, culturel et politique et de s’allier à la laïcité pour démolir les institutions de notre nation judéo-chrétienne. Il a déclaré qu’ils implanteraient en Occident autant de musulmans que possible et ensuite, grâce à leur taux de natalité très élevé par rapport à la population autochtone et à leur culture stratégiquement isolée, les fils et les filles de ces immigrants et réfugiés se reproduiraient en un plus grand nombre que les autochtones.

Dans son livre ‘‘The American Crusade’’, Hegseth évoque les élus musulmans britanniques et l’augmentation de la population musulmane européenne au cours des trois dernières décennies affirmant que les États-Unis se retrouveraient avec un avenir similaire en l’absence d’intervention. Malgré leur isolement dû à la distance et leur tissu chrétien traditionnel, les États-Unis, écrit Hegseth, «sont soumis à une invasion culturelle non seulement sur nos côtes, mais dans votre communauté et vos écoles». En novembre 2019, il déplore que 26 candidats musulmans aient remporté des élections dans le pays et que «le prénom Mohamed fasse désormais partie des dix prénoms de garçons les plus populaires en Amérique». Il écrit: «Notre époque actuelle est très similaire à celle du XIe siècle. Nous ne voulons pas nous battre mais comme nos frères chrétiens il y a mille ans, nous devons le faire. Armez-vous métaphoriquement, intellectuellement et physiquement. Notre combat n’est pas encore avec les armes.»

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La Chine « rattrape » l’Occident dans la course à la technologie, selon Microsoft

L’Occident doit comprendre que la Chine n’est plus à la traîne mais est en concurrence avec les Etats-Unis et l’Europe dans la « course » technologique. Ainsi a prévenu, le 13 novembre 2024, le vice-président du Conseil d’administration et président de Microsoft, Brad Smith.

Les tensions entre les États-Unis et la Chine ces dernières années se sont concentrées sur une bataille pour la suprématie technologique. Aboutissant à un contrôle accru des exportations de technologies critiques. À la fin de l’année dernière, le chinois Huawei a « surpris » le marché en lançant un smartphone qui, selon les critiques, pourrait atteindre des vitesses de téléchargement 5G. Ce qui a amené beaucoup à spéculer que l’entreprise défiait les sanctions technologiques américaines.

S’exprimant lors de la conférence technologique Web Summit à Lisbonne, au Portugal, M. Smith de Microsoft a déclaré à CNBC que, « à bien des égards », la Chine est désormais proche ou peut même « rattraper son retard » en matière de développement technologique.

« Je pense que l’un des dangers est que les gens qui ne visitent pas la Chine pensent souvent que la Chine est toujours en retard », a-t-il déclaré à Karen Cho de CNBC. « Mais quand vous arrivez [en Chine], vous êtes frappé par tout ce qu’ils font ».

Il a prédit que les entreprises chinoises et américaines seront en concurrence à long terme dans le secteur technologique et a exhorté les entreprises américaines et européennes à travailler ensemble pour développer les économies mondiales et « ouvrir » les technologies telles que l’intelligence artificielle au reste du monde.

Microsoft est présent en Chine depuis 1992, selon le site Internet de l’entreprise, notamment via le plus grand centre de recherche et développement du géant technologique en dehors des États-Unis. Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a déclaré l’année dernière que la société ne se concentrait pas sur la Chine en tant que marché intérieur, mais qu’elle fournissait plutôt des services aux entreprises chinoises. Dans le même temps, il a fait valoir que l’entreprise avait une présence locale plus importante que de nombreux autres géants américains de la technologie.

Dans le contexte de l’évolution politique aux États-Unis et de la période de transition précédant le retour du républicain Donald Trump à la Maison Blanche, M. Smith a estimé qu’il était encore trop tôt pour estimer l’impact que cela pourrait avoir sur le transfert de technologie.

Il a expliqué qu’« en tant qu’entreprise technologique américaine, nous ne pouvons faire des affaires en Chine que lorsque nous offrons un service que le gouvernement chinois souhaite et que le gouvernement américain souhaite que nous apportions [en Chine] ».

Enfin, il a prédit que certaines technologies seraient transférées vers la Chine et que cette décision ne dépendrait pas des entreprises technologiques.

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Trump choisit des responsables de la politique étrangère « America First »

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, sélectionne les membres de son équipe de politique étrangère en fonction de leur loyauté envers le concept de « l’Amérique d’abord » et de leur capacité à donner la priorité aux intérêts nationaux plutôt qu’aux positions idéologiques, rapporte le New York Times.

Le journal avait précédemment indiqué que Trump envisageait la candidature du sénateur de Floride Marco Rubio au poste de secrétaire d’État; et du membre du Congrès, Michael Waltz, au poste de conseiller à la sécurité nationale.

Les deux hommes ont exprimé par le passé des opinions en matière de politique étrangère que l’on pourrait qualifier de néoconservatrices. Cependant, ces dernières années, Rubio et Waltz ont tous deux modifié leur approche pour se rapprocher davantage du mouvement « America First » de Trump, note le journal. Tout en affirmant que « Trump pourrait se retrouver avec une équipe de politique étrangère composée de fidèles;mais avec des racines dans les approches républicaines familières ».

Plus tôt cette semaine, le New York Times a également rapporté que M. Rubio, qui fait partie des trois personnes envisagées pour diriger le département d’État américain, soutiendrait probablement le plan présumé de Trump visant à faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle accepte la paix avec la Russie et abandonne son projet d’adhésion à l’OTAN.

Le sénateur, qui était initialement un fervent partisan de l’aide militaire américaine à Kiev, a récemment exprimé son inquiétude quant au rôle de Washington dans le conflit et a appelé au « bon sens ».

Le mois dernier, il a déclaré à NBC News que les États-Unis finançaient de fait une « guerre dans l’impasse » qui doit être « menée à terme »; avant que l’Ukraine ne soit « renvoyée cent ans en arrière ».

L’ancien béret vert Waltz a également appelé à un soutien américain accru à Kiev dans sa lutte contre la Russie. Cependant, plus tôt cette année, il a voté contre un important programme d’aide à l’Ukraine, arguant que l’administration Biden n’avait pas réussi à définir « l’objectif américain en Ukraine » ou sa stratégie pour y parvenir.

Le membre du Congrès a également partagé les critiques de Trump à l’égard des Alliés de Washington au sein de l’OTAN et a réprimandé les membres du bloc pour ne pas avoir respecté leurs engagements en matière de dépenses militaires de défense.

MM. Waltz et Rubio pourraient également jouer un « rôle influent » dans les futures relations de Washington avec Pékin. Car les deux législateurs sont partisans d’une approche économique plus dure envers la Chine.

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Pour les Évangéliques, Dieu est derrière le retour au pouvoir de Donald Trump!

Les chrétiens évangéliques américains (chaque peuple a ses intégristes) jubilent. Leur candidat a gagné. Pour eux, Dieu est derrière la victoire de Donald Trump et la défaite de Kamala Harris qu’ils considèrent comme guidée par «les forces sataniques». Ils estiment que Dieu a sauvé l’Amérique de la destruction et leur a donné une seconde chance. 

Imed Bahri

Le journal britannique The Times a publié une enquête où l’auteure, Fiona Hamilton, revient sur la place de la foi et précisément celle des Évangéliques lors de la dernière élection présidentielle américaine. Elle rappelle que Donald Trump, lors de la Convention nationale républicaine à Milwaukee dans le Wisconsin, qui a débuté deux jours seulement après qu’il ait survécu à une tentative d’assassinat, avait levé le poing en signe de victoire. La conférence a été marquée par des discussions sur l’intervention divine en faveur de Trump avant même que ce dernier ne dise aux délégués: «Je ne suis pas censé être ici ce soir, je me tiens devant vous dans cette arène uniquement par la grâce de Dieu Tout-Puissant.»

Ce discours a galvanisé le vote chrétien évangélique avant qui a aidé à sa victoire aux élections et quatre mois plus tard, il émeut toujours Lauren Gleaton, qui a déclaré en essuyant ses larmes: «C’était très puissant! Je ne me souviens pas que Trump ait jamais parlé de Dieu auparavant. Nous pensions que c’était plutôt prophétique. Cela a eu un impact.»

Un mandat quasi-divin

Auparavant, Gleaton, 41 ans, mère de deux enfants et baptiste attachée aux prophéties de la droite chrétienne, ne pensait pas que Trump avait été élu par Dieu pour devenir président à deux reprises. Cela a changé. «Cela ne peut être nié. Il suffit de croire en Dieu et de lui faire confiance», a-t-elle déclaré. 

Angela Bean, 68 ans, membre de la First Baptist Church de Peachtree City qui fait partie de la Bible Belt de Géorgie, croit fermement que la réélection de Trump représente un mandat divin ainsi qu’un mandat électoral. Elle explique: «Dieu contrôle tout dans la vie. Il y a des prophètes contemporains qui ont prédit que Trump serait notre président au moment où ce pays avait le plus besoin de lui pour nous sortir de l’obscurité qui l’entoure. Cela a été prouvé. Quand ils prophétisent et que cela se réalise, que faites-vous sinon croire?»

Les chrétiens évangéliques blancs constituent depuis longtemps une base importante pour les dirigeants du Parti républicain mais Trump est le premier à être considéré comme une figure quasi religieuse. Pendant la campagne, des prédicateurs fanatiques motivés par la perspective d’influencer le programme présidentiel de Trump ont présenté sa mission comme juste et ont exhorté leurs partisans à voter pour lui.

Sa rivale, Kamala Harris, a été décrite comme étant guidée par des «forces sataniques» et sous l’influence de «l’esprit de Jézabel», une référence à la méchante reine biblique. Il faut dire que ses positions favorables à l’avortement n’ont guère arrangé son image au regard de ces intégristes religieux.  

Trump a exploité l’inquiétude de ces croyants conservateurs quant à l’élargissement des droits des transgenres par les démocrates et a joué sur son «travail historique pour protéger le fœtus», une référence à son rôle dans la nomination des juges de la Cour suprême qui ont voté pour annuler le droit fédéral à l’avortement en 2022.

La stratégie a fonctionné. Selon l’Associated Press, environ huit électeurs chrétiens évangéliques blancs sur dix -soit 20% de l’électorat total- ont voté pour Trump. C’est son socle électoral le plus solide. 

La question est maintenant de savoir comment cela affectera son agenda au Bureau Ovale.

Robert Jones, président et fondateur du Public Religion Research Institute, a déclaré que Trump avait réussi à forger une alliance improbable avec des chrétiens conservateurs blancs malgré ses multiples mariages, ses paiements à une star porno et ses accusations d’inconduite sexuelle et d’autres actes répréhensibles.

Jones a déclaré qu’il y avait peut-être peu de preuves que Trump partage leur foi mais cette association étroite façonne inévitablement sa politique.

«Plus largement, son slogan Make America Great Again (Rendre à l’Amérique sa grandeur) avec son mélange de griefs raciaux et de nostalgie d’une époque où les chrétiens blancs constituaient la majorité culturelle et politique incontestée du pays est fait sur mesure pour un groupe qui se considère comme privé de sa place divine en tant que peuple élu en Amérique qu’ils considèrent comme une terre promise pour les chrétiens blancs», a-t-il expliqué. 

Vers l’interdiction de l’avortement

Jusqu’à présent, on ne sait pas dans quelle mesure le zèle messianique de Trump pendant la campagne évoluera vers une politique caractérisée par une théologie ultra-conservatrice. Ses promesses de campagne incluent la résistance aux droits des transgenres, les politiques d’immigration restrictives et le droit de prier et de lire la Bible à l’école.

Parmi ses partisans les plus fervents se trouve Lance Wallnau, le célèbre évangéliste qui a affirmé avoir prédit la victoire de Trump des années plus tôt et a déclaré que «cela faisait  partie du plan de Dieu visant à inaugurer une nouvelle ère de domination chrétienne dans le monde (sic!)». Dutch Sheets, un apôtre autoproclamé, a salué la victoire de Trump dans le cadre du Troisième Grand Réveil, un réveil religieux qui aurait son origine dans les années 1850.

Jones évoque le Projet 2025, une feuille de route ultra-conservatrice pour la deuxième présidence de Trump. Même si ce dernier s’est distancié du document, celui-ci a été rédigé par des personnes appartenant à son entourage.

Jones pense que Trump est susceptible d’assouplir les restrictions sur la participation des églises aux campagnes politiques, de saper le système d’éducation publique laïque américain et d’éroder les programmes d’action positive entre autres choses. «Il y aura une pression énorme de la part des nationalistes chrétiens pour interdire l’avortement à l’échelle nationale et d’autres restrictions aux droits reproductifs», affirme-t-il. 

Après s’être vanté de la décision de 2022 sur l’avortement, Trump a fait marche arrière sur la question et a fait des déclarations contradictoires pendant la campagne, sentant peut-être le potentiel de réactions négatives de la part de sa base électorale féminine plus large. Sa position le jour du scrutin était que la question devait être laissée à chaque État pour déterminer sa politique.

À la First Baptist Church de Peachtree où se trouve une congrégation anti-avortement, l’affaire n’est pas passée inaperçue. Madison Sly, 25 ans, a déclaré que certains chrétiens avaient eu des difficultés à voter pour Trump parce qu’il n’était pas assez dur sur l’avortement. «Ce serait merveilleux si un président était élu qui croit tout ce que dit la Bible et tout ce que je défends en tant que chrétien. Mais en l’absence de cette personne, Trump était la meilleure alternative», a-t-elle ajouté. 

De nombreux membres d’Église soutiennent les politiques de Trump visant à réduire les impôts, à stimuler l’économie et à réduire l’immigration mais voient en fin de compte sa réélection comme une intervention de Dieu. Tom Hegan, 73 ans, détective à la retraite, a regardé à plusieurs reprises la vidéo de la fusillade en Pennsylvanie et a déclaré que le brusque tour de tête de Trump signifiant qu’il a été écorché par la balle était «un acte de Dieu». Il espère que Trump continuera à promouvoir des politiques chrétiennes conservatrices et des valeurs morales bibliques. Il ajoute: «J’ai lu la Bible d’un bout à l’autre et elle ne parle pas du fait que les hommes sont des femmes et que les femmes sont des hommes. Dieu a créé le mâle et la femelle. Il n’a rien créé de neutre. Ce n’est pas quelque chose de biblique.»

Joseph Smith, ingénieur en mécanique, a distribué un passage du Deutéronome qui met l’accent sur le choix entre le bien et le mal. Il a fait référence à Harris et à la «foule satanique» qui assistait à ses rassemblements électoraux. Il a déclaré: «Avorter un enfant est un sacrifice humain à Satan. Ceci est décrit dans la Bible. Trump, il est pro-vie. Dieu est dans le pays maintenant. Le résultat de nos élections aurait pu détruire ce pays. Dieu nous a donné une seconde chance.»

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DOSSIER SPECIAL (IV) – Trump et le Maghreb : Entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes. Tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM  4 – Quatrième incertitude : positionnement face à la Chine et à la Russie… dilemmes pour les pays du Maghreb

Les tensions croissantes entre les États-Unis et des puissances comme la Chine et la Russie ont un impact non négligeable sur les pays du Maghreb, qui se retrouvent à jongler entre leurs liens traditionnels avec l’Occident et leur intérêt grandissant pour les partenariats avec ces nouveaux acteurs. Cette situation expose les pays maghrébins à des choix stratégiques complexes, les amenant à réfléchir à leur positionnement et aux compromis qu’ils devront faire pour préserver leur souveraineté et sécuriser leurs intérêts économiques et politiques.

Les pays du Maghreb, notamment le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, ont des relations de longue date avec l’Europe et les États-Unis.

Ces liens incluent des accords commerciaux privilégiés, des investissements directs, et des programmes d’aide au développement. La coopération avec les États-Unis se manifeste également sur le plan sécuritaire, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et du contrôle des flux migratoires.

Ces relations traditionnelles apportent une stabilité économique et politique aux pays maghrébins, mais créent aussi une dépendance vis-à-vis des partenaires occidentaux, qui influencent souvent leurs politiques nationales et régionales.

 

  • Effets de l’intérêt croissant pour la Chine et la Russie : opportunités et contraintes

Ces dernières années, les pays du Maghreb ont élargi leurs partenariats économiques et politiques avec la Chine et la Russie, attirés par des alternatives aux conditions strictes souvent imposées par les partenaires occidentaux.

La Chine, par exemple, propose des investissements massifs dans les infrastructures, notamment dans le cadre de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie. Plusieurs projets chinois, tels que la construction de ports, d’autoroutes et de centrales énergétiques, répondent aux besoins criants en infrastructures dans la région, particulièrement en Algérie et au Maroc.

La Russie, de son côté, a renforcé sa présence en Afrique du Nord dans des domaines comme la sécurité et l’énergie. Son partenariat avec l’Algérie dans le domaine des hydrocarbures et ses accords militaires témoignent d’une volonté d’influence accrue dans la région.

Pour les pays du Maghreb, ces partenariats représentent des opportunités d’accéder à de nouvelles ressources, de diversifier leurs exportations et de bénéficier de nouvelles technologies, sans les conditions politiques souvent associées aux investissements occidentaux.

 

  • Effets des pressions américaines et des équilibres délicats

Sous la présidence de Trump, les États-Unis ont adopté une position plus ferme face à la Chine et la Russie, exhortant leurs partenaires internationaux à limiter leurs interactions avec ces puissances. Ce climat de confrontation pourrait avoir des conséquences pour les pays maghrébins, qui pourraient se retrouver sous pression pour limiter leurs partenariats avec la Chine et la Russie afin de ne pas compromettre leurs relations avec l’Occident.

Par exemple, une coopération trop visible avec la Chine dans des secteurs stratégiques comme les télécommunications pourrait être perçue comme une menace pour la sécurité par les États-Unis et leurs alliés. Ce qui risquerait de compliquer les relations diplomatiques.

Toutefois, céder à ces pressions pourrait être perçu comme une atteinte à leur souveraineté nationale par les gouvernements du Maghreb, qui souhaitent avant tout préserver leur indépendance dans leurs choix de partenariats.

Par ailleurs, limiter les interactions avec la Chine et la Russie pourrait priver les pays du Maghreb d’opportunités de financement et d’infrastructures cruciales pour leur développement économique.

 

  • Effets entre la neutralité et la diversification des partenariats

Dans ce contexte complexe, une option pour les pays du Maghreb pourrait consister à adopter une posture de neutralité vis-à-vis des rivalités entre les grandes puissances, afin de bénéficier à la fois des relations avec l’Occident et des partenariats avec la Chine et la Russie.

Cette position pourrait cependant être difficile à maintenir si les pressions américaines s’intensifient. Une neutralité trop marquée pourrait même être perçue comme un manque de loyauté par leurs partenaires traditionnels.

Une alternative pourrait être de renforcer leurs relations avec des puissances régionales émergentes comme la Turquie et le Qatar, qui, tout en étant moins hégémoniques, ont montré une volonté de soutenir des projets économiques et sécuritaires au Maghreb.

La Turquie, par exemple, s’implique de plus en plus dans le secteur de la construction et de la défense. Tandis que le Qatar investit dans les infrastructures et le tourisme.

Cette diversification permettrait aux pays du Maghreb d’éviter une trop grande dépendance envers une seule puissance et de maintenir une certaine flexibilité dans leurs alliances internationales.

 

  • Effets des risques de dépendance stratégique et de l’instabilité géopolitique

S’engager plus étroitement avec des puissances comme la Chine ou la Russie pourrait cependant engendrer de nouveaux risques de dépendance stratégique pour les pays du Maghreb.

En effet, ces partenaires alternatifs pourraient demander, en échange de leur soutien, des concessions économiques ou politiques qui limiteront la marge de manœuvre des États maghrébins.

Par ailleurs, un rapprochement excessif avec la Chine ou la Russie pourrait isoler le Maghreb de ses alliés traditionnels occidentaux. Ce qui pourrait nuire à ses intérêts dans des domaines comme l’aide au développement et les accords commerciaux privilégiés.

Enfin, la région maghrébine elle-même pourrait devenir un terrain de compétition géopolitique entre les grandes puissances, comme en témoignent les tensions autour de la Libye, où plusieurs acteurs externes cherchent à influencer l’avenir politique du pays.

Un contexte d’intérêts divergents pourrait alors compliquer la coopération régionale, fragiliser la stabilité politique et potentiellement polariser les pays du Maghreb en fonction de leurs alliances.

 

En définitive, les pays du Maghreb se trouvent dans une situation stratégique délicate, tiraillés entre la préservation de leurs liens avec l’Occident et les opportunités offertes par la Chine et la Russie.

Dans ce contexte de tensions internationales croissantes, ils devront faire preuve de diplomatie et de pragmatisme pour adopter un positionnement qui préserve leurs intérêts nationaux, tout en évitant des dépendances excessives.

La diversification de leurs alliances, notamment en renforçant les relations avec des partenaires régionaux comme la Turquie et le Qatar, pourrait être une solution pour maintenir un équilibre. Mais cette stratégie demande une grande habileté diplomatique et une vigilance constante face aux évolutions géopolitiques.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Un homme de télévision à la tête du Pentagone?

Pete Hegseth est pressenti pour occuper le poste de ministre de la Défense de Donald Trump. Il fait ainsi partie des premières annonces de nomination dans la future administration Trump.

En effet, le vétéran et animateur de la chaîne Fox News, très proche du milliardaire président et qui a largement contribué à sa réélection, Pete Hegseth, va ainsi occuper le poste de ministre de la Défense.

Le site Politico rapporte que plusieurs experts de la défense se sont dits “stupéfaits“ par cette annonce de nomination. « Hegseth est sans aucun doute le candidat le moins qualifié pour ce poste de toute l’histoire américaine », souligne un représentant de Vétérans américains, un responsable de la politique du Pentagone sous l’administration Bush. Et d’ajouter : « L’un des principaux critères de sélection des candidats est la façon dont les gens défendent Donald Trump à la télévision. »

D’ailleurs, rapporte Politico, « Pete Hegseth a encore déclaré ce mois-ci que la phrase la plus stupide au monde à propos de l’armée, c’est que (sa) diversité est (sa) force – des propos dans la droite ligne du discours trumpien sur les méfaits supposés du « wokisme », ce mot péjoratif utilisé pour qualifier la défense des minorités ».

Reste maintenant à savoir si sa nomination sera validée par le Congrès, mais surtout combien de temps restera-t-il à ce poste.

Farouk Ben Lakhal

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