Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Kamel Maddouri s’entretient avec Fathi Zouhair Nouri

Le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, s’est entretenu, samedi 16 novembre 2024 au Palais du gouvernement à La Kasbah, avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fathi Zouhair Nouri.

L’entretien a porté sur l’activité de la Banque centrale, les principaux indicateurs économiques, les défis de la prochaine période ainsi que sur les mesures adoptées ou prévues pour stimuler l’économie nationale et le rôle des différents acteurs pour relever ces défis.

Avec TAP

L’article Kamel Maddouri s’entretient avec Fathi Zouhair Nouri est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Saïed et Maddouri discutent du renforcement du rôle social de l’État

Le mercredi 13 novembre, le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, au palais de Carthage.

Lors de cette rencontre, Kaïs SaIed a réaffirmé l’importance de renforcer le rôle social de l’État. Tout en soulignant la nécessité d’adopter de nouvelles approches et de proposer des solutions radicales, en rupture avec les anciennes politiques. Et ce, afin de répondre aux aspirations du peuple tunisien.

Le président de la République a également évoqué la question de l’amélioration des transports publics dans le cadre de son engagement à renforcer les infrastructures publiques. Il a notamment insisté sur l’urgence d’importer des bus et des rames de métro pour alléger les difficultés quotidiennes des citoyens.

Des efforts doivent aussi être fournis pour améliorer les secteurs de l’éducation et de la santé, a ajouté le chef de l’Etat

En outre, il a abordé la question de la corruption, qu’il considère comme un fléau en train de détruire l’État tunisien petit à petit. Soulignant aussi que la phase de construction du pays ne pourra se concrétiser que si l’État parvient à lutter efficacement contre ce phénomène.

Enfin, il estime nécessaire d’accélérer le lancement de plusieurs grands projets et de surmonter les obstacles administratifs artificiels. Il a également dénoncé la bureaucratie, qui ralentit les jeunes dans le lancement de leurs projets.

Avec TAP

L’article Saïed et Maddouri discutent du renforcement du rôle social de l’État est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Dilapidation des biens publics : la solution est-elle seulement judiciaire ?

Toute personne dont la négligence ou l’implication dans la dilapidation des biens du peuple tunisien serait prouvée portera la pleine responsabilité de ses manquements, a déclaré Kaïs Saïed.

Le président de la république a fait cette déclaration et réitéré cette menace lors de la séance de travail qu’il a présidée, lundi 11 novembre 2024, au Palais de Carthage, et qui était consacrée à la préservation des biens publics et privés de l’Etat.

Cette réunion intervient suite aux visites effectuées, récemment, par le chef de l’Etat à Henchir Echaâl à Sfax et à Henchir Enfidha à Sousse, deux fermes relevant de l’Office des terres domaniales (OTD), ainsi qu’au théâtre de plein air de Sousse, où il a constaté de graves problèmes de gestion ayant mené à la dilapidation de biens publics.

A cette occasion, le président Saïed a donné des instructions aux responsables gouvernementaux présents pour prendre des mesures urgentes permettant de préserver les biens de l’Etat.

La réunion s’est déroulée en présence du chef du gouvernement, Kamel Maddouri, du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzedine Ben Cheikh, du ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Wajdi Hedheli, et du directeur général de l’OTD, Tarek Chaouach.

Il reste cependant à espérer que les mesures dont parle le président de la république ne se limitent pas aux poursuites judiciaires contre trois pelés deux tondus qui se seraient rendu coupables de mauvaise gestion ou de malversations dans l’exercice de leurs fonctions, et que des mesures concrètes soient prises également pour redresser la situation dans les entreprises publiques déficitaires et souffrant de désorganisation et de mauvaise gouvernance, dont certaines sont en quasi-faillite.

Par ailleurs, on ne va pas attendre que le chef de l’Etat se rende lui-même dans ces entreprises, l’une après l’autre, pour qu’on en parle. Et on aimerait savoir quelles mesures a pris le gouvernement pour améliorer la situation dans les entreprises visitées par Saïed au cours des dernières années : El Fouladh à Menzel Bourguiba, la Société tunisienne du sucre à Béja et autres la Société nationale de cellulose et de papier Alfa (SNCPA) à Kasserine.

C’est à se demander si, entre une visite impromptue de Saïed et une autre, ces chers ministres assurent vraiment le suivi nécessaire, en prenant des décisions qui règlent les problèmes constatés.  

I. B.

L’article Dilapidation des biens publics : la solution est-elle seulement judiciaire ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie : le budget de l’Etat pour 2025 ou la quadrature du cercle

Le gouvernement tunisien se donne pour objectifs pour 2025 d’endiguer le déficit budgétaire, de maintenir l’endettement public à un niveau acceptable, de lutter contre l’inflation et d’équilibrer les finances publiques. C’est la quadrature du cercle, en somme, tant ces objectifs semblent difficiles à atteindre en même temps dans la conjoncture nationale et internationale actuelle.  

Imed Bahri

C’est pourtant que qu’a assuré, vendredi 8 novembre 2024, le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, lors de l’ouverture des plénières conjointes entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD), consacrées à l’examen des projets de Loi de finances et du Budget économique de l’année 2025.

«Tous les indicateurs font état d’une amélioration de la performance économique notamment dans les secteurs du tourisme et de l’agriculture, depuis le début du deuxième semestre. Cela devrait contribuer à réaliser un taux de croissance de 1,6% en 2024, et ce, malgré les difficultés auxquelles sont confrontées encore les industries extractives et manufacturières», a déclaré Maddouri, qui s’attend à une amélioration de la balance des paiements, et ce, grâce à la maîtrise du déficit budgétaire courant qui devrait atteindre 2,7% du PIB en 2024, en dépit de la hausse remarquable du déficit énergétique.

Optimisme de la volonté

Maddouri, dont l’optimisme (de la volonté) tranche avec le pessimisme (de l’intelligence) des experts, a, également, estimé que les réserves en devises devraient atteindre un niveau satisfaisant grâce aux transferts des Tunisiens à l’étranger et aux recettes touristiques, outre la hausse des flux des investissements extérieurs notamment dans le secteur des énergies renouvelables.

«Les estimations des ressources propres de l’État pour l’année 2025 dépendent principalement de l’amélioration de recouvrement de ses ressources, à travers l’appui de respect des obligations fiscales, la lutte contre l’évasion fiscale, l’intégration de l’économie parallèle dans le circuit légal, l’élargissement de l’assiette fiscale, l’amélioration des services administratifs, grâce à la numérisation et la modernisation de la direction de fiscalité et de recouvrement», a-t-il déclaré. Mais en disant cela, il mesure sans doute les difficultés auxquelles son gouvernement devra faire face pour réaliser tous ces objectifs, véritables casse-têtes sur lesquels la plupart de ses prédécesseurs au poste ont buté.

«Les efforts seront orientés vers la conception de nouvelles approches nationales plus efficaces et le recours aux compétences tunisiennes dans les différents domaines, afin de rétablir la confiance, booster la production et l’exportation, stimuler les investissements et promouvoir les activités prometteuses à haute valeur ajoutée», a insisté le chef du gouvernement, selon ses propos rapportés par l’agence officielle Tap.

«L’amélioration de la situation économique du pays constitue l’une des priorités de l’Etat, qui œuvre à renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes», a-t-il indiqué, rappelant que le tissu économique a fait face à plusieurs crises, à des transformations géostratégiques mondiales et à des fluctuations économiques conjoncturelles, laissant ainsi entendre que l’économie tunisienne, bien qu’elle soit en crise depuis 2011, enregistrant des taux de croissance annuelle variant entre 1 à 2%, a fait preuve jusque-là d’une résilience remarquable face aux crises mondiales (attaques terroristes, épidémie de Covid-19, guerre en Ukraine…). Une manière de ne voir que la partie pleine du verre…

Pessimisme de l’intelligence

L’Etat œuvrera à honorer ses engagements financiers extérieurs, a-t-il enfin insisté, en direction des bailleurs de fonds, sachant que son gouvernement va devoir continuer à s’endetter, alors que le taux d’endettement du pays est estimé 77,09% du PIB en 2024 (Statista), pour… pouvoir rembourser ses anciennes dettes et couvrir ses dépenses de fonctionnement, selon un schéma qui est reconduit d’une année à une autre depuis 2011, tout en attendant une hypothétique reprise économique qui tarde à pointer à l’horizon.

Selon les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD), le taux de croissance du PIB de notre pays, qui a chuté à 0,4% en 2023 en raison de la sécheresse, devrait remonter à 2,1% en 2024 (1,6%, selon une plus récente estimation du ministre de l’Economie Samir Abdelhafidh) et 2,9% en 2025. Ces taux demeurent très faibles pour permettre la réduction du chômage qui se maintient autour de 15% depuis au moins deux décennies. Et au cours de toute cette période, aucun des nombreux gouvernements qui se sont succédé (une bonne quinzaine) n’a réussi à faire bouger le mastodonte.

L’article Tunisie : le budget de l’Etat pour 2025 ou la quadrature du cercle est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie : mesures en faveur de l’agriculture dans le PLF 2025

Le projet de loi de finances (PLF) pour l’exercice 2025 comporte plusieurs «mesures révolutionnaires», visant à renforcer davantage le secteur agricole qui joue un rôle important dans le développement et la mise en place des fondements de la souveraineté alimentaire, en plus de sa contribution dans le produit intérieur brut (PIB) et la création d’emplois.

C’est ce qu’a déclaré, vendredi 8 novembre 2024, le chef du gouvernement Kamel Maddouri, qui intervenait lors de l’ouverture des plénières conjointes entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD), consacrées à l’examen des projets de la PLF et du Budget économique de l’année 2025, au Palais du Bardo.

Restructuration de l’OTD

Maddouri a relevé que le PLF 2025 comporte de nombreuses incitations et subventions destinées au secteur agricole, notamment pour permettre la reconstitution du cheptel bovin, ajoutant que le gouvernement œuvrera à augmenter la production des ressources agricoles primaires, soutenir l’intégration complète des chaînes de valeur agricole, stimuler l’investissement agricole, en plus à la restructuration de l’Office des terres domaniales (OTD) et la valorisation du patrimoine foncier agricole de l’Etat.

Il a, dans le même contexte, déclaré que «l’action sera focalisée sur la révision du modèle agricole pour l’adapter aux exigences de durabilité et de résilience au changement climatique, la maitrise de l’utilisation des technologies susceptibles d’assurer la gestion des ressources en eau, l’incitation à la recherche et à l’innovation, et sur l’intérêt à accorder à l’être humain concernant son accès à une protection sociale adéquate.»

Meilleure gouvernance des ressources en eau

Le chef du gouvernement a souligné que le nouveau code des eaux permettra de garantir une meilleure gouvernance des ressources hydrauliques et leur utilisation, conformément aux priorités et aux objectifs dans un contexte caractérisé par l’aggravation des effets des changements climatiques.

Un projet de révision du code forestier a été mis en place, dans le cadre de la valorisation de la propriété forestière, sa protection et sa meilleure exploitation, a-t-il encore précisé.

Il a évoqué la création d’un système de protection sociale des ouvrières agricoles, conformément au décret n° 4 du 22 octobre 2024, dans le but de renforcer le rôle des femmes agricoles dans le développement économique et social, et de les aider à s’émanciper économiquement.

L’objectif est de leur assurer les moyens d’une vie décente, d’améliorer leurs revenus et de leur garantir l’accès à la couverture, sanitaire et sociale ainsi que les conditions de transport sécurisé, a indique le Chef du gouvernement.

Tap.

L’article Tunisie : mesures en faveur de l’agriculture dans le PLF 2025 est apparu en premier sur Kapitalis.

La relance de l’investissement, priorité de la Tunisie pour 2025

Le renforcement des investissements et l’amélioration de l’attractivité de la destination tunisienne revêtent une importance capitale, d’autant plus que l’investissement constitue le moteur principal de la croissance économique et la tête de pont pour le développement et l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale.

C’est ce qu’a déclaré le chef du gouvernement Kamel Maddouri, en donnant lecture de la déclaration du gouvernement sur les projets de loi de Finances et du Budget économique pour l’exercice 2025 à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), vendredi 8 novembre 2024.

Maddouri a indiqué que l’Etat œuvrera à la révision du système législatif régissant l’investissement pour surmonter les obstacles qui entravent le développement de l’initiative privée et la réalisation de projets prometteurs dans les domaines stratégiques. Cette révision sera réalisée dans le cadre d’un unique texte juridique, unifié et horizontal, en plus des avantages inclus dans le projet de révision du Code des changes, qui ouvrent des perspectives pour libérer les capacités, notamment celles des jeunes, indique encore le chef du gouvernement.

Plateforme unifiée d’investissement

Il a précisé que le gouvernent œuvre à hâter la numérisation des services administratifs liés aux investisseurs, évoquant la mise en place d’une plateforme nationale unifiée d’investissement et le développement du portail numérique de l’Agence foncière industrielle (AFI), en plus du lancement d’un portail pour l’identification des financements en partenariat avec le conseil financier et bancaire.

Maddouri a relevé, qu’au cours de l’année 2025, le gouvernement œuvrera à élaborer une carte d’investissement pour chaque district, en vue de garantir la répartition équilibrée des mégaprojets d’investissement sur le territoire tunisien, en prenant en considération les avantages compétitifs de chaque district ainsi qu’une meilleure affectation des compétences humaines et des ressources naturelles.

Il a, dans le même contexte, déclaré que «les efforts seront focalisés sur la révision du modèle agricole pour l’adapter aux exigences de durabilité et de résilience au changement climatique, mais aussi pour renforcer l’utilisation des technologies susceptibles d’assurer la gestion des ressources en eau, d’encourager la recherche et l’innovation et d’accorder à l’être humain l’attention nécessaire en ce qui concerne son accès à une protection sociale adéquate».

Instituer une nouvelle gouvernance

Maddouri a, également, souligné la nécessité d’instituer une nouvelle gouvernance pour suivre la réalisation des projets d’investissement publics et privés qui font face à des difficultés afin d’identifier des solutions appropriées. Ila évoqué la mise en place de la Commission des grands projets, en vertu du décret n°497 de l’année 2024, présidée par le chef du gouvernement. Cette commission est chargée de fixer les procédures relatives à la réalisation des grands projets publics à caractère stratégique et à l’accélération des travaux des projets publics bloqués.

Le chef du gouvernement a mis l’accent sur la nécessité de prendre des décisions pour accélérer la réalisation d’un nombre important de projets bloqués depuis 5 et 10 ans; à l’instar de l’hôpital Roi Salmen Ben Abdelaziz à Kairouan, l’hôpital universitaire à Sidi Bouzid, l’hôpital multidisciplinaire à Gafsa et autres hôpitaux régionaux ainsi que le projet du RFR (Réseau Ferroviaire Rapide) reliant Tunis à Manouba et le projet du super phosphate triple à Mdhila 2 et le projet de l’unité de production du phosphate commercial à Oum Khechab.

Il a, dans ce cadre, annoncé que les problèmes fonciers qui concernent les deux projets d’investissements sur les côtes Nord de la ville de Sfax et à sebkha Ben Ghayadha à Mahdia, ont été résolus.

Tap.

L’article La relance de l’investissement, priorité de la Tunisie pour 2025 est apparu en premier sur Kapitalis.

Pourquoi la Tunisie fait-elle du surplace ?

En Tunisie, les gouvernements se suivent, font les mêmes diagnostics des problèmes, préconisent des solutions, prennent des mesures, et communiquent à souhait sur leur action, mais lesdits problèmes persistent et parfois même s’aggravent. Le pays donne la désagréable impression de faire du surplace, qu’atteste une récession économique qui dure depuis 2011. Qu’est-ce qui bloque la machine ?

Imed Bahri

Cela est tout de même symptomatique d’un grave problème de gouvernance et qui renforce le sentiment chez beaucoup de citoyens que le pays est bloqué, qu’il s’embourbe et s’empêtre dans ses problèmes au lieu d’avancer sur la voie de solutions concrètes ouvrant les perspectives d’une relance économique.

Parmi les problèmes récurrents et que les gouvernements successifs ne parviennent pas à résoudre, celui des projets dont la réalisation est carrément bloquée ou qui n’avancent pas au rythme souhaité.

Inventaire des problèmes

Ce problème a été hérité par l’actuel chef de gouvernement, Kamel Maddouri, qui cherche, lui aussi, depuis son installation, à lui trouver une solution. Et l’on repart de nouveau à zéro, comme si ses prédécesseurs n’ont pas avancé d’un iota sur la voie de la solution. Puisqu’un communiqué de la présidence du gouvernement, publié jeudi 7 novembre 2024, et dont l’agence Tap a rendu compte, nous apprend qu’«un inventaire exhaustif répertoriant les problèmes qui entravent la mise en œuvre des projets public et privé sera bientôt établi». Ouf, il était temps !

 «Le gouvernement procédera à un examen fouillé des textes juridiques afférents à la réalisation des projets public et privé et proposera à cet effet des mesures appropriées permettant de remédier à la situation», précise ledit communiqué, ajoutant que «cette décision vient concrétiser les recommandations issues du conseil ministériel du 29 octobre 2024 et consacré l’examen des mesures visant à accélérer la réalisation des projets et à booster l’investissement.»

Qu’on nous permette déjà d’exprimer notre étonnement du fait qu’un pareil «inventaire des problèmes» et «examen fouillé des textes juridiques afférents» n’aient pas encore été réalisés, et de nous interroger sur les délais dans lesquels l’actuel gouvernement espère réaliser un tel travail et «proposer» (sic !) des «mesures appropriées» (re-sic !), et quand à fortiori celles-ci seront-elles mises en œuvre et dans quel délais raisonnables. Est-ce que l’actuel gouvernement parviendra au terme de ce processus ou lèguera-t-il le travail inachevé à celui qui lui succèdera, comme l’ont du reste fait tous ceux qui l’ont précédé? Et on sera alors bon pour une nouvelle remise à plat et un nouveau départ… Les travaux de Sisyphe !  

En l’absence de décisions concrètes et de leur mise en œuvre immédiate, on continuera ainsi indéfiniment à brasser du vent, à perdre du temps et à en faire perdre à nos enfants et petits-enfants qui se retrouveront demain à chercher à régler les problèmes qu’on leur a légués.

Pour revenir au communiqué de la présidence du gouvernement, on y apprend que «les organismes publics centraux et régionaux s’engagent à apporter l’appui nécessaire pour surmonter les difficultés entravant la réalisation des projets afin de contribuer à la croissance et accroître ainsi l’attractivité de la Tunisie en tant que destination privilégiée pour les investissement nationaux et étrangers».

On y apprend aussi que «l’exécutif s’engage dans ce cadre à accorder toute l’attention requise au suivi de la réalisation des projets, promettant une intervention urgente pour surmonter les difficultés. L’objectif ultime étant de répondre aux impératifs d’efficience et de bonne gouvernance en matière de gestion des deniers publics.»

Improbables solutions

A cet effet, il a été décidé «de fixer des délais pour l’exploitation ou la réaffectation des fonds mis à la disposition des projets en difficulté», «de revoir à la hausse le taux de contribution des financeurs au financement des projets en cours de manière à alléger le fardeau grevant le budget de l’Etat» et «majorer le taux des acomptes accordés au titre des nouveaux projets financés dans le cadre de la coopération internationale», et ce afin «de dégager des liquidités nécessaires au profit des banques et des institutions», selon un communiqué.

Donc, si l’on a bien compris, l’administration publique «s’engage», «accorde toute l’attention», «promet», «revoit», «fixe», etc., sauf qu’aucun délai n’est clairement défini pour parachever des processus qui ont tendance à s’éterniser et à voir les coûts des projets grossir au fil des ans voire doubler ou même tripler, obligeant l’Etat à relancer les bailleurs de fonds pour d’hypothétiques rallonges où à mettre lui-même la main à la poche, ce qui ne manque pas de grever davantage le budget de l’Etat, lequel continue de s’endetter lourdement pour pouvoir financer ses dépenses de fonctionnement?

Aussi, quand Kaïs Saïed charge l’administration publique et l’accuse parfois de faire obstruction au travail de l’Etat, on comprend son impatience et son incompréhension. Il y a quelque part un grain de sable qui empêche la machine de fonctionner à plein régime. Le président de la république désigne du doigt des «lobbys» , des «spéculateurs», des «agents de l’étranger». Et si c’était simplement un problème de méthodes et de pratiques éculées dont la bureaucratie nationale ne parvient pas à se libérer faute de réformes radicales?

(Avec Tap)

L’article Pourquoi la Tunisie fait-elle du surplace ? est apparu en premier sur Kapitalis.

La santé en Tunisie : réduire le gap entre la parole et l’action  

Le secteur de la santé publique qui souffre de déficits croisés de pratiquement toutes ses institutions (hôpitaux, caisses sociales, pharmacie centrale, etc.) va-t-il enfin pouvoir sortir de la crise avec les neuf mesures urgentes en sa faveur annoncées par le gouvernement ? On l’espère bien sans trop oser y croire…

Ces mesures annoncées lors d’un conseil ministériel restreint (CMR) consacré à l’examen des questions liées au secteur de la santé publique, mardi 5 novembre 2024, présidé par le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, sont les suivants :

– renforcer immédiatement les ressources financières de la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) en lui allouant des fonds additionnels en plus des transferts mensuels provenant de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) ;

– œuvrer à garantir le remboursement et le transfert des créances des caisses sociales dues par nombre d’organismes publics afin de rembourser les créances de la pharmacie centrale et des établissements de santé publique;

– instaurer des mécanismes pour améliorer la gouvernance et la gestion du système des médicaments ainsi que sa prise en charge;

– renforcer la coordination entre le ministère de la Santé et la CNAM dans la perspective d’améliorer les procédures de prise en charge des services de santé, conformément aux normes optimales et aux bonnes pratiques adoptées au niveau international;

– mettre sur pied une commission unifiée qui veille périodiquement sur la police des prix des médicaments sous la tutelle de l’Agence nationale des médicaments et des produits de santé avec la participation des départements ministériels concernés;

– procéder à une refonte du système d’assurance maladie sur la base des études d’évaluation réalisées et des avis des parties impliquées dans ce système;

– mettre en place un comité de pilotage composé de représentants de la présidence du gouvernement, des ministères de la santé, des finances, des affaires sociales et des professionnels de la santé. Ce comité aura pour mission de mettre sur pied un système permettant d’accroître l’attractivité des établissements de santé publique, d’optimiser la mise à contribution des compétences et des équipements médicaux et d’offrir des conditions de travail décentes au personnel médical et paramédical;

– renforcer davantage les mécanismes de gouvernance et veiller à réaliser une transition digitale globale;

– renforcer le contrôle et améliorer l’efficacité de l’action au niveau des structures de santé publique;

– hâter l’élaboration du projet de décret relatif au système d’ échange de données électroniques entre la CNAM et les prestataires de services de santé des secteurs public et privé;

– généraliser l’utilisation de la carte de soins électronique, et ce, après avoir parachevé sa distribution aux assurés.

Ce sont là, on l’a bien constaté, davantage des recommandations et des orientations générales que des décisions concrètes pouvant être mises en œuvre immédiatement et dont les retombées positives pourraient être ressentis rapidement.

Alors les pénuries de médicaments, la dégradation des services dans les hôpitaux et les déficits abyssaux dont souffrent les institutions publiques de la santé ne vont pas cesser demain la veille. Même si, au final, la volonté politique est là, et les déclarations du chef du gouvernement témoignent d’une conscience aiguë des défis posés.

M. Maddouri a en effet rappelé, lors de la réunion, les dispositions constitutionnelles régissant le droit à la santé en Tunisie, soulignant à ce propos que ce dispositif s’inscrit dans le droit-fil des programmes et politiques novateurs visant à garantir la mise à niveau du secteur de la santé, conformément aux instructions données par le chef de l’Etat. Ces instructions, a-t-il ajouté, visent dans leur essence à opérer une révision radicale du système d’assurance maladie afin de garantir à l’ensemble des assurés un accès équitable aux soins.

Reste que le gap entre les paroles et les actes reste difficile à résorber, étant donné les difficultés des finances publiques. Et l’absence de la ministre de la Santé à cette réunion (elle n’est pas visible sur la photo) n’est pas rassurant cet égard.

I. B.

L’article La santé en Tunisie : réduire le gap entre la parole et l’action   est apparu en premier sur Kapitalis.

❌