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Budget 2025 – Éducation : proposition pour redonner à l’école publique ses lettres de noblesse

Le renouveau de l’école publique, le développement de l’infrastructure éducative, la régularisation de la situation de plusieurs agents relevant du corps de l’éducation, la réforme du système éducatif et la répression des enseignants et des professeurs qui offrent de cours particuliers. Tels sont les dossiers soulevés par une bonne partie des élus du peuple lors de la séance plénière consacrée à l’examen du budget de la mission de l’Éducation pour l’année 2025.

Tenue dans la soirée du mardi 19 novembre, cette plénière conjointe – Assemblée des représentants du peuple et Conseil national des régions et des districts – s’inscrit dans le cadre de l’examen du budget de l’Etat et plus précisement du ministère de l’Éducation pour l’année 2025.

A l’occasion de cette discussion du budget 2025, plusieurs députés ont, tour à tour, appelé à engager au plus vite des réformes profondes visant à promouvoir la situation de l’enseignement. Tout en pressant le gouvernement à accélérer la réhabilitation des établissements éducatifs, notamment dans les régions de l’intérieur où bon nombre d’établissements sont menacés de ruine.

A cet effet, ils ont vivement critiqué l’état délabré de ces établissements en mal de personnel éducatif, de ressources limitées et de leur indisposition à accueillir les élèves.

Ils appellent le gouvernement à accélérer la réhabilitation des établissements éducatifs, notamment dans les régions de l’intérieur où bon nombre d’établissements sont menacés de ruine.

Puis, s’attaquant au dossier de la régularisation du statut des enseignants contractuels et suppléants, des conseillers praticiens en éducation, des surveillants et des ouvriers, ils appellent à ce titre à pourvoir aux postes vacants dans ces fonctions. Et ce, dès lors que bon nombre d’établissements éducatifs souffrent d’un manque de personnel éducatif.

Garantir la stabilité de l’emploi du personnel éducatif

Ces appels, ont-ils soutenu, s’inscrivent dans la perspective de garantir la stabilité de l’emploi du personnel éducatif. Mais aussi piur renforcer sa capacité à encadrer convenablement les élèves, si bien qu’elle permettra d’améliorer la qualité de l’enseignement.

Plusieurs députés ont été unanimes à déplorer la réalité du système éducatif en Tunisie, qui, ont-ils estimé, est « en deçà des attentes ». Tout en pointant une tendance effrénée à marginaliser l’enseignement public.

Dans ce contexte, ils se sont interrogés sur l’avenir de l’enseignement public, pressant le gouvernement à engager en urgence une réforme profonde à travers la mobilisation des moyens financiers et humains afin de sauver l’école publique.

Certains députés ont porté leur attention sur la question délicate des mécanismes de contrôle de l’enseignement privé qui n’obéit pas aux programmes tunisiens.

S’attaquer aux causes des « cours particuliers »

Lors de la discussion du budget 2025, les députés estiment que l’enseignement privé prête le flanc à la critique en ce sens qu’il consacre des pratiques discriminatoires à travers lesquelles les apprenants sont évalués en fonction de leurs performances scolaires ou de certains handicaps. Et où les élèves de « niveau moyen », ou souffrant de troubles d’apprentissage, sont interdits d’accéder.

Certains élus ont critiqué ce qu’ils qualifient « de campagne de mesures restrictives et punitives ayant touché les enseignants qui donnent des cours particuliers en dehors des espaces éducatifs ». Tout en appelant à s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène. La solution radicale pour mettre fin à ce phénomène, ont-ils suggéré, serait d’améliorer les conditions matérielles des enseignants en échange d’une prolongation du temps scolaire.

La solution radicale pour mettre fin au phénomène de cours particuliers serait d’améliorer les conditions matérielles des enseignants en échange d’une prolongation du temps scolaire.

Ils ont évoqué plusieurs facteurs ayant favorisé ce phénomène, citant notamment la surpopulation des classes, le manque d’infrastructure au niveau des salles de classe et de révision, l’horaire d’enseignement intensif, les maigres salaires et les programmes d’enseignement qu’ils jugent « obsolètes ». L’enseignement pilote a encore nourrit les écarts entre les élèves, ont-ils estimé.

Proposition de loi pour lutter contre la violence à l’école

Ainsi, les élus ont exigé : une profonde réforme pédagogique; l’assurance de la protection nécessaire dans le milieu scolaire; et une lutte contre l’abandon scolaire. Surtout que la Tunisie enregistre un chiffre de près de 100 mille élèves qui quittent les bancs de l’école chaque année.

Un certain nombre de députés issus du secteur de l’éducation a l’intention de proposer un projet de loi qui vise à lutter contre la violence dans les établissements scolaires.

Enfin, les élus ont renouvelé leur appel au ministère afin d’adopter une meilleure gouvernance en luttant contre toutes les formes de corruption.

Avec TAP

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Budget 2025 : Noureddine Nouri promet une réforme globale du système éducatif

Le ministre de l’Éducation, Noureddine Nouri, a déclaré, mardi 19 novembre, lors de la séance plénière consacrée à l’examen de la mission de l’Education pour l’année 2025, que des travaux de parachèvement de l’organisation administrative et financière du Conseil supérieur de l’éducation vont bon train.

Cette structure aura pour mission de dresser un état des lieux de la situation de l’éducation et de mener une étude approfondie sur les différents volets liés à la réforme de l’éducation, a aussi expliqué le ministre.

Il a ajouté que le ministère va collecter et synthétiser les différentes recherches, études et évaluations menées au sujet de la réforme du système éducatif avant de les soumettre au regard du Conseil supérieur de l’éducation.

Statut des enseignants contractuels et des professeurs suppléants

Répondant aux interrogations des députés sur la question du recrutement des enseignants, des professeurs suppléants et des conseillers praticiens de l’éducation, le ministre a indiqué que des critères objectifs seront retenus lors de la régularisation de la situation des agents contractuels avec le ministère de l’Education. Tout en ajoutant que les catégories visées par cette opération ont été bel et bien identifiées.

Cette étape devra précéder une régularisation « progressive », a-t-il dit, de leur statut conformément aux budgets publics.

Dans ce contexte, il a annoncé que les textes juridiques régissant le dossier de régularisation du statut des enseignants contractuels et des professeurs suppléants sont fin prêts ainsi que les fonds nécessaires qui ont été alloués à cette fin.

Quid du dossier des conseillers praticiens, des encadreurs et des agents des laboratoires

Evoquant le dossier des conseillers praticiens, des encadreurs et des agents des laboratoires, le ministre a souligné que les travaux sont en cours au sein d’une commission relevant de la présidence du gouvernement. Et ce afin de régler ce dossier sur la base des règles de justice et d’équité et conformément aux dispositions de la loi.

Il a également souligné que le département œuvre de concert avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à élaborer un cadre réglementaire pour la création d’un master professionnel en sciences de l’éducation.

Ce master s’inscrit dans la lignée des efforts visant à développer les modes et les mécanismes de recrutement des enseignants du préparatoire et du secondaire, toutes disciplines confondues. Et ce, afin de professionnaliser l’enseignement, d’optimiser les ressources, de renforcer la compétence des enseignants et promouvoir ainsi la qualité de leur formation.

Un système informatique intégré dédié aux ressources humaines

Noureddine Nouri a, en outre, indiqué que son département se fixera comme objectif de garantir une répartition équilibrée au niveau du personnel du corps enseignant, des cadres de gestion et de supervision pédagogique et des ouvriers opérant au sein des établissements éducatifs.

Il a promis à ce titre de mettre sur pied un système informatique intégré dédié aux ressources humaines qui permette d’assurer le traitement et le suivi au double plan central et régional.

La réforme du système éducatif s’impose

S’attardant sur la situation du système éducatif malgré les nombreux acquis engrangés depuis des décennies, le ministre a avoué la nécessité d’une réforme globale pour ce secteur devenu en mal de pouvoir répondre aux besoins de l’individu et de la société et qui n’est plus au fait des mutations rapides que connaissent les systèmes éducatifs d’aujourd’hui.

Oui. Une réforme s’impose. Elle est une « nécessité impérieuse », a fait savoir le ministre. Tout en plaidant en contrepartie en faveur d’une approche « systémique » selon une vision renouvelée qui soit en mesure de consacrer un système éducatif équitable et de qualité conforme aux standards internationaux en la matière.

Améliorer les services d’hébergement

Côté infrastructure, le ministre a promis de veiller à améliorer les services d’hébergement et d’accueil des élèves au sein des établissements éducatifs dans les différentes régions du pays, de développer les services de transport scolaire et de garantir la bonne gouvernance des offices et bureaux des services scolaires.

En réponse au phénomène de l’échec scolaire, le ministre a souligné que son département a élaboré un plan d’action selon une démarche participative, centré sur la prévalence de l’intérêt supérieur de l’élève et l’encadrement des élèves à risque d’échec scolaire.

Dans cette perspective, a-t-il ajouté, le département tâchera de renforcer la prise en charge psychosociale et de mobiliser des psychologues. Citant à ce propos le recrutement de 31 psychologues au titre du budget de l’année 2025.

Evaluation des établissements éducatifs

Volet lutte contre les déviances au sein du milieu scolaire, le ministre a affirmé que le département œuvrera au renforcement du système de prévention contre ces fléaux qui menacent les institutions éducatives, dont notamment la montée en puissance de la violence scolaire et la drogue.

Dans ce contexte, il a souligné que tous les établissements éducatifs seront évalués selon les normes internationales en vigueur afin de décrypter les insuffisances et les lacunes qui font obstacle à l’amélioration de leur rendement administratif et financier.

Pour ce faire, il a dévoilé une stratégie visant à instaurer des mécanismes d’auto-évaluation des performances et à exploiter les rapports des organes de contrôle et de la Cour des comptes afin de tirer le meilleur bénéfice des recommandations qu’ils contiennent.

Avec TAP

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Enseignement : les cours particuliers sont-ils inutiles?

De nos jours, la question des cours particuliers soulève un débat. Que l’on soit pour ou contre, il est indéniable que les enfants ont besoin d’un certain soutien. La question se pose alors de savoir si ce soutien doit être dispensé uniquement au sein de l’école. Les opinions divergent à ce sujet : certains parents préfèrent que les cours aient lieu dans l’établissement scolaire; tandis que d’autres ne voient pas d’inconvénient à ce qu’ils se déroulent à l’extérieur.

Le secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement secondaire, Mohamed Safi, s’est exprimé sur la décision du ministère de l’Éducation d’interdire les cours particuliers, en mentionnant que « ceci  n’est pas une réponse adéquate aux défis du système éducatif ». Il intervenait sur les ondes d’Express fm, ce lundi 18 novembre 2024. 

Il souligne que bien que le syndicat ait des réserves sur les cours particuliers, il critique également le communiqué du ministère, le qualifiant de « solutions superficielles » face à la crise éducative.

En outre, Mohamed Safi a décrit la situation actuelle comme « catastrophique » . De même qu’il fait noter que la fédération avait déjà alerté les autorités à plusieurs reprises. En outre, il insiste sur le fait qu’il était plus urgent de trouver des solutions à la pénurie alarmante d’enseignants. Et ce, dans les établissements scolaires où de nombreux élèves n’ont pas encore eu l’occasion d’étudier certaines matières.

Pour résoudre le problème des cours particuliers, il plaide pour une refonte globale du système éducatif. Tout en affirmant que « menacer les enseignants est inacceptable et irrespectueux ». De ce fait, il appelle  à un dialogue constructif plutôt qu’à des décisions précipitées qui pourraient aggraver la situation. Autrement dit, il souhaite vivement que l’on s’engage à  un débat national sur divers aspects du système éducatif, y compris le calendrier scolaire et les programmes. 

Par ailleurs, il met l’accent sur la perte de l’attractivité de l’enseignement public. Ce qui conduit les familles à se diriger vers le secteur privé. 

En résumé, le syndicat insiste sur la nécessité d’une prise de conscience collective pour sortir l’éducation nationale de sa crise actuelle et appelle à des mesures radicales et objectives pour améliorer la situation. 

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