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Ecomondo 2024 : un tremplin pour les entreprises tunisiennes vers l’économie verte ?

Le nombre de visiteurs internationaux représente un indicateur important de fréquentation dans les salons professionnels. Pour le groupe MIDA mandaté par “Italian Exhibition Group” la tâche consiste à fournir l’assistance aux entreprises et aux institutions africaines intéressées par la participation aux grands Salons professionnels organisés en Italie.

Le point sur la présence tunisienne à Ecomondo, le plus grand Salon européen dédié à l’économie verte avec Amira Moussa, Chef de projet au groupe MIDA :

En tant qu’organisateur de la participation d’acteurs économiques africains à Ecomondo, comment évaluez vous vos réalisations ?

Pour l’édition Ecomondo 2024, nous avons organisé la participation d’une délégation qui se compose de Tunisiens principalement, Marocains, Sénégalais, Ivoiriens et Congolais. Un Camerounais de haut niveau y participe aussi. Soit plus d’une centaine de participants.

Combien y a-t-il de Tunisiens représentant le secteur privé ?

17 entreprises dont Warda, Sicam, le “Passage” qui fait partie du groupe Poulina, la Connect est aussi bien représentée à Ecomondo.

Que proposez vous aux entreprises intéressées par le Salon ?

Nous leur offrons, comme il est de tradition dans nombre de salons internationaux, une prise en charge de trois nuitées avec des transferts assurés et bien sûr l’accès à une plateforme sur laquelle nous les inscrivons et à travers laquelle, ils peuvent entrer en contact avec leurs vis-à-vis étrangers pour des B to B. Nous mettons également à disposition un interprète.

Que peut offrir un Salon tel qu’Ecomondo à ces industriels ?

Ils peuvent bien évidemment réaliser des projets de partenariat en Tunisie.  Le Salon leur offre comme attendu, l’opportunité de découvrir les dernières technologies environnementales.

Vous savez que le traitement des déchets et l’économie verte sont devenues des priorités dans notre pays et beaucoup d’opérateurs privés veulent se positionner dans ces secteurs, principalement ceux évoluant dans les secteurs des textiles et de l’agroalimentaire.

Le recyclage des eaux usées est indispensable à l’industrie des textiles dans les conditions climatiques présentes. Ecomondo offre aux textiliens mais aussi aux autres industriels l’occasion de s’informer sur les dernières innovations et d’en équiper leurs usines.  Il offre au même titre à nos industriels, un espace de rencontre et d’échange.

C’est un événement international majeur en Europe et dans le bassin méditerranéen où on fait montre de toutes les technologies, services et solutions industrielles liés à l’économie verte et circulaire. Ils peuvent y trouver des solutions et des technologies environnementales, couvrant des domaines tels que la gestion de l’eau, l’élimination des déchets, les textiles, la bioénergie, la gestion et la protection des sols, les transports, l’agriculture etc.

Pour les délégations africaines, outre la gratuité de la prise en charge, nous offrons également des stands gratuits, cela entre dans le cadre du renforcement de la présence africaine à Ecomondo. Des représentants du CITET du CETTEX, d’ECOPARC, ont cette année participé à Ecomondo, ils ont été accompagnés par des chercheurs.

Qui finance les opérations de promotion d’Ecomondo ?

MIDA est un groupe qui existe en Tunisie depuis 1996, nous sommes le “Regional advisor d’Italian Exhibition Group” (IEG) qui organise Ecomondo depuis 26 ans. A ce titre, sommes mandatés pour organiser les participations de délégations africaines représentant les secteurs public et privé.

Combien de Salons organise IEG par an ?

Il y a Ecomondo organisé au mois de novembre et Key Energie au mois de mars. Pour précision, jusqu’en 2022, ils étaient organisés ensemble mais Ecomondo, qui comme vous le savez est dédié aux technologies environnementales et à l’économie verte sous toutes ses coutures, est d’une telle importance que l’on ne pouvait plus l’associer à un autre et IEG a décidé de les organiser séparément.

Il y a aussi le Salon SIGEP sur lequel nous travaillons aussi. C’est un salon dédié aux pâtisseries, boulangeries et principalement les glaces. Pour cette édition, il y aura une délégation de 15 entreprises tunisiennes, dont Omar Hchicha et SEH (Société d’Équipement hôtelier).

Nous avons également signé une convention avec la Fédération de l’Agroalimentaire à l’UTICA qui sera présente lors de la prochaine édition du SIGEP.

Entretien conduit par A.B.A

Mohsen Missaoui DG CETTEX : « Nous lançons un projet pilote pour des jeans avec 0% eau, 0% pollution ! »

Le Cettex (Centre Technique du Textile en Tunisie), centre technique des textiles assiste et aide les entreprises à être plus compétitives. Il offre une assistance technique, la formation, l’expertise ainsi que les analyses laboratoires. Le Cettex abrite 3 laboratoires : un laboratoire toxicologique, un laboratoire des analyses physiques et un laboratoire des analyses fil.

Entretien sur le rôle du Cettex, dans le développement du secteur des textile en Tunisie, avec Mohsen Missaoui, directeur général, rencontré en marge du Salon Ecomondo à Rimini en Italie.

El Mohsen MIssaoui-CETTEX
El Mohsen MIssaoui-Directeur Général -CETTEX

Quelle place occupe aujourd’hui le textile en tant que secteur potentiellement exportateur ?

Le secteur du textile en Tunisie occupe une place très importante dans l’économie nationale. Il contribue à l’équilibre socio-économique par la création d’emplois, l’attraction des investissements directs étrangers (IDE) et surtout par l’exportation. Il est le deuxième secteur exportateur en Tunisie, après l’industrie mécanique et électrique. Il représente 30% des entreprises et 30% des emplois dans l’industrie manufacturière, avec environ 1500 entreprises employant 150.000 personnes.

Quel est l’apport du CETTEX dans le développement technologique du textile ?

En matière d’innovation, de nouvelles technologies et de formation, le CETTEX joue un rôle crucial dans l’évolution du secteur. Le ministère de l’Industrie et de l’Énergie a mis en place une nouvelle stratégie industrielle et d’innovation pour 2035.

L’un des axes principaux de cette stratégie est d’améliorer la transition numérique et technologique de l’industrie tunisienne. Grâce à des structures comme le CETTEX, cette stratégie est en cours de mise en œuvre pour renforcer la compétitivité de nos entreprises.

Pour nous, la compétitivité ne se résume pas à baisser les prix, mais à innover.

Récemment, nous avons mis en place un nouveau laboratoire, l’OpenLab, pour soutenir la transition numérique et écologique par les technologies. Ce laboratoire aide particulièrement les petites et moyennes entreprises à rester compétitives en fournissant des solutions adaptées et innovantes.

Comment se présente le partenariat entre le CETTEX et la FTTH ?

Le partenariat entre la FTTH et le CETTEX est solide et évolue rapidement. Le CETTEX est un membre du conseil d’administration de la FTTH. Il travaille en étroite collaboration avec la Fédération pour améliorer la compétitivité des entreprises et offrir de nouveaux services au secteur textile, qui est dynamique et en constante demande de nouveautés.

Notre partenariat est axé sur des stratégies et des programmes avant-gardistes. S’agissant de l’impact environnemental, il faut savoir que le secteur textile est le deuxième plus polluant au monde après l’industrie pétrolière, consommant beaucoup de ressources naturelles, notamment l’eau.

Nos industriels ont investi dans des technologies de pointe pour réduire significativement la consommation d’eau et d’énergie, notamment par la mise en place de stations de traitement des eaux usées en circuit fermé. Ces efforts permettent de réduire le stress hydrique et l’empreinte carbone, positionnant ainsi notre secteur comme un leader écologique en prévision des nouvelles législations européennes sur l’empreinte carbone.

Qu’est ce qu’un Salon comme Ecomondo peut apporter au Cettex ?

La participation du CETTEX à des salons technologiques vise à explorer de nouvelles pistes de coopération avec les fournisseurs de technologies, à établir des réseaux et à partager les meilleures pratiques et solutions écologiques. Ces participations permettent également de nouer des partenariats avec des fournisseurs de technologies et d’adopter des solutions écologiques dans nos procédés.

La Tunisie doit renforcer sa présence dans ces manifestations pour encourager davantage les industriels à adopter de nouvelles technologies. Une ligne de crédit pourrait aider les industriels à acquérir ces technologies, améliorant ainsi notre compétitivité.

Est-ce que vous considérez que la Tunisie profite comme il se doit de pareilles manifestations ?

J’estime que nous devons encourager nos industriels à participer à pareils Salons, voir les nouveautés et les nouvelles solutions proposées pour être dans l’air du temps est important.,

L’innovation est devenue aujourd’hui un facteur important et pour être plus compétitifs, il faut être plus innovants et adopter de nouvelles valeurs respectueuses de l’environnement, de l’équilibre climatique et du développement durable.

Les concurrents sont des géants asiatiques, donc notre plus est de s’orienter vers le green, ce qui correspond aux exigences du nouveau consommateur.  Jusqu’ici, nous sommes bien positionnés : nous avons le savoir-faire, et la technologie. Nous travaillons par ailleurs à adapter nos cadres réglementaires aux exigences écologiques.

Le marché tunisien est trop exigu pour le potentiel d’un tissu entrepreneurial aussi performant que celui tunisien et qui est orienté principalement vers l’Europe, n’est-il pas grands temps de diversifier les marchés ?

La Tunisie a signé des accords de libre-échange avec des zones comme la ZLECA et la COMESA, ce qui nous permettra d’accéder à des marchés importants dotés d’un grand potentiel.

Nous envisageons également une coopération triangulaire avec les pays africains pour pénétrer le marché américain, notamment dans le secteur du jean, qui est le deuxième marché mondial avec une valeur de 3,6 milliards de dollars. Une part de 3% de ce marché pourrait augmenter la croissance économique de la Tunisie de 2 points.

Il est essentiel de développer davantage les partenariats avec l’Afrique subsaharienne pour accéder à ces marchés. Le ministère de l’Environnement, en coopération avec le ministère de l’Industrie et d’autres ministères, travaille à la mise en place d’un nouveau code de l’industrie dans le cadre du développement durable.

Sur quoi planche le CETTEX aujourd’hui ?

Sur le jeans. La Tunisie, est le 4ème fournisseur de l’Union européenne en jeans avec une part de marché de 8,6% et elle est le premier fournisseur de l’UE en vêtements de travail.

Nous allons mettre en place un projet pilote destiné au jeans pour faire de la Tunisie un site incontournable dans tout ce qui est éco-denim.

Le projet pilote va se faire en partenariat avec un bailleur de fonds et notre objectif des jeans avec zéro consommation d’eau et zéro pollution.

Les industriels, chercheurs et opérateurs privés peuvent profiter de ce projet.

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

Textiles Awards : Récompenser les meilleurs, sacrer les fidèles et fixer le cap pour l’envol du secteur

Chaque rêve commence avec un rêveur, voyez grand, jouez dans la cour des grands (“Every dream begins with a dreamer, dream big, play big”), nous citons là, la devise de Haithem Bouajila, président de la FTTH (Fédération tunisienne du Textile-Habillement), qui ne se contente pas de rêver adoptant la posture de l’optimiste béat mais entreprend, réalise et avance. “Si mon équipe continue à me soutenir comme elle le fait aujourd’hui et si nous sommes appuyés par notre gouvernement, je vous promets que dans 5 ans, je doublerai le chiffre d’affaires du secteur des textiles”.

Déterminé, persévérant et ambitieux. C’est parce que doté de toutes ces qualités, que le président de la FTTH avec une équipe aussi engagée que lui, est en train de métamorphoser le secteur des textiles en Tunisie anticipant les tendances et adoptant les meilleures pratiques.

Vendredi 15 novembre, la FTTH crée l’événement de l’année en organisant la soirée des Textiles Awards (voir gagnants des prix dans article Awards) bravant par la consécration des succès et l’engagement dans la création de valeur, la morosité du contexte et le climat délétère dans lequel évolue, de nos jours, le secteur privé.

“Notre secteur est en constante évolution sur les volets technologique, environnemental et social. Les Textiles Awards est un évènement que nous organisons pour la première fois. Un évènement à travers lequel, nous aimerions sacrer les succès de nos entreprises modèles, nos talents, nos jeunes dirigeants, les femmes dirigeantes, nos startups, nos jeunes créateurs, nos modèles d’excellence sociale et environnementale, et également nous voulons dire Merci du fond du cœur aux amis de la Tunisie qui vivent, investissent, emploient et y créent de la valeur depuis de très longues années” a déclaré Haithem Bouajila à l’ouverture de l’événement rappelant ainsi, la célèbre citation de Winston Churchill : “Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge”.

“Pensez grand et n’écoutez pas les gens qui vous disent que ce n’est pas réalisable. La vie est trop courte pour penser petit.”  

Le secteur des textiles, habillement et cuirs en Tunisie subit non sans résister, les crises économiques en Europe accusant sur les 10 derniers mois 2024, un recul de 5,4% de ses exportations. Le textile-habillement qui avait connu une certaine prospérité depuis les années 90 n’a pas été épargné par les difficultés économiques et les changements politiques advenus en Tunisie depuis 2011. Il déploie aujourd’hui de grands efforts pour être dans l’air du temps en élaborant des stratégies de réactivité.

Pour Haithem Bouajila, la Tunisie dispose de tous les atouts pour récupérer du terrain, qu’il s’agisse des jeunes dirigeants innovants, créatifs et audacieux, de la main d’œuvre qualifiée ou des incitations fiscales. Reste que pour que le secteur améliore ses performance, le rôle de l’État est déterminant. Il ne s’agit pas autant d’accompagnement financier que d’allègement des procédures et d’harmonisation des réglementations.

“Notre secteur est en constante évolution sur les volets technologique, environnemental et social.”

Le président de la FTTH est optimiste : “Je fais confiance à M. Kamel Madouri Chef du gouvernement et à ses ministres. Nous sommes déterminés en tant que Fédération à aller de l’avant et à renforcer les performances du secteur. Nous sommes certains qu’avec l’appui du gouvernement, nous pourrons faire plus et mieux”.

Pour le président de la FTTH, il n’est nullement question de renoncer au grand héritage du textile en Tunisie. Il l’a bien précisé dans son discours du vendredi : “Un héritage qui remonte aux années 1960 et qui s’est affirmé au fil des années jouant les premiers rôles dans la création de richesses, d’emplois et dans le développement socio-économique de notre cher pays. Un secteur qui continue à s’inspirer de ses fondateurs et de ses pionniers tels que Mongi Djilani, Mohamed Ali Darghouth, Hechmi Kooli, Abdelaziz Dahmani, Habib Miled, Lamine, Albert Madar, Béchir Saidane, Mohsen Ben Abdallah, Ibrahim Bouzouita dit Mabrouk, André et Gilbert Berrebbi, René Bouhnik, Hamadi Dimassi et bien d’autres grandes femmes et grands hommes inspirants, passionnés, patriotes et porteurs de grandes valeurs”.

“Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge.”

Haithem Bouajila rappelle également les grandes figures tunisiennes de la mode internationale, dont feu, Azzedine Alaia, prince de la couture qui a habillé de grandes stars du cinéma et du Showbiz, Leila Menchari qui décorait les vitrines de la grande maison Hermès, Hédi Slimane directeur des collections chez Yves Saint Laurent ou encore Afef Jnifène grand mannequin star qui a défilé avec les plus grandes maisons de couture. La Tunisie n’est pas un pays consommateur seulement, précise-t-il, elle a également vu la naissance de grandes enseignes d’habillement tels Zen, HA, Exist, Sasio, Blue Island, Mabrouk et bien d’autres. Des enseignes qui déploient leurs ailes hors des frontières nationales ou le marché trop exigu ne peut absorber toutes leurs productions.

Près de 1500 entreprises évoluent dans le secteur des textiles offrant 155.000 emplois. L’activité contribue à hauteur de 20 % des exportations totales de l’industrie, dont 95 % destinées à l’Europe, classant la Tunisie au dixième rang des pays fournisseurs du continent européen.

“L’avenir nous appartient et nous sommes capables de contribuer à la croissance et au bienêtre de notre pays et nos compatriotes.”

“Notre potentiel est beaucoup plus important assure M. Bouajila et nos ambitions plus grandes : “la Fédération Tunisienne de Textile et Habillement souhaite fixer le cap des années à venir, dupliquer les situations de succès et accélérer les transitions écologiques, digitales, technologiques et booster le Mindset d’excellence et de distinction entrepreneuriales. Un Mindset qui s’appuie sur l’élévation de compétences, le partage des bonnes pratiques, sur la libération des initiatives et le dépassement des barrières mentales. Le tout en prônant une stratégie claire qui vise à se positionner sur les segments Premium, de Luxe et de Textile Technique à forte valeur ajoutée”.

La FTTH est fermement engagée dans les nouvelles technologies et les nouvelles économie, celles verte et circulaire. Elle est aussi déterminée à améliorer ses scores dans l’investissement, l’emploi, l’exportation et les nouvelles énergies. “L’avenir nous appartient et nous sommes capables de contribuer à la croissance et au bienêtre de notre pays et nos compatriotes”.

Léonard de Vinci ne disait-il pas : “Qui règle sa course sur une étoile, ne dévie pas” ? A la FTTH, la stratégie est claire et l’organisation qui va avec, les actions et les programmes fixés et la course a déjà démarré. Maintenant, il ne reste qu’à atteindre l’Etoile.

 Amel Belhadj Ali

Lire aussi :
Textiles Awards : Récompenser l’innovation et l’excellence dans le secteur textile tunisien

Textiles Awards : Récompenser l’innovation et l’excellence dans le secteur textile tunisien

« Pensez grand et n’écoutez pas les gens qui vous disent que ce n’est pas réalisable. La vie est trop courte pour penser petit. » conseille l’auteur et l’entrepreneur américain Tim Ferriss et c’est ce que fait la FTTH, (Fédération tunisienne du Textile Habillement) en s’investissant dans la métamorphose du secteur du textile.

Une métamorphose qui ne se limite pas à l’innovation, la technologie ou les nouvelles économies mais s’étend au mindset. Reconnaître les mérites des uns et des autres, les remercier publiquement et récompenser les efforts des uns et des autres renforcent l’adhésion envers un secteur, l’engagement des acteurs du changement et jouent un rôle important dans la promotion d’une culture entrepreneuriale, la rétention des talents et la fidélisation des investisseurs. En reconnaissant et en appréciant les contributions des décideurs, des concepteurs et des innovateurs, on favorise la création d’un écosystème harmonieux et performant.

La soirée Textiles Awards sacre l’innovation, l’engagement, la performance et la loyauté dans différentes catégories.

Les primés sont pour l’Award Innovation, recherche et développement à Jalel Abderrahmen de Total Testing Service, pour jeune dirigeant/Success Story à Naïm Kooli du groupe Enovis. L’Award pour jeune créateur tunisien a été décerné à Marouance Saidi de Bold Dénim, celui de la Start-up impactante attribué à Adam bouchaala d’AdvantryX. L’Ecole nationale d’Ingénieurs de Monastir a gagné l’Award des Écoles et Instituts les plus impactants et innovants et le CSFT Ksar Hellal pour les Centres de Formation professionnelle.

Les Awards des marques locales textiles technique et vêtements de travail ont été décernés au Workman Group et celui des Marques locales Fashion à Fabio.

Les entreprises les plus performantes ont été aussi récompensées. Ainsi des Awards ont été attribués à la société “La soie” exportateur de l’année, aux groupes WIC-MIC et DEMCO pour leurs investissements et réalisations environnementales, à Mahdco Tunisie pour son engagement social et bien-être au travail et à Rim Ben Amara de Simotex sacrée “Femme dirigeante de l’Année”.

Signe de reconnaissance et de gratitude pour les dirigeants des entreprises étrangères installées dans notre pays depuis des décennies et qui n’ont jamais failli dans leurs engagements envers le site Tunisie, 8 Awards baptisés “Amis de la Tunisie” ont été attribués à Tony Vanwijnsberghe de Supply Chain Fashion, Johnny De Meirsman du Groupe DEMCO, Dany Lallemand du Groupe GONSER, Eric Linzovscki du Groupe WIC-MIC, Giorgio Capanna de TUNICOTEX Group, FILIN/ Luca Vignaga du  Groupe MARZOTTO, Frédéric Duclaux Monteil de DM Confection et Jürgen Siegfried Gonser de Gonser Group -Tunisia.

S’unir pour le développement d’un secteur, voir grand, agir réel est travailler ensemble est garantir la réussite et la performance.

A.B.A

Banque mondiale – Tunisie : Grands temps pour rééquilibrer la fiscalité des revenus du travail et du capital

Taxes impôts
Taxes et impôts

Un rapport peu reluisant que celui de la Banque mondiale sur l’Équité et l’efficacité du système fiscal Tunisien. Le tableau brossé par les experts internes et externes de la Banque Mondiale adossé sur des données livrées par différents organismes et institutions plaide en faveur d’une fiscalité équitable.

On y parle d’un “déclin de la croissance économique associé à une baisse marquée des taux d’investissement et d’épargne, en particulier après 2010, d’une baisse des investissements qui limite la capacité d’un pays à importer des technologies modernes et à les diffuser à un niveau national”.

Les prix mondiaux favorables ont, selon la Banque mondiale, œuvré à réduire le déficit commercial du pays de 3,4%, en revanche le déficit énergétique s’est creusé davantage représentant 62,9% du déficit, en raison, entre autres, d’une baisse continue de la production intérieure.

Rendons grâce aux artisans de l’article 13 qui ont décidé “que Les ressources naturelles appartiennent au peuple tunisien et que les accords d’investissement relatifs à ces ressources sont soumis à la commission spéciale de l’Assemblée des représentants du peuple”. Du coup, le peuple qui n’a ni les moyens de prospecter ou encore ceux d’extraire le pétrole du sous sol, ne peut pas en profiter ! (Sic)

Continuons donc à importer gaz, pétrole et même électricité aux prix forts ! Qu’à cela ne tienne, la Tunisie continuera à payer le prix de l’ignorance économique de prétendus politiciens conduisant, depuis 2011, la vie publique comme des marins naviguant sans boussole !

“Le tableau brossé par les experts internes et externes de la Banque Mondiale adossé sur des données livrées par différents organismes et institutions plaide en faveur d’une fiscalité équitable.”

Le plus grave dans la situation actuelle de la Tunisie est que, toujours selon l’analyse de la B.M, le ralentissement de l’économie s’étend sur le long terme d’autant plus “que La Tunisie continue de dépendre du financement souverain pour couvrir ses besoins de financement extérieur, alors que d’autres sources de financement sont soit inaccessibles (financement privé international) soit ne couvrant qu’une faible part des besoins de financement extérieur, comme c’est le cas des investissements directs étrangers (IDE), des flux de portefeuille et du compte de capital”.

Le fait, pour l’État, de ne compter que sur les ressources nationales pour satisfaire ses besoins en financements, passés de 29,7% en 2019 à 51,5% en 2024, avec pour principal pourvoyeur la BCT “présente des risques pour la monnaie et la stabilité des prix… Au cours des 24 derniers mois jusqu’en mai 2024, l’exposition du secteur bancaire au budget de l’État a augmenté à un taux annuel de 30 %, tandis que le crédit à l’économie a diminué à un taux annuel de 3,8 %.”.

“Rééquilibrer la fiscalité entre les revenus du travail et du capital, tout en utilisant plus efficacement les impôts indirects, pourrait améliorer l’efficacité et l’équité du système fiscal tunisien.”

Sur un tout autre volet, relève la Banque Mondiale, la Tunisie collecte proportionnellement plus de recettes fiscales que la plupart de ses pairs. “Les recettes fiscales ont augmenté plus vite que l’économie au cours des deux dernières décennies grâce à la croissance des impôts sur les personnes physiques alors que l’impôt sur les sociétés a diminué en proportion des recettes totales et du PIB, en raison de la réduction du taux d’imposition légal”.

Trop d’impôts sur les personnes physiques !

En revanche, l’impôt sur les sociétés a diminué en proportion des recettes totales et du PIB, en raison de la réduction du taux d’imposition légal. Cependant, la Banque mondiale estime que cette baisse n’a pas nécessairement stimulé l’investissement et l’emploi.

Parallèlement, des incitations fiscales plus ciblées, comme celles réduisant le coût de la main-d’œuvre pour les jeunes entreprises innovantes, semblent plus efficaces. Les impôts indirects restent une source importante de revenus, mais ils pourraient être rendus plus transparents, équitables et ciblés pour limiter les externalités négatives.

La politique fiscale tunisienne a progressivement déplacé la charge de l’impôt direct du capital vers les revenus du travail. La charge fiscale sur les revenus du travail est alourdie par le rôle prépondérant des cotisations de sécurité sociale dans le système fiscal tunisien.

“Le plus grave dans la situation actuelle de la Tunisie est que, toujours selon l’analyse de la B.M, le ralentissement de l’économie s’étend sur le long terme.”

Bien que l’impôt sur le revenu des personnes physiques soit progressif, la charge fiscale sur les salaires est relativement élevée, même pour les revenus modestes (formels), en raison de la structure des cotisations de sécurité sociale et des déductions tout en rappelant que ce sont les chefs d’entreprises qui assurent toutes les charges qu’il s’agisse des impôts ou des cotisations sociales.  Cela augmente le coût du travail pour les employeurs, limitant ainsi leur incitation à recruter de la main-d’œuvre (formellement du moins) et réduisant la progressivité du système fiscal.

L’impôt sur le revenu du capital bénéficie de plusieurs avantages et exonérations sur diverses sources, ce qui réduit sa contribution aux recettes fiscales. En conséquence, le taux d’imposition effectif du travail en Tunisie est beaucoup plus élevé que celui du capital, un écart qui est le plus élevé parmi les pays en développement selon de nouvelles données. Ce taux d’imposition effectif plus élevé du travail par rapport au capital est susceptible d’alimenter les inégalités de revenus.

“La charge fiscale sur les revenus du travail est alourdie par le rôle prépondérant des cotisations de sécurité sociale dans le système fiscal tunisien.”

Rééquilibrer la fiscalité entre les revenus du travail et du capital, tout en utilisant plus efficacement les impôts indirects, pourrait améliorer l’efficacité et l’équité du système fiscal tunisien. La Tunisie pourrait également élargir la taxation des émissions de carbone pour éviter de perdre des recettes lorsque ses partenaires commerciaux mettront en œuvre des taxes d’ajustement carbone, et pour internaliser efficacement les externalités négatives de la production.

Pour la banque mondiale, il y a des mesures qui pourraient être envisagées pour améliorer les recettes fiscales tels :

  • le renforcement des impôts fonciers : cela permettrait de mieux capter la valeur des propriétés et de financer les services publics locaux.
  • l’introduction d’une taxe carbone : une telle taxe pourrait encourager les pratiques écologiques et générer des revenus pour des projets durables.
  • la révision des exonérations et des taux réduits : en particulier pour l’impôt sur le revenu du capital et l’impôt sur les sociétés, afin de rendre le système plus équitable ;
  • la réduction de l’imposition des revenus du travail pour les faibles revenus : cela augmenterait le pouvoir d’achat des ménages à faible revenu ;
  • l’augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu : cela garantirait que les personnes à revenu élevé contribuent proportionnellement plus ;
  • l’utilisation efficace de la fiscalité indirecte : par exemple, en augmentant les taxes sur les produits nuisibles à la santé et à l’environnement, et en supprimant les taux réduits de TVA pour les biens de luxe ;

En parallèle, il est crucial de renforcer l’administration fiscale pour élargir l’assiette fiscale et réduire l’informalité. L’utilisation des mégadonnées et l’amélioration des capacités informatiques peuvent jouer un rôle clé dans cette démarche. Un dialogue transparent et inclusif avec les citoyens, les travailleurs et le secteur privé serait également important pour assurer l’adhésion aux réformes et leur succès à long terme.

Ces mesures, si elles sont bien mises en œuvre, pourraient grandement contribuer à un système fiscal plus juste et plus efficace en Tunisie estiment les analystes de la Banque Mondiale.

A.B.A

Source : Banque mondiale : Bulletin de conjoncture économique équité et efficacité du système fiscal Tunisien

La Tunisie Qui Gagne | Pixii Motors : Comment une startup tunisienne parvient-elle à se financer et à innover ?

Pixii MotorsC’est surtout grâce aux fréquentes participations aux compétitions que Pixii Motors a réussi à avoir des subventions et à lever des fonds.  “Nous avons commencé par un premier tour de financement avec des business angels locaux, qui ont cru en notre vision et nous ont apporté un soutien financier précieux pour développer nos premiers prototypes et lancer nos premiers essais sur le marché” précise Anis Fekih, cofondateur de la startup.

Aujourd’hui, ils œuvrent à clôturer leur tour de pré-amorçage avec des VCs internationaux (venture capitalists). Une levée de fonds qui leur permettra d’accélérer le développement de leur jeune firme, de renforcer les équipes, et de conquérir de nouveaux marchés.

Le soutien financier des investisseurs, aussi bien locaux qu’internationaux, est essentiel pour déployer les solutions de mobilité urbaine à plus grande échelle et continuer à innover dans un secteur compétitif.

A.B.A

La Tunisie Qui Gagne | Anis Fekih : Comment Pixii Motors compte conquérir le marché de la mobilité électrique ?

“Il est temps de repenser la mobilité urbaine”, les mots sonnent comme un ultimatum sommant les conducteurs de véhicules ou les motards de changer de façon de vivre et d’être (way of live) pour comme le disent les concepteurs des scooters Pixii “ ouvrir la voie à un mode de déplacement durable et respectueux de l’environnement”.

Les fondateurs de Pixii Motors n’y vont pas par quatre chemins, pour eux il est plus que temps de “révolutionner l’avenir de la mobilité en proposant des solutions de transport électrique de haute qualité grâce à des concepts créatifs et innovants et une technologie de pointe”. Ils sont dans l’ère du temps et de l’environnement.

Le point avec Anis Fekih, Co-fondateur de Pixii Motors.

Pixii Motors, c’est très particulier comme appellation, pourquoi l’avez-vous choisie ? 

Le nom Pixii Motors a effectivement été une forte inspiration historique et symbolique. Il vient de Hippolyte Pixii, un fabricant d’instruments scientifiques français, qui a créé la première génératrice électromagnétique sur la base des travaux de Michael Faraday et sous la direction d’André-Marie Ampère. Cette jonction illustre les liens inaltérables existant entre le passé et le futur des technologies électriques.

Comment avez-vous été accueillis dans les événements internationaux auxquels vous avez participé et que vous avez cités sur votre page Facebook : La Francotech, Wilco, Pitch Contest, BPI BIG 2024 ? 

Lors des événements internationaux auxquels Pixii Motors a participé, la marque a été accueillie très favorablement. Les solutions innovantes, comme les scooters électriques intelligents intégrant des technologies de pointe en matière de sécurité et de connectivité, ainsi que l’écosystème complet incluant des stations d’échange de batteries et un système de gestion de flotte basé sur le SaaS, ont suscité un vif intérêt.

Pixii Motors a non seulement impressionné les professionnels du secteur par son approche axée sur l’innovation et la durabilité, mais a également attiré l’attention des investisseurs, médias et partenaires potentiels. Cette exposition internationale a permis à la marque de renforcer sa position dans l’industrie de la mobilité urbaine et d’ouvrir des opportunités de collaborations stratégiques.

« Let’s Ride The Future » un slogan qui peut comprendre plusieurs sens : est-ce le futur écologique ? Technologique ? Rapide ? Humain ? 

Le slogan « Let’s Ride The Future » de Pixii Motors est riche de significations, reflétant plusieurs dimensions de ce que la marque incarne et aspire à offrir. Il évoque d’abord un futur écologique, avec l’accent mis sur la mobilité électrique et durable, réduisant l’empreinte carbone en milieu urbain.

Ensuite, il fait référence à un futur technologique, soulignant l’intégration d’innovations comme l’intelligence artificielle, les systèmes de sécurité avancés et la connectivité intelligente dans chaque scooter. Le mot “Ride” suggère également une expérience rapide et fluide, reflétant la performance et l’efficacité de nos véhicules.

“Pixii Motors, c’est plus qu’un scooter, c’est une vision du futur de la mobilité urbaine.”

Enfin, ce slogan met en lumière un futur humain, axé sur l’amélioration du quotidien des usagers grâce à une mobilité plus sûre, plus intuitive et plus accessible, répondant aux besoins des citadins modernes. Il incarne donc une vision globale du futur, à la fois écologique, technologique, performante et plus que tout, centrée sur l’humain.

Des scooters électriques intelligents, Parlez-nous du lancement de votre projet, étiez vous amateurs de motos et pour cela, vous vous êtes orientés vers la fabrication des scooters ? Soit une vocation personnelle ? 

Le lancement de Pixii Motors ne provient pas d’une simple passion pour les motos, mais plutôt d’une volonté de répondre à un besoin croissant de solutions de mobilité urbaine intelligentes et durables.

Ma cofondatrice Wafa Dhifi et moi même n’étions pas des amateurs de motos. Cependant, nous avons toujours accordé beaucoup d’intérêt à l’innovation technologique et son rôle dans la résolution de problèmes réels.

L’idée derrière Pixii Motors est née d’une réflexion plus large sur l’avenir de la mobilité dans les villes, en particulier face aux défis environnementaux, à la congestion urbaine et à la sécurité des usagers.

Le choix de nous orienter vers les scooters électriques intelligents est venu de l’analyse des tendances et des opportunités dans le domaine de la mobilité urbaine. Les scooters offrent un moyen pratique, rapide et écologique de se déplacer en ville.

Cependant, nous avons voulu aller au-delà des modèles existants en créant des scooters qui intègrent la sécurité avancée, la connectivité et l’intelligence artificielle pour offrir une expérience de conduite améliorée, sûre et adaptée aux besoins des utilisateurs modernes.

Ce projet s’est donc construit non pas sur une passion pour les deux-roues en tant que tels, mais sur la vision de transformer la mobilité urbaine avec des technologies innovantes et un engagement fort en faveur de la durabilité.

Qui vous a accompagné dans la réalisation du projet ? 

Le projet Pixii Motors a été soutenu dès le départ par des partenaires clés qui ont joué un rôle essentiel dans notre développement. La première rencontre déterminante a eu lieu avec Mme Douja Gharbi de Redstart Tunisie, où nous avons présenté notre concept pour la première fois.

Ce pitch a marqué le véritable début de notre aventure. Par la suite, nous avons eu la chance de participer à plusieurs programmes d’accompagnement tels qu’OST et Green4Youth d’Impact Partners, Actincube de Actia qui nous ont permis de bénéficier de conseils précieux et de ressources pour affiner notre projet.

“Notre objectif est de transformer la manière dont les gens se déplacent en ville.”

À l’international, nous avons élargi notre réseau en collaborant avec des organisations reconnues comme EuraTechnologies à Lille, qui nous a offert une plateforme d’innovation et d’échange, ainsi que le NXP Startup Program et NVIDIA USA, où nous avons pu explorer les dernières technologies en matière d’électromobilité et d’intelligence artificielle.

Nous avons également eu le privilège de bénéficier du soutien d’AWS (Amazon Web Services), qui nous a fourni des outils et des infrastructures pour développer et héberger nos solutions cloud.

Ces collaborations ont été déterminantes dans le développement de notre expertise, l’approbation de notre modèle d’affaires et le renforcement de notre visibilité sur la scène mondiale. C’est grâce à tous ceux et celles qui nous ont fait confiance et nous ont appuyés que nous sommes passés d’une idée de projet à sa réalisation et nous avons pu avancer dans la commercialisation de nos scooters électriques intelligents.

Comment le marché a accueilli votre premier scooter ? 

Notre premier scooter Shadow a été accueilli de manière très positive. Ses innovations et ses fonctionnalités avancées ont suscité un vif intérêt de la part de nos partenaires. Dès le lancement des scooters, ce qui a particulièrement attiré leur attention est notre engagement à intégrer des technologies de pointe dans le domaine de la mobilité urbaine.

Le système de sécurité avancé, incluant la détection des angles morts, le suivi des performances, la connectivité intelligente, ainsi que l’intelligence artificielle pour l’optimisation de la batterie et la gestion de données, a vraiment fait la différence.

Les utilisateurs ont été séduits par le côté pratique et éco-responsable de nos scooters électriques, en particulier dans un contexte où la demande pour des solutions de mobilité durable est en forte croissance.

“Nous voulons créer un écosystème complet autour de nos scooters, pour une mobilité plus fluide et plus durable.”

Les commentaires ont souligné la sécurité renforcée, la facilité d’utilisation grâce à notre cockpit intelligent qui fonctionne indépendamment d’un smartphone, ainsi que notre modèle de stations de recharge et d’échange de batteries qui résout le problème de l’autonomie.

Nous avons également reçu un excellent retour de la part des entreprises de gestion de flotte, qui voient dans notre solution une opportunité pour optimiser leurs opérations grâce à notre SaaS PULSE pour la gestion et le suivi des véhicules en temps réel.

Globalement, le marché a perçu Pixii Motors comme un acteur novateur, apportant une solution complète et intelligente à la mobilité urbaine, ce qui a renforcé la confiance dans notre capacité à transformer ce secteur.

Avec qui avez vous effectué vos premiers essais ? 

Nos premiers essais ont été réalisés en partenariat avec Actia, notre accélérateur et partenaire technologique, qui nous a apporté son expertise dans l’ingénierie des systèmes embarqués et les solutions de mobilité intelligente. Grâce à leur soutien, nous avons pu tester nos scooters dans des conditions réelles et affiner notre technologie pour répondre aux exigences du marché.

En parallèle, nous avons également collaboré avec des entreprises spécialisées dans la livraison du dernier kilomètre, un secteur clé pour les solutions de mobilité urbaine. Ces entreprises nous ont permis de valider la performance, l’autonomie et la fiabilité de nos scooters dans un contexte de forte demande logistique.

Ces tests ont non seulement prouvé l’efficacité de nos scooters électriques intelligents, mais ils nous ont aussi permis d’ajuster notre modèle pour mieux répondre aux besoins spécifiques des professionnels de la livraison, notamment en termes de gestion de flotte et d’optimisation des trajets.

N’avez-vous pas eu peur de vous engager dans un secteur très concurrentiel ? 

S’engager dans le secteur de la mobilité électrique, effectivement très concurrentiel, n’a pas été sans difficultés. Pour notre part, nous avons vu cela comme une opportunité et non un obstacle.

Nous étions conscients de la concurrence, mais ce qui nous a motivés, c’est notre vision de créer non seulement des scooters électriques, mais aussi un écosystème complet et intelligent qui répond aux besoins des usagers modernes, avec une forte emphase sur la sécurité, la connectivité, et l’optimisation de l’expérience utilisateur grâce à l’intelligence artificielle. Cette approche différenciante, axée sur l’innovation, nous a permis de nous positionner de manière unique sur le marché.

La concurrence nous a poussé à nous surpasser, à innover plus rapidement et à être à l’écoute des besoins réels des utilisateurs, que ce soit pour les particuliers ou les entreprises de gestion de flotte. Nous savions que le secteur évoluait rapidement, mais cela nous a également permis d’explorer des partenariats stratégiques et d’intégrer les dernières technologies, comme notre système de gestion de flotte basé sur le SaaS PULSE et nos stations d’échange de batteries intelligentes.

“La Tunisie a un énorme potentiel pour devenir un hub de l’innovation en Afrique.”

Un exemple inspirant est celui de Tesla, qui s’est lancé dans le secteur des véhicules électriques à une époque où la concurrence des constructeurs automobiles traditionnels était écrasante.

Plutôt que de se laisser intimider, Tesla a misé sur l’innovation, la performance et une vision claire du futur de la mobilité. Aujourd’hui, Tesla est non seulement un leader dans son domaine, mais a redéfini le marché de l’automobile. De la même manière, chez Pixii Motors, nous voyons le potentiel de redéfinir la mobilité urbaine grâce à nos solutions technologiques avancées et notre engagement envers la durabilité.

Quelles sont selon vous les difficultés que rencontre un jeune porteur de projet ? 

Les jeunes porteurs de projet rencontrent plusieurs difficultés majeures, notamment l’accès au financement, qui est souvent un obstacle important pour démarrer et convaincre des investisseurs sans preuve concrète de marché.

Ils font également face à des défis liés à la crédibilité, le manque d’expérience et de réseau, rendant difficile la recherche de mentors et de partenaires stratégiques. Les ressources limitées, qu’elles soient financières, humaines ou matérielles, compliquent également les premières phases de développement.

En Tunisie, le système bancaire encore relativement fermé ne facilite pas toujours l’attraction de fonds d’investissement étrangers, ce qui complique encore plus la levée de fonds pour les startups.

Toutefois, nous espérons que cela évoluera, car le pays regorge de futurs talents et de pépites prêtes à innover sur la scène internationale.

Quels ont été les premiers obstacles que vous avez vaincus ? 

Les premiers obstacles que nous avons dû surmonter étaient surtout liés à la nécessité de sortir de notre zone de confort. En tant que fondateurs, nous avons dû passer de nos rôles précédents, où nous avions une certaine stabilité, à un univers entrepreneurial rempli d’incertitudes.

Cela impliquait non seulement d’apprendre rapidement de nouvelles disciplines comme la technologie, le développement produit et la gestion d’entreprise, mais aussi de prendre des risques personnels et financiers.

Nous avons également dû affronter des défis liés au financement initial, à la construction d’une équipe solide, et à convaincre les premiers partenaires et investisseurs de croire en notre vision. Traverser ces obstacles nous a permis de développer une résilience et une capacité à innover, qui sont aujourd’hui au cœur de la réussite de Pixii Motors.

Qu’attendez vous des pouvoirs publics ?  

Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils soutiennent l’innovation et l’entrepreneuriat dans le secteur de la mobilité durable en mettant en place des incitations financières, comme des subventions et des crédits d’impôt.

Il est essentiel de réformer le système bancaire pour faciliter l’accès aux financements et attirer les investissements étrangers. De plus, nous souhaitons voir des politiques favorisant le développement des infrastructures pour les véhicules électriques, ainsi que des réglementations souples permettant aux startups de tester de nouvelles idées.

Enfin, l’instauration d’avantages douaniers pour l’importation des pièces nécessaires à la fabrication de nos produits serait cruciale pour réduire les coûts de production et renforcer la compétitivité des entreprises locales. Ensemble, ces mesures contribueraient à créer un écosystème propice à l’innovation et à la croissance de l’industrie technologique en Tunisie.

Quel est le marché que vous rêvez de conquérir ?  

Le marché que nous rêvons de conquérir est tout simplement le monde entier. Nous aspirons à faire de Pixii Motors une marque reconnue à l’échelle internationale, synonyme d’innovation et de durabilité dans le secteur de la mobilité électrique.

Notre objectif est de transformer la manière dont les gens se déplacent en ville, en offrant des scooters intelligents qui allient technologie avancée, sécurité et respect de l’environnement.

En nous étendant sur des marchés divers, nous espérons non seulement accroître notre impact, mais aussi contribuer à la création de villes plus intelligentes et durables. Devenir une référence mondiale dans la mobilité urbaine est notre ambition ultime, et nous croyons fermement que notre approche unique et notre engagement envers l’innovation nous permettront d’y parvenir.

Quelles sont vos ambitions à court, moyen et long terme ? 

À court terme, notre ambition est de lancer commercialement notre scooter Shadow et de renforcer notre position sur le marché local en établissant des partenariats stratégiques.

À moyen terme, nous souhaitons élargir notre gamme de produits, améliorer nos fonctionnalités en fonction des retours d’expérience des utilisateurs, et étendre notre réseau de stations d’échange de batteries tout en entrant sur de nouveaux marchés régionaux.

À long terme, nous aspirons à faire de Pixii Motors une marque mondialement reconnue dans le domaine de la mobilité électrique, en nous positionnant comme un leader en innovation et durabilité, et en contribuant à la transformation des infrastructures urbaines pour favoriser des solutions de mobilité durable interconnectées.

Envisagez vous de vous installer ailleurs qu’en Tunisie ? Et si c’est le cas pourquoi? 

Oui, nous envisageons de nous installer ailleurs qu’en Tunisie, et nous avons déjà franchi une étape importante en ouvrant notre filiale en France.

Cette décision est motivée par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la France représente un marché stratégique pour la mobilité électrique, avec une forte demande pour des solutions de transport durables et innovantes.

En nous implantant en France, nous pouvons accéder à un écosystème dynamique d’entrepreneurs, d’investisseurs et de partenaires technologiques, ce qui nous permettra de bénéficier d’opportunités de croissance et d’innovation.

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

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