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Cours particuliers, un cancer qui frappe l’école

Une circulaire rendue publique du ministère de l’Education interdit formellement toute pratique de cours particuliers aux élèves en dehors des établissements publics. Les contrevenants, professeurs et instituteurs, risquent la prison.

Aussitôt dit, aussitôt fait, la chasse aux cours particuliers clandestins a déjà sanctionné sept personnes dans la seconde grande ville du pays. Et ce n’est que le début d’une longue traque qui risque cette fois-ci de durer assez longtemps et dont la cible seront des personnes du corps enseignant. Le maître d’école qu’un grand poète arabe a comparé à un prophète est désormais définitivement désacralisé.

La radiation du corps des enseignants est déjà une forme d’excommunication et les contrevenants seront pointés du doigt, comme de vulgaires criminels. De là à parler d’une chasse aux sorcières, il n’y a qu’un pas. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un soulagement du côté des parents. La décision du ministère est abondamment saluée sur les réseaux sociaux.

Mais un calme apparent touche le milieu éducatif, souvent turbulent quand il s’agit d’intérêts pécuniers en jeux. Il est clair que le fameux syndicat qui a provoqué au moins deux années blanches et risqué de décrédibiliser nos diplômes notamment le bac, semble avoir perdu son rôle d’agitateur. Il est vrai qu’il n’est pas le seul; mais c’est le seul qui avait « protégé » ses adhérents qui se donnaient à ce qu’on peut appeler des cours en contrebande. Puisque délivrés en dehors de toute règlementation, de toute déontologie et surtout à des prix couteux.

Un véritable fléau de société 

Le ministère de l’Education a donc raison de sévir, de punir et de châtier.  Car les cours particuliers, et qui généralement n’ont rien de particulier, sont un véritable fléau de société, qui atteint, les pauvres, les riches, la classe petite bourgeoise. Et surtout les enfants des chômeurs et des porteurs d’handicaps. Un vrai cancer qui se métastase à une vitesse folle, car il y a quelques années, il n’était qu’un épiphénomène. Voilà que ce qui est supposé être particulier, devient général.

L’enrichissement illégal pour ne pas dire corruption chez le corps enseignant, dans les grandes villes, les petites bourgades et même à la campagne. Les élèves passent désormais plus de temps, dans les garages, qui souvent manquent des éléments élémentaires de sécurité et de confort, dans les salons des instituteurs ou des profs, que dans les salles de classe. Cela monte jusqu’à 70 dinars l’heure pour les maths et cela descend jusqu’à 30 d pour l’éducation physique (pour les bacheliers). Certains spécialistes de ces cours peuvent gagner entre 20 à 30 millions par mois, hormis leurs salaires. Ils coutent ainsi trop chers non seulement à l’Etat mais aussi à la société et à l’économie. Quel est le métier dont le salaire horaire est aussi élevé? Aucun!

Lire encore — L’enseignement : réussir le bac ou périr

Les familles tunisiennes, celles qui ont des enfants qui préparent le baccalauréat, sont saignées à blanc par ceux qui prétendent garantir la réussite de leurs progénitures au diplôme qui est censé leur ouvrir les portes de l’avenir en accédant à l’université. Or, quand on voit les centaines de milliers avec des maîtrises et des doctorats, qui passent des années au chômage, l’on se demande pourquoi tant d’engouement pour ce certificat, car il n’est qu’un certificat de fin d’études secondaires.

C’est le prestige du bac et donc de la famille qui est en jeux. Comme si c’est la preuve que l’enfant n’est pas un cancre et qu’il fait partie, désormais, de ce qui est supposé être l’élite. Le bac en Tunisie a un prix et une valeur pécuniaire, qu’aucun autre diplôme au monde n’a, hormis ceux des grandes écoles américaines. Sauf qu’en Tunisie, il ne mène pas plus très loin. Tout le monde sait cette vérité, mais on paye pour le symbole.

Les premiers qui l’on compris, sont ceux qui l’ont transformé en commerce très juteux. Ils font payer à l’élève, et très cher, ce qu’ils sont censés lui enseigner dans les classes, contre les salaires qu’ils touchent du ministère. Pour les classes avant le baccalauréat, le deal est suspect. On n’a jamais osé faire une étude sur les notes des élèves qui suivent des cours particuliers et ceux qui ne le font pas. Nous parions que les résultats seraient surprenants. Ce ne sont plus les cancres, si l’on les jugeait d’après les notes, ceux qui sont obligés de suivre les cours particuliers pour rattraper leur retard. Mais bien ceux qui n’ont pas les moyens financiers ou tout simplement se sentent capables de réussir sans ce coup de pouce.

Le monde à l’envers, car de notre temps c’était presque une honte de suivre des cours particuliers, preuve qu’on était des cancres qui n’avaient pas le niveau de savoir nécessaire. Les valeurs sont inversées, car la loi du marché est passée aussi par là. Réussir ou périr, symboliquement cela va de soi, car nous ne sommes pas des Japonais, adeptes du harakiri, et dont, à une certaine époque, les recalés du baccalauréat se suicidaient carrément. Nous on préfère payer, tricher ou tout simplement faire du bachotage.

Lire aussi — Les Tunisiens croient aux vertus du savoir et de l’enseignement

C’est d’un autre côté le signe que les Tunisiens croient aux vertus du savoir et de l’enseignement. C’est sans aucun doute l’effet Bourguiba et des pères fondateurs de la Nation. Un des rares Etats au monde qui consacrait 30 % de son budget à l’enseignement. Non seulement parce que l’ascenseur social fonctionnait par l’école, mais aussi parce qu’on croyait que la modernité dans tous ses aspects passait par l’éducation et donc tout le mode de vie à l’occidental dont tout le monde rêvait était tributaire de notre réussite scolaire. Un proverbe tunisien définit l’analphabète comme un bœuf dans une prairie de Dieu « bagrallah fi zar3 allah » donc comme une bête. L’analphabète lui-même se définit ainsi, quand on lui demande s’il sait lire. C’est dire combien cette approche est intériorisée.

L’obligation d’envoyer ses enfants à l’école, même les filles, puisque l’enseignement est devenu obligatoire et gratuit jusqu’à quinze ans, était la véritable révolution; non seulement sociale, mais aussi politique. Si cette loi a été promulguée après l’indépendance, c’est parce que une grande partie de la population, rechignait a envoyer sa progéniture s’éduquer, préférant la faire travailler aux champs, dans les boutiques d’artisans ou dans les maisons.

L’Etat avait alors lourdement sévi, d’autant plus qu’il avait construit des écoles même dans les villages. Et que les fournitures scolaires, les livres et même les repas de midi étaient gratuits. Ainsi, beaucoup de récalcitrants se retrouvèrent en prison pour refus d’appliquer la loi.

C’est à partir des années soixante-dix, lorsque les premiers diplômés post-indépendance ont commencé à occuper des emplois dans les services publics, que l’engouement pour l’école est devenu général. L’ascenseur social était là et il n’y avait qu’à l’emprunter.

Maintenant, la famille tunisienne donne une priorité absolue à l’éducation de ses enfants et consent des sacrifices énormes pour les envoyer dans les grandes écoles et les grandes universités. Ce qui est très significatif pour comprendre l’évolution et l’avenir du pays.

Enseignement : les forces archaïques à l’œuvre   

Les forces archaïques ne sont pas toujours celles qu’on croit. Il y a quelques années des ministres de l’Education ont bien tenté de mettre un terme à ce fléau. Sauf que le syndicat des enseignants, dirigé à cette époque par des démagogues patentés a provoqué des grèves sauvages. Allant jusqu’à refuser de livrer les notes aux élèves, prenant en otages et les élèves et les parents. La vraie raison n’a jamais été évoquée par ces pseudo-syndicalistes, qui mettaient en avant des revendications irréalistes. Car il s’agissait d’empêcher l’Etat d’appliquer la loi sur les cours particuliers. Le comble c’est que ce bureau du syndicat était soutenu par une grande majorité des enseignants qui pratiquait en toute illégalité les cours particuliers à domicile, source certaines d’enrichissement. Une attitude des plus réactionnaires sous couvert de « révolution » et de radicalisme syndical.

Dans les écoles et lycées, les enseignants qui s’opposaient à cette pratique étaient mis systématiquement en quarantaine par leurs collègues et pointés du doigt. Alors que les directeurs d’établissements refusaient d’appliquer la loi, de peur de provoquer le courroux des syndicalistes et de ceux qui profitaient de l’aubaine. C’était durant la fameuse « transition démocratique » qui dans tous les domaines et secteurs, a provoqué la décadence et la dilapidation des acquis. Ce sont les familles et leurs enfants qui ont payé le prix fort de cet archaïsme qui se cache derrière des discours pseudo-révolutionnaires.

Il est certain, que l’application stricte de la loi qui peut aller jusqu’à la radiation à vie et peut-être même des peines pénales va provoquer des remous, voire même des réactions disproportionnées. Mais si l’Etat se rétractait, c’en serait fini de notre école républicaine et surtout de la gratuité de l’enseignement. C’est une bataille qui vaut la peine d’être menée.

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Trump menace d’expulser les immigrants qui « empoisonnent le sang du pays » !

Donald Trump a annoncé lundi que son administration déclarerait une urgence nationale et utiliserait l’armée américaine pour procéder à des déportations massives d’immigrants sans-papiers. Mais, c’est sans compter sur les répercussions économiques et financières, ainsi que les problèmes juridiques que soulève l’expulsion manu militari de plus de 11 millions d’immigrés en situation irrégulière.

C’était une mesure-phare dans son programme électoral. Une fois installé officiellement à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain, le futur 47ème président des Etats-Unis qui, faisant écho à la rhétorique grotesque des fascistes et des suprémacistes blancs, accusa- lors d’un meeting électoral dans le Hampshire le 16 décembre dernier- les  immigrants « d’empoisonner le sang du pays »  promet d’organiser « la plus grande expulsion de l’histoire des États-Unis ».

Etat d’urgence et recours à l’armée

Ainsi, Donald Trump a confirmé lundi 18 novembre sur la plateforme Truth Social que, dès le début de son second mandat, il déclarera « l’état d’urgence » et « fera appel à l’armée » pour expulser les immigrés en situation irrégulière. Sachant qu’il avait soutenu en avril dernier que la Garde nationale « devrait être capable » de se charger des expulsions. « Si ce n’est pas le cas, j’utiliserais l’armée », avait-il dit déclaré au magazine Time.

A noter à cet égard que la Constitution américaine permet au président de déclarer « l’urgence nationale » dans des situations exceptionnelles. Trump ne s’est pas privé de mettre en œuvre cette disposition lors de son premier mandat afin de s’arroger 8 milliards de dollars de budget pour construire un mur à la frontière avec le Mexique, pour stopper le flux d’immigrants.

Pis. Par une entourloupette juridique, le milliardaire républicain pourrait s’appuyer sur une loi de 1798, appelée Alien Enemies Act, qui s’applique aux ressortissants de pays en guerre avec les États-Unis.

Ainsi, l’immigration illégale, qui a connu un pic en 2023 avec 2,5 millions de passages de la frontière, serait alors assimilée à « une invasion ». Cette loi autoriserait également les militaires à intervenir sur une population de civils.

En attendant, le futur locataire de la Maison-Blanche dont le dossier sur l’immigration est omniprésent dans tous ses discours, tous ses débats et de tous ses meetings, a déjà nommé un homme de confiance, Tom Homan à la tête de l’ICE, l’agence américaine chargée du contrôle des frontières et de l’immigration. Un poste que cet ancien policier avait déjà occupé durant le premier mandat de Trump et où il s’était illustré en appliquant des méthodes d’une brutalité extrême, allant jusqu’à superviser entre 2017 et 2018 une politique ayant conduit à séparer 4000 enfants migrants de leurs parents placés en détention!

Répercussions économiques de l’expulsion d’immigrants

Toutefois, plusieurs économistes s’interrogent sur le coût global d’un plan d’expulsion massive de personnes immigrées qu’une étude sérieuse évalue à 88 milliards de dollars par an, soit 967,9 milliards sur plus d’une décennie. Ainsi que sur les répercussions économiques de l’expulsion de plus de 11 millions d’immigrés en situation irrégulière. D’autant plus que le pays est déjà confronté à une grave pénurie de main-d’œuvre.

Or, l’estimation de 88 milliards par an ne porte que sur les coûts directs de ce plan, selon le rapport de l’American Immigration Council. En effet, la plupart des études économiques tablent en cas d’expulsions à grande échelle d’étrangers en situation irrégulière sur une réduction de la main-d’œuvre. En particulier dans certains secteurs, ainsi qu’une hausse des salaires et de l’inflation. Cela se traduirait par une réduction du PIB des États-Unis de 4,2 % à 6,8 %, comparable au recul de 4,3 % lors de la récession de 2007-2009.

Casse-tête juridique

D’autre part, le projet hallucinant de Donald Trump risque de se heurter à une cascade de problèmes juridiques compte tenu des protections juridiques accordées par la Constitution américaine à toute personne, quelle que soit sa nationalité. « Trump ne peut pas simplement arrêter des gens et les expulser le lendemain », assure Stephen Yale-Loehr, professeur de droit de l’immigration à l’université de Cornell. Ajoutant que « le discours est une chose et l’application en est une autre ».

En effet, les personnes en situation irrégulière doivent d’abord être présentées à un juge qui statuera sur leur demande de rester aux États-Unis. Or, « il y a déjà un stock de 3,6 millions de dossiers en souffrance dans nos tribunaux d’immigration pour environ 700 juges » explique la même source qui poursuit qu’« il faudrait donc recruter des milliers de nouveaux juges, sans compter les agents de la police de l’immigration pour arrêter les sans-papiers; sans oublier  la construction de nouveaux centres de détention et les avions pour les expulser ».

Le Congrès, même dominé par les républicains sera-t-il prêt à débourser la somme astronomique de 967,9 milliards sur plus d’une décennie? Ainsi s’interroge le professeur de droit de l’immigration. Pour sa part, Nayna Gupta, directrice de la politique de l’American Immigration Council estime qu’ « un plan d’expulsions massives d’immigrants serait difficile à appliquer immédiatement dans sa totalité », en raison notamment de ce coût « dissuasif ».

Des arguments qui n’ont pas l’air de perturber outre mesure le sommeil du futur locataire de la Maison-Blanche!

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Joe Biden, ou le « canard boiteux » pyromane

Non content d’avoir mis une partie de la planète à feu et à sang durant sa présidence, Joe Biden semble jusqu’au dernier jour de son mandat déterminé à poursuivre sa politique maléfique. Celle-là même qui a fait près d’un million de victimes d’Ukrainiens et la destruction de leur pays, et des centaines de milliers de victimes palestiniennes et la destruction de Gaza. Car sans son soutien diplomatique, son armement terrifiant et ses milliards de dollars, ni Zelensky ni Netanyahu ne peuvent rien faire.

Les Américains ont choisi un nouveau président, et Joe Biden, dans le langage politico-journalistique, n’est plus qu’un « lame duck » (canard boiteux), un statut qui lui permet de gérer les affaires courantes en attendant la prise de fonctions du nouveau président le 20 janvier 2025.

Malgré cela, le président sortant vient de prendre une grave décision qu’il n’a jamais osé prendre avant l’élection présidentielle au début de ce mois : permettre à Zelensky d’utiliser les missiles américains de longue portée pour frapper des cibles à l’intérieur de la Russie.

Cette éventualité a été évoquée avant, et le président russe Vladimir Poutine y a répondu le 12 septembre dernier en ces termes : « Si l’OTAN comptait soutenir des frappes de longue portée sur le territoire russe, cela signifierait que les États-Unis et les pays européens de l’OTAN seraient en guerre avec la Russie. Si tel était le cas alors, compte tenu du changement de nature du conflit, nous prendrions les décisions appropriées en fonction des menaces auxquelles nous serons confrontés ».

Le New York Times et d’autres médias anglo-saxons ont rapporté dimanche 17 novembre que Biden avait donné le feu vert à l’Ukraine pour utiliser les systèmes de missiles tactiques de l’armée fournis par les États-Unis (ATACMS), qui ont une portée allant jusqu’à 300 kilomètres.

Ce qui est important de savoir ici est que les ATACMS sont tirés par des systèmes de roquettes HIMARS fournis par les États-Unis. Leur utilisation nécessite forcément des renseignements et des spécialistes américains pour être tirés, ce qui signifie que les États-Unis entreront directement en guerre avec la Russie, d’où l’inquiétude de voir le monde sombrer dans une Troisième Guerre mondiale où l’usage d’armes nucléaires serait fort probable !

Dans sa réponse lundi 18 novembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que si les informations étaient vraies, cela signifierait « une nouvelle escalade qualitative des tensions et une situation qualitativement nouvelle en termes d’implication des États-Unis dans ce conflit. L’escalade signifie une plus grande implication occidentale dans la guerre, car le ciblage et les autres opérations de maintenance ne sont pas effectués par des militaires ukrainiens, mais par des spécialistes militaires de ces mêmes pays occidentaux ».

Par ailleurs, des agences d’information européennes ont indiqué que le Royaume-Uni et la France pourraient autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles Storm Shadow/SCALP, d’une portée de 250 km, contre la Russie. Plus tôt cette année, une fuite militaire allemande a révélé que des soldats britanniques sont « sur le terrain en Ukraine pour aider les forces ukrainiennes à tirer les missiles Storm Shadow ».

Enfin, le journal britannique “Daily Telegraph“ a récemment rapporté que le Premier ministre britannique, Keir Starmer, et le président français Emmanuel Macron complotaient « pour empêcher la nouvelle administration Trump de réduire le soutien américain à la guerre en Ukraine ». Le même journal indique que Macron et Starmer « prévoient de faire pression sur Biden pour qu’il approuve les frappes de longue portée avant l’entrée en fonction du nouveau président ».

Trump et son entourage sont bien conscients que l’ultime décision de Joe Biden vise à mettre la nouvelle administration républicaine devant le fait accompli. Trump Jr. a déclaré que « la décision du président sortant d’autoriser le lancement de missiles américains de longue portée contre le territoire russe vise à piéger mon père ».

Son père rencontrerait bien des difficultés à concrétiser sa promesse d’arrêter la guerre d’Ukraine dès sa réélection. C’est que l’Etat profond qui tient le haut du pavé à Washington est trop fort pour la capacité et l’expérience politiques modestes du nouveau président. D’une part, cet Etat profond est aveuglé par sa haine contre la Russie et semble déterminé à aller jusqu’au bout de sa folie guerrière en Ukraine. D’autre part, il y a les énormes investissements énergétiques et agricoles faits en Ukraine par le gros capital américain entre le coup d’Etat de 2014 et le déclenchement de la guerre en février 2022.

Les investissements dans le gaz ukrainien du Donbass par les compagnies américaines Black Rock et Chevron, et l’achat de millions d’hectares de terres fertiles ukrainiennes par l’Agro-business américain se comptent en centaines de milliards de dollars. Tous ces investissements ont été mis en péril par la guerre d’Ukraine. Sans parler des énormes pertes qu’enregistrera le Complexe militaro-industriel dans le cas où la guerre se conclura par une victoire de la Russie.

Le danger est que nombre de néoconservateurs qui exercent une influence évidente sur l’Etat profond sont convaincus que « Poutine bluffe » et que l’Amérique est capable de « gagner une guerre nucléaire »…

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Le jeu complexe de l’Arabie saoudite

La tragédie que vivent les Palestiniens ne cesse de creuser le fossé entre la passivité ou l’impuissance des gouvernants arabes et la solidarité des peuples arabes. Pour tenter de sauver les apparences, les dirigeants du Golfe qui viennent de se réunir à Riyad ont proposé une feuille de route appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban. Tout en réaffirmant la solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien.

Pour le leader régional, l’Arabie saoudite, la position officielle est sans ambigüité : la création d’un Etat palestinien (sur la base des frontières de 1967), avec Jérusalem-Est pour capitale, est une condition préalable à toute stabilisation (régionale) et normalisation (avec Israël). Un discours qui illustre le jeu complexe auquel joue le prince héritier Mohammed Ben Salman.

Des liens stratégiques avec les Etats-Unis

Historiquement, l’Arabie saoudite est le premier allié des Etats-Unis dans la région. Dès les années 30, les Etats-Unis s’emploient à contrôler l’extraction, mais également l’acheminement des ressources pétrolières. En février 1945, le président Franklin Roosevelt conclut avec le roi d’Arabie saoudite, Ibn Saoud, le « Pacte du Quincy » (accord historique qui tire son nom du navire de guerre américain sur lequel il a été conclu), prévoyant la garantie de l’approvisionnement des Etats-Unis en pétrole saoudien à des prix préférentiels, en échange de la protection du royaume saoudien contre une éventuelle agression (notamment de la part de l’Irak, de l’Iran et de l’Egypte).

Preuve de la force de l’alliance stratégique scellée entre Américains et Saoudiens, celle-ci a traversé les guerres israélo-arabes, la Guerre froide, les « guerres du Golfe » (1991 et 2003) et même les attentats du 11 septembre 2001 (impliquant des citoyens saoudiens) ou la guerre actuelle à Gaza.

Cette donne est-elle vouée à perdurer? Le prince héritier Mohammed ben Salmane (« MBS ») profite du désengagement américain du Moyen-Orient pour tenter d’imposer un nouvel ordre régional dans un monde multipolaire.

Un rapprochement stratégique avec la Russie, la Chine et… l’Iran

Sans remettre en cause son alliance militaire avec les États-Unis, l’Arabie saoudite est de plus en plus liée à la Russie (partenariat stratégique sur l’OPEP+) et à la Chine (son premier importateur de pétrole et principal partenaire commercial). Pékin a joué un rôle décisif (d’intermédiaire) dans le rapprochement entre deux grandes puissances régionales et adversaires stratégiques : l’Arabie saoudite et l’Iran (médiation qui a abouti au rétablissement de leurs relations diplomatiques en mars 2023). L’événement acte l’ascension de la Chine (les négociations secrètes se sont conclues sous son égide) en tant qu’acteur stratégique dans la région du Moyen-Orient (Pékin est devenu un partenaire des monarchies de la péninsule arabique), sur fond de désengagement américain.

Récemment, l’Arabie saoudite a affiché son soutien à l’Iran dans sa confrontation avec Israël et tente même d’apparaître comme le garant de la cause palestinienne, fonction inhérente à toute puissance qui souhaite s’imposer comme leader du monde arabo-musulman.

Partant, non seulement la pétromonarchie se tourne vers la Chine et se rapproche de l’Iran, mais elle s’éloigne de la perspective de normalisation avec Israël, pourtant ouverte par la signature des « accords Abrahams », du nom des deux traités de paix conclus en 2020 (sous l’égide du président Trump) entre Israël et les Emirats arabes unis, d’une part; et entre Israël et Bahreïn, d’autre part. Le royaume saoudien pourrait être tenté de renforcer un sous-système régional pétrolier et musulman. Et ce, en s’appuyant notamment sur l’instrument à la fois sécuritaire et économique que représente le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

A travers son jeu complexe, il s’agit pour l’Arabie saoudite d’ériger un Moyen-Orient stabilisé et développé, qui transcenderait les traditionnels clivages religieux et géopolitiques. Le tout sans volonté de remise en cause des régimes de la région.

Reste que l’émancipation de l’Arabie saoudite par rapport aux Etats-Unis renforce d’autant plus l’enjeu de la relation stratégique entre la puissance américaine et son premier allié dans la région : Israël.

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ZOOM : La Banque centrale de Tunisie envisage-t-elle une baisse de ses taux pour un soutien nécessaire pour relancer l’économie ?

Le Produit intérieur brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a progressé de 1,8 % en glissement annuel, au troisième trimestre 2024, marquant une nette amélioration par rapport au 1,0 % enregistré au deuxième trimestre. 

En glissement trimestriel, le PIB a augmenté de 0,8 % par rapport au trimestre précédent, contre 0,2 % au deuxième trimestre 2024. 

Sur les neuf premiers mois de 2024, la croissance cumulée de l’économie tunisienne s’élève à 1,0 %. 

Croissance économique au troisième trimestre 2024 (INS).

 

Commentaires 

Les chiffres du troisième trimestre 2024 publiés par l’INS révèlent une dynamique de reprise modérée mais encourageante pour l’économie tunisienne. Avec une croissance en glissement annuel de 1,8 %, le rythme s’accélère nettement par rapport au deuxième trimestre (1,0 %).

Cette amélioration reflète une possible reprise de certaines activités économiques, soutenue par des facteurs conjoncturels favorables ou une meilleure résilience face aux défis structurels.

En glissement trimestriel, la progression de 0,8 % confirme un raffermissement de l’activité économique, indiquant une reprise plus soutenue après un premier semestre hésitant. Ce regain pourrait être attribuable à une amélioration des secteurs productifs, bien qu’il soit prématuré de parler d’une dynamique de croissance robuste et durable.

Cependant, le cumul sur les neuf premiers mois, limité à 1,0 %, souligne les contraintes structurelles pesant encore sur l’économie tunisienne, notamment l’inflation, les déséquilibres extérieurs et les défis liés aux réformes. Cette croissance demeure insuffisante pour répondre aux exigences d’une relance véritable, notamment en termes d’emploi et de pouvoir d’achat.

 

Les perspectives 

Pour maintenir et renforcer ce rythme, il est déterminant d’intensifier les réformes structurelles et de stimuler les investissements, tout en assurant une meilleure répartition des fruits de la croissance pour améliorer le climat social. Une attention particulière doit également être portée à la conjoncture internationale, dont l’impact sur les exportations et le financement reste déterminant.

Pour autant, compte tenu de ce contexte sur un arrière fond d’une baisse notable des offres d’emploi, la Banque centrale de Tunisie (BCT) pourrait être amenée à abaisser ses taux directeurs. Dans un contexte où la demande intérieure s’affaiblit et où les entreprises peinent à maintenir leur compétitivité, une telle mesure pourrait offrir une bouffée d’oxygène à l’économie tunisienne, facilitant l’accès au crédit et stimulant ainsi la consommation et l’investissement.

La Tunisie fait face à un environnement économique difficile marqué par une faible croissance et un marché de l’emploi morose. Plusieurs secteurs clés, tels que le tourisme, l’industrie manufacturière et les services, montrent des signes d’essoufflement, tandis que le taux de chômage reste élevé (16% de la population active). La baisse des offres d’emploi traduit non seulement un recul de la dynamique de création de postes mais aussi une perte de confiance des entreprises en l’avenir économique.

La demande intérieure reste atone, exacerbée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages due à une inflation persistante, récemment mesurée à 6,7%. Cette inflation, combinée à un manque de financement accessible pour les entreprises, limite les perspectives de reprise rapide, ce qui plaide en faveur d’une intervention de la BCT.

 

Les bienfaits anticipés d’une baisse des taux

  • En premier lieu, un soutien à la consommation et une amélioration du pouvoir d’achat

Une baisse des taux directeurs par la BCT rendrait le crédit plus accessible pour les ménages et les entreprises. En facilitant les emprunts à un coût réduit, cette mesure pourrait stimuler la demande intérieure en augmentant les dépenses de consommation.

Une hausse de la consommation aurait un effet multiplicateur sur l’économie, relançant les ventes et l’activité de nombreux secteurs, et soutenant ainsi indirectement la création d’emplois.

  • En deuxième lieu, une stimulation des investissements privés

Le coût élevé du crédit a freiné l’investissement dans plusieurs industries tunisiennes, notamment les petites et moyennes entreprises (PME) qui forment l’épine dorsale de l’économie locale. En baissant les taux, la BCT offrirait aux entreprises un accès à des financements moins onéreux, stimulant ainsi les projets d’expansion et d’innovation, essentiels pour renforcer la compétitivité et favoriser la création d’emplois.

  • En troisième lieu, une amélioration de la compétitivité des exportations.

Avec un dinar tunisien sous pression et des marges de manœuvre budgétaires limitées, la réduction des taux pourrait aussi contribuer indirectement à renforcer la compétitivité des exportations tunisiennes en facilitant les investissements dans les secteurs orientés vers l’exportation.

Une économie tunisienne plus compétitive à l’international pourrait ainsi mieux tirer parti des débouchés extérieurs et réduire le déficit de la balance commerciale.

  • En quatrième lieu, une réduction des pressions sur l’inflation et une stabilisation du taux de change

Bien que les taux d’intérêt bas puissent généralement susciter des craintes d’inflation, dans le cas actuel de la Tunisie, l’impact pourrait être maîtrisé, notamment si la baisse des taux aide à stabiliser le dinar en soutenant la croissance et en attirant davantage d’investissements.

Une croissance mieux soutenue par des taux d’intérêt bas pourrait alors stabiliser la monnaie et limiter l’inflation importée.

 

Les défis et risques d’une baisse des taux

Toutefois, la BCT pourrait avancer avec prudence. La réduction des taux directeurs comporte des risques, notamment en ce qui concerne la stabilité financière. Une politique de taux trop bas pourrait entraîner une hausse de l’endettement des ménages et des entreprises, rendant l’économie plus vulnérable aux chocs externes.

Par ailleurs, une baisse trop rapide des taux pourrait accentuer la fuite des capitaux si les investisseurs internationaux perçoivent la Tunisie comme moins attractive en raison de rendements moins intéressants.

L’impact d’une telle mesure dépendra aussi de l’efficacité des réformes structurelles nécessaires pour renforcer la résilience économique et améliorer le climat d’affaires. Sans un soutien accru à la réforme fiscale, au marché du travail et aux infrastructures, l’effet de la baisse des taux pourrait s’avérer limité à court terme.

 

En définitive, une opportunité pour relancer l’économie tunisienne

Dans le contexte actuel de faible croissance et de marché de l’emploi affaibli, une baisse des taux directeurs par la BCT apparaît comme une mesure pertinente pour soutenir l’économie tunisienne. En réduisant le coût du crédit, la BCT pourrait stimuler la consommation et l’investissement, créant ainsi des conditions plus favorables pour la reprise économique.

Cependant, cette stratégie monétaire devra s’accompagner de réformes structurelles pour garantir des effets durables, renforcer la compétitivité, et encourager la création d’emplois.

Une baisse des taux pourrait ainsi être une première étape pour redonner confiance aux acteurs économiques et insuffler une nouvelle dynamique à une économie en quête de relance. La BCT doit toutefois rester vigilante quant aux risques de cette approche, en s’assurant que les conditions financières favorisent une reprise solide et durable.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Des personnalités controversées nommées à des postes clés dans la nouvelle administration Trump

Alors qu’il n’a pas encore posé ses valises à la Maison Blanche, le (futur) 47e président des États-Unis a déjà commencé à façonner sa nouvelle administration et à nommer des conseillers à des postes stratégiques en attendant son investiture officielle le 20 janvier prochain. À tous ses proches collaborateurs, tous des conservateurs, Donald Trump exige une loyauté à toute épreuve au détriment d’autres qualités, dont la compétence qui laisse souvent à désirer.

En voici quelques personnalités qui ne font pas l’unanimité même au sein du camp républicain.

 

Elon Musk : patron de Tesla, Space X et du réseau social X, l’homme le plus riche de la planète et généreux donateur de la  campagne présidentielle du candidat républicain, il en a investi plus de 100 millions de dollars. Il a été nommé à la tête d’un ministère de l’« efficacité gouvernementale ».

À titre d’exemple, l’excentrique milliardaire avait assuré fin octobre dernier, lors d’un meeting au Madison Square Garden, à New York, être en mesure d’économiser 2 000 milliards de dollars, de coupes claires dans un budget du gouvernement fédéral de 6 500 à 7 000 milliards de dollars, soit un tiers du budget du gouvernement fédéral. Comment ? En supprimant, par exemple, des milliers de postes de fonctionnaires qu’il considère comme « inutiles ».

Ainsi, il propose de « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les réglementations excessives, couper dans les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales », a déclaré Donald Trump dans un communiqué.

 

Matt Gaetz : son  choix « a fait l’effet d’une bombe », souligne le Washington Post. En effet,  ce représentant républicain de l’État de Floride, 42 ans, un soutien de longue date de Donald Trump mais sans expérience gouvernementale, a été nommé  « Attorney general ».

Son rôle, si toutefois sa nomination était confirmée par le Sénat, consistera à débarrasser son patron des enquêtes fédérales contre lui. Mais, en attendant, il aura, de par son poste stratégique de l’équivalent de ministre de la Justice, le contrôle sur le dossier de l’enquête dont il a fait lui-même l’objet.

En effet, il avait été mis en cause dans une affaire de trafic sexuel, mais le département de la Justice avait finalement décidé de ne pas le poursuivre.

La commission d’éthique de la Chambre des représentants a aussi mené une enquête pour détournement de mineur, et devait publier dans les jours à venir ses conclusions. Mais Matt Gaetz, qui nie les accusations, a démissionné de la Chambre mercredi 13 novembre. Avec ce départ, la commission n’a plus le pouvoir de poursuivre ses investigations.

« Matt mettra fin à l’instrumentalisation de notre administration », a affirmé le président élu des États-Unis, condamné au pénal, qui accuse le ministère de la Justice actuel d’avoir fomenté une « chasse aux sorcières » à son égard.

Robert F. Kennedy Jr : neveu du président John F. Kennedy, cet ancien avocat spécialisé en droit de l’environnement, s’est porté candidat indépendant à l’élection présidentielle avant d’abandonner finalement la course à la Maison Blanche et se rallier à Donald Trump. En récompense, il prendra la tête du département de la Santé et des Services sociaux.

Le hic, c’est qu’il est connu pour avoir propagé des théories du complot, notamment sur les vaccins contre le Covid-19.

Marco Rubio : le sénateur de Floride avait traité Donald Trump d’« escroc » alors qu’il briguait l’investiture républicaine, lors de la présidentielle américaine de 2016. Depuis, celui qui dirigera la politique étrangère américaine s’est rapproché de la ligne dure de Donald Trump, notamment à l’égard de la Chine, de Cuba ou encore de l’Iran. « Il sera un ardent défenseur de notre nation, un vrai ami pour nos alliés, et un combattant téméraire qui ne reculera jamais devant nos adversaires », a déclaré le futur locataire de la Maison Blanche dans un communiqué.

Pete Hegseth : qui est l’homme que le magnat de l’immobilier aura choisi pour prendre la tête des forces armées de la plus grande puissance militaire du monde ?

Tenez-vous bien : un animateur sur la chaîne conservatrice Fox News. Son programme ? Connu pour avoir plusieurs fois remis en cause la pertinence de la place des femmes dans l’armée, il compte réformer le département de la Défense, avec des mesures pour purger les généraux « woke ». Des démocrates de préférence !

Si sa nomination était confirmée par le Sénat, composé en majorité par les républicains, l’homme choisi pour diriger le Pentagone aura des dossiers brûlants sur les bras, à l’instar de la guerre en Ukraine, le conflit entre Israël et la Palestine, la guerre au Liban, la menace chinoise qui pèse sur Taiwan ou encore l’alliance grandissante entre la Russie et la Corée du Nord.

Lee Zeldin : cet ancien représentant de l’État de New York et soutien de toujours est pressenti pour diriger l’Agence de protection de l’environnement.

Ses priorités ? Pousser à un nouveau retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, que Donald Trump avait organisé lors de son premier mandat, avant que Joe Biden décide de le réintégrer. Ainsi que revenir sur les mesures prises sous l’administration Biden, lesquelles, selon lui, « ont mis en difficulté les entreprises américaines. Notamment des réglementations visant à réduire la pollution émise par les centrales électriques et les producteurs de gaz et de pétrole ».

Elise Stefanik : cerise sur le gâteau, cette ardente défenseure de la politique de Donald Trump, qui s’est fait connaître notamment pour avoir refusé de certifier la présidentielle remportée en 2020 par Joe Biden, a été nommée ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies.

Ferme soutien d’Israël, elle a accusé l’ONU d’antisémitisme et a appelé à ne plus financer le programme d’aide pour les réfugiés palestiniens des Nations unies (UNRWA).

Bref, ces nominations hérissent les poils d’une partie des Américains. Et pour cause !

Mots clés : Donald Trump, nominations

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DOSSIER SPECIAL (VI) – Trump et le Maghreb : Entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales, et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes, tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

 

ZOOM 6 – Les perspectives pour le Maghreb : opportunités et risques

 

La réélection de Donald Trump représente pour les pays du Maghreb un défi important, nécessitant une adaptation rapide et stratégique.

Les implications de la politique étrangère de Trump, centrée sur les intérêts nationaux des États-Unis, la réduction de l’engagement international et un protectionnisme accru, pourraient redéfinir le rôle des pays maghrébins sur la scène internationale.

Cependant, cette situation apporte aussi des opportunités uniques pour réorienter leurs priorités économiques et diplomatiques.

 

  • Premier défi, la diversification des partenariats économiques : saisir les opportunités globales

Face à une Amérique moins présente et plus axée sur ses propres intérêts, les pays du Maghreb seront incités à élargir leur éventail de partenaires économiques.

La Chine, la Russie, et même l’Inde, qui cherchent toutes à accroître leur influence en Afrique, pourraient devenir des partenaires majeurs pour le Maghreb. Ces pays apportent des investissements importants dans les infrastructures, l’énergie, et les technologies, secteurs critiques pour le développement régional.

La diversification pourrait également inclure une coopération renforcée avec les pays du Golfe, comme les Émirats arabes unis et le Qatar, qui sont déjà présents au Maghreb par le biais de projets immobiliers et énergétiques.

Ces partenariats pourraient atténuer la dépendance vis-à-vis des flux d’investissements traditionnels et ouvrir de nouveaux marchés pour les exportations maghrébines. Cependant, il est crucial que ces accords soient équilibrés pour éviter une dépendance excessive et garantir des bénéfices mutuels.

 

  • Deuxième défi, le renforcement des alliances régionales : vers une autonomie stratégique

Un désengagement américain dans la région pourrait aussi encourager les pays du Maghreb à intensifier leur coopération régionale pour renforcer leur autonomie stratégique.

Bien que la coopération régionale ait historiquement été limitée par des rivalités, notamment entre le Maroc et l’Algérie, la nécessité de compenser l’absence de soutien extérieur pourrait pousser ces pays à explorer des voies de collaboration plus pragmatiques, particulièrement dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la gestion des ressources naturelles.

Par exemple, une intégration accrue des économies maghrébines permettrait de dynamiser les échanges intra-régionaux, qui restent aujourd’hui faibles, et de créer des synergies dans des secteurs clés comme l’agriculture et l’énergie renouvelable.

Une coopération plus étroite sur les questions de sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires, pourrait également renforcer la stabilité régionale. Bien qu’il soit difficile de surmonter les désaccords historiques, cette nouvelle dynamique pourrait encourager un dialogue plus constructif entre les dirigeants maghrébins.

 

  • Troisième défi, l’attraction des investissements hors occident : nouvelles opportunités.

L’une des grandes priorités pour les pays du Maghreb sera d’attirer des investissements en dehors des canaux traditionnels occidentaux.

L’Union européenne, partenaire historique de la région, pourrait se montrer hésitante à intensifier son soutien, en raison des préoccupations concernant les réformes structurelles et les conditions de gouvernance dans les pays maghrébins.

Ainsi, en se tournant vers des pays émergents comme la Turquie, la Chine, et même le Japon, les économies maghrébines peuvent explorer de nouvelles sources d’investissements directs étrangers (IDE) et de transferts de technologie.

Cependant, une telle stratégie comporte des risques. Les conditions d’investissement des nouvelles puissances peuvent être moins transparentes et parfois plus exigeantes en termes d’accès aux ressources naturelles ou de soutien diplomatique.

Par ailleurs, ces partenariats peuvent susciter des tensions avec les alliés traditionnels des pays maghrébins, notamment en Europe, qui voient l’expansion de la Chine et de la Russie en Afrique avec méfiance.

Les gouvernements maghrébins devront donc équilibrer soigneusement leurs relations avec les partenaires émergents et occidentaux pour maximiser les avantages économiques sans compromettre leurs intérêts stratégiques.

 

  • Quatrième défi: développer une diplomatie agile – naviguer dans un contexte global complexe

Les incertitudes de la politique étrangère américaine sous Trump obligeraient les pays du Maghreb à adopter une diplomatie plus agile et proactive.

Une diplomatie agile signifie être capable de manœuvrer entre différents partenaires, de s’adapter rapidement aux changements géopolitiques, et de tirer parti des opportunités sans s’enfermer dans des alliances exclusives.

Cela inclurait le maintien de bonnes relations avec l’Europe tout en renforçant les liens avec des puissances non occidentales, et le développement d’une coopération plus étroite avec des acteurs régionaux comme la Turquie ou le Qatar.

Par exemple, le Maroc pourrait jouer de son partenariat stratégique avec les États-Unis pour maintenir certains privilèges commerciaux, tout en renforçant sa coopération avec des puissances comme la Chine pour les investissements en infrastructures.

La Tunisie, quant à elle, pourrait utiliser son statut de “partenaire privilégié” de l’Union européenne pour renforcer ses exportations vers l’Europe, tout en développant des projets énergétiques financés par des investisseurs asiatiques.

Ce type de diplomatie permettrait aux pays du Maghreb de maximiser les bénéfices de chaque relation bilatérale sans sacrifier leur autonomie.

 

  • Cinquième défi: redéfinir le rôle du Maghreb sur la scène internationale

Finalement, la réélection de Trump pourrait offrir aux pays du Maghreb une occasion unique de réévaluer et de redéfinir leur positionnement international.

Les défis liés au retrait partiel de l’Amérique de la région nécessitent des solutions novatrices pour répondre aux aspirations économiques et sécuritaires des sociétés maghrébines. En adoptant une approche proactive et en privilégiant une diversification stratégique de leurs relations, les pays du Maghreb pourraient non seulement limiter les impacts négatifs d’une politique protectionniste américaine, mais aussi capitaliser sur les nouvelles dynamiques internationales pour renforcer leur souveraineté et accroître leur influence régionale.

Toutefois, cette ouverture vers de nouveaux partenariats implique des risques. Les pays maghrébins devront veiller à ne pas devenir des points de tension géopolitique entre les grandes puissances, notamment si la compétition entre l’Occident et des acteurs comme la Chine ou la Russie s’intensifie.

La stabilité économique et politique des pays maghrébins pourrait être mise à l’épreuve si cette concurrence entraîne des conditions d’alliance strictes ou des pressions pour prendre parti dans des conflits internationaux.

 

IN FINE

En somme, les perspectives pour le Maghreb dans un contexte de réélection de Trump oscillent entre des opportunités stratégiques et des défis complexes.

La capacité des pays maghrébins à saisir ces opportunités dépendra de leur aptitude à diversifier leurs partenariats, à renforcer leurs alliances régionales, et à adopter une diplomatie pragmatique et flexible.

En tirant parti de cette situation, les pays du Maghreb pourraient renforcer leur autonomie stratégique, réduire leur dépendance vis-à-vis des puissances occidentales, et s’affirmer en tant qu’acteurs indépendants et influents sur la scène internationale.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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DOSSIER SPECIAL (V) – Trump et le Maghreb : Entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales, et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes, tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM 5 – Cinquième incertitude : impacts sur les relations intermaghrébines et la coopération régionale

Une présidence Trump, marquée par un retrait partiel de l’engagement américain en Afrique du Nord, pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations intermaghrébines et sur la coopération régionale, suscitant à la fois des opportunités et des défis pour les pays du Maghreb.

 

  • Première répercussion : un vide stratégique et une incitation à l’autonomie régionale

Le désengagement progressif des États-Unis dans la région pourrait être perçu comme une opportunité pour les pays du Maghreb de prendre en main leur propre destin stratégique, en renforçant les mécanismes de coopération régionale pour pallier l’absence d’un soutien extérieur.

Avec des défis communs comme la lutte contre le terrorisme, la gestion des flux migratoires, et les enjeux de développement économique, les pays maghrébins ont tout intérêt à coordonner leurs efforts pour renforcer leur sécurité et leur résilience économique.

Ce contexte pourrait encourager des initiatives autonomes de coopération, telles que l’augmentation des échanges commerciaux intra-maghrébins, le partage d’infrastructures énergétiques, ou encore la coordination en matière de gestion des ressources en eau.

Cependant, la capacité des pays maghrébins à s’unir face à l’absence de soutien américain dépend de leur volonté de surmonter les rivalités politiques et économiques qui freinent traditionnellement les efforts de coopération régionale.

Si les États-Unis continuent de réduire leur engagement au Maghreb, il est possible que les acteurs régionaux soient contraints de trouver des solutions autonomes et d’adopter une approche pragmatique face aux enjeux communs.

 

  • Deuxième répercussion : les rivalités historiques et l’obstacle à la coopération

Malgré les potentiels avantages d’une coopération accrue, les relations entre les pays du Maghreb, et en particulier entre le Maroc et l’Algérie, restent entravées par des divergences géopolitiques profondes.

Le différend sur le Sahara Occidental est au cœur de cette rivalité, divisant depuis des décennies le Maroc et l’Algérie – qui soutient le Front Polisario en faveur de l’indépendance de ce territoire. Ce conflit persistant a entravé des initiatives clés de coopération, telles que l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui reste aujourd’hui inactive en raison de ces tensions.

Dans un contexte où le soutien des États-Unis aux initiatives de médiation s’amenuise, il pourrait devenir encore plus difficile pour les pays du Maghreb de trouver un terrain d’entente pour résoudre leurs différends.

Un retrait américain peut également réduire les pressions extérieures sur les gouvernements locaux, les incitant moins à faire des concessions pour débloquer les processus de coopération régionale.

Sans un acteur extérieur de poids pour encourager ou imposer des compromis, il est peu probable que les tensions historiques soient surmontées facilement, limitant ainsi les perspectives de collaboration régionale.

 

  • Troisième répercussion : les enjeux économiques et l’opportunité pour l’intégration commerciale

Le retrait américain pourrait également donner un nouvel élan à l’intégration économique régionale en poussant les pays du Maghreb à chercher des alternatives pour compenser la perte d’investissements américains.

Avec la chute des investissements étrangers directs (IED) et des aides américaines potentielles, il deviendrait d’autant plus urgent pour ces pays de renforcer le commerce intra-maghrébin, qui demeure à un niveau extrêmement bas par rapport à d’autres régions africaines.

Le développement de corridors commerciaux, la suppression des barrières tarifaires, et l’harmonisation des politiques douanières pourraient non seulement dynamiser les économies locales, mais aussi améliorer la résilience économique du Maghreb face aux chocs externes.

Toutefois, ces initiatives nécessitent une volonté politique forte et des efforts soutenus pour harmoniser les infrastructures, les standards de production et les régulations douanières entre les pays.

Sans l’incitation ou le soutien d’une puissance extérieure, ces efforts de rapprochement économique risquent d’être compromis par les rivalités internes et les priorités politiques nationales divergentes.

 

  • Quatrième répercussion: la sécurité régionale … une coopération nécessaire mais difficile

La lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires sont des enjeux de sécurité majeurs pour les pays du Maghreb, qui partagent des frontières poreuses et des menaces sécuritaires communes.

La diminution de l’assistance américaine, en matière de renseignement et de financement des initiatives de sécurité, pourrait contraindre les pays maghrébins à renforcer leur coopération sécuritaire.

Cela inclurait le partage d’informations de renseignement, la coordination des patrouilles frontalières, et des opérations conjointes contre les groupes terroristes.

Cependant, cette coopération sécuritaire reste entravée par un manque de confiance mutuelle, en particulier entre le Maroc et l’Algérie, ainsi que par une différence dans les approches stratégiques vis-à-vis de certains acteurs régionaux.

Par exemple, l’Algérie, avec sa doctrine de non-ingérence militaire, adopte une politique de sécurité largement basée sur la défense intérieure, tandis que le Maroc a manifesté une volonté accrue de participer à des initiatives sécuritaires régionales et internationales. Cette divergence rend difficile la mise en œuvre de stratégies sécuritaires régionales coordonnées.

Sans un soutien américain pour arbitrer ou encourager des partenariats sécuritaires, les pays du Maghreb risquent de manquer les synergies nécessaires pour répondre efficacement aux défis de sécurité régionaux.

De plus, le désengagement américain pourrait encourager d’autres puissances, comme la Russie ou la Chine, à jouer un rôle accru dans les affaires sécuritaires du Maghreb, introduisant ainsi de nouvelles dynamiques géopolitiques qui pourraient compliquer davantage la situation sécuritaire.

 

  • Cinquième répercussion: le rôle de puissances alternatives … vers de nouvelles alliances ?

Face à l’absence d’un engagement américain, les pays du Maghreb pourraient être tentés de se tourner vers d’autres partenaires, notamment la Chine et la Russie, qui cherchent à renforcer leur présence en Afrique.

En plus de leurs partenariats économiques croissants, ces deux puissances offrent également des options de coopération en matière de défense et de sécurité.

La Russie, par exemple, propose des équipements militaires et des programmes de formation, tandis que la Chine est de plus en plus active dans le financement des infrastructures et dans des programmes de cybersécurité.

Toutefois, cette diversification des alliances comporte des risques pour les pays maghrébins, qui devront gérer habilement leur positionnement géopolitique pour éviter une dépendance excessive vis-à-vis de ces puissances.

Par ailleurs, cette ouverture vers des puissances non occidentales pourrait engendrer des tensions avec les partenaires européens, qui jouent un rôle fondamental dans l’économie et la sécurité du Maghreb, et qui partagent des préoccupations concernant l’influence croissante de la Chine et de la Russie en Afrique.

 

En définitive, le retrait partiel des États-Unis sous une présidence Trump pourrait créer un contexte favorable à une autonomie accrue et à un renforcement de la coopération régionale au Maghreb.

Cependant, les rivalités internes, notamment entre le Maroc et l’Algérie, demeurent un frein majeur à cette coopération.

Le défi pour les pays du Maghreb sera de saisir cette opportunité pour renforcer leur intégration régionale sans perdre leur souveraineté ni créer une dépendance excessive envers d’autres puissances.

Pour réussir, les États maghrébins devront adopter une approche pragmatique qui combine des initiatives de coopération économique et sécuritaire avec une diversification stratégique de leurs partenariats, tout en restant vigilants face aux risques de dépendance ou de conflit d’intérêts entre leurs nouveaux alliés et leurs partenaires traditionnels.

 

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Quand le confit au Moyen-Orient s’invite au Stade de France !

C’est un match banal de Ligue des Nations de football, puisque sans enjeu réel sur le plan sportif. Mais il est classé à haut risque sur le plan sécuritaire, compte tenu du conflit au Moyen-Orient. Au point que la rencontre de ce jeudi 14 novembre entre l’Equipe de France et la sélection israélienne au Stade de France ravive les craintes sur la sécurisation de l’événement. Et ce, dans un contexte de tensions très vives entre les communautés israélite et musulmane vivant en France.

Exit les 150 000 victimes pour la plupart des femmes et des enfants, morts, disparus et mutilés à vie sous les bombardements de l’entité génocidaire israélienne. A croire qu’en France comme ailleurs en Occident, cette solidarité à géométrie variable exacerbe les sentiments d’injustice à l’égard des Palestiniens!

Ainsi, le président de la République, Emmanuel Macron, ainsi que son prédécesseur Nicolas Sarkozy et même l’ancien président socialiste François Hollande ont confirmé leur venue au Stade de France. Et ce, pour « envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match à Amsterdam ».

De même, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, considère pour sa part que la tenue de ce match est « une question de principe ». D’ailleurs, il martelait à l’Assemblée nationale qu’« il n’est pas question, comme certains me l’ont demandé, d’annuler. Pas question, comme certaines me l’ont demandé, de délocaliser. Pas question que la France recule, que la France se soumette à tous les semeurs de haine ».

« Et c’est important que les valeurs du sport, qui sont des valeurs universelles, rassemblent les êtres humains, quelle que soit leur religion ou la couleur de leur peau, ou quelle que soit leur nationalité. C’est cela le message du sport », a insisté le ministre. « Est-ce qu’on pourrait, peut-être, le 14 novembre, laisser les conflits de côté et écouter ce beau message que nous offrent les sportifs? », s’est-il écrié.

En revanche, la “France insoumise“ a de nouveau formulé une demande d’annulation du match. « Nous demandons à ce que le match, qui a lieu jeudi entre la France et Israël, soit annulé ». Ainsi déclarait la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Tout en ajoutant qu’« il ne sera jamais ni normal, ni moral, ni même raisonnable d’accueillir les bras ouverts Israël en plein génocide ».

Le drapeau palestinien profané

Rappelons à ce propos que les autorités israéliennes ont, quant à elles, appelé dimanche les supporteurs à éviter de se rendre au match. « Le Conseil de sécurité nationale recommande aux Israéliens à l’étranger d’agir en prenant des précautions notamment pendant la semaine à venir, d’éviter totalement de se rendre à des rencontres sportives et événements culturels auxquels participent des Israéliens, surtout au prochain match de l’équipe d’Israël à Paris ».

Ce conseil de sécurité a aussi recommandé aux Israéliens à l’étranger de ne « pas mettre en avant des signes reconnaissables israéliens ou juifs, y compris en commandant un taxi par une application ». Cet avertissement est lancé une semaine après les violences à Amsterdam en marge de la rencontre entre l’Ajax d’Amsterdam et le Maccabi de Tel-Aviv.

A noter à ce propos que selon des plusieurs des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des supporters israéliens ont délibérément arraché un drapeau palestinien accroché à un bâtiment. Ces images montrent également des fans scandant des slogans anti-palestiniens pendant qu’un individu s’en prenait au drapeau. Durant le match, les supporters israéliens ont scandé des slogans violents et provocateurs, dont le cri de « Nous allons vaincre et violer les Arabes », accompagné d’autres expressions à caractère anti-arabe et anti-palestinien.

Au point que l’analyste politique israélien Ori Goldberg a critiqué ces événements en déclarant que « le fait que des supporters israéliens provoquent des troubles au cœur d’Amsterdam, entonnent des chants racistes et escaladent des murs pour arracher des drapeaux palestiniens reflète l’état d’esprit actuel en Israël : un détachement total entre les actions et leurs conséquences! »

Un dispositif de sécurité exceptionnel

Pourtant, selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, le dispositif de sécurité autour de la rencontre de Ligue des nations de football, jeudi soir, sera « extrêmement renforcé ». Ainsi, quatre mille policiers et gendarmes seront mobilisés contre 1 200-1 300 pour les matchs de l’équipe de France à guichets fermés. Ils seront déployés aux abords du Stade de France; mais également en son sein, dans les transports en commun ou encore à Paris.

De plus, près de 1 600 agents de sécurité seront aussi présents au Stade de France et le RAID, l’unité d’élite de la police nationale, sera chargé de la sécurité de l’équipe d’Israël.

Notons à cet égard que l’affiche France-Israël se tiendra devant un public réduit, puisque la Fédération française de football a estimé le nombre de billets vendus à ce jour pour la rencontre « autour de 20 000 », très loin des quelque 80 000 places que contient le Stade de France.

Des relations à fleur de peau entre la France et Israël

En définitive, ce match s’inscrit dans le cadre des relations très dégradées entre Paris et Tel-Aviv, notamment après qu’Emmanuel Macron a déclaré que « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU, par conséquent il ne devrait pas s’affranchir des décisions de l’ONU ».

Une déclaration qui n’a pas plu au Premier ministre israélien qui a riposté que « ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël; mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France ».

Ajoutez à cette prise de bec l’arrestation manu militari des gendarmes français à Al-Qods, dans un secteur pourtant administré par Paris, et vous obtiendrez un cocktail explosif.

Cela étant, est-ce décent que M. Macron et ses dignes prédécesseurs se déplacent au Stade de France afin « d’envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match à Amsterdam ». Alors qu’aux alentours du stade du Stade Johan-Cruyff a Amsterdam des milliers de supporters israéliens avaient arraché la semaine dernière le drapeau palestinien et craché leur haine envers les « Arabes » qu’ils promettaient de « vaincre et de violer » ? Sans oublier les 43 000 morts ensevelis sous les bombes israéliennes à Gaza.

Honte à vous M. Macron!

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La présidence de Donald Trump, marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes. Tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM  4 – Quatrième incertitude : positionnement face à la Chine et à la Russie… dilemmes pour les pays du Maghreb

Les tensions croissantes entre les États-Unis et des puissances comme la Chine et la Russie ont un impact non négligeable sur les pays du Maghreb, qui se retrouvent à jongler entre leurs liens traditionnels avec l’Occident et leur intérêt grandissant pour les partenariats avec ces nouveaux acteurs. Cette situation expose les pays maghrébins à des choix stratégiques complexes, les amenant à réfléchir à leur positionnement et aux compromis qu’ils devront faire pour préserver leur souveraineté et sécuriser leurs intérêts économiques et politiques.

Les pays du Maghreb, notamment le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, ont des relations de longue date avec l’Europe et les États-Unis.

Ces liens incluent des accords commerciaux privilégiés, des investissements directs, et des programmes d’aide au développement. La coopération avec les États-Unis se manifeste également sur le plan sécuritaire, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et du contrôle des flux migratoires.

Ces relations traditionnelles apportent une stabilité économique et politique aux pays maghrébins, mais créent aussi une dépendance vis-à-vis des partenaires occidentaux, qui influencent souvent leurs politiques nationales et régionales.

 

  • Effets de l’intérêt croissant pour la Chine et la Russie : opportunités et contraintes

Ces dernières années, les pays du Maghreb ont élargi leurs partenariats économiques et politiques avec la Chine et la Russie, attirés par des alternatives aux conditions strictes souvent imposées par les partenaires occidentaux.

La Chine, par exemple, propose des investissements massifs dans les infrastructures, notamment dans le cadre de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie. Plusieurs projets chinois, tels que la construction de ports, d’autoroutes et de centrales énergétiques, répondent aux besoins criants en infrastructures dans la région, particulièrement en Algérie et au Maroc.

La Russie, de son côté, a renforcé sa présence en Afrique du Nord dans des domaines comme la sécurité et l’énergie. Son partenariat avec l’Algérie dans le domaine des hydrocarbures et ses accords militaires témoignent d’une volonté d’influence accrue dans la région.

Pour les pays du Maghreb, ces partenariats représentent des opportunités d’accéder à de nouvelles ressources, de diversifier leurs exportations et de bénéficier de nouvelles technologies, sans les conditions politiques souvent associées aux investissements occidentaux.

 

  • Effets des pressions américaines et des équilibres délicats

Sous la présidence de Trump, les États-Unis ont adopté une position plus ferme face à la Chine et la Russie, exhortant leurs partenaires internationaux à limiter leurs interactions avec ces puissances. Ce climat de confrontation pourrait avoir des conséquences pour les pays maghrébins, qui pourraient se retrouver sous pression pour limiter leurs partenariats avec la Chine et la Russie afin de ne pas compromettre leurs relations avec l’Occident.

Par exemple, une coopération trop visible avec la Chine dans des secteurs stratégiques comme les télécommunications pourrait être perçue comme une menace pour la sécurité par les États-Unis et leurs alliés. Ce qui risquerait de compliquer les relations diplomatiques.

Toutefois, céder à ces pressions pourrait être perçu comme une atteinte à leur souveraineté nationale par les gouvernements du Maghreb, qui souhaitent avant tout préserver leur indépendance dans leurs choix de partenariats.

Par ailleurs, limiter les interactions avec la Chine et la Russie pourrait priver les pays du Maghreb d’opportunités de financement et d’infrastructures cruciales pour leur développement économique.

 

  • Effets entre la neutralité et la diversification des partenariats

Dans ce contexte complexe, une option pour les pays du Maghreb pourrait consister à adopter une posture de neutralité vis-à-vis des rivalités entre les grandes puissances, afin de bénéficier à la fois des relations avec l’Occident et des partenariats avec la Chine et la Russie.

Cette position pourrait cependant être difficile à maintenir si les pressions américaines s’intensifient. Une neutralité trop marquée pourrait même être perçue comme un manque de loyauté par leurs partenaires traditionnels.

Une alternative pourrait être de renforcer leurs relations avec des puissances régionales émergentes comme la Turquie et le Qatar, qui, tout en étant moins hégémoniques, ont montré une volonté de soutenir des projets économiques et sécuritaires au Maghreb.

La Turquie, par exemple, s’implique de plus en plus dans le secteur de la construction et de la défense. Tandis que le Qatar investit dans les infrastructures et le tourisme.

Cette diversification permettrait aux pays du Maghreb d’éviter une trop grande dépendance envers une seule puissance et de maintenir une certaine flexibilité dans leurs alliances internationales.

 

  • Effets des risques de dépendance stratégique et de l’instabilité géopolitique

S’engager plus étroitement avec des puissances comme la Chine ou la Russie pourrait cependant engendrer de nouveaux risques de dépendance stratégique pour les pays du Maghreb.

En effet, ces partenaires alternatifs pourraient demander, en échange de leur soutien, des concessions économiques ou politiques qui limiteront la marge de manœuvre des États maghrébins.

Par ailleurs, un rapprochement excessif avec la Chine ou la Russie pourrait isoler le Maghreb de ses alliés traditionnels occidentaux. Ce qui pourrait nuire à ses intérêts dans des domaines comme l’aide au développement et les accords commerciaux privilégiés.

Enfin, la région maghrébine elle-même pourrait devenir un terrain de compétition géopolitique entre les grandes puissances, comme en témoignent les tensions autour de la Libye, où plusieurs acteurs externes cherchent à influencer l’avenir politique du pays.

Un contexte d’intérêts divergents pourrait alors compliquer la coopération régionale, fragiliser la stabilité politique et potentiellement polariser les pays du Maghreb en fonction de leurs alliances.

 

En définitive, les pays du Maghreb se trouvent dans une situation stratégique délicate, tiraillés entre la préservation de leurs liens avec l’Occident et les opportunités offertes par la Chine et la Russie.

Dans ce contexte de tensions internationales croissantes, ils devront faire preuve de diplomatie et de pragmatisme pour adopter un positionnement qui préserve leurs intérêts nationaux, tout en évitant des dépendances excessives.

La diversification de leurs alliances, notamment en renforçant les relations avec des partenaires régionaux comme la Turquie et le Qatar, pourrait être une solution pour maintenir un équilibre. Mais cette stratégie demande une grande habileté diplomatique et une vigilance constante face aux évolutions géopolitiques.

 

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DOSSIER SPECIAL (II) – Trump et le Maghreb : entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

DOSSIER SPECIAL (I) – Trump et le Maghreb : Entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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DOSSIER SPECIAL (III) – Trump et le Maghreb : entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes. Tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM 3 – Troisième incertitude : immigration et sécurité… des politiques plus restrictives

Les politiques migratoires et sécuritaires adoptées sous la présidence de Donald Trump ont marqué une volonté claire de restriction, avec un renforcement de la surveillance des frontières et un resserrement des conditions d’accès aux États-Unis pour certaines catégories de migrants.

Dans ce contexte, les pays du Maghreb se trouvent à la croisée des enjeux migratoires et sécuritaires. Avec des impacts potentiels tant pour leurs diasporas aux États-Unis que pour leur coopération en matière de sécurité.

 

  • Effets des restrictions sur l’immigration et l’impact sur les diasporas maghrébines

La présidence de Trump a introduit une série de mesures visant à limiter l’immigration aux États-Unis, avec une forte attention portée aux migrations en provenance de pays considérés comme des sources de risques potentiels pour la sécurité nationale.

Les diasporas maghrébines, constituées en majorité de communautés marocaines, algériennes et tunisiennes, pourraient faire face à des restrictions accrues pour les demandes de visas de travail, de regroupement familial ou même de visas étudiants. Ces restrictions risquent de réduire les opportunités de mobilité pour les Maghrébins. Ce qui pourrait affaiblir les liens économiques et culturels entre les diasporas et leurs pays d’origine.

Pour de nombreux Maghrébins, les États-Unis représentent une destination pour des opportunités académiques et professionnelles. Et ce, notamment dans des secteurs comme la technologie, l’ingénierie et les sciences. Cependant, des mesures restrictives pourraient freiner la participation des étudiants et des jeunes professionnels aux programmes d’échanges académiques ou de stages, réduisant ainsi le transfert de connaissances et d’expertise vers les pays du Maghreb.

La fermeture de certaines portes pourrait également limiter l’apport de fonds par les diasporas maghrébines vers leurs familles restées au pays. Ce qui aurait un effet indirect sur l’économie locale.

 

  • Effets de la priorité accordée à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme

La politique de sécurité de l’administration Trump a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité stratégique, renforçant les pressions sur les pays partenaires, y compris ceux d’Afrique du Nord, pour intensifier leur coopération sécuritaire. Cette priorité pourrait se traduire par des demandes accrues de la part des États-Unis pour que les pays du Maghreb renforcent leurs dispositifs de sécurité intérieure. Et ce, notamment en matière de contrôle aux frontières, de partage de renseignements et de surveillance des flux migratoires.

Toutefois, malgré l’intensification de la coopération en matière de sécurité, les pays du Maghreb pourraient ne pas recevoir en retour un soutien financier ou technologique significatif. En d’autres termes, ils seraient encouragés à augmenter leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme, sans pour autant obtenir les moyens nécessaires pour renforcer leur infrastructure sécuritaire. Ce manque de soutien pourrait aggraver la pression économique et logistique sur les gouvernements du Maghreb. Surtout si ces mesures de sécurité exigent des investissements considérables.

 

  • Effets des conséquences pour les relations bilatérales et la stabilité régionale**

L’absence de soutien financier ou technologique substantiel dans le cadre de la coopération sécuritaire pourrait mettre à mal les relations bilatérales entre les États-Unis et les pays du Maghreb. Ces derniers pourraient percevoir la coopération sécuritaire comme un engagement unilatéral, dans lequel ils assument les coûts opérationnels sans bénéficier des avantages de ressources ou de formation.

À long terme, ce déséquilibre pourrait affaiblir la stabilité régionale. Car les États du Maghreb seraient contraints de détourner des ressources de projets de développement vers des programmes sécuritaires. Et ce, au détriment des investissements dans les infrastructures, la santé ou l’éducation.

Par ailleurs, une pression sécuritaire accrue pourrait exacerber la surveillance des populations locales et engendrer des tensions internes, en particulier si des politiques de contrôle et de répression sont mal perçues par les citoyens.

Dans un contexte social souvent fragile, ces mesures pourraient générer des sentiments de frustration et d’injustice, affectant la confiance envers les gouvernements locaux.

 

  • Effets des répercussions sociales et perte de capital humain

Les politiques restrictives de Trump en matière d’immigration affectent également le capital humain du Maghreb.

De nombreux talents maghrébins, qui pourraient contribuer à des secteurs clés aux États-Unis ou y acquérir des compétences avancées avant de retourner dans leurs pays d’origine, pourraient voir leurs parcours compromis.

La limitation des échanges académiques et professionnels réduit les perspectives pour les jeunes générations et affaiblit la compétitivité des pays maghrébins, en freinant l’accès aux connaissances technologiques de pointe et aux réseaux internationaux.

Dans un monde globalisé, ces restrictions se traduisent par une forme d’isolement intellectuel, qui pourrait compromettre la capacité des pays maghrébins à rester compétitifs sur le marché international.

En privant les jeunes talents d’opportunités de développement à l’étranger, les États-Unis risquent de couper un lien essentiel entre les diasporas et leurs pays d’origine. Avec des conséquences de long terme pour le développement humain de la région.

 

En définitive, les politiques migratoires et sécuritaires restrictives de l’administration Trump posent des défis majeurs pour le Maghreb.

En limitant les opportunités de mobilité pour les diasporas et en exigeant une coopération sécuritaire sans soutien financier accru, ces mesures risquent d’affaiblir les relations bilatérales, de réduire le capital humain et d’accroître les pressions internes dans les pays du Maghreb.

Dans ce contexte, les gouvernements maghrébins devront naviguer avec prudence pour équilibrer leur engagement sécuritaire avec la protection de leurs intérêts économiques et sociaux. Tout en cherchant des partenariats alternatifs pour pallier les restrictions imposées.

 

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Ultime provocation : un ministre israélien promet l’annexion de la Cisjordanie en 2025 !

Profitant du retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, un ministre israélien d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a promis hier lundi 11 novembre l’annexion par Israël, en 2025, des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Le jour même où un sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique s’est tenu en Arabie saoudite pour revendiquer l’émergence d’un Etat palestinien.

L’homme est tellement répugnant que même le journal israélien Haaretz l’aura qualifié de « criminel de guerre ». Même des personnalités de confession juive ont dénoncé dans une tribune au quotidien Le Monde, sa venue à Paris, le 13 novembre, pour participer à un gala de soutien à Israël organisé par plusieurs personnalités d’extrême droite et animé par l’avocate franco-israélienne Nili Kupfer-Naouri. Cette dernière a toujours soutenu publiquement qu’il n’existe pas de population civile innocente à Gaza. Tout en prônant l’entrave de l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne bombardée quotidiennement par l’aviation israélienne! Bezalel Smotrich voulant poursuivre jusqu’en Cisjordanie occupée.

A cet égard, notons que le gala en question se tiendra dans un climat explosif à la veille du match de football France-Israël, jeudi prochain. Une rencontre jugée à haut risque par les autorités françaises après les violences qui ont émaillé, jeudi dernier dans la capitale hollandaise, un match opposant le club israélien Maccabi de Tel-Aviv à l’Ajax d’Amsterdam.

Raciste, suprématiste, colonialiste…

Le nom de l’illustre invité au gala de soutien à l’Etat hébreu? Bezalel Smotrich, ministre des Finances dans le gouvernement Netanyahou et, excusez de peu, gouverneur de la Cisjordanie occupée. Une personnalité publique qui se qualifie elle-même de raciste, suprémaciste, colonialiste, annexionniste et  révisionniste!

La preuve? Ce triste personnage, lui-même colon en Cisjordanie occupée, est le même qui, en 2017 déjà, « offrait » trois options possibles pour les Palestiniens : vivre sans droits sous occupation, quitter leur terre, ou se révolter et être éliminés!

Gravissime

Ainsi, lors de son intervention devant la Knesset, hier lundi 11 novembre, la coqueluche de l’extrême droite israélienne jeta une bombe médiatique en promettant l’annexion en 2025 par Israël des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, disant voir « une occasion dans le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis ».

D’autre part, il a affirmé que la « création d’un Etat palestinien mettrait en danger l’existence de l’Etat d’Israël ». Et que faire pour parer à ce « danger imminent » ? « La seule façon d’éliminer cette menace est d’appliquer la souveraineté israélienne sur les colonies de Judée et Samarie », a-t-il martelé en employant un terme biblique pour designer la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et jugé illégal par l’ONU au regard du droit international où 490 000 Israéliens occupent violemment les lieux au milieu de 3 millions de Palestiniens.

Bezalel Smotrich a également affirmé que 2025 sera « l’année de la souveraineté en Judée et Samarie ». Il a ainsi annoncé qu’il avait donné instruction à l’administration de s’organiser « pour préparer l’infrastructure nécessaire à l’application de la souveraineté israélienne sur les colonies de Cisjordanie ».

Trump  attendu comme le Messie

« Je n’ai aucun doute que le président Trump, qui a fait preuve de courage et de détermination dans ses décisions au cours de son premier mandat, soutiendra l’Etat d’Israël dans cette démarche », a-t-il ajouté.

N’a-t-il pas raison de se réjouir du retour du magnat de l’immobilier à la Maison Blanche? Sachant  que lors de son premier mandat, Donald Trump, un ami indéfectible de l’Etat hébreu, aura multiplié les gestes en faveur d’Israël en déplaçant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. De même qu’en reconnaissant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan syrien occupé et annexé. Et en parrainant les Accords d’Abraham qui avaient permis la normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, à savoir Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc.

Provocation

Soulignons enfin que, comble de provocation, la déclaration choc du ministre israélien des Finances intervient le même jour où un sommet conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique s’est tenu en Arabie saoudite. Lequel a appelé Israël à se retirer totalement des territoires arabes occupés depuis 1967 pour parvenir à « une paix régionale globale ». Tout en revendiquant l’unité de tous les territoires palestiniens – bande de Gaza et Cisjordanie occupée – au sein d’un Etat palestinien, dont la capitale doit être Jérusalem-Est, occupée par Israël.

Pour sa part, dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères palestinien a condamné dans les termes « les plus forts » les propos de Bezalel Smotrich. Il les qualifie de symptomatiques d’un « colonialisme raciste par excellence » et d’un « mépris répété du droit international » encouragé par « l’échec international à faire appliquer les résolutions des Nation unies relative à la question palestinienne ».

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Trump : une élection contre la mondialisation

La victoire de Trump à l’élection présidentielle américaine est aussi celle de l’isolationnisme et du protectionnisme. Le discours de campagne du président élu s’est focalisé sur la lutte contre l’immigration et sur la nécessité de plus taxer les produits étrangers importés. Le slogan trumpiste « America first » s’inscrit dans un mouvement plus global remettant en cause la mondialisation et valorisant le retour des frontières contre la libre circulation des personnes et des marchandises.

 

De la crise financière de 2008 à la guerre en Ukraine en passant par le « Brexit », l’élection de Donald Trump et les crises sociales dans le « Sud global » (creusant les inégalités entre pays riches et pays pauvres), le discours sur la « mondialisation heureuse » est battu en brèche.

La remise en cause de la mondialisation

D’une part, la mondialisation, jusque-là considérée comme une force d’harmonisation et de pacification planétaire, est porteuse de fragmentation et de conflictualité, du fait de la montée en puissance de la Chine et autres grands pays émergents qu’elle favorisait; ainsi que des réactions identitaires et réactionnaires qu’elle provoquait un peu partout dans le monde.

D’autre part, la perspective d’une prospérité généralisée, d’un borderless world et d’un marché mondial régi par une « concurrence libre et non faussée », n’est plus à l’ordre du jour.

Dans le monde occidental, la confiance dans le modèle du libre-échange a perdu de son attractivité face à la fragilisation des classes populaires/moyennes par la fermeture d’usines, la destruction d’emplois et le creusement des inégalités. La mondialisation est de plus en plus perçue par les opinions publiques occidentales comme une source de risque et de vulnérabilité.

 

D’autre part, la perspective d’une prospérité généralisée, d’un borderless world et d’un marché mondial régi par une « concurrence libre et non faussée », n’est plus à l’ordre du jour.

 

La pandémie de Covid-19 (avec la dépendance aux masques et aux médicaments « made in China ») a servi de révélateur. Et la guerre en Ukraine (et ses conséquences sur les marchés des énergies et des céréales) a confirmé l’enjeu clé de la sécurité des chaînes mondiales de production et d’approvisionnement.

Partant, un souverainisme politique et économique se diffuse et affecte l’ordre international libéral établi en 1945. Le découplage et la réindustrialisation ont fait irruption dans les débats stratégiques, avec en toile de fond la résurgence du thème de la souveraineté (alimentaire, industrielle, technologique, etc.) et des pratiques protectionnistes.

Un mouvement de démondialisation

Un mouvement de « démondialisation » (conjuguant mesures protectionnistes et plans de subventions massives) prend forme. Même si l’idée doit être nuancée et relativisée, les fondements de la mondialisation sont mis en cause depuis la crise financière de 2008, mais également la première présidence Trump et la pandémie de Covid-19. Le retour des nations et du nationalisme, le néo-nationalisme en vogue (y compris dans les démocraties occidentales) se traduit par une défiance à l’endroit du multilatéralisme (institutionnel et normatif) et du libre-échange.

La vague protectionniste occidentale actuelle a des causes multiples. Elles vont de la crise financière de 2008-2009 à la prise de conscience post-Covid des vulnérabilités de certaines chaînes de valeur dans des secteurs stratégiques. S’y ajoutent les exigences de la bataille climatique et, pour les Etats-Unis, la rivalité avec la Chine dans les technologies de l’avenir.

 

Le retour des nations et du nationalisme, le néo-nationalisme en vogue (y compris dans les démocraties occidentales) se traduit par une défiance à l’endroit du multilatéralisme (institutionnel et normatif) et du libre-échange.

 

Enfin, ce moment protectionniste est aussi une réponse occidentale à la politique économique de Pékin. Aux dépens de la consommation intérieure, la Chine fonde sa croissance sur un blitz à l’exportation – un assaut planifié et survitaminé aux subventions publiques. « Concurrence déloyale », disent les Américains, qui répliquent. Tarifs douaniers sur nombre d’importations chinoises (100 % sur les véhicules électriques). Embargo sur une partie du high-tech américain à destination de la Chine.

La montée du protectionnisme occidental, doublée d’une baisse tendancielle de l’aide internationale, frappe les plus pauvres en Afrique, en Asie, en Amérique latine. Un tournant unilatéraliste et protectionniste susceptible de nourrir une guerre commerciale entre la Chine, les Etats-Unis et l’Europe, et d’exacerber les tensions internationales, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine…

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