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Pour les Évangéliques, Dieu est derrière le retour au pouvoir de Donald Trump!

Les chrétiens évangéliques américains (chaque peuple a ses intégristes) jubilent. Leur candidat a gagné. Pour eux, Dieu est derrière la victoire de Donald Trump et la défaite de Kamala Harris qu’ils considèrent comme guidée par «les forces sataniques». Ils estiment que Dieu a sauvé l’Amérique de la destruction et leur a donné une seconde chance. 

Imed Bahri

Le journal britannique The Times a publié une enquête où l’auteure, Fiona Hamilton, revient sur la place de la foi et précisément celle des Évangéliques lors de la dernière élection présidentielle américaine. Elle rappelle que Donald Trump, lors de la Convention nationale républicaine à Milwaukee dans le Wisconsin, qui a débuté deux jours seulement après qu’il ait survécu à une tentative d’assassinat, avait levé le poing en signe de victoire. La conférence a été marquée par des discussions sur l’intervention divine en faveur de Trump avant même que ce dernier ne dise aux délégués: «Je ne suis pas censé être ici ce soir, je me tiens devant vous dans cette arène uniquement par la grâce de Dieu Tout-Puissant.»

Ce discours a galvanisé le vote chrétien évangélique avant qui a aidé à sa victoire aux élections et quatre mois plus tard, il émeut toujours Lauren Gleaton, qui a déclaré en essuyant ses larmes: «C’était très puissant! Je ne me souviens pas que Trump ait jamais parlé de Dieu auparavant. Nous pensions que c’était plutôt prophétique. Cela a eu un impact.»

Un mandat quasi-divin

Auparavant, Gleaton, 41 ans, mère de deux enfants et baptiste attachée aux prophéties de la droite chrétienne, ne pensait pas que Trump avait été élu par Dieu pour devenir président à deux reprises. Cela a changé. «Cela ne peut être nié. Il suffit de croire en Dieu et de lui faire confiance», a-t-elle déclaré. 

Angela Bean, 68 ans, membre de la First Baptist Church de Peachtree City qui fait partie de la Bible Belt de Géorgie, croit fermement que la réélection de Trump représente un mandat divin ainsi qu’un mandat électoral. Elle explique: «Dieu contrôle tout dans la vie. Il y a des prophètes contemporains qui ont prédit que Trump serait notre président au moment où ce pays avait le plus besoin de lui pour nous sortir de l’obscurité qui l’entoure. Cela a été prouvé. Quand ils prophétisent et que cela se réalise, que faites-vous sinon croire?»

Les chrétiens évangéliques blancs constituent depuis longtemps une base importante pour les dirigeants du Parti républicain mais Trump est le premier à être considéré comme une figure quasi religieuse. Pendant la campagne, des prédicateurs fanatiques motivés par la perspective d’influencer le programme présidentiel de Trump ont présenté sa mission comme juste et ont exhorté leurs partisans à voter pour lui.

Sa rivale, Kamala Harris, a été décrite comme étant guidée par des «forces sataniques» et sous l’influence de «l’esprit de Jézabel», une référence à la méchante reine biblique. Il faut dire que ses positions favorables à l’avortement n’ont guère arrangé son image au regard de ces intégristes religieux.  

Trump a exploité l’inquiétude de ces croyants conservateurs quant à l’élargissement des droits des transgenres par les démocrates et a joué sur son «travail historique pour protéger le fœtus», une référence à son rôle dans la nomination des juges de la Cour suprême qui ont voté pour annuler le droit fédéral à l’avortement en 2022.

La stratégie a fonctionné. Selon l’Associated Press, environ huit électeurs chrétiens évangéliques blancs sur dix -soit 20% de l’électorat total- ont voté pour Trump. C’est son socle électoral le plus solide. 

La question est maintenant de savoir comment cela affectera son agenda au Bureau Ovale.

Robert Jones, président et fondateur du Public Religion Research Institute, a déclaré que Trump avait réussi à forger une alliance improbable avec des chrétiens conservateurs blancs malgré ses multiples mariages, ses paiements à une star porno et ses accusations d’inconduite sexuelle et d’autres actes répréhensibles.

Jones a déclaré qu’il y avait peut-être peu de preuves que Trump partage leur foi mais cette association étroite façonne inévitablement sa politique.

«Plus largement, son slogan Make America Great Again (Rendre à l’Amérique sa grandeur) avec son mélange de griefs raciaux et de nostalgie d’une époque où les chrétiens blancs constituaient la majorité culturelle et politique incontestée du pays est fait sur mesure pour un groupe qui se considère comme privé de sa place divine en tant que peuple élu en Amérique qu’ils considèrent comme une terre promise pour les chrétiens blancs», a-t-il expliqué. 

Vers l’interdiction de l’avortement

Jusqu’à présent, on ne sait pas dans quelle mesure le zèle messianique de Trump pendant la campagne évoluera vers une politique caractérisée par une théologie ultra-conservatrice. Ses promesses de campagne incluent la résistance aux droits des transgenres, les politiques d’immigration restrictives et le droit de prier et de lire la Bible à l’école.

Parmi ses partisans les plus fervents se trouve Lance Wallnau, le célèbre évangéliste qui a affirmé avoir prédit la victoire de Trump des années plus tôt et a déclaré que «cela faisait  partie du plan de Dieu visant à inaugurer une nouvelle ère de domination chrétienne dans le monde (sic!)». Dutch Sheets, un apôtre autoproclamé, a salué la victoire de Trump dans le cadre du Troisième Grand Réveil, un réveil religieux qui aurait son origine dans les années 1850.

Jones évoque le Projet 2025, une feuille de route ultra-conservatrice pour la deuxième présidence de Trump. Même si ce dernier s’est distancié du document, celui-ci a été rédigé par des personnes appartenant à son entourage.

Jones pense que Trump est susceptible d’assouplir les restrictions sur la participation des églises aux campagnes politiques, de saper le système d’éducation publique laïque américain et d’éroder les programmes d’action positive entre autres choses. «Il y aura une pression énorme de la part des nationalistes chrétiens pour interdire l’avortement à l’échelle nationale et d’autres restrictions aux droits reproductifs», affirme-t-il. 

Après s’être vanté de la décision de 2022 sur l’avortement, Trump a fait marche arrière sur la question et a fait des déclarations contradictoires pendant la campagne, sentant peut-être le potentiel de réactions négatives de la part de sa base électorale féminine plus large. Sa position le jour du scrutin était que la question devait être laissée à chaque État pour déterminer sa politique.

À la First Baptist Church de Peachtree où se trouve une congrégation anti-avortement, l’affaire n’est pas passée inaperçue. Madison Sly, 25 ans, a déclaré que certains chrétiens avaient eu des difficultés à voter pour Trump parce qu’il n’était pas assez dur sur l’avortement. «Ce serait merveilleux si un président était élu qui croit tout ce que dit la Bible et tout ce que je défends en tant que chrétien. Mais en l’absence de cette personne, Trump était la meilleure alternative», a-t-elle ajouté. 

De nombreux membres d’Église soutiennent les politiques de Trump visant à réduire les impôts, à stimuler l’économie et à réduire l’immigration mais voient en fin de compte sa réélection comme une intervention de Dieu. Tom Hegan, 73 ans, détective à la retraite, a regardé à plusieurs reprises la vidéo de la fusillade en Pennsylvanie et a déclaré que le brusque tour de tête de Trump signifiant qu’il a été écorché par la balle était «un acte de Dieu». Il espère que Trump continuera à promouvoir des politiques chrétiennes conservatrices et des valeurs morales bibliques. Il ajoute: «J’ai lu la Bible d’un bout à l’autre et elle ne parle pas du fait que les hommes sont des femmes et que les femmes sont des hommes. Dieu a créé le mâle et la femelle. Il n’a rien créé de neutre. Ce n’est pas quelque chose de biblique.»

Joseph Smith, ingénieur en mécanique, a distribué un passage du Deutéronome qui met l’accent sur le choix entre le bien et le mal. Il a fait référence à Harris et à la «foule satanique» qui assistait à ses rassemblements électoraux. Il a déclaré: «Avorter un enfant est un sacrifice humain à Satan. Ceci est décrit dans la Bible. Trump, il est pro-vie. Dieu est dans le pays maintenant. Le résultat de nos élections aurait pu détruire ce pays. Dieu nous a donné une seconde chance.»

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Donald Trump déchire le roman national américain

L’intellectuel colombien Juan Gabriel Vázquez, écrivain, journaliste et traducteur, estime que la victoire de Donald Trump à la présidence reflète une crise d’identité aux États-Unis et donne l’espoir aux tyrans du monde entier qu’ils peuvent accéder au pouvoir s’ils réussissent à tromper leur peuple et à jouer sur leurs peurs et leurs aspirations.

Imed Bahri

L’écrivain considère dans son article publié par le journal espagnol El Pais que tous les pays fondent leur existence sur une sorte d’imagination qui peut être une identité unifiée transcendant les divisions comme «Liberté, Égalité et Fraternité» pour la France ou une histoire de l’ascension puis de la chute d’un empire ou encore un rêve ambitieux qui n’a jamais été réalisé concrètement. Cette imagination ou cet imaginaire est en quelque sorte le roman national du pays.

Parmi toutes les imaginations occidentales, celle américaine reste la plus folle car les États-Unis ont cherché depuis leur fondation à construire une identité unifiée dans l’une des sociétés humaines les plus diverses et ont promu leur expérience à travers une sorte de «rêve américain», de «lieu de rencontre des cultures» (melting pot) et de «la plus grande nation du monde», a souligné l’écrivain, ajoutant que tous les hommes politiques américains répètent ces phrases à plusieurs reprises et que les répéter est devenu une condition fondamentale pour accéder à toute position publique étant donné que l’identité américaine –contrairement à d’autres identités– se forme et se renouvelle constamment et dépend de la perception que les Américains ont d’eux-mêmes.

Dans le contexte de la compétition entre les candidats à la dernière élection présidentielle américaine pour savoir lequel d’entre eux exprime l’identité américaine, la candidate démocrate Kamala Harris a parlé dans l’un de ses discours de la différence entre sa vision et celle de Trump et a déclaré que son adversaire cherchait à diviser les citoyens et à semer la peur et qu’elle était là pour confirmer que cela ne représente pas la réalité de l’Amérique. 

Un récit de ressentiment, de vengeance et de haine

L’écrivain a souligné que la réponse est arrivée quelques jours plus tard avec 73 millions de voix en faveur de Donald Trump et une victoire républicaine au Sénat et même à la Chambre des représentants envoyant un message clair à Harris selon lequel Trump est celui qui exprime l’identité américaine à l’heure actuelle.

Vàsquez estime que la victoire de Trump reflète une crise d’identité aux États-Unis et il faudra peut-être de nombreuses années pour comprendre les raisons qui ont amené Trump de nouveau à la présidence considérant que la vérité indéniable est que ce dernier a réussi à formuler une vision basée sur le ressentiment, la vengeance et la haine et ce récit a rencontré un large écho auprès de millions d’électeurs.

La vision imaginaire promue par Trump n’était pas basée sur la restauration de l’ancienne gloire de l’Amérique mais plutôt sur la protection de la misérable réalité et sur l’idée qu’il existe un «ennemi intérieur menaçant les libertés des Américains» et que «les étrangers représentent une menace pour les valeurs de la société».

L’écrivain colombien a également souligné que la victoire de Trump aux élections présidentielles aux États-Unis envoie un message aux tyrans aspirant au pouvoir dans diverses parties du monde selon lequel les sociétés fragiles sont capables de croire n’importe quel gros mensonge, si tant est que celui qui le dise soit sans conscience.

Un dictateur pendant un jour

Selon l’écrivain, Trump considérait son retour au pouvoir comme une nécessité urgente pour échapper aux poursuites judiciaires et à la possibilité d’aller en prison, c’est pourquoi on s’attend à ce que l’une de ses premières décisions après son entrée en fonction soit de s’accorder une grâce à lui-même ce qu’il a exprimé dans une déclaration précédente disant qu’il sera un dictateur pendant un jour.

L’écrivain colombien a ajouté que les transgressions de Trump sont nombreuses et variées à un degré sans précédent dans l’histoire des présidents américains et qu’aucun autre président américain n’a atteint ce niveau de comportement controversé, ajoutant que ses adversaires ont annoncé à plusieurs reprises à chaque nouveau scandale que sa fin politique était proche mais ils se sont trompés à chaque fois.

Ce qui est plus dangereux c’est que Trump entend poursuivre ses jeux politiques. Après avoir réussi à véhiculer son récit terrifiant pour attirer les votes de ceux qui s’inquiètent des transformations économiques et sociales, il semble qu’il a encore besoin de poursuivre cette démarche afin de pouvoir consolider son pouvoir lors du deuxième mandat présidentiel.

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La victoire de Donald Trump est celle de Benjamin Netanyahu

Dans une lecture analytique du résultat de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024 préparée par Julian Borger, le journal britannique The Guardian affirme que la victoire du candidat républicain Donald Trump est synonyme de victoire pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le président élu américain voulait que la fin de la guerre à Gaza n’ait lieu qu’après son élection et son entrée en fonction en janvier 2025, alors que sa position sur le programme nucléaire iranien n’est pas claire. Aussi son retour à la Maison Blanche a-t-il des implications importantes pour le Moyen-Orient et est considéré avant tout comme une victoire pour Netanyahu qui n’a pas caché sa préférence pour le Républicain.

Imed Bahri

Dans un souci de ne pas s’aliéner le vote juif américain, l’administration de Joe Biden a reporté ses pressions sur Netanyahu jusqu’après les élections et ce malgré la frustration croissante à son égard sur plusieurs sujets comme l’empêchement de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, sa campagne contre les Nations Unies, son obstruction à un accord de cessez-le-feu et la libération des prisonniers et le soutien de son gouvernement aux colons de Cisjordanie.

Les progressistes du Parti démocrate ont pour leur part appelé Biden à utiliser ses cartes d’influence contre Israël au cours des 13 derniers mois. La colère suscitée par l’utilisation de bombes américaines pour détruire Gaza a provoqué une réaction dans l’État du Michigan qui abrite la plus grande population arabo-américaine des États-Unis, un facteur qui a contribué à la défaite de Kamala Harris.

Même si les États-Unis voulaient libérer leur influence au Moyen-Orient, cela ne serait pas efficace. Le mois dernier, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d’État Anthony Blinken ont écrit une lettre au gouvernement israélien fournissant des détails sur l’obstruction du gouvernement israélien aux efforts d’envoi de matériel humanitaire. La lettre fixait 30 jours à Israël pour revoir sa politique faute de quoi il serait confronté à une révision américaine de ses exportations d’armes vers ce pays. Ce choix a été fait après les élections afin que la chance des démocrates n’en soit pas affectée.

Les extrémistes israéliens sur un nuage

À la lumière des résultats des élections américaines, les menaces de l’administration Biden auront peu d’impact sur le gouvernement Netanyahu. Ce dernier attendra l’investiture de Trump le 20 janvier. Il est certain que la prochaine administration ne défendra pas l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa) puisque l’administration Trump a interrompu son financement en 2018 et que cette décision n’a été annulée que trois ans plus tard sous l’administration Biden.

Les Nations Unies et tous les efforts de secours seront également confrontés à des problèmes de financement dans la région.

Le retour de Trump supprime, par ailleurs, un obstacle majeur à l’annexion potentielle par Israël de certaines parties de Gaza et de la Cisjordanie. Le prochain président a montré qu’il ne se soucie pas du droit international ni des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu lorsqu’il s’agit d’Israël. N’oublions pas que son administration a reconnu la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan alors que le droit international considère qu’il s’agit d’un territoire syrien occupé.

On ne sait pas clairement qui dirigera la politique au Moyen-Orient dans la nouvelle administration Trump mais dans le groupe entourant le président élu se trouvent d’éminents partisans de la colonisation comme son gendre Jared Kushner qui a parlé du véritable potentiel immobilier de construction d’appartements sur la mer de Gaza. Il y a l’ancien ambassadeur en Israël David Friedman qui a postulé pour un nouveau poste dans la prochaine administration sous la forme d’un livre dans lequel il parlait du droit divin d’Israël à s’emparer de la Cisjordanie qu’il appelle la Judée Samarie. Souhait partagé par la première donatrice de Donald Trump, la milliardaire américano-israélienne Miriam Adelson. 

Le journal britannique a indiqué que le soutien et l’élan acquis par l’aile extrémiste du gouvernement israélien appelant au rattachement de la Cisjordanie constituent l’une des répercussions les plus évidentes sur le Moyen-Orient. Borger estime que le retour de Trump renforcera la position de Netanyahu dans son pays et augmentera probablement ses efforts visant à transformer Israël en un État illibéral. Netanyahu n’écoutera aucune voix à Washington lui demandant de modérer sa campagne visant à priver le système judiciaire de son indépendance.

Cependant, le retour à la Maison Blanche d’un allié de confiance de Netanyahu ne signifie pas qu’il aura les mains totalement libres. Contrairement à Biden, Trump ne craint pas que le Premier ministre israélien lui nuise politiquement dans son pays. Même si les nouvelles relations entre les États-Unis et Israël seront biaisées et que l’influence du nouveau président sera bien plus grande que celle de ses prédécesseurs.

Trump avait déjà clairement indiqué dans une lettre à Netanyahu au plus fort de la guerre à Gaza qu’il souhaitait que celle-ci se termine au moment où il prendrait ses fonctions le 20 janvier 2025. Évidemment, il accepterait une issue qui pencherait largement en faveur d’Israël y compris le contrôle militaire de la bande de Gaza. 

Le président sortant a également confirmé qu’il souhaitait un accord de cessez-le-feu au Liban si l’administration boiteuse de Biden ne parvient pas à un accord.

Seule incertitude, Netanyahu n’est pas sûr du soutien de Trump à sa priorité liée au dossier nucléaire iranien et à sa destruction. Tout conflit avec l’Iran peut impliquer les États-Unis et l’on sait que l’aversion pour les guerres étrangères est un élément essentiel de la politique étrangère du président élu. D’un autre côté, Netanyahu pourrait ne pas être en mesure de convaincre Trump de soutenir une attaque contre un pays qui, selon lui, prévoyait de l’assassiner.

L’Arabie saoudite se frotte les mains

Borger a souligné que l’Arabie saoudite est le deuxième vainqueur de la victoire de Trump car elle a investi massivement dans la famille Trump. Elle a désormais un allié fort à la Maison Blanche qui fera probablement pression en faveur d’un accord de normalisation saoudo-israélien qui serait ajouté aux Accords d’Abraham avec les autres États du Golfe.

Les responsables de l’administration Biden ont investi beaucoup de temps et d’énergie pour tenter de parvenir à un accord saoudo-israélien et soupçonnaient depuis le début que le prince héritier Mohammed Ben Salmane attendait Trump comme président pour le faire. Mais même pour le prince héritier, il ne sera pas facile de conclure un accord avec Netanyahu à un moment où Gaza est en train d’être détruite et où plus de 43 000 Palestiniens sont tués. Selon The Guardian, cette hésitation sera probablement temporaire et les forces croissantes de rapprochement entre certains États du Golfe, les États-Unis et Israël pourraient s’avérer plus fortes au cours des quatre prochaines années que les inquiétudes concernant le sort des Palestiniens.

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Donald Trump : le spectacle ne fait que commencer !  

Qui l’aurait cru ? Quatre ans après avoir connu la débâcle face à Joe Biden, Donald Trump est sorti vainqueur du duel qui l’a opposé, le 5 novembre 2024, à Kamala Harris, colistière de ce dernier à la précédente élection. En gagnant haut la main, il a fait encore mieux ce qu’avait prédit les sondages qu’il n’a pas fini de détromper.

Dr Abderrahmane Cherfouh

Soutenu par des milliardaires comme Elon Musk et Peter Thiel, qui avaient engagé des sommes colossales dans cette campagne électorale, et au-delà de sa victoire qui relève du miracle, Trump sera immortalisé comme le premier «criminel» à être réélu président des États-Unis.

On sait que depuis l’ère Busch fils, la fonction présidentielle américaine a perdu de sa superbe. Traîné plusieurs fois devant la justice américaine, Trump est toujours arrivé, malgré des faits avérés, à s’en échapper et en sortir indemne.

Multipliant les scandales depuis son avènement sur la scène publique, Trump n’est pas seulement un politique c’est d’abord un homme d’affaires touche à tout : immobilier, cinéma, communication… fonctions qui lui ont permis d’être propulsé sur les devants de la scène américaine et devenir une vedette incontestable du show-business à l’américaine.

Quand tout est permis

Il faut dire que le processus électoral américain et la démocratie américaine d’une façon générale laissent à désirer et se caractérisent souvent par des arrangements opportuns avec l’éthique et la morale. Pour engranger des voix et essayer de gagner une élection, les politiciens d’aujourd’hui n’hésitent pas à vendre leur âme au diable. N’importe quel diable. Il n’y a plus vraiment de règle à respecter, ni de principe à suivre loyalement.

À ce titre, le spectacle que nous ont offert Trump et Harris restera gravé à jamais dans la mémoire des Américains et de l’humanité tout entière comme l’une des campagnes électorales les plus ordurières, marquées par des dérapages verbaux et des échanges d’insultes, au déshonneur des deux auteurs.

Depuis l’avènement des réseaux sociaux et de la prééminence du rôle de l’image, il n’y a de la place que pour les menteurs, les fourbes, les opportunistes ,les égocentristes, les escrocs, les cas pathologiques et les suprémacistes à l’image de Trump qui a réussi à en faire son terrain de jeu pour engranger argent, soutiens politiques et voix des électeurs, même parmi ses supposés adversaires.

Par ailleurs, la banalisation des idées xénophobes est un phénomène qui tend à se généraliser dans un pays qui se veut la référence et le modèle à suivre en matière de démocratie. Trump a en effet été réélu pour ses idées populistes, racistes et nauséabondes et il est vu de plus en plus comme un héros du franc-parler et un ennemi du système, lui qui est le fruit même de l’establishment dans ce qu’il a de plus détestable.

Un homme qui inquiète

En tout état de cause, ce qui se passe actuellement aux États-Unis dépasse la raison et défie la logique. La réélection de Trump en dépit de tout bon sens et sa fulgurante percée sur la scène américaine et mondiale vont constituer un tournant dans les équilibres géostratégiques mondiaux, suscitant l’inquiétude dans plusieurs capitales, tant l’homme paraît imprévisible, versatile et ne reculant devant aucun excès.

L’inquiétude vient de la légitimation électorale des discours racistes qui foisonnent partout dans le monde et des perspectives d’aggravation de la situation en Proche-Orient, où se poursuit le génocide du peuple palestinien, et en Europe, avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, pour ne citer que ces deux zones de tension. Elle vient aussi, et surtout, du caractère instable du nouveau président de la première puissance mondiale, qui a une grande responsabilité dans la gestion des affaires du monde. Espérons qu’après avoir fermé la parenthèse de la campagne électorale, il retrouvera une posture plus adaptée à sa fonction. Mais là aussi, on ose à peine l’espérer…

 * Médecin algérien basé au Canada.  

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Avec Trump, l’Amérique fait le choix de l’ignorance, de la xénophobie et de l’outrance

La première puissance mondiale qui porte au pouvoir une seconde fois un personnage aussi controversé que Donald Trump (affairiste véreux sans scrupule, outrancier et vulgaire mais également misogyne, raciste et islamophobe), ça en dit long sur le piteux état de ce pays et surtout sur le niveau pitoyable d’une grande frange de la population américaine où l’ignorance, l’inculture et le racisme décomplexé et désinhibé n’ont jamais été aussi forts.

Chedly Mamoghli *

À part son électorat traditionnel qui voit en lui le dernier rempart de la suprémacie blanche, Donald Trump a bénéficié du soutien des Arabes américains dont beaucoup se sont fixé pour mission de faire battre Kamala Harris soit en boycottant les élections soit en votant pour Trump.

Ils font semblant d’oublier que Trump a reconnu Jérusalem comme capitale unique et indivisible d’Israël et la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan et qu’il a monté les Accords d’Abraham pour liquider la cause palestinienne.

Ils font aussi semblant d’oublier le Muslim Ban pris par Trump dès son entrée en fonction en 2017 qui avait interdit l’entrée aux États-Unis des citoyens de plusieurs pays musulmans et qui n’a été abrogé que par l’administration démocrate en 2021.

Le Républicain a également bénéficié du vote de beaucoup d’hommes afro-américains qui ont exprimé clairement qu’ils ne voulaient pas de femme présidente (Ont-ils oublié George Floyd et les autres crimes raciaux ayant visé leur communauté sous Trump?). Voir l’État de Géorgie (où la population est majoritairement afro-américaine) voter majoritairement pour Trump est déconcertant et très décevant.

Les démocrates ont aussi leur part de responsabilité. Depuis longtemps, ils ont fortement négligé et abandonné les États de l’intérieur et du sud rendant donc à chaque fois leur victoire plus difficile.

Netanyahu laisse éclater sa grande joie

Le génocidaire israélien Benjamin Netanyahu qui a misé depuis plus d’une année sur la prolongation de la guerre pour se maintenir au pouvoir jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Trump est parvenu à ses fins et a d’ailleurs laissé éclater sa grande joie aujourd’hui de voir son ami américain revenir au pouvoir. Il convient de rappeler qu’il lui a promis qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu avant la tenue des élections ce qui a été rapporté par le journal israélien Haaretz ainsi que des médias américains.

Sincèrement, solidarité avec les femmes américaines qui vont voir le droit à l’avortement interdit à l’échelle fédérale déjà qu’il l’est dans beaucoup d’États fédérés et qu’il a été rendu difficile dans les autres. J. D. Vance, celui qui sera vice-président de Donald Trump, a déclaré que même en cas de viol et d’inceste, il fallait interdire l’avortement.

C’est aussi la fin de l’idée de la nation bâtie sur la migration et sa capacité d’absorber les différentes migrations. Trump a promis à ses électeurs de lancer la chasse aux migrants qu’il n’a cessé d’insulter et de vouer aux gémonies les qualifiant d’«animaux qui empoisonnent le sang de notre pays».

Vraiment bonne chance aux migrants qui vont subir la haine et la violence de Trump et de ses groupies et aux minorités ethniques.

* Juriste.

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Trump revendique la victoire et promet un «mandat puissant»

Le candidat républicain Donald Trump a revendiqué la victoire à la présidentielle de 2024 après que Fox News ait indiqué dans ses prévisions qu’il avait battu la démocrate Kamala Harris, ce qui annonce un retour politique époustouflant quatre ans après son départ de la Maison Blanche.

«L’Amérique nous a donné un mandat puissant et sans précédent», a-t-il déclaré, ce mercredi 6 novembre 2024, devant une foule en de partisans au Palm Beach County Convention Center, flanqué de son colistier à la vice-présidence, le sénateur JD Vance, de dirigeants républicains et de membres de la famille de Trump.

«Nous allons atteindre de nouveaux sommets, gagner en importance, guérir notre pays, prendre soin de notre pays qui a besoin d’aide. Nous allons tout réparer, régler tous les problèmes», a-t-il promis, sur un nuage.

Les Américains d’origine arabe qui ont voté pour lui, croyant ainsi punir les Démocrates pour leur soutien inconditionnel à Israël dans la guerre contre Gaza et le Liban, auront quatre longues années pour sortir du cauchemar et regretter leur vote stupide.

I. B.

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Donald Trump revendique la victoire face à Kamala Harris

Donald Trump revendique la victoire face à Kamala Harris

L’ancien président républicain Donald Trump a revendiqué mercredi la victoire à l’élection présidentielle américaine, signant ainsi un retour spectaculaire à la Maison blanche. Le candidat républicain a remporté 266 grands électeurs, devançant largement sa rivale démocrate, la vice-présidente sortante Kamala Harris, créditée de 194 grands électeurs selon les projections d’Edison research. Pour être élu, un […]

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Les ultras de Trump se préparent pour l’après 5 novembre

The Times a publié une enquête de Charlotte MacDonald-Gibson dans laquelle la correspondante du journal britannique à Washington explique que l’extrême droite américaine s’est éclipsée sciemment de la scène publique tout en tentant d’exploiter les revendications locales pour élargir sa base de soutien et en se préparant aux troubles à venir si les résultats des élections de la semaine prochaine ne sont pas favorables au candidat républicain Donald Trump ou sont contestés. Le journal cite des analystes qui affirment que l’extrême droite tente de semer la division et de multiplier ses éléments.

Imed Bahri

Les services de renseignement américains ont prévenu que les extrémistes influencés par les théories du complot resteraient une menace pour les États-Unis jusqu’au jour de l’investiture du nouveau président ou de la nouvelle présidente. 

Le Projet mondial contre la haine et l’extrémisme a observé cette semaine une augmentation des discours violents liés aux élections en ligne qui peut être comparée à la même période en 2020. Le journal a rappelé que des incidents violents ont eu lieu cette semaine ainsi que l’incendie d’urnes dans l’Oregon et à Washington, deux États de l’ouest bordant le Pacifique. 

Bien que le motif reste inconnu, cela a souligné la possibilité que les divisions politiques pourraient devenir violentes autour des élections de mardi prochain.

Les extrémistes échaudés par les procès

Le Times souligne qu’un certain nombre de groupes extrémistes jouent le jeu du long terme, dissimulent leurs intentions et s’efforcent en même temps de construire une base de soutien populaire afin de la libérer en cas de désaccord sur les résultats des élections.

«Ils ne disent pas: ‘‘Hé, nous sommes des néo-nazis’’. Ils disent plutôt: ‘‘Nous essayons d’aider les communautés locales. Ils essaient de gagner en légitimité, de gagner le respect puis de se radicaliser davantage, de recruter davantage et de renforcer leurs rangs», a déclaré John Lewis, chercheur au programme sur l’extrémisme de l’Université George Washington

Paradoxalement, les données sur les activités extrémistes en Amérique révèlent des résultats encourageants. Dans un rapport préparé par Armed Conflict Location and Incident Data, publié en septembre, il a été constaté que le nombre d’incidents de violence politique impliquant des extrémistes est inférieur à celui enregistré au cours de la même période lors des élections de 2020. Ceci s’explique en partie par les poursuites et les condamnations de centaines d’extrémistes pour le rôle qu’ils ont joué dans le conflit du 6 janvier 2021, au cours duquel les partisans extrémistes de l’ancien président Donald Trump ont pris d’assaut le Congrès.

Les procès ont laissé des groupes extrémistes tels que les Proud Boys et les Oath Keepers fragmentés, sans chef et craignant d’être infiltrés par des agents du FBI.

En même temps, les groupes de gauche et le camp antifasciste n’ont pas organisé de manifestations provoquant une réaction des extrémistes comme les manifestations du mouvement Black Lives Matter Too. Le mouvement de protestation pro-Palestine et pro-Gaza a conduit à une sorte de réaction négative mais pas à la hauteur de la norme enregistrée avant les élections de 2020.

Les troubles pour déstabiliser la société

Un examen plus attentif des tactiques récentes des groupes d’extrême droite dans l’Ohio et dans les États touchés par les récents ouragans donne l’image d’un mouvement devenu plus apte à identifier et à exploiter les griefs locaux, à grossir ses rangs et à renforcer ses messages.

Un autre facteur explique le silence des groupes d’extrême droite: nombre d’entre eux adoptent des objectifs différents et disparates. Des mouvements tels que les néo-fascistes Proud Boys soutiennent ouvertement Donald Trump tandis que des groupes suprémacistes blancs s’efforcent d’accélérer l’effondrement de la société. D’un autre côté, des groupes néo-nazis tels que la Tribu du Sang (Blood Tribe) œuvrent à la création d’États-nations fondés sur la suprématie blanche.

Bien que les objectifs des groupes d’extrême droite diffèrent, leurs méthodes pour atteindre leurs objectifs sont cohérentes en termes d’incitation aux troubles et à la violence pour déstabiliser la société.

Cependant, la sédition du 6 janvier 2021 a révélé à ces groupes les dangers d’une incitation politique ouverte et de nombreux groupes se sont donc tournés vers des activités à petite échelle telles que des sit-in anti-gay en particulier dans les communautés où ils estimaient que leur message était accepté et résonnait.

Paul Becker, professeur de sociologie à l’Université de Dayton dans l’Ohio, affirme que son État, avec une forte proportion de travailleurs blancs aliénés par l’effondrement de l’industrialisation et l’immigration croissante, est un terrain de recrutement fertile. «Quand ils voient des individus qui se sentent économiquement ou socialement en retard, ils deviennent toujours des cibles de recrutement potentielles», a déclaré Baker.

Judd Erlewine, étudiant de la ville de Springfield dans l’Ohio, affirme qu’il en a assez de voir sa ville devenir un laboratoire pour les extrémistes d’extrême droite. «Je pense que nous avons actuellement quatre groupes antisémites différents à Springfield, dont le Ku Klux Kla. Tous ces groupes ont aggravé la situation», a-t-il déclaré.

Préparer les guerres raciales à venir

Le 10 août, des membres de Blood Tribe ont défilé dans les rues de Springfield en brandissant des croix gammées. Le 27 août, l’un des chefs du groupe néo-nazi a parlé pendant environ une minute lors d’une réunion de la commission municipale avant que le maire Rob Rowe ne demande à la police de l’expulser.

Les Proud Boys ont défilé dans la ville début septembre. Une semaine plus tard, le 10 septembre, Trump a profité du débat télévisé contre Kamala Harris pour affirmer que «les migrants de Springfield mangent les animaux de compagnie des gens qui y vivent», amplifiant ainsi un message qu’un groupe néo-nazi a contribué à diffuser.

Christopher Ballhaus, le chef de Blood Tribe, y a vu une validation de leur stratégie: «Voilà à quoi ressemble le véritable pouvoir», a-t-il déclaré à ses partisans sur Telegram.

«L’aspect le plus troublant est que ces griefs auxquels ces petites cellules locales hyper puissantes de groupes extrémistes répondent ont un attrait généralisé et une traction massive», a déclaré le chercheur Lewis.

Le Times affirme que cette focalisation sur le niveau local rend difficile le suivi de leurs activités tout comme la méthode croissante de dissimulation des idéologies. Par exemple, les clubs d’activisme et les gymnases d’arts martiaux sont une couverture pour former de jeunes hommes blancs à devenir des guerriers dans la guerre raciale à venir, a déclaré Pasha Dashtgard, directeur de recherche au Laboratoire de recherche sur la polarisation, l’extrémisme et l’innovation de l’Université américaine.

«Mais ce qu’ils font, sous couvert d’exercice, de discipline et de forme physique, c’est une façon de baisser la résonnance de l’antisémitisme, de la propagande et des théories du complot», a-t-il déclaré.

Pendant ce temps, la désinformation se propage sur des plateformes comme X et Facebook alors que les efforts des sociétés de médias sociaux pour contrôler les discours de haine ont étrangement diminué.

À la suite des ouragans Helen et Milton, les théories du complot sur les intentions de la Fema (l’agence fédérale de gestion des situations d’urgence) ont conduit à des menaces généralisées contre les travailleurs qui tentaient de fournir de l’aide. Les groupes extrémistes ont une fois de plus démontré à quel point ils sont capables d’exploiter rapidement les revendications locales. Patriot Front, l’un des groupes nationalistes suprémacistes blancs les plus actifs, a publié des vidéos de ses membres aidant et abattant des arbres en Caroline du Nord et critiquant l’inaction du gouvernement.

Certains récits, tels que le prétendu autoritarisme gouvernemental, étaient un moyen de mobiliser la communauté au sens large au-delà des membres des milices, explique Amy Cotter, directrice de recherche au Centre sur le terrorisme, l’extrémisme et la lutte contre le terrorisme du Middlebury Institute. «Si quelque chose se produit dans la communauté locale et équivaut à une sorte d’action, il est alors facile pour un individu ou une milice de tirer parti de ces idées et tactiques qui existent déjà dans la communauté au sens large et de motiver les gens à agir», a-t-elle déclaré.

Les chercheurs en extrémisme sont particulièrement préoccupés par le fait que les tempêtes soient si proches d’une élection qui a déjà vu deux attentats contre la vie de Trump, un record de menaces contre les travailleurs électoraux et des signaux de la campagne Trump selon lesquels il pourrait ne pas accepter le résultat. «Lorsque la température devient aussi élevée, les choses commencent à brûler», a déclaré Lewis.

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Elections américaines : Trump a le vent en poupe

Dernière ligne droite avant le sprint final pour les deux candidats à la Maison blanche, Donald Trump et Kamala Harris. Dans les sondages, c’est toujours le coude-à-coude, mais à mesure que la date fatidique du 5 novembre 2024 approche, Trump semble avoir le vent en poupe.

Dr Abderrahmane Cherfouh *

La question qui mérite d’être posée est la suivante : Trump va-t-il réussir son pari fou de se faire élire président des États-Unis pour la deuxième fois et revenir à la Maison  blanche qu’il avait quittée par la petite porte le soir du 3 novembre 2020, après l’annonce de sa défaite électorale face à Joe Biden ?

Ce jour-là, les électeurs américains avaient renvoyé Trump à ses chimères. Fou de rage pour avoir été battu d’un cheveu, ce dernier avait accusé l’administration Biden d’avoir truqué les élections et incité ses partisans à se lancer, le 6 janvier 2021, à l’assaut du Capitole, siège du Congrès.

Ce jour-là, le monde, incrédule, découvrait avec stupéfaction que Trump était un mauvais perdant et capable de tout, et surtout du pire. Pris dans les mailles de la justice qui l’accuse d’avoir «commis des délits» pour rester au pouvoir, il a été inculpé de 91 chefs d’accusation, mais il a continué à plaider non-coupable et à nier avoir commis des actes répréhensibles.

Malgré tous ses tracas judiciaires, Trump ne s’est pas avoué vaincu, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, il a continué à foncer, tambour battant, vers la Maison blanche qu’il compte reconquérir pour dominer le monde de nouveau.

Avec une force incroyable et sans renier la suffisance et l’arrogance qu’on lui connaît, il se bat aujourd’hui avec rage comme une bête blessée. Il a toujours soif de gouverner, d’afficher sa puissance et de dominer ses adversaires.

L’autre hypothèse, à savoir un échec dans la course à la présidence, portera un coup dur à son égo démesuré, puisqu’il sera obligé de s’éclipser et reprendre le chemin des tribunaux. Mais son empreinte restera, ainsi que ses phrases assassines, lui qui, entre autres excès de langage, a qualifié les pays africains et Haïti de «pays de merde».

Toujours est-il que Trump est encore là, ne fut-ce que pour quelques jours, au cœur de l’actualité américaine et mondiale. Venu à la politique par soif de pouvoir, égocentrisme et opportunisme, il a fini par grimper tous les paliers et occuper le sommet de la hiérarchie en tant que président de la première puissance mondiale. Il est le pur produit des médias qu’il a toujours su utiliser, manipuler et insulter. La presse a souvent fait son chou gras des scandales qu’il ne cessait de provoquer. Des tonnes de littérature lui ont été consacrées, plus ou moins favorables, plus ou moins critiques, mais qui n’ont cessé de le mettre sur un piédestal, quelles que soient leurs orientations politiques. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, on le sert toujours. Il en est souvent ainsi de tous les leaders populistes.

Trump va probablement sortir victorieux de son duel avec Harris qui a démontré, au fil des jours, son incapacité à se hisser au niveau du poste qu’elle brigue à la tête de la première puissance mondiale.

S’il est élu, que fera-t-il ? Il mettra fin à la guerre en Ukraine, comme il l’a souvent laissé entendre. Au Proche Orient, il aura sûrement à cœur de voler au secours d’Israël. Défenseur acharné de la supériorité de la race blanche qu’il considère d’essence supérieure par rapport aux autres races humaines auxquels il voue une haine obsessionnelle, il n’a que mépris pour les pauvres et les immigrés. Harris, qui l’a traité de fasciste, ne s’est sans doute pas trompée sur son compte. Car il coche toutes les cases du fanfaron fasciste dans ce qu’il a de plus abject.  

Ami inconditionnel de l’État génocidaire d’Israël, Trump est fortement influencé par l’un des plus fervents défenseurs du sionisme, son gendre Jared Kushner, devenu son principal conseiller et l’architecte en chef des accords d’Abraham établissant des relations diplomatiques entre Israël, et plusieurs pays arabes : Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc et Soudan, en attendant le tour de l’Arabie Saoudite et d’autres qui sont déjà sur les rangs.

Aux Arabes, qui ont trahi la cause palestinienne, Trump ne fera aucune concession. Il sait qu’ils sont prêts à se prosterner à ses pieds, tant que son administration ne leur demandera pas de respecter les droits de l’homme et les libertés individuelles.  

* Médecin algérien basé au Canada.

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Elections américaines : Ce qui fait fuir les Arabo-musulmans de Kamala Harris ?

Moins d’une semaine nous sépare de la très attendue élection présidentielle américaine. C’est la dernière ligne droite et le monde retient son souffle. Alors que Donald Trump a été au Michigan la semaine dernière et y a rencontré la communauté arabe et musulmane, Kamala Harris s’y est rendu dimanche et lundi. L’écart se rétrécit entre les deux candidats au sein de cette communauté au Michigan. La candidate démocrate ne devance désormais plus le républicain que de 0,4%. Gaza y est pour beaucoup mais pas seulement, les questions sociétales et le poids de l’idéologie woke* font fuir l’électorat arabe et musulman. 

Imed Bahri

D’après l’enquête du magazine britannique The Economist, la guerre à Gaza n’est pas la seule raison qui pousse les musulmans et les Arabes américains à abandonner les démocrates. Dans le Michigan où la candidate démocrate Kamala Harris est en avance de moins d’un point sur le candidat républicain Donald Trump, les résultats de cet État feront la différence. 

Lors des conférences de presse tenues le 27 octobre dans les locaux de la Chambre de commerce arabo-américaine à Dearborn, dans la banlieue de Détroit, l’ambiance était inconfortable. D’un côté de la table du conseil d’administration, devant une foule de caméras et de microphones, étaient assis une douzaine d’hommes et de femmes qui pèsent lourd dans les cercles arabo-américains. Ils ont pris la parole à tour de rôle et chacun a expliqué comment ils étaient directement touchés par la guerre au Moyen-Orient, comment ils se sentaient déçus et trahis par le président Joe Biden et comment, malgré tout cela, ils voteraient pour Kamala Harris.

La colère est mauvaise conseillère

James Zogby, le deuxième orateur et fondateur de l’Arab American Institute, a déclaré: «J’ai entendu des gens dans ma communauté parler de punir les démocrates à cause de cette guerre» avant d’ajouter: «Ils ne puniront pas les démocrates, ils puniront les migrants et ils puniront des innocents.» Il a terminé son discours par un plaidoyer: «Ne vous contentez pas de punir le pays, le monde, vos enfants et vos petits-enfants parce que vous ressentez de la colère.»

Pendant qu’ils parlaient, une petite foule brandissant le drapeau palestinien s’est rassemblée à l’extérieur, suggérant qu’elle fera exactement cela à savoir punir les démocrates. Ils ont scandé: «Ceux à l’intérieur sont des traîtres et approuvent notre génocide». Ils ont ensuite qualifié les participants à la réunion d’agents du sionisme. Selon Jenine Yassin, l’une des manifestants, la seule différence entre Harris et Trump est la rapidité avec laquelle chacun d’eux accepte le meurtre de tous les Palestiniens. Elle a dit que les deux étaient terribles mais elle pensait que Trump était au moins franc dans son mépris de la question palestinienne.

Le magazine note que le Michigan est l’un des États bascules où les sondages suggèrent que Harris a la plus faible avance jamais enregistrée par les démocrates, seulement 0,4%. Selon le Bureau national des statistiques, 310 000 personnes déclarent être originaires du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord dans cet État soit environ 3% de sa population totale. Par conséquent, gagner les voix des électeurs arabes pourrait donner à Trump la victoire aux élections.

Le 26 octobre, l’ancien président est apparu lors d’un rassemblement à Novi, une banlieue de Détroit, et à ses côtés se trouvaient 21 dirigeants des communautés musulmane et arabe (tous des hommes), après avoir été soutenu par les maires de Dearborn Heights, une banlieue à forte densité arabe proche de Dearborn et de Hamtermack, une enclave de Détroit dirigée par un conseil municipal entièrement musulman. Un orateur a déclaré que «Trump parviendrait à établir la paix»

Cela n’est peut-être pas le cas car selon le sénateur républicain Lindsey Graham, Trump a déclaré au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’il était étonné par les récentes opérations militaires de l’armée israélienne et qu’il en voulait davantage. L’ancien président a appelé Netanyahu à «finir le travail», tel est le terme qu’il a utilisé. Tout cela n’a pas empêché certains Arabes américains du Michigan de donner leur voix à Trump. Rania Batriq, une militante palestino-américaine et démocrate qui a déjà travaillé dans la campagne de 2016 du candidat Bernie Sanders et qui est une partisane réticente de la campagne Harris, a déclaré que les Arabo-Américains qui soutiennent Trump savent que ses promesses de parvenir à la paix sont «un grand, un gros mensonge» mais elle craint qu’ils s’en moquent car ils sont très en colère contre Biden et Harris.

Un certain nombre d’entre eux ont d’abord exprimé la sympathie et la chaleur de Harris, mais ils ont été déçus que la vice-présidente ne se soit pas distanciée du discours de Biden après être devenue la candidate du parti.

Pour The Economist, il y a des raisons de croire que peu de musulmans seraient attirés par Trump même sans la guerre et que l’effusion de sang à Gaza et au Liban ne fournit qu’une excuse.

Un moment charnière pour les Démocrates

Lors d’un appel téléphonique organisé par la campagne Trump le 21 octobre, le maire de Hamtramck, Amer Ghaleb, n’a pas du tout évoqué la guerre à Gaza. L’un des imams présents a considéré que si Harris gagne: «Les garçons deviendront des filles et les filles deviendront des garçons».

Melissa Gilchrist, résidente de Hamtramck, dit qu’elle pense que le soutien de Ghalib à Trump a davantage à voir avec la politique locale. Il y a un an, elle était à l’avant-garde d’une protestation contre Ghalib après qu’il ait retiré le drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBTQ de la mairie. Elle affirme que le maire et ses acolytes sont plus conservateurs sur les questions sociétales que le Parti démocrate. Le soutien du maire à Trump est une piqûre pour ses détracteurs locaux.

Dans un sondage mené par l’Institut arabo-américain au début de ce mois, il a été constaté que les Arabes américains étaient divisés à parts égales entre les candidats. Également, des Américains arabes et musulmans ont peut-être décidé de s’abstenir de participer aux élections ou de voter pour un candidat tiers. Une campagne les encourageant à le faire, intitulée «Abandonner Harris», les a appelés à voter pour la candidate du Parti vert, Jill Stein.

Hassan Abdel Salam, le fondateur de cette campagne, dit espérer que Mme Harris perdra de peu les élections dans le Michigan ce qui inciterait les démocrates à changer de position et à s’engager et désigner un candidat qui s’engage pour une politique plus ferme envers Israël. «Nous voulons écrire l’Histoire et que nos arrière-petits-enfants se souviennent de nous pour toujours», espère-t-il.

En définitive les États-Unis vivent un moment charnière où les deux camps se sont radicalisés. Entre les suprémacistes blancs qui font bloc derrière Trump en qui ils voient un sauveur contre l’immigration qu’ils voient comme une menace qui fera d’eux une minorité dans quelques décennies et qui voient également dans l’idéologie woke une menace identitaire qui ébranle les valeurs chrétiennes et d’un autre côté le camp démocrate est allé au-delà de son progressisme traditionnel pour épouser les thèses l’idéologie woke puissante au sein du parti démocrate.

Les musulmans se trouvent donc dans un dilemme cornélien car autant la question de Gaza est importante pour eux et ils savent que Trump est plus pro-israélien que Harris; cependant les musulmans, qu’ils soient attachés à la foi ou même non pratiquants, ont du mal à voter pour une candidate certes issue de la diversité mais qui défend le mariage homosexuel et dont l’idéologie woke ne cesse de monter en puissance dans sa formation politique.

La question du Moyen-Orient et principalement Gaza a son importance mais les thèmes sociétaux le sont tout autant et peuvent être le motif du divorce entre l’électorat arabo-musulman et le parti démocrate.

* Le terme anglo-américain woke («éveillé») désigne initialement le fait d’être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l’égalité raciale. En raison de son adoption croissante au-delà de ses origines afro-américaines, le terme est devenu un fourre-tout utilisé pour désigner et généralement critiquer des militantismes souvent centrés sur la défense des droits de groupes minoritaires et s’appuyant sur les idées de courants universitaires comme la critical race theory («théorie critique de la race») qui visent à promouvoir la justice sociale. Celles-ci incluent le mouvement Black Lives Matter et des formes connexes d’antiracisme, ainsi que des campagnes sur les questions relatives à la condition féminine (comme le mouvement #MeToo) et aux droits LGBT.

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Présidentielle américaine : la marionnette et le voyou

La campagne électorale pour l’élection présidentielle américaine du 5 novembre tire presque à sa fin. Il ne reste plus que quelques jours aux cinq candidats, Donald Trump, Kamala Harris, Jill Stein, Chase Oliver et Cornel West, et à leurs stratèges pour affûter leurs armes et peaufiner leur stratégie afin de convaincre les électeurs à voter pour eux. Face à Trump et Harris, les deux principaux favoris pour remporter cette élection, Stein, Oliver et West ne vont pas faire le poids. Ils vont récolter quelques miettes mais qui peuvent peser dans la balance le jour du décompte final vers Trump ou Harris.

Dr Abderrahmane Cherfouh *

Notons que les électeurs américains ont pour la deuxième fois la possibilité d’élire une femme et pour la première fois la possibilité d’élire un président pour le sauver des griffes de la justice ou d’envoyer l’ex-candidat devant les tribunaux et cette fois-ci les juges ne vont pas le rater pour les avoir menacés et pour avoir «recouru à des crimes» pour rester au pouvoir.

Ceci dit, le duel entre Harris et Trump s’annonce indécis. Selon les derniers sondages, les deux favoris sont au coude-à-coude et n’arrivent pas à se départager.

Par ailleurs, de Pékin à Moscou, de Paris à New Delhi, de tous les continents, tous les regards seront tournés vers Washington compte tenu de l’influence qu’exercent mes Etats-Unis sur le reste du monde. Et afin d’anticiper les conséquences et les impacts potentiels de cette élection pas comme les autres, tous les dirigeants du monde, amis comme ennemis, suivent minutieusement son déroulement et lui accordent une attention toute particulière. En tout état de cause, le monde est impatient de connaître le dénouement et le nom du futur vainqueur, Américains et autres, qui tous retiennent leur souffle et tous espèrent être dans le camp du futur vainqueur.

Rien n’est encore joué, et le pire est à venir

Si Harris l’emportait, elle n’aura probablement ni la personnalité, ni l’étoffe de Margaret Thatcher, ni celle d’Indira Gandhi et encore moins celle d’Angela Merkel. Se voyant  propulsée malgré elle sur le devant de la scène grâce à un concours de circonstance en raison de son poste de vice-présidente qui lui a permis de remplacer Biden devenu sénile et complètement déconnecté de la réalité, elle sera vraisemblablement une marionnette aux mains des vrais décideurs du camp démocrate.

L’autre possibilité de revoir Trump à la tête des États-Unis pour quatre ans est effrayante pour le reste du monde et ce à plus d’un titre.

Pour le moment, rien n’est encore joué, la bataille semble rude et fait rage entre les deux concurrents. Harris n’est pas allée de main morte à l’encontre de son adversaire, n’hésitant pas à l’attaquer sur son terrain  de prédilection, utilisant le même langage ordurier qu’il affectionne. À chaque meeting, elle lui envoie des salves en le qualifiant de «fasciste» et «de plus en plus dérangé». «Il est profondément troublant et incroyablement dangereux que Donald Trump invoque Adolf Hitler», a-t-elle lancé.

Des mots durs et peu amènes et ce n’est pas ce genre de discours qui va mettre KO et désarçonner Trump, le champion des médias et de l’invective, habitué qu’il est à être traité de raciste, sexiste, suprémaciste, xénophobe et tous les noms d’oiseaux.

Trump n’en a cure, il est dans son propre jardin, il excelle dans ce climat de surenchère verbale et réplique à sa façon en rendant coup pour coup. Dans ce match, tout est permis, les attaques personnelles, les insultes fusent, pas besoin d’arbitre ni de filet. Les insultes en guise de points. Pour le moment, le score est à égalité. Affligeant quand même et ridicule de la part des deux candidats !

Il faut dire que le monde attendait mieux de la part de Trump et de Harris. Ceux qui souhaitaient un débat démocratique à la loyale, riche en idées et basé sur le respect mutuel ont vite déchanté, les deux candidats nous ont offert un spectacle pitoyable. Mais que peut-on attendre, d’un parano aussi fourbe et  ignominieux qui avait traité les Haïtiens de mangeurs de chiens et de chats et les nations africaines de «pays de merde» et d’une dame qui a vécu longtemps à l’ombre de Biden, cet hypocrite qui a cautionné le génocide des Palestiniens.

N’empêche que ces deux candidats devraient élever leurs niveau intellectuel et moral pour être dignes d’un peuple qui occupe le premier rang mondial avec 411 lauréats du prix Nobel toutes catégories confondues.

Poursuite de la doctrine de la force

Ceci dit, la question qui mérite d’être posée est la suivante : que peut-on attendre du futur président américain sur le plan des relations internationales alors que le monde est en ébullition et qu’il y a risque d’un affrontement nucléaire? Le futur président va-t-il poursuivre la guerre ou choisir la paix? 

On sait que Trump a promis de mettre fin à la guerre en Ukraine. Mais comment va t-il le faire? Quant à Harris, elle va certainement poursuivre la même politique initiée par Biden et ne sera sûrement pas la future tête pensante des démocrates.

En tout état de cause, sur le plan international, la doctrine des républicains ressemble à celle des démocrates. Elles ont beaucoup de similitudes et de points communs.

De tout temps, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, la politique étrangère américaine n’a jamais changé d’un iota. Elle met toujours en avant l’utilisation préventive de la puissance dans tous les domaines que ce soit militaire (guerre), économique (blocus),  diplomatique (véto), afin de décourager toute menace visant l’hégémonie des États-Unis, ses alliés et assimilés. Les Américains s’octroient eux-mêmes le droit d’intervenir partout à travers le monde en jugeant eux-mêmes de la gravité des menaces pour leur sécurité. Le droit international, c’est le dernier de leurs soucis. Ils n’en ont jamais tenu compte et ils le clament haut et fort afin de dissuader quiconque ose leur tenir tête et contester leur hégémonie.

«Il ne faut pas être trop ambitieux, il faut être réaliste et ne pas considérer que le droit international peut et doit triompher partout sur la planète, mais d’abord dans les zones où il rejoint l’intérêt des principales puissances», avait déclaré un jour Henry Kissinger.

Le rapport Paul Wolfowitz portant sur les orientations de la politique américaine dans les années à venir est très clair et explicite : «convaincre d’éventuels ennemis rivaux qu’ils n’ont pas besoin  d’aspirer à jouer un plus grand rôle». Il poursuit : «Ce statut de superpuissance unique doit être perpétré par un comportement constructif  et une force militaire suffisante pour dissuader n’importe quelle nation ou groupe de nations de défier la suprématie des États-Unis», qui «doivent tenir compte des intérêts industriels avancés pour les décourager de défier le leadership américain ou de chercher à mettre en cause l’ordre économique établi.»  Glaçant!

Les choses sont maintenant claires. Aujourd’hui les États-Unis et leurs vassaux encouragent et arment l’Ukraine au vu et au su de tous, pour continuer la guerre contre la Russie, ne tenant pas compte du  bilan des victimes des deux côtés qui avoisine le million.

Les États-Unis donnent aussi mandat à Benjamin Netanyahu pour liquider ce qui reste de Gaza. La  destruction de ce territoire et le génocide des Palestiniens n’ont pas suffi. Trump, possible futur président des Etats-Unis, envisage probablement une autre vision pour le futur du Proche-Orient. Il a estimé il y a quelques jours que «la bande de Gaza a le potentiel d’être encore mieux que Monaco». Et d’ajouter : «Cela pourrait être le plus bel endroit, avec sa météo, l’eau, tout, le climat pourrait être magnifique».

Trump ne divague pas. Il dit-il tout haut ce que les autres pensent tout bas? Cela veut dire chasser tous les Palestiniens et annexer Gaza.

Avec lui, tout est possible. Son pays étant la puissance militaire absolue et sans rival, qui peut l’empêcher de réaliser ses fantasmes? Sinon sa propre administration qui, souhaitons-le, aura plus de jugeote que lui. L’avenir nous le dira !

* Médecin au Canada.

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