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Dilapidation des biens publics : la solution est-elle seulement judiciaire ?

Toute personne dont la négligence ou l’implication dans la dilapidation des biens du peuple tunisien serait prouvée portera la pleine responsabilité de ses manquements, a déclaré Kaïs Saïed.

Le président de la république a fait cette déclaration et réitéré cette menace lors de la séance de travail qu’il a présidée, lundi 11 novembre 2024, au Palais de Carthage, et qui était consacrée à la préservation des biens publics et privés de l’Etat.

Cette réunion intervient suite aux visites effectuées, récemment, par le chef de l’Etat à Henchir Echaâl à Sfax et à Henchir Enfidha à Sousse, deux fermes relevant de l’Office des terres domaniales (OTD), ainsi qu’au théâtre de plein air de Sousse, où il a constaté de graves problèmes de gestion ayant mené à la dilapidation de biens publics.

A cette occasion, le président Saïed a donné des instructions aux responsables gouvernementaux présents pour prendre des mesures urgentes permettant de préserver les biens de l’Etat.

La réunion s’est déroulée en présence du chef du gouvernement, Kamel Maddouri, du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzedine Ben Cheikh, du ministre des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Wajdi Hedheli, et du directeur général de l’OTD, Tarek Chaouach.

Il reste cependant à espérer que les mesures dont parle le président de la république ne se limitent pas aux poursuites judiciaires contre trois pelés deux tondus qui se seraient rendu coupables de mauvaise gestion ou de malversations dans l’exercice de leurs fonctions, et que des mesures concrètes soient prises également pour redresser la situation dans les entreprises publiques déficitaires et souffrant de désorganisation et de mauvaise gouvernance, dont certaines sont en quasi-faillite.

Par ailleurs, on ne va pas attendre que le chef de l’Etat se rende lui-même dans ces entreprises, l’une après l’autre, pour qu’on en parle. Et on aimerait savoir quelles mesures a pris le gouvernement pour améliorer la situation dans les entreprises visitées par Saïed au cours des dernières années : El Fouladh à Menzel Bourguiba, la Société tunisienne du sucre à Béja et autres la Société nationale de cellulose et de papier Alfa (SNCPA) à Kasserine.

C’est à se demander si, entre une visite impromptue de Saïed et une autre, ces chers ministres assurent vraiment le suivi nécessaire, en prenant des décisions qui règlent les problèmes constatés.  

I. B.

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Corruption : Henchir Enfidha dans le collimateur de Kaïs Saïed (Vidéo)

Comme la plupart des biens publics, les terres domaniales ont toujours été très mal gérées et ce diagnostic ne date pas d’aujourd’hui, mais rien ne semble avoir été fait pour arrêter l’hémorragie. Il ne fallait pas plus pour que le président Saïed s’y intéresse de près et monte au créneau. Vidéo.

Après la visite effectuée récemment à Henchir Echaâl, à Sfax, les enquêtes ouvertes pour corruption et les arrestations effectuées parmi ses cadres et employés, le président de la république Kaïs Saïed s’est intéressé à Henchir Enfidha, à Sousse, lui aussi propriété de l’Office des terres domaniales (OTD) relevant de l’Etat, et dont la gestion laisse aussi à désirer. Et c’est le moins que l’on puisse dire…

Le chef de l’Etat, qui poursuit sa guerre contre les réseaux de corruption, a choisi le jour de célébration de la Fête de l’Arbre, dimanche 10 novembre 2024, pour se rendre à ce complexe foncier et agricole dédié à l’alimentation animale, à l’élevage de volailles, de bovins et d’ovins, et à l’arboriculture avec l’exploitation de dizaines de milliers d’oliviers, sans oublier une station de conditionnement des produits destinés à l’exportation.

Lors de sa visite, Saïed a constaté des actes de vandalisme et de destruction systématiques des infrastructures et équipements de cette immense ferme étatique, désormais réduite à l’état de ruines. Et, comme à son habitude, il a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire pour identifier et traduire en justice les responsables de l’appropriation illégale des biens publics et de l’exploitation des efforts des travailleurs. De nouvelles arrestations sont donc en vue, et des poursuites judiciaires… qui sont devenues l’essentiel de l’actualité nationale.

Le domaine d’Enfidha est à l’origine une propriété de Sadok Bey qui l’offre à son grand vizir, Kheireddine Pacha. Lorsqu’il quitte la Tunisie pour Constantinople, ce dernier vend le domaine d’une superficie de près de 100 000 hectares à une société marseillaise de crédit qui le rebaptise Enfidaville. La tentative des autorités tunisiennes de bloquer cette vente est vue comme un facteur contribuant à la décision du gouvernement français de placer la Tunisie sous protectorat en 1881.

Le domaine est plus tard vendu à la Société franco-africaine et Enfidaville devient le centre d’un domaine s’étendant sur 1 200 km2  dévolu à la culture des céréales, des olives, de la vigne et à l’élevage, où des colons européens vivaient aux côtés des Tunisiens.

Après l’indépendance du pays, le domaine a été nationalisé et sa gestion confiée à l’OTD qui sera créé entre-temps. Mais sa gestion laissait tellement à désirer qu’il a beaucoup perdu, au fil du temps, de son aura et de sa… rentabilité.

Le président Saïed, qui s’est souvent inscrit en faux contre toute tentative de privatisation des biens publics, pense que l’abandon dont souffrent ces biens est prémédité dans le but de les dévaloriser pour les céder ensuite à des privés. Et c’est dans le cadre de cette lutte contre la corruption qui gangrène l’Etat que s’inscrivent ces visites impromptues, mais soigneusement organisées, et qui sont suivies d’enquêtes et de poursuites judiciaires.   

I. B. 

 

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Affaire Henchir Echaal : prolongation de la garde à vue de Abdelaziz Makhloufi

La garde-à-vue de l’homme d’affaires (patron du groupe CHO, huile d’olive) et président du Club sportif sfaxien (CSS), Abdelaziz Makhloufi, et de plusieurs autres prévenus impliqués dans les enquêtes sur de supposés délits commis dans la gestion Henchir Echaâl, à Sfax, appartenant aux domaines de l’Etat, a été prolongée de 5 jours.

L’ordre en a été donné par le parquet du pôle judiciaire économique et financier, hier, jeudi 7 novembre 2024, aux agents de l’unité nationale d’enquête sur des délits financiers complexes, relevant de la police judiciaire d’Al-Gorjani.

Rappelons que le ministère public du Pôle judiciaire économique et financier a commencé à enquêter sur ce dossier relatif à des soupçons de blanchiment d’argent, de fraude et faux et usage de faux.«Plusieurs responsables, cadres, ouvriers travailleurs, ainsi que l’ancien ministre de l’Agriculture, Samir Bettaieb, sont actuellement pointés du doigt», rapporte le journal Echourouk cité par Diwan FM.

I. B.

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Arrestation à Sfax du patron du Groupe CHO, Abdelaziz Makhloufi

La liste des hommes d’affaires arrêtés, mis en garde-à-vue et même poursuivis par la justice dans le cadre de «la guerre contre la corruption» menée par le président Saïed continue de s’allonger. Le dernier en date est Abdelaziz Makhloufi, ci-devant président du Club sportif sfaxien (CSS).

Le président du Groupe CHO, leader tunisien dans la production et l’exportation d’huile d’olives, qu’il a fondé à Sfax en 1996, a été arrêté avant-hier et conduit à un endroit inconnu, ont rapporté hier, vendredi 1er novembre 2024, des personnes proches du club sportif de la capitale du sud, qui a publié ce matin, samedi 2 novembre, un communiqué où il affirme que son président et principal bailleur de fonds a été arrêté et est actuellement auditionné dans le cadre d’une affaire en lien avec la gestion du complexe agricole de Henchir Chaâl, une oliveraie appartenant à l’Etat tunisien et gérée par l’Office des terres domaniales (OTD).

L’arrestation a été effectuée sur ordre du ministère public auprès du tribunal de première instance de Tunis et elle a concerné plusieurs cadres et agents de Henchir Echaâl.

Rappelons, à ce propos, que le président de la république Kaïs Saïed s’était rendu au complexe agricole de Henchir Echaâl, mercredi 30 octobre. Durant cette visite, il avait déploré la mauvaise gestion chronique de ce bien public. «Il n’est pas question de céder les biens du peuple tunisien et la guerre contre la corruption se poursuivra sans répit», avait-il déclaré, selon un communiqué de la présidence de la république.

I. B.

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Kaïs Saïed: «La guerre contre la corruption se poursuivra sans répit» (Vidéo)

Kaïs Saïed poursuit sa tournée des biens et espaces publics à l’abandon, parfois depuis des années sinon des décennies, pour constater les dysfonctionnements d’une administration laxiste, dépassée par l’ampleur de la tâche, manquant des moyens nécessaires ou qui complote contre l’Etat, comme il semble parfois le penser et n’hésite pas à le dire souvent. Vidéo

C’est dans le cadre de visites de préférence nocturnes (sécurité oblige) que le président de la république a effectue, hier soir, mercredi 30 octobre 2024, une visite «non annoncée» (terme officiel utilisé) à Henchir Echaâl et Bir Ali Ben Khalifa, dans le gouvernorat de Sfax.

Henchir Echaâl est une oliveraie appartenant à l’Etat tunisien, gérée par l’Office des terre domaniale (OTD) et dont la gestion fait face actuellement à de nombreux problèmes durant tout le processus de production, de la récolte des olives à leur transformation en huile. La ferme, jadis prospère, compte environ 400 000 oliviers, ce qui en fait la deuxième plus grande oliveraie au monde, avec une superficie de 5 187,24 hectares. Elle emploie quelque 435 travailleurs permanents et 385 temporaires, mais accumule les déficits depuis des années. «Il n’est pas question de céder les biens du peuple tunisien et la guerre contre la corruption se poursuivra sans répit», a déclaré le président, ajoutant que «le travail se poursuit sans interruption pour réaliser les revendications légitimes des citoyens dans toutes les régions», selon ses propos rapportés dans un communiqué de la présidence de la république.   

Le chef de l’Etat s’est ensuite rendu aux bassins des Aghlabides dans le gouvernorat de Kairouan, pour prendre connaissance de l’état de ce monument historique inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Le monument souffre de plusieurs insuffisances, notamment l’accumulation des déchets malgré les tentatives régulières de nettoyage, des fissures dans certaines de ses structures et l’absence de végétation autour des bassins.

Le bassin des Aghlabides est l’un des plus célèbres monuments hydrauliques de l’époque islamique, témoignant du rôle des ingénieurs de l’époque dans la résolution du problème de la pénurie d’eau.

Ce monument fut fondé par Ibrahim Ibn Ahmed Ibn Al-Aghlab en l’an 248 de l’Hégire, correspondant à 862 après J.-C. Malgré les siècles écoulés, cet ouvrage hydraulique a résisté aux forces de l’érosion, restant un témoignage de l’habileté des Aghlabides dans l’architecture et la gestion des ressources en eau dans une région souvent marquée par une faible pluviométrie.

S’étendant sur une superficie de 12 hectares, le site comprend un petit bassin pour la filtration de l’eau, un grand bassin de stockage et deux citernes pour l’utilisation de l’eau.

Au fil des ans, des travaux de restauration ont été réalisés pour préserver ce monument.

Le président de la république, qui affectionne les bains de foule et cherche le contact avec la population, comme pour prouver sa popularité confirmée par sa récente réélection pour un second mandat de cinq ans par une score astronomique de 92%, s’est également rendu dans le centre-ville de Kairouan, où il a rencontré des citoyens et écouté leurs préoccupations.

I. B.

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