Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 43.552 martyrs et 102.765 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué samedi les autorités palestiniennes de la santé. Selon la même source, l’armée d’occupation sioniste a commis quatre massacres au cours des dernières […]
Qui l’aurait cru ? Quatre ans après avoir connu la débâcle face à Joe Biden, Donald Trump est sorti vainqueur du duel qui l’a opposé, le 5 novembre 2024, à Kamala Harris, colistière de ce dernier à la précédente élection. En gagnant haut la main, il a fait encore mieux ce qu’avait prédit les sondages qu’il n’a pas fini de détromper.
Dr Abderrahmane Cherfouh
Soutenu par des milliardaires comme Elon Musk et Peter Thiel, qui avaient engagé des sommes colossales dans cette campagne électorale, et au-delà de sa victoire qui relève du miracle, Trump sera immortalisé comme le premier «criminel» à être réélu président des États-Unis.
On sait que depuis l’ère Busch fils, la fonction présidentielle américaine a perdu de sa superbe. Traîné plusieurs fois devant la justice américaine, Trump est toujours arrivé, malgré des faits avérés, à s’en échapper et en sortir indemne.
Multipliant les scandales depuis son avènement sur la scène publique, Trump n’est pas seulement un politique c’est d’abord un homme d’affaires touche à tout : immobilier, cinéma, communication… fonctions qui lui ont permis d’être propulsé sur les devants de la scène américaine et devenir une vedette incontestable du show-business à l’américaine.
Quand tout est permis
Il faut dire que le processus électoral américain et la démocratie américaine d’une façon générale laissent à désirer et se caractérisent souvent par des arrangements opportuns avec l’éthique et la morale. Pour engranger des voix et essayer de gagner une élection, les politiciens d’aujourd’hui n’hésitent pas à vendre leur âme au diable. N’importe quel diable. Il n’y a plus vraiment de règle à respecter, ni de principe à suivre loyalement.
À ce titre, le spectacle que nous ont offert Trump et Harris restera gravé à jamais dans la mémoire des Américains et de l’humanité tout entière comme l’une des campagnes électorales les plus ordurières, marquées par des dérapages verbaux et des échanges d’insultes, au déshonneur des deux auteurs.
Depuis l’avènement des réseaux sociaux et de la prééminence du rôle de l’image, il n’y a de la place que pour les menteurs, les fourbes, les opportunistes ,les égocentristes, les escrocs, les cas pathologiques et les suprémacistes à l’image de Trump qui a réussi à en faire son terrain de jeu pour engranger argent, soutiens politiques et voix des électeurs, même parmi ses supposés adversaires.
Par ailleurs, la banalisation des idées xénophobes est un phénomène qui tend à se généraliser dans un pays qui se veut la référence et le modèle à suivre en matière de démocratie. Trump a en effet été réélu pour ses idées populistes, racistes et nauséabondes et il est vu de plus en plus comme un héros du franc-parler et un ennemi du système, lui qui est le fruit même de l’establishment dans ce qu’il a de plus détestable.
Un homme qui inquiète
En tout état de cause, ce qui se passe actuellement aux États-Unis dépasse la raison et défie la logique. La réélection de Trump en dépit de tout bon sens et sa fulgurante percée sur la scène américaine et mondiale vont constituer un tournant dans les équilibres géostratégiques mondiaux, suscitant l’inquiétude dans plusieurs capitales, tant l’homme paraît imprévisible, versatile et ne reculant devant aucun excès.
L’inquiétude vient de la légitimation électorale des discours racistes qui foisonnent partout dans le monde et des perspectives d’aggravation de la situation en Proche-Orient, où se poursuit le génocide du peuple palestinien, et en Europe, avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, pour ne citer que ces deux zones de tension. Elle vient aussi, et surtout, du caractère instable du nouveau président de la première puissance mondiale, qui a une grande responsabilité dans la gestion des affaires du monde. Espérons qu’après avoir fermé la parenthèse de la campagne électorale, il retrouvera une posture plus adaptée à sa fonction. Mais là aussi, on ose à peine l’espérer…
Jamais depuis la fin de la guerre d’octobre 1973 et les accords de Camp David, les divisions des Etats arabes n’ont été aussi profondes et leur impuissance aussi grande que depuis le déclenchement de la guerre israélienne contre Gaza, le 7 octobre 2023.
Dr Abderrahmane Cherfouh *
Au treizième mois de la plus barbare guerre d’agression enregistrée dans l’histoire et contre un «peuple frère», la coquille vide de la Ligue des États arabes, qui n’existe plus qu’à travers des réunions sporadiques et des slogans creux et inadaptés, a enfin daigné se manifester en, en interpellant le Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il prenne en considération les revendications du peuple palestinien.
Dans cet appel, la Ligue reconnait que l’objectif de l’État sioniste c’est d’écraser le peuple palestinien par tous les moyens : bombardements, massacres, colonisation, annexion, etc.
La question qui mérite d’être posée est la suivante : pourquoi cette réaction tardive, treize mois après le début des massacres perpétrés par Israël à Gaza ? Et pourquoi avoir attendu la destruction presque totale de cette enclave palestinienne, devenue un cimetière à ciel ouvert, pour lancer ce pathétique appel qui ne sera d’ailleurs suivi d’aucun effet?
«La Ligue des États arabes a appelé le Conseil de sécurité, la communauté internationale et tous les acteurs à assumer leurs responsabilités, à faire pression sur Israël pour qu’il cesse l’agression israélienne et à l’obliger à introduire toute l’aide humanitaire qui répond aux besoins des habitants de la bande», indique la Ligue dans son appel. «La Déclaration de Balfour reste une blessure inouïe à la conscience humaine, pour ce qu’elle a causé au peuple palestinien», ajoute la Ligue, tout en soulignant que l’occupant sioniste continue de «violer, coloniser, judaïser, annexer, bloquer et détruire les valeurs de la vie du peuple palestinien».
Les puissants et les figurants
La Ligue des Etats arabes appelle la communauté internationale à «reconnaître l’État palestinien, conformément à la solution à deux États» et à «faire pression sur Israël, puissance occupante, pour qu’il mette fin à ses crimes et violations continus contre le peuple palestinien, sa terre et son caractère sacré.»
Première erreur : la cible et l’auditoire. Car enfin ce Conseil de sécurité et la communauté internationale qu’il croit représenter sont depuis longtemps dépassés par les événements et ne jouissent plus d’aucune crédibilité. C’est une fiction savamment entretenue qui ne représente plus ni ne défend sérieusement le droit international. Car, nous savons tous qu’au sein de l’Onu, ce droit international est dicté et défini par cinq États dont les représentants siègent en permanence au Conseil de sécurité. Pis encore : ils bénéficient du droit de véto, faisant ainsi de tous les autres pays de simples figurants et faire-valoir.
Deuxième erreur : mettre en relief avec trop d’insistance le rôle du Royaume Uni, où la fameuse Déclaration de Balfour à l’origine de la création de l’Etat d’Israël a été faite il y a plus d’un siècle, pour l’amener à corriger son erreur et à revenir à une meilleure appréciation de la situation au Proche-Orient qu’il a largement contribué à morceler. C’est oublier ou feindre d’oublier que ce pays est membre permanent de l’Onu et l’un des complices patentés de l’État génocidaire d’Israël au même titre que les États-Unis, le Canada, l’Allemagne et la France, et par conséquent, il ne peut être à la fois juge et partie.
Cette réaction tardive des dirigeants de la Ligue des États arabes est, en réalité, un aveu d’impuissance et d’absence totale de stratégie commune face aux forces d’agression américano-sionistes qui ne font qu’exécuter un plan commun de destruction du monde arabe dans son ensemble.
Inaction, soumission et complicité
Troisième erreur : depuis le 7 octobre 2023, les références à la légalité internationale ont été balayées d’un revers de la main par cet Occident dominateur et à sa tête les États-Unis, et quand la Ligue des Etats arabes insiste dans son appel sur le respect du droit international pour contrer les agressions sauvages visant à exterminer le peuple palestinien, cela signifie soit qu’elle est myope et naïve soit qu’elle cherche à se ménager hypocritement une sortie moins déshonorante au regard des peuples de la régions. En réalité, ses Etats membres cherchent à éviter toute confrontation directe avec les forces américano-sionistes par faiblesse, par lâcheté ou par calcul malsain.
Nageant à contre-courant de la volonté des peuples qu’elle est censée représenter et prise dans un tourbillon de mensonge et de mauvaise foi, cette Ligue des Etats arabes tente vainement par son dernier appel à redorer son blason terni par l’inaction, la soumission et complicité avec les forces destructrices à l’œuvre dans la région. Elle est clairement incapable de manifester sa totale solidarité avec le peuple palestinien comme l’ont fait les peuples arabes, en dépit des trahisons de leurs dirigeants, dès les premiers instants de l’agression sioniste contre Gaza.
A y voir de plus près, jamais depuis la fin de la guerre d’octobre 1973 et les accords de Camp David, les divisions des Etats arabes n’ont été aussi profondes et leur impuissance aussi grande que depuis le déclenchement de la guerre israélienne contre Gaza, le 7 octobre 2023. Certains de ces Etats entretiennent même des relations, et pas seulement diplomatiques, avec l’entité sioniste et pour eux la cause palestinienne arrive au second plan. Aussi le mythe de l’«unité arabe» longtemps entretenue par des slogans creux a-t-il laissé place à une amère désillusion et les luttes fratricides ont fini par éclater au grand jour.
Terre de pardon, la Palestine souffre le martyr comme ses prophètes, mais nous pardonnera-t-elle un jour, comme eux. D’ici là, une petite lumière fébrile apparaît de temps en temps au bout de ce tunnel long de 76 ans…
Olfa Rhymy Abdelwahed *
Ni l’hostie que le monde civilisé ne cesse de mettre dans la bouche du Léviathan, ni le sang du christ ni toutes les offrandes païennes ou agnostiques ne semblent aptes à le rassasier. Ni d’ailleurs la complicité tacite ou implicite ne semble l’ébranler. Saisi de folie meurtrière, il est dans une espèce de transe macabre. Tuer à qui mieux-mieux. En veux-tu des génocides, en voilà. Sans discrimination aucune. Nous sommes dans l’«after», l’après. L’après le monde, l’après la vie, l’après nous.
Il ne s’agit plus de l’ère préhistorique, nous sommes dans l’ère post-humaine.
Nous sommes dans l’ère des prémices d’un monde nouveau peuplé de zombies, d’ectoplasmes et de spectres. Nous gravitons dans une dimension ou l’horreur absolue se revêt de banalité quotidienne plus ennuyante que dérangeante. Nous évoluons dans le règne de l’indifférence. Nous sommes face à de nouveaux concepts, de notions inconnues. Nous sommes les pionniers d’une révolution des normes.
La longévité, et la redondance de la chose ont eu gain de cause sur son atrocité et ont fait que nous commençons à la digérer. Nous devons digérer que nous avons échoué et perdu notre âme en même temps. Nous avons perdu la guerre civilisationnelle et morale.
Nous sommes dans un no man’s land où l’image d’un enfant calciné ne nous fait pas plus que ça. Ou les cris d’horreur des mamans font désormais partie des meubles.
L’éthique, les principes, la morale, voir la décence le droit et ses institutions se retirent en faveur d’une entité nouvelle ou un «Etat» paria se nourrit de chair infantile. Un «Etat» qui fait l’éloge du meurtre dans ses écoles et l’apologie de l’assassinat dans son parlement.
A-t-on idée de nourrir un monstre ! Il se retournera contre vous inéluctablement. Et nous alors, nous autres léthargiques, incapables et impuissants, sortirons-nous indemnes de tout ça? Échapperons-nous à la malédiction? Un grand pardon saura t-il nous sauver?
Terre de pardon, la Palestine a souffert le martyr comme ses prophètes et nous pardonnera un jour peut être, comme eux. D’ici là, une petite lumière fébrile apparaît de temps en temps au bout de ce tunnel long de 76 ans, encore un tunnel, c’est que le tunnel est notre seule issue, notre plan b et c et z, notre emblème, nous autres sous-terriens, sous-hommes, sous-tout. Une petite lumière allumée par ces hommes et ces femmes libres à travers le monde, ces étudiants dans la force de l’âge et du rêve, notre diaspora qui fera boule de neige et emportera tout dans son avalanche. Cette jeunesse farouche d’idéaux qui ira là où ils iront et ira là ou ils n’iront pas. Une toute petite lumière…
Face au génocide perpétré par l’Etat d’Israël depuis plus d’un an à Gaza, l’Onu risque de perdre davantage de légitimité et d’efficacité, ouvrant la voie à des aventures néfastes, similaires à celles traversées par la Société des Nations avant sa disparition.
Khemais Gharbi
L’espoir s’est levé après la Seconde Guerre mondiale avec la création de l’Organisation des Nations Unies (Onu), un symbole de la volonté humaine de bâtir un monde meilleur, où la guerre serait reléguée au passé.
L’Onu a été conçue pour corriger les erreurs de la Société des Nations, mise en place après la Première Guerre mondiale mais qui n’a pu empêcher la montée des conflits et la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, à la lumière des défis contemporains, il devient impératif d’alerter sur le risque que la faiblesse actuelle de l’Onu ne conduise à une situation analogue à celle de la Société des Nations: sa disparition potentielle.
L’effondrement de la Société des Nations est largement attribué à son manque d’autorité. Absente d’une force armée propre, elle a été incapable d’agir face à des crises, telles que l’invasion de la Mandchourie par le Japon ou l’agression italienne contre l’Éthiopie. L’absence des grandes puissances, comme les États-Unis, a également affaibli sa légitimité, tout comme la montée des régimes totalitaires des années 1930.
Action entravée par des mandats restrictifs
Aujourd’hui, l’Onu est confrontée à des défis similaires. Les conflits internes, notamment les guerres civiles et les luttes ethniques, rendent son intervention difficile, souvent entravée par des mandats restrictifs.
Au sein du Conseil de sécurité, les désaccords entre les grandes puissances, alimentés par l’utilisation du droit de veto, paralysent l’action de l’organisation lorsque la crise l’exige. Les échecs historiques dans la prévention des génocides, comme celui du Rwanda en 1994 ou la crise syrienne, soulignent l’incapacité de l’Onu à protéger les civils face à des signes précurseurs, un échec résonnant avec ceux de la Société des Nations.
L’un des aspects les plus préoccupants de l’inaction de l’Onu est la situation tragique des Palestiniens, qui souffrent de violences et de violations répétées de leurs droits. Au cours de l’année écoulée, le génocide des Palestiniens a pris une ampleur alarmante. L’incapacité de l’Onu à mettre fin à ces atrocités et à protéger les civils témoigne non seulement d’un manque d’efficacité, mais également d’une inquiétante stagnation face à des crises qui exigent une action immédiate et décisive. Les résolutions et les appels à l’action restent lettre morte, et les pertes humaines s’accumulent tandis que la communauté internationale observe, souvent paralysée par des considérations politiques.
Récemment, le Parlement israélien a voté en faveur d’un projet de loi interdisant les activités en Israël de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui fournit de l’aide aux Palestiniens depuis 70 ans. Cette décision représente peut-être le coup de grâce pour l’Onu, révélant à quel point son autorité et son efficacité sont remises en question.
En laissant le génocide des Palestiniens se poursuivre sans réponse concrète, l’organisation risque non seulement d’éroder ce qui reste de sa légitimité, mais aussi de perdre l’un de ses mécanismes clés de soutien humanitaire.
Les crises humanitaires et les violations des droits de l’homme continuent de croître, illustrant la nécessité d’une réponse globale et efficace.
Renforcer le système multilatéral
Parmi les questions politiques persistantes, le sort des réfugiés palestiniens témoigne de l’absence de solutions durables depuis 1948, laissant place à des conditions de vie précaires et à des tensions de plus en plus palpables. Ce manque de respect pour les décisions internationales fragilise encore davantage le système.
Il est donc devenu urgent d’agir pour renforcer le système multilatéral et éviter un cycle similaire de défaillance et de conflit. La communauté internationale doit apprendre des leçons du passé et s’engager à revigorer l’Onu, à travers une volonté collective, un dialogue sincère et des efforts concertés.
Sans un engagement sérieux des États membres, l’Onu risque de perdre davantage de légitimité et d’efficacité, ouvrant la voie à des aventures néfastes, similaires à celles traversées par la Société des Nations avant sa disparition. Ce constat, loin d’être un simple alarmisme, est un appel à la responsabilité collective pour la paix et la sécurité mondiales. Le temps est venu d’agir avant qu’il ne soit trop tard.