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DOSSIER SPECIAL (IV) – Trump et le Maghreb : Entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes. Tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM  4 – Quatrième incertitude : positionnement face à la Chine et à la Russie… dilemmes pour les pays du Maghreb

Les tensions croissantes entre les États-Unis et des puissances comme la Chine et la Russie ont un impact non négligeable sur les pays du Maghreb, qui se retrouvent à jongler entre leurs liens traditionnels avec l’Occident et leur intérêt grandissant pour les partenariats avec ces nouveaux acteurs. Cette situation expose les pays maghrébins à des choix stratégiques complexes, les amenant à réfléchir à leur positionnement et aux compromis qu’ils devront faire pour préserver leur souveraineté et sécuriser leurs intérêts économiques et politiques.

Les pays du Maghreb, notamment le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, ont des relations de longue date avec l’Europe et les États-Unis.

Ces liens incluent des accords commerciaux privilégiés, des investissements directs, et des programmes d’aide au développement. La coopération avec les États-Unis se manifeste également sur le plan sécuritaire, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et du contrôle des flux migratoires.

Ces relations traditionnelles apportent une stabilité économique et politique aux pays maghrébins, mais créent aussi une dépendance vis-à-vis des partenaires occidentaux, qui influencent souvent leurs politiques nationales et régionales.

 

  • Effets de l’intérêt croissant pour la Chine et la Russie : opportunités et contraintes

Ces dernières années, les pays du Maghreb ont élargi leurs partenariats économiques et politiques avec la Chine et la Russie, attirés par des alternatives aux conditions strictes souvent imposées par les partenaires occidentaux.

La Chine, par exemple, propose des investissements massifs dans les infrastructures, notamment dans le cadre de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie. Plusieurs projets chinois, tels que la construction de ports, d’autoroutes et de centrales énergétiques, répondent aux besoins criants en infrastructures dans la région, particulièrement en Algérie et au Maroc.

La Russie, de son côté, a renforcé sa présence en Afrique du Nord dans des domaines comme la sécurité et l’énergie. Son partenariat avec l’Algérie dans le domaine des hydrocarbures et ses accords militaires témoignent d’une volonté d’influence accrue dans la région.

Pour les pays du Maghreb, ces partenariats représentent des opportunités d’accéder à de nouvelles ressources, de diversifier leurs exportations et de bénéficier de nouvelles technologies, sans les conditions politiques souvent associées aux investissements occidentaux.

 

  • Effets des pressions américaines et des équilibres délicats

Sous la présidence de Trump, les États-Unis ont adopté une position plus ferme face à la Chine et la Russie, exhortant leurs partenaires internationaux à limiter leurs interactions avec ces puissances. Ce climat de confrontation pourrait avoir des conséquences pour les pays maghrébins, qui pourraient se retrouver sous pression pour limiter leurs partenariats avec la Chine et la Russie afin de ne pas compromettre leurs relations avec l’Occident.

Par exemple, une coopération trop visible avec la Chine dans des secteurs stratégiques comme les télécommunications pourrait être perçue comme une menace pour la sécurité par les États-Unis et leurs alliés. Ce qui risquerait de compliquer les relations diplomatiques.

Toutefois, céder à ces pressions pourrait être perçu comme une atteinte à leur souveraineté nationale par les gouvernements du Maghreb, qui souhaitent avant tout préserver leur indépendance dans leurs choix de partenariats.

Par ailleurs, limiter les interactions avec la Chine et la Russie pourrait priver les pays du Maghreb d’opportunités de financement et d’infrastructures cruciales pour leur développement économique.

 

  • Effets entre la neutralité et la diversification des partenariats

Dans ce contexte complexe, une option pour les pays du Maghreb pourrait consister à adopter une posture de neutralité vis-à-vis des rivalités entre les grandes puissances, afin de bénéficier à la fois des relations avec l’Occident et des partenariats avec la Chine et la Russie.

Cette position pourrait cependant être difficile à maintenir si les pressions américaines s’intensifient. Une neutralité trop marquée pourrait même être perçue comme un manque de loyauté par leurs partenaires traditionnels.

Une alternative pourrait être de renforcer leurs relations avec des puissances régionales émergentes comme la Turquie et le Qatar, qui, tout en étant moins hégémoniques, ont montré une volonté de soutenir des projets économiques et sécuritaires au Maghreb.

La Turquie, par exemple, s’implique de plus en plus dans le secteur de la construction et de la défense. Tandis que le Qatar investit dans les infrastructures et le tourisme.

Cette diversification permettrait aux pays du Maghreb d’éviter une trop grande dépendance envers une seule puissance et de maintenir une certaine flexibilité dans leurs alliances internationales.

 

  • Effets des risques de dépendance stratégique et de l’instabilité géopolitique

S’engager plus étroitement avec des puissances comme la Chine ou la Russie pourrait cependant engendrer de nouveaux risques de dépendance stratégique pour les pays du Maghreb.

En effet, ces partenaires alternatifs pourraient demander, en échange de leur soutien, des concessions économiques ou politiques qui limiteront la marge de manœuvre des États maghrébins.

Par ailleurs, un rapprochement excessif avec la Chine ou la Russie pourrait isoler le Maghreb de ses alliés traditionnels occidentaux. Ce qui pourrait nuire à ses intérêts dans des domaines comme l’aide au développement et les accords commerciaux privilégiés.

Enfin, la région maghrébine elle-même pourrait devenir un terrain de compétition géopolitique entre les grandes puissances, comme en témoignent les tensions autour de la Libye, où plusieurs acteurs externes cherchent à influencer l’avenir politique du pays.

Un contexte d’intérêts divergents pourrait alors compliquer la coopération régionale, fragiliser la stabilité politique et potentiellement polariser les pays du Maghreb en fonction de leurs alliances.

 

En définitive, les pays du Maghreb se trouvent dans une situation stratégique délicate, tiraillés entre la préservation de leurs liens avec l’Occident et les opportunités offertes par la Chine et la Russie.

Dans ce contexte de tensions internationales croissantes, ils devront faire preuve de diplomatie et de pragmatisme pour adopter un positionnement qui préserve leurs intérêts nationaux, tout en évitant des dépendances excessives.

La diversification de leurs alliances, notamment en renforçant les relations avec des partenaires régionaux comme la Turquie et le Qatar, pourrait être une solution pour maintenir un équilibre. Mais cette stratégie demande une grande habileté diplomatique et une vigilance constante face aux évolutions géopolitiques.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Le Maroc attend le moment opportun pour émettre des obligations internationales

La ministre marocaine de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a déclaré mardi 12 novembre 2024 que le Maroc attendait le moment opportun pour émettre des obligations internationales.

La ministre a déclaré à la presse officielle du Maghreb arabe que « (cette question) ne devrait pas prendre beaucoup de temps, et nous suivons de près les marchés pour déterminer le moment opportun », sans fournir de détails sur le processus.

Il convient de noter que la ministre marocaine de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, avait déjà annoncé que le gouvernement avait préparé un projet de budget dans lequel il prévoyait d’atteindre une croissance économique de 4,6 % en 2025; après avoir attendu une croissance de 3,3 % cette année.

En outre, la ministre a ajouté dans un communiqué que le taux d’inflation devrait atteindre 2 %. Elle a souligné que la loi de finances pour l’année 2025 se préparait « dans un contexte international difficile; et ce, en raison de la persistance des tensions géopolitiques et de l’escalade des crises climatiques ».

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DOSSIER SPECIAL (III) – Trump et le Maghreb : entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes. Tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM 3 – Troisième incertitude : immigration et sécurité… des politiques plus restrictives

Les politiques migratoires et sécuritaires adoptées sous la présidence de Donald Trump ont marqué une volonté claire de restriction, avec un renforcement de la surveillance des frontières et un resserrement des conditions d’accès aux États-Unis pour certaines catégories de migrants.

Dans ce contexte, les pays du Maghreb se trouvent à la croisée des enjeux migratoires et sécuritaires. Avec des impacts potentiels tant pour leurs diasporas aux États-Unis que pour leur coopération en matière de sécurité.

 

  • Effets des restrictions sur l’immigration et l’impact sur les diasporas maghrébines

La présidence de Trump a introduit une série de mesures visant à limiter l’immigration aux États-Unis, avec une forte attention portée aux migrations en provenance de pays considérés comme des sources de risques potentiels pour la sécurité nationale.

Les diasporas maghrébines, constituées en majorité de communautés marocaines, algériennes et tunisiennes, pourraient faire face à des restrictions accrues pour les demandes de visas de travail, de regroupement familial ou même de visas étudiants. Ces restrictions risquent de réduire les opportunités de mobilité pour les Maghrébins. Ce qui pourrait affaiblir les liens économiques et culturels entre les diasporas et leurs pays d’origine.

Pour de nombreux Maghrébins, les États-Unis représentent une destination pour des opportunités académiques et professionnelles. Et ce, notamment dans des secteurs comme la technologie, l’ingénierie et les sciences. Cependant, des mesures restrictives pourraient freiner la participation des étudiants et des jeunes professionnels aux programmes d’échanges académiques ou de stages, réduisant ainsi le transfert de connaissances et d’expertise vers les pays du Maghreb.

La fermeture de certaines portes pourrait également limiter l’apport de fonds par les diasporas maghrébines vers leurs familles restées au pays. Ce qui aurait un effet indirect sur l’économie locale.

 

  • Effets de la priorité accordée à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme

La politique de sécurité de l’administration Trump a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité stratégique, renforçant les pressions sur les pays partenaires, y compris ceux d’Afrique du Nord, pour intensifier leur coopération sécuritaire. Cette priorité pourrait se traduire par des demandes accrues de la part des États-Unis pour que les pays du Maghreb renforcent leurs dispositifs de sécurité intérieure. Et ce, notamment en matière de contrôle aux frontières, de partage de renseignements et de surveillance des flux migratoires.

Toutefois, malgré l’intensification de la coopération en matière de sécurité, les pays du Maghreb pourraient ne pas recevoir en retour un soutien financier ou technologique significatif. En d’autres termes, ils seraient encouragés à augmenter leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme, sans pour autant obtenir les moyens nécessaires pour renforcer leur infrastructure sécuritaire. Ce manque de soutien pourrait aggraver la pression économique et logistique sur les gouvernements du Maghreb. Surtout si ces mesures de sécurité exigent des investissements considérables.

 

  • Effets des conséquences pour les relations bilatérales et la stabilité régionale**

L’absence de soutien financier ou technologique substantiel dans le cadre de la coopération sécuritaire pourrait mettre à mal les relations bilatérales entre les États-Unis et les pays du Maghreb. Ces derniers pourraient percevoir la coopération sécuritaire comme un engagement unilatéral, dans lequel ils assument les coûts opérationnels sans bénéficier des avantages de ressources ou de formation.

À long terme, ce déséquilibre pourrait affaiblir la stabilité régionale. Car les États du Maghreb seraient contraints de détourner des ressources de projets de développement vers des programmes sécuritaires. Et ce, au détriment des investissements dans les infrastructures, la santé ou l’éducation.

Par ailleurs, une pression sécuritaire accrue pourrait exacerber la surveillance des populations locales et engendrer des tensions internes, en particulier si des politiques de contrôle et de répression sont mal perçues par les citoyens.

Dans un contexte social souvent fragile, ces mesures pourraient générer des sentiments de frustration et d’injustice, affectant la confiance envers les gouvernements locaux.

 

  • Effets des répercussions sociales et perte de capital humain

Les politiques restrictives de Trump en matière d’immigration affectent également le capital humain du Maghreb.

De nombreux talents maghrébins, qui pourraient contribuer à des secteurs clés aux États-Unis ou y acquérir des compétences avancées avant de retourner dans leurs pays d’origine, pourraient voir leurs parcours compromis.

La limitation des échanges académiques et professionnels réduit les perspectives pour les jeunes générations et affaiblit la compétitivité des pays maghrébins, en freinant l’accès aux connaissances technologiques de pointe et aux réseaux internationaux.

Dans un monde globalisé, ces restrictions se traduisent par une forme d’isolement intellectuel, qui pourrait compromettre la capacité des pays maghrébins à rester compétitifs sur le marché international.

En privant les jeunes talents d’opportunités de développement à l’étranger, les États-Unis risquent de couper un lien essentiel entre les diasporas et leurs pays d’origine. Avec des conséquences de long terme pour le développement humain de la région.

 

En définitive, les politiques migratoires et sécuritaires restrictives de l’administration Trump posent des défis majeurs pour le Maghreb.

En limitant les opportunités de mobilité pour les diasporas et en exigeant une coopération sécuritaire sans soutien financier accru, ces mesures risquent d’affaiblir les relations bilatérales, de réduire le capital humain et d’accroître les pressions internes dans les pays du Maghreb.

Dans ce contexte, les gouvernements maghrébins devront naviguer avec prudence pour équilibrer leur engagement sécuritaire avec la protection de leurs intérêts économiques et sociaux. Tout en cherchant des partenariats alternatifs pour pallier les restrictions imposées.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Maroc : aggravation de l’endettement des ménages

Les familles marocaines comptent parmi les plus endettées d’Afrique. Le Royaume du Maroc se place en deuxième position, juste après l’Afrique du Sud, avec un taux d’endettement atteignant 30 % du produit intérieur brut. C’est ce qu’il ressort d’un rapport de la Banque européenne d’investissement (BEI). Il est publié sous le titre « Africa Finance 2023 », cité par le média marocain Hess Presse le 10 novembre 2024.

Malgré un niveau d’endettement stable et inférieur à la moyenne des pays émergents et développés, cette situation soulève des questions sur l’efficacité des mesures gouvernementales destinées à protéger le pouvoir d’achat des ménages et à renforcer leur résilience face aux effets des vagues d’inflation au Maroc.

L’endettement des ménages est également influencé par la flexibilité de l’économie nationale et sa capacité à résister aux crises. Car les ménages lourdement endettés voient leur capacité de consommation s’amoindrir, souligne la BEI.

Selon le rapport sur la stabilité financière publié par la Banque du Maroc (Bank Al-Maghrib), les familles, notamment celles dont les revenus mensuels se situent entre 4 mille et 10 mille dirhams (environ 400 à 1 000 dollars), sont exposées à des pressions financières croissantes. Cela les pousse à recourir davantage à l’emprunt pour couvrir leurs dépenses de base, telles que les frais de logement, d’éducation et de santé.

Cette situation est accentuée par le fait qu’une grande partie des prêts est accordée à certaines catégories socioprofessionnelles : les employés et ouvriers représentent 67 % des bénéficiaires, avec des taux d’endettement de 42,7 % et 32 ​​%, respectivement. Cela expose ces groupes aux risques financiers accumulés, en l’absence de mesures de soutien appropriées.

Pour répondre à cette problématique, le gouvernement du Royaume chérifien a inclus dans le projet de loi de finances pour 2025 des mesures visant à renforcer le pouvoir d’achat des familles et à réduire leur niveau d’endettement.

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DOSSIER SPECIAL (II) – Trump et le Maghreb : entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, sera marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes, tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM 2 – Deuxième incertitude : un rapprochement avec les régimes stricts et la stabilisation des alliances en Afrique du Nord

Sous l’administration Trump, l’approche pragmatique et souvent transactionnelle envers les régimes stricts a mis en avant la stabilité et les intérêts économiques comme priorités stratégiques, souvent au détriment des droits de l’Homme.

Cette vision pourrait renforcer les alliances des États-Unis avec certains gouvernements d’Afrique du Nord, assurant une stabilité politique immédiate, mais suscitant des préoccupations quant à l’avenir des réformes démocratiques dans la région.

 

  • Effets de l’approche pragmatique et du soutien aux régimes stricts en Afrique du Nord

Trump a adopté une approche plus tolérante vis-à-vis des régimes stricts, considérant la stabilité politique comme un levier pour sécuriser les intérêts économiques et stratégiques américains dans des zones géopolitiquement sensibles.

En Afrique du Nord, où plusieurs pays connaissent des tensions sociales et politiques, cette politique pourrait se traduire par un soutien accru à des gouvernements qui maintiennent un pouvoir strict pour éviter l’instabilité.

Des pays comme l’Égypte et la Libye, confrontés à des défis sécuritaires, pourraient bénéficier de ce pragmatisme dans la mesure où les États-Unis privilégieraient la lutte contre le terrorisme et le contrôle des flux migratoires; même si cela implique un renforcement de mesures répressives locales.

Une telle dynamique pourrait permettre aux gouvernements autoritaires en Afrique du Nord d’obtenir un soutien diplomatique et financier des États-Unis sans être soumis à des pressions pour adopter des réformes démocratiques.

La Tunisie, en tant que seul pays ayant véritablement réussi une transition démocratique après les révolutions de 2011, pourrait quant à elle se retrouver isolée. Car son modèle de gouvernance axé sur la participation démocratique et les droits de l’Homme ne s’inscrirait pas forcément dans les priorités de cette vision pragmatique.

 

  • Effets de l’impact sur les aspirations démocratiques et les droits de l’Homme

Bien que cette approche puisse assurer une certaine stabilité à court terme, elle risque d’étouffer les aspirations démocratiques de la société civile dans les pays du Maghreb. En l’absence de soutien extérieur pour promouvoir les réformes institutionnelles, les mouvements « pro-démocratie » pourraient se retrouver affaiblis. Et les dirigeants pourraient renforcer leur pouvoir en adoptant des mesures de contrôle social et politique plus strictes.

La jeunesse et les groupes civils, qui ont été les moteurs des demandes de changement et d’ouverture politique dans les pays du Maghreb, pourraient ressentir une frustration croissante. Ce blocage des aspirations pourrait également engendrer de nouvelles tensions sociales et politiques à moyen terme, les citoyens percevant cette alliance stratégique comme un abandon des valeurs démocratiques au profit de simples intérêts économiques et sécuritaires.

 

  • Effets sur le repositionnement géopolitique et le renforcement des alliances alternatives

La réévaluation des relations de Trump avec les alliés traditionnels des États-Unis, notamment les pays européens, crée une opportunité pour les États nord-africains de renforcer leurs relations avec des puissances émergentes telles que la Chine et la Russie.

Ces puissances alternatives, qui adoptent également une approche pragmatique et moins regardante sur les pratiques strictes, pourraient offrir un soutien économique et technologique substantiel aux pays du Maghreb en échange d’un alignement stratégique.

Le Maroc, par exemple, pourrait poursuivre ses collaborations avec la Chine dans le cadre de l’initiative de la « Nouvelle Route de la Soie » avec des investissements dans les infrastructures et les zones industrielles.

De son côté, l’Algérie, riche en ressources énergétiques, pourrait intensifier sa coopération militaire avec la Russie pour diversifier ses partenariats de défense.

 

  • Effets sur les risques d’une dépendance stratégique

Toutefois, un repositionnement vers des alliances avec la Chine et la Russie n’est pas sans risques. Les pays du Maghreb pourraient devenir stratégiquement dépendants de ces puissances. Se retrouvant parfois contraints d’adopter des orientations politiques et économiques alignées sur les intérêts de Pékin et/ou de Moscou.

Cette dépendance pourrait également limiter leur autonomie décisionnelle dans des domaines critiques comme la politique énergétique, la gestion des infrastructures et la technologie.

La Chine, par exemple, pourrait profiter de son influence pour imposer des conditions économiques favorables à ses propres entreprises, limitant le développement d’une industrie locale.

De plus, une dépendance accrue vis-à-vis de ces partenaires pourrait engendrer des tensions avec les partenaires occidentaux. Et particulièrement avec l’Union européenne, principale partenaire commerciale du Maghreb. Ce qui rendrait la position diplomatique des pays nord-africains plus délicate et polarisée.

 

En définitive, le pragmatisme de l’administration Trump pourrait renforcer le soutien à des régimes stricts en Afrique du Nord, en échange de garanties de stabilité et de coopération dans les domaines économiques et sécuritaires.

Cette approche pourrait offrir une stabilité immédiate mais compromettrait les réformes démocratiques à moyen terme.

Dans le même temps, les pays du Maghreb pourraient chercher à élargir leurs alliances en se rapprochant de la Chine et de la Russie, diversifiant ainsi leurs partenariats économiques et militaires.

Néanmoins, cette stratégie comporte des risques de dépendance et de tensions avec les partenaires occidentaux, rendant le positionnement géopolitique de la région plus complexe et potentiellement instable.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

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DOSSIER SPECIAL (I) – Trump et le Maghreb : Entre défis et opportunités dans un monde reconfiguré

La présidence de Donald Trump, qui sera marquée par son style de gouvernance non conventionnel et son approche centrée sur les intérêts américains, aurait des répercussions significatives sur les relations internationales et sur les pays du Maghreb, dont la Tunisie.

Dans un contexte global marqué par les rivalités géopolitiques, les tensions commerciales, et une polarisation accrue, les choix de politique étrangère de Trump pourraient introduire des incertitudes, tout en offrant des opportunités de repositionnement stratégique pour les pays maghrébins.

 

ZOOM 1  – Première incertitude : Le retour du nationalisme économique

Le retour du nationalisme économique, incarné par la doctrine « America First » de Donald Trump, marque une rupture significative dans les échanges commerciaux et les flux d’investissements internationaux.

Cette doctrine de protectionnisme assumé, qui cherche à favoriser l’économie américaine en limitant sa dépendance aux importations et en réévaluant les accords commerciaux, risque d’avoir des répercussions directes pour les pays du Maghreb.

Ce retour aux politiques protectionnistes pourrait affecter non seulement le commerce entre les États-Unis et les pays maghrébins, mais également les investissements dans des secteurs stratégiques.

 

  • Effets sur le commerce maghrébin

Les relations commerciales entre les États-Unis et certains pays du Maghreb, notamment le Maroc et la Tunisie, bénéficient d’accords qui facilitent l’accès aux marchés américains.

Par exemple, le Maroc a signé en 2006 un accord de libre-échange avec les États-Unis, favorisant les exportations marocaines vers le marché américain, en particulier dans les secteurs textile et agricole.

En Tunisie, le régime du Système généralisé de préférences (SGP) permet également au marché américain un accès privilégié pour certaines catégories de produits.

Toutefois, une réévaluation de ces accords, conformément à une politique protectionniste, pourrait altérer ces relations commerciales. Le Maroc et la Tunisie verraient leurs marges commerciales se réduire si les États-Unis imposaient de nouvelles barrières tarifaires ou non-tarifaires pour protéger leur propre industrie. En cas de durcissement des conditions d’accès, les exportations de textile, de produits agricoles, et d’autres biens manufacturés du Maghreb vers les États-Unis pourraient en pâtir.

Cela pourrait également freiner la croissance de certaines industries tournées vers l’exportation, augmentant ainsi la pression économique locale.

 

  • Effets sur la réduction potentielle des investissements américains au Maghreb

Le programme économique de Trump cherche à encourager les entreprises américaines à rapatrier leur production, voire leurs capitaux investis à l’étranger.

Si les entreprises américaines réduisaient leurs investissements directs au Maghreb, les effets pourraient être significatifs, car les États-Unis jouent un rôle important dans les IDE au Maroc, en Tunisie et en Algérie.

Les investissements dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de l’agroalimentaire et des services risqueraient d’être freinés, limitant l’accès aux technologies et aux compétences américaines.

La réduction des IDE américains pourrait aggraver le manque de financement dans certains secteurs clés de l’économie maghrébine et affaiblir le potentiel de croissance dans des secteurs stratégiques comme les infrastructures, les services financiers et les nouvelles technologies.

La dépendance des économies maghrébines aux flux de capitaux étrangers, surtout pour le financement de projets d’infrastructure et de développement économique, rend ces pays vulnérables face aux changements de priorités économiques des partenaires étrangers.

 

  • Effets sur la transition énergétique au Maghreb

Un autre point crucial est l’impact sur la transition énergétique. L’administration Trump, ayant soutenu les industries fossiles aux dépens des énergies renouvelables, pourrait ralentir les projets de partenariats dans le domaine des énergies propres avec les pays maghrébins. Or, le Maghreb, en raison de ses ressources naturelles abondantes en soleil et en vent, a récemment manifesté un intérêt croissant pour les énergies renouvelables.

Les pays comme le Maroc, très avancé dans sa transition énergétique, comptent sur les partenariats internationaux pour atteindre leurs objectifs. La réduction des soutiens et des partenariats dans les énergies renouvelables pourrait limiter l’accès aux technologies, aux financements et aux savoir-faire américains, ralentissant ainsi l’expansion de ce secteur clé pour le développement durable et l’indépendance énergétique.

 

  • Effets sur la stratégie économique du Maghreb

Face à ce retour du nationalisme économique, les pays maghrébins pourraient être contraints de revoir leur stratégie de diversification économique.

Le Maghreb pourrait chercher à renforcer ses relations commerciales avec d’autres blocs économiques comme l’Union européenne, la Chine ou encore les pays du Golfe. L’approfondissement de partenariats au sein de la région africaine, à travers des initiatives comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), pourrait également représenter une alternative pour compenser les effets d’un retrait américain.

Cette dynamique pourrait également pousser les économies maghrébines à investir davantage dans leur marché intérieur, à encourager la production locale et à réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs, s’inscrivant ainsi dans une logique de résilience économique face aux changements géopolitiques mondiaux.

 

En définitive, le retour du nationalisme économique incarné par la politique de « America First » pourrait engendrer des perturbations majeures dans les relations commerciales et les investissements des pays du Maghreb avec les États-Unis.

La remise en question des accords commerciaux, la réduction potentielle des investissements américains, et le frein mis aux partenariats dans les énergies renouvelables pourraient ralentir le développement économique de la région.

Pour y faire face, le Maghreb devra intensifier ses partenariats avec d’autres régions, diversifier ses sources d’investissement et renforcer son marché intérieur pour limiter sa vulnérabilité face à l’incertitude des politiques protectionnistes internationales.

 

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Nadia Azale, nouvelle DG d’Air France-KLM pour l’Afrique du Nord, Sahel et Côte Ouest

La nomination de Nadia Azale permet de renforcer la présence d’Air France – KLM dans la région, en poursuivant la construction d’une proximité avec les clients, les partenaires et en restant à l’écoute des besoins des marchés.

Air France-KLM a nommé Nadia Azale, en tant que Directrice Générale pour la région Afrique du Nord Sahel Côte Ouest.

Effectif depuis le 1er octobre, ce poste basé à Casablanca regroupe 12 pays : la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et la Sierra Leone.

Nadia Azale a débuté sa carrière chez Air France en 2005, à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle, au cœur du Hub de la compagnie. Elle a ensuite rejoint la direction commerciale, où elle a été responsable de la tarification et de la distribution pour l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe.

Elle a ensuite entamé une carrière à l’étranger, d’abord en tant que directrice commerciale basée à Casablanca, où elle a contribué à la mise en place de la Direction Commerciale Afrique du Nord Sahel, puis en Italie en tant que directrice des ventes.

De retour au siège à Paris, Nadia Azale a rejoint la direction de la distribution afin de développer et de définir la stratégie d’Air France-KLM pour implémenter un nouveau canal de distribution pour les ventes indirectes en tant que « Directrice de la Stratégie de la gestion du changement ».

Nadia Azale, à propos de son nouveau rôle, a déclaré : « Je suis ravie de rejoindre la Direction de la région Afrique du Nord Sahel Côte Ouest et de collaborer avec une équipe exceptionnellement talentueuse et dévouée. Pour le groupe Air France-KLM, cette région est un marché clef offrant d’innombrables opportunités de développement. Je suis convaincue qu’avec les efforts de nos équipes, la fidélité de nos clients et le soutien de nos partenaires, Air France-KLM continuera d’élargir sa présence et d’offrir une expérience positive à nos clients. »

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Libye : vers le voile obligatoire et une police des mœurs!

Le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’unité nationale, Imad Trabelsi, a récemment annoncé son intension d’imiter l’Iran, en rendant obligatoire le port du voile et en instaurant une police des mœurs.

C’est en tout cas ce que rapporte le journal algérien TSA, qui ajoute cependant que cette « décision divise l’opinion publique dans le pays et suscite des débats chez les pays voisins ».

Dans les détails, il s’agit d’imposer le port obligatoire du voile pour toutes les femmes et filles dès l’âge de neuf ans, y compris dans les écoles, mais aussi de restreindre la liberté de voyage des femmes libyennes, réclamant qu’elles soient accompagnées d’un « mehrem » homme pour voyager.

Et ce n’est pas tout. Imad Trabelsi compterait également interdire la mixité dans les lieux publics, tels que les cafés, imposer une façon de couper les cheveux ou de s’habiller… et ce en vue de « respecter la spécificité de la société libyenne », justifie-t-il.

Pour ce faire et toujours d’après TSA, le ministre de l’Intérieur propose de restreindre l’importation de certains types de vêtements. Et c’est dans cette optique qu’il veut créer une police des mœurs dont la mission essentielle sera donc de veiller au respect de ces mesures.

L’une des conséquences pour un pays comme la Tunisie, en cas d’adoption de ces mesures, c’est de voir nombre de Libyens qui s’opposent venir s’installer dans le pays.

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La Libye évoque la question de la moralité publique

Le ministre de l’Intérieur libyen, Imed Trabelsi, a abordé la question de la moralité publique lors d’une conférence de presse, soulignant l’importance de maintenir des valeurs éthiques et de respecter les coutumes.

Le ministre a évoqué les tenues des femmes, précisant qu’elles devraient être « respectables ». Il a également félicité une école qui a imposé le port du hijab à ses élèves et a appelé le ministère de l’Éducation à encourager cette initiative. Toutefois, contrairement à ce que certains relayent sur des pages Facebook, il n’a pas évoqué l’idée d’une loi imposant le port du hijab.

Imed Trabelsi a déclaré que les cafés mixtes sont contraires aux valeurs du Coran et de la sunnah.

Il a, en outre, abordé la question de l’interdiction des coiffures jugées « fantaisistes » ainsi que des tenues vestimentaires des jeunes, qu’il considère comme décalées par rapport aux coutumes libyennes et islamiques.

Il a également mis en garde contre les voyages des femmes sans accompagnateur masculin (mahram). Une police féminine chargée de surveiller les comportements jugés « contraires aux bonnes mœurs » chez les femmes a été créée.

Le ministre de l’Intérieur a aussi souligné l’importance de lutter contre la drogue lors de cette conférence qui a créé un débat.

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Polémique : L’Algérie dément les allégations sur la suspension du commerce avec la France

Exportations - ImportationsA la suite d’un post sur X de l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, sur des mesures visant les échanges commerciaux avec la France, en affirmant que les domiciliations bancaires ne seront plus traités par les banques algériennes.

Dans un communiqué le Premier ministère a démenti les informations faisant état de la suspension du commerce avec la France. « Suite aux allégations mensongères colportées par l’ancien ambassadeur de France à Alger, dans son délire haineux et coutumier à l’égard de l’Algérie, au sujet de prétendues mesures restrictives au commerce, la cellule de Communication auprès du Premier ministre tient à apporter un démenti catégorique à ces informations erronées et totalement infondées ».

Pour remercier la France, l’Algérie décide de bloquer toutes les importations françaises et les exportations vers la France. Nous sommes décidément aveugles. pic.twitter.com/WgUbZzcwew

— Xavier Driencourt (@XMDriencourt) November 6, 2024

 

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