Amnesty International Tunisie a exprimé sa profonde préoccupation face aux peines de prison prononcées contre de nombreux influenceurs des réseaux sociaux pour des accusations liées aux valeurs morales. Et appelé les autorités à mettre fin à ce qu’elle qualifie de «campagne punitive».
Dans une note sur Facebook, Amnesty International Tunisie rappelle que les expressions qui pourraient être considérées comme offensantes ne constituent pas des infractions pénales au regard du droit international et ne doivent pas faire l’objet de poursuites pénales ni entraîner de peines de prison.
Amnesty «appelle donc les autorités tunisiennes à mettre un terme à la campagne punitive et à la répression de la liberté d’expression et de publication et met en garde contre les manœuvres visant à faire taire et limiter toutes les voix dissidentes au niveau social et culturel».
L’association souligne également «la nécessité de garantir le droit à la dissidence et à l’égalité pour tous, indépendamment de l’identité, de l’expression ou du choix de genre, et de se concentrer sur le respect des normes internationales des droits de l’homme et du droit à la liberté d’expression».
Sur la base de l’article 226 bis du code pénal tunisien, plusieurs Instagrammers et TikTokers tunisiens ont récemment été jugés et condamnés à des peines de prison allant d’un à cinq ans. Certains sont incarcérés, d’autres sont toujours à l’étranger.
L’article 226 bis prévoit que «quiconque viole publiquement les bonnes mœurs ou la moralité publique par des gestes ou des paroles ou gêne intentionnellement autrui d’une manière ou d’une autre, est puni de six mois d’emprisonnement et d’une amende de mille dinars pour atteinte à la pudeur.
«Quiconque signalera publiquement la possibilité de commettre des troubles par des écrits, des enregistrements, des messages audio ou visuels, électroniques ou optiques, sera puni des mêmes sanctions prévues à l’alinéa précédent.»
Tandis que l’article 231 du même code prévoit : «En dehors des cas prévus par la législation en vigueur, les femmes qui, par des gestes ou des paroles, s’offriront aux passants ou se prostitueront, même occasionnellement, seront punies de six mois d’emprisonnement et d’une amende de 20 à 200 dinars».
Le Comité de suivi pour lutter contre la criminalisation des politiques de solidarité a lancé l’appel ci-dessous en solidarité avec Abdallah Said, un militant de la société civile à Médenine, au sud de la Tunisie.
Le mardi 12 novembre 2024, la Cellule d’investigation financière a placé Abdallah Said, un militant et président de l’association «Enfants de la Lune de Médenine», en garde à vue.
Suite à un long interrogatoire, les charges retenues contre Abdallah Said n’ont pas encore été précisées, mais elles concernent principalement des activités liées à la prise en charge d’enfants réfugiés, migrants et abandonnés, qui font partie des activités de l’association dans la région de Médenine.
Le travail humanitaire d’Abdallah Said, d’origine tchadienne et actif en Tunisie depuis de nombreuses années, en faveur des enfants migrants et réfugiés a déjà été l’objet de campagnes haineuses et racistes sur les réseaux sociaux.
Abdallah Said jouit de tous les droits civils et politiques en tant que citoyen tunisien et exerce ses activités civiques dans le respect des lois. Son seul «crime» est d’être engagé dans le territoire où il a décidé de vivre et d’être solidaire avec les enfants migrants et réfugiés dans la région de Médenine.
Abdallah Said est incarcéré dans le cadre d’une politique de criminalisation de la solidarité avec les personnes migrantes, qui s’est traduite par de nombreuses arrestations et poursuites incessantes dans des affaires pour lesquelles aucune audience n’a encore été fixée.
Depuis la réunion du Conseil national de sécurité en mai 2024, cette campagne a commencé et continue aujourd’hui, mettant en lumière chaque jour la défense de nouvelles personnes pour enquête dans le seul but d’apporter une aide humanitaire aux migrants.
Le Comité de suivi met en évidence le caractère purement politique de l’enquête, qui va à l’encontre des accords internationaux signés par l’État tunisien, et demande la fin de la politique de criminalisation de la solidarité avec les personnes migrantes et la libération de tous les arrêtés et détenus, ainsi que l’arrêt de toutes les poursuites à leur encontre.
La dignité pour les réfugiés et des demandeurs d’asile
Les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants bénéficieront toujours de notre soutien.
La troisième édition de l’Industry Innovation Day (IID), qui s’est déroulée le mercredi 6 novembre 2024 à Tunis, a permis de dresser un état des lieux du secteur automobile tunisien.
À travers les conférences, les panels et l’exposition, les participants ont eu l’occasion d’échanger sur les expériences et les meilleures pratiques avec des experts internationaux et nationaux, afin de renforcer la compétitivité de la Tunisie sur la scène mondiale.
Le secteur de l’industrie automobile tunisien compte 250 entreprises, employant plus de 95 000 personnes, pour des investissements estimées à 2,3 milliards d’euros en 2023. Il représente 52% des exportations industrielles et 3,4% du PIB.
L’IID a également permis aux professionnels du secteur d’explorer les enjeux liés à la transition vers l’industrie 4.0 et l’électrification des véhicules.
Les discussions ont aussi porté sur la nécessité de réduire l’empreinte carbone des produits en innovant dans les processus de production tel que suggère l’étude présentée sur «Les meilleures pratiques en termes de digitalisation, de tendances technologiques et de R&D dans l’industrie automobile» .
La Tunisie est bien positionnée pour devenir un hub africain dans le domaine de la conception et de l’ingénierie automobile, répondant aux exigences d’un marché en pleine transformation. En capitalisant sur ses compétences en ingénierie et en recherche et développement (R&D), notre pays peut non seulement répondre aux défis actuels mais également contribuer à un avenir durable pour l’industrie automobile.
L’événement a souligné l’importance d’une collaboration étroite entre les industriels, les fournisseurs, les autorités publiques et les centres de recherche pour co-construire un avenir durable et compétitif pour l’industrie automobile tunisienne. Il a été organisé par la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie) et la Tunisian Automotive Association (TAA), avec le soutien de la GIZ Tunisie.
Le Conseil des chambres mixtes (CCM) a profité de la discussion du projet de loi de finances 2025 (PLF 2025) pour proposer une série de mesures dont la mise en œuvre est susceptible de stimuler la croissance et l’investissement en Tunisie.
Ces propositions ont été présentées par une délégation du CCM, conduite par son président Nacef Belkhiria, lors de l’a réunion qu’elle a eue avec les membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), mercredi 13 novembre 2024.
Lors de cette rencontre, le CCM a présenté une série de recommandations et de propositions suivantes pour la PLF 2025, visant à renforcer l’attractivité de la Tunisie pour les investisseurs et soutenir la dynamique économique du pays.
Impact de l’augmentation des impôts sur les employeurs : le CCM met en garde contre une hausse des impôts sur les personnes, estimant qu’elle pourrait affecter indirectement les employeurs en alourdissant leurs charges financières. Cette situation pourrait compromettre la création d’emplois et la compétitivité des entreprises tunisiennes.
Stabilité fiscale pour attirer les investissements étrangers : le CCM a rappelé que la stabilité fiscale est un élément crucial pour les investisseurs étrangers, dont les investissements ont atteint 2,5 milliards de dinars en 2024. Une prévisibilité fiscale est essentielle pour maintenir cet intérêt et attirer davantage de capitaux étrangers en Tunisie.
Renforcement du contrôle fiscal : le CCM recommande de renforcer les équipes de contrôle fiscal au sein du ministère des Finances. Cette mesure permettrait de récupérer des recettes fiscales significatives auprès des contribuables défaillants et du secteur informel, contribuant ainsi à une amélioration des finances publiques.
Réduction de la TVA sur les camions : en reconnaissance de leur rôle dans les grands projets et leur impact sur l’économie nationale, le CCM propose de baisser la TVA de 19% à 7% pour les camions. Cette réduction contribuerait à diminuer les coûts pour les entreprises opérant dans le transport et la logistique.
Encouragement des véhicules hybrides : afin de promouvoir l’adoption de véhicules écologiques, le CCM suggère une exonération des droits de consommation et une réduction de la TVA à 7% pour les voitures 100% hybrides, qui consomment 40% de moins de carburant que les véhicules traditionnels. Cette initiative permettrait de réduire la consommation de carburant et de soutenir les efforts de transition énergétique de la Tunisie.
Amnistie des infractions douanières : le CCM recommande également une amnistie pour les infractions douanières, permettant aux opérateurs économiques de régulariser leur situation et de bénéficier d’un nouveau départ pour leurs activités. Cette mesure serait favorable à la reprise de l’investissement et de la croissance économique.
Ces propositions traduisent l’engagement du CCM à soutenir une économie tunisienne résiliente, compétitive et durable, et à encourager un environnement favorable aux investissements.
Le CCM espère que ces recommandations seront prises en compte dans l’élaboration de la Loi de finances 2025 pour stimuler la croissance, renforcer les recettes fiscales et promouvoir une économie plus verte.
La question de l’arabisation partielle de l’enseignement en Tunisie, qui a commencé dans les années 1970-1980, continuent de susciter des polémiques, souvent d’ordre idéologique et politique. L’architecte de cette réforme, l’ancien ministre Driss Guiga ne renie rien de ce choix sur lequel il revient dans un livre de mémoire publié récemment. «Nous devons enseigner en arabe toutes les matières susceptibles de l’être sans difficultés», écrit-il aujourd’hui, quarante-cinq ans après.
Mohamed Sadok Lejri *
J’ai écouté l’interview que Driss Guiga a accordée à Myriam Belkadhi il y a de cela quelques jours. Je n’ai pas encore lu son autobiographie intitulée ‘‘Sur le chemin de Bourguiba’’ (éditions Cérès, septembre 2024, 261 pages) mais son témoignage est passionnant.
Driss Guiga était quand même l’une des pièces maîtresses du régime de Bourguiba. C’est un homme d’une stature exceptionnelle que l’on peut hisser au rang des bâtisseurs de l’Etat tunisien moderne.
En revanche, le fait de l’entendre promouvoir l’apprentissage des langues étrangères et la dimension méditerranéenne de la Tunisie et parler en français (une langue qu’il maîtrise à la perfection et qu’il semble savourer) pendant plus de la moitié de l’échange m’a fait marrer, ou plutôt m’a fait rire jaune. Car, pour moi et pour beaucoup d’autres, Driss Guiga est un peu à l’origine de l’annihilation de la langue de Molière en Tunisie.
En effet, on se trompe en disant que c’est Mohamed Mzali qui a commencé à arabiser les matières qui étaient enseignées en français, en particulier l’histoire-géo et la philosophie. C’est Driss Guiga qui a été le précurseur de l’arabisation.
A l’époque, il fallait combattre le courant marxiste en lui opposant une pseudo-identité arabo-islamique. On connaît le résultat. Au lieu de tirer la leçon des échecs successifs, on a persisté dans l’erreur en arabisant toujours davantage.
Ce n’est pas un hasard si nous assistons, depuis de nombreuses années, à la lente mais inexorable déclin de l’enseignement. Je persiste et signe : l’arabisation est en grande partie responsable de la faillite du système éducatif tunisien et de son effondrement. Comme m’écrivait un ami quelques jours plus tôt : «La déconstruction de notre système éducatif des lumières, depuis sa prise en main par les arabisants dogmatiques, sa cession a un secteur privé au logiciel féodal et l’arrimage de la Tunisie à un Orient passéiste et décadent ont pondu tant d’ignorance, de bigoterie, d’hypocrisie et autres pathologies sociales inconnues dans les années 1960 et 1970, quand la Tunisie forçait l’admiration et le respect partout dans le monde.» (Rachid M.)
Il aurait été souhaitable de laisser les idéologies de côté dans la conception et la mise en application de la réforme du système éducatif dans les années 1970 et 1980. Il fallait faire preuve d’ambition et d’audace : placer la barre le plus haut possible pour former des générations de jeunes compétents, pratiquant avec aisance aussi bien le français que l’arabe. C’était le pari de l’avenir.
Pourtant, l’école des années 1960, celle de la réforme Messaadi, avait partiellement répondu à cette exigence. Le ministre de l’Education nationale de l’époque, Mahmoud Messaadi, pourtant arabisant, mais pratiquant avec élégance la langue française, avait toujours reporté aux calendes grecques l’arabisation. Ahmed Ben Salah, quant à lui, titulaire d’une licence de lettres (arabe), a réintroduit l’enseignement du français en première année primaire lorsqu’il avait occupé pour une courte période le poste de ministre de l’Education nationale.
J’aimerais bien un jour rencontrer Driss Guiga pour recueillir son témoignage sur ce sujet bien précis et sur son rapport à la langue française.
* Universitaire.
NDLR:
Dans ses Mémoires, Driss Guiga revient sur son passage à la tête du ministère de l’Education nationale et la mise en œuvre de la politique d’arabisation partielle de l’enseignement : les lettres, l’histoire, la géographie, le droit et la philosophie. «Réintroduire la langue arabe comme moyen d’accès à la connaissance moderne et à la confrontation avec la modernité, de manière graduelle, pragmatique, souple, sans dogmatisme et sans contrainte pour le corps enseignant qui doit s’être préparé sérieusement à ce transfert», écrit-il.
Pour préparer cette réforme, Guiga raconte les péripéties d’un voyage qu’il a effectué dans plusieurs pays arabes du Proche-Orient pour étudier comment la langue arabe est utilisée dans l’enseignement, et parmi ses rencontres, il y en a une qui mérite d’être relatée pour sa pertinence, et telle qu’il la raconte lui-même : «Le recteur de l’Université d’Alep, qui était ingénieur de formation, nous dit clairement : ‘‘Si vous enseignez les matières scientifiques en français, ne changez pas !’’ A ma question : ‘‘Mais pourquoi ne le dites-vous pas à votre ministre ?’’, la réponse fut : ‘‘C’est un tabou politique et de toute façon les enfants des ministres de la nomenklatura du régime étudient à l’Université américaine de Beyrouth.’’ CQFD.»
Les chrétiens évangéliques américains (chaque peuple a ses intégristes) jubilent. Leur candidat a gagné. Pour eux, Dieu est derrière la victoire de Donald Trump et la défaite de Kamala Harris qu’ils considèrent comme guidée par «les forces sataniques». Ils estiment que Dieu a sauvé l’Amérique de la destruction et leur a donné une seconde chance.
Imed Bahri
Le journal britannique The Times a publié une enquête où l’auteure, Fiona Hamilton, revient sur la place de la foi et précisément celle des Évangéliques lors de la dernière élection présidentielle américaine. Elle rappelle que Donald Trump, lors de la Convention nationale républicaine à Milwaukee dans le Wisconsin, qui a débuté deux jours seulement après qu’il ait survécu à une tentative d’assassinat, avait levé le poing en signe de victoire. La conférence a été marquée par des discussions sur l’intervention divine en faveur de Trump avant même que ce dernier ne dise aux délégués: «Je ne suis pas censé être ici ce soir, je me tiens devant vous dans cette arène uniquement par la grâce de Dieu Tout-Puissant.»
Ce discours a galvanisé le vote chrétien évangélique avant qui a aidé à sa victoire aux élections et quatre mois plus tard, il émeut toujours Lauren Gleaton, qui a déclaré en essuyant ses larmes: «C’était très puissant! Je ne me souviens pas que Trump ait jamais parlé de Dieu auparavant. Nous pensions que c’était plutôt prophétique. Cela a eu un impact.»
Un mandat quasi-divin
Auparavant, Gleaton, 41 ans, mère de deux enfants et baptiste attachée aux prophéties de la droite chrétienne, ne pensait pas que Trump avait été élu par Dieu pour devenir président à deux reprises. Cela a changé. «Cela ne peut être nié. Il suffit de croire en Dieu et de lui faire confiance», a-t-elle déclaré.
Angela Bean, 68 ans, membre de la First Baptist Church de Peachtree City qui fait partie de la Bible Belt de Géorgie, croit fermement que la réélection de Trump représente un mandat divin ainsi qu’un mandat électoral. Elle explique: «Dieu contrôle tout dans la vie. Il y a des prophètes contemporains qui ont prédit que Trump serait notre président au moment où ce pays avait le plus besoin de lui pour nous sortir de l’obscurité qui l’entoure. Cela a été prouvé. Quand ils prophétisent et que cela se réalise, que faites-vous sinon croire?».
Les chrétiens évangéliques blancs constituent depuis longtemps une base importante pour les dirigeants du Parti républicain mais Trump est le premier à être considéré comme une figure quasi religieuse. Pendant la campagne, des prédicateurs fanatiques motivés par la perspective d’influencer le programme présidentiel de Trump ont présenté sa mission comme juste et ont exhorté leurs partisans à voter pour lui.
Sa rivale, Kamala Harris, a été décrite comme étant guidée par des «forces sataniques» et sous l’influence de «l’esprit de Jézabel», une référence à la méchante reine biblique. Il faut dire que ses positions favorables à l’avortement n’ont guère arrangé son image au regard de ces intégristes religieux.
Trump a exploité l’inquiétude de ces croyants conservateurs quant à l’élargissement des droits des transgenres par les démocrates et a joué sur son «travail historique pour protéger le fœtus», une référence à son rôle dans la nomination des juges de la Cour suprême qui ont voté pour annuler le droit fédéral à l’avortement en 2022.
La stratégie a fonctionné. Selon l’Associated Press, environ huit électeurs chrétiens évangéliques blancs sur dix -soit 20% de l’électorat total- ont voté pour Trump. C’est son socle électoral le plus solide.
La question est maintenant de savoir comment cela affectera son agenda au Bureau Ovale.
Robert Jones, président et fondateur du Public Religion Research Institute, a déclaré que Trump avait réussi à forger une alliance improbable avec des chrétiens conservateurs blancs malgré ses multiples mariages, ses paiements à une star porno et ses accusations d’inconduite sexuelle et d’autres actes répréhensibles.
Jones a déclaré qu’il y avait peut-être peu de preuves que Trump partage leur foi mais cette association étroite façonne inévitablement sa politique.
«Plus largement, son slogan Make America Great Again (Rendre à l’Amérique sa grandeur) avec son mélange de griefs raciaux et de nostalgie d’une époque où les chrétiens blancs constituaient la majorité culturelle et politique incontestée du pays est fait sur mesure pour un groupe qui se considère comme privé de sa place divine en tant que peuple élu en Amérique qu’ils considèrent comme une terre promise pour les chrétiens blancs», a-t-il expliqué.
Vers l’interdiction de l’avortement
Jusqu’à présent, on ne sait pas dans quelle mesure le zèle messianique de Trump pendant la campagne évoluera vers une politique caractérisée par une théologie ultra-conservatrice. Ses promesses de campagne incluent la résistance aux droits des transgenres, les politiques d’immigration restrictives et le droit de prier et de lire la Bible à l’école.
Parmi ses partisans les plus fervents se trouve Lance Wallnau, le célèbre évangéliste qui a affirmé avoir prédit la victoire de Trump des années plus tôt et a déclaré que «cela faisait partie du plan de Dieu visant à inaugurer une nouvelle ère de domination chrétienne dans le monde (sic!)». Dutch Sheets, un apôtre autoproclamé, a salué la victoire de Trump dans le cadre du Troisième Grand Réveil, un réveil religieux qui aurait son origine dans les années 1850.
Jones évoque le Projet 2025, une feuille de route ultra-conservatrice pour la deuxième présidence de Trump. Même si ce dernier s’est distancié du document, celui-ci a été rédigé par des personnes appartenant à son entourage.
Jones pense que Trump est susceptible d’assouplir les restrictions sur la participation des églises aux campagnes politiques, de saper le système d’éducation publique laïque américain et d’éroder les programmes d’action positive entre autres choses. «Il y aura une pression énorme de la part des nationalistes chrétiens pour interdire l’avortement à l’échelle nationale et d’autres restrictions aux droits reproductifs», affirme-t-il.
Après s’être vanté de la décision de 2022 sur l’avortement, Trump a fait marche arrière sur la question et a fait des déclarations contradictoires pendant la campagne, sentant peut-être le potentiel de réactions négatives de la part de sa base électorale féminine plus large. Sa position le jour du scrutin était que la question devait être laissée à chaque État pour déterminer sa politique.
À la First Baptist Church de Peachtree où se trouve une congrégation anti-avortement, l’affaire n’est pas passée inaperçue. Madison Sly, 25 ans, a déclaré que certains chrétiens avaient eu des difficultés à voter pour Trump parce qu’il n’était pas assez dur sur l’avortement. «Ce serait merveilleux si un président était élu qui croit tout ce que dit la Bible et tout ce que je défends en tant que chrétien. Mais en l’absence de cette personne, Trump était la meilleure alternative», a-t-elle ajouté.
De nombreux membres d’Église soutiennent les politiques de Trump visant à réduire les impôts, à stimuler l’économie et à réduire l’immigration mais voient en fin de compte sa réélection comme une intervention de Dieu. Tom Hegan, 73 ans, détective à la retraite, a regardé à plusieurs reprises la vidéo de la fusillade en Pennsylvanie et a déclaré que le brusque tour de tête de Trump signifiant qu’il a été écorché par la balle était «un acte de Dieu». Il espère que Trump continuera à promouvoir des politiques chrétiennes conservatrices et des valeurs morales bibliques. Il ajoute: «J’ai lu la Bible d’un bout à l’autre et elle ne parle pas du fait que les hommes sont des femmes et que les femmes sont des hommes. Dieu a créé le mâle et la femelle. Il n’a rien créé de neutre. Ce n’est pas quelque chose de biblique.»
Joseph Smith, ingénieur en mécanique, a distribué un passage du Deutéronome qui met l’accent sur le choix entre le bien et le mal. Il a fait référence à Harris et à la «foule satanique» qui assistait à ses rassemblements électoraux. Il a déclaré: «Avorter un enfant est un sacrifice humain à Satan. Ceci est décrit dans la Bible. Trump, il est pro-vie. Dieu est dans le pays maintenant. Le résultat de nos élections aurait pu détruire ce pays. Dieu nous a donné une seconde chance.»
Le Cinéma Variétés de Marseille a récemment accueilli l’avant-première du documentaire ‘‘No Other Land’’, réalisé par Basel Adra. Ce film captivant et poignant suit l’activisme de Basel Adra, un Palestinien vivant en Cisjordanie, qui filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne, qui détruit peu à peu les villages palestiniens et chasse leurs habitants.
Depuis plus de cinq ans, Adra capture ces scènes déchirantes, devenant ainsi une voix pour les sans-voix. Mais son récit ne se limite pas à la souffrance, il introduit également l’histoire de son alliance improbable avec Yuval Abraham, un journaliste israélien, qui, au fil du temps, décide de soutenir ses démarches. Ensemble, ils forment une amitié inattendue, un symbole de solidarité au milieu du conflit israélo-palestinien.
La projection au Cinéma Variétés a été un véritable succès, attirant un public nombreux et engagé. Dans une ville aussi diversifiée que Marseille, ce film a trouvé un écho particulier. Il a permis aux spectateurs de s’immerger dans un conflit complexe à travers des images personnelles et émouvantes, tout en soulignant la possibilité d’une solidarité humaine, même au cœur de la division.
L’avant-première à Marseille a offert une occasion rare de se confronter à la réalité vécue par les Palestiniens, tout en mettant en lumière l’importance du dialogue et de l’empathie, à travers l’histoire touchante de deux hommes issus de mondes opposés.
L’Atelier du Décolonial, porté par un collectif de chercheurs et universitaires maghrébins, lance officiellement les inscriptions pour le premier atelier à Tunis sous le thème : «Palestine en Afrique du Nord: résistances et solidarités».
L’événement se déroulera du jeudi 28 novembre au dimanche 1er décembre 2024 dans divers lieux de la capitale.
Cet événement, programmé sur trois jours et demi, traite des liens entre la Palestine et l’Afrique du Nord à travers des conférences, des rencontres et la projection de documentaires.
La participation est gratuite, mais conditionnée à une inscription aux différents ateliers (sur ce lien web). Les étudiants, chercheurs et militants sont les plus sollicités pour y participer.
L’Office national du tourisme tunisien (ONTT) place ses espoirs dans la poursuite par easyJet de ses nouvelles liaisons vers Djerba pour la saison été 2025.
La compagnie aérienne low cost a lancé, à partir du 5 novembre 2024, des vols d’hiver vers l’île, avec des services depuis Londres Luton les mardis et samedis. Les vols en provenance de Manchester ont commencé le 11 novembre, opérant les lundis et vendredis.
Le directeur général de l’ONTT, Helmi Hassine, a déclaré au World Travel Market (WTM) de Londres : «Nous avons entendu dire qu’easyJet poursuivrait ses vols pour la saison estivale et confirmerait peu de temps après le WTM. Il y a une grande demande.»
La Tunisie est sur le point d’accueillir 300 000 touristes britanniques cette année, avec 278 000 Britanniques en visite au 31 octobre dernier. Le nombre de visiteurs britanniques est en hausse de 60% par rapport à l’année dernière et de 44% par rapport aux chiffres d’avant la pandémie. L’année la plus performante de la Tunisie en termes de visiteurs britanniques a été 2014, avec 425 000 visiteurs.
Helmi a déclaré que les Britanniques commencent à rechercher plus d’expériences que de simples vacances à la plage et il a déclaré que les réservations anticipées pour la destination ont augmenté d’environ 20 à 25%.
«Nous sommes très optimistes car, sur d’autres marchés, les visiteurs achètent des excursions pour découvrir plus que la plage. Chaque famille du Royaume-Uni ou chaque petit groupe peut vivre une expérience sur mesure, comme de la randonnée, du vélo ou des expériences culturelles», a ajouté le responsable tunisien.
EasyJet Holidays a ajouté des forfaits vers Djerba utilisant les nouveaux vols easyJet, avec sept nuits en formule tout compris à l’hôtel cinq étoiles Ulysse Djerba Thalasso & Spa au prix de 417 livres sterling (1 674 dinars tunisiens) par personne au départ de Manchester le 25 novembre.
Le Centre de promotion des exportations (Cepex), par le biais de son bureau à Moscou, pilote actuellement la première participation tunisienne à l’événement Bee-Together, l’événement de référence en Russie pour les rencontres B2B dans le secteur du textile et de l’habillement.
Ce rendez-vous d’envergure, organisé par l’Association russe de la mode et de l’industrie (Rafi) du 12 au 14 novembre 2024 à Moscou, réunit 270 entreprises de 15 pays, dont la Turquie, la Chine, la Russie, la Biélorussie et l’Ouzbékistan. Seule représentante africaine, la Tunisie marque ainsi sa présence dans un contexte d’échanges commerciaux diversifiés.
Plus de 3 000 visiteurs sont attendus, et environ 2 000 rendez-vous d’affaires ont été planifiés pour rapprocher acheteurs et exposants.
La délégation tunisienne comprend quatre entreprises spécialisées dans le prêt-à-porter, la lingerie, le balnéaire et les matières premières textiles.
Ces entreprises bénéficient d’un total de 50 rendez-vous stratégiques avec les grandes marques, chaînes de distribution, importateurs et industriels russes et étrangers.
Le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie à Moscou s’est rendu auprès des exposants tunisiens, soulignant l’importance de multiplier ces initiatives pour exploiter le potentiel du marché russe et des régions avoisinantes.
La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Tripoli a accueilli des rencontres B2B entre ses membres et une délégation commerciale tunisienne, mardi 12 novembre 2024, à son siège de Tripoli.
Les rencontres se sont déroulées en présence du président de l’Assemblée générale de la Chambre de commerce de Tripoli, de l’ambassadeur de Tunisie en Libye, de plusieurs membres du comité de direction de la Chambre et des représentants du Centre tunisien de promotion des exportations (Cepex).
Selon la Chambre de commerce Tripoli, ces rencontres visaient à identifier des opportunités d’investissement et de partenariats économiques entre les entreprises des deux pays.
La délégation tunisienne comprenait plusieurs sociétés spécialisées dans les domaines des travaux publics et de la construction, des matériaux de construction et des canalisations.
L’ambassadeur de Tunisie en Libye a souligné l’importance de renforcer les relations de coopération et le partenariat économique entre les deux pays et d’inciter les hommes d’affaires et les investisseurs à aller de l’avant et à leur fournir un soutien et une assistance pour faciliter leurs activités commerciales.
Les entreprises tunisiennes ont fait une série de présentations introductives à leurs homologues libyennes suivies de rencontres B2B pour discuter et identifier les opportunités à travers lesquelles des partenariats et des accords commerciaux peuvent être conclus, écrivent nos confrères de Libya Herald.
Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Sarhad (SCCI), Fazal Moqeem Khan (à droite sur la photo), a suggéré d’organiser des expositions, d’échanger des délégations commerciales et de lancer des coentreprises pour améliorer le commerce entre le Pakistan et la Tunisie.
Il a déclaré cela lors d’un déjeuner organisé par le consul général honoraire de Tunisie à Peshawar, Ammad Rasheed (à gauche sur la photo), pour le monde des affaires et les dignitaires.
Fazal Moqeem a déclaré que le Pakistan et la Tunisie entretenaient des relations économiques, commerciales et culturelles cordiales. Il espère que les initiatives conjointes des deux parties amélioreront le volume des échanges bilatéraux.
Il a ajouté qu’un immense potentiel en matière de production d’hydroélectricité, de marbre, de pétrole, de gaz et d’autres ressources naturelles existe à Khyber Pakhtunkhwa (KP), où les perspectives sont plus brillantes pour attirer les investissements étrangers. Fazal Moqeem a invité les entreprises tunisiennes à investir dans les potentiels/secteurs importants du KP.
L’économie tunisienne a connu une croissance de 0,6% au premier semestre 2024, soit une hausse limitée par rapport à sa performance de 2023, selon la dernière édition du Moniteur économique de la Banque mondiale.
Des signaux positifs sont apparus, notamment une amélioration du solde extérieur et une réduction de l’inflation.
Dans le même temps, même si l’agriculture montre des signes de reprise, certains secteurs clés, notamment le pétrole et le gaz, l’habillement et la construction, continuent de connaître des difficultés.
Le rapport, intitulé «Équité et efficacité du système fiscal tunisien», prévoit une croissance de 1,2% pour 2024. Ce ralentissement de l’économie s’inscrit dans le contexte d’un déclin à long terme de la croissance au cours de la dernière décennie, avec des investissements et une épargne limités. Le rapport souligne l’urgence d’augmenter les investissements pour soutenir la croissance et la concurrence.
Un secteur dans lequel les investissements et la concurrence commencent à augmenter est celui des énergies renouvelables, dans lequel la Tunisie fait avancer son ambitieux programme. Cela comprend la construction d’une capacité de 500 mégawatts grâce à des projets solaires à Kairouan, Sidi Bouzid et Tozeur. Le gouvernement prévoit d’ajouter 1 700 mégawatts supplémentaires d’ici 2026, dans le but que les énergies renouvelables constituent 17 % du mix électrique et d’économiser 1 million de tonnes d’équivalent pétrole dans les importations de gaz, soit environ 30% des importations totales de gaz en 2023.
La Tunisie a réussi à contenir son déficit de compte courant, principalement grâce à l’amélioration des termes de l’échange, notamment la baisse des prix des importations d’énergie et la hausse des prix des exportations d’huile d’olive, ainsi qu’un rebond du tourisme.
Le déficit commercial s’est réduit de 3,4% au cours des neuf premiers mois de 2024 par rapport à l’année précédente et représente désormais 7,8% du PIB, contre 8,8% en 2023. L’inflation est tombée à 6,7 % en septembre 2024, marquant son niveau le plus bas depuis janvier 2022, même si l’inflation alimentaire reste à 9,2 %.
La dette intérieure passe de 29,7% à 51,7 % en 5 ans
La Tunisie se tourne de plus en plus vers les sources de financement intérieures, la dette intérieure passant de 29,7% de la dette publique totale en 2019 à 51,7 % en août 2024. Cette évolution détourne une part croissante du financement des banques vers les besoins du gouvernement et la détourne du reste de l’économie. Cela présente également des risques pour la stabilité de la monnaie et des prix.
La deuxième partie du rapport passe en revue le système fiscal tunisien et souligne l’importance de parvenir à un meilleur équilibre entre la fiscalité du travail et celle du capital afin de favoriser une approche plus équitable.
La lourde fiscalité actuelle sur le travail – notamment d’importantes cotisations de sécurité sociale, même pour les salariés à faible revenu – pourrait encourager l’informalité, décourager l’embauche et réduire les salaires.
En outre, le rapport souligne la nécessité d’améliorer la transparence au sein du système pour garantir l’équité et la responsabilité.
L’introduction d’un impôt foncier annuel et l’augmentation des taxes sur les carburants en 2023 ont été des mesures positives, et la Tunisie pourrait obtenir de meilleurs résultats en rééquilibrant sa structure fiscale et en renforçant son mécanisme de taxe carbone, favorisant ainsi un cadre économique plus équilibré et durable.
«Malgré des défis persistants, l’économie tunisienne continue de faire preuve de résilience et de nouvelles opportunités émergent», a déclaré Alexandre Arrobbio, responsable pays de la Banque mondiale pour la Tunisie. «La Banque mondiale reste déterminée à aider la Tunisie à relever les défis soulignés dans le rapport, notamment pour soutenir la croissance et le développement du secteur privé», a-t-il ajouté.
Les influenceur,se.s et créateur.rice.s de contenus via les réseaux sociaux, comme Instagram, TikTok et Youtube, sont dans leur écrasante majorité des évadés fiscaux que les autorités cherchent à débusquer et à faire payer l’impôt sur le revenu comme le reste des contribuables tunisiens.
Selon la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, qui intervenait hier, mardi 12 novembre 2024, lors de la séance plénière au parlement consacrée à la discussion du budget de l’Etat pour 2025, son département a mis en place une importante base de données relative à plusieurs activités non déclarées aux services fiscaux, et créé une cellule en charge de collecter et d’exploiter les informations relatives aux personnes s’adonnant à des activités rémunératrices sur les réseaux sociaux, tels que les influenceur.se.s et les créateur.rice.s de contenus.
Le contrôle fiscal de cette catégorie de contribuables, longtemps restés loin des radars du service d’impôt, a rapporté aux caisses de l’Etat plus de 15 millions de dinars, un chiffre en constante hausse.
Une application a d’ailleurs été mise en place qui permet d’envoyer automatiquement des avertissements aux personnes imposables qui n’ont pas remis leurs déclarations fiscales aux services d’impôt pour les rappeler à leur devoir.
Les avertissements envoyés via cette application ont atteint quelque 45 000 a indiqué la ministre, ce qui donne une idée de l’ampleur du manque à gagner du trésor public lié aux recettes que réalisent certains acteurs économiques restés jusque-là en dehors du système.
On aimerait voir les milliers de personnes qui opèrent dans la contrebande et le marché parallèle, et qui représentent, selon certaines estimations, entre 40 et 50% du PIB, payer eux aussi leur impôt. Ce qui n’est malheureusement pas encore le cas, puisque ce sont les opérateurs du marché formel qui casquent aujourd’hui pour eux, avec des taux d’imposition pouvant atteindre jusqu’à 40% de leurs revenus.
La tradition artisanale dans la création d’objets et le savoir-faire transmis notamment par les femmes des communautés locales. Tels sont les points communs entre les Abruzzes de l’artiste de Pescara, Lucia Cantò, et la Tunisie des femmes potières de Sejnane, connues dans le monde entier pour leurs objets en terre cuite.
De ce projet intitulé «Feeling the grass grow» («Sentir l’herbe pousser»), expression typique de la région des Abruzzes en Italie, utilisée par la famille de l’artiste pour indiquer une sensibilité particulière dans la lecture et la perception de transformations souvent invisibles aux yeux de la plupart des gens, comme la croissance de l’herbe, Cantò elle-même nous parlera, en conversation avec les commissaires Giovanni Giacomo Paolin et Sara Maggioni, à La Boîte – Centre d’Art & Architecture, aujourd’hui, mercredi 13 novembre 2024, à partir de 17h30, dans une conférence parrainée par l’Institut Culturel Italien de Tunis. La conversation se déroulera en italien et sera traduite simultanément en français.
La sensibilité à observer et à considérer des processus si lents qu’ils semblent imperceptibles s’exprime dans une phrase qui, transmise par l’arrière-grand-mère de Cantò, s’est transmise de génération en génération parmi les femmes de la famille.
Cela fait référence à la fois à des actions de transformation lentes et routinières, comme la croissance des petits-enfants observée au quotidien, et à des changements encore imperceptibles mais déjà intuitifs.
L’un des principaux thèmes de recherche de l’artiste concerne la transformation qui s’opère dans les corps à travers les relations et les échanges invisibles ou intangibles entre les individus. La transmission d’une tradition, d’un savoir, d’idiomes familiaux, sont les fils invisibles qui unissent les différents individus d’une communauté et, dans la pratique de Lucia Cantò, ils inspirent le besoin de les rendre tangibles.
Pour ce faire, explique le commissaire Giovanni Giacomo Paolin, l’artiste adopte la forme de vases en terre cuite, analysant leur ressemblance avec le corps humain. Des corps ouverts à la mutation, capables d’absorber et de transformer leur contenu interne, malléable mais fragile.
Par ailleurs, le processus de création de céramiques est historiquement lié à la création de communautés, souvent féminines, qui permettent de favoriser les échanges et la transmission orale des savoirs traditionnels.
Ces dernières années, l’artiste a de plus en plus ouvert son travail à un espace collectif, créant des espaces communautaires temporaires. Ce projet représente l’évolution d’un processus qui a déjà émergé à travers trois expositions. La première à la Monitor Gallery de Rome, Ai Terzi (2021), a été la première occasion pour l’artiste de matérialiser ses idées sur l’utilisation du vase comme outil relationnel avec les proches, notamment dans l’œuvre intitulée ‘‘Certains actes pour corps fragiles’’ (2021).
Dans ‘‘Restriction émotionnelle’’ (2022) – un projet réalisé dans le cadre d’Una Boccata d’Arte à Malamocco (organisé par la Fondation Elpis) et ‘‘Stars that support other stars’’ (2023), cette relation a été respectivement explorée et élargie à une classe pour enfants et un groupe de personnes sélectionnées qui ont participé à une expérience d’atelier avec l’artiste et les conservateurs.
‘‘Sentir l’herbe pousser’’ aura pour premier arrêt la Tunisie et en particulier la communauté de Sejnane (Bizerte), où sont produits des objets en terre cuite pour la maison tels que des ustensiles de cuisine, des poupées et des figurines d’animaux, inspirés de l’environnement.
Toutes les phases du processus de fabrication de la céramique sont réalisées par des femmes, qui occupent une place importante dans la communauté. Transmettre leur savoir à travers l’éducation traditionnelle et informelle de mère en fille.
L’argile est généralement extraite des plates-bandes, découpée en blocs, broyée, purifiée et immergée dans l’eau, avant d’être pétrie et façonnée. Une fois cuits, les récipients sont décorés de motifs géométriques bicolores rappelant les tatouages et tissages traditionnels berbères.
Cette tradition artisanale, comme celle de Lucia Cantò, souligne le rôle fondamental des femmes dans la transmission des connaissances et dans la création d’objets qui reflètent la culture et l’histoire d’une communauté.
Dans sa sculpture émotionnelle, Cantò condense les expériences quotidiennes et les relations humaines en objets chargés d’une puissante valeur symbolique. La tangibilité des différentes matières traitées par l’artiste répond au besoin d’appréhender une réalité émotionnelle qui tend à rester évanescente.
Après une première édition exceptionnelle durant le Festival international du film amateur de Kélibia (Fifak 2024), l’association Echos cinématographiques organise la deuxième édition de l’Atelier d’analyse filmique et d’écriture critique durant les Journées cinématographiques de Carthage (JCC).
Les participants seront invités à discuter, analyser une sélection de films projetés lors de l’édition 2024 des JCC et à s’exercer à l’écriture à travers des textes individuels à développer en groupe.
Les bénéficiaires sont les personnes qui publient régulièrement des écrits ou des contenus médiatiques de toute forme (journaliste, blogueur, créateur de contenu, podcasts, reportages). Pour candidater, il faut être cinéphile, passionné par l’écriture ou la création de contenu, être intéressé par l’acquisition des outils d’analyse filmique et de critique de cinéma et motivé par la publication de contenus portant sur le cinéma tunisien.
Les candidats doivent également résider en Tunisie, avoir écrit ou réalisé une publication sur tout type de support public, y compris les médias et réseaux sociaux, s’engager à être disponible entièrement pour l’ensemble des activités du 13 au 22 décembre 2024, et s’engager à écrire un texte à publier dans la revue de l’atelier.
L’atelier sera animé par les intervenants Kmar Bendana, professeure d’histoire contemporaine à l’Université de La Manouba (Tunisie), Sihem Sidaoui, maitre-assistante à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba où elle enseigne la littérature et l’analyse filmique, et Imen Gharbi, enseignante agrégée à la Faculté des Lettres, Arts et Humanités de La Manouba.
Les incidents qui ont émaillé la fin du match de football qui s’est déroulé jeudi 7 novembre 2024 à Amsterdam entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv ont fait les manchettes de tous les journaux de la planète et ont donné du grain à moudre aux réactionnaires et aux révisionnistes de la presse à sensation, qui sont à l’affût du moindre petit détail pour verser dans le mensonge et travestir la réalité. (Illustration : ce sont les hooligans israéliens qui ont commencé par agresser les Arabes et Maghrébins).
Dr Abderrahmane Cherfouh *
Jamais dans l’histoire médiatique de la France un match de football n’a autant suscité de passion et de polémique. Et, bien entendu, une vaste campagne médiatique a été orchestrée par les médias occidentaux totalement acquis aux thèses sionistes qui se sont déchainés et relayés pour crier haro sur le baudet et légitimer les rancœurs à l’encontre de ceux qui ne cautionnent pas le génocide perpétré par Israël en Palestine.
Les jeunes, arabes et non arabes, étaient sous le coup de colère et du sentiment d’injustice causé par la passivité du service d’ordre néerlandais face aux provocations des supporters israéliens venus en masse pour semer le chaos. Leurs réactions ont certes été tout aussi violentes et toute violence est condamnable, mais elles étaient dictées par la discrimination raciale dont ils ont fait l’objet ve soir-là.
Les hooligans israéliens ont entonné des chants de guerre et tenu des propos provocateurs et haineux du genre «il n’y a plus d’écoles à Gaza, car il n’y a plus d’enfants à Gaza». Leurs propos faisant l’apologie des crimes de guerre israéliens ont été totalement occultés par les «journalistes» occidentaux, qui, soit dit en passant, ont également passé sous silence le non-respect de la minute de silence pour les victimes espagnoles des inondations.
Un déferlement de haine anti-arabe
A entendre le pseudo-journaliste Pascal Praud, issu de l’extrême-droite française, s’écrier «Ce qui s’est passé cette nuit est un pogrom», il y a certes de quoi être écœuré. Mais ce n’était pas la vérité. C’en était, au mieux, la moitié, l’autre moitié ayant été passée à la trappe de la censure anti-arabe, anti-musulmane et anti-palestinienne. Et dès le lendemain, dans la presse et les chaines de télévision françaises, c’était le même déferlement de haine, le même délire mensonger et les mêmes propos haineux.
«Des centaines d’antisémites descendent dans les rues pour chasser du juif», avait lancé l’animateur Arthur, dont le soutien inconditionnel à Israël est de notoriété publique. Mais la couleuvre était tellement grosse qu’elle a été difficile à avaler. Heureusement, on dispose de plusieurs témoignages et de documents à l’appui pour démentir ces mensonges.
On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants et c’est un jeune reporter de 14 ans, qui a tout filmé et tout enregistré. Un vrai héros qui mérite toute notre admiration.
Cela pourrait être amusant si ça n’était pas dramatique. Le jeune reporter de 14 ans, du média en ligne hollandais Bender a offert une leçon de journalisme à tous les médias occidentaux.
Le jeune homme a courageusement suivi les hooligans du Maccabi Tel Aviv lors de leur déplacement dans sa ville, à Amsterdam. Il a donc filmé les fameuses victimes innocentes de l’atroce pogrom antisémite dont tout le monde parle, comme le rapporte le média en ligne Contre-attaque. Et ses images sont édifiantes : le groupe de hooligans israéliens, déjà connu pour avoir commis des agressions racistes par le passé, se déplace de façon coordonnée et armée, récupère des barres de métal et des bâtons dans les rues, tire des explosifs et charge violemment dans le but d’en découdre.
Une descente fasciste bien préparée
Sur les images, cette milice israélienne ultra-violente n’est quasiment pas inquiétée par la police. On découvre que le groupe a même dépavé les rues pour caillasser la police, les taxis et un immeuble affichant des drapeaux palestiniens, sans réaction des autorités.
Plus le reportage avance, plus il paraît évident qu’il s’agit d’une descente fasciste préparée pour agresser et casser, en ciblant prioritairement des habitants d’origine maghrébine. Surtout quand on sait que ces hooligans scandaient, tout au long de leur séjour, des slogans appelant à tuer les «Arabes».
Mais la cerise sur le gâteau de ce feuilleton burlesque c’est l’annonce faite par le versatile président Emmanuel Macron qu’il va assister au match France-Israël prévu ce mercredi soir au Parc des Princes à Paris afin d’exprimer sa solidarité avec l’État génocidaire d’Israël. Plus rien ne nous étonne de la part de la France de Macron, un pays en déliquescence avancée, qui ne ressemble plus à celui édifié par ses leaders historiques, comme De Gaulle et Chirac, et qui se soumet désormais de plus en plus aux diktats des Etats-Unis, du mouvement sioniste mondial et de l’Etat génocidaire d’Israël.
L’intellectuel colombien Juan Gabriel Vázquez, écrivain, journaliste et traducteur, estime que la victoire de Donald Trump à la présidence reflète une crise d’identité aux États-Unis et donne l’espoir aux tyrans du monde entier qu’ils peuvent accéder au pouvoir s’ils réussissent à tromper leur peuple et à jouer sur leurs peurs et leurs aspirations.
Imed Bahri
L’écrivain considère dans son article publié par le journal espagnol El Pais que tous les pays fondent leur existence sur une sorte d’imagination qui peut être une identité unifiée transcendant les divisions comme «Liberté, Égalité et Fraternité» pour la France ou une histoire de l’ascension puis de la chute d’un empire ou encore un rêve ambitieux qui n’a jamais été réalisé concrètement. Cette imagination ou cet imaginaire est en quelque sorte le roman national du pays.
Parmi toutes les imaginations occidentales, celle américaine reste la plus folle car les États-Unis ont cherché depuis leur fondation à construire une identité unifiée dans l’une des sociétés humaines les plus diverses et ont promu leur expérience à travers une sorte de «rêve américain», de «lieu de rencontre des cultures» (melting pot) et de «la plus grande nation du monde», a souligné l’écrivain, ajoutant que tous les hommes politiques américains répètent ces phrases à plusieurs reprises et que les répéter est devenu une condition fondamentale pour accéder à toute position publique étant donné que l’identité américaine –contrairement à d’autres identités– se forme et se renouvelle constamment et dépend de la perception que les Américains ont d’eux-mêmes.
Dans le contexte de la compétition entre les candidats à la dernière élection présidentielle américaine pour savoir lequel d’entre eux exprime l’identité américaine, la candidate démocrate Kamala Harris a parlé dans l’un de ses discours de la différence entre sa vision et celle de Trump et a déclaré que son adversaire cherchait à diviser les citoyens et à semer la peur et qu’elle était là pour confirmer que cela ne représente pas la réalité de l’Amérique.
Un récit de ressentiment, de vengeance et de haine
L’écrivain a souligné que la réponse est arrivée quelques jours plus tard avec 73 millions de voix en faveur de Donald Trump et une victoire républicaine au Sénat et même à la Chambre des représentants envoyant un message clair à Harris selon lequel Trump est celui qui exprime l’identité américaine à l’heure actuelle.
Vàsquez estime que la victoire de Trump reflète une crise d’identité aux États-Unis et il faudra peut-être de nombreuses années pour comprendre les raisons qui ont amené Trump de nouveau à la présidence considérant que la vérité indéniable est que ce dernier a réussi à formuler une vision basée sur le ressentiment, la vengeance et la haine et ce récit a rencontré un large écho auprès de millions d’électeurs.
La vision imaginaire promue par Trump n’était pas basée sur la restauration de l’ancienne gloire de l’Amérique mais plutôt sur la protection de la misérable réalité et sur l’idée qu’il existe un «ennemi intérieur menaçant les libertés des Américains» et que «les étrangers représentent une menace pour les valeurs de la société».
L’écrivain colombien a également souligné que la victoire de Trump aux élections présidentielles aux États-Unis envoie un message aux tyrans aspirant au pouvoir dans diverses parties du monde selon lequel les sociétés fragiles sont capables de croire n’importe quel gros mensonge, si tant est que celui qui le dise soit sans conscience.
Un dictateur pendant un jour
Selon l’écrivain, Trump considérait son retour au pouvoir comme une nécessité urgente pour échapper aux poursuites judiciaires et à la possibilité d’aller en prison, c’est pourquoi on s’attend à ce que l’une de ses premières décisions après son entrée en fonction soit de s’accorder une grâce à lui-même ce qu’il a exprimé dans une déclaration précédente disant qu’il sera un dictateur pendant un jour.
L’écrivain colombien a ajouté que les transgressions de Trump sont nombreuses et variées à un degré sans précédent dans l’histoire des présidents américains et qu’aucun autre président américain n’a atteint ce niveau de comportement controversé, ajoutant que ses adversaires ont annoncé à plusieurs reprises à chaque nouveau scandale que sa fin politique était proche mais ils se sont trompés à chaque fois.
Ce qui est plus dangereux c’est que Trump entend poursuivre ses jeux politiques. Après avoir réussi à véhiculer son récit terrifiant pour attirer les votes de ceux qui s’inquiètent des transformations économiques et sociales, il semble qu’il a encore besoin de poursuivre cette démarche afin de pouvoir consolider son pouvoir lors du deuxième mandat présidentiel.
Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) organise un rassemblement à Paris pour la défense des libertés et des droits humains en Tunisie.
L’association franco-tunisienne a lancé un appel où elle invite les militants des libertés et des droits humains en Tunisie à «unir leurs voix pour exiger la libération des détenu·e·s politiques et d’opinion, la liberté de la presse, l’abrogation des lois liberticides (décret 54), l’indépendance de la justice, la justice sociale et un État de droit».
Le rassemblement est fixé pour le 15 novembre 2024, la Place Joachim-Du-Bellay, Fontaine des Innocents, Paris 75001, Métro Châtelet (Lignes 1, 4, 7, 11, 14).