Rubinstein en Syrie: Que « mijote »… Washington pour Damas??!!!
Tunis – UNIVERSNEWS (SEF) – Les temps sont durs et Washington est prête à pactiser avec le diable, afin d’atteindre ses objectifs qui sont la protection de sa souveraineté et sa sécurité, et l’existence de l’entité sioniste. Dans ce sens, tout ce qui est bon hier, peut ne pas l’être, aujourd’hui ou demain… comme c’est le cas avec Ahmed Joulani qui veille, actuellement, aux destinées de la Syrie et… dont la tête avait été mise à prix, par les Etats-Unis, il n’y a pas si longtemps… et pour une grosse récompense, s’il vous plait!!!
Oubliant tout cela, Washington vient d’envoyer une délégation à Damas pour le rencontrer. Cet «oubli» révèle un aspect de la politique US, à savoir que les administrations américaines ne se soucient pas tant de lutter contre le terrorisme et les organisations extrémistes, -sachant que c’est l’Oncle Sam qui les a élevés dans son giron- mais, que leur préoccupations majeures sont, surtout, la mise en œuvre de leurs plans et la réalisations de leurs objectifs stratégiques.
Il ne fait aucun doute que l’éviction de Bachar Al-Assad et la « conquête de Damas » représentent l’un des objectifs stratégiques les plus importants pour Washington, d’autant plus qu’il s’agit de la réalisation d’au moins trois objectifs majeurs :
- Confirmation explicite du retour du colonialisme direct dans la région arabe, amorcé en Irak en 2003.
- Coup de grâce dans « l’Axe de la Résistance » et le « Croissant chiite », ce qui est un acquis qui compte beaucoup pour Washington.
- Le parachèvement des épisodes du « Printemps arabe » avec la chute de Damas, qui a «résisté» tout au long de la décennie, mais des visées politiques et militaires imbriquées et parfois contradictoires qui en ont fait un «fruit mûr» tombé avec une facilité déconcertante.
Parler du «parachèvement des épisodes du Printemps arabe» fait référence à la présence du diplomate Daniel H. Rubinstein, dans la délégation qui a rencontré Ahmed Joulani à Damas.
Rubinstein, parle couramment l’anglais, l’hébreu, l’arabe et le portugais. Cet élément n’est peut-être pas aussi important dans la mesure où sa carrière est liée à deux sujets qui se chevauchent.
- L’ancien président américain Barack Obama, parrain du « Printemps arabe », fut le premier à lui confier des missions diplomatiques.
- Le deuxième élément est qu’il a travaillé dans des pays qui ont été touchés et ont influencé sur le terrain la mise en œuvre du plan « Printemps arabe », aux côtés de l’entité sioniste, de l’Irak, de la Libye et de la Tunisie.
Il était en outre l’envoyé de Washington pour la Syrie. Les pays dans lesquels Daniel H. Rubinstein, représentait Washington n’ont pas vécu les mêmes situations après la chute des régimes précédents. Il suffit de comparer la situation libyenne avec celle tunisienne, sachant que sa mission en Tunisie a été la plus longue, puisqu’elle s’est étendue à partir de 2015, jusqu’en 2019.
En Libye, Washington n’a pas souhaité promouvoir une solution politique qui consoliderait l’unité nationale libyenne et éliminerait le spectre d’une guerre civile. En Tunisie, il a plaidé en faveur d’un « consensus » dont les inconvénients se sont révélés infiniment plus grands que ses avantages. Il existe des points de convergence, dont le plus marquant est le recours à « l’islam politique » tout en lui attribuant des rôles différents d’un pays à l’autre.
La délégation américaine est arrivée à l’hôtel Four Seasons, propriété d’un prince saoudien, pour rencontrer un individu « recherché par la justice américaine ». Elle l’a quitté en abandonnant l’idée d’un mandat d’arrêt et parle d’une « rencontre positive », tout en fuyant les journalistes, sous prétexte de mesures sécuritaires.
Il est clair que Washington se rend compte d’être devenu le seul acteur à Damas et que c’est lui qui, grâce à l’emploi d’Ahmed Joulani, a éliminé l’Iran et la Russie d’un seul coup, alors que l’influence de ses alliés, Ankara et Tel Aviv, est devenue grande avec une portée claire sur le terrain en tenant, notamment, en laisse Ahmed Al-Joulani, le nouveau maitre de Damas.