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Clôture de la 35e édition des JCC  : Le Tanit d’or pour le film tunisien « Les enfants rouges »

Le réalisateur Lotfi Achour dédie ce film à toute la famille Soltani, victime du terrorisme lâche à Djebel Mghilla, à Sidi Bouzid, en 2015 et 2017. Il a dénoncé également le silence de tous les pays qu’il a qualifié de « honte de l’humanité » devant les attaques sionistes à Gaza.

La cérémonie de clôture de la 35e édition des Journées cinématographiques de Carthage qui a eu lieu ce soir, samedi 21 décembre, à la Cité de la Culture de Tunis, a été l’apothéose de plusieurs jours de célébrations, d’hommages, de projections et de découvertes. Dans une ambiance à la fois émotive et festive, les prix ont été décernés en présence des membres des jurys.

Retour sur cette dernière soirée marquée par l’émotion et la magie des moments partagés et digne de l’ampleur de cet événement qui, cette année encore, a su captiver le cœur et l’imagination de milliers de spectateurs.

Une programmation éclectique pour un final en beauté

En tout, 217 films, dont 99 tunisiens, ont été projetés dans 20 salles depuis le 14 décembre. Une ultime démonstration de la diversité et de la richesse de la programmation du festival. De nombreux films innovants et audacieux ont récolté une pluie d’applaudissements et de critiques élogieuses. Au-delà des projections, cet évènement culturel a réussi à créer un véritable espace de rencontre et d’échange. Les conférences, ateliers et masterclasses organisés tout au long de la semaine ont permis aux artistes, aux professionnels et aux amateurs de se retrouver autour de passions communes et de partager leurs expériences.

Cette année est également marquée par un focus Sénégal et un focus Jordanie. La Palestine a été au cœur de cette manifestation culturelle avec des projections en salles et dans les rues.

Une soirée d’hommages et de récompenses

Une diffusion en direct a été assurée sur les deux chaînes de télévision et les différentes radio nationales.

Après une entrée musicale par «Ye Khlila» en version symphonique, Mondher Kalai a introduit une  vidéo en hommage au grand acteur Fethi Haddaoui qui nous a quittés le 12 décembre dernier, deux jours avant l’ouverture des JCC.

La maîtresse de la cérémonie, Souhir Ben Amara, a fait son entrée par la suite, majestueusement vêtue d’une robe blanche ornée de doré.

Les prix tant attendus ont été remis aux lauréats dans différentes catégories. L’émotion était palpable parmi les récipiendaires qui ont exprimé leur gratitude envers le public et les organisateurs pour leur soutien indéfectible.

Voici le palmarès :

Le palmarès :

Tanit d’or, court métrage documentaire

Les derniers jours du Yen, de Mehdi Hajri, Tunisie

Tanit d’argent, court métrage documentaire

Frihma, Yémen

Tanit de bronze, court métrage documentaire

Le voyage de Bahati, de Kenya

Tanit d’or, long métrage documentaire

Palestine

Tanit d’argent, long métrage documentaire

Tango SAA, RDC

Tanit de bronze, long métrage documentaire

Mathila, de Abdallah Yahia, Tunisie

Mention spéciale et ou Prix spécial du jury

Seeking haven for M. Rambo, Egypte

Prix du meilleur montage

Camille Toubkis pour le film Aïcha

Prix de la meilleure image

The village next to paradise, de Mustapha Kechef

Prix de la meilleure musique

Hédi Adel pour le film Orza

Prix de la meilleure interprétation masculine

The vanishing, Sammy Lechea

Prix de la meilleure interprétation féminine

Soulef Kwakherji, Salma

Prix du meilleur scénario

Bode Aniyanbi pour le film The man died

Tanit de bronze, court métrage fiction

Bord à bord, Sahar el Echi, Tunisie

Tanit d’argent, court métrage fiction

Better than earth, Egypte

Tanit d’or, court métrage fiction

Nothing happens after that, Soudan

Alors que les lumières se sont éteintes sur cette édition, il est clair que  les Journées cinématographiques de Carthage ont une fois de plus fait preuve de dynamisme et de capacité à innover. En mettant l’accent sur la diversité, l’inclusion et la qualité artistique, le festival a non seulement fait la joie des festivaliers présents, mais a aussi permis de mettre en lumière de nouveaux talents et de nouvelles idées.

En attendant, les souvenirs de cette clôture, vibrants et inoubliables, continueront de nourrir l’imaginaire des participants, qui se donnent rendez-vous pour la prochaine aventure.

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«Seeking Haven for Mr Rambo” (Égypte) : Une histoire douce-amère

Le film qui traite de la relation entre l’homme et le chien met en avant des valeurs universelles de loyauté, affection inconditionnelle, courage et solidarité. Rambo est un protagoniste à part entière dans ce récit touchant.

Le film égyptien «Seeking Haven for Mr Rambo” (A la recherche d’un refuge pour M. Rambo) figure dans la compétition officielle de long-métrage de la 35e édition des JCC. Réalisé par Khaled Mansour, le film suit Hassan, agent de sécurité d’un milieu pauvre, qui risque d’être expulsé avec sa mère et son chien Rambo, alors que leur propriétaire, Karem, un mécanicien automobile, envisage d’agrandir son atelier. R

ambo intervient pour secourir Hassan d’une attaque hostile de Karem et le mord à un endroit sensible en présence des voisins. Pour riposter à cette humiliation et restaurer sa dignité, Karem intensifie son harcèlement en cherchant le chien pour le tuer. Hassan se lance donc dans une quête d’un refuge sûr pour son compagnon. L’histoire n’est pas seulement axée sur les événements dramatiques ou l’aventure, mais aussi sur la simplicité des moments partagés entre le jeune homme et Rambo : promenades, caresses, écoute attentive… Ces instants quotidiens deviennent significatifs pour Hassan présenté comme un personnage complexe et introverti qui intériorise ses émotions. A travers ces épreuves, il affronte ses peurs les plus profondes et se redécouvre. Lui-même délaissé par son père qui est simplement parti un jour, pour ne jamais revenir,  cette cicatrice émotionnelle  l’empêche d’abandonner son compagnon à un destin incertain. Le film qui traite de la relation entre l’homme et le chien met en avant des valeurs universelles de loyauté, affection inconditionnelle, courage et solidarité. Rambo devient un protagoniste à part entière dans ce récit où sa présence est déterminante. Plus qu’un animal domestique, il est confident et protecteur. Les scènes de complicité avec son maître touchent particulièrement parce qu’elles révèlent comment l’animal, malgré son incapacité à parler, peut comprendre l’humain de manière instinctive. Au fil des aventures, les spectateurs ont réagi par des rires et des applaudissements. Une scène particulièrement attendrissante montre Hassan obligé à passer la nuit dans la rue, serrant son chien dans ses bras au milieu du froid.

La scène de séparation a arraché quelques larmes à de nombreux défenseurs de la cause animale. A l’issue de cette situation périlleuse, le film véhicule des messages d’optimisme et de résilience. Au-delà du simple divertissement, c’est un témoignage puissant de la manière dont un chien peut compter dans la vie de l’homme. La fin réconfortante a été suivie d’une longue ovation. Ce film est le premier long métrage de Khaled Mansour en tant que réalisateur et scénariste. Il est en lice dans la catégorie des longs métrages de fiction qui inclut 15 œuvres de 11 pays.  «Seeking Haven for Mr Rambo» a déjà été sélectionné pour la compétition de la quatrième édition du Festival international du film de la mer Rouge. Il est également le premier film égyptien à être projeté à la Mostra de Venise en 12 ans. Des photos montrent l’équipe du film voyageant en compagnie du chien qui a même défilé sur le tapis rouge. Il a aussi décroché récemment le prix de l’identité visuelle et des services DCP pour un projet de post-production lors des 5es Journées de l’industrie cinématographique d’Amman, le Grand prix du jury du festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles ainsi que le prix de la critique. Peut-être aussi un prix aux JCC. Attendons le palmarès.

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«To A Land Unknown» de Mahdi Fleifel (Palestine): Un parcours poignant en quête d’asile 

Un thriller tragique qui traite des conditions de vie des Palestiniens qui réussissent à  quitter les camps de réfugiés du Liban, laissant derrière eux une part d’eux-mêmes, dans l’espoir d’un avenir meilleur en Europe.


Le film palestinien «To A Land Unknown» (Vers une terre inconnue) a été présenté le 17 décembre au Théâtre de l’Opéra de la Cité de la culture de Tunis dans le cadre de la compétition officielle des longs métrages de fiction qui comprend 15 films de 11 pays. Les deux acteurs principaux, Mahmoud Bakri, alias Chatila, et Aram Sabbagh qui joue le rôle de Reda, étaient présents dans la salle archicomble. En effet, le film est marqué Sold out.

Réalisé par le Palestinien Mahdi Fleifel, ce thriller tragique traite des conditions de vie des Palestiniens qui réussissent à  quitter les camps de réfugiés du Liban, laissant derrière eux une part d’eux-mêmes, dans l’espoir d’un avenir meilleur en Europe.

Au début de la projection, une citation du célèbre penseur et écrivain palestinien, Edward Saïd, s’affiche sur l’écran pour ouvrir le film: «D’une certaine manière, c’est en quelque sorte le destin des Palestiniens, non pas de finir là où ils ont commencé, mais dans un endroit inattendu et lointain».

Cette fiction inspirée de faits réels suit, en effet, deux jeunes Palestiniens sans papiers, Reda et Chatila, qui se trouvent bloqués en Grèce. Après avoir risqué leur vie pour échapper du camp de réfugiés où leurs familles vivent encore, ils tentent de continuer leur route vers l’Allemagne. La Grèce étant un point de passage, ils y vivent dans une habitation surpeuplée dans des conditions précaires. Afin de se payer des passeports falsifiés, tous les moyens sont permis : vol, escroquerie, drogues, prostitution masculine…

Ces efforts surhumains les amènent dans une spirale de violence incontrôlable. Ils planifient un projet de prise d’otages ambitieux mais dangereux, avec deux criminels, pour obtenir l’argent dont ils ont besoin. Une fois cette opération lancée, les choses ne se passent pas comme prévu.

Chatila et Reda dépeignent les batailles quotidiennes auxquelles sont confrontées les personnes en quête d’asile. Le réalisateur palestinien Mahdi Fleifel, qui a participé à l’écriture du scénario, connaît de près les camps de réfugiés et les circuits clandestins en Europe à travers son expérience personnelle et ses fréquentations. En traitant ces thèmes, il offre un puissant témoignage des luttes individuelles et collectives liées à leur incertitude quant à l’avenir. La situation économique et sociale en Grèce est également évoquée dès la première scène du film quand ils volent le sac à main d’une femme et découvrent qu’elle n’a que cinq euros sur elle.

Sur un fond tragique, quelques scènes comiques surgissent. Au fur et à mesure que le film avance, les personnages se montrent agressifs, mais tendres par moments. Un portrait de la complexité de l’Homme qui traîne des décennies de traumatismes de guerre et des choix moraux difficiles qui accompagnent le désespoir.

Mais une chose est sûre : ils portent la Palestine dans leurs cœurs, mais aussi sur leurs corps, imprimée à travers leurs tatouages.

À la fin du film, on entend l’un des délinquants  réciter des vers de Mahmoud Darwich, «Le masque est tombé». «Le masque est tombé. Tu n’as pas de frères, mon frère. Tu n’as ni châteaux, ni eau, ni médicaments, ni ciel, ni sang, ni voile».

Même si le scénario n’évoque pas directement les crimes israéliens à Gaza et qu’il soit orienté vers les grandes questions de vie à l’exil, les thèmes se rejoignent.

La projection a été suivie d’une longue ovation debout puis d’un débat avec les acteurs principaux.

Notons, pendant que la guerre d’extermination israélienne à Gaza se poursuit,  ce film, qui a fait sa première mondiale à Cannes, a été invité à plus de 50 festivals de cinéma, faisant découvrir au public une facette différente des victimes de la guerre.

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Le film sénégalais « Demba » en compétition officielle : Comprendre et traverser le deuil

Le film illustre parfaitement la capacité du réalisateur à mêler traditions locales et questionnements universels.

Le jeune réalisateur sénégalais, Mamadou Dia, a présenté son deuxième long métrage «Demba» au Théâtre de l’Opéra à la Cité de la culture de Tunis. Par son cinéma, il interroge la société sénégalaise contemporaine, tout en abordant des thèmes universels qui résonnent au-delà des frontières. Avec «Baamum Nafi» (le père de Nafi), sorti en 2019, il a déjà remporté de nombreuses distinctions, dont le Prix du meilleur premier long métrage et le Léopard d’or de la section Cinéastes du présent au Festival de Locarno.

Une première projection de «Demba» a été prévue le 16 décembre puis interrompue et reportée au lendemain pour des raisons techniques. Le film étant en langue pulaar, le sous-titrage en français s’avère indispensable pour suivre les dialogues. Devant une salle pleine et en présence du producteur et des trois principaux  acteurs, Ben Mahmoud Mbow, Awa Djiga Kane et Aïcha Talla, le réalisateur a expliqué au public l’enjeu majeur de son œuvre. «Il s’agit de la première africaine de « Demba » au festival cinématographique le plus ancien sur le continent. C’est un film sur le deuil et la santé mentale qui a été tourné dans ma ville natale, Matam, au nord du Sénégal». Un film d’inspiration autobiographique, comme l’a indiqué Mamadou Dia. Il a, lui-même, eu recours à un thérapeute pour traverser une dépression liée à la perte de sa mère. «ll n’y a pas de mot au Sénégal, en langue pulaar ou en Wolof pour désigner cette maladie psychiatrique», souligne le réalisateur, d’où la nécessité de la mettre en lumière. Le film «Demba» aborde avec profondeur et sensibilité la thématique du deuil, à travers l’histoire d’un homme de 55 ans confronté à la perte de sa femme après 30 ans de mariage. Ce drame poignant explore non seulement le mal immédiat qui découle du vide incommensurable laissé dans sa vie, mais aussi la lente transformation que celle-ci peut engendrer au fil du temps. Demba, le protagoniste du film, interprété par Ben Mahmoud Mbow, incarne cette douleur insurmontable et la quête de sens qui accompagne le processus du deuil et qui se prolonge deux ans après le décès de sa femme. Entre l’isolement et l’incompréhension, le deuil bouleverse profondément sa santé mentale et son quotidien. Il est menacé d’être viré de son poste à la mairie pour «incompétence et mauvais caractère». Criblé de dettes, persécuté, il devient agressif verbalement et physiquement à l’égard de ses collègues et de son fils unique, Bajjo.

A travers des scènes où l’on ressent toute l’intensité de la douleur intérieure de Demba, le film invite le spectateur à se mettre à la place de celui qui porte le poids de cette perte. «Les choses qu’on garde à l’intérieur nous tuent lentement», comme mentionné dans le film.  Au fur et à mesure de l’histoire, les étapes du deuil, telles que le déni, la colère, la négociation, la dépression et enfin l’acceptation, sont subtilement explorées à travers le parcours émotionnel de Demba. Ces étapes ne sont pas forcément suivies dans un ordre précis, et chaque moment peut faire ressurgir des émotions anciennes.

La structure des événements n’est pas linéaire, mélangeant réalité, souvenirs, flash-back et illusions, jusqu’à créer de la confusion. Un choix que Mamadou Dia a expliqué après la projection. Il voulait recréer ce qui se passe dans la tête de son personnage avec toutes ses pensées chaotiques.

«Le temps guérit-il tout ?», telle est la réflexion principale comme chaque personnage du film expérimente la perte d’un être cher.  Après avoir consulté un psychiatre, le protagoniste fait le tour des charlatans pour exorciser cette douleur qui le ronge. Le film montre alors des pratiques violentes et sanglantes auxquelles les Sénégalais adhèrent encore. «Chez nous, les mêmes personnes ont  recours à la médecine traditionnelle tout comme aux thérapies modernes. Il n’y a pas de différence. C’est comme porter un habit traditionnel et tenir un smartphone », nous indique le réalisateur après la projection.

Alors qu’un fossé se crée progressivement entre Demba et le monde extérieur, ses relations avec son fils Bajjo et leur jeune voisine deviennent alors des moments clés pour comprendre l’évolution du processus de deuil. Ils essaient de le soutenir même s’il refuse souvent leur aide, pensant qu’aucune parole ou geste ne peut apaiser sa douleur.

Le film, qui aborde le deuil de manière réaliste et émotive, offre également un message d’espoir et de résilience. Il nous rappelle que même si la perte d’un être cher peut sembler insurmontable, « C’est la communauté qui porte Demba et le soutient pour trouver la force dont elle a besoin pour se relever », comme l’indique Mamadou Dia.

D’ailleurs, le film montre à la fin une fête traditionnelle célébrée avec les personnages portant des perruques de femmes. «C’est la fête Tajabone, nous a indiqué le réalisateur. L’ange de la mort vient vérifier sa liste pour l’année prochaine. Pour le tromper, on s’habille différemment et on va danser et chanter». Le film illustre donc parfaitement la capacité du réalisateur à mêler traditions locales et questionnements universels. Il est sur la liste des 15 longs-métrages de fiction en lice pour la compétition officielle des JCC.

Il est également sélectionné en première mondiale pour le prochain festival international du film de Berlin, du 13 au 23 février 2025.

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Le film palestinien « Upshot » à l’ouverture : Imprévisible et déroutant

Ce film de 34 minutes est certainement une des fictions qui dérangent, qui choquent et marquent à vie.

«Upshot» de la réalisatrice palestinienne Maha Haj a été projeté pour sa première monde arabe à l’ouverture de la 35e édition des JCC. Sorti en 2024, ce film, qui est une coproduction entre la Palestine, l’Italie et la France, a déjà remporté deux prix lors du 77e Festival du film de Locarno. Ce film de 34 minutes est certainement une des fictions qui dérangent, qui choquent et marquent à vie.

Il s’ouvre sur un paysage paisible dans une campagne palestinienne. Un vieux couple, Suleiman, alias Abu Khaled,  et Mona, mène une vie solitaire. Leurs journées sont partagées entre le soin apporté à leurs arbres et animaux et des conversations animées qu’ils mènent autour de l’avenir de leurs enfants. Une routine paisible et des discours presque monotones de parents ordinaires, s’apprêtant à recevoir leurs petits-fils pour les vacances. Ce calme absolu est pourtant perturbé par l’arrivée d’un journaliste qui remet en surface des vérités déchirantes sur leur passé. Le suspense commence à s’installer progressivement quand il leur annonce qu’il les cherche depuis des années, étant coupés du monde, isolés dans leur bulle sans aucun moyen de télécommunication. Malgré des efforts obstinés à chasser cet intrus qui s’est introduit dans leur vie sans y être invité, le couple se trouve obligé de l’héberger en raison d’une forte tempête qui s’abat sur cette région isolée. Le mystère commence alors à se dévoiler progressivement et la fin de cette histoire aussi tragique que bouleversante réserve une sacrée surprise. Le journaliste est venu enquêter sur un drame survenu il y a une vingtaine d’années. Le couple s’avère avoir perdu ses cinq enfants à la fois suite à un raid israélien qui a visé leur maison. Une réalité dévastatrice certes, mais la réaction des parents est encore plus douloureuse. Face à cette perte inimaginable, ils ont choisi de se cloîtrer dans leur propre monde et de continuer à évoquer leurs enfants comme s’ils existaient encore. Un déni total partagé et qui se continue dans un fantasme soigneusement maintenu. Le journaliste s’est trouvé obligé de les suivre dans leur délire quand ils ont repris la conversation autour de leurs petits-fils imaginaires. Il est « blond, beau et cheveux bouclés», a lancé la vieille Mouna à propos de son petit-fils, en faisant allusion à l’enfant palestinien Youssef, décédé lors des frappes israéliennes au début du génocide à Gaza. Cette phrase retenue des cris de désespoir de sa mère cherchant son enfant dans les décombres est devenue emblématique.

Le twist-ending qui donne à repenser tout le film suscite un réel intérêt à le visionner une seconde ou une troisième fois pour repérer tous les détails qui nous auraient échappé. Parmi toutes les émotions que l’on peut ressentir devant ce film, entre pleurer, s’émouvoir, s’indigner,  la tristesse est sans doute l’une des plus intenses et des plus marquantes. La performance poignante de Mohammad Bakri, Amer Hlehel et Areen Omari dans les rôles principaux contribue à faire de ce court métrage une véritable œuvre bouleversante. Il interroge notre humanité et notre capacité à faire preuve d’empathie envers autrui.

Un film qui ne laisse pas indemne et qui rappelle à quel point le cinéma est capable de transmettre le vécu des familles victimes de guerres et la douleur immense à la perte d’êtres chers avec une créativité sans limite.

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La capitale accueille d’innombrables manifestations culturelles : concerts, expositions, festivals et bien d’autres activités… A tel point que vous avez l’embarras du choix ! Chaque semaine, nous vous proposons une sélection de pépites et d’incontournables dans le Grand Tunis et ses alentours. Voici notre agenda culturel du 15 au 22 décembre 2024. Vous ne risquez pas d’être ennuyés !

Expositions en cours

Nouveau ! « Fantasmagorie Cacao » du 16 décembre 2024 au 20 janvier 2025 à  Al Gallery : plongez dans un univers enchanté où le chocolat devient bien plus qu’une gourmandise : un monde d’art, de rêve et de magie inspiré de l’univers de Willy Wonka dans le livre Charlie et la chocolaterie.

« L’envol créatif entre tradition et modernité» de Imen Aloulou Masmoudi jusqu’au 22 décembre 2024 à la Galerie Saladin. Un hommage vibrant à la richesse de l’héritage berbère et amazigh.

Hommage à Aly Ben Salem (1910-2001) jusqu’au 30 décembre 2024 à la galerie Le Violon Bleu.

« Sororité », exposition céramique de Jannet Saïdani et Laetitia Scialla jusqu’au 10 janvier à la Librairie Fahrenheit

Salammbô, de Flaubert à Carthage, jusqu’au 12 janvier 2025 au Musée national du Bardo.

« Monologue/Monochrome» de Kaïs Ben Farhat jusqu’au 31 janvier 2025 au 4e Art.

  Littérature: 

Célébration de la Journée mondiale de la langue arabe :
le  18 décembre à l’Institut français de Tunis :

Ateliers de calligraphie

Soirée poétique et musicale en hommage au poète feu Mohamed Ghozzi

Rencontre-débat avec Nesrine Meddeb autour de son dernier livre «La Semence du diable» édité chez Arcadia et traduit en français par Karim Gammoudi : vendredi 20 décembre 2024 à l’Institut français de Tunis

La 35e édition  des Journées cinématographiques de Carthage

Théâtre 

Nouveau !

La comédie « 10 ans de mariage » : les 17 et 18 décembre au Théâtre municipal de Tunis :

Leïla décide d’organiser une soirée surprise pour célébrer ses noces d’étain avec Kaïs quand celui-ci, ayant oublié la date,  choisit justement cette soirée pour demander le divorce. Adaptation de la pièce de Alil Vardar, mise en scène par Sana Ben Taleb avec Najla Ben Abdallah et Mohamed Dahech.

« El Maestro » de Bassem Hamraoui : vendredi 20 décembre au Théâtre municipal de Tunis.

La comédie musicale «Les Merveilles de Disney » : samedi 21 décembre  au Centre culturel El Menzah 6

Concerts 

« Anime and cartoon songs » : jeudi 19 décembre au Théâtre municipal de Tunis : chantez les thèmes des dessins animés qui ont bercé votre enfance. Un concert de Amine Makni.

Spectacle du club de chant pour femmes ‘‘Elle’’ avec Rahma Ben Affena : samedi 21 décembre au Théâtre municipal de Tunis

« Concert pédagogique : racontons la musique classique » par Hafedh Makni : au théâtre municipal de Tunis.

« Le Carthage Symphony Orchestra chante Dalida » : deuxième date dimanche 22 décembre  au Théâtre municipal de Tunis.

Nouveau dans les salles

« Daddio » de Christy Hall avec Sean Penn et Dakota Johnson.

A l’aéroport JFK de New York, un soir, une jeune femme monte à l’arrière d’un taxi. Tandis que le chauffeur démarre sa voiture en direction de Manhattan, ces deux êtres que rien ne destinait à se rencontrer entament une conversation des plus inattendues.

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Ouverture de la 35e édition des JCC: Les temps forts de la cérémonie

Le tapis rouge est déroulé cette année, comme d’habitude, mais pas pour voir se pavaner avec les robes colorées et scintillantes. Le noir s’est imposé en signe de deuil et la majorité des célébrités ont opté pour un style simple.

Après une édition annulée en raison du génocide à Gaza, la cérémonie d’ouverture de la 35e édition des Journées Cinématographiques de Carthage a eu lieu le 14 décembre, soit à la date prévue, en dépit des critiques et des appels au boycott. Deux jours après le décès du célèbre acteur Fathi Haddaoui, et le jour même de son enterrement, cette grande manifestation culturelle a démarré dans une atmosphère de sobriété, avec des signes de festivités réduits au strict minimum. Retour sur les principaux temps forts de la soirée à la Cité de la culture.

Les stars endeuillées foulant le tapis rouge

Le tapis rouge est déroulé cette année, comme d’habitude, mais pas pour voir se pavaner avec des robes colorées et scintillantes. Le noir s’est imposé en signe de deuil et la majorité des célébrités ont opté pour un style simple. Les photographes ont particulièrement capté la grande actrice Rim Riahi qui a fait son entrée discrètement sans défiler. Quelques tenues pailletées ont fait l’exception et ont été critiquées sur les réseaux sociaux et jugées fortement inappropriées. Cette édition est marquée par l’absence des stars égyptiennes et libanaises, probablement en raison du Festival du film RedSea, clôturé deux jours seulement avant le démarrage des JCC.

Les larmes de Souhir Ben Amara, la maîtresse de cérémonie 

La célèbre actrice tunisienne Souhir Ben Amara a mentionné qu’elle a été aux obsèques de feu Fathi Haddaoui. Elle a évoqué avec beaucoup d’émotion que, malgré sa présence à cette soirée, elle se considère en deuil, tout comme les Tunisiens que le décès de l’acteur légendaire a surpris et attristés.

Des hommages posthumes

à Fathi Haddaoui et Khemaies Khayati

Un hommage bref et concis mais émouvant a été rendu au grand acteur qui nous a quittés, laissant derrière lui un héritage riche et inspirant qui restera gravé dans nos mémoires. Une courte vidéo d’une minute environ avec sa voix à la fin a été projetée sur grand écran. Pourtant, ceux qui ont été présents en salle et les Tunisiens qui ont suivi la cérémonie diffusée en direct sur la chaîne de télévision nationale auraient voulu voir plus de temps consacré à cet artiste au talent indéniable.

Un deuxième hommage a été rendu à Khmaies Khayati, journaliste et critique cinématographique, parti au mois de juin dernier.

La remise de trophées à Raouf Ben Amor et Aicha Ben Ahmed 

Les deux acteurs tunisiens représentant deux générations différentes sont montés sur scène sous les applaudissements. Aicha Ben Ahmed, qui connaît actuellement beaucoup de succès en Egypte, s’est exprimée sur l’honneur de recevoir cette distinction et sur le contexte de deuil qui la marque personnellement autant que toute la Tunisie.

Le coup d’envoi donné par

le président du grand jury

Hany Abu Assad 

Le comité d’organisation de cette édition 2024 est dirigé par le cinéaste Farid Boughdir, en tant que président d’honneur, et Lamia Guiga,  directrice des JCC et à la tête du Centre national du cinéma et de l’image. C’est le réalisateur, palestinien Hani Abu Assad, président du jury international, qui a déclaré ouverte cette semaine engagée dédiée au cinéma arabe et africain. Il a souligné, dans un bref discours, le rapport étroit entre la douleur et la création artistique, en faisant allusion aux guerres qui sévissent dans le monde.  

Les intermèdes musicaux de l’Orchestre symphonique tunisien 

Après avoir joué Halfaouine de Anouar Brahem, l’Orchestre symphonique tunisien, sous la houlette du maestro Fadi Ben Othman, a accompagné le duo Slim et Nour Arjoun puis la chanteuse palestinienne Dana Salah qui ont interprété chacun un titre engagé.

Deux films à l’ouverture 

Le court métrage de fiction «Upshot» de la réalisatrice palestinienne, Maha Haj, a été projeté au Théâtre de l’Opéra. Sorti en 2024, il a déjà reçu le Léopard d’or à la compétition Corti d’autore au festival de Locarno. Le deuxième film est le long-métrage documentaire «The Freedom Giver» du réalisateur irakien Kais al-Zubaidi qui nous a quittés au début du mois courant. Il s’agit de la Première mondiale dans sa version restaurée.

Le film dépeint les nombreux actes de résistance libanaise et palestinienne, menés contre l’occupation israélienne au Liban dans les années 80. Il est basé sur des témoignages et des documents importants retraçant des luttes historiques et en cours.

Malgré son contenu consistant, le film long de 90 minutes n’a pas retenu les spectateurs jusqu’au bout, d’où les photos de la salle presque vide en fin de soirée qui circulaient sur les réseaux sociaux.

Notons que, pour cette édition des JCC, 217 films de 21 pays sont programmés dans 20 salles, dont 56 en lice pour la compétition internationale. Un record de 99 longs et courts métrages tunisiens est souligné entre films commerciaux, documentaires ou films d’auteur.

La Palestine est au cœur des JCC avec  19 films. Un focus Jordanie est prévu avec 14 films ainsi qu’un Focus Sénégal avec 12 productions. L’expérience des JCC dans les établissements pénitentiaires se poursuit encore cette année. Des projections sont également programmées dans les régions et pour la première fois dans les villages.

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Tunisie – Coup d’envoi de la 35e édition des JCC : Sous le signe de l’émotion et de la sobriété

C’est dans une ambiance sobre que le rideau s’est levé ce samedi le 14 décembre sur la 35e édition des Journées cinématographiques de Carthage.

Le monde artistique pleure la disparition de Fathi Haddaoui, une figure emblématique de la culture tunisienne parti dans les deux jours précédant l’ouverture du festival et dont la nouvelle de disparition a plongé les Tunisiens dans la consternation.

La cérémonie d’ouverture de cette grande manifestation culturelle a eu lieu à La Cité de la Culture en présence de la ministre de Culture, Amina Srarfi, et de personnalités du monde du 7ème art et de divers horizons. Elle a été diffusée en direct sur la chaîne nationale tunisienne.

Les stars ont foulé le tapis rouge sous les flashs des photographes. Cette année, les robes à paillettes et le strass font l’exception. La plupart des célébrités ont défilé en tenues noires simples. D’ailleurs , un bon nombre de journalistes et d’artistes ont été aux funérailles de feu Fathi Haddaoui qui ont eu lieu le même jour avant de passer à la Cité de la Culture pour l’ouverture des JCC.

Les flashs des photographes ont particulièrement crépité pour le jeune réalisateur, Sami Chaffai, sur le tapis rouge tenant un portrait agrandi de Fathi Haddaouien noir et blanc.

Le drapeau syrien et la koufieh palestinienne ont également été présents, portés par les stars sur le tapis rouge.

Le coup d’envoi du Festival a été donné par l’actrice Souhir Ben Amara qui n’a pas pu retenir ses larmes en rendant hommage à Fathi Haddaoui.

La salle a été plongée dans le noir avec diffusion sur le grand écran d’une courte vidéo de l’acteur légendaire , puis celle des répliques mythiques du regretté.

Une forte ovation a suivi cette projection.

Souhir Ben Amara a souligné dans son mot de bienvenue que cette manifestation culturelle soutient particulièrement le cinéma d’auteur.

Elle a annoncé le début d’une semaine engagée et tournée vers le monde du septième art qui se poursuit jusqu’au 21 décembre 2024.

Étant le plus ancien festival de cinéma d’Afrique et du Monde Arabe, ce rendez-vous cinéphile incontournable, qui se déroule depuis près d’un demi-siècle, n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes tunisiens, arabes et africains. Il attire des milliers de visiteurs, tant locaux qu’internationaux.

Cette édition met l’accent sur la diversité aussi bien de la programmation que des espaces dédiés au public. En total, 20 salles vont accueillir 217 films de 21 pays, dont 99 films tunisiens.

Un focus Jordanie est prévu avec 14 films de différents formats ainsi qu’un Focus Sénégal avec 12 productions.

Sont retenus en lice 56 films pour la compétition internationale et 12 dans la compétition nationale. La Palestine sera fortement présente avec 19 oeuvres dont 14 seront projetées à l’Avenue Habib Bouguiba et 5 dans les salles.
Un deuxième hommage posthume a été rendu à Khmayess Khayati, journaliste et critique cinématographique, qui nous a quittés récemment.

Des hommages ont été rendus par la remise de trophées à l’acteur Raouf Ben Amor et à la star tunisienne Aïcha Ben Ahmed qui fait actuellement une carrière brillante en Egypte.

Conviée à témoigner sur scène, Aïcha Ben Ahmed a fondu en larmes en soulignant qu’elle est en deuil suite à la grosse perte que la scène culturelle tunisienne a enduré.

Après avoir présenté sur grand écran les membres des jurys par catégorie et les films en lice, le président du grand jury Hani Abu Assaad a évoqué sur scène le contexte international mouvementé soulignant que la créativité naît de la douleur.

La musique est également fortement présente dans cette cérémonie. L’orchestre symphonique tunisien a joué sous la baguette du maestro Fadi Ben Othman. Le duo Slim et NourArjoun, Dana Salah sont montés successivement sur scène pour interpréter des titres engagés.

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