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La Tunisie et la France renforcent leur coopération dans le transport

La France est disposée à renforcer la coopération avec la Tunisie, dans le secteur de transport, a affirmé l’ambassadrice de France en Tunisie, Anne Gueguen, lors d’une entrevue, dans la soirée de vendredi 20 septembre, avec le ministre du Transport, Rachid Amri, en présence d’une délégation de l’Agence française de développement (AFD), et d’un représentant du ministère des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Tunisiens de l’étranger.

D’après un communiqué publié, samedi 21 courant, par le département du Transport, l’ambassadrice a souligné, à cette occasion, l’importance d’élaborer une feuille de route commune fixant les grands lignes de cette coopération, dans l’intérêt des deux pays.

De son côté, Amri a salué le niveau de collaboration entre les deux pays dans le domaine des transports, grâce notamment au rôle joué par l’AFD dans la mise en œuvre de projets surtout ceux dédiés aux transports urbain, ferroviaire, et maritime.

Il a appelé, ainsi, à œuvrer conjointement pour améliorer le cadre de la coopération bilatérale dans ce domaine et de renforcer le système de transport entre les deux pays.

Avec TAP

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Deux auteurs tunisiens en lice du prix de la littérature arabe en France

Deux auteurs tunisiens figurent dans la sélection pour la 11e édition du prix de la littérature arabe, organisée en France par la fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe (IMA) : Aymen Daboussi et Amira Ghenim, dont les livres ont été traduits de l’arabe.   

La sélection met en avant une diversité d’auteurs issus de plusieurs pays arabes, avec des œuvres écrites en arabe ou en français.

Voici la liste des ouvrages sélectionnés pour 2024 :

1. Du pain sur la table de l’oncle Milad – Mohammed Alnaas (Le Bruit du Monde);

2. Les carnets d’El-Razi – Aymen Daboussi (Philippe Rey – Barzakh, Collection Khamsa);

3. Bientôt les vivants – Amina Damerdji (Gallimard);

4. Le palais Mawal – Dominique Eddé (Albin Michel);

5. Le désastre de la maison des notables – Amira Ghenim (Philippe Rey – Barzakh, Collection Khamsa);

6. L’Éden à l’aube – Karim Kattan (Elyzad)

7. Il faut revenir – Hala Moughanie (Project’îles).

Le lauréat ou la lauréate sera annoncé(e) le 27 novembre 2024 lors d’une cérémonie à l’Institut du monde arabe, présidée par Jack Lang. Des rencontres littéraires avec les finalistes seront également organisées à la Bibliothèque de l’IMA.

En 2023, Feurat Alani avait remporté le prix pour son roman Je me souviens de Falloujah, un ouvrage ayant rencontré un grand succès avec plus de 5 000 exemplaires vendus.

D. G.

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Hausse de 9,7% des recettes d’exportation de produits bio tunisiens

Les recettes des exportations des produits agricoles biologiques tunisiens ont enregistré une augmentation de 9,7%, jusqu’à fin août 2024, pour atteindre 1 158,4 millions de dinars (MDT), en comparaison avec la même période de l’année précédente.

D’après une note publiée jeudi 13 septembre par l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), les exportations de ces produits biologiques ont régressé, en quantités, de 22,4%, à 48 108 tonnes, au cours des huit premiers mois de l’année. Les produits concernés sont principalement l’huile d’olive et les dattes, suivis par les produits forestiers.

L’Onagri a précisé que l’Italie constitue notre principal client, avec 43% des quantités exportées suivie par l’Espagne et la France avec respectivement 23% et 12%.

De novembre 2023 à août 2024, les exportations de l’huile d’olive biologique ont atteint 39 000 tonnes d’une valeur de 1061 MDT, avec un prix moyen de 27,07 DT/kg, alors que d’octobre 2023 à août 2024, les exportations des dattes biologiques ont atteint 8556 tonnes d’une valeur de 92,2 MDT avec un prix moyen de 10,78 D/kg.

(Tap)

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Kabyles de France: de l’impasse à la voie de garage   

Toulouse. Printemps 2024. Inauguration de la rue de la Kahina. Dans la continuité de la création du square Idir lors de l’hiver 2023 dans le vingtième arrondissement de Paris, l’existence d’une conscience franco-kabyle s’est affirmée jusqu’à l’officialisation. Tandis qu’en France les deux dernières séries d’élections (européennes et législatives) ont mis en avant des personnalités politico-médiatiques aux origines maghrébines le plus souvent d’origine algérienne (la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache, la députée européenne Malika Sorel…), une prédominance kabyle apparaît nettement si on en affine la prise en compte (Karim Zéribi, Amine El Bahi, Sophia Chikirou… jusqu’à Jordan Bardella du RN!). En ce premier quart de siècle, comment pourrait-on caractériser la coexistence franco-kabyle à travers une déclinaison allochtone plus régionalisante, c’est-à-dire la communauté kabyle installée en France?

Jean-Guillaume Lozato *

Pour répondre à ce qui correspond à un délicat enjeu de réflexion, la première des missions à accomplir serait de rappeler très sommairement ce que l’on définit par «Kabyles». Pour immédiatement après analyser le relationnel avec la France. Afin de pouvoir rendre compte de la position des Kabyles en France.

Pour rappel, les Kabyles s’apparentent au socle des peuples berbères présents en Afrique du nord. Ceci bien avant l’arrivée des Arabes. Vérité historique qui les place en position d’éclaireurs du Grand Maghreb. Sur un spectre de berbérité s’étendant du Maroc jusqu’à l’Ouest de l’Égypte (oasis de Siwa). Une bande territoriale d’une largeur d’environ 2270 kilomètres.

A l’origine, cet enracinement ethno-géographique était basé sur une ère culturelle regroupant les cinq Etats actuels de la partie septentrionale du cotinent africain. De nos jours, est perceptible l’éclatement de la berbérité, avec l’édification d’isolats épars. Parmi eux, les Berbères d’Algérie. Qui ne sont ni ceux des étendues désertiques égyptiennes, ni ceux des territoires bédouins de Libye. Qui n’ont pratiquement plus aucun lien avec ceux de Tunisie, encore plus minoritaires et très largement arabisés. Qui n’ont que quelques liens génétiques sans fraternisation réelle avec ceux du Maroc.

Impérativement, tenons à l’esprit que la Kabylie se compose d’une petite et d’une grande «Kabylie». Un découpage administratif se polarisant sur les deux plus grandes villes que sont Béjaïa et Tizi-Ouzou. Deux localités singulières quand on pense que Béjaïa a inspiré le mot «bougie» dans la langue de Molière, et que Tizi-Ouzou trône comme la gardienne du massif montagneux du Djurdjura. Ce toponyme d’un relief que les Romains surnommaient «la montagne de fer» était l’entrée en matière idéale sur la scène française.

La division des indigènes

En effet, du temps de la colonisation, ainsi que l’a souligné le journaliste mais aussi chercheur Yassine Telamli (in ‘‘La genèse de la Kabylie. Aux origines de l’affirmation berbère en Algérie’’): «La formation, dès le début de l’occupation, de préjugés favorables aux Berbères, principalement les Kabyles, ne pouvait, de toute évidence, que servir le projet de division des indigènes».

Les Européens en général avaient peut-être produit un jugement hâtif, motivé par la conquête et la course à la rentabilité, plaçant les Arabes comme des rivaux prioritaires, jusqu’à reléguer les Kabyles au second plan étant donné la difficulté d’accessibilité à leurs zones de peuplement montagneuses, tortueuses et rendue dangereuses par un potentiel climat insurrectionnel.

Le territoire français est resté très longtemps paysan dans son âme, de la période médiévale avec le servage et des localités au plan redessiné en fonction des commodités (pressoir, moulin…) placées plus souvent au sud ou à l’ouest. Sans compter que tout un pays a été gouverné par la royauté jusque dans son expression absolutiste.

Avec un retrait vers les terres dû à la crainte des attaques sur les côtes, et au fait de se consacrer pleinement à un immense espace agricole et forestier. La ruralité des plaines mais aussi des montagnes a donc imprégné longtemps une mentalité française dans sa conception des choses, y compris au sein de sa population urbaine. Comme chez les Kabyles. Voilà pourquoi s’est développé l’a priori moins négatif qu’envers les Arabes.

Ajoutons à cela l’observation chez les Kabyles de certains phénotypes différents des Arabes (une présence plus visible de dolichocéphalie, des teintes de peau plus claires), ou carrément communes aux Indo-Européens (yeux clairs ou cheveux clairs, parfois la combinaison des deux, dans certains cas rares des traits du visage n’ayant rien ou pratiquement rien de méditerranéen). La porte d’entrée rêvée, mieux qu’un visa si on se réfère aux propos de Deborah née en France : «Je peux passer partout et je n’ai jamais rencontré de racisme», explique-t-elle (in : ‘‘Le Syndrome du Nord Magnétique’’), en raison de ses yeux bleus. Un raisonnement qui fait écho à celui exposé par Elizabeth Nelson dans ‘‘Métropolitiques’’ (article intitulé «Les Algériens en région parisienne : entre espaces d’inclusion et d’exclusion»): «Pour eux, vivre dans le centre de Paris pourrait donc être plus facile. En tout cas, certains des enquêtés s’identifiant comme berbères ont mentionné leur capacité à ‘‘s’intégrer’’ grâce à leur peau claire, leurs yeux clairs et leurs cheveux blonds. Par exemple, Soumia une fille d’immigrés berbères de 20 ans, a déclaré : ‘‘Je leur ressemble, donc c’est plus facile pour moi [de m’intégrer]’’.»

La diaspora kabyle en France fait entendre sa différence.

L’expression répétée de toutes ces différences par rapport au reste des Algériens, des émeutes se sont produites «presque» naturellement après l’Indépendance au travers du Printemps Berbère. Avec des sursauts ressentis jusqu’en France. Le dernier en date a été la manifestation organisée par le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) place de la Nation, à Paris.

La communauté berbère la plus conséquente d’Algérie s’est effectivement fait remarquer à plusieurs reprises.

Favorablement, vis-à-vis des autorités autochtones ancestrales. C’est-à-dire dans des perspectives strictement locales, tout au plus régionales. Avec un basculement d’ordre plus national de par l’image de la résistance des combattants kabyles face aux oppresseurs ottomans, arabes ou européens. Le territoire a toujours été défendu, de l’époque de la reine Kahina jusqu’à l’insurrection des Mokrani aux temps de la colonisation française.

Défavorablement, peu après le joug colonial. La faute à quelques incompréhensions entre la population de cette portion de l’est algérien et le pouvoir central conditionné par un Houari Boumediene ayant scandé «Nous sommes Arabes, Arabes, Arabes !». Le gouvernement eut par la suite à affronter les émeutes de 1988 s’ouvrant sur la fameuse décennie noire où extrémistes islamistes et militaires se rejetèrent la responsabilité de bien des séries d’exactions. Une des conséquences en a été le déplacement de la tribune d’expression des revendications kabyles vers l’espace francophone géographiquement (Canada, Belgique et surtout France), culturellement, médiatiquement.

Un sentiment d’exil

Indéniablement, la Kabylie fait partie du patrimoine historique indépendantiste national. Mais le régionalisme semble avoir emprunté un horizon plus enclin au sécessionnisme. Avec l’expatriation, un sentiment d’exil s’est accru au fil des décennies, dont la genèse a été la fin du XIXe siècle. Aux quatre coins de l’Hexagone, une implantation solide a perduré. Nous sommes donc en présence d’un mouvement migratoire de longue date d’un groupe ethnique que l’on peut très logiquement qualifier de fortement enraciné. Ce flux ininterrompu a été le bâtisseur actif de l’itinéraire devenu traditionnel entre la France et l’Algérie. Puis l’anticipateur d’une scission arabo-berbère à l’algérienne. Jusqu’au creusement d’une brèche élargissant le fossé d’avec la population arabophone. Au point de creuser le tombeau des relations entre Algériens Kabyles et non Kabyles?

Il semblerait que les choses empruntent cette voie. Au Canada, les Kabyles qui résident au Québec disposent d’un certain droit à la visibilité audiovisuelle. Alors concernant leurs coreligionnaires de France, la représentativité est encore plus poussée grâce à la francophonie servant des organes médiatiques comme Berbère TV ou Beur FM.

Les Kabyles de France bénéficient d’une image travaillée par la diaspora, à savoir toute une stratégie de différenciation accentuée. Le Kabyle en France, c’est l’Algérien installé tellement tôt qu’il fait partie du décor depuis les premières décennies du XXe siècle (entre 1914 et 1918, on en dénombrait déjà 80 000). Le Kabyle en France, c’est celui dont la présence et la force de travail sont associées à la réglementation dite «Licence IV» pour encadrer un débit de boissons. A la différence de l’épicier renvoyant à l’expression «aller faire des courses chez l’Arabe du coin». Tout une symbolique. Une position qui a eu pour effet de diviser pour mieux régner au profit du colonisateur de l’époque. Une séparation qui a suggéré un séparatisme, entre autres à partir de l’alcool, substance déjà instrumentalisée par le passé aux dépens des Eskimos ou des Indiens d’Amérique. Une notion faisant penser aux analyses de Nessim Znaien dans ‘‘Les raisins de la domination’’ où l’auteur tunisien s’était penché sur la question de l’histoire sociale de l’alcool dans sa patrie. Pour les Kabyles, pourrait-on parler de raisins de l’assimilation?

Entre soubresauts et soulèvements, ce n’est pas la première fois que l’Algérie Berbère se voit animée par une secousse tellurique partant de la contestation pour arriver à la contestation.

Les Kabyles de France affichent leur particularisme culturel.

Concentrons-nous sur notre époque «post-moderne». En Algérie, bien que l’assassinat du chanteur engagé Matoub Lounes eût plongé le pays dans l’émoi en juin 1998, la solidarité interrégionale semble reléguée dans l’armoire à souvenirs. En France, le sentiment communautaire algérien paraît ne se manifester qu’en cas de match de foot international.

Il est évident que cette problématique, mettant en cause l’Algérie nationale et transnationale par le biais de la régionalisation, tombe très mal en ce moment. S’ajoutant à d’autres préoccupations pour son gouvernement déjà confronté à un taux de chômage des jeunes très élevé, à la corruption, à la gestion sécuritaire de son immensité territoriale (2 381 741 km² ), à la gestion d’une économie défaillante dont la perte de vitesse de 1986 n’a jamais été réellement compensée. En plus de ses retards structurels, la vie économique voit son activité contrariée par la croissance des inégalités et le possible réveil du «Hirak» ou de quelque autre forme de contestation populaire.

Accentuation des contrastes interethniques

La réponse à cette problématique peut tout à fait se matérialiser par l’affirmative. La récente requête menée par le chanteur Fehrat Mehenni, au nom du MAK, a été enregistrée officiellement par l’Onu. Avec comme date butoir 2025 pour officialiser l’Indépendance de la Kabylie. Un glissement d’un régionalisme à grande échelle vers l’international.

Très active au Canada ainsi qu’en Belgique, la diaspora l’est encore davantage en France (notamment au travers d’associations comme Kabyles de France et AFKIF, AKFSO, AJKF…). Le militantisme pro-Kabylie y est tellement représenté qu’il pourrait fausser un débat et biaiser les intérêts réels aussi bien nationaux, régionaux, que municipaux en Algérie.

Les préoccupations d’un Algérien Berbère installé en France peuvent nettement différer de celles d’un autre qui réside dans son pays d’origine. Ou même là commencent à se différencier les Kabyles des villes et ceux des campagnes, les Kabyles de Kabylie de ceux établis dans les quartiers algérois de Bab El-Oued, Tilimly ou Tikseraïne.

Par conséquent, pendant cette durée d’un an à compter du printemps 2024, les activistes indépendantistes attendent avec impatience l’issue d’une demande déposée dans une dimension internationale. Avec une possible accentuation des contrastes interethniques vus d’Algérie. Mais surtout vu de France dans un premier temps, sur un territoire où l’instrumentalisation du vote maghrébin est une réalité récurrente.

Chez les expatriés, les sentiments balancent de l’espoir vers l’illusion d’un individu à un autre. «De quoi vont vivre les gens de ma région là-bas? De la vente d’huile d’olive ?», ironise Khaled, Kabyle installé sur Paris. «Avec notre indépendance, c’est un moyen de faire enfin comprendre aux gens du monde entier que nous sommes différents des Arabes», espère un cafetier très sympathique mais conservant l’anonymat. Son fournisseur, algérien moitié arabe moitié kabyle, y va plus prudemment en prophétisant presque : «Le destin réunira les deux groupes à nouveau s’il y a conflit au sujet de l’autodétermination».

Le danger vient justement de la dichotomie. En persistant à se différencier des Arabes sur tous les points, y compris sur le plan de la pratique religieuse, voire carrément de l’obédience (les conversions au christianisme surtout protestant ou l’adhésion à l’athéisme, les répercussions sont multiples, croisées : dans le passé, si l’on prend en note le compte-rendu émis par le Commandant Lesourd, lors de son discours dans le cadre du CHEAM, le 17 décembre 1956, qui y a démontré que «la langue française a, à ce point, pénétré l’esprit kabyle, que certains en arrivent à écrire le nom de leurs morts en caractères français sur les pierres tombales».

Dans le présent : une scission est apparue cette deuxième décennie de notre siècle entre les Arabophones et les Berbérophones de France. D’abord à travers le fait religieux. Il n’y a qu’à remarquer que les associations communautaires (culturelles ou caritatives) arabophones sont bien plus souvent liées à des mosquées. Alors qu’en revanche leurs homologues berbérophones sont quasi systématiquement laïques.

Après cette vision collective des choses, passons à un niveau d’observation plus familial. Apparaissent alors les hésitations, les maladresses et les problèmes d’intégration. Voire d’affirmation ou d’acceptation de soi-même.

Prenons l’exemple de Taos, mère de famille kabyle de la banlieue parisienne, qui décrit ainsi (dans ‘‘Le Syndrome du Nord magnétique’’) ses interrogations et déceptions : «J’ai été mal conseillée au départ. Par des copines de la même région que moi, très peu cultivées, dont deux analphabètes qui m’ont encouragée à oublier et à penser totalement comme les Français(e)s. Le problème, c’est que ni elle ni moi on savait exactement ce que ça voulait dire penser ou vivre à la française.[…] J’ai cru bien faire aussi en cuisinant du porc. J’ai cru bien faire en éloignant mes enfants et mon mari des Algériens, qu’ils soient arabes ou kabyles. Résultat: mes enfants m’ont déçue et se moquent de moi […] J’ai fabriqué des personnes très égoïstes et matérialistes avant tout. Et maintenant je paye tout ça avec mon mari qui m’accuse tous les jours de l’avoir coupé de sa famille et de ses copains».

De prochaines grandes crispations

Cette oppression causée par une course vers l’effacement en guise d’assimilation prend des allures de précipitation vers la reconnaissance. Un concours macabre aux contours imprécis, dictés plus par la subjectivité conformiste que par l’intellect. Avec des aberrations que relève Katia, avenante commerçante spécialisée dans la vente de pâtisseries algériennes, en disant : «Chez nous, on commence à voir des enfants s’appeler Dylan, il y a vraiment des bizarreries. Où ça va nous mener tout ça?»

Dans un futur proche : l’approche de l’échéance quant aux réclamations formulées par le MAK agit comme un compte à rebours de prochaines grandes crispations dans la société algérienne. En Afrique du Nord, l’hostilité qui n’était plus que circonstanciée pourrait reprendre de l’ampleur. En Europe, on serait à même d’imaginer un scénario où les membres des communautés maghrébines s’affronteraient, y compris avec des luttes intestines entre Kabyles engagés et Kabyles modérés, Kabyles conservateurs et Kabyles modernes ou pas croyants. L’altercation d’il y a quelques mois, mettant au prises Malika Matoub (sœur du défunt chanteur) avec des gens de sa wilaya suite à son intention de rencontrer l’actuel président algérien en exercice, ne présage rien de bon.

Avec les résultats électoraux conjoints des européennes et des législatives en France, les citoyens étrangers et français d’origine étrangère sont en train de s’interroger. La polarisation extrême gauche/extrême droite aura-t-elle vocation à un ordre nouveau ou à un désordre nouveau? L’introduction d’une telle problématique allochtone s’y insèrerait dans quel sens dans les mois à venir ?

En dehors du facteur ethnique, le fait religieux tend de façon accélérée à modeler les esprits. Jusqu’aux attitudes. Y compris à travers l’incompréhension comme on a pu le constater avec les polémiques nées à la suite de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris. Or, les ressortissants originaires de Tizi-Ouzou, Béjaïa, Aokas, Asfoun, Azazga ou encore Tigzirt ne sont pas décrits comme les croyants les plus fervents par les autres Nord-africains.

La communauté kabyle, ancestralement liée à l’Algérie, est extrêmement présente en France. Particulièrement en Région Parisienne et sur Marseille. Un étirement géographique qui a en fait tendance à instaurer un itinéraire balisé d’une façon disharmonieuse. Ainsi, une forme de séparatisme apparaît davantage en Île-de-France que dans la deuxième ville du pays où les algériens locuteurs arabophones et berbérophones se «mélangent» plus facilement. Si problème il y aura, cela partira vraisemblablement de l’espace francilien. Avant de se propager jusqu’à l’Algérie. Conséquemment, la Kabylie se trouverait en situation de contorsionniste sur le plan diplomatique, se voyant reprocher l’apparition de complications par les opinions publiques et composantes politiciennes d’Algérie et de France.

En cas d’obtention ou non de l’indépendance, qui correspond à une requête prématurée au vu de l’impréparation de bien des observateurs. Sans oublier que la Kabylie, c’est l’Algérie sans les hydrocarbures. Il eût été plus judicieux de se projeter, pour une telle prospective autonomiste, au moins une trentaine d’année plus tard. Le temps de célébrer le centenaire de l’Algérie indépendante. Le temps de ne pas miser uniquement sur l’oléiculture et l’exploitation des cultures maraîchères. Le temps d’assimiler les paradigmes de l’économie éco-responsable qui pourrait cadrer avec la configuration géographique kabyle. Le temps de réadapter un système de pensée jusque-là reposant essentiellement sur des comités villageois. Le temps de reconsidérer le positionnement par rapport à  la France et par rapport à l’International (le soutien d’Israël étant mal perçu…). Le temps de réaliser que l’Algérie ne pourra pas se passer de la Kabylie et vice versa?

«Une erreur scientifique peut tuer des personnes, mais une erreur culturelle peut tuer des générations», notait à juste titre Mouloud Mammeri, écrivain algérien natif de Tizi-Ouzou.

* Universitaire et écrivain franco-italien.

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Ooredoo lance une offre destinée aux étudiants tunisiens en France

Ooredoo Tunisie annonce une offre exclusive de Roaming Passport Back to University dédiée aux nouveaux étudiants universitaires s’installant en France.

Cette offre spéciale, qui s’inscrit dans le cadre de l’engagement constant de l’opérateur à rester connecté avec ses clients, a été conçue pour permettre aux étudiants de rester en contact avec leurs familles en Tunisie pendant cette période importante de leur vie.

Avec ce nouveau forfait, les étudiants pourront profiter de 15 Go de data, valables pendant 90 jours, ainsi que des appels vers tous les numéros Ooredoo en Tunisie. Que ce soit pour partager leurs nouvelles expériences, informer leurs familles ou simplement rester connectés, Ooredoo veille à ce que la distance ne soit jamais un obstacle à la communication.

«Nous comprenons l’importance de rester proche de ses proches, surtout en période de transition, comme l’installation à l’étranger pour les études», a déclaré Mansoor Rashid Al-Khater, Ceo de Ooredoo Tunisie. Et d’ajouter : «Cette offre reflète l’engagement de Ooredoo à prendre soin de ses clients en leur proposant les meilleures solutions pour rester connectés.»

Pour s’abonner à cette offre, les étudiants peuvent simplement composer le #147# ou l’activer via l’application My Ooredoo. Ils peuvent ensuite se concentrer sur leurs études sans se soucier des moyens pour rester en contact avec leurs familles.

«Ooredoo prend soin de vous. Restez connectés, où que vous soyez !», note l’opérateur dans un communiqué.  

I. B. (avec communiqué).

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Comment je me suis fait arnaquer par une clinique privée tunisienne

L’auteure, Tunisienne résidente en France, raconte dans cette tribune, la mésaventure qu’elle a vécue lors de ses dernières vacances en Tunisie, en se faisant arnaquer par une clinique de Tunis, qui a profité d’une incongruité dans le code de change pour abuser les parents d’une jeune patiente.

Salima Menaï *

Nous étions en vacances en Tunisie, et 48 heures après notre arrivée, le 30 juillet 2024,  notre fille a été victime d’un grave accident de la route, percutée par un taxi, dans le gouvernorat de Jendouba. 

Elle a été transférée très bien prise en charge au CHR de Jendouba en urgence, avec toute l’attention des équipes qui ont été merveilleuses. 

Puis nous avons demandé son transfert en clinique à Tunis. Elle a été donc été transférée à une clinique privée pédiatrique de Tunis (nous avons pris la première, car nous ne connaissons pas le coin et les réputations). 

Notre fille polytraumatisée a donc été admise en réanimation en pleine nuit. On nous a d’abord demandé de fournir un chèque blanc pour la caution malgré que l’assistance (en Europe) était en train de créer le dossier. N’ayant pas de chèque, on m’a demandé de payer 5 000€ dinars en carte bleue, en nous indiquant que nous serons remboursés dès que l’assistance prendrait le relais. Ce que nous avons évidemment fait. 

À la fin : Axa assistance a été refacturée les 5 000€, la clinique s’est donc engagée à nous rembourser (après que nous les ayons harcelés en faisant 4 fois l’aller retour sur place!!!!), et nous a fourni un chèque en dinars prétextant qu’il s’agissait de la seule manière de rembourser, confirmant que ce moyen de paiement était recevable à l’étranger. 

Nous avions refusé à plusieurs reprises en expliquant que cela n’était pas valable en France : on nous a répondu que tout cela était normal et que le chèque serait bien encaissable. 

Une fois en France, nous avons informé la financière [de ladite clinique] que le chèque était a présent déposé dans notre banque avec une copie de l’accusé de réception de notre banque française en photo, la financière n’ayant manifesté aucune alerte pour nous indiquer que son chèque n’était absolument pas valable hors de Tunisie. 

Notre banque en France a évidemment refusé ce chèque, et depuis : on nous prend pour des idiots. 

En fait, ce chèque de 15 000 dinars n’est pas encaissable pour un non résident, non titulaire d’un compte en Tunisie : et il est illégal de sortir une telle somme. 

Entre-temps, ma banque a contacté le siège de la TSB (émettrice du chèque), qui leur a confirmé que c’est bien la clinique qui a choisi ce mode de paiement et qu’il a toujours été possible de réaliser des virements internationaux, surtout dans ce cas. 

Depuis, le médecin et la financière, chapeautés par le directeur général, nous mènent en bateau, par sms, en nous indiquant que c’est la banque qui refuse de faire un virement, puis qu’il faudrait qu’on revienne en Tunisie, puis qu’il faudrait que ce soit nous qui appelions la banque pour avoir un virement international, et chaque nouvelle journée est un cauchemar. 

Nous avons regardé les avis publiés sur Google et le constat est clair : c’est un usage de la clinique d’escroquer. 

Nous avons imploré à plusieurs reprises la clinique de nous rendre notre argent en leur expliquant qu’ils nous mettaient dans une situation financière catastrophique (5000€!!!!), que nous ne comprenions pas comment ils arrivaient à profiter de l’état grave d’enfants pour voler de l’argent à leurs parents en détresse. 

Nous aimerions pouvoir communiquer à plus grande échelle, pour que tout le monde sache ce qui se passe dans cette clinique, et que ceux qui se sont fait arnaquer puissent également faire porter leur voix car ils sont très clairement impuissants. 

Nous avons les preuves, les identités et les messages avec les photos du médecin et de la financière. 

Nous souhaitons également porter cela en justice, pour que ces pratiques soient connues. 

J’ajoute également que nous avons demandé à plusieurs reprises à la clinique de nous fournir la facture détaillée qui a été envoyée à l’assistance, ce qu’elle a toujours refusé : nous savons maintenant qu’ils ont probablement dû surfacturer des soins. 

* Tunisienne résidente en France.

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Participation tunisienne au salon FrancoTech 2024

Le CEPEX et la FIPA se proposent de sélectionner 3 à 4 entreprises / startups tunisiennes, afin de prendre part au salon FrancoTech, qui se tiendra à Paris les 3 et 4 octobre 2024, a fait savoir, samedi, le Centre de promotion des exportations.

FrancoTech représente, en effet, “une opportunité pour promouvoir les produits, solutions et innovations et de favoriser l’entrepreneuriat et les partenariats pour les entreprises et startups tunisiennes qui opèrent ans les domaines de l’intelligence artificielle, la transition énergétique, le capital humain, la logistique, la sécurité alimentaire et le financement de l’innovation”.

Les entreprises et startups tunisiennes intéressées par la participation à cet évènement peuvent postuler au plus tard le 19 septembre 2024.

 

A paraître : Hatem Nafti analyse «la démocrature tunisienne»

‘‘Notre ami Kaïs Saïed – Essai sur la démocrature tunisienne’’ est titre du nouvel ouvrage de l’essayiste franco-tunisien Hatem Nafti. Publié par les éditions Riveneuve, l’essai sortira en librairie en France, le 26 septembre 2024, avec une préface du journaliste Gallagher Fenwick.

Il s’agit d’une analyse rigoureuse sur le paradoxe du régime autoritaire de Kaïs Saïed en Tunisie (sur les plans théorique, politique, socioéconomique et géopolitique) pour tenter de comprendre le soutien d’une large partie du peuple et des élites ainsi que de l’Union européenne, de la France ou de l’Italie en dépit des critiques que le pouvoir en place à Tunis essuie depuis quelque temps à propos des atteintes aux droits de l’Homme et de son manque d’efficacité dans la gestion des affaires socio-politiques.

L’ouvrage de Hatem Nafti, l’un des meilleurs essayistes politiques de sa génération, sort en pleine campagne pour les élections présidentielles en Tunisie, «pays où 1 million de Français vont chaque année en vacances et dont 700 000 habitants en France sont originaires», précise l’éditeur.

«À l’approche de l’élection présidentielle tunisienne le 6 octobre, l’essayiste Hatem Nafti se penche sur deux énigmes. Comment Kaïs Saïed s’est-il imposé en nouveau ‘‘roi de Carthage’’ au détour d’une révolution éprise de libertés? Et surtout, pourquoi les Tunisiens y ont-ils consenti?», note La Croix dans une critique de l’ouvrage.

Hatem Nafti, né à Tunis en 1984, est ingénieur de formation et est installé en France. Essayiste et analyste régulier sur le site de géopolitique Middle East Eyes et le journal en ligne Nawaat, il avait déjà publié, en octobre 2022, chez le même éditeur, un premier essai sur le même sujet intitulé ‘‘La Tunisie vers un populisme autoritaire’’. Il y analysait ce qu’il appelle «la dérive autoritaire de la Tunisie après 10 ans de transition démocratique»

Il est aussi l’auteur d’un premier essai paru en 2019 chez le même éditeur intitulé ‘‘De la démocratie à la restauration. Où va la Tunisie ?’’.  

Le titre de son nouvel essai est un clin d’œil à celui de Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi ‘‘Notre ami Ben Ali. L’envers du miracle tunisien’’  publié en février 2011, peu de temps après la chute de l’ancien dictateur. Honni soit qui mal y pense…

I. B.

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Déficit Public et Réformes : Le Discours d’adieu de Bruno le maire avant sa passation de pouvoirs

Le ministre démissionnaire de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a fustigé jeudi les “somnambules qui proposent de dépenser toujours plus d’argent public” et “promettent de revenir sur la réforme des retraites”, dans une ultime pique aux oppositions de gauche.

Après sept ans aux commandes de Bercy, un record de longévité pour une ministre de l’Economie en France, Bruno Le Maire avait convié ministres, collaborateurs, parlementaires, acteurs économiques, agents du ministère, journalistes, pour des “adieux” préfigurant la passation de pouvoirs prévue théoriquement la semaine prochaine avec son successeur.

Si son discours a pu résonner comme un autosatisfecit (“Nous avons fait de la France la nation la plus attractive en Europe”), le bilan du ministre est assombri par un nouveau dérapage des finances publiques françaises, à l’heure où le pays, en proie à l’instabilité et à l’incertitude politiques, doit se doter d’une loi de finances pour 2025 dans les meilleurs délais.

Le déficit public de la France, qui fait l’objet d’une procédure européenne pour déficit excessif, devrait s’établir à 5,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 après avoir atteint 5,5% en 2023.

Bruno Le Maire a notamment invoqué des rentrées fiscales moindres qu’anticipé et une flambée des dépenses des collectivités territoriales, ce que ces dernières démentent.

“HYPOCRISIE”

“La France ne doit pas revenir en arrière sur le rétablissement de ses comptes publics, elle doit continuer de se fixer pour objectif de revenir sous les 3% de déficit public en 2027”, a-t-il déclaré.

“La sagesse recommande de tenir cette ligne, de réduire la voilure des dépenses, d’en étaler certaines, d’en reporter d’autres. Toute autre décision conduirait mécaniquement le prochain gouvernement à augmenter les impôts ou à plonger la France dans des difficultés financières aiguës et immédiates”, a-t-il poursuivi, dans un message à la future équipe de Michel Barnier.

Prenant pour cible le Nouveau Front populaire, qui préconise notamment une abrogation de la réforme des retraites et une hausse des dépenses dans les secteurs publics de la santé et de l’éducation, Bruno Le Maire a dénoncé “l’hypocrisie française”.

“Tout le monde réclame de l’ordre dans les comptes, personne ne propose des économies. Tout le monde veut le désendettement, personne ne soutient nos réductions de dépenses”, a-t-il dit.

Bruno Le Maire a recommandé récemment 30 milliards d’euros d’économies en 2025, puis 100 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2028.

“Ce sont des somnambules, ceux qui proposent de dépenser toujours plus d’argent public. Ce sont des somnambules, ceux qui promettent de revenir sur la réforme des retraites sans toucher à la feuille de paye ni aux pensions et en promettant plus de pouvoir d’achat”, a-t-il alerté jeudi.

“Le réveil sera douloureux. Pas pour les somnambules, mais pour la France. Car le sommeil conduit toujours à la servitude”, a-t-il souligné en manière d’avertissement.

 

Tunisie : allègement du déficit commercial grâce aux exportations agroalimentaires

D’après la Note sur le commerce extérieur aux prix courants pour août 2024 publié, jeudi 11 septembre 2024, par l’Institut national de la statistique (INS), le déficit commercial de la Tunisie s’est allégé, à fin août 2024, 11 924,1 millions de dinars, (MDT), contre -12 191,7 MDT durant les 8 premiers mois de 2023.

Par conséquent, le taux de couverture a gagné 0,8 point par rapport à la même période de 2023 pour s’établir à 77,7%.  

Le déficit commercial, qui reste très élevé, provient principalement du déficit enregistré avec certains pays, tels que la Chine (- 5 587,8 MDT), la Russie (-4 032,1 MDT), l’Algérie (- 2 525,4 MDT), la Turquie (-1 724,5 MDT), la Grèce (-919,6 MDT) et l’Ukraine (-982,5 MDT).

En revanche, le solde de la balance commerciale des biens a enregistré un excédent avec d’autres pays, principalement la France (3 513,7 MDT), l’Italie (1 384 MDT), l’Allemagne (1 479 MDT), la Libye (1 422,3 MDT) et le Maroc (136,1 MDT).

D’autre part, le déficit de la balance commerciale hors énergie se réduit à -4 418,8 MDT, tandis que le déficit de la balance énergétique s’établit à -7 505,3 MDT, contre -6 512,9 MDT durant les 8 premiers mois de 2023.

Augmentation des exportations de 2,1%

Les résultats des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants durant les 8 premiers mois de 2024 montrent que les exportations ont augmenté de 2,1%, contre +10,1% durant la même période en 2023.

Elles ont atteint le niveau de 41 512,1 MDT, contre 40 639,4 MDT durant les 8 premiers mois de 2023.

L’augmentation observée, durant les 8 premiers mois de 2024, concerne essentiellement les exportations du secteur des industries agroalimentaires qui ont augmenté de (+33%) à la suite de la hausse des ventes d’huile d’olive (3 818,9 MDT contre 2 356,7 MDT) ainsi que les exportations du secteur de l’énergie de (+20,7%) et du secteur des industries mécaniques et électriques de (+1%).

En revanche, les exportations du secteur de mines, phosphates et dérivés ont baissé de (-29,6%) et celles des textiles, habillement et cuirs de (-6,2%).

Les exportations tunisiennes vers l’Union européenne (69,7% du total des exportations) ont augmenté de (+0,3%).

Cette évolution est expliquée par la hausse des exportations vers plusieurs partenaires européens, tels que l’Italie (+4,5%), l’Espagne (+17,8%) et la Belgique (+6,7%).

En revanche elles ont baissé avec la France (-1,6%) et l’Allemagne (-2%). Vers les pays arabes, les exportations ont augmenté avec l’Algérie (+40,9%) et avec l’Égypte (+9,5%). Ainsi qu’avec la Libye (-13,6%) et le Maroc (-17,2%).

Hausse des importations de 1,1%

Quant aux importations, elles ont enregistré une hausse de +1,1%) contre une baisse de -1,8% durant la même période en 2023. En valeur, celles-ci ont atteint 53 436,2 MDT, contre 52 831 MDT durant les huit premiers mois de 2023.

La hausse des importations résulte, d’une part, de l’augmentation enregistrée au niveau des importations des produits énergétiques (+16,6%), des biens d’équipement (+2,5%) et des biens de consommation (+4,7%) et, d’autre part, de la baisse observée au niveau des importations des matières premières et demi-produits (-5,5%).

Pour ce qui est des importations avec l’UE (43,7% du total des importations), elles ont enregistré une hausse de 2% pour s’établir à 23 365,1 MDT. Elles ont augmenté avec l’Allemagne (+12,3%) et l’Espagne (+5,7%). Et ont baissé avec l’Italie (-4%), la France (-1,1%) et la Belgique (-17,8%). Hors UE, les importations ont augmenté avec l’Inde (+12,7%), la Suisse (+19,8%) et la Chine (+1,1%). Et baissé avec la Russie (-7,7%) et la Turquie (-4%).

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La France : en marche vers la récession (2-2) : Les technologies avancées seront-elles salutaires ?

Même si l’industrie du secteur des technologies avancées se développe de manière remarquable en Europe et notamment en France, son poids financier dans le PIB de l’UE et de la France reste relativement modeste par rapport à celui de l’industrie «traditionnelle» qui, elle, est en train de se désagréger.

Oleg Nesterenko *

Certains économistes préconisent que la fuite du secteur énergivore de l’industrie hors Union européenne (UE) n’est pas aussi grave qu’il paraît car, en ce qui concerne la part de l’industrie du secteur des technologies avancées, telles que technologies quantiques, de navigation, des biotechnologies et de la robotique, la position de l’UE et de la France est assez saine. Notamment, en 2022, 194 entreprises dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) ont été créés dans l’UE contre 160 en Chine et la part du secteur des technologies avancées de l’UE représente dans les 20% du volume mondial : 22% dans les technologies quantiques, 20% dans la navigation, 18% dans les biotechnologies et 18% dans la robotique (données 2022).

S’ils ont, d’une part, tout à fait raison de souligner le développement accru du secteur en question dans les pays de l’UE, ils négligent, toutefois, le facteur du poids financier actuel de ce dernier vis-à-vis de l’apport dans le PIB de l’UE et de la France en particulier. Et ce dernier reste relativement modeste par rapport à celui de l’industrie «traditionnelle» qui est en train de se désagréger sur le sol européen.

D’autre part, il n’est pas à négliger que le développement du secteur des technologies avancées en France et en Europe, en général, se heurtera davantage dans un avenir très proche non seulement à la très importante concurrence américaine et chinoise déjà omniprésente, mais également à la forte croissance exponentielle de cette dernière en Chine qui affiche un grand dynamisme dans le domaine. Notamment, concernant les dépôts de brevets, tous secteurs confondus, en 2023 l’EU accuse une croissance de 2,9% contre 8,8% en Chine pour la même période (source : l’OEB).

Le facteur de développement des hautes technologies à lui seul n’est guère salutaire : l’Allemagne qui a déposé en 2023 incomparablement plus de brevets que la France – 24 966 contre 10 814 – est un pays dont le marché est également en train d’entrer à grand pas dans une récession économique.

La force toute particulière de la France dans le domaine des technologies avancées se situe dans le secteur des transports et de l’aéronautique, et, comme indiqué auparavant, c’est bien la production du matériel de transport qui s’est littéralement effondrée dans l’Hexagone – et ceci malgré la continuation de l’innovation suivie par un important dépôt de brevets dans le domaine.

Le déficit commercial et les énergies

En ce qui concerne le déficit commercial français, ce dernier se maintient dans des sommets peu enviables : 85,9 milliards d’euros pour la période de mai 2023 à mai 2024, dont 8 milliards d’euros pour le seul mois de mai dernier (source : Insee).

Certes, le camp politique de Macron peut se vanter de n’avoir creusé que 85,9Mld de déficit contre le record absolu de 162Mld d’euros qu’il a réalisé en 2022 (source : Douanes Françaises), mais il n’y a pas de quoi se réjouir : le très grave déséquilibre du commerce extérieur ne va que s’accentuer car, à ce jour et dans les horizons du visible, il n’y a strictement aucun indice politico-économique sérieux permettant de supposer le contraire. 

Ce ne date pas d’hier, puisque depuis l’année 2006, la balance commerciale française est dans le rouge chaque année consécutive sans exception et le déficit cumulé des dix-huit dernières années a déjà dépassé les 650Mld d’euros.

Les principales raisons structurelles de ce grave déficit sont un important déséquilibre du solde des échanges des biens manufacturés, dont la compétitivité française est plombée par le très haut niveau des prix de l’énergie faisant exploser les coûts de production; la forte dépendance française aux énergies fossiles importées et, surtout, l’incapacité déconcertante du président Emmanuel Macron et des responsables de son appareil exécutif à mener une politique économique nationale et, surtout, une politique étrangère qui ne serait pas profondément irresponsable vis-à-vis des intérêts stratégiques de la France qui exigent l’atténuation des retombées désastreuses sur l’économie française par le maintien de relations politico-diplomatiques saines avec des pays-fournisseurs de l’énergie. 

En ce qui concerne les capacités de la production nationale d’électricité, les inquiétudes des Français à la suite de la privation de la France de sa première source d’uranium qui est le Niger ont été atténuées par la communication d’informations sur les stocks français d’uranium qui semblent être suffisants pour faire fonctionner les centrales électriques de l’Hexagone durant les 32-40 ans années à venir.

Le Texte n° 222 déposé au Sénat, le 19 décembre 2023, dévoile : «Si la France ne dispose pas directement d’uranium naturel sur son territoire, les opérations d’enrichissement ont, elles, lieu en France. Aujourd’hui, pour faire fonctionner nos 56 réacteurs nucléaires, EDF a besoin de 8 à 10 000 tonnes d’uranium naturel chaque année. Fin 2021, le stock d’uranium appauvri entreposé sur notre territoire national était de 324 000 tonnes».

Pourtant, l’apaisement des Français à ce sujet est bien hâtif.

Ce même texte stipule : «…en conservant ce rythme actuel [de l’accroissement des réserves de l’uranium], il devrait avoisiner 550 000 tonnes en 2050». Ce qui laisse sous-entendre, à juste titre, l’importance stratégique de la continuation de l’accumulation des stocks. Pourtant, les indications des rythmes de l’accumulation des réserves de l’uranium indiqués dans ce texte du Senat sont aujourd’hui totalement coupées de la réalité.

Non seulement ils ne sont plus réalisables, mais la probabilité est forte que les réserves stratégiques «intouchables» dont la France dispose commenceront à être consommées sous peu, faute de volumes d’importations suffisantes, et cela sera le signe du début du désastre énergétique à venir.  

Avant d’avoir retiré ce début juillet 2024 le permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium à Madaouéla (Nord du Niger) au groupe canadien GoviEx, le 19 juin, le gouvernement nigérien a retiré le permis d’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren au groupe français Orano (ex-Areva). Imouraren qui est classé comme l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.

La politique étrangère du gouvernement de Macron a fait perdre à la France son premier fournisseur d’uranium qui est le Niger. Et ceci d’une manière irrévocable : les puissances étrangères que la France a ouvertement inscrit sur la liste de ses ennemis feront et sont déjà en train de faire le nécessaire pour assurer cette irrévocabilité. La perte par la France de l’accès à ces gigantesques réserves de combustible pour ses centrales électriques est un échec stratégique qui réduit considérablement les alternatives d’approvisionnement et met Paris en position de dépendance accrue vis-à-vis d’autres fournisseurs actuels et potentiels restants.

En parlant du second fournisseur d’uranium pour la France – le Kazakhstan – qui, après la perte du Niger, devient, de facto, le tout premier fournisseur, les autorités françaises n’oublient pas de mentionner que l’exploitation et l’importation depuis ce pays de l’Asie centrale se déroulent via l’entreprise locale Katco qui assure 7% de la production mondiale d’uranium et dont le français Orano détient 51% du capital.

Néanmoins, ce que l’Elysée «oublie» de communiquer à ses citoyens, c’est que les 49% restants du capital de Katco sont détenus par l’entreprise Kazatomprom, laquelle, à son tour, appartient à 50% à l’entreprise Tsentr Obogosheniya Urana dont la Fédération de Russie est le copropriétaire. On ne peut que féliciter la présidence française d’être victime de tels trous de mémoire.

IDE : les illusions et la réalité

Si la France, dont les flux nets des investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 72,7 milliards d’euros en 2022 et 39,1 milliards en 2023, reste depuis plusieurs années consécutives bien en tête des IDE sur le sol européen – ce résultat positif est à nuancer.

Les stocks d’investissements étrangers en France se concentrent à près de 70% sur trois secteurs : 35% pour l’industrie (à fin 2023), 14% pour les finances-assurance et 19% pour l’immobilier (source : Banque de France).

Malgré les investissements étrangers assez impressionnants, il est important de ne pas négliger les facteurs qui s’y attachent et qui sont d’une importance stratégique. Notamment, les IDE qui ont lieu en France visent non pas la création de nouveaux emplois, de nouveaux projets de développement et de nouveaux sites, mais principalement l’extension des sites déjà existants. En 2021, les projets visant la création de nouveaux sites ne représentaient que 31%, contre 69% pour des sites déjà existants. Le nombre moyen d’emplois créés par projet étaient de 38.

En même temps et à titre de comparaison, ces proportions sont tout à fait différentes dans d’autres pays européens et ceci en grande défaveur de la France. Notamment, selon les dernières données disponibles (année 2021), en Allemagne, les projets visant la création de nouveaux sites représentaient 81%, contre 19% pour des sites déjà existants. Le nombre moyen d’emplois créés en Allemagne par projet était de 45. Au Royaume-Uni, les projets visant la création de nouveaux sites représentaient 77%, contre 23% pour des sites déjà existants. Le nombre moyen d’emplois créés en Grande Bretagne par projet était de 68 (source : EY).

Ainsi, les résultats de l’attraction des IDE dans l’économie française qui sont présentés par l’actuel pouvoir en tant que succès de sa politique sont bien à nuancer : la monnaie étrangère investie en France génère de 30 à 50% d’emplois en moins qu’en Allemagne ou en Grande-Bretagne, ce qui reflète nettement la réalité désastreuse de la politique française d’emploi.

Les défaillances d’entreprises

Plus de secret pour personne que dans la période du 06/2023 au 06/2024, la quasi-intégralité des pays de l’UE ont enregistré un nombre de défaillances d’entreprises supérieur à celui d’avant la pandémie du Covid.

La France ne fait non seulement pas l’exception dans la tendance généralisée dans l’espace européen, mais en % détient même le «leadership» vis-à-vis de l’Allemagne et du Benelux au niveau des défaillances d’entreprises et ceci depuis le début de 2023. 

Pour les entreprises, les coûts dus à plusieurs éléments clés tels que le refinancement, les salaires et l’énergie sont nettement plus élevés qu’avant la période Covid – ce qui n’est guère le cas de la demande. Le grand manque de confiance des ménages dans l’avenir les fait privilégier l’épargne à la consommation, ce qui déclenche un cercle vicieux, dont la formule est simple : la baisse de la consommation augmente les faillites d’entreprises qui détruisent l’emploi et, de facto, baissent d’avantage la demande des ménages – ce qui, à son tour, impacte directement la croissance. 

Non seulement la France enregistre 60 210 entreprises de toutes tailles confondues qui sont entrées en procédure de défaillances ou de cessation de paiement sur un an (données de la Banque de France, fin mai 2024), ce chiffre inclue les 5 161 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grosses PME – ce qui est supérieur même à celui du triste record de 4 825 défaillances qui ont été comptabilisées en septembre 2009, après la crise financière que le monde a connue. Les secteurs-clés, tels que l’industrie, l’information/communication et le transport sont grandement impactés et la tendance les concernant ne fait que s’aggraver. 

Post-scriptum

Contrairement aux Etats-Unis qui ont pu, jusqu’à présent, maintenir leur économie à un niveau tout à fait confortable via le déclenchement dans le monde de guerres de répression des menaces à leur hégémonie assurée par le statut de l’outil principal opérationnel qui est le dollar américain, en couvrant grossièrement les invasions par des slogans sur l’apport de la lumière de la démocratie dans des ténèbres dictatoriaux et en tuant au passage des millions de personnes dans ledit processus de «démocratisation» – la France n’est guère ni en position, ni en capacité d’appliquer ce modus operandi, même si ce dernier est considéré comme le plus efficace pour obtenir gain de cause avec l’engagement de la moindre contrepartie.

Les éléments énumérés dans ce dossier d’une manière non exhaustive et ne comprenant pas toute une série d’autres problèmes structurels graves de l’économie française, tels que le niveau des impôts et taxes le plus élevé au monde, le système fiscal le plus complexe au monde, la dette publique exorbitante qui connait la plus grande croissance au sein de l’UE et atteint 3 200 Mld €, le gigantesque déficit public qui se creuse davantage chaque année et atteint la hauteur de 154Mld € pour la seule année de 2023 après 124,9Mld € pour l’année de 2022 – ce sont de désastreuses conséquences structurelles produites par la politique nationale et étrangère néfaste menée par la gouvernance française et nécessitant un changement radical de son vecteur dans les plus brefs délais. Le cas échéant, la seule réalité que connaîtra la France sera celle de l’entrée inexorable de son économie dans une profonde récession.

* Ancien professeur auprès des masters des grandes écoles de commerce de Paris), président du CCIE

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La France : en marche vers la récession (1-2).

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La France en marche vers la récession (1-2)

Les tendances économiques se développant en France depuis la crise de 2008 ont reçu un important coup d’accélérateur dès l’installation au pouvoir suprême de la république en 2017 du parti d’Emmanuel Macron, dont le cadre de la politique intérieure et de la politique étrangère autodestructrice mène directement vers la récession économique dans laquelle la France est en train d’entrer à grand pas.

Oleg Nesterenko *

La personne qui était à la tête du ministère français de l’Economie, monsieur Bruno Le Maire, a prononcé un discours magistral, le 1er mars 2022, dans lequel il n’a «laissé planer aucune ambiguïté sur la détermination européenne » dans sa volonté de «livrer une guerre économique et financière totale à la Russie», afin de faire effondrer son économie. Son enthousiasme était sans équivoque : «Nos sanctions sont efficaces. Les sanctions économiques et financières sont même d’une efficacité redoutable […] Nous allons donc provoquer l’effondrement de l’économie russe!».

Deux ans et demi se sont écoulés depuis les exultations publiques dudit personnage et nous retrouvons l’économie de la Fédération de Russie très exactement à l’opposé des lumineuses prévisions du ministre : dans une des meilleures de ses formes – ce qui est très loin d’être le cas pour l’économie de l’Hexagone, dont ce dernier est censé de s’occuper.

Le PIB de la Russie a augmenté de 4,6% sur un an au premier semestre 2024, contre 1,1% en France. Le FMI, qui a déjà prévu une croissance confortable du PIB russe, a récemment revu à la hausse ses prévisions initiales de croissance, anticipant désormais une hausse du PIB de 3,2% sur l’ensemble de l’année 2024. Des prévisions qui ne prennent pas, néanmoins, en compte tous les éléments de la réalité des marchés démontrant que la croissance sur l’ensemble de l’année en cours sera plutôt de 3,5-4%.

Selon les dernières statistiques, en juin 2024 la Russie est devenue le pays avec le plus faible taux de chômage parmi les pays du G-20. Le niveau du chômage parmi la population active n’est que de 2,4% contre 7,4% en France qui entre dans le peu glorieux Top-5 des pays du G-20 avec le taux du chômage le plus élevé et dont l’indice INSEE du climat d’emploi annonce un taux de chômage de 8,5% pour la fin de l’année en cours.

En ce qui concerne le pouvoir d’achat de la population russe, au premier trimestre 2024, les revenus nets disponibles – les revenus monétaires corrigés de l’inflation moins les paiements obligatoires des impôts, taxes, redevances et autres contributions obligatoires au budget de l’état – ont vu l’augmentation de 5,8% par rapport à l’année précédente (source : Rosstat). Sur l’ensemble de l’année 2024, l’augmentation du pouvoir d’achat est attendu à hauteur de 9,2% (source : ministère de l’Économie). Pour la France, cependant, une augmentation du pouvoir d’achat à hauteur de 1% brut pour l’année 2024 serait déjà considérée comme un très bon résultat, après une croissance de 0,8% brut pour l’année 2023 (source : l’OFCE).

De même, la Fédération de Russie est entrée dans le Top-3 du G-20 au niveau de la plus faible dette publique par habitant qui n’est que de 2 070$/hab., contre 40 300$/hab. en France, 50 600$/hab. au Royaume-Uni ou encore 104 500$ par habitant aux Etats-Unis d’Amérique.

En France, le taux de chômage élevé de ce jour, la très faible croissance du PIB et la dette publique exorbitante pesant sur le présent et le futur de l’économie française ne sont que les constantes structurelles se développant en synchronie avec toute une série d’autres facteurs économiques résultant de la politique française irresponsable des dernières années et démontrant l’entrée prochaine de la France dans la récession économique.

La croissance du PIB à hauteur de 1,1% pour le premier semestre 2024, dont le chiffre correspond également à la croissance attendue pour l’ensemble de l’année en cours, malgré les prévisions de stagnation annoncées auparavant par l’INSEE, ne doit guère être surestimée et prise pour une constante. La non-modération de la joie serait une importante erreur d’appréciation, car son augmentation n’est grandement due qu’à la hausse des dépenses publiques (+0,3% de la consommation des administrations et +0,6% de l’investissement public pour le second trimestre) qui ne fait que soutenir artificiellement le PIB du pays en creusant davantage la dette de l’Etat français. 

La ré-industrialisation ou la désindustrialisation ?

La désindustrialisation de la France n’est nullement un phénomène nouveau. Elle s’est mise en place dès la crise de 1974 et ne s’est jamais arrêtée depuis, en faisant de la France le pays européen qui s’est le plus désindustrialisé ces 50 dernières années.

Si en 1972 la part de l’industrie manufacturière française dans le PIB était de 19%, en 2020 elle n’est plus que de 9%. De même pour la part d’emplois dans le secteur industriel : 37,4% en 1982, contre 13,3% en 2020.

Dès la période de la propagande électorale précédant la prise du pouvoir en 2017, Emanuel Macron a choisi de se promouvoir avec un message politique tout à fait attractif adressé aux masses électorales : faire de la ré-industrialisation de la France un chantier prioritaire de son mandat. Message adressé à des masses qui ne connaissent à peu près rien du fonctionnement de l’économie mondiale et des lois qui la gouvernent pour être pris au sérieux.

Le travail d’un illusionniste, c’est de concentrer l’attention des spectateurs sur des détails devant leurs yeux et de ne surtout pas leur permettre la vision globale de l’ensemble du processus en développement, ce qui mènerait, le cas échéant, inévitablement à la découverte de la supercherie.

Les années ont passé et Emmanuel Macron se vante de la grande réussite de son initiative de ré-industrialisation de l’Hexagone. Les éléments mis en avant sont le solde positif de la création d’emplois dans l’industrie depuis 2017 et la création de 500 usines de plus en France en 2023 par rapport à 2016.

Très jolie image. Toutefois, la réalité est tout à fait différente.

La spécificité du secteur industriel français d’aujourd’hui et de ses capacités de production sont dans une situation sous très forte dépendance directe des approvisionnements étrangers en matières premières critiques et en énergie.

Vouloir se libérer de cette dépendance – c’est une chose; pouvoir se permettre ce luxe – s’en est une autre. Chercher des alternatives aux approvisionnements depuis, notamment, la Chine et la Russie est non seulement une idée utopique, mais, tout simplement, financièrement suicidaire pour de nombreux secteurs de l’industrie française, dont les marges de manœuvres sont déjà quasi inexistantes.

Et c’est exactement ce que le gouvernement Macron est en train d’imposer au secteur secondaire de l’économie française. En violant d’une manière grossière les règles de l’OMC, le tenant actuel du pouvoir en France est en train de provoquer la mise en place d’une riposte de la part de la Russie et de la Chine à l’hostilité française. Une riposte asymétrique qui aura des répercutions désastreuses et à très long terme sur l’économie française.

Le seul espoir de l’industrie de l’Hexagone est dans la retenue rationnelle des décideurs de la coalition sino-russe qui ne se limiteront qu’à une riposte proportionnelle, au lieu d’exercer leur pouvoir de déclencher une guerre économique et de faire effondrer d’une manière radicale et dans des délais limités non seulement le secteur industriel de l’économie française, mais celui de l’ensemble de l’Union européenne (UE), en les privant d’importations vitales.    

En parlant des chiffres du «miracle» de la ré-industrialisation réalisée par le parti présidentiel, plusieurs éléments sont à retenir. Selon les dernières statistiques disponibles, la production industrielle française accuse une décroissance nette de 3,1% pour la période du 05/2023 au 05/2024.

Selon les indices de l’INSEE datant de juillet 2024 sur le climat des affaires, hormis la période particulière du Covid, ce dernier est au plus bas depuis le mois d’avril 2015 pour le secteur des services et, pour le secteur de l’industrie, au plus bas depuis ces 11 dernières années – depuis le mois du juillet 2013.

Dans le secteur du BTP, le climat des affaires est au plus bas depuis avril 2016. Dans celui du commerce de détail, hormis la chute d’avril 2022 liée à l’incertitude produite par le déclenchement du conflit en Ukraine, le climat des affaires est au plus bas depuis novembre 2014. 

En ce qui concerne les 500 nouveaux sites industriels de plus en France en 2023 par rapport à 2016, les communicants de l’Elysée «oublient» de mentionner que la production manufacturière française, quant à elle, a baissé de 4,45% pour la même période. Alors qu’entre 2012 et l’arrivée de Macron au pouvoir en 2017, elle a, au contraire, connu une augmentation de 1,2%.

En ce qui concerne la production du matériel de transport sous les deux quinquennats de Macron, elle s’est, tout simplement, effondrée.

En mettant en avant le solde positif de création d’emplois dans l’industrie depuis 2017, une fois de plus, ils «oublient» de préciser qu’aujourd’hui la France est au 22e rang européen sur les 27 en matière d’emploi industriel rapporté à l’emploi total.

La part de l’industrie dans le PIB français en 2016, avant la prise du volant du pouvoir par Emmanuel Macron, était de 17,43% ; en 2022, à l’issue des cinq années de son mandat, cette même part été de 17,38% (Statista), ce qui n’est rien d’autre que la démonstration d’une parfaite stagnation tout à fait éloignée des narratifs développés par l’Elysée. 

L’indice de la production industrielle des PMI est à 42,1, ce qui le place au plus bas depuis avril 2009, hors période Covid et la remontée post-Covid de décembre 2023.

Avec une vision à long terme, les statistiques nationales démontrent nettement et indiscutablement que le grand projet de la ré-industrialisation de la France par le parti du président Macron, projet qui a été promu en tant que chantier prioritaire de ses deux quinquennats, ne peut guère être qualifié de grande réussite. Et il n’est pas à négliger que nous parlons bien de l’élément de la politique nationale où l’effort et l’investissement ont été parmi les plus considérables. 

La grande dépendance incontournable de l’industrie française vis-à-vis des importations énergétiques et des matières premières critiques depuis les pays envers lesquels la France se positionne ouvertement d’une manière de plus en plus hostile, la main d’œuvre française incomparablement plus coûteuse que celle d’un grand nombre de concurrents sur le marché mondial et tant d’autres éléments de contraintes spécifiques à la production sur le sol français rendent l’idée de la réussite de la ré-industrialisation française illusoire et totalement coupée de la réalité économique.

Le résultat de la gouvernance de Macron, étroitement associée à celle de l’UE, a directement mené vers l’impossibilité non seulement du développement, mais même d’une stagnation simple des industries énergivores françaises et européennes. 

La survie durable de ces dernières ne peut être assurée qu’avec la délocalisation vers des pays procurant l’accès à des énergies à des coûts abordables pour pouvoir rester concurrentielles au sein du marché mondial. Notamment vers les Etats-Unis d’Amérique qui sont aujourd’hui les premiers bénéficiaires de la nouvelle politique économique de l’UE et de la France.

A moyen et long terme, le processus de désindustrialisation de la France ne va que s’accentuer et ne fera qu’aggraver l’important déséquilibre du commerce extérieur déjà existant, ce que j’évoquerai plus loin. Ce déséquilibre ne sera que proportionnel à l’ampleur de la désindustrialisation qui risque d’être plus vaste que celle connue entre 1979 et 1984, quand la chute de l’industrie française a été la plus brutale en Europe.

La production industrielle française risque d’être de moins en moins concurrentielle sur le marché mondial et de se replier progressivement sur le marché intérieur intra-européen, dont l’exécutif assurera le protectionnisme qui est déjà en train de prendre de l’ampleur. Le protectionnisme qui est bien une lame à double tranchant avec le prix qui va avec et qui sera également à payer.

Le protectionnisme ou le néolibéralisme ?

La réponse est sans équivoque. D’une part, la politique commerciale protectionniste dans son état pur et irréfléchi ne peut être que porteuse d’une grave récession économique.

A ne pas oublier les leçons de l’histoire : c’est bien la politique commerciale protectionniste qui fut la cause majeure de la Grande Dépression que le monde a connue de 1929 à 1939. L’instauration d’importantes mesures protectionnistes dans les pays industrialisés a fait muter la crise financière et la récession économique du début des années 1930 en une dépression économique à l’échelle mondiale.

La hausse des droits d’importation pour venir en aide à certains secteurs de l’économie nationale provoque inexorablement des mesures de rétorsion, symétriques ou asymétriques, de la part des pays-victimes des mesures protectionnistes. Le résultat obtenu n’est que la diminution réciproque du commerce international des pays impliqués.

Mais, d’autre part, le néolibéralisme tel qu’on le connaît depuis des décennies, ne peux être bénéfique à des pays occidentaux, dont la France, qu’à la condition qu’il s’applique à des pays «partenaires», dont la politique intérieure et étrangère est globalement soumise à la volonté occidentale. La soumission, telle qu’on la connait depuis l’époque de la prétendue décolonisation : via la pression par des institutions financières internationales contrôlées par l’Occident collectif, telles que la Banque mondiale (BM) et le Fond monétaire international (FMI); via l’installation des présidences et des gouvernements dans des pays visés sous le contrôle du pouvoir occidental et, le cas échéant, via l’organisation de coups d’état, voir le lancement de guerres de remise en ordre des rapports «dominant-dominé».

La guerre en Ukraine s’est avérée être un élément accélérateur de la refondation de l’échiquier politico-économique mondial dans lequel la soumission du monde non-occidental à des règles néolibérales de l’Occident deviendra de plus en plus compliqué à maintenir et à développer par ce dernier.

De même, vu la montée en puissance des économies non-occidentales disposant de plus en plus de leviers de pressions et de capacités de ripostes symétriques et asymétriques vis-à-vis de la force occidentale dominatrice, le renforcement des mesures protectionnistes par les marchés occidentaux ne peut guère être considéré comme une solution salutaire.

Ainsi, les nouvelles réalités mondiales en cours de développement ne peuvent que produire des constats alarmants vis-à-vis du futur de l’économie française.

* Ancien professeur auprès des masters des grandes écoles de commerce de Paris), président du CCIE

A suivre…

La France en marche vers la récession (2-2) : Les technologies avancées seront-elles salutaires ?

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France : reprise de la mobilisation contre les crimes de guerre d’Israël

Pour les médias français, qui n’en ont pas parlé du tout, il n’y a pas eu hier, dimanche 8 septembre 2024, de rassemblement en soutien au peuple palestinien à la place de la Nation à Paris. Une bonne raison pour que Kapitalis en parle et publie un reportage photographique sur cet événement. Afin que la mémoire des combats contre l’aveuglement de l’Occident reste vive…

Reportage Abdellatif Ben Salem (à R. T. en hommage).

Selon nos sources sur place, ce fut un rassemblement statique et non un marche, qui a rassemblé entre 2000 et 2500 personnes, en majorité des «Français de souche», comme on dit, et non seulement des Arabes et des Maghrébins. Le rassemblement a été organisé par plusieurs associations actives sur le front de la défense des droits humains en général et de la cause palestinienne en particulier.

Organisé sous le slogan «Imposons le cessez-le-feu, sanctions contre Israël» ou encore «Arrêtons le génocide en Palestine !», le rassemblement était iune occasion pour dénoncer la complicité de la France avec Israël et sa contribution directe aux crimes de guerre commis par l’Etat hébreu à Gaza et en Cisjordanie, notamment par les livraisons d’armes françaises aux assassins, sans le moindre scrupule.

Alors que la guerre à Gaza entre dans son douzième mois, sans signe de répit dans les bombardements meurtriers israéliens, on compte plus de 186 000 mort-es dans l’enclave palestinienne. A ce chiffre récemment révélé par la célèbre revue médicale The Lancet, qui représente 10% de la population gazaouie, s’ajoutent les dizaines de milliers de blessés, privés des soins nécessaires, d’autant que la majorité des hôpitaux ont été détruits, mis hors d’état de nuire ou sont privés des équipements et des médicaments nécessaires.

C’est dans ce contexte dramatique qu’avec la fin des vacances d’été et des réjouissances olympiques, les protestations contre les crimes de guerre d’Israël ont repris dans la plupart des capitales occidentales. Et tout indique qu’ils se poursuivront dans les semaines à venir.

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Football : réveil italien à Paris

Ligue des Nations. Paris. Stade du Parc des Princes. France-Italie 1-3. La rentrée du football commence fort grâce aux équipes nationales et encore plus avec ce résultat, inattendu pour certains.

Jean-Guillaume Lozato *

L’Euro 2024 appartient déjà au passé. Suivi par les Jeux Olympiques de Paris, il s’est fait oublier rapidement malgré le souvenir du jeu spectaculaire des Espagnols. C’est de nouveau en terre parisienne que vient d’avoir lieu une affiche entre deux nations présentes à l’Euro avec des fortunes diverses. La France accueillait donc l’Italie. Elle a subi une défaite à domicile inattendue.

La France a été demi-finaliste au dernier Championnat d’Europe des Nations. Eliminée par celle qui allait remporter le titre: l’Espagne. L’Italie, elle, s’est arrêtée aux huitièmes de finale, malgré les exploits de Donnarumma et Calafiori.

Pour les hommes de Didier Deschamps, après la médaille d’argent des garçons guidés par Thierry Henry aux J.O, il s’agissait d’assurer une forme de continuité. Voire de bonification. Tandis que pour ceux dirigés par Luciano Spalletti, il s’agissait de limiter la casse pour pouvoir reconstruire.

Deux styles, deux épisodes

Le match s’est présenté lui aussi de manière antithétique. Avec des Français ouvrant immédiatement le score par Barcola, très décidé, aidé par le pressing de Mbappé. Et bousculant leurs adversaires de longues minutes suivantes, souvent en prenant des initiatives à partir du côté gauche. Et en dépit de l’égalisation magistrale de Dimarco sur un service aussi efficace qu’esthétique de Tonali au moyen d’une aile de pigeon, Donnarumma et ses coéquipiers ont du faire face aux assauts répétés d’un groupe rapide capable de casser les lignes en passant du 4-2-3-1 au 4-3-3. Car mis à part un tir cadré signé Retegui stoppé à ras-de-terre par Maignant, les joueurs français ont donné du mal à leurs homologues transalpins, obligeant Calafiori à s’interposer ou à dégager plusieurs fois.

C’est en seconde période que la Squadra Azzurra organisée en 3-5-1-1 a su passer plus de la réaction à l’action. Poussant le camp d’en face à l’erreur ou à la faute (carton jaune pour Koné). Et en comprenant qu’en évitant de se focaliser sur Mbappé et en gardant un œil sur chaque joueur, ce serait plus facile. Ce qui lui a permis de mener par Frattesi sur un contre rapide et magistralement effectué. De confirmer avec un troisième et dernier but par Raspadori (61′, sur service de Odigie). Puis de subir, sans flancher, les réactions d’amour propre de Griezmann et surtout Dembélé très en vue.

Dans ce groupe composé de la Belgique, de la France, d’Israël et de l’Italie, le suspense vient de s’imposer dans l’ambiance. La Belgique a dominé Israël; en se faisant peur toutefois avec un score de 1-1, là aussi à la mi-temps. Pour finalement s’imposer 3-1 à domicile grâce à De Bruyne.

Pour l’instant, la France est bonne dernière avec Israël. La Belgique a gagné sans convaincre, en appliquant au départ le même schéma tactique que celui des Français. Aller défier l’Italie chez elle et Israël sur son terrain déterminera bien des choses peut-être dans le court terme. Mais, attention, tout vient à peine de commencer.

Cette rentrée des équipes nationales de football replace sous les projecteurs les protagonistes de l’Euro. Chaque équipe rêvant d’une participation à la Coupe du Monde. Pour se qualifier, chacune devra garder à l’esprit que tout sera possible si l’on tient compte que les calendriers du sport moderne sont organisés quasi identiquement pour les éliminatoires concernant les pays et l’harmonisation des championnats pour les clubs.

L’Italie se relève, la France perd sans être ridicule

Hier soir, la France a perdu sans être ridicule. Ce qui renforcerait l’idée que l’Italie s’est relevée. Mais ce jugement ce jugement est prématuré tant il reste du chemin avant de pouvoir encenser ou enterrer l’une ou l’autre des deux équipes. Le match retour en Italie promet, avec un Frattesi qui aura à cœur de reprendre son ballon de la tête arrivé sur la transversale de Maignant (6′ minute) et de le catapulter cette fois au fond du filet. La France est prévenue et devra mieux utiliser Clauss, latéral au potentiel intéressant. En attendant, Donnarumma est encore décisif.

Une petite curiosité à relever: l’Islande a défait le Montenegro 2-0 en appliquant un schéma ressemblant à celui italien, en verticalisant l’attaque par un pourvoyeur (Sigurdsson dans un rôle similaire à celui de Pellegrini) derrière un finisseur (Oskarsson dans un positionnement semblable à celui de Retegui), et en marquant un but par un homme de couloir (Thorsteinsson dans le même rôle que Dimarco…). Et si l’Italie, lors de la prochaine grande compétition en 2026, au lieu de compter traditionnellement sur des individualités, se mettait à faire comme l’Islande à l’Euro 2016, c’est-à-dire rappeler aux gens que le football est d’abord un sport collectif qui se gagne en équipe ? Universitaire et analyste de football.

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Palestine : le cas Marwan Barghouti

Le ‘‘Sunday Times’’, version du week-end du journal britannique ‘‘The Times’’, a publié une enquête préparée par Christina Lamb dans laquelle elle affirme que le sort du dirigeant palestinien détenu dans les geôles israéliennes depuis 22 ans Marwan Barghouti pourrait arrêter la guerre à Gaza. C’est l’un des rares dirigeants du Fatah qui demeure populaire et constitue une figure d’unité ce qui est encore plus rare en Palestine. 

Imed Bahri

Lamb a déclaré que le fils du prisonnier politique le plus célèbre d’Israël que ses partisans appellent le Nelson Mandela palestinien a exprimé les craintes de sa famille quant à la possibilité de tuer le leader du Fatah en représailles à l’opération Déluge d’Al-Aqsa même si le Fatah est un adversaire du Hamas.

Barghouti, 65 ans, est considéré comme l’un des hommes politiques palestiniens les plus célèbres et figure en tête de liste des prisonniers qui pourraient être libérés en échange de la libération de 108 détenus israéliens détenus par le Hamas à Gaza. Lamb dit que Barghouti, qui a été emprisonné il y a vingt ans et condamné à la réclusion à perpétuité après la deuxième Intifada en 2000, a encouragé les puissances occidentales, qui voient en lui le leader palestinien capable d’unir les factions palestiniennes rivales et de résoudre les crises qui engloutissent la Cisjordanie et Gaza aujourd’hui. Un diplomate occidental a commenté : «Il est aujourd’hui le prisonnier politique le plus célèbre au monde» tandis que Julie Norman, professeur de politique internationale et nationale palestinienne à l’University College de Londres (UCL) et auteur d’un livre sur les prisonniers palestiniens a déclaré: «Sa libération va changer les règles du jeu dans la politique palestinienne et le nationalisme palestinien». Cependant, le monde n’a pas vu Barghouti depuis des années. Comme Mandela, il est emprisonné depuis plus de 20 ans.

L’homme qui donne de l’espoir, et pas seulement aux Palestiniens

Arab Barghouti, 33 ans, a déclaré: «Il est toujours l’homme qui donne de l’espoir et  je pense que la plus grande force de mon père est sa capacité à unir les Palestiniens. Il est un symbole d’unité et nous avons soif d’unité, les divisions nous ont fait beaucoup de mal.» Faisant référence à la comparaison entre son père et Mandela, il a ajouté: «L’Occident veut faire de Mandela un homme pacifique dont le but est la paix mais il était prêt à se lancer dans la lutte armée pour obtenir les droits du peuple sud-africain et mon père n’est pas différent de lui.» 

Lamb a rencontré Arab Barghouti dans la ville de Ramallah, considérée comme la capitale de l’Autorité nationale, où l’atmosphère comme partout en Cisjordanie est devenue plus tendue qu’elle ne l’était lorsque son père a été arrêté en 2002. Non seulement les colons ont accru leur violence contre les Palestiniens en Cisjordanie mais les forces israéliennes ont lancé leur plus grande opération militaire depuis 20 ans et des centaines de soldats y ont participé utilisant des chars, des bulldozers, des frappes aériennes, des drones et attaquant des villes et des camps de réfugiés.

Arab a déclaré: «C’est la pire situation que j’ai jamais connue de ma vie et ils veulent réduire [notre présence] et nous enfermer dans des ghettos pour que nous nous sentions sans patrie et pour nous intimider. Le gouvernement israélien profite de la focalisation sur le génocide à Gaza pour faire ce qu’il veut en Cisjordanie.»

Les personnes détenues comme Marwan Barghouti ont été soumises à des mauvais traitements dans la tristement célèbre prison de Megiddo. Arab estime que ce qui arrive aux détenus passe inaperçu et déclare: «Je n’ai jamais vu les autorités pénitentiaires israéliennes aussi folles ou agir de manière aussi inhumaine. De nombreux détenus sortent de prison et on a du mal à les reconnaître. Il y a eu entre 55 et 60 cas documentés de décès de prisonniers depuis le 7 octobre, et nous craignons qu’ils ne tuent mon père. Le chef de la prison est venu après le 7 octobre et lui a demandé de mettre ses mains derrière le dos et de se présenter devant les prisonniers pour qu’il l’humilie en public. Mon père a refusé mais ils l’ont forcé et l’ont blessé à l’épaule.»

Barghouti a été trimballé entre quatre ou cinq prisons où les gardiens de prison l’ont torturé, lui ont infligé la vue des lumières vives et mis un haut-parleur diffusant l’hymne national israélien pendant plusieurs heures de sorte à l’empêcher de dormir. Début mars, les gardes l’ont agressé et frappé au visage et à l’épaule.

Arab estime que l’intervention occidentale est ce qui a sauvé la vie de son père et qu’il était reconnaissant pour l’intervention de nombreux gouvernements occidentaux qui ont fait pression sur les Israéliens en particulier les Américains et les Français qui comprennent son importance en Cisjordanie et qui croient que mon père représente la solution.

Le dirigeant palestinien le plus populaire parmi les siens

Barghouti est en première position dans les sondages d’opinion: «Ce n’est un secret pour personne qu’il est le dirigeant palestinien le plus célèbre et cela a une raison. C’est un homme politique ouvert, qui n’est pas corrompu, qui veut la paix et la prospérité mais pas aux dépens du peuple palestinien», a souligné Arab, en exprimant sa crainte quant à l’état de santé de son père: «Ces jours-ci, il n’est pas en bonne santé, il a perdu du poids à cause du manque de nourriture et il n’a pas reçu de soins pour ses blessures.»

Barghouti a d’abord soutenu les accords d’Oslo en 1993 mais il s’est senti frustré par le manque de progrès, c’est pourquoi il est devenu plus ferme dans ses positions. Les tribunaux israéliens l’ont reconnu coupable de plusieurs chefs d’accusation notamment celui d’avoir envoyé des hommes armés pour tuer des Israéliens et il a été condamné à cinq peines d’emprisonnement à perpétuité. «Ma mère disait que cela prendrait plusieurs années et nous ne nous attendions pas à ce que cela s’étende sur des décennies», dit le jeune homme en colère. Il ajoute: «Quand j’étais jeune, j’ai souffert de ce problème. Pour moi, mon père m’a été retiré à cause du peuple palestinien. Ce n’est que plus tard lorsque j’ai grandi et réalisé à quel point la cause pour laquelle il se sacrifiait était noble, que j’ai ressenti la responsabilité de parler de la campagne lancée par ma mère.»

Arab travaille pour une société informatique qui gère une académie de formation en programmation pour les Palestiniens. Il déclare: «J’ai réalisé que nous devions reformuler l’image de la Palestine et affronter les Israéliens dans le domaine des données. Mon père disait que la résistance ne se limite pas à prendre les armes et à parcourir le pays pour se battre, c’est une question d’éducation.»

Un jour, il verra ses six petits-enfants qu’il ne connaît pas

Le jeune homme a vu son père il y a deux ans. Il raconte: «Ils nous permettaient à peine de le voir, en moyenne une fois tous les deux ans. Ma mère le voyait une fois par an mais elle a été punie en lui interdisant de lui rendre visite pendant quatre ans parce qu’il avait conduit une grève de la faim en 2017 avec 1500 prisonniers. Même lorsqu’ils étaient autorisés à lui rendre visite, la visite ne durait que quelques minutes et ils écoutaient tout.»

Bien qu’Arab n’ait jamais été arrêté, il craint désormais de l’être à tout moment. «Depuis le 7 octobre, beaucoup de mes cousins ​​de notre village de Kobar ont été arrêtés donc cette menace est toujours dans mon esprit», explique-t-il.

Interrogé sur la possibilité d’une troisième Intifada comme certains s’y attendent, il a déclaré: «Je me souviens toujours des paroles de mon père au tribunal: ‘‘Je suis un homme pacifique mais les Israéliens doivent comprendre qu’il n’y aura ni paix ni sécurité pour le peuple israélien tant qu’il y aura une occupation illégale de notre terre’’»

Si Barghouti est libéré, il se présentera pour remplacer le président octogénaire Mahmoud Abbas. Malgré l’arrêt des négociations à Gaza, Arab insiste: «Nous sommes confiants pour sa libération, le moment est venu et nous attendons le jour où il verra ses six petits-enfants qu’il ne connaît pas».

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Réflexions littéraires sur l’influence de Paris sur les écrivains arabes

Le livre ‘‘Paris en lettres arabes’’ offre une analyse littéraire approfondie de la relation entre les écrivains arabes et la capitale française, en examinant comment cette relation se reflète dans leurs textes littéraires.

Djamal Guettala

Le livre de Coline Houssais explore en détail la manière dont les écrivains arabes ont représenté Paris, une ville qui reste un centre culturel et intellectuel mondial, et comment cette représentation a influencé leurs œuvres et leurs pensées.

L’auteure analyse l’interaction des écrivains arabes avec le paysage culturel français, en mettant en lumière les relations qui se sont développées entre eux et les intellectuels et artistes français. Elle aborde les formes de collaboration qui ont émergé, telles que les projets littéraires communs ou les influences mutuelles sur les styles et les thèmes, tout en tenant compte des tensions dues aux différences culturelles ou politiques et en montrant comment les écrivains arabes ont navigué dans les défis posés par les institutions françaises.

Refuge pour les exilés

Concernant les représentations de Paris dans la littérature arabe, le livre met en avant les images contrastées de la ville. D’une part, Paris est présentée comme un refuge pour les créateurs et les exilés, un lieu où ils trouvent la liberté d’exprimer leurs idées et d’expérimenter de nouvelles formes. D’autre part, la ville est aussi perçue comme une source de désillusion lorsque les rêves des écrivains se heurtent à la réalité complexe de la grande ville. Ce contraste souligne la complexité de l’expérience des écrivains arabes à Paris, souvent inspirante mais remplie de défis.

‘‘Paris en lettres arabes’’ montre également que Paris n’a pas été simplement un décor pour les événements dans les œuvres des écrivains arabes, mais un point central autour duquel leur production littéraire s’organisait. Le livre explique comment les écrivains arabes qui ont vécu ou visité Paris ont trouvé dans la ville un lieu de rencontre entre leurs cultures orientales et leurs expériences occidentales. Cette expérience biface a enrichi leurs œuvres, mêlant les influences culturelles françaises à leur héritage littéraire oriental.

Symbole culturel

En résumé, « Paris en lettres arabes » offre une perspective unique sur la manière dont les écrivains arabes perçoivent et représentent Paris dans leurs textes. Le livre combine analyse culturelle et littéraire pour dévoiler les multiples rôles que Paris a joués dans la formation et l’élaboration de la littérature arabe contemporaine, présentant la ville non seulement comme un lieu géographique mais comme un symbole culturel de la rencontre entre civilisations et idées.

Coline Houssais est journaliste, traductrice et chercheuse indépendante spécialiste des musiques du monde arabe ainsi que de l’histoire culturelle de la présence arabe et berbère en France. Elle a publié ‘‘Musiques du monde arabe’’, une anthologie en 100 artistes (Le Mot et le Reste, 2020). 

 ‘‘Paris en lettres arabes’’, Coline Houssais, éd. Actes Sud, 256 pages, 2024.

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Transavia France s’engage en faveur de la promotion de la Tunisie touristique

La compagnie aérienne low cost du groupe Air France – KLM, a annoncé aujourd’hui la conclusion d’un partenariat avec l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).

A l’occasion de sa visite en Tunisie, Olivier Mazzucchelli, PDG de Transavia France, et Helmi Hassine, Directeur général de l’ONTT, ont signé aujourd’hui à Tunis un contrat avec pour finalité d’atteindre la barre des 2 millions de touristes français en Tunisie à l’horizon 2030.

Il a été convenu selon les termes de cet accord de soutenir la destination à travers la consolidation du programme des vols de Transavia sur différents aéroports de la Tunisie. De même qu’il a été décidé de collaborer dans le transport des participants aux voyages de presse et d’éductours, en plus de la participation conjointe à des foires et salons touristiques en France, à l’organisation de roadshows et autres campagnes de promotion digitale.

Par ailleurs, Transavia et l’ONTT ont décidé d’entamer dans les meilleurs délais une étude conjointe de faisabilité d’un vol régulier saisonnier ou annuel sur l’aéroport Tabarka-Aïn Draham au départ de la France.

4245 vols sur la Tunisie en 2023

Au cours de l’année 2023, la compagnie a assuré 4245 vols réguliers entre la France et la Tunisie sous la houlette de son représentant, Kars International.

En tout, elle a transporté plus de 1,3 million de passagers dans les deux sens, au départ de Paris-Orly et de la province française vers Tunis-Carthage mais aussi Monastir, Sfax, Djerba et Tozeur enregistrant, durant les périodes de pointe, jusqu’à 12 vols par jour.

Actuellement, Transavia est la première compagnie aérienne entre la France et la Tunisie en volume de sièges avec une croissance d’activité de 83% enregistrée depuis 2019.

A ce titre, pour l’année 2024, elle va mettre en place 1,7 million de sièges aller/retour, soit 6% de plus par rapport à 2023.

De son côté, M. Nicolas Hénin, Directeur général adjoint Commercial et Marketing de Transavia, a annoncé la programmation de 112 vols par semaine entre la Tunisie et la France à l’été 2024 (dont 76 vols de Paris).

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En tout, Transavia assure 16 routes pour 6 destinations françaises : Paris-Orly, Nantes, Lyon, Montpellier, Marseille et Nice vers 5 aéroports tunisiens : Tunis, Djerba, Monastir, Sfax et Tozeur.

17 années d’opération sur la Tunisie

Fêtant ses 17 ans cette année, Transavia France est la compagnie low-cost du groupe Air France – KLM. Elle est implantée à Paris-Orly, Nantes, Lyon, Montpellier et Marseille et opère des vols moyen-courriers principalement en France, en Europe et vers le bassin méditerranéen. Elle se positionne comme la première compagnie low-cost au départ de Paris.

La compagnie opère au cours de l’été 2024 avec une flotte de 75 appareils (Boeing 737) sur 200 lignes aériennes au départ de Paris-Orly et des régions. Elle vient par ailleurs de réceptionner le premier exemplaire d’un Airbus A.320neo qui permet 15% de réduction d’émission de CO2 et une atténuation du bruit de 50%. Ce type d’appareil est doté d’une nouvelle cabine plus moderne avec une assise plus confortable, l’intégration de ports USB et des espaces de rangement plus grands (+37% par rapport à un rack à bagage classique).

Transavia France emploie actuellement 3000 collaborateurs. Elle a par ailleurs été élue 2ème meilleure Compagnie Low Cost Européenne par le classement SkyTrax 2024 et poursuit également sa progression au classement mondial et gagne une place par rapport à 2023, passant de la 6ème à la 5ème position.

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Air France célèbre ses 90 ans en Tunisie

Tout au long de l’année, Air France célèbre 90 ans d’élégance. 90 ans de technologie, d’innovation et de confort en plein ciel. 90 ans de voyages, de gastronomie, de design, de haute couture, d’art et d’architecture.

En Tunisie, les célébrations de cet anniversaire se sont déroulées le 29 mai dernier dans les jardins de l’ambassade de France à la Marsa à l’invitation de l’ambassadrice de France, Anne Gueguen.

Nicolas Fouquet, directeur régional Afrique du Nord & Sahel d’Air France, et Olivier Dubus, directeur des ventes pour la Tunisie, avaient invités pour la circonstance leurs clients grands comptes et un certain nombre de leurs partenaires à la cérémonie, en présence de toutes les équipes de la représentation de Tunis, toujours pleinement engagées au service de la clientèle.

La compagnie fête ses 90 ans, mais on estime que les vols reliant la France à la Tunisie remontent à l’année 1930, à travers la compagnie Air Union, qui sera trois ans plus tard partie-prenante de la naissance d’Air France, ce qui confirme les liens forts unissant les deux pays.

Une remontée dans le temps à travers les tenues des équipages d’Air France au fil des ans, ici dans les jardins de la résidence de l’ambassadrice de France à la Marsa.

Une couverture sur tout le territoire

Actuellement, ce sont jusqu’à 35 vols par semaine qui sont opérés entre les aéroports de Paris-CDG et Tunis-Carthage par Air France. En y rajoutant ceux assurés par la filiale Transavia, c’est la totalité du territoire tunisien qui est desservie.

Abordant l’avenir de la compagnie, Nicolas Fouquet a indiqué que la réduction de l’empreinte carbone et la réduction de 30% des émissions de CO2 par passager/km à l’horizon 2030, par rapport à 2019, est la priorité d’Air France vis-à-vis de son engagement en faveur d’une économie plus verte.

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Nicolas Fouquet, directeur régional Afrique du Nord & Sahel d’Air France, lors du 90e anniversaire de la compagnie à Tunis.

Cela passe par une flotte modernisée, par l’usage de carburant d’aviation durable et par la mise en place de procédures opérationnelles destinées à réduire la consommation de carburant.

Née du regroupement d’Air Orient, d’Air Union, de la Société Générale de Transports Aériens, de la Compagnie Internationale de Navigation Aérienne et de l’Aéropostale, Air France était officiellement inaugurée le 7 octobre 1933. Depuis, la compagnie n’a eu de cesse de construire sa légende en faisant rayonner l’art du voyage à la française à travers le monde entier.

Aujourd’hui, Air France propose à ses clients près de 1000 vols par jour vers 200 destinations grâce à une flotte de plus de 240 appareils.

P.I

 

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